Bleu Amour
En deça !
Dehors
Dehors je suis tombé.
Ma main, tu as lâchée.
Mon corps, tu as poussé.
Avais-je exagéré ?
Dehors je suis tombé
Sous le ciel étoilé,
Pour une éternité.
T avais-je embarrassée ?
Dehors je suis tombé.
D'une phrase isolée,
La porte s'est fermée.
Dehors je suis tombé.
Sur un trottoir usé,
Tu m'as abandonné.
Un jour m'as-tu aimé ?
Portes et fenêtres
Assis au pied de ce mur,
J'attends. J'attends un murmure,
J'attends un reste d'azur ;
Ce geste d'une âme pure.
Assis pendant tout ce temps,
J'écris. J'écris pour le vent...
J'écris tous ces mots d'avant ;
L'aventure d'un instant.
Assis au creux du mal-être,
Je vis. Je vis sans ton être !
Je vis alors que tes lettres
Ferment portes et fenêtres.
Heures
Il n'y a pas d'heures pour le bonheur.
Non ! J'aime trop tes saveurs.
Il n'y en a pas non plus pour ton cœur.
Non ! J'en recherche les valeurs.
Comment pourrais-je dormir ?
Comment devrais-je souffrir ?
Où sont tous ces souvenirs ?
Où sont tous ces avenirs ?
Oui ! J'ai conservé toute ta chaleur.
Il n'y a pas d'heures hors de ton cœur.
Oui ! J'ai dans mon âme chaque douleur.
Il n'y a d'heures que pour le malheur !
Une goutte
Une, une goutte, une goutte de pluie
S'écoule du ciel
Lasse, elle passe, s'enlace et embrasse
L'horizon de miel.
Sûre, sur sa joue, délicate joue,
S'enroule en chemin,
La goutte de pluie, celle qui se noue
Au cœur du destin.
Sans le sens insensé de l'innocence,
S'égare cette eau.
Puis, elle fuit et s'enfuit en silence,
Oubliant ma peau.
Le poète et la fourmi
Le poète dans un vers
Découvert
Trouva la déconvenue.
Quand la bise fut perdue,
La fourmi sous son boisseau
Se noya au cri de l'eau.
Elle s'en alla, livide,
En laissant sa place vide.
Il n'osait plus lui parler
Ayant peur de la troubler.
- Lâchez ma main, lui dit-elle
Je ne serai jamais celle...
- Chut !
Il n'est plus que banal
Enfermé dans son bocal.
La fourmi est malheureuse
- Le poème a un défaut :
Quelle est la valeur d'un mot ? -
Et perd son envie rêveuse...
Elle lui dit en pleurant :
- Mon pauvre ami, quel malaise !
Désolée que ça déplaise,
Oubliez-moi maintenant !