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L'épreuve de confiance

à corps et à nuit

 

dans tous les recoins de ton corps se glissent quelques encore en désordre et se tordent les regards dans les lueurs blafardes du temps se lisent dans tes sourires chaque instant chaque soupir chaque envie de s'écrire de se dire l'indicible celui qui s'inscrit sur tes lèvres lorsque le silence n'est qu'une danse une folie un paradis insoumis et que te poussent des ailes blanches et que te pousse la vie à chercher plus loin juste un peu après ces lambeaux d'amours ces restes de chair ces jours heureux accrochés à la fenêtre tels des drapeaux d'un passé oublié tes yeux ne savent dire d'autres mots ne savent mieux colorer l'espace ne savent pas perdre haleine d'une meilleure façon

le rêve est là au bout de tes doigts tu le sais et ne le vois pas tu le dis et ne le crois peut-être plus l'incendie est passé il a franchi les mots et les vallées pour s'étioler à l'orée d'un trottoir un jour de pluie

le secret n'a su que sculpter une mémoire qui ne veut se retenir et qui sinue dans des forêts obscures une neige blanche recouvre les cendres et la lumière de son bleuté puissant donne à ce lieu une aura qui se dilue au fond de moi

 

 

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à ciel fendre

 

le froid

le froid le froid

rien que le ciel ne sache défendre

rien qu'une pierre que l'on ne sait entendre

et des mots et des mots tant de mots étendu dans le vide glacial des pensées oubliées et des mots plus de mots encore cachés derrière nos paupières livides derrière nos valeurs putrides

assumer notre propre déchéance notre reniement tout notre être et attendre que le ciel se fende

 

nul ne peut croire sans avoir l'espoir d'exister un peu plus loin

 

 

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de vie et de mort

 

c'était hier

je me souviens comme si c'était hier je me souviens de la brûlure je me souviens du mal que cela fait je me souviens de chaque seconde je me souviens

c'était ici c'était un mot un de trop un mot comme un autre parti à la quête d'un regard d'un autre mot d'un peut-être ou d'un encore c'était un mot si simple de ceux que l'on dit sans même y penser de ceux que l'on écrit pour continuer le lien de ceux que l'on aime bien parce qu'ils sont doux c'était un mot

je me souviens qu’il s’est noyé dans tant de mots dans tant d’eaux qu’il s’est noyé qu’il t’a noyé qu’il m’a noyé en même temps je me souviens de tout ce malheur je me souviens même de l'heure de l'heure exacte où il est parti où tu es partie

c'était hier et c'est si loin

 

 

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Flèche

 

toi

moi

nous

rien

de

plus

 

au fond

coule la fontaine bleue de tes yeux songeurs

au fond

prie le puits rouge de ton sourire rêveur

et moi

pris dans l'ombre de tes bras

je sombre

dans tes valeurs de désirs

je sombre

et je crois en toi

pure

et sûre

oui

au fond je crois en cette flèche brisée qui m'a transpercé
de part
en part

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à la fenêtre

 

la nuit est exsangue et son dernier soupir n'a plus un mot à dire alors dans le silence quand nos corps n'ont plus de poids quand nos vies n'ont plus de sens nos envies plus d'innocence on se tait on se touche une dernière fois encore pour savoir si la mort nous a épargnés encore

aurait-on du nous taire ne faire de nos existences que cet immense silence que cette danse d'absence

quand tes larmes ont coulé qu'elles ont ouvert ton âme qu'elles t'ont offerte le charme laissant le désir t'envahir tu n'as pas su les taire ni même les retenir tu n'as pas pu les contenir tu as voulu découvrir ce monde secret caché derrière cette porte caché derrière ce désert absurde du temps

dans cette nuit violette où sont perdues les clefs où sont noyés les instants d'une porte qui claque l'arc-en-ciel est présent comme une unique offrande comme unique cadeau accroché au carreau d'un nouveau jour qui se lève

il t'attend

 

 

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cristal de confiance

 

l'amour sans doute

est ce monde

tu sais

celui où nos mots sont vrais

celui où nos actes nous portent

celui où nos cœurs battent

de concert

juste ainsi

sans réfléchir

sans choisir

juste ainsi

ici

dans une lumière

simple 

 

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mots après mots

 

mots humides mots timides sur la fleur du jour sur la fleur du temps de celui qui va de celui qui passe qui ne s'oublie même quand il nous quitte

mots fragiles mots sensibles sur le fil de l'amour je t'écoute toujours cherchant dans le silence les fantômes de ta présence

mots imperméables mots discutables sur ta joue humide sur ta joue timide la caresse d'un dernier baiser qui quitte le vent pour couler à présent

mots perdus mots tordus ce n'est que le passé qui chemine là qui chemine en nous comme s'il n'existait pas

 

 

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seul une idée

 

je ne sais dire

je ne sais me taire

je sais qu'il a plu

du moins je le crois

je n'ai plus de mémoire

je n'ai plus de raison

j'ai cru te découvrir

du moins je le crois

j'ai lu tous ces jours

j'ai usé les nuits

j'ai brisé le temps

tu ne me crois pas

j'ai su de tes seins

j'ai su de ton ventre

j'ai bu dans tes yeux

et je ne sais plus

j'ai pensé vivre

j'ai pensé mourir

je t'ai vue si nue

je ne sais plus pourquoi

j'ai cru mon amour

j'ai couru autour

j'ai trouvé le temps

tu l'as pris maintenant

j'ai cerné l'abîme

j'ai vole le crépuscule

j'ai tourné en rond

j'ai perdu ton souffle

j'ai vu la lumière

j'ai vu l'obscurité

je t'ai vu apparaître

tu voulais renaître

et ne pas paraître

et ne pas penser

et ne pas savoir

et ne rien connaître

j'ai bu à cette eau

j'ai tant et tant

j'ai cru cette ivresse

ce n'était que la pluie

j'ai pris tes secrets

j'ai pris cet aurore

j'ai pris cet océans

sans voir tes larmes

j'ai cru à l'instant

j'ai cru chaque seconde

j'ai cru l'éternité

je l'ai pour oublier

j'ai entendu ton cœur

j'ai entendu le mien

j'ai entendu l'éclair

je n'ai pas vu l'orage

j'ai vu ce qu'est la mort

j'ai vu ce qu'est le silence

j'ai vu ce qu'est le temps

tu n'es plus qu'une absence

ce n'est qu'un papillon

qui se pose sur une fleur

il a tant de couleurs

qu'il ressemble à l'amour

 

peut-être auras-tu un jour

le temps de renaître

celui d'apparaître

de penser

et de savoir

afin de tout connaître

 

l'amour n'a pour taille

que celle que notre cœur a à offrir

regarde ce papillon

peut-être sauras-tu le reconnaître

 

 

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question

 

amour je marche entre tes yeux à la hauteur de l'horizon m'enivrant de ton silence je marche irrémédiablement le long de ce fil invisible tendu dans le vide je relie mon cœur à ta poitrine et je sens ce sang vibrant à chaque battement à croire que j'existe encore

sur le bord de tes lèvres je vois encore ce sourire je vois encore ce port accroché à tes mots encore et toujours plus fort peut-être suis-je mort

je me souviens de tes mains de tes lendemains de leurs matins s'éparpillant dans le vent les sourires et les désirs je me souviens tant et tant que seulement maintenant mes mots se reposent sous cette pierre blanche sous cette terre gisante gravés dans ce marbre de papier

je n'ai plus peur cela n'a pas de sens je n'ai plus peur d'affronter le temps il est déjà passé il est déjà parti il n'en reste que l'évidence

alors j'écoute ce que dit la forêt ce que dit la montagne ce que dit le ciel et la nature impuissante j'ai tout gardé et rien renié j'ai tout perdu et tout retenu j'ai ce passé inapproprié interdit de jour en jour j'ai ce passé à l'intérieur je ne sais pas tu ne sais plus suis-je déjà mort

 

 

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mal banal

 

est-ce banal

je nie je n'y vois plus plus rien ou moins que rien je sais tu ne sais pas ou plus tu sais ce que c'est c'est ce que tu crois je sais ce que je vois tu ne le vois pas

chaque instant est las de ce qu'il n'est pas chaque instant est la fin de la faim de toi et le commencement d'une autre faim de nous le temps à genoux ne sait pas ne sait plus

est-ce cela aimer est-ce cela vivre est-ce cela être

tu connais ce besoin ce manque d'être tu le sais bien ton corps ton cœur ton être le savent au plus profond d'eux-mêmes cela ne change rien le bien et le mal sont le même être ils ne sont que ce que nous faisons un jour tu t'en souviendras peut-être

l'amour est comme la vie il finit mal

 

 

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une lumière au levant

 

allongé au bord de tes lèvres attendant que le jour s'achève je lis dans le ciel ce que content les nuages ils voient venir la nuit et ses larmes de pluie ils voient venir l'orage et ses saccages ils voient s'éteindre l'étoile derrière un immense voile et moi je reste

allongé au bord de tes lèvres attendant que l'amour s'achève je compte sur le ciel pour que les nuages mentent ils partent vers l'horizon rejoindre la mer ils partent vers le désert s'éparpiller dans le sable ils partent vers le connu derrière la porte du temps et moi je reste

allongé au bord de tes lèvres attendant que le jour se lève

 

 

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oxydation

 

terre de feu ciel de vent le temps a raison tout le temps ma prière à l'horizon se défend la mer a tant d'enfants maintenant

terre de poussière ciel de nuages le temps s'est éteint il y a longtemps les mots sont suspendus la vérité a vécu son silence est impressionnant

terre de sel ciel de pierre le temps est loin le vide a raison

 

la confiance est éternelle telles certaines neiges accrochées aux bords des falaises elle reste plantée là frissonnante un étendard de papier virevoltant au-dessus de nos vies absentes elle reste plantée là rouillant un piton abandonné dans le marbre au-dessus de l'abîme

 

un dernier regard sans même savoir se retourner sans même le vouloir peut-être pour cacher le désespoir un dernier regard et le noir

impossible de dire adieu

 

 

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souvenirs

 

partir de rien

pour connaître tout

tout en un instant

tout en un regard

partir de rien

pour connaître bien

bien ce qu'est d'être

bien ce que l'on peut être

pour connaître enfin

pour connaître loin

loin pour ce que l'on aime

loin pour que l'on s'aime

partir toujours

pour connaître le jour

le jour de l'amour

le jour après le jour

partir de rien

pour connaître le lien

le lien entre nous

le lien entre tout

 

 

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on oublie tout

 

le vent, le temps

et l'innocence

ce souffle avant

celui d'après

chaque montagne

et tant de ciel

que le bleu gagne

que la pluie perd

et puis la vie

ses grains d'envie

ceux de folie

tes mains ici

ton cœur battant

ton ventre sous

ma tête doux

et puis les nuits

les jours, l'amour

quelques toujours

un seul encore

dans la lumière

et la poussière

le vent, le temps

et l'innocence

sur ces chemins

et ces matins

ces jours en vain

et ceux d’orage

ces lèvres douces

quelques regards

et puis le feu

de tant de jeux

de tant de vœux

le téléphone

et puis les mots

si lentement

si tendrement

le vent, le temps

et l'innocence

qui tourne et tourne

dans le silence

et maintenant

on oublie tout

 

 

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et si c'était cela

 

un cri du bout des lèvres alors que le jour s'achève un cri puissant et doux dans la poussière du temps un cri si violent qu'il briserait chaque pénombre un simple cri comme le premier ébahi

dans les décombres des jours et des nuits s'allongent les ombres des mots perdus de ceux incompris de ceux que l'on a oubliés la lumière à l'opposé a omis sa chair pour laisser s'effondrer le passé démembré

il reste au cœur du temps un léger battement si faible si prudent que personne ne l'entend il est là constant dans le vent dans les champs autrement différent il est là au présent

et si tu regardes et si tu fais attention ne serait-ce qu'un instant tu sauras tu comprendras nul mot nulle chose simplement ce cri dans chaque battement

 

et si c'était cela

 

 

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sûre ?

 

il est certain

qu'on ne sait rien

que le temps n'existe

que si on le veut bien

il est certain

que le ciel est bleu

même incertain

que le jour se lève

au creux de ses mains

il est certain

que dans la nuit noire

la glace et l'effroi

s'emparent de moi

se mêlent à ce rien

se mêlent à ce temps

où je n'existe pas 

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