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1

 

Ecoute la chanson

La chanson de toi-même,

Je ne sais si tu sauras

L'entendre comme moi

 

Les notes flânent

Au bord de l'eau

Elles se pavanent

Au fil des cygnes

 

Chacune quand elle tombe

                S'auréole d'amour

Chacune quand elle est ronde

                Imagine nos jours

De ces journées fécondes

Que le soleil inonde

 

Ecoute la chanson

Surprends-toi toi même

Elle plane à l'horizon   

     Les yeux fermés et même

Les yeux grands ouverts

Quand m'aime chaque son

 

 

2

 

Vois, les parfums du passé inondent le présent

On ne peut faire semblant de les oublier

Le temps n'altère en rien nos sentiments

 

Vois, l'air est indolore

Il glisse sur ta peau et caresse l'instant

Quelques rides commencent à naître

Et à se repaître du présent

Le temps enfile son déguisement

Déshabillant ce que l'on a été

Brûlant chaque centimètre carré de notre peau.

 

Vois, le ciel te quitte et part en fumée

C'est dans ses ondes sourdes et maudites

Que se cachent les derniers battements de notre cœur

Que se fige inlassablement ce que fut notre sang

Que se perd dans les ultimes lueurs cette tension

Rouge est l'espace

C'est un crépuscule sans dieu

Une prière offerte à la mer

Que le vent mauvais emporte

Vers l'absence de lumière

Au loin oscillent les eaux    

Sans le moindre bateau

Sans aucune voilure

Autre que celle de la lune

Qui flâne dans le vent

 

Vois, sur cette écume âcre

Le jeu des étoiles qui s'éloignent

Sans un seul regard en arrière

 

Vois, les restes des jours et ceux des nuits

Engloutis dans le vide céleste

Vois, les mots ne racontent pas toi

Et les silences ont leur importance

Vois tout ce que l'on ne maîtrise pas

Tout ce que l'on ne sera pas

Vois encore une fois

Ce que tes yeux ne savent voir

Ce que ton cœur ne sait battre

Ce que ton âme ne ressent pas

Vois simplement

 

 

3

 

Je sais

La beauté.

 

J’ai lu dans tes yeux.

J’ai mis du temps.

J’ai mis tant de temps.

 

Je ne sais pourtant
Où est le commencement.
Je t’ai lu pourtant.

Était-ce le meilleur moment ?

 

Je ne sais pas.

Le saurais-je d’ailleurs à un moment ?

Je laisse le temps se faufiler

Entre les extrémités

Je cherche inlassablement

Où se cachent les tourments

Je cherche sans fin

Ce commencement.

M’expliquerait-il vraiment ?

 

Est-ce la jeunesse ?

Est-ce la vieillesse ?

Est-ce simplement

Ce que tu voulais

À cet instant ?

Est-ce une occasion ?

Est-ce une idée folle ?

Est-ce autrement

Ce que tu ne savais pas

À cet instant ?

 

Tu regardais à la fenêtre

Le temps qui passait.

Tu le voulais différent

Probablement…

 

 

Tu rêvais d’un univers,

D’un brin d’herbe,

D’un coin de ciel

Bleu évidemment.

 

Mais dans la grisaille

Des jours passant

Un à un indéfiniment,

Tu ne savais pas

Ce que tu voulais

Vraiment.

 

Un bout de soleil,

Un coin de paradis,

Un regard tranquille,

Un mot apaisant…

 

Le long de la rivière,

Le long d’un trottoir,

Le long d’un chemin,

Le long d’une vie,

S’attrapaient des instants

Que tu désirais

Violemment.

 

Tout ce que tu voulais.

Tout ce que tu ne voulais pas.

Tes désirs profonds.

Cette peur viscérale.

Rien n’était plus clair.

Rien n’était plus doux.

Au fond de ton cœur,

Au fond de ton âme,

Tu sentais l’absence

Comme une présence.

 

Je fermais les yeux.

Dans mes rêves noirs

J’écrivais tes jours,

Je rêvais tes nuits.

Je rêvais.

 

***

 

Là au bord du lit,

Quand même le silence dort,

Se tracent sur mon corps

Les restes de ton corps.

 

 

4

 

D’une question à une questions,    

Le silence ne saurait répondre à ce que l’enfance n’a su comprendre.

Est-ce la vie ? Est-ce le temps ?

Est-ce la peur qui maintenant t’habite ?

Nos dernières rencontres n’ont servi à rien.
Pouvaient-elles être autres ?
Nous ne le saurons jamais.

Hors de tout, hors tout court,

Les mots absents ne remplissent pas l’espace.

Le temps n’en a rien à faire.

L’indifférence semble lui plaire.

Mais de proche en proche, chaque anicroche apporte une note supplémentaire à ce que l’on pourrait être.

Ce n’est pas un manque, ce n’est pas un vide qui rend la vie plus sombre, qui la rend plus claire, ce n’est que la perspective de ce que nous avons oublié plongés dans cette réalité : pourras-tu un jour comprendre 

Il n’est pas question que le temps s’en aille. Il n’est pas question que le temps t’assaille. Ce ne sont que des indices qui se sont posés sur ta piste, un peu plus loin que ton regard, à peine à côté de ton cœur.
Et là, vont et viennent au rythme des battements ces résidus d’un passé clément entre nuit et jour, entre beauté et illusion.

 

Tu resteras celle que tu voulais être, celle que tu voulais connaître, celle que tu recherchais et qui te ressemblait.
Je l’ai lu à quelques instants lorsque s’effaçaient les tourments.

Je l’ai vécu simplement dans cette douceur d’un autre temps.

Je me souviens de ce regard qui venait de nulle part, de cet air enjoué, de ce sourire libre.

Je me souviens, je me souviens même si le temps se délite. Je me souviens quand je replonge, dans les mots et que chacun m’envahit de sa vérité absolue. Je me souviens que tu es venue, que tu es restée…

Je me souviens de cette complicité. Je me souviens de tout et de ces petits riens, de tous ces morceaux qui nous reconstituaient.

Je me souviens quand tu m’as tourné le dos, juste pour entendre un mot :

Une réponse à une réponse….

 

5

 

Mon âme, mon cœur, mon amour, je crois en toi. Je crois en la justesse de ta pensée. Je crois en la vérité de ton être.

 

Rien, je n’oublie rien de tant d’instants, de si peu d’instants.

 

Le chemin au milieu des arbres a ouvert doucement un univers parallèle, un monde à inventer, une espérance à épouser.

 

Dans le chant des arbres s’attrapent les couleurs d’un automne, les valeurs qui nous construisent et les saveurs du temps. C’est dans cette musique douce que se trace notre voie

 

Il n’est pas besoin de mots, il n’est pas besoin d’espaces, la poésie a simplement sa place dans la beauté d’un regard, dans la souplesse d’une caresse, dans la fraîcheur du moindre silence.

 

La clarté de chaque jour se nourrit du mouvement lent de chacun de nos mouvements.
Ta tête se pose sur mes cuisses.
Tes yeux dans le ciel se ferment.
Ton sourire se dessine maintenant.

Aucun faux semblant, rien que le temps.

Ce temps qui se détend tendrement.

 

Et puis ce cœur qui bat, qui bat, sous ces seins blancs, ces seins frais et vrais qui attendent le moment…

 

Sur ce banc de pierre s’invente la réalité d’un rêve.

Cette paix intérieure, et ce tumulte, en même temps.

 

Ce jour est sans entendement, différent.
Il est la promesse d’une main.

Il est la promesse d’un cœur.
Il est la promesse d’un être.

 

Infini est l’instant brillant.

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Chants
Bribes
3
Fin
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