
Muse Noire et Blanche
BLANCHE
À vingt-deux heures vingt-deux
Entrée
Le message part et s'éloigne
Aucune télépathie
Juste la magie de la technologie
Par-dessus les monts
Par-dessus le lac
À travers le ciel
Jusqu'au bleu de tes yeux
Les mots prennent sens
Même dans le silence du soir
Uniquement dans les ténèbres de ton regard
Uniquement dans cette réalité
Vingt-deux heures vingt-deux, tu es là
Dans mes bras
Virtuelle
À la faveur d'un matin
La ville dort encore
Les piétons aussi
Seul sur le passage
Je souris, j'attends
Tu cours, tu souris
Et je t'embrasse
Au cœur même
De la ville
Personne derrière les fenêtres
Aucun peut-être
Seulement nos certitudes
Dans cette aventure
Et une étoile
Qui s'éteint
Devant le soleil levant
J'écoute
J'écoute le silence
D'où nait l'inspiration
J'écoute ta souffrance
J'écoute tes émotions
Je laisse voler les mots
Que tu ne me dis plus
Je laisse le silence
Parler de ton absence
Je regarde revenir
Les ondes de désir
Je les laisse retenir
Les onces de plaisir
Je compte les secondes
Regardant les flocons
Je compte les secondes
Et j'écoute leurs sons
Dans ce lit où l'on est mort
Oubliés par le sommeil
Un simple rayon d'or
Tel un bout de soleil
Le temps, le temps et le temps
Agonisent dans le ciel
J'écoute la liberté
Demain tu seras là
J'écoute la beauté
Me chuchoter tout bas
« Je t'aime »
À côté
À côté
Juste à côté
Tout au bord du ciel
S'arrondit l'espace
D'un trait léger
La finesse
De la caresse
Se presse presque
À dessiner la rondeur
Des falaises
Des à-pics
Lorsque le soleil
Se lève
S'élève
Rond
Comme un ballon
Fragile
Et léger
Le rêve
Le rêve ose
Se dispose sur la crête
S'impose à la brume
Se repose un instant
Le temps cesse
Que va-t-il rester
Du soleil
Sur la paroi ?
Nuits et jours
Les bras dans les airs
Les bras dans le vent
Ton corps transparent
Les bras dans le temps
Les bras jusqu'à l'aube
Mon corps dans tes pas
Les bras sur ta chair
Les bras dans les plaines
Mon corps sous la lune
Mes bras comme avant
Mes bras dans tes mains
Mon corps dans la nuit
Ce n'est qu'au petit jour
Que mes bras meurtris
Rencontrent ta nuit
La vie est-elle douce ?
L'amour est-il clair ?
La nuit est-elle jour ?
Les bras dans les airs
Les bras dans le vent
Ton corps prie en dansant
Mon corps sous tes pas
Tes bras jusqu'à l'aube
Ton corps est ma plaine
Mon corps est ta chair
Tes bras sont le temps
Plongées
Plongés au cœur de la paille
Les mains offrant le dégel
Les lèvres emplies du sel
Des corps, de leurs funérailles
Là, dans ce champ de bataille
Notre être unit terre et ciel
Sans voir que l'amour est bel
Et bien à écrire en braille
Plongés dans tout ce temps mort
Lorsque s'endorment nos corps
Lorsque l'amour se réveille
La vie n'a plus de plafond
La vie n'a plus de raison
L'amour est cette merveille !
Ciel
Un jour après l'autre
Du foncé vers le ciel
D'un soupir à un zéphyr
Tant de souvenirs
Une année après l'autre
Du rouge vers le rose
D'un désir à un plaisir
Tant d'avenirs
Un temps à un autre
Du blanc vers le blanc
Du soleil à la lune
De partir à revenir
Vivre et ressentir
Bonjour Amour
Minuit sonne
Sous les étoiles une flamme
Qui se mêle à la brume
Son ombre danse
Souple et divine
Dans le crépitement
Léger du ciel
Quelques étincelles
Bleues illuminent
L'espace d'audace
D'une seule respiration
L'instant pénètre
Définitivement
Le temps
Bonjour Amour
Tu es là
Toujours
Juste là
Accrochée
Au fil du temps
Une petite flamme
Et son ombre
Dans le silence
De la vie
Croisement
Un croisement, des souvenirs, une rencontre
Le temps est important
Le temps est essentiel
Sur tes lèvres se lisent les mots absents
Les mots que l'on ne dit pas
Les mots que l'on n'ose pas
Ces mots différents des autres
De chemins en chemins
De trottoirs en trottoirs
De folies en illusions
Un même ciel
Une même terre
Un croisement, des souvenirs, une rencontre
Et pourtant cet endroit est désert
D'un mot à un autre
D'un corps à un autre
D'un silence à un rire
Les chemins sont tortueux
La vie le sait
La vie le croit
Et toi ?
Croisons les doigts
Une pierre au petit jour
Un rayon de lumière
S'impose au jour
De ses couleurs douces et fières
Le rayon de lumière
Éclaire le sentier
Dans la fraîcheur de l'automne
Ce rayon de lumière
Décrit de la bergerie
Le sourire éclatant
Mon rayon de lumière
Illumine une pierre
La sertissant d'amour
De la montagne
Le sentier grimpe
Grimpe encore
Dans un silence sonore
Aucune feuille ne bouge
Aucune branche
Seul l'instant
Nous étreint
Au cœur
De la montagne
Siège
La brume enveloppe
L'espace
Agenouillée, recroquevillée, enlacée
Nue dans le temps
Présent
Sur le siège qui l'accueille
Pleinement
Oubliant ce qu'est le temps
Retenue, ingénue, reconnue
Belle dans l'espace
Restreint
Elle étreint du bout des seins
Ce que sera sa
Peine de vie
Canapé
Un jour d'automne
Un matin de froid
Un instant avec toi
Quelques mots qui glissent
Quelques mots sourires
Se glissent sur moi
Instant de désir
La main qui caresse
La main qui paresse
Se laissant aller
À rêver
À danser
La folie du temps
La folie des mots
Qui entrent
Et me pénètrent
Un jour d'automne
Un matin de froid
Un instant avec toi
Et l'amour
Qui fond en moi
Bonbon
Je suis à toi
Tendre et délicat
À peine enveloppé
D'un film de soie
Rose léger
Léger rosé
Tout rond
Tout frais
Ferme et offert
J'ai envie
De ta bouche
De sa chaleur
Je sens déjà
Que je fonds
De plaisir
Sous ta langue
À L.
C'est un mot qui glisse dans le dos
Sous un réverbère éteint
C'est un regard tourné vers l'arrière
Sous ce même réverbère
C'est une déesse ôtant le ciel
Sur un incertain banc blanc
C'est un sourire vers l'intérieur
Sur ce même banc troublant
C'est une main tendre qui découvre
La belle délicatesse
C'est l'infinie folie d'un désir
La délicatesse même