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Etoile

Crépuscule

 

Posée à même le sol, ses six pétales blancs éclatants,
parfaite.

Calme et paisible, dans l'harmonie de sa rosace,
elle pleure cette fleur
inconsolable.

Elle observe le ciel et attend la bonne nouvelle,
elle,
laissée au sol.

Elle regarde l'ordre et l'équilibre des constellations,
elle,
seule sans consolation.

Elle espère reconstruire une structure stable
et se joindre aux autres
dans un autre espace.

Mais le ciel se couche et,
dans le lent crépuscule,
aucun oiseau ne la portera vers la paix.

Elle pleure ses rêves,
solitaire,
la petite étoile déchue

et se meurt sur les marches de la cathédrale.


 
 
 
 
 
 
 

Femme enchaînée

 

La beauté posée sur le banc de la terre se vêt
de sa nudité. La journée est belle,

fraîche et colorée comme un jour d'automne.
Nous pourrions presque croire

qu'elle suspend le temps au centre du monde.
Lovée comme une chatte,

elle ressemble à ces mystères d'ambre qui infusent dans nos rêves.

Ses gestes lents épousent à merveille les mouvements de l'air ambiant,

son sourire insolent diffuse l'espace de chaque instant un parfum

de légèreté, ce parfum iodé des nymphes des mers.

Pourtant, dans ses oscillations douces se perçoivent subtilement

les frémissements de la peur. Le démon
du passé erre dans la poussière,

prêt à surgir, prêt à éteindre sa lumière. Ce monstre sadique

la retient prisonnière, enchaînée à sa propre pierre...


 
 
 
 
 
 
 

La chevelure d'une étoile

 

Qu'y a-t-il dans ce parfum, dans la profondeur de sa caresse, dans la douceur de ses baisers sur ma peau ? Je ressens indéfiniment son rayonnement.

Qui sait ce qu'est la fragilité d'un tel instant ? Qui connaît cette impossible vérité ?

Là, allongé, juste au bord des charmes du ciel, j'attends, présent jusqu'au bout de mon âme ce divin instant improbable.

Là, sans que rien ne le prédise, la chevelure d'une étoile a filé sur la terre inscrivant les mille et un sillons de son coton.

Qu'y a-t-il de plus merveilleux qu'un tel instant ?

Rien !

Juste rester les yeux grands fermés et se laisser aller à s'exposer à sa lumière jusqu'à en subir la brûlure une vie entière, une éternité.


 
 
 
 
 
 
 

étoile du matin

 

Ma tête contre son sein, l'aube approche.

Mon cœur attiré par ses rêves se laisse emporter par les doux rayons de l'aurore.

Sa lumière profonde m'inspire et respire les ombres qui frôlent mon corps.

Elle frise ma peau avec la délicatesse d'une poussière d'or et la recouvre des parfums suaves de son propre corps.

L'étoile du matin brille et brûle à en aveugler mes sens, sensations exquises et fatales.

Je prends ces instants, ces offrandes profitant des dernières lueurs de mon étoile avant qu'elle ne disparaisse dans les flammes du jour.

Puis, je ferme les yeux. Je veux garder sa lumière à l'intérieur. J'attends la nuit...


 
 
 
 
 
 
 

Accroché au ciel

 

Une lumière brillante et pâle cherche son chemin à l'horizon. Elle est comme un cercle qui aurait perdu la face, pendu, accroché dans cet espace vide.

Elle erre loin de la terre, elle erre se donnant l'air d'être sérieuse, elle erre sans avoir l'air de savoir pourquoi. Ô son errance a un sens, celui de la raison.

Plantée dans sa posture de silence, elle signe sa présence de quelques mots d'absence. Elle ne peut mieux faire que s'envoyer en l'air ne trouvant rien de mieux à faire.

Elle est exquise, elle est soumise s'avançant sans bruit dans le néant.

Je ne saurais définir ses traits. Au fil du temps, ils se sont effacés ne laissant percevoir qu'un halo lointain, quelques souvenirs diffus du passé.

C'est peut-être une âme qui expire dans mon esprit confus, une lumière qui s'abandonne en tournoyant inlassablement. J'aimerais lui saisir la main.

Elle est accrochée au ciel irrémédiablement et laisse mon cœur accroché avec elle éperdument.


 
 
 
 
 
 
 

Poésie d'un soir

 

Le ciel se couche, du rose somnolant dans les turquoises transparents.

Les musiques du silence accompagnent le lent déclin vers la nuit.

Les mots semblent se perdre emportés par l'innocence de l'instant.

 

Quelques étincelles

Résistent parfois

Au cœur des dentelles

Des anciens émois

 

Le ciel s'endort, du rouge flamboyant vers les profondeurs marines.

Les musiques de l'absence enveloppent le lourd dessein de la vie.

Les mots se sont évanouis au fond des vieilles valeurs présentes.

 

Quelques étincelles

Restent dans le froid

D'amours immortelles

Toujours à l'étroit

 

Lentement le ciel s'illumine d'une étoile en plein cœur.


 
 
 
 
 
 
 

L'oiseau

 

L'

Oiseau

Posé sur la page

Sage comme une image

Attend la douceur d'une main

La délicatesse d'un simple regard

 

L'

Oiseau

Sans bruit

Attend que la nuit

Vienne et le surprenne

D'une simple et douce lumière

 

L'

Oiseau

Est juste là

Ses yeux grands ouverts

Confiant dans le battement d'un cœur

Prêt à ouvrir ses ailes

Pour rejoindre

 

L'

Etoile


 
 
 
 
 
 
Crépuscule

 

Je ferme les yeux et j'attends.

J'attends de sentir le souffle du vent dans mes cheveux.

J'attends de sentir le parfum du temps m'envahir une fois de plus.

J'attends de sentir sa chaleur se glisser le long de mon corps.

Un instant, un instant de plus.

Je discerne déjà le frémissement.

J'inspire à nouveau ses effluves.

J'éprouve encore la passion

 

Je ferme les yeux et je vis.

Le soleil s'est couché dans mes bras.

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