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Pluie et brouillard

Corpus Lucie

 

Toi seule es ma

Lumière

 

ma foi et ma doctrine

mon nouveau testament

et l'ancien tout autant

mon inspiration divine

 

ce n'est qu'une scène

l'instant où le blasphème

est encore l'émotion

d'un soupçon de passion

ainsi était ton corps

ainsi était ton sang

l'évangile selon Jean

la vie et la mort

la promesse d'un autre jour

celle d'un autre amour

la perte de l'esprit

dans le doute d'un cri

mes lèvres sur tes lèvres

quand le temps s'achève

un dernier salut

la lumière n'est plus

ton âme me sacrifie d'un choix

m'offrant un chemin de croix

 

Toi

Seule sait

Où est le mal

A Dieu

 

Ce n'était qu'un petit chemin

Attrapé sous le vent d'automne

Où tu m'emmenais de la main.

Je sais que le temps m'abandonne.

 

Je sais que cet instant

D'avant

Ne prête maintenant qu'à rire.

Pourtant j'avais cru voir un temps

Que se dessinait ton sourire.

 

Au loin, si loin, le souvenir

S'estompe dans l'ancienne plaine.

Il reste de la pluie à peine

Quelques gouttes de ton désir.

 

Mais ma tête, sur ton épaule,

Rêve encore de se reposer

Et qu'un seul de tes cheveux frôle

Ce que pouvait être l'été...

 

 

La fenêtre ouverte

 

La fenêtre est ouverte et il pleut.

Chaque goutte en silence murmure

Quelques mots et quelques fêlures,

A croire que la pluie est un jeu.

 

La fenêtre est ouverte et il pleut.

Lentement l'eau caresse le verre

Glissant sans bruit jusqu'à la terre,

A croire que la pluie est en creux

 

La fenêtre est ouverte et il pleut.

Un parfum se répand sur ta joue

Transformant la poussière en boue,

A croire que la pluie est l'enjeu.

 

La fenêtre est ouverte, si tu veux.

 

 

Brume

 

Un éclat de brume sur le lit,

Juste le souvenir de tes jambes,

Un délicat brouillard dans la chambre,

L'amour se dissout dans un halo.

 

C'est une promenade canaille

Où l'effet se perd dans les reflets.

Ta simple image se multiplie

Dans chacun des échos, pêle-mêle.

 

Scintille l'ombre de cette extase

Mélangeant noirs et blancs à jamais.

La nuit ne saurait être maussade

Si tu te souviens que tu m'aimais…

 

 

Eden

 

Il a plu. Sur le ciel s'écoulent des perles.

Lumineuses et belles, elles déferlent.

Elles ont la beauté unique des fleurs

Qui n'ont aucune idée d'autres bonheurs.

Il a plu. Le ciel, dans quelques saveurs frêles,

Mélange toutes les valeurs irréelles.

Elles sont la somme de gouttes de peur,

De la tristesse et d’un reste de malheur.

Il a plu. Le ciel n'est plus qu'un sombre mur

Loin de l'aurore, le silence se forge

Sur le vieux sol stérile, incertain et dur.

Inconnue est la recherche du soleil :

La pomme dans la main n'est pas un éveil

Quand le serpent s'enroule autour de sa gorge.

 

 

Une pensée

 

Un mot s'enfuit dans le vent.

Une porte se referme.

Se dessine dans l'espace un mur.

Le mot se perd dans le temps

Comme s'il avait un terme.

Sa pensée n'est qu'un murmure....

 

 

Automne et printemps

 

Il pleut dans le ciel clair

Comme cette pluie d'ailes,

Quelques gouttes nouvelles

S'évaporant dans l'air

En ce chant des abeilles.

 

Des gouttes de soleil

Dans le ciel qui s'effeuille

Sans que je ne le veuille,

Le temps est tant chargé

Des larmes d'un baiser.

 

Il pleut sur l'inconnu

Quand la feuille se brise

D'une simple pluie grise

Sur un mur incongru.

 

 

Ambre

 

Un rayon de soleil sur ta joue,

Je sens la naissance du parfum

Qui embaumera notre chemin.

Il entre telle une pensée floue.

Il n'est que cette légère goutte

Attrapée sur une plage d'or

Lorsqu'à l'horizon le ciel s'endort

Se perdant dans les vagues, sans doute.

Il est sur la charrette emportée

Par le bonheur d'un grand courant d'air

Avant de mourir d'un simple éclair

En versant une larme dorée.

 

 

Le doux chemin

 

L'ultime chemin

Caché dans les branches

De quelques dimanches

Se perd dans ta main.

 

Le chemin ultime

Souriait heureux,

La chaleur intime

Où nous étions deux.

 

Sur ce chemin où nous étions nous-mêmes,

Tu n'avais pas peur

De dire je t'aime.

 

Sur ce chemin où tu étais légère

Tu rêvais, sincère,

D'un bout de bonheur.

 

 

Jour de silence

 

Ne parle pas, pense

A tout le silence,

Ce temps amoureux,

Ces instants heureux...

Ne parle pas, pense

A cette innocence

Caressant ton corps

De tous ses encor...

Ne parle pas, pense

A la tendre danse,

A ces quelques doigts

Qui couraient sur toi...

Ne parle pas, pense

A l'ultime chance

D'un seul grand amour

Caché dans le jour

D'un ciel bleu intense...

Ne parle pas, pense...

 

 

Hommage au ciel

 

Un rayon de pluie dans tes yeux

Qu'un léger sourire illumine,

Un rayon de pluie qui te mine

En glissant du coin de tes yeux,

 

Un rayon de pluie dans tes yeux

Une frêle envie libertine,

Un rayon d'une pluie mutine

Qui se glisse au cœur de mes yeux...

 

Perdu au cours de la romance,

Ce rayon de pluie dans tes yeux

Ne serait pas ce que l'on pense.

Il ne serait que l'évidence,

Que l'amour est l'unique chance.

Un rayon de pluie dans tes yeux !

 

 

Etain

 

Sur le trottoir, bout de la rue,

S'en vient rêvant, s'en vient forgeant,

Ta vie d'envie, ta vie menue,

Sous un ciel d'or, un ciel d'argent.

 

Ton corps ouvert, ton corps avide,

Dans ce décor limpide et droit,

Ton esprit fort, ton esprit vide,

N'attend que le meilleur de moi.

 

Le désir entre, le plaisir rentre

Dans ton ventre, contre ton sein,

Ton corps de fer, ton corps d'étain

Etreint mal et bien en son centre.

 

 

Lundi

 

Silence et sourire

Quand ton nombril soupire,

Ce n'est qu'un peu de toi

Qui veut s'offrir à moi.

Là, mes mains sur tes hanches

Tendrement se balancent

S'enivrant dans le ciel

Des rayons de soleil.

En une lente danse

Sur le clair de ta chair,

Au bout des doigts, la chance

N'est pas que cet éclair

D'une passion intense.

 

 

Poète Flou

     - à une vivante

 

Je ne sais où la pluie te mène

Mais je sais que ce n'est pas toi !

Dans le ciel reste un peu de moi

Qui ne saurait cacher sa peine.

 

Et je t'écris quelques mots nus

Rêvant cette idée merveilleuse

D'une vraie lumière amoureuse.

Dis, que sont tes mots devenus ?

 

Je sais que s'écoule la pluie

Lorsque tu te caches sans bruit...

Je t'aime

 

Je t'aime - c’est merveilleux. Il pleut.

J'aperçois dans le ciel un nuage

Qui glisse sur la montagne, heureux

Comme s'il écrivait sur ta page.

 

Je t'aime. En quelques gouttes, les mots

S'espacent sur le chemin des crêtes

En oubliant leur sens dans les flots.

Ils longent en rêvant les arêtes.

 

C’est merveilleux : je t'aime. Je sens

Dans le crépitement de la pluie

L'ascension de chaque sentiment :

Notre amour se vit sans parapluie.

 

Il pleut. Envahi par tout ce bruit

Qui tinte en écrivant son poème,

Je me laisse emporter par ta nuit.

Ce soir, j'entends qu'il pleut des « je t'aime ! »

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