
D'ombres et de lumière
au coin
c'est au coin d'un trottoir que le jour s'en va laissant dans ses pas sa lueur d'automne l'hiver n'était pas loin nous le savions bien l'hiver n'était pas loin et pourtant nous nous sentions bien l'hiver n'était pas loin et l'automne était souriant source d'ombres et source de lumière chaque feuille offrait une teinte passagère une couleur familière si différente pourtant de celles que nous connaissions chaque feuille offrait son accueil à nos chemins différents à nos instants particuliers au sens que la vie prenait soudainement
c'est un coin d'un trottoir que cette lumière se glissait d'un sourire délicat elle portait en elle les différents instants d'une vie les différents bonheurs et les différentes peurs aussi elle portait en elle ce rayon simple qui illumine les ombres
c'est au coin d'un trottoir que ses ombres appliquaient aux couleurs les nuances celles de bleues celles de verts celles de noirs parfois quand nos pas s'étiraient trop loin et de teintes en teintes jusqu'au plus profonde de nous-mêmes s'élevait tranquillement la vérité de la lumière et celle de ses ombres
c'est au coin d'un trottoir que le jour s'en va
je ne le reverrai pas
tout au bord
c'est au bord du chemin que se rencontre le rêve c'est au bord du chemin à perte de vue que s'invente le bleu qui ne me quittera plus il est là brillant de mille feux disparaissant d'un battement pour renaître plus lumineux il est là perçant jusqu'aux limites de l'âme
c'est au bord du chemin que naît la vérité vous savez ce petit rien que nul ne peut contester c'est au bord du chemin au cœur de la forêt entre les pins et l'ivresse que se mêlent les traces que s'emmêlent les pensées il est là en silence attrapant la lumière il est là doucement planté en plein cœur
c'est au bord du chemin devant l'âtre éteint que l'être se réveille qu'il peut être beauté c’est au bord du chemin que se dévoile le désir il est là doucement transparent dans l’automne qui s’étend il est là infiniment allongé sur le bois du temps
c'est au bord du chemin sur un banc ensoleillé que l'automne est printemps que le vent est caressant il est là dans la montagne face à moi il est là face au mont blanc un instant en passant c'est au bord du chemin que le ciel sourit que le bleu s'évapore que le jour s'embellit il est là nu dans la simplicité d’un nuage il est là scintillant entre les ombres et les lumières
c'est au bord du chemin que le secret paraît nul besoin de chercher ni le bord ni le chemin elle est là
cristal d'ombre et de lumière
pluie merveilleuse
nuit heureuse
aurore poseuse
envie lumineuse
et si le ciel était
un instant
juste un instant
autre chose
que ce mélange d'ombre et de lumière
parfois je le crois
parfois je le sens
parfois je le sais
parfois je le vis
impossible de ne pas croire
que l'ombre et la lumière
sont différents
impossible de ne pas savoir
que le jour et la vie
sont amis
écoute le chant de l'oiseau
il sait où est le vrai
écoute-le
tu verras le beau
ainsi la vie
ainsi est construit le temps ainsi se construit l'ombre la lumière est un piège où le voyageur s'éprend la lumière est un siège où le voyageur s'étend s'étend dans le temps un instant imprudent impudent hors des limites du temps et son sang insolent bout de bout en bout dansant chantant rêvant que le temps ainsi se construit que la lumière ainsi le construit
Vincent
que penserait Vincent de ces iris bleus ont-ils toujours la couleur du désir la ferveur de l'instant la valeur de l'être sont-ils encore la tête en l'air et les pieds ancrés dans la terre ont-ils encore le cœur encré de ciel et le corps porté d'espoir rêvent-ils une étoile une mer ou un port d'attache en attache d'espace et de charme de beauté ou de folie
que penserait-Vincent de ce tournesol dos au soleil face au sol
que penserait-il s'il savait
de l'un à l'autre
amie
observe au fond du ciel ton ventre qui se confond observe ses mouvements tantôt lents tantôt vifs observe cette danse qui s'en échappe confusément
ciel
se brouillent les mots un à un à l'ombre de tes seins se brouillent mes mouvements sertissant leur ronde douceur se brouillent les plaisirs intensément
âme
se rêve l'instant infiniment présent se rêve chaque mouvement omniprésent se rêve même nos rêves tendrement
nuit
ferme les yeux dans cette respiration profonde ferme l'oubli en cœur de tes mouvements ferme juste en m'inspirant
étoile
respiration
qu'il fait bon vivre dans la lumière
quand tes yeux se posent
quand ton sourire m'éclaire
je respire
ce parfum présent
en moi depuis longtemps
je respire
cet air d'avant
ce refrain divin
fait de mots
et d'autres
que ta bouche dépose
je respire
sans fin
l'éternité
de la vérité
de l'instant
je respire
chaque battement
de notre cœur
de leurs silences
à leur puissance
qu'il fait bon vivre
dans l'ombre du temps
quand tes yeux se closent
quand ton sourire s'éclaire
à la pensée de ce rêve
en exergue
ce n'est qu'un miroir
aux bleus incandescents
aux feux illuminant
de clarté ton visage
je peux me souvenir
de sa flèche
transperçant mon âme
cristaux
j'aurais voulu te dire
ces mots
les glisser tendrement
le long de ta peau
les susurrer
dans les silences des jours
les laisser exploser
entre les fleurs du temps
et les écrire
dans le vent se faufilant
pour qu'ils reviennent
parfois
lorsque tu as froid
lorsque tu as besoin
qu'étincellent dans tes yeux
ces cristaux d'amour
d'ombre et de lumière
paradis et enfer les mots sont les mêmes d'ombre et de lumière à la lisière du temps paradis et enfer entre le ciel et la terre juste un bras de mer qui s'étend jusqu'à l'horizon dépecé de ses étoiles le bien et le mal errent sans cesse offrant à la lumière les ombres passagères offrant à l'amour ses clairs-obscurs dans le vent des sentiments aujourd'hui comme hier paradis et enfer sur les chemins de terre erre indéfiniment le passé d'ombre et de lumière
à la fin
maintenant la terre est plate
l'horizon n'est plus qu'un trou
et je marche au bord de l'eau
contemplant la fin du monde
nul ne sait
mieux que toi
nul ne sait
ce qu'est la mort
et je marche au bord de l'eau
ton sourire à la main
là-bas serait un nuage
là-bas serait un mirage
et moi je regarde la mer
qui s'efface dans chaque vague
la vie serait cet enfer
qui écume à mes pieds
le sel en serait la brûlure
qui s'enfouit entre les grains de sable
et je marche au bord de l'eau
contemplant tes yeux bleus
tout le monde le sait
sauf moi au bord de l'eau
tout du long
le jour viendra
où tu seras dans mes bras
c'est comme un rêve
que l'on fait en hiver
le long des flocons
ma main te suivra
où tu la mèneras
c'est comme un rêve
que l'on fait en été
le long des branches
mon cœur te suivra
où tu le voudras
c'est comme un rêve
que l'on fait sans penser
le long du temps
mon âme errera
où tu l'oseras
le jour viendra
et la nuit Lucie
à l'ombre de ton corps
à l'ombre de ton corps
mon ombre s'allonge
s'allonge contre toi
comme au creux du bonheur
s'allonge contre toi
contre la douceur de ton corsage
à la limite de la paix
de l'amour et du courage
à l'ombre de ton corps
recherchant ta chaleur
ta chaleur d'air et d'eau purs
de la lumière qui rassure
des racines et du feuillage
de tes bras de tes jambes
de ton regard de l'azur
des jours et des nuits
à l'ombre de ton corps
se cache mon soleil
quatrains pour Lucie
un
chemin de terre
en chemin de fer
là où l'amour erre
loin de cet enfer
un
chemin de ciel
en chemin de belle
juste l'essentielle
au cœur du soleil
un
chemin de feu
en plein cœur du jeu
pris dans tes cheveux
pris dans tes « je veux »
un
chemin de mer
volé à la mère
volé à l'envers
d'un chemin de terre
quatrain tu me tiens
moi je me souviens
à l'ombre des liens
d'un ange gardien