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Dans mon sng

Quelques mots versés dans mon sang

Feu

 

Tu n'as rien dit

Tu as souri

J'ai ressenti

Dans ton regard

Le lent blizzard

Tu n'as rien dit

Tu m'as pris

J'ai accepté

De ton regard

La profondeur

Tu n'as rien dit

J'ai compris

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J'attrape ton sourire

Dans les vagues de voitures

Dans les nuages des passantes absentes

Ce n'est qu'une illusion

Une impression permanente

Qui me laisse croire

Que tu es bien vivante

J'attrape ton sourire

Et je souris avec toi

Je sais que tu es là

Parfois

 

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Il ne faut pas

 

Il ne faut pas faire de mal

Il ne faut pas penser à cela

Il ne faut pas penser à moi

Il ne faut pas rêver

Ce monde n'est pas pour nous

Il ne faut pas briser les chaînes

Il ne faut pas croire à cela

Il ne faut pas croire en moi

Il ne faut pas imaginer

Ce monde n'est pas ainsi

Il ne faut pas gravir la montagne

Il ne faut pas ce chemin-là

Il ne faut pas ce chemin en moi

Il ne faut pas me toucher

Ce monde me fait peur

Il ne faut pas

Pourtant tu y crois

 

Pourtant tu crois en moi

 

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Sans miracle

 

Le ciel se couche

La lumière devient terne

Faible et sans désir

La lune ne connaît

Même plus le chemin

Des étoiles

Pas de miracle

Ce soir est comme un autre

Ce soir est le silence

Il ne reste du jour

Qu'un brin de chaleur

Ce petit rien

Qui n'a pas disparu

Ce petit tien

Qui me tient chaud

Pas de miracle

Seulement un cœur

Qui bat

Au loin

 

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Être

 

Être

Libre au point d'oublier

Ce que l'on est

Être

Riche au point de compter

Sur sa chance

Être

Amoureux au point d'aimer

Sans lendemain

Être

Ivre au point de tomber

Dans le ciel

Être

Être

Est-ce n'être

Que son être ?

Être

Être

Est-ce naître

Qu'en son être ?

 

Alors

Quel être est-on

Quand l'être est autre ?

Alors

Quel autre est-on

Quand l'être ne sait être ?

Être

Sans être

Est-ce être ?

 

 

 

Peut être ?...

 

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Abîme et silence

 

Là-haut

Au somment du ciel

Existe un espace

Vide

En prenant ce chemin étroit et pervers

L'homme sans fin se perd et erre

Sa recherche folle de la vérité

De l'humanité s'efface sans traces

Aucune pensée ne trouve sa place

Dans cette marche éternelle seul

Il avance mélangeant le temps

Oubliant le temps

Le réduisant sur lui-même

Se perdant dans sa foi

L'espérance et l'amour

Cette habile sagesse

Arrivé à la limite du ciel

Le cœur planté sur le pieu

Son esprit sain se renfermant

Il voit se dérober la vie

Dans la laideur des pleurs

Et lamentations

L'abîme côtoie le silence

 

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La lune est un soleil

 

La lune est un soleil

dans les brumes de la nuit

Ses rayons me transpercent

de leurs silences

Son halo de couleurs

se perd dans le gris

Et lentement mon cœur

se disperse dans les froids

 

La lune est un soleil

qui attrape la vie

la dévore et l'oublie

Elle ne sait combien

je l'aime

Elle ne sait pourquoi

la mort

se confond avec la nuit

 

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Figurant défiguré

 

Sur le chemin passager

Etais-je ?

Je ne sais plus

Je ne sais pas

Que sont tes bras

Devenus ?

J'écoute le temps

Il n'a rien de charmant

 

Il se creuse en vagues molles

Oubliant les embrassades folles

Et s'écrasant sur le mur de la jetée

Quel drôle d'ange

Ecrabouillé par le passé

Il se figurait être aimé

Sans même être être

Le voilà titubant

Avec ses ailes d'albatros

Sur la terre ferme

Le ciel d'un regard noir

S'éloignant sans s'en soucier

 

Sur le chemin passager

Etais-je ?

Je ne sais plus

Je ne sais pas

Qu'est mon dieu

Devenu ?

Il a un autre passe-temps

Assurément plus charmant

 

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Vampire en pire

 

Je bois tes mots jusqu'au dernier soupir

Jusqu'à l'ultime goutte de ce sang

Qui luit au clair de la pleine lune

Je bois tes mots à ne plus m'en souvenir

A ne plus savoir que retenir

Regardant le dernier souffle de nuit s'enfuir

Je bois tes mots sans pouvoir leur appartenir

Sans voir que le jour ne sait que s'appauvrir

Que le temps ne pourra que s'assourdir

Je bois tes mots dans le calice de ma mort

M'abreuvant de leur présent transparent

De toutes ces heures passées inopportunes

Je bois tes mots à me gaver de leur triste sort

Laissant leurs chairs finir de pourrir

Laissant leurs squelettes se dévêtir

Je bois tes mots tout au bout de leur encre

Les épuisant à en devenir ce chancre

 

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Ce n'est pas rien

 

Ce n'est pas rien

Cette douleur au fond du cœur

Tous ces mots insensibles

Cette mort lucide

Le passé enfoncé

Dans ce silence morbide

Ce n'est pas rien

Tout ce temps dans ta main

Qui s'effrite hors des chemins

Tous ces silences impassibles

Serpentant le long des murs

A la recherche du vide

Ce n'est pas rien

A peine un mensonge

A peine une vérité

Tout juste les restes d'instants

Que tu n'oses plus murmurer

Que tu fuis maintenant

Ce n'est pas rien

Et pourtant

Quand tu fermes les yeux

Tu ne ressens plus rien

A présent

 

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Au fil de nos nuits

 

Accroché au fil de ta vie, je lis inlassablement tes mots. Ils se sont posés sur ces pages blanches tels des oiseaux qui attendent le printemps. Ils chantent parfois, ils se taisent à d'autres instants, ils s'envolent souvent pour dessiner quelques rêves.

Accroché au fil de leur vie, je m'imprègne de leur beauté. Immobiles, ils glissent dans mes yeux et décrivent d'improbables chemins. Celui de tes yeux au fond du ciel bleu. Celui de tes lèvres dans la douceur du vent. Celui de tes mains sur la fragilité du temps. Celui de ton cœur dans la complexité des amours. Ils sont cette poésie inavouée de ton âme.

Accroché au fil de cette vie, je les laisse vivre. Ils sont inertes depuis si longtemps, accolés à ce mur blanc sans portes, ni fenêtres. Lentement, le gris les recouvre. A croire que le temps n'a d'autres besoins que de les taire. Ils sont là, passifs, attendant un regard souriant, attendant un souffle d'attention, attendant que le néant de la nuit retrouve au petit jour la clarté de la lumière. Ils ne sont que des oiseaux légers posés sur le fil du ciel au fil de nos nuits. 

 

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Unique

 

mille vents, mille instants

mille chemins chantants

mille envies, mille amours

mille regards toujours

mille voix, mille dieux

mille ciels dans ces yeux

mille ici, mille ailleurs

mille horizons meilleurs

mille mots et pourtant

un seul est important

 

 

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A ta mémoire

 

J'écris, j'écris, j'écris, je crie et laisse mourir mes mots dans la poussière.

Des mots d'ici, des mots d'ailleurs, des mots d'un temps, d'un autre temps, de si longtemps qui crèvent les uns derrière les autres sur le blanc livide des pages.

Des mots, tant de mots, tant de mots à la queue leu leu qui se vident de leur sens au fur et à mesure qu'ils se dévident.

Des mots, toujours des mots, toujours plus de mots, les mêmes qui se traînent et s'enchaînent les uns aux autres jusqu'à en perdre leur propre fil.

J'écris, j'écris, j'écris, je ris, je pleure sur ces heures qui meurent à chaque fois un peu plus, le temps aidant l'oubli à tout consumer.

J'écris cette poésie sans vie qui ne voit dans l'amour qu'une forme de mort, qui ne voit dans l'envie qu'un passé dépassé, cette poésie qui s'autodétruit dans le silence du temps, dans l'absence des regards.

J'écris cette poésie privée du sens même de son existence, de l'innocence de sa naissance, cette poésie du non-sens qui s'érige sur les braises éteintes d'un feu humide.

J'écris cette poésie où les mots n'en sont plus, où les phrases s'étirent dans le ciel à la recherche d'un rayon de lumière, où tous les points ne sont que des fins.

J'écris.

Et toi, tu fermes les yeux.

 

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Ultime regard

 

Je regarde le bourreau

La faux à la main

Le regard certain

Le ciel est-il beau ?

 

Et j'attends

J'attends ses yeux heureux

J'attends ce temps longtemps

J'entends sa voix parfois

 

Je regarde le bourreau

Le silence aux lèvres

L'absence de rêves

Est-il vraiment là ?

 

Et j'attends

J'attends le chemin de sa main

J'attends la foi de ses doigts

J'entends le malheur de son cœur

 

Je regarde le bourreau

Mon âme sous sa lame

Mon sang coule à peine

Que ne voulait-il savoir ?

 

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Où allions-nous...

 

Il pleut.

Te souviens-tu ?

Il pleut toujours

Un peu plus doucement

Un peu plus lentement

Il pleut

Quel que soit le ciel

Quel que soit le jour

Il pleut toujours

 

Il pleut

Il pleut encore

Un peu plus fort

Un peu parfois

Il pleut

Sur tout ce chemin

Sur tous ces mots

Il pleut encore

 

Il pleut

Il pleut sur moi

Un peu plus froid

Un peu de toi

Il pleut

Quel que soit le temps

Quel que soient les mots

Il pleut sur moi

 

 

 

Il pleut

Tu ne le vois pas

Tu ne sais plus

Où nous allions

Pourtant

Il pleut

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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