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Rêves salés

 

Ce ne sont que des rêves salés

Qui surgissent de ma mémoire étalée

Je cherche dans les mots

Celle que j'ai perdue

 

Mais les mots ne sont que cette encre noire

Qui s'étale sans fin sur ce vide blanc

Je contemple à l'évidence que ces mots

Ne sont que les ruines de sa présence

 

Nulle pluie, nul soleil, nul ciel

Pas même l'ombre d'un nuage

Uniquement son silence

Qui atteste de cet être passé

 

Rien de beau, rien de grand, rien de fort

Si ce n'est l'effort de ne pas oublier

De ne pas s'abandonner à la mort

Ne restent que les mots

Enchaînés à ces rêves salés


 
 
 
 
 
 
 

L'hirondelle

 

Dans le bleu du ciel, l'hirondelle

 

Silencieuse et blanche, à la verticale de mon cœur

Elle glisse sur le vent, sur le souffle léger

Du temps qui passe, du temps qui s’en va

 

Elle est là au-dessus de moi, comme absente

Elle flotte en attendant que vienne la nuit

 

Alors, doucement, elle pénètre mes rêves

Elle les emmène vers des rives délicieuses

Elle vole d'image en image, gracieuse

Jusqu'à ce que la nuit s'achève


 
 
 
 
 
 
 

Mémoire au bord de la rivière

 

Souviens-toi, souviens-toi de l'amour...

 

Comme une rivière,

il s'est glissé sous ta peau,

il s'est glissé dans ton cœur,

il s'est glissé dans ton âme

de femme…

 

Le courant t'a emportée

sous les soleils,

sous les pluies,

et les neiges éternelles…

 

Tu as bu de cette eau.

Tu as caressé ses flots.

Tu as embrassé son chant

jusqu'à ce que le temps l'efface…

 

Souviens-toi, souviens-toi de ton amour...


 
 
 
 
 
 
 

Horizon

 

De bleus, de gris, de verts

Les couleurs se mélangent dans les voyages passés

Te souviens-tu de la Mongolie et de sa steppe

De cet horizon infini

Et du ciel

De bleus, de gris, de verts

Les saveurs se mélangent dans nos rivages passés

Te souviens-tu du lac blanc et de ce désert

À l'horizon infini

De tes yeux

De bleus, de gris, de verts


 
 
 
 
 
 
 

Voyage lent

 

Tu respires simplement cet air vrai qui nous entoure

Des grands arbres lents écoutant le chant du vent

Tu respires d'un sourire évident

C'est à croire que l'air t'appartient vraiment

Je regarde ta poitrine et j'imagine sous ce pull

L'air qui circule l'air de rien l'air du temps

Je regarde l'horizon qui soudain change

Lorsque ce pull s'allonge le long de tes bras

Nous caressons le temps quelques instants

Surprenant dans nos yeux les lueurs du feu

Nous caressons la voie qui nous offre ici

La folie radieuse d'un voyage lent


 
 
 
 
 
 
 

Le lac rêve

 

Le lac est calme, le lac est tranquille, lisse et étincelant. Il semble porter la lumière du jour.

Des petits cris dansent devant toi, jouent et inventent des histoires de cygnes et d'oiseaux, d'eau et de ciel pendant que le sable s'envole doucement.

Toi, tu rêves... Tu rêves d'ici, tu rêves d'ailleurs, de cette vie et d'une autre... Les chemins se croisent au milieu des mots. Les yeux perdus dans le ciel, tu souris. Les yeux perdus en elles, tu profites de ce bonheur simple et vrai.

La vie est une poésie dont les mots s'écrivent sans que nous y pensions.

Le lac est calme et tu rêves.


 
 
 
 
 
 
 

L'ours du jardin public

 

Il est là

De marbre

Et il m'attend

Souvent

Il est mon confident

Il m'écoute toujours

Il comprend mes pleurs

Il aime mes rires

 

Quand je suis seule

 

Il m'accompagne dans mes rêves

Il me parle du temps

Il me parle de moi

Il est là

Je le sais

Il ne demande rien

Rien d'autre que mes mots


 
 
 
 
 
 
 

Loin

 

Loin de la ville, au cœur de la forêt, le ciel.

Au bout du petit chemin, entre les arbres accueillants, le temps.

 

Nul ne peut savoir

Nul ne peut connaître

Ce que c'est d'être

Au cœur d'un rêve

 

Dans le silence dansent

Deux ombres de l'enfance

Deux ombres à l'innocence

De leur indolente présence

 

Loin de tout, au bout du ciel, l'envie.

Au bout du temps, entre les espaces, l'amour.


 
 
 
 
 
 
 

Indolentes

 

Au coin du feu

Au coin du bois

Les lumières du ciel

Ne s'oublient pas

 

Devant mes yeux

Juste derrière elle

Un grand soleil

Ne le voit-elle pas ?

 

Et ce silence

En permanence

Comme si le temps

N'existait pas

 

Au coin du feu

Au coin du bois

Les lumières artificielles

De nos indolentes amours


 
 
 
 
 
 
 

Un jour comme un autre

 

Il pleut et le ciel est triste.

À la fenêtre, je regarde chaque perle d'eau tracer des chemins

qui se mêlent et s'entremêlent les uns aux autres.

Je pense et repense aux choix que la vie nous impose,

à ces petits quelques choses qui font que l'on n'ose

pas vraiment être autrement, à ce temps qui ment.

Je pense et repense à cette danse des mots

qui parfois sont beaux, qui parfois sont chauds

jusqu'à en devenir brûlants.

Peut-il en être autrement ?

Je tourne mon regard pour ne plus voir,

pour oublier certainement

ce que je suis et ce que je ne suis pas.

Je n'avais pas le choix.

Il pleut et je suis triste.


 
 
 
 
 
 
 

Vent du nord

 

Encore un dernier instant, un instant qui accepte le vent...

Je ferme les yeux et attends que vienne le jour.

Au loin se couchent déjà les nuages dans tant de couleurs.

Je respire un peu plus fort pour que s'estompe la douleur.

À l'intérieur, l'air me brûle, me brûle toujours.

Quel que soit l'instant, le vent du nord est présent.

 

 

 

 

 

 

Les terres mortes

 

Le silence aidant, se laisse aux vents le présent.

Je ferme les yeux en passant que s'éteignent ces jours.

La nuit porte conseil, le noir a d'autres valeurs.

Je me tais, laissant la douleur à l'intérieur.

Le quotidien devient absolument sourd.

Il ne reste rien dans le froid de mon sang.


 
 
 
 
 
 
 

À l'emplacement du silence

 

Ici est maintenant le froid qui perd tous ses autrefois

Le temps semble si différent quand les mots sont absents

Que reste-t-il lorsque même le souvenir disparaît ?

 

Accrochées aux murs du passé, les couleurs se sont délavées

Parmi les gris divers et variés

 

Ici, le froid règne en maître

Nul bras, nul bien-être

À peine le squelette de quelques mots

Abattus sur ce médiocre papier

Rien de vivant dans ce néant

 

À l'emplacement du silence

Se tenait une femme


 
 
 
 
 
 
 

À tous ces mots déchus

 

Certains jours d'hiver chaque mot se perd

Sur le ciel et sur la terre

Dans l'esprit et dans les airs

Deux bras emprisonnant le temps

Un cheveu s'envolant dans le vent

Un petit bout de nez dans l'air du temps

Deux yeux capturant la dernière image

Un sourire unique

Et ces mots

Ces petites phrases

Revisitant l'univers

Le temps d'un instant

À la vitesse de la lumière

 

Et puis

La vie se réduisant

En un seul atome

De silence


 
 
 
 
 
 
 

Traces

 

Sur le chemin reposent quelques cailloux blancs

Mémoires d'un passé lointain

 

Le vide les retient

 

À chaque fois qu'elle passe ils se rappellent à elles

Comme ces cailloux dans les godasses que l'on souhaite oublier

 

Restent leurs traces sur sa peau à jamais

 

Toujours l'amour pose son empreinte indélébile


 
 
 
 
 
 
 

Automne indien

 

Il neige des petits flocons blancs semblables à des pétales de rose.
Il neige dans ce vent léger et calme.
Il neige et tu sais comment naissent ces sentiments.

 

Impossible de ne pas voir les chemins tracés dans le ciel.

Impossible de ne pas comprendre les valeurs de ce blanc.

Impossible de ne pas avoir les yeux étincelants.

 

Il neige et je me souviens à présent de chaque pas,

De ces traces sur le chemin qui ne s'efface pas.

Il neige et il est impossible que tu ne sois pas là.


 
 
 
 
 
 
 

Fermer les yeux pour détruire le monde

 

L'Éden

est là

juste là où tu le souhaites

Il n'existe que l'esprit

grand ouvert

 

Le monde

est là

entre rêve et cauchemar

au bout de tes doigts

et au fond de toi

 

Tu le sais

les mains devant les yeux

ne font rien disparaître

même un enfant

le comprend


 
 
 
 
 
 
 

Tous les mots auraient été dits

 

Il neige et chaque flocon se balance dans le vide.

Le vent les bouscule dans le silence gris.

Il neige comme il pleuvait.

Seuls les sourires ont changé.

 

Le goudron lentement se teinte de blanc,

De ce blanc inconscient qui masque les tourments.

Sans bruit, chaque flocon rejoint le précédent

S'écrasant avec le temps.

 

Dans tes yeux, se dessinent les absences.

Sans un mot, ils se ferment.

Les flocons fondront assurément

Le temps aidant.


 
 
 
 
 
 
 

Les larmes du temps

 

La musique du silence s'apprécie dans l'absence.

Goutte à goutte, elle coule le long de mon cou,

le long de mes lèvres, le long de mes yeux...

 

L'eau du temps ne cesse de couler.

L'eau du temps ne cesse de traverser

mes pensées instant après instant...

 

Elle dessine dans les brumes

le passé qui se résume...

à ces larmes de temps.


 
 
 
 
 
 
 

Les cieux dans les yeux

 

Image céleste entre les feuilles de couleurs en quelques pas fragiles au bord de l'automne qui s'étend

 

Image céleste entre les pierres de calcaire main dans la main tranquilles au bord de la forêt qui se tait

 

Image céleste entre les pas du temps les yeux dans les yeux simplement heureux au bord d'un amour différent

 

Image céleste entre les rayons du soleil les cœurs amoureux au bord de l'espace interdit des cieux


 
 
 
 
 
 
 

Mots et temps

 

C'est dans ton regard chantant que mes mots ont plongé

dans la lueur d'un instant d'une matinée d'automne

 

Ils ont trouvé leur refuge au sein de tes propres mots

à croire qu'ils savaient déjà où tu les emmenais

 

Le temps s'est immobilisé un instant ressemblant

à cette feuille jaune qui s'accroche à sa branche

 

Puis il a tourbillonné lentement en un vol lent

avant de disparaître sous le blanc manteau du passé

 

Les mots et le temps se ressemblent tant

qu'ils deviennent au bout du temps inexistants


 
 
 
 
 
 
 

Délicyeux

 

Ce sont deux petites planètes sombres qui absorbent la lumière, qui dessinent des images à l'ombre de petits bonheurs...

 

C'est la mer et c'est le ciel, c'est la beauté et la froideur, c'est la flamme et c'est l'eau, c'est l'immensité et la légèreté, la vérité et la faiblesse, ce que l'on cherche et ce que l'on perd...
C’est ce bout de bleu malicieux…

 

Ce sont de vastes étendues de neige parfois soufflées par la pluie, une blancheur immaculée où les pas oublient leurs traces avant que le temps ne les efface...

 

Ce sont ces souvenirs de ce qu'est un passé délicieux…


 
 
 
 
 
 
 

Folle forêt

 

La forêt, la forêt à perte de vue jusqu'à se noyer dans l'inconnu...

 

Tu ne sais pas ce qu'est la folie. Tu ne sais pas quel est ce chemin. Tu as pris un grain de poussière pour autre chose. Ce n'était qu'un grain de folie. Tu y as mélangé le tien fait d'énergie et d'impatience. Tu y as mélangé le tien sans le savoir, peut-être même sans le vouloir.

 

C'est ce mélange invisible et étrange au cœur même de la forêt qui forgea ce qui fut, qui tissa ces liens étroits. Et toi, tu vis sans voir cet arbre au milieu du chemin, cet extrait de forêt à l'arrêt.

Il est toujours là, au même endroit, ce lieu que tu cherches à oublier. Il est là, au fond de toi, dans cette forêt que tu aperçois lorsque tu fermes les yeux...


 
 
 
 
 
 
 

monde de rêve

 

rêve

mon amour rêve

les pétales des fleurs de cerisier

virevoltent doucement au-dessus du chemin

à croire qu'un vent les porte

leur danse lente

laisse à penser qu'ils sont suspendus

à quelques fils invisibles

que le ciel tient du bout des doigts

à croire que le rêve est de ce monde


 
 
 
 
 
 
 

Fragiles soleils

 

De bleus, de bleus et de bleus

Souvent radieux, parfois pluvieux

Ils se dévoilent dans les valeurs de la mer

Ils se glissent dans ses vagues à l'âme

Ils attrapent les nuages qui s'enfuient de la montagne

Et se perdent dans les chemins aux bords des falaises

De gris, de bleus et de temps

Ils sont la fragilité de la lumière

Et se comprennent dans les dessins de ses ombres


 
 
 
 
 
 
 

Entretemps

 

Entre la première et la dernière seconde terrestre

Entre le premier et le dernier mouvement

Entre la pluie et le déluge

Entre le ciel et la mer

Entre le volcan et le nuage

Entre le raz-de-marée et le coquillage

 

Entre l'écriture et la peine

Entre l'histoire et le rêve

Entre trop tard et trop tôt

Entre le terrible et le beau

Entre le géant et le dieu

Entre la foudre et le néant

Entre la force et le béant

 

Entre ces temps nous engloutissant

Entre l'entretemps des amants


 
 
 
 
 
 
 

En face

 

Où est le temps face à face

Où tes yeux telles des portes

S'ouvraient au monde

 

Où est le temps de lumière

Où ton visage souriant

Oubliait simplement le temps

 

Où est le temps de folie

Où ton âme tremblante

Nous illuminait

 

Maintenant

En face s'efface la trace

Du temps
 
 
 
 
 
 
 

Big bang

 

Explosion

Extrême et suprême

Telles des étincelles de « je t'aime »

Fusion en expansion

De l'invraisemblable union

Entre la lumière et la nuit

Entre le temps et l'espace

Entre le vide et l'envie

Quelques secondes intenses

Quelques millénaires fugaces

D'un univers perpétuel

Et superficiel

 

Et puis

Plus rien


 
 
 
 
 
 
 

Ce regard qui disparaît

 

Te souviens-tu de ce dont je me souviens, de cet instant où ton regard part au coin de ce bâtiment ?

 

Le soleil était présent à la fenêtre lorsque tu arrivas. Le temps était rieur, l'air frais du matin s'accrochait à ton sourire.

La danse des enfants couvrait en partie les mots qui s'envolaient et personne ne lisaient dans nos yeux le feu présent.

Les mots chantaient se mélangeant habilement aux bavardages. Les mots se trouvaient sans que nous le cherchions, sans qu'ils soient perçus autrement.

Le temps compté nous obligeait à inventer un nouveau langage en un mouvement, en un regard, en un sourire. Et puis ce fut cette bise semblable à tant d'autres et pourtant si différente...

 

Te souviens-tu de ce dont je me souviens, de ce regard qui disparaît ?


 
 
 
 
 
 
 

Espoirs venus

 

Le soleil grimpe dans la beauté du jour

Et s'effacent les douleurs

Ces douleurs imprécises et furtives

Que le cœur, à vif, ne sait oublier

La douceur du vent, fraîche et calme

Ne laisse pas penser que son éclat

Se dissout dans le vide du jour

Elle se perd dans ces nuages lents

Dans ces champs verts et absents

Dans quelques riens de lumière

Profitant des instants s'en allant

En noyant le temps dans le vent

La vie s'éteint sans le moindre bruit

Quelques fois une étoile

S'accroche au parapluie de la nuit

Et permet de rêver qu'il en est autrement

Et puis elle passe et s'en va

Brûlée par les feux du matin


 
 
 
 
 
 
 

Un brin de temps

 

Écoute le vent dans la nuit

Écoute-le qui s'enfuit

Il porte ces mots d'avant

Ceux qui restent dans le temps

Il chante et chante tant et tant

Qu'il pénètre aussi l'interdit

Qui s'enfouit au plus profond

De cet être que tu ne peux être

Écoute le vent qui s'enfuit

Écoute-le prendre tes nuits


 
 
 
 
 
 
 

Infidèle route

 

La route est là et je la prends

Je ne sais pas ce qu'elle apporte

La route est là dans mes bras

Je ne sais pas ce que je suis

Vraiment

La route est là cette part de moi

Je ne sais pas où elle va

La route est là et s'empare de moi

Je ne sais pas si je me mens

Vraiment


 
 
 
 
 
 
 

Derniers regards par les fenêtres

 

Il reste dans ses yeux clairs quelques lumières du temps passé.

Ce ne sont que des éclairs parsemés après l'orage.

 

Il reste au centre le noir de l'oubli et des enfers.

Ce n'est que le cœur de ce qu'aurait pu être hier.

 

Et puis il y a le blanc rappelant ce nuage,

incertain quelques temps, ce soupçon d'amour inaccessible.

 

Et puis il y a la transparence étendue au silence,

tels les restes de poussières qui n'ont plus d'existence...

Elles

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