ROUGE VIF
ROSE DES VENTS
ET BLEU DU CIEL

BLEU
Secrètes couleurs
Dans le silence du secret
Le bleu à l’âme est invisible
Il n’est qu’un des pâles regrets
De ce fol amour invisible
Et ma main dans ta main mon cœur
Danse ce que le jour dépense
Sans réfléchir à ce bonheur
Sans penser à la danse pense
Mon cœur à la folie le jour
La nuit à toute cette histoire
Le temps la beauté et l’amour
Aux couleurs ni blanches ni noires
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Seule
Face à la montagne
Face au chemin
Seule
Et immobile
À compter et recompter les pierres
Ces cailloux inutiles
Ces pierres à l'amour amer
Face au temps
Face à l'ouragan
Seule
Et
Sensible
À ce qui se dit et ne se dit pas
Ces mots oubliés
Ces pas futiles
Face à l'enfer
Face à soi-même
Seule
Et seulement
Seule
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une...
une goutte de silence
un bruit qui s'enfuit
le reste d'une nuit
un rien à l'horizon
même pas un son
un chemin perdu
le vide d'une page
blanche
un rêve oublié
le ciel est parti un jour
sans retour
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le pire et la pire
l'amour le grand la bêtise la pire
avec son A majuscule avec son silence majuscule
enluminé des caresses éliminant sans douceur
de la plume le temps
l'envie le désir la peur la folie
de poursuivre le signe à taire entre les lignes
de cheminer en vers à s'appauvrir envers
et contre tout et contre tout
et contre nous et contre nous
tout contre que contre
l'un et l'autre l'un sans l'autre
l'un pour l'autre l'un niant l'autre
et en ne pensant qu'à pour ne plus penser qu'à
lui elle
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En conséquence
La mort est en nous
La réalité a ses principes
Qui à tout jamais nous hantent
Ils nous heurtent
Ils nous blessent
Et mordent nos chairs
Jusqu'à ce que notre âme se rende
Dans nos mots
Dans nos cris
Le temps nous rattrape
Il nous brise et nous éparpille
Dans l'absence
Et son silence
La réalité a ses principes
Qui voilent notre regard
Qui assèchent notre souffle
La mort est en nous
Elle dépose ses maux
Elle laisse fuir les mains
Elle clôt la dernière porte
Et nous regarde partir
On croit pouvoir se souvenir
Alors que la flamme s'éteint
On croit pouvoir être
Quand la poussière déjà s'envole
La réalité a ses principes
Que l'on souhaiterait oublier
L'amour reste en nous
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Souffrir le temps
Le temps, ce temps si amer
Quand l'instant n'est qu'absolu !
Le temps, ce temps inconnu,
Est plat. Il est de la mer
Cet intouchable diamant
Suspendu au pied du ciel,
Cet intouchable et aimant
Sentiment artificiel.
Amour, amour à offrir
Comme un unique horizon,
Amour, amour à souffrir,
De noir, de blanc, c'est selon
Le temps, ce temps si amer...
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Dans l'enfer de tes yeux
j'ai lu l'amour et la folie
et le désir et ses tueries
tant de bleu et tant de noir
et l'auréole d'un saint blanc
tant de peurs sans savoir
tant de troubles sans avoir
et j'ai prié dans tes pleurs
et j'ai crié de ce malheur
tant et tant de faux semblants
tant et tant de mauvais sangs
et puis la pluie qui nous enfuit
et puis la pluie hantant mes nuits
et tout ce feu sous ma peau
était-ce un jeu un petit peu
j'ai pris l'enfer au paradis
et dans ton cœur et dans tes yeux
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Pas de prix
Depuis le temps tout ce temps tant de temps
L'eau s'écoule goutte à goutte en dérivant
Lentement sans un bruit dans le silence
Des mots des gestes dans l'interminable absence
Du ciel perdu dans les nuages esclave
De sa propre image de ce bleu qui se délave
Depuis le temps tout ce temps sans écrits
La vie l'envie savent l'amour n'a pas de prix
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Rien
Rien de plus rien de moins
Rien que le silence de tes yeux
Rien qu'une caresse sur ta peau
Rien que le frôlement du nuage
Rien que le souffle de la flamme
Rien dont tu ne te souviens
Et pourtant il ne reste
Rien
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Souliers perdus
Les souliers dans la gadoue
Et un rire fou
Que n'aurais-je donné
Pour ce présent
Quelques pas
Sous la pluie
Quelque part
Loin d'ici
Quelques pas
Sous la pluie
Et le ciel assouvi
D'un sourire
Loin d'ici
Les souliers dans la gadoue
Je repense encore à nous
Que pourrais-je donner
Pour ne pas l'effacer
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... Et...
Et
Le temps s'est cassé
Sans rien à conserver
Je ne sens désormais
Que ce lourd silence et
Je regarde le ciel
Qui dépose son fiel
Quand le vide l'emporte
Et
Je frappe à sa porte
Quand le diable se moque
D'un amour équivoque
De cet amour muet
As-tu dit : « je t'aimais… » ?
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À la limite
À la limite de ton regard
Je perçois l'horizon
Je perçois le temps
N'est-il pas déjà trop tard ?
L'amour se mélange au hasard
Des mots et des sons
Des cris et des gens
N'est-il pas en retard ?
La vie court et vole
Dans le creux de ta main
Dans le coin d'un sourire
N'est-elle pas folle ?
Ton âme bat et somnole
Perdue en chemin
En n'osant plus rien dire
N'a-t-elle aucune parole ?
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Huis clos
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Une nuit après l'autre
Le jour se fait attendre
Comment ne pas comprendre
Ce que l'on est d'autre
De part et d'autre
Se confond la lumière
Dans les couleurs premières
L'amour est-il nôtre
Dans l'air de cette nuit
Le mirage de tes yeux
S'exprime malicieux
Et puis s'enfuit
À peine un bruit
Qui sommes-nous
Quand devant nous
N'existe plus aujourd'hui
Le temps passe
Les secondes les minutes les heures
J'attends
Un sourire un regard l'instant
Les heures les jours les mois
J'attends
Un mot une caresse à venir
Les mois les ans la vie
J'attends
Un rien un tout le temps
Les secondes les jours les ans
J'attends
Une vie une mort l'avenir
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Suffit-il de fermer les yeux
Suffit-il de fermer les yeux
Pour tuer l'autre
Suffit-il d'un seul mot
Pour en faire une balle
Je ne sais pas ce que tu crois
La vie reste en moi
Suffit-il de clore une porte
Pour construire un mur
Suffit-il de ne plus parler
Pour rendre l'amour sourd
Je ne sais pas ce que tu crois
Tu es toujours là
Je ne sais pas
Où vont tes pas
Je ne sais pas
Où sont tes bras
Je ne sais pas
Où meurt ton cœur
Je ne sais pas
Quelle est la peur
Mais dès que je regarde le jour
Dès que je rencontre la nuit
Dès le premier rayon de soleil
Dès le dernier de la lune
Dès l'ultime goutte de pluie
Dès la fraîcheur du flocon
Dès le vent dans la brume
Dès la caresse de son chant
Si je ne sais pas ce que c'est
Je sais que tu es là