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Adieu

Au temps

 

Au sommet de la montagne,

Je regarde le ciel

Epouser le lac.

L'instant semble éternel.

Je ferme les yeux.

Je ressens ta main

Epouser la mienne

D'une caresse de temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

Et pourtant…

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne suis que cet être lointain.
Ce pitoyable ange gardien

Incapable de te protéger.
J’espère que je me trompe.

 

 

Adieu

 

Tous les mots tournent et se retournent

Contre moi. J'ai perdu la foi.

Je ne sais pas je ne sais quoi

Et dans sa voix, ses mots m'enfournent.

 

Personne n'est là, non, personne

Même toi, même moi... Pourquoi ?

Je suis seule sous ce toit. Moi,

J'ai peur que l'amour m'abandonne.

 

Je sens qu'un à un les mots tapent

A cette vieille porte, et, sourds,

Ils m'emportent vers le fond pour

Que chacun me frappe et me frappe...

 

Alors je m'enferme

Jusqu'à mettre un terme

Au combat. Tu n'es

Pas là. Je le sais...

 

Je ferme les yeux. Dans les cieux,

Je voudrais te lire autrement,

Je voudrais pouvoir être femme

Que jamais le temps ne m'achève.

 

Mais je ne peux être ce rêve...

Je ne peux posséder ton âme

Sans perdre la mienne dans

Le même temps : le temps est odieux...

 

Jamais j'aimais

 

« Jamais l'automne ne m'a fait autant de bien. »*

Sous la pluie grise et sous les feuilles colorées,

Le temps a tissé tant de liens

Si longtemps imprégnés de ces aubes dorées.

 

Jamais la vérité n'a eu de paradis

Aussi réel qu'ici. Jamais non plus la pluie

Ne m'a ensorcelé ainsi.

Je l'ai priée jusqu'à ce que la nuit s'enfuie.

 

J'aimais cette eau douce au plus profond de ses larmes

Ce désir enfoui dans cet astre viscéral

Mais le diable a fourbi ses armes :

Jamais un hiver ne m'a fait autant de mal.

 

La mort n'a jamais d'après mais

Jamais je ne dirai j'aimais !

 

 

 

 

 

 

 

*Citation extraite du poème
« le désespéré » de Klabund

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