
Manipulation
À l'infini
Ici
Ici, il n'y a que l'horizon,
L'horizon à l'infini.
Chaque grain de sable
Nous brûle de sa lumière
Sulfureuse et l'on souffre.
La douleur n'atteint pas le temps ;
Il le sait, il connaît la vérité
De tous les tourments qu'il inflige.
Infiniment nue
Tu es dénudée. Mais je sais tout ce que tu caches.
Debout devant moi. Je te regarde.
Je suis assis. J’attends sans un mot.
Je te mets encore plus à nu.
Tu ne sais pas, tu ne sais plus.
Tu voudrais me plaire, être parfaite.
Tu voudrais me plaire encore plus,
Être exactement ce que je veux.
Tu es nue. Mon regard s'est tourné.
J’attends maintenant que tu fasses ce qu'il faut.
Tu hésites, tu essaies un geste, un mot.
Pas le bon. Jamais le bon.
Tu es nue, toujours plus nue.
Raison obscure
Je te regarde et plonge au fond de ta tête.
Je relie toutes tes larmes
Pour m'en faire des armes.
Je sais que tu as tort.
Tu sais que tu as tort.
Et je te plonge dans le remord
Comme on plonge un corps dans l'acide.
Tes pleurs me confortent.
Tes peurs m'exhortent
A prendre le pouvoir
Ce pouvoir total
Sur ton être.
Et je trace mes sillons
De ton cœur à ton âme
Pour que tu saches qui est le maître.
Je suis cet être de raison
Et je te l'impose
Afin que tu saches
Qui être et que vivre.
Tout
Je suis la force,
La puissance de l'orage,
Cette violence,
Cette rage
Et j'enrage
A chaque instant,
A l'infini,
De ne pouvoir
Être le maître
Total de ton corps.
Alors,
Je recommence
Encore et encore
Pour que tu m'appartiennes
Absolument complètement.
Tout notre amour
Bleus...
Quelques bleus
Sur ton corps,
Quelques-uns sur ton âme...
Je sais que tu pleures,
Cela suffit à mon bonheur.
Je sais que tu as mal.
Pas assez encore...
Et chaque jour, je te console,
Te fais croire que cela me désole
Et recommence inlassablement.
Tu aimes que je t'aime ainsi !
Naissance
Une fois, dans tes bras,
Le jour s'appelait mystère,
La mère s'oubliait.
Elle avait appris à aimer
Dans les vagues de ses désirs.
Elle avait appris à s'aventurer
Hors de sa prison de peur.
Le ciel brillait
Et le temps s'effaçait.
Le ciel brillait
Et maintenant s'allongeait.
Le jour s'enfuyait
Entre les arbres
Le long des chemins
Et dans les eaux de la forêt.
Le jour s'enfuyait
Son corps se baignait
Des ors des instants.
Ses cheveux s'envolaient,
Le jour souriait.
Ses cheveux s'envolaient
Et naquit l'infini :
Ce sentiment épanoui !
Crois-moi toujours mon amour
Si tu savais pourquoi
J'aime tes yeux
[Qui me supplient,]
J'aime tes bras
[Qui m'implorent,]
J'aime ta bouche
[Et tous tes cris,]
J'aime ton cœur
[Qui se perd,]
Tu ne me croirais pas !
[Alors
Je te mens
Pour te retenir.
Je te mens
Pour te voir plier.
Je te mens
Pour mieux te saisir.
Je te mens
Sur l'avenir.
Et toi,
Tu restes là,
Les bras en croix
A souffrir
En croyant que]
Je t'aime
A l'infini !
Un monde idéal
J'ai construit ma maison
Et les murs qui vont avec.
J'ai construit ma famille
Et tous les liens nécessaires.
Je les ai bâties pierre après pierre
A force de caractère.
C'est un monde idéal
Où vous devez vous plaire.
Rien ne saurait être mieux
Que ce que je sais faire.
Ne me force pas
A te le prouver.
Chaque jour
Un peu plus fort.