
décors
et âmes
Forêt
Il pleut à verse... de ces pluies chaudes et douces que l'été nous offre parfois...
Je cours à perdre haleine entre les arbres qui inventent mon chemin.
Les pieds nus sur la mousse, j'aspire à cette liberté...
Les pieds nus sur la mousse, je vis enfin sans fin...
Je cours laissant aimer à mon corps chaque goutte...
Chaque goutte qui ruisselle sur ma robe bleue et légère,
Chaque goutte qui s'invite sur ma peau nue...
Je danse telle une feuille qui virevolte sans but.
Je danse en ne pensant enfin plus à rien,
À rien d'autre que moi,
À rien d'autre que lui
Qui m'accompagne sans fin sur ce chemin d'été...
Éclair
Au soleil à la lune aux cœurs du ciel
Au nuage comme une plume
S'écrivent les mots de pluie
Incertains
A la montagne à la vallée aux cœurs de la terre
Au lac comme un miroir
S'écrivent les mots de temps
Inconscients
Et puis il y a l'éclair
Désert
L'horizon en point de mire
Là, juste là
Où l'or dévore le bleu
Abandonnant un instant
Sa cage de terre
L'horizon comme un désir
Là, juste là
Où le bleu rencontre l'or
Capturant du ciel
Chaque mystère
L'horizon est tel un grain de poussière
Épousant le temps infiniment
Module
À l'angle juste une seconde
Tes pas s'éloignent des miens
Avec l'idée de revenir
Peut-être
À l'angle le soupçon d'un instant
Tes pas hésitent d'un rien
Avec l'envie d'un demain
À l'angle à peine d'un sentiment
Tes pas retiennent le temps
Attendant que le vent
Revienne sur ta joue
Se poser doucement
En une douce bise d'automne
Carte
À la limite de la goutte d'eau
Est la forme ronde de tes lèvres
Où la pulpe de mon doigt
Trouve parfaitement sa place
Nul autre que lui
Sait aussi bien
Imaginer le chemin
Qui se fraie en toi
Avalanche
Un ultime flocon de neige
Un de plus
Rien de plus
Et la montagne s'effondre
Rien ne la retient
Et surtout pas le ciel
Rien ne la retient
Et elle tombe
En une immense vague
Tout se brise
Tout se noie
Avant de finir en un silence
De mort
Interro-big-bang
Tu sais
Où le monde commence
Où l'atome rencontre l'atome
Où la vie prend sa puissance
Où l'amour explose
Où la mort est
Tu sais
‽
Fou
Ce ne sont que les cieux
Ce ne sont que les yeux
Où se rencontrent les dieux
Où s'allument les feux
Il ne reste du jeu
Que ce fou trop vieux
Plaine
Je marche, je marche, je marche
Encore et encore
À la recherche de ce corps
Je marche dans la plaine
De colline en colline
De désir et désir
Sans jamais assouvir
L'envie de découvrir
Banc
Face au ciel
Face au mont
De marbre face au temps
Il attend
Seul
Le regard tourné
Vers le bleu
Vers le blanc
Il attend
Qu'au firmament
Les deux se confondent
D'un seul et même
Amour
Fruit
Ce n'est qu'une pomme
Au creux de ta main
Un fruit chaleureux
A la douce pulpe
Dans ton regard
S'illumine sa couleur
Et au bout de ta langue
Ses folles saveurs
Tu as hésité
Avant de croquer
Du bout des lèvres
Cette chair offerte
Tu as hésité
Et ton corps a tremblé
Au point d'avoir peur
D'y prendre du plaisir
Ombre
Une ombre passe
Lente et lasse
La tête basse
Elle passe
Sur les lignes de ma main
Comme le signe d'un lendemain
Entre les vignes et les chemins
Elle passe d'un signe de la main
Une ombre une seule ombre
Pour s'enfuir de la pénombre
Juste avant que je sombre
Dans l'ombre de son ombre
Une ombre passe et m'embrasse
Neige
Au lever du jour
Les silences répondent aux silences
Sur la neige blanche
Se marquent mes pas
Qui pourtant s'effacent déjà
J'écoute le vent
Qui me conte le froid
Qui me conte l'effroi
De notre émoi s'en allant
Au lever du jour
Le soleil ne se lèvera pas
Sur le chemin ce matin
La brume l'a emporté
Loin de mes yeux dans le passé
Insomnie
La nuit éteint le jour
De tant de noirs lourds
Le temps devient si lent
Qu'il n'existe plus maintenant
Il n'a même plus d'envie
Même pas celle d'être en vie
Il n'a même pas le temps
D'allumer un instant
Ce qu'était le passé
Dans les nuits effacé
Sable
Devant la toile du ciel
Baignée de bleus et de blancs
Les yeux se perdent dans le temps
Les yeux se noient dans l'espace
Il aura suffi d'un seul grain
Il aura suffi d'un seul
Pour que la plage disparaisse
Et que plus rien ne renaisse
Elle et la nuit
La nuit s'écroule
L'étoile en bataille
Les rêves sont inutiles
Lorsque l'on cesse d'aimer
Là
La douceur du temps
Que frôle une main douce
La douceur du temps
Qui passe dans la lumière
De tes yeux
Invente là
Ce mystère a le ciel
Pour plafond
Ce mystère a le bleu
Pour couleur
Simplement
Là
Laisse au temps sa folie
Laisse au bleu cette envie
CieL
Je pense au temps
Je pense à elle
À ce ciel univers
Contemplant la terre
À ce ciel bleu été
Souriant aux mille vents
À ce ciel refermé
Rêvant tendrement
À l'instant
Amer
Grignoté par le temps
L'amour tombe en poussière
Pas celle d'une étoile
Juste celle de l'oubli
De la honte
De l'ennui
Grignoté par le temps
L'amour disparaît du ciel
Juste celui sans étoile
Sans présence
Sans couleur
Sans vie
Pourtant un battement s'entend
Faible et lent
Qui s'en va chantant
Il était une fois
L'amour
Amer
Jeu
Les dés
Roulent infiniment au creux de tes yeux
L'amour
Passe et manque et ne revient pas
Soleil
Soleil attrape l'étoile qui s'en va
Là-bas
Le gris n'existe pas seul le bleu
Attend
Attends
Condolere
Rien à dire
Juste regarder les mots surgir
Sans nuances
Rien à voir
Juste accepter que l'ombre sombre
Sans lumière
Rien à faire
Juste croire que l'amour meurt
Tel l'alcool
Rien
Juste un rêve
Qu'on achève
Marques
Écoute ce que pense le vent
Inspire ce que prient les mots
Aperçois ce que soutient l'horizon
Caresse ce que détient la terre
Estime ce que transmet la pluie
Comme marques du manque
Ove
Je ressens encore
Ce dard qui me pénètre
Dans les volutes de la nuit
Rien ne vit
Tout tourne
En un rond mensonger
En une boucle
Qui se referme
En tombant en poussière
Qu'est l'amour sans aile ?
Œil
Il pleut encore toujours
De ces pluies fines
Qui font froid dans le dos
De celles qui s'imaginent
Rêver un jour nouveau
Il pleut du temps qui part
Au coin de ma vie
Au bord de mon œil
Et la nuit s'enfuit
À petit pas
En me disant tout bas
Ne m'oublie pas
Pas
Au bord du cœur
Au bord des yeux
Au bord du ciel
Les courbes se perdent
Sur les chemins divers
Ne reste-t-il
Que quelques vieux nuages
Accrochés à la montagne
Pas à pas
La pluie s'en va
En sanglots
Tente
De haut en bas
Jusqu'au milieu de toi
Mes mains dessinent un cercle
Minuscule
Un cercle brûlant
Dans ce jeu où le temps
Est compté
Aux quatre vents
Ton corps se détend
Laissant ce tournoiement
T'emmener dans les volutes
Des instants qui chancellent
À mi-chemin entre le bas et le haut
Météores
Ce n'est que le vol des nuages
Qui doucement tournent la page
Les silences s'apprivoisent
Mais la douleur reste encore
Ce n'est qu'un temps d'avant
Qui s'enfuit de nos veines
Dans la tiédeur narquoise
De nos sourires se fanant
En quelques pluies de peine
Alors que tu t'endors
Vibre
La liberté
Est posée sur tes lèvres
C'est un papillon multicolore
C'est un clair de lune délicat
C'est un brin d'herbe seul
Qui sur cette île imaginaire
Accroche le ciel
Dans mes yeux
La vie n'a de sens
Que libre
Royaume
Royaume des cieux
Royaume d'un Dieu
Le ciel est ce monde
Bleu évanescent
Où la mort et l'amour
Ne sont que les facettes
D’un même jour
Royaume des cieux
Royaume de tes yeux
Suspends
Le temps d'un instant
Ce temps important
Ce grain de folie d'avant
Ce grain de folie présent
À présent qui se suspend
Au silence maintenant
Suspends un temps
Le temps en pensant
Aux temps aimants
Tendresse
Quand les vents s'accordent
Quand les temps se rendent
Quand les mots se taisent
Pour laisser place à la braise
Quand les arbres pensent
Quand les nuages dansent
Quand les silences pleurent
Pour oublier les heures
Je te rêve caresses
Je te rêve tendresse
Magique
Entre l'amour et l'amour
Les mots sont la distance
Même le soleil oublie
Ce que sont les valeurs de la pluie
Le silence est la douleur
Même les nuits noient
Ce que sont les vérités des jours
Si ton cœur bat encore
La magie reste en toi
Orage
La terre le ciel
Le vent l'éclair
Les mots en l'air
Et l'amour
Et l'amitié
Dans le courant
Et dans le froid
Les merveilles de la lumière
La tristesse de l'espace
Et les nuages noirs
Brisant les lueurs fugaces
Le soleil a disparu
Pleurant en des gerbes de feu
En ces gerbes d'un dieu
Déchu
Au-dessus de la montagne
Gronde l'ivresse perdue
La nuit est là
Puis vient le silence