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3. L'oiseau
  

L'oiseau se tait sur le monde. Le printemps ne refleurira pas. Dehors, le froid l'a emporté, ce cœur ne battra plus. J'écoute l'absence de battement. J'écoute l'absence tout simplement. Personne ne peut savoir ce que fait le temps quand il disparaît, personne ne veut savoir ce que cela fait. Pourtant, je reste là, interdit, à regarder s'épuiser les restes du passé. Pourtant, je reste là, comme avant, devant ce banc maintenant inexistant. Aucun mot, aucune parole pour définir cette forme de tourment, juste le temps qui me ronge à présent comme si l'amour avait des dents. Ecoute toi, qui ne sait pas. Ecoute, toi qui ne vois pas, écoute et peut-être entendras-tu ce silence poignant qui balaie la terre d'un vent puissant, si puissant que s'oublie le temps dans les yeux des amants perdus, si puissant que s'enterre le temps dans des lieux disparus, si puissant qu'en cet instant l'instant n'est déjà plus. Et peut-être comprendras-tu, toi qui ne sais pas, toi qui ne vois pas, toi qui ne comprends pas ce qu'est le temps. L'oiseau se tait sur le monde.

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Prisonnier

​© 2018 - LJB.                                                                                           Créé avec Wix.com

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