Et je pleure, et je pleure encore
Comme si j'avais rencontré la mort.
Et je pleure, je pleure sur ce mauvais sort ;
S'éloigne de moi le port.
Toutes voiles dehors,
Sa main sur mon épaule mord
Ce que serait mon corps…
S'éloigne de moi le port.
Et je pleure, et je pleure encore
En perdant ce qui fut le nord.
Et je pleure, je pleure sur mon triste sort.
S'éloigne de moi le port
Cette fois, cette fois la mort
Prend sans aucun remord
L'amour perdu et ses trésors
S'éloigne de moi son corps
Le Zeta n'a plus de port.
Je revois ses yeux.
Ils se portent sur moi.
Je revois ses mains.
J'en ressens les caresses.
Je revois ses bras.
Il m'embrasse en silence.
Je revois le temps
Adorable de l'enfance.
Mais maintenant...
J'ai cru un instant rêver
D'un bord de mer,
D'une douce montagne.
J'ai cru un instant voler
Par-dessus la mer,
Au cœur de la montagne.
J'ai cru un instant perdre
Le sens de la mer,
La hauteur de la montagne.
J'ai cru un instant franchir
Le pas séparant la mer,
Ce pas rapprochant la montagne.
J'ai cru un instant stopper
Les vagues de la mer,
La pluie face à la montagne.
J'ai cru un instant tenir
Le plaisir de la mer,
Le désir de la montagne.
J'ai cru un instant oser
Métamorphoser la mer
Dans le rêve de la montagne.
J'ai cru un instant changer
Ce qu'était la mer
Pour vivre la montagne.