top of page

SANS PARLER
D'AMOUR

SANS PARLER
D'AMOUR

Souffrances et malentendus

Ne rien dire

Laisser le désarroi

Laisser l'agressivité

Envahir l'espace

Laisser les mots

A l'intérieur

Se confiner

Tourner et s'enfermer

Offrir le silence

A en souffrir

A faire souffrir

S'abstraire

Des émotions

Jusqu'à l'indifférence

Déborder de violence

Juste par l'absence

Agresser

Sans le moindre mot

Sans le moindre regard

Atteindre le mal

Bien entendu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Se taire, ressentir et vivre

Chaque verbe n'a de sens

Que lorsque l'amour

Est un échange

Emotions, chocs et conflits

Désirent l'équilibre

Peut-on laisser l'autre

Mourir ?

Se taire

Se taire

Disparaître

Silence

Le temps s'écroule

Sans le moindre regard

Une porte se ferme

Et se ferme et se referme

Inlassablement

La pluie

En oublie l'orage

Le ciel n'a plus aucune forme

Le temps s'étend

Jusqu'à l'horizon

Et clôt chacun des secrets

La porte devient

Un mur

Un mur silencieux

Totalement imperméable

Seul

Un frisson dans la brise

Attrape dans le lointain

Les poussières

D'un souvenir

 

 

 

 

 

Le vent

Le vent ne cesse

De fuir à l'horizon

Balayant la terre

En milliers de poussières

Et les amours mortes

Dans un silence d'enfer

 

Pas de bruit

 

Dans la nuit

Les mots sont des vagues

Se dissipant en fumées

Le ciel sans équilibre

N'a même pas la faiblesse

De regarder mourir

Le monde ignorant

Dans l'ombre du temps

Le vent est libre

Et se perd sur la terre

A la porte de la nuit

A la porte de la nuit

Allongé sur le perron

Je sens le vent emporter le temps

Lentement à l'horizon

J'attends dans ton silence

Un mot de délivrance

Un pas vers la lumière

Qui se glisserait sous la porte

Mais ce pas ne vient pas

La porte est comme tes paupières

Close

C'est une barrière fière

Un de ces murs intérieurs

Plus durs que la pierre

Plus dur que ton cœur

N'est que son silence

Aucun battement

De cils

Aucun mouvement

Dans le brouillard

A la porte de la nuit

La nature est sauvage

Elle a pour unique langage

Les mirages du temps

Les absences des mots

A l'infini

 

 

A l'infini

La folle ritournelle

Du silence dans le vide

De la nuit perpétuelle

A la porte de la nuit

Je doute du rêve

 

 

Le ciel

Le ciel

De la veille

Est seul

Ses teintes de gris

S'expriment

Du blanc vers le noir

De l'espoir

Vers la faiblesse

L'idée de courage

A disparu pendant la pluie

Il n'en reste

Même pas l'illusion

Au sol

Les flaques

Se noient dans la boue

Les reflets

Ne sont que de vagues

Brumes hasardeuses

Inerte

Le ciel blafard

Se perd

Dans ses états d'âme

Nul soleil

Nulle lune

Juste la misère

Que hante l'hiver

Et la surdité

Du temps perdu

Sans souvenirs

Sans regrets

Le ciel lourd

Lentement

Disparaît

Dans la nuit

Du temps

 

 

 

 

A découdre le chemin

De pierre en pierre

Jetées par-delà le chemin

Je ne peux me résoudre

A vouloir le découdre

Je ressens au loin

Un battement incertain

Une lumière éteinte

A la fenêtre entrouverte

Je revois les pensées

A jamais déposées

Tels des points de croix

En train de filer

Sur son âme inerte

Les jours et les nuits

Passant indéfiniment

Le chemin se découd

En un lent fil blanc

Ce chemin a-t-il existé

Ou n'était-il que transparent ?

Je ne saurais le dire maintenant

Que cette vie est décousue

 

 

Sans parler d'amour

Se marier

Est-ce drôle

D'y penser

Quand on pense

A autre chose ?

Être à l'aise

Être soi

Être à lui

Être à toi

Quel rapport

Avec l'amour ?

Ça m'ennuie

Suis-je honnête ?

Est-ce ma vie ?

Est-ce moi ?

Est-ce commun

Qu'une vie commune

S'organise

Sans parler d'Amour ?

Dis-moi que tu m'aimes !

Exit

Triste

Dans ses yeux ne brille que

L'absence

La vie est-elle autre ?

Triste

Dans son cœur bat plus fort

Le silence

Nu

Vide

Un silence fait

De valeurs et de raisons

Un silence puissant

Comme un rire

Comme la mort

Parmi les folies

Le temps n'est qu'un orage

Brisant dans la lumière

Les amours maladroites

Plongeant dans les ténèbres

Ses racines acérées

Aux dernières lueurs

De la vie

De l'automne

Le feu s'estompe

Et le ciel n'a pour horizon

Qu'une vague idée

De l'oubli

Et du mal

La porte du temps

Importe tous

Les malheurs

D'un simple silence

Les yeux se ferment

Et enferment les âmes

Pour l'éternité

Sans pensées

 

Exit

 

 

Baiser

 

L'aube

Juste l'aube dans le silence

La nuit a tant avancé

Que le temps s'est épuisé

En transparence

Au loin se dissimulent

Deux ombres

Deux ombres sombres

Comme venues du passé

Elles se cachent

Lâches

Faisant semblant

De ne pas exister

Dissimulées

Derrière quelques idées

Et le silence

Encombre la chambre

Laissant l'espace

Se dissoudre

Rien

Plus rien

Personne ne pense

Les ombres emmènent

Les restes de la nuit

Et embrassent le monde

D'un ultime baiser

Immonde

Seule

 

Un silence seule

Accrochée à l'horizon

Oubliant la terre

Pour mieux se taire

Laissant à la poussière

Les vérités d'hier

Seule en silence

Murée derrière ses mots

Brisant ceux du passé

Les jetant en pâture

A d'autres idées

Mêlées de valeurs

Un silence

Froid

D'un marbre

Inhumain

Pour l'oublier

Seul

Sur les pas du temps

 

La journée s'oublie

Et s'oublie à jamais

Au fond de tes yeux

Au fond de ton cœur

Les silences effacent

Les sourires

Et les rires

Les silences passent

Et le temps reste

Regardant ses pas

Disparaître

Au fil du ciel

Au fil de l'eau

Les regards se baissent

Les mots se taisent

Et pas à pas

Le temps s'éloigne

S'oubliant lui même

De l'amour à l'ennui

 

Je t'aime

 

Silence

Silence

 

Plus un mot

Le temps change de sens

Aucune porte

Que le vide

 

Les valeurs se mélangent

Les valeurs virent de couleurs

Les valeurs s'échangent

Les valeurs perdent leur cœur

 

Plus un mot

Le temps n'a plus de sens

Ni de porte

Ni de vide

 

Silence

Silence

 

Et l'ennui

 

 

La nostalgie est un venin

 

Tes mains tiennent les miennes

Par-delà le chemin

Par-dessus la montagne

Au-delà du ciel

Et l'amour n'a pour horizon

Que la profondeur de ton cœur

Le temps n'est plus à présent

Que l'ombre de ta chaleur

Tu es morte dans mes bras

Et je ne pense qu'à toi

Je pourrais en mourir

Si je ne le savais

La nostalgie est un venin

 

 

La faiblesse des être

 

Être debout

Dans un regard

Par hasard

 

Être amoureux

Une seconde

Indéfinie

 

Être assis

Dans les bras de l'envie

A toucher la chair du paradis

 

Être simplement

Présent à un endroit

A un instant

 

Être allongé

Dans le rêve du ciel

Baigné de bleus et de roses

 

Être fou

Jusqu'à croire que la terre

Est mère de vérité

 

Être au pied de cet être

A se demander

Ce qu'il peut être

Être finalement

Un être de poussière

Perdu dans une étoile

 

Être

Ne peut être

Sans être

Son être

Rose

 

Le ciel se couche

Un instant brillant

Allongé sur le bois

Ondulant lentement

Dans l'espace

D'un silence profond

Le centre du monde

Se repose

Laissant au vent

Le temps d'une caresse

De vagues douces

En vagues douces

La mer s'étire

La mer soupire

En de fous mouvements

Imperceptibles

Le ciel est beau

En ce présent

Irradiant

Ce moment somnolent

Le silence omniprésent

Réchauffe l'automne

Comme au printemps

Et l'instant se marque

Et en oublie la vie

Personne ne cherche

La valeur des choses

Quand la vérité se pose

Sur l'absolue beauté

 

Ton doigt sur mes mots

 

Tu invoques mon silence

Pour justifier le tien

Tu voudrais que je ferme les yeux

Afin de ne pas savoir

De transparence

En transparence

Ce silence

Prend l'apparence

D'un aveu

Tes mots sont en vacance

Pour mieux taire les miens

Tu en oublies mon insolence

Ma vision du monde

Est toute autre

Jamais je ne tairai

Tes mots

Là est notre différence

Qu'ils soient beaux

Qu'ils soient laids

Ils gardent leur importance

Les entendre

Les lire

Est toujours une chance

Qu'ils fassent du mal

Qu'ils fassent du bien

Jamais je ne mettrai

Mon doigt sur tes mots

Clos

 

tes yeux

bleu léger

infinis

ta bouche

rose tendre

en silence

tes bras

élégamment

sur ta poitrine

tes mains

au centre

de ton monde

ton corps

souple

et profond

tes mots

qui s'enroulent

en chemin

ton âme

sensiblement

fragile

ton cœur

aux battements

noirs et blancs

 

clos

 

clos

définitivement

ressens

la douleur

de l'espace

clos

Les courbes de ton cœur

se lisent dans tes yeux

Les courbes de ton cœur

Se lisent dans tes yeux

Mélangeant l'innocence

A l'immense fureur

Engendrée par tes cieux.

 

Et j'ai lu et relu

Chaque courbe perdu

Dans l'ignoble silence

En cherchant dans la mer

La porte de l'enfer.

 

Puis mon âme a brulé

D'un amour décharné

Attendant ta conscience.

Tes yeux ont pour valeur

Les courbes de ton cœur.

La fin du ciel

 

A la limite des crêtes

A l'horizon des cimes

Le nuage s'arrête

Dans les vapeurs intimes

Ce n'est qu'un reste d'automne

Que dévore déjà l'hiver

De ces brumes qui détonnent

Parmi les falaises d'hier

Se perçoivent les silences

Tels d'intenses échos

La lune sans apparence

Se noie dans un halo

De lumière et de noir

Lentement le ciel plonge

Dans la profondeur du soir

Ne devenant qu'un songe

Ne subsiste qu'une étoile

Unique et inaccessible

 

 

Amoureux

 

Le ciel n'a pas de limites

Il n'a qu'un air serein

Et sur ses chemins et sur ses routes

La confiance se devine

La confiance se dessine

Le soleil se lève

Pour habiller le jour

Pour déshabiller la nuit

D'un bleu qui s'enlève

Pour découvrir son corps

Pour découvrir encore

D'un sourire à un sourire

L'horizon qui se rêve

Dans le vent dans la chaleur

Des épisodes de nudité

Et dans l'ombre et dans l'ombre

Se cachent les baisers

Se frôlent les regards

Se dansent les vies

Au cœur de la folie

Et je t'aime et tu m'aimes

Dans ce monde qui nous ignore

Jusqu'à l'infini du ciel

Jusqu’au bout du silence

A cloche-pied

 

S'est tue la cloche

Pas besoin de nier

Quand le ciel est moche

On ne peut s'y fier

 

Sur l'eau la douceur de la main

Découpe tel un couteau

Les invraisemblables demains

La nuit n'est qu'un bateau

 

Le tonnerre est un coup de pied

Qui danse et qui danse

Dans les rêves espacés

De nos respirations intenses

Au loin de la cloche aucun son

 

Le silence n'a pas d'horizon

Ecoute

 

écoute

tout ce silence

que tu fais

écoute bien

jusqu'à entendre

le chuchotement

de ton âme

écoute encore

les mots tus

de ton corps

écoute plus fort

les battements

de ton cœur

écoute à l'horizon

ce nuage au bord

de la montagne

écoute toujours

ce rayon

qui s'éteint

écoute écoute

dans le silence total

ce que tu es

et tu sauras

 

on apprend des gens

autant de leurs silences

que de leurs mots

Facile

 

Un battement de paupières

Un souffle de plaisir

Je ne dis pas la suite

Je ne suis pas si fière

A l'intérieur le feu

Une caresse lumineuse

Une envie profonde

Ma victoire sur l'esprit

Et le temps qui gagne

Ce temps qui me dévoile

Je sais tu m'apprivoises

Je le sens vraiment

Dans la vérité nue

Dans l'ombre éblouie

Tu délivres le ciel

Tu me livres à moi-même

Et je m'accroche au jour

La main dans tes nuits

Je me souviens encore

De la mort de l'amour

Tu es dans mon corps

Comme une voix fragile

Qui scintille ici

Lorsque je ferme les yeux

Je ne dis rien

Je ne dis plus

J'apprends à l'avance

La force du silence

Je me réveille encore

Ta main sur mon cœur

Ce soupçon d'existence

Il est facile d'aimer

Je ne dis pas la suite

Je ne suis pas si fière

Mots clos

Tout n'est pas dans tout

Le silence n'est pas protecteur

Il nous englobe

De tous nos mots tiraillé

Entre la raison

Et les rayures de la passion

Quelle triste prison

Tout n'est pas dans tout

Ta voix brisée

Ne saurait réduire les pleurs

Extrême est la douleur

Aujourd'hui comme hier

Le plomb pèse

Les mots sont des poisons

Tout n'est pas dans tout

Tu fermes les yeux

Pour oublier le jour

Pour nier les fleurs

Ces désirs sont des malheurs

Le bon était le mal

Le ciel est sans étoile

Les mots se taisent

Ils ne sont rien

Rien du tout

 

 

Et le temps

 

Un à un

Entre toi et la terre

Les chemins solitaires

En perdent la raison

Aucun mot

Seulement se taire

Laisser le temps saccager

Les baisers

Les horizons

Jusqu'à ne plus les supporter

Et le temps

Et le temps

Comme un vent froid

Permanent

L'évidence d'un autre

Temps sans matin

Et sans mesure

Là les yeux clos

Les yeux fermés

Epuisé par chaque seconde

De tes rêves absents

La pureté de la chair

S'oublie dans ton cœur

A contrecœur ou par bonheur

Le miel a perdu son odeur

La vie n'a plus de paradis

Et le mal

Le mal est partout

Dans les couleurs

Dans les valeurs

Le vide est rempli

Par la douleur

La lumière n'est plus qu'une ombre

Une silhouette qui part

Un baiser qui s'égare

Une onde sans profondeur

La vérité du plus menteur

Plus aucun feu

Plus aucune pluie

Juste une nuit

Sans étoile

Un ventre blanc

Sans aucun centre

Et un cœur sans ardeur

Et le temps

Et le temps

Qui se répand à grands coups

De pied

De hache

De silence

Un torrent de mort

Sans espérance

Et tes yeux

Tes yeux

D'un bleu si pâle

Qu'il en déchire le ciel

En mille éclats

En mille instants

Sans présent

Symétrie

 

Plié en deux

Entre les pages

Ton corps simple

Sans nuages

Délivre les mots

Qui courent sur la ligne

Absente

Dans ton silence

Coupé en deux

Par le milieu

Entre raison

Et passion

Il cherche

L'unicité

Les vestiges du passé

L'union du temps perdu

Il espère

Être entier

Reconnu

Absolu

Facile

De rester immobile

Dans la lumière noire

D'une nuit

Blanche

Mort à vif

 

L'orage est là

Violent

Sans nuages

Pourtant

Le charme est rompu

Le malheur bienvenu

Il pleut sans pluie

Des silences

De raisons

L'absence

De compassion

Nul autre ne saurait

Aimer autrement

Dans la vie qui se dévêt

Le crépuscule était latent

Ton regard est submergé

Des hontes contenues

Le flou de l'horizon

Fait passer la passion

La lumière est stérile

Et compromet la terre et le ciel

Les sentiments à vif

Se diluent dans toutes les peurs

Il n'y a plus de hauteur

L'orage est là

Dans la chambre noire

Le désespoir et la bêtise

Immobile

Et fragile

Tu hurles à l'intérieur

La mort d'un amour

 

 

Ondée

 

belle de jour

sans vérité

la pluie se

terre sur la terre

ferme

sans habit sur le

parquet

sans désir autre que des

souliers gadouilleux

sans plaisir sous ces

draps blancs et vaporeux

je

te recouvre de mots silencieux

néante est la vie sans ton amour

 

Bien mal

 

Il y eut la fenêtre

Il y eut la porte

Il y eut le mur

Il y eut le silence

Sans apparence

Comme une évidence

Il y a la terre

Il y a le sol

Il y a le ciel

Il y a l'étoile

D'une apparence

Comme une évidence

Il y aura un mot

Il y aura la poésie

Il y aura l'amour

Il y aura la vie

Cette évidence

En apparence

Des couleurs

Vers du noir et blanc

Le bien et le mal

Perdent leurs nuances

Quand sombrent les valeurs

Le silence n'est qu'une peur

Minuit

 

La porte se ferme

Les fenêtres se murent

Le silence se fait

Tout se décide à huis clos

 

Les lettres se perdent

Les mots se cachent

Les lignes disparaissent

Ne laissant rien entre elles

 

La vérité est complète

Le temps absurde

La nudité des sentiments

Se lie à la brutalité des choix

 

La liberté n'est pas un rêve

La peur est enragée

Elle sonne l'absence

D'un nouvel éveil

 

Minuit

Je suis prisonnier de tes sens

Tu ne seras jamais là

Pour me délivrer

Vol de nuit

 

Nuage léger au-dessus du ciel,

Une petite pluie superficielle,

C'est merveilleux de croire

Un instant à l'espoir.

 

Du bleu, du vert, des couleurs

Masquent ce qui t'apeure.

Un oiseau, une demoiselle,

L'amour n'a pas de décibel

 

Une nuit, un désert,

Un serpent qui s'affaire,

Un rêve pour s'offrir,

Je volais ton sourire...

 

Le mur

 

Le mur

Entoure toute la terre

Seul

Il entend le chant de la raison

Cette cage

Qui lentement nous saccage

Le mur

Tue tour à tour

Tous nos mots d'amour

Comment supporter

Plus longtemps

De le laisser enterrer

L'envie

Pas un matin

Pas une lune

N'empêchent nos yeux

De mourir la nuit

De ces rêves maudits

Le mur

Enchaîne les oublis

En tournant nos cœurs

Dans le miel des rancœurs

Il ferme la vie

L'enrobant de mal

De noir et de plomb

De pierre et de tisons

Le mur

Inscrit dans son ombre

Le monde imbécile

Des mots démasqués

Les piégeant dans les chaînes

Aveugles du silence

Le mur

Eteint le feu

Le noyant dans le sombre

Le broyant dans ton ventre

De femme fatale

Le mur

Est comme les coups de pieds

Une solution

Qui fait croire qu'une prison

Peut briser une idée

Le mur

Ne sait pas que l'espoir

Est fait de liberté

Est fait d'amour

Le mur

Se brisera

Simplement si tu le veux

Si tu y crois

Pardon

 

Pardon

Pour ce bruit

Pardon

Pour ces nuages

Pardon

Pour ce chemin

Pardon

Pour ces espoirs

Pardon

Pour le ciel

Pardon

Pour l'étoile

Pardon

Pardon encore

Pour ces rêves

Pardon

Mon Dieu

Pardon

 

Mais le silence ne pardonne pas

Rideau

 

La scène s'achève

Le rideau est tombé

Plus d'amour ni de haine

Rien qu'un silence pesant

Les acteurs sont partis

 

La vie dévore l'amour

La raison du cœur ?

Ressentir

Ressentir

Vivre

Dans tes yeux

 

Dans mes yeux brillent encore

Des encore

Les couleurs restent merveilleuses

La vie ne peut être plus heureuse

Tant de paysages différents

Où oscille ton corps dans le temps

Des couleurs

Des couleurs toujours

Qui conservent les flammes

Et ces étreintes

Tes mains me frôlent

A l'infini

Comme le vent après la pluie

Et je regarde au loin

Le ciel s'allonger dans le couchant

Tant et tant de rayons

Tant et tant de façons

De regarder la vérité

Lentement me submergent

L'amour n'est jamais le passé

La vie n'est utile

Que si l'on sait rêver

Quand

 

Quand la nuit n'est plus que l'ombre d'elle même

Que le rêve se perd dans les réalités

Que ton corps pèse tant qu'il est présent

Que ton sein se méprend des sentiments

Que ton cœur bat tant qu'il se fend

Que ta main se fait douce et cruelle

Qu'un seul de tes cheveux rayonne

Rayonne rayonne

A en faire pâlir le ciel

Que ton souffle s'enhardit

Que le parfum t'étreint

Que le silence s'épanouit

Que la lumière s'épaissit

Que tes yeux s'ouvrent sur l'infini

Que ton regard fragile s'égare

S'égare s'égare

Pour ne retenir qu'un seul instant

 

Attrape le jour

Serre-le contre toi

Pour te souvenir

De ce qu'est

L'amour

Disparêtre

 

Tu es là absente

Une ombre collée à moi

Dans ce monde qui s'écroule

En silences et en bruits

Je sens encore ton onde

Morte depuis longtemps

Vibrer à chaque seconde

Et partir dans le temps

Tu es là

Tu es là

Merveilleuse et immonde

Je te retiens et tu fuis

Liés comme le jour et la nuit

Tu te tais de tant de mots

Que je prends

Que tu laisses

Et ma mémoire

Me fait défaut

Je vis ta caresse

M'arracher la peau

Et pourtant je te garde

Comme on garde un trésor

Je regarde ce coffre

Fort

Ne l'ouvrant plus jamais

Ayant peur d'y trouver

De l'or

 

 

Ou de la poussière

Tu n'es pas là

Je le sais

Tu es là

Tu le sais

 

Comment peux-tu disparêtre ?

Vivre dans l'ombre

 

Un coup de vent dans l'ombre

Comme un souffle de vie

Même si le ciel est sombre

La poussière reverdit

Il suffit d'un rayon

D'un regard

D'un sourire

D'un mot

D'une pensée

Pour changer le monde

 

Il suffit de croire

Pour vivre

Dans l'ombre

De la lumière

L'âge de raison

 

La différence

Entre nous

Se trompe dans le temps

A croire que celui-ci

N'est qu'une prise

Entre nous

En me noyant

Dans tes yeux

Tu t'offres le temps

L'espace restant

De fuir

Le temps autrement

Et si

Tes paupières se closent

Dans le noir du ciel

Et la mort de la terre

L'âge a raison

 

 

Un automne d'amour

 

Par ce chemin

Ou par un autre

L'ombre de l'amour

Ne serait être autre

Une feuille rouge

Dessine un baiser

Deux grands soleils bleus

Le rendent éternel

Par ici

Ou par là

Le chemin d'une même voix

Se déroule sous nos pieds

Sans réfléchir

Sans hésiter

Le bonheur n'a pas de sens

Il se vit

Il se dévore

Il se prend dans l'insouciance

De quelques feuilles

Qui tombent encore

C'est ici

Et c'est ailleurs

Que s'envolent nos cœurs

Sans souci

Sans peur

D'un simple désir

De vivre

 

 

D'être

Amoureux

 

Parler pour ne rien dire

Se taire juste par plaisir

Se dire dans le moindre mot

S'écrire du bout des lèvres

Le rêve n'a pas de fin

Même quand le jour s'achève

La nuit n'a qu'un seul ciel

Illuminée d'une unique étoile

 

Les paupières closes

Une respiration feinte

Sans que naisse la caresse

Sans que vibre l'air

Le rêve est ce jeu

Où le soleil brille

Lors de chaque jour pluvieux

Au fond de tes yeux

 

 

Ainsi

 

Dans le silence et le vide

Ta main pleure sur mon corps

D'une simple lueur

Elle joue elle joue

Au jeu dangereux

Du froid et du feu

Sans un bruit

Sans erreur

A tâtons

Autour de mon cœur

Sans honte

Sans peur

Une flèche plantée

Au creux de mon ventre

Irise mes pensées nocturnes

Quelle folie

De ne pas toujours

Vivre ainsi

 

 

Rien

 

Ne rien vivre d'autre

Que ton corps sur le mien

Comme une pierre en plein soleil

Tel un flocon en plein désert

Je ne veux que boire

A la source même de ta vie

Au cœur de tes printemps

Dans la multitude de tes baisers

Aucun jour

Aucune nuit

Ne pourra mieux suggérer ton ombre

Que cet instant

Où j'étais ton lit

Défait et ouvert

Aux chaleurs de ton ventre

Aux charmes de son centre

Il n'est pas de paysage

Hors de tes yeux

Loin de tes seins

Qui me fasse fondre

Ainsi

Chaque nuage

Chaque lumière

Te dénude

Du bout de mes doigts

Jusqu'à pénétrer ton âme

Femme

Ta nature dans la nature

Est une folie

Passante et insolente

Elle est le fruit

De la brûlure la plus intense

Et d'une douceur rayonnante

Nuit après nuit

Jour dans le jour

Accroché à la fièvre

De tes lèvres

Ce ne sont que tes rêves

Que tu apposes sur les miens

Il n'est pas de plus grand sommeil

Que celui de l'amour

Le désir n'a rien pour limite

Quand le ciel a des ailes

Ton étoile en plein cœur

M'enterre sous ses flèches

Puis-je vivre encore ?

 

 

Vieille chanson

 

Ecrire à un rêve

Est-ce écrire ?

Vivre un cauchemar

Est-ce vivre ?

 

La vie est-elle

Si futile

Que nos cœurs

En sont en exil ?

L'amour serait-il

Inutile

Au point d'en perdre

Le fragile ?

Tous les mots

Cachés dans les autres

Ne seront plus

Jamais les nôtres

Maintenant que le ciel

Se vautre

Dans une raison

Ou une autre

 

Je ressens ta main

Qui me glace

Et la mort

Qui reprend sa place

Quand d'autres émotions

T'enlacent

Que ton triste passé

M'embrasse

Vivante

 

Présente

Intensément

Mon sourire

Eclatant dans ses bras

Mes sens dansent

Mes yeux étincellent

Au fond des siens

Nos corps

Au bord de la volupté

Et de la magie

De la folie

Mes bras se plient

Et se déplient

Pour afficher

Ma nudité

Sans réfléchir

Mon esprit est submergé

D'envies

Je déshabille

L'instant présent

Pour m'offrir

D'être

Contre sa poitrine

Nue

Sous le tissu

 

Sous le tissu apparaissent les rêves

Une vue de l'esprit

Apportée par le ciel

Bleu

Tes lèvres rouges

Embellissent l'atmosphère

D'un air doux

Je te regarde

Au milieu des montagnes

Le froid n'existe pas

Sous le tissu apparaissent les rêves

Je me promène en-dessous

Découvrant ce grain de peau

Sa douceur

Ses désirs

Je sens même

Les chemins

Qui se dessinent en toi

Qui s'enroulent

Autour de ton corps

Sous le tissu apparaissent les rêves

Sous ta gorge

S'échappe ce soutien

Qui se dérobe

Dans l'évidence

D'une journée parfaite

Ton regard est ce signal

Qui appelle l'allumette

Le ciel est paradoxal

Sa lumière douce est de braise

Sous le tissu apparaissent les rêves

Alors que pointe l'envie

Dessinant des courbes délicates

De nacres et d'incendie

Deux pointes se révèlent

Un appel à la vie

Un appel à l'amour

Le risque a cette audace

Qui délivre les oiseaux

Ta poitrine se réveille

Sous le tissu apparaissent les rêves

Je ne savais pas cela

L'éclat du jour est une flamme

C'est l'automne

Le ciel s'envole

À la fin...

 

Les yeux dans le vague

D'un dernier regard

L'hiver se prépare

Un instant sur terre

L'abandon se crée

Dans les désirs secrets

Bon gré mal gré

Les songes se plongent

Dans la mort sans avis

La silhouette sombre

D'une ombre se glisse

Dans l'interstice

Du silence

Sa poitrine menue

Se défile doucement

Obstinément

Sans un aurevoir

L'ultime baiser

Volé au temps

Annonce le crépuscule

Des mots

Des amours

Seule l'écriture

Se répand dans le drap

Blanc d'une page

Les yeux clos

Le cœur fermé

Une tache d'âme

Sert d'encrier

La liberté est aisée

Dans le désert de l'absence

La lumière furtive

Et éternelle de la mort

Eclaire suffisamment

Pour que les mots se broient

En poèmes imaginaires

Du respect ne reste

Qu'une idée de vie

Vivre jusqu'à la fin

De ce bout de chandelle

Le dernier baiser

Un instant hors du temps

Le ciel ne pouvait rester

Assombri par l'hiver

D'un simple rayon

Transperçant les nuages

D'une larme de blanc

Au cœur des gris

D'un souffle chaud

Au milieu des oublis

Il m'a étreint

Une fois encore

Une fois plus fort

Une dernière fois

Avant de disparaître

 

 

Ondée

 

Vivre sous la pluie

Sans le moindre parapluie

Juste rêver qu'elle court sur nous

La vie est ce rêve

Lorsque tu tiens ma main

 

Il pleut

Ressentir

L'instant

 

Je n'oublie pas

L'instant

Je n'oublierai jamais

Et dans mes yeux

Et dans mon honneur

Je conserve les sourires

Et j'en oublie les soucis

D'un pas lourd

De ces pas qui passaient

Dans l'ombre

Je retiens le flot

Des mots

Offerts au ciel

Et de ce regard

Et de cette personne

Je ne retiens que

L'instant

Je le retiendrai toujours

Et dans mes yeux

Et dans mon honneur

Je conserve l'Amour

 

 

Air

 

Tes mains sur ma peau

Ces gouttes de pluie

Glissent des nues

Dans le silence

Palpitant

Ce rêve du matin

Est un trésor immense

Gorgé d'or

Pétri de chair

Tes doigts

Sans le vouloir

Par-delà nos nuits

Par-dessus l'horizon

Dessinent des baisers

Réinventent des courbes

Et le ciel se soulève

D'un sourire malicieux

Jouant de son corps désert

Pour imaginer le mouvement

De l'air

Être

 

Être un instant présent

A laisser le temps nous contempler

Sur les chemins d'un automne différent

Dans les couleurs d'or et d'orangé

Être une seconde une onde

Un simple rayon de soleil

Offert par la beauté du ciel

Aux sources de la terre

Être une larme absente

S'écoulant entre désirs et plaisirs

Dans les mots et leur vérité

Dans les faits et leurs offrandes

Être enfin et toujours vivant

Au point de naître à nouveau

Au point de n'être qu'un

Unis et entiers jusqu'au bout

 

 

Extrême

 

La main sur ton cœur

Ecoute le lent battement

Qui résonne

Qui résonne

Dans la pièce

Qui résonne librement

La main sur ton cœur

S'imprègne de ton sourire

Qui ouvre les portes

A l'instant de désir

Tu es là

A califourchon

Les yeux emplis de ciel

De bleus et de blancs

De rêves et de rêves

Tu es là

Offerte à tous les vents

Offerte à tout ce temps

Sans regarder

Autre chose que l'amour

Et le silence

Tout ce silence

Ce mélange de mots

Dits avec les doigts

Dits avec les yeux

Dits avec le cœur

Et le silence

Tout ce silence

Danse dans la pièce

Inventant des couleurs

Dessinant le plaisir

Sur les murs

Couverts d'or

Sur le sol

Tel un trésor

La lumière s'amuse

A retracer les ombres

De ton corps

Et celles de la vie

La lumière s'amuse

Dans les flammes

Des bougies

Et celle de l'envie

Aux bouts de tes seins

Chantent mes mains

Chantent mes lèvres

Jusqu'à en atteindre

La sève

Aux bouts de tes seins

Rêvent mes yeux

Rêvent mes rêves

L'horizon n'a plus pour limites

Que le fond de ton âme

Que ta part de vérité

Alors je crois

Que tu crois en moi

Alors je crois

Que l'instant est roi

Tout autour de moi

N'est que toi

Tout est extrême

Extrêmement toi

Tu es là

La main sur ton cœur

Dans le silence

La lumière s'amuse

Aux bouts de tes seins

Je crois

Espoir

 

Ce soir

La pluie coule sur les carreaux

Lentement

Une goutte descend

Le long de la vitre

Traçant son chemin

Elle glisse

A côté des autres

Ne laissant

Que sa propre trace

Elle glisse

En rencontre une autre

Inventant

Un chemin commun

Un peu plus fortes

Un peu plus autres

Elles rêvent du ciel

Pendant un bout du chemin

Puis se séparent

Gardant chacune

Un bout de l'autre

Elle reprend

Sa route tout autre

Ne sachant plus

Où est le chemin

Elle avance

Doucement

Sans un bruit

Vers l'avant

Comme une idée

Elle s'en va

 

Comme une idée

Elle reviendra

 

 

Le mal

 

La porte fermée murée insensible

Rigide et fière comme un mur

Interdite dans ses valeurs

Engoncée dans ses idées

Retient le mal

A l'intérieur

Il est là

Sournois et puissant

Tirant sa source de chaque peur

Se nourrissant des échecs du passé

Se complaisant dans les mots du présent

Se délectant des craintes du futur

Il est là

A l'intérieur

Ce serpent que tu chéris tant

Ce poison que tu t'infliges

Cette douleur que tu connais

Tu le sais

Au fond de ton cœur

Au cœur de ton âme

Il est là

Tu crois le fuir

Tu crois te sauver

Tu crois vivre

Mais à chaque fois

Tu l'emmènes

Mais à chaque fois

Tu le renforces

De plus en plus féroce

Il te tient

Il te brise

Il te méprise

Jusqu'où

Veux-tu aller ?

Jusqu'à quand

Vas-tu accepter ?

Il est là

Ne le sens-tu pas assez ?

 

Ouvre les yeux

Ouvre ton cœur

Ouvre la porte

Chasse-le

Avant

De lui ressembler

Effraie

 

Une voix dans le noir

 

Quelque chose de familier

J'ouvre les yeux d'un espoir

Je ne pourrais le nier

 

Une odeur

Un peut-être

Je ne saurais être

Plus près de son cœur

 

Un silence

Une danse

La peur serait parfois belle ?

 

Peut-être un battement d'elle ?

 

 

Grand A

 

Un mot comme un autre

Connu de tous

Connu de peu

Un mot comme aucun autre

Peut-être ne le sais-tu pas ?

Un mot écrit ici

Au cœur de tes mots

Un mot écrit en noir

Un mot tout en couleur

Peut-être ne le voyais-je pas ?

Et maintenant que je le regarde

Je le comprends

Et je ne le comprends pas

Ce mot en lettres d'or

Ce mot juste pour moi

Je le regarde

Et je le regarde encore

Ce mot simple

Ce mot simplement pour moi

Ce mot de toi

Ce mot avec un grand A

Mille et une

 

envies

      un chemin au cœur

                          du désir

      un chemin de plaisir

                           du cœur

 

douceurs

      un voyage à la surface

                                 du ciel

      un voyage de rêve

                          éternel

 

caresses

      un soupçon de vagues

                               infinies

      un soupçon de silence

                                 délicat

 

rêveries

      un nuage à l'horizon

                        ensoleillée

      un nuage à l'aube

                  imaginaire

 

 

 

 

 

folies

      un sortilège à la frontière

                                    de l'âme

      une féérie à la limite

                                de toi

 

mille et une nuit

d’envies

  de douceurs

            de caresses

      de rêverie

                et de folies

 

Portes et fenêtres closes

 

Une maison

Au bord d'une chaise

Une maison

Portes et fenêtres closes

Une maison

Aux limites d'un chemin

Une maison

Où règne le ciel

 

Que dire ? Que voir ?

Planté à l'extérieur

Tel un inexistant

Brin d'herbe

 

Que dire ? Que faire ?

Ressentir l'air

Ce parfum lointain

Et rêver d'oxygène

 

Une maison

Au pied de la montagne

Une maison

Ouverte à la mer

Une maison

Emprunté au chemin

Une maison

Où se promène le ciel

Ondée

 

Ressens-tu

La douceur de la pluie

Qui se glisse dans les mots ?

Ressens-tu

Sur ta peau

Chacune des gouttes d'eau ?

Ressens-tu

Dans ton cœur

Chacune de leurs valeurs ?

Ressens-tu

Enfin dans ton âme

Ce que sont tes mots de femme ?

 

Je le sais

Sous cette ondée

Il suffit seulement

De rêver

La pluie

 

 

Hors

 

Hors

Du temps et du vent

Je ressens ta main froide

Et sa brûlure

Je ne sais plus

Combien de temps

Nous sépare

De maintenant

Tu es ici

Assise sur la vie

Je suis là

Entremêlé de rêveries

Ni feu de bois

Ni lit de soie

Juste moi

Recouvert de toi

Sur le sol

Dans le ciel

A l'intérieur

Et hors de tout

L'âge d'or

 

La différence

Entre nous

S'estompe dans le temps

A croire que celui-ci

N'a pas de prise

Sur nous

En me noyant

Dans tes yeux

Tu m'offres le temps

L'espace d'un instant

De découvrir

Le temps autrement

Et si

Tes paupières se closent

Dans le rose du ciel

Et les rêves de la terre

L'âge dort

 

 

L'amour sans peine

 

Bonjour Amour

Bonjour

Tes yeux arrivent

D'un sourire éclatant

J'entends déjà battre ton cœur

Tes yeux arrivent

Apportés par le gris du temps

J'en ressens déjà la valeur

Bonjour Amour

Toujours

Le vent est caressant

Je crois que le printemps

A pénétré dans mon corps

Il pleut dès à présent

Il pleut encore

Isadora

    à Isadora et Auguste
 

pas à pas

ses mains dansent sur moi

les yeux fermés

il danse

avec mon corps

sa main sur mon cou

le relie au ciel

sa caresse sur ma poitrine

redessine mes courbes

ses doigts sur mon ventre

en réinvente le centre

de mes hanches à mes jambes

jusqu'aux bouts de mes pieds nue

je m'offre à sa braise

pas à pas

il s'envole

en descendant en moi

pas à pas

il retrace ma vie

il sculpte mes envies

ma chair est de glaise

en quelques souffles

je ne suis qu'une statue

qu'il embrasse

pour l'éternité

La douceur de la lenteur

 

Assise au bord de mon cœur

Ta main danse de douceur

Ta main danse libre et sûre

Dans l'air pur de la lenteur

Dans l'air pur qui nous rassure

 

Quand le vent sur ta frimousse

Caressent ma vie en douce

J'attrape cette beauté

Qui transformera en mousse

Chaque valeur du passé

 

Là, de couleur en couleur,

Lentement chaque saveur

Dessine notre innocence,

Dessine notre bonheur

Lentement en évidence.

 

 

Faim

 

Allongée sur la table

Sur un nuage sans fond

Le désir est absolu

Et le froid transparent

Tu respires sans bruit

Dans cette odeur de pain

Etendue sans fin

Soumise à ta seule envie

Fidèle à ce plaisir

De ne plus réfléchir

Fragile et puissante

Tu ressembles à ces rêves

De cette adolescente lointaine

Qui buvait les jours

Et avalait les nuits

Comme ces mots d'amour

Que maintenant tu fuis

Le plaisir est là

Sur cette table en pin

Sans fin

Trouble

 

Une table en bois

Sur un vieux parquet

Pas l'ombre d'une chaleur

Et pourtant le paradis

Que sont les amants

Dans la fuite sans cesse

Mélangeant leurs tentations

Aux fureurs des sensations

Où a-t-on la tête

Quand le ciel nous rejoint ?

Où en est le ciel

Quand l'amour le disjoint ?

La tête sur sa poitrine

Rêvant à sa chevelure

Rêvant à une caresse

Dans le ventre du temps

Qu'il est bon

Qu'il est doux

De vivre dans l'éclat

D'une seconde délirante

Et la mort

A peine tremblante

N'aura jamais un tel cri

Aucun serment

Aucune promesse

Que la vérité de l'instant

 

L'amour est troublant

Amoureux

 

Facile est de fermer les paupières

De laisser venir le plaisir

Et la suite

Le corps domine l'esprit

Le feu offre le meilleur

La vie est lumineuse

Elle est simple

Elle est étreinte

Le silence se fait

Il te dévoile

Il t'enveloppe

D'une peau de lumière

Sous ce rayon

Où tu es nue

Je ne suis que l'ombre

D'un ciel frissonnant

D'un ciel éblouissant

Lentement ta main

Pénètre l'espace

Le remplit de douceur

Elle dessine la force

De ton corps sur le mien

Elle dirige ma vie

De sa fragilité

L'air n'existe plus

Rien ne nous sépare

Pas même le soupçon d'une idée

Ta main dans la mienne

Ton corps contre le mien

La beauté n'a qu'un sens

L'amour

Bien nécessaire

 

Silence

Ton corps en équilibre

Sur le fil des jours

Exige l'évidence

Du bout des doigts

Au bout de toi

De ce grain de ciel

A cette infime poussière

Pénètre la lumière

Fenêtre sur l'univers

Des êtres illusoires

Pénètre le désir

Pour être le plaisir

Ton être s'invite

A être une folie

Pénètre le divin

Maître de la raison

Pour être jusqu'au point

D'apparaître l'âme nue

Peut-être qu'aujourd'hui

Fait naître l'amour

Intime

 

Debout sur le bois

Comme une tige frêle

Ton corps louvoie

Dans la fraîcheur de l'automne

Sa danse lente

Dans la pénombre

Répète des gestes

D'une douceur monotone

Lentement chaque feuille

Tombe sur le sol

D'un sourire si fragile

Que le ciel m'étonne

Et le temps s'allonge

C'est la première fois

Que ce songe résiste

Que Dieu déraisonne

D'un seul regard

Perdu à jamais

Le temps s'égare

Dans les desseins

Que tu crayonnes

Ta main fantôme

Se glisse dans le jour

Se glisse sur moi

L'ouragan nous fusionne

Mille chemins

Pénètrent mon âme

Se jouant des désirs

Contradictoires

Que le ciel me pardonne

Le soleil fond

La glace frisonne

La chair s'abandonne

Comme personne

Insensé automne

 

Intime est l'amour

Aux bouts de tes seins

Au cœur de tes larmes

Inutiles et divins

Nos corps s'additionnent

 

L'amour est une prison

Je ne veux que t'aimer

L'orage n'a pas d’autre raison

Que de nous emporter

 

Mes mains sur ta taille

Ton corps pour me cacher

 

Les jours et les nuits

Ne sont que des offrandes

Je ne vois qu'à travers tes yeux

Je ne vois plus que toi

La vie n'est qu'un passage

 

Dans l'intimité de tes paupières

L'instant se brise

 

L'instant se brise

Sans nuages et sans fards

Ce n'est pas tout

Ce n'est pas rien

C'est ton reflet sur le chemin

Le soleil prend la pose

La montagne a disparu

Ne reste que le feu

Sa violence et sa douceur

Qui se déposent

En une pluie fine au coin de tes seins

De longs baisers sur ton corps pâle

La solitude d'une caresse

Dans le brouillard

Un coureur passe

Dans le frémissement de ton rire

Le désir se gagne

Dans ces explosions

De folie douce

Tes paupières qui se baissent

Et s'ouvrent sur le ciel

D'un bleu léger et puissant

Chaque seconde meurt

Dans l'attente de la suivante

Le temps se suspend

Dans le givre et le vent

Ta poitrine danse

Dans les rayons d'un soleil

Hésitant

L'instant se brise

Dans ce corps à corps

Indécent

Mes lèvres

 

Sur ta joue

Se posent mes lèvres

La douceur est parfaite

Nue et irréelle

Tes paupières se closent

Et mes lèvres explorent

Un bout de ton corps

De merveilles en merveilles

Se découvrent tes mystères

Dans la lumière éparpillée

Au milieu de ce brouillard

Ton souffle s'accélère

Ta bouche s'entrouvre

Ton corps raconte à mes lèvres

L'amour

Doucement

Lentement

Sur le grain de ta peau

Mes lèvres dessinent

Le désir de ton plaisir

Elles veulent que tu sois là

Jusqu'au dernier instant

Que ton corps se délivre

De toute sa fureur

Du miel vers les délices

Ton âme se détend

Et accepte simplement

 

 

De s'abandonner

A mes lèvres

 

 

Entre hier et demain

 

Bonjour Amour

Les signes entre les lignes

S'écrivent dans tes yeux

 

Ils s'inscrivent sur nos mains

Qui se tiennent serrées

Ils se dessinent sur nos corps

Qui s'enlacent serrés

Ils s'inventent sur nos lèvres

Qui s'embrassent serrées

Ils se rêvent dans nos âmes

Qui s'entremêlent serrées

 

Ils composent notre musique

De ces quelques notes douces

Qui font que la vie a pour mélodie

L'horizon et le ciel

Le rouge de tes lèvres

La profondeur de ta voix

Un tendre dessein

L'illusion de demain

 

Et là tes yeux se ferment

Sur les lignes et les signes

Adieu Amour

 

Au fond du vent

 

L'instant n'a de valeur

Que le sentiment qui nait

Sous la chapelle bienveillante

Le vent a soufflé

Sa chaleur inattendue

Sur mon visage

Il a soufflé avec douceur

Caressant

De mille façons

S'ingéniant

Sans raison

A découvrir son sourire

Un peu plus court

Que d'habitude

Il décrivait

Avec certitude

La vérité

De ces secondes

Comment ne pas retenir

Ce plaisir simple

Ce plaisir fou

Qui traversait

L'atmosphère

Sans en avoir l'air ?

J'ai pu goûter

A son plaisir

Le laissant m'envahir

Et puis le ciel s'est envolé

Dans tous les tons

Toutes les nuances

Il n'avait plus pour horizon

Que deux lignes courbes

Et fragiles

La lumière était là

Au creux de ma main

Avec quelque chose d'éternel

En cet instant fugace

Je l'ai prise comme dans un rêve

Oubliant ce qu'était la vie

J'ai embrassé cette lumière

Ce vent souriant

Elle reste en moi

Brûlante

Et ardente

Comme au premier jour

Comme au dernier

 

Parfaite

 

A l'aube du début du monde

Le ciel s'irisait

A chaque seconde

D'un bleu léger à un rose pâle

S'imaginaient déjà

Les étincelles du vent

Les nuages blancs

La folie de la pluie

Doucement

Le soleil s'est levé

Autrement

Différent

Souriant à la vie

Comme à l'envie

Si la perfection

Est de ce monde

Elle était là

A cet instant précis

 

 

Nuit présente

 

Allongée dans la nuit

Allongée sous la lune

Allongée à présent

A côté de l'étoile

Un tee-shirt bleu

Collé à ma peau

Collé pour toujours

Collé mon amour

Et tes doigts qui dansent

Dans la lumière crue

Au bout de mes seins

Au bout de l'envie

Au bout de ma vie

 

 

Tête à tête

 

Personne

L'arche ouverte

Aux quatre vents

Nous libère

Tête à tête

Avec le chant du vent

Dans tes cheveux

Seuls

Dans la chaleur

De nos bras

Oubliant l'hiver

Le temps

Extrêmement court

Court rapidement

Nos yeux

Sont des enfants

S'oubliant

Les uns avec les autres

Dans des jeux merveilleux

D'ombres et de lumières

De sourires en sourires

Ils s'amusent

Avec le simple plaisir

De se reconnaître

Ils rient

Des riens de la vie

De ces secondes intenses

Où d'un bref clignement

Ils deviennent

Toujours plus complices

L'air frais

Devient ce supplice

Que les caresses

Envahissent de douceurs

Indélébiles

Le paradis

Serait

C'est ce que l'on croit

Une seconde

Une éternité

Jusqu'à ce que nos yeux soient

Fermés

Ecoute

Ecoute encore

Ce battement de cœur

Ce que ton ventre raconte

La folie de la rencontre

Nos yeux seront

Ces prisons

Qui à jamais conserveront

Cette lumière

Intense et brève

Jusqu'à ce que nous ne soyons plus

Ecoute

Ecoute toujours

L'amour est une réponse

Qui n'a pas de question

Qui n'a pas de raison

 

Restons bêtes

En tête à tête

 

 

Se souvenir

 

Ton rire

Accompagnant ton sourire

Un mot

Accompagnant ta folie

Un regard

Accompagnant mes gestes

Et la passion

Nous accompagnant vers le désir

 

Fermons les yeux

Et laissons vivre ce souvenir

Au bout de nous

Cent-quatre-vingts degrés

 

Insensé et fou

Le chemin se mêle à nous

La chaleur nous envahit

De poussières de paradis

Amant probablement

Amoureux totalement

La tentation est ce sentiment

Qui nous lie et nous relie

Le ciel n'a pas d'enfer

Il n'est qu'un feu brûlant

Sa poitrine est légère

Sa chevelure n'est que le vent

Plonger au cœur de son ventre

Est ce voyage merveilleux

Fait de douceurs et de silences

D'éclats de soleils bleus

La vie est délirante

C'est un cri dans la montagne

C'est le serment de tes lèvres

C'est croire à l'éternité

Des secondes de bonheur

Qui vont se fondre

Dans le passé

 

Le rêve est de ce monde

Ce n'est qu'un choix

 

 

 

 

Retourne-toi

vivre

Se taire pour mieux
être

un mot

juste un petit mot

rien qu'un petit mot

un mot à chérir

un mot à offrir

un mot à conserver

juste là

au fond de ton cœur

au bord de tes lèvres

au bout de tes mains

chaque jour

et toujours

amour

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[Il ne suffit pas de parler
Il ne suffit pas de se taire
Il ne suffit pas de le dire
Il ne suffit pas de l’écrire
Il suffit juste de l’être]

Contact

Contact

Vos informations ont bien été envoyées !

A propos

Sans parler d'amour...

Un extrait perdu entre deux phrases, entre deux temps...

Les mots sont pourtant là à se taire, à se ressentir, à vivre.

Les mots sont là sous mes doigts gisant sur le grain de ta peau.

Ces mots sont irréellement dans les pas de Paul Eluard.

LJB

bottom of page