
Fermer les yeux
ECOUTE
Ecoute bien
Ecoute le temps comme un cadeau.
Ecoute, écoute comme c'est beau !
Là, cette petite pluie d'orage
Qui se reflète dans quelque ombrage...
Ecoute le temps n'est pas pressé.
Ecoute, écoute en laissant aller
Chaque seconde dans la lumière,
Chaque larme de cette pluie fière.
Ecoute le temps et son parfum.
Tu tiens dans ta main le vrai : le bien !
Rien qu'à nous
Notre amour est en toi juste au bord de la terre.
Merveille des merveilles,
C'est un son qui s'éveille
En un seul sentiment
Volé au firmament,
Volé à la seconde
Qui invente ce monde.
Délires des désirs
Pour choisir le plaisir,
Cette envie de se croire
D'oublier nos histoires,
D'oublier en chemin
Ce que content nos mains.
Folie de la folie
Où s'enchaîne la vie
Accrochée à ce son
Qui n'est qu'un vagabond,
Qui n'est que la lumière
Cachée sous nos paupières.
La nature parfois a d'étranges mystères !
Ecoute maintenant
Le son de notre sang.
Est-il le coupable
Ou n'est-il qu'une fable ?
Lie
Quand le silence nous défie
C'est notre mort qui s'édifie
Le désir ne saurait connaître
Chacun des secrets de nos êtres
Il ne peut concevoir le noir
Et la peur que l'on a de voir
Il ne peut être cette idée
Que tu oublies abandonnée
Il ne sera jamais ainsi
Un passé maudit, endurci
Par les ombres de tes pensées
Par notre folie affaissée
Le désir est là, se cherchant
Dans les brumes sourdes du temps
Il est là, écoute et espère
Qu'il ne fut qu'instants éphémères
Quand le silence en nous nous lie
L'amour ne sait avoir de vie
Partir
Dans les silences de ton âme,
Les mots n'ont plus rien de nouveau.
Perdus dans ces restes de drame,
Ils errent comme les agneaux
D'un jour sans le moindre visage.
Ecoute la nuit leur message.
Ecoute-le avant de mourir.
Maintenant la beauté est nue.
Elle n'est plus cette inconnue
Qui, dans mes bras, s'est vue partir.
Ecoute la violence du silence…
J'écoute derrière la porte
La douleur est un mystère
Qui était là à m'attendre
Qui était là à m'étendre
A terre
Là cachée dans l'innocence
De ces secondes passantes
De ces secondes d'aimante
Vengeance
Dans ce secret qui rassemble
Toutes mes peurs imprudentes
Toutes mes envies ardentes
Ensemble
L'amour est une ivresse
Teintée d'idées silencieuses
Teintée de cette trompeuse
Tendresse
De mépris et d'indifférence
Dérobée à l'épouvante
Dérobée à l'inquiétante
Patience
Ma main dans ta main sans crainte
S'envole dans quelque haine
S'envole dans une gêne
Contrainte
Dans mes yeux toujours la porte
Vrille comme tant d'aiguilles
Vrille mes pensées de fille
M'emporte
Et m'emporte pour éclore
Loin si loin que je t'oublie
Loin si loin que je m'oublie
Encore
Une porte
Une porte qui grince
Et le jour qui claque
Mon monde s'écrase
En tant de lourdes larmes
Une porte qui claque
Et le jour qui grince
Elle part, m'écrase
Sans percevoir mes larmes
Quand on écoute
Quand le silence est une matière
Qui dérobe à l'amour sa beauté,
Quand il étouffe cette lumière
Qu'il en suspend la moindre clarté,
Quand son âme devient prisonnière
Qu'il en broie l'idée de liberté,
Quand il ne regarde qu'en arrière
Que son sens est la mortalité,
Quand il pleure au-dessus de l'abîme
Que le divin se perd dans l'humain,
Quand s'éloigne le cœur et la main
Que meurent les battements sublimes,
Quand les nuages quittent le ciel,
On comprend que l'amour est mortel.