
Refus
5. L'être de raison
Et ce matin, j'ai ouvert les yeux. Sur le mur se traçaient les ombres d'un futur oublié, de quelques mots passionnés, de ces instants qui ne naîtraient jamais. Alors j'ai pris ma plume et, au fond de mon crane, j'ai tracé en lettres de feu la fureur et l'envie, tout ce qui ne s'est pas passé ici, le désir et la mort et tout ce que tu n'as pas dit. J'ai crié dans le noir ces mots de désespoir que tes yeux ont fui dans le silence absolu. Toi, tu t'es cachée à l'intérieur de ma tête, tu t'es cachée hors de ma vie. Toi, tu as choisi la honte dans laquelle tu m'as plongé tel un être vulgaire, tel un être qui n'a plus de raison d'être. Tu as oublié chaque mot, chaque chemin, chaque pierre tout au fond de mon crane. C'est à croire que ce n'est que leur seule raison d'être.