top of page

Vent serré

Sur la mer les longs sentiers perdus

Tracent les courbes inconnues

Tracent les rondes ingénues

Silences divins

Les doigts déchirent l’espace

Le temps d’un fou rire

Glisse la goutte de parfum

Glisse la seconde sans fin

Les yeux célestes

Illuminent la terre

Entière

Le vent se serre

Pour retenir l’air


 
 
 
 
 
 
 

Blanche

I

Blanche, blanche

Blanche et rose

Comme une pause

Je relie chaque point

Des bouts des doigts aux bouts de l’âme

Et j’entends battre ce cœur

Rouge candeur

Sous la peau blanche

Blanche, blanche

Blanche et rose

 

 

 

 

 

II

D’une note douce

D’une note frêle

D’un instant soudain

Aux parfums matins

La vie se butine

De désirs mutins

L’aube est une danse

L’aube est une transe

Quand la lumière s’inspire

Sur cette peau blanche


 
 
 
 
 
 
 

Deux mains matin

 

Dans le blanc de tes mains

Les lignes sans fin

Et de la nuit les parfums

Qui nous lient à demain

 

Voici le petit jour

Qui s'installe serein

Voici le petit jour

 Qui t'appelle

                               Mon Amour

 

Danse                                 Pense

La lumière                        La rivière

Et son flot                         Et son flux

Qui s'enroule                  Qui s'écoule

                          Entre nous

 

Un hasard                         Un départ

Petit rire                            Grand sourire

Frôlement                        Gentiment

Du matin                           Dans tes mains
 
 
 
 
 
 
 

Présent

 

Est-ce la passion ?

Est-ce un éclat de lumière ?

Le matin réverbère

Sur ta peau les lueurs

Adultères de la nuit

La précieuse nacre

Inspire lentement

Ces instants frénétiques

Ces vagues blanches

Qui oscillent sous ma main

Cet océan qui emporte

Chaque caresse en silence

 

Est-ce la passion ?

Est-ce le bout de la nuit ?

La matin réverbère

Et ma peau te désire


 
 
 
 
 
 
 

Le jour s'attarde

 

Le jour s'attarde dans tes yeux sérieux

Le jour s'attarde et lentement te farde

Je crois que tu l'apprivoises

Le jour retarde dans tes yeux joyeux

Le jour retarde et doucement chaparde

À la nuit quelques sourires

Le temps est de cristal

Il vibre et s'installe

Le temps est ce chemin

Glissant de tes seins

S'abîmant au creux de tes reins

Jusqu'à s’épanouir

À en devenir souvenir

Le jour s'attarde dans tes yeux soyeux

Le jour retarde et joliment nous regarde

Nous apprendre dans les draps de la nuit


 
 
 
 
 
 
 

Chatte

 

Chatte parmi les chattes

De sa patte douce

Frôle et puis affole

Le temps caché sous le drap

De soie

Chatte parmi les chattes

Sauvage dans la nuit

S'invite sous le coton

Qu'elle ouate

Délicate

               Et souple

D'un souffle

Elle griffe

Et se dresse

Chatte parmi les chattes


 
 
 
 
 
 
 

D'un bout à l'autre

 

Mon doigt au bout de ton sein

Lit le grain de ta peau

Le délice du supplice

Du temps qui s'écoule

La lente danse des sens

S'ingénue au fil de tes souffles

A créer les contresens

Des battements de ton cœur

Sous la lumière rasante

Des lampes de chevet

Mon doigt recherche

Cet instant parfait

Où se crée ce monde autre

Cette jouissance imperceptible

D'un bout à l'autre

 


 
 
 
 
 
 
 

Le bouton

 

Je suis un bouton

Le simple bouton d'une lampe de chevet

Parfois un doigt esquisse un mouvement

Et je bascule dans la lumière

Je ressens cet instant où l'électricité

Soudainement pénètre mon corps

Et se glisse en moi

Douce et puissante

Ardente jusqu'à l'instant

Où un doigt m'éteint

Puis me rallume

Je ressens les variation d'intensité

À chaque mouvement

Que crée cette empreinte digitale

Ses ondes fermes

Ses saccades impertinentes

Ses glissements obsédants

Et cette richesse des clairs-obscurs

Je suis un bouton

Qui allume la lumière


 
 
 
 
 
 
 

Gelle verbe

 

Ta bouche si docilement

Embrasse ma peau

L'enlace pleinement

Cherchant jusqu'au bout

Le désir en passant

La langue lentement

Sur les rondeurs sans vraiment

Mettre les dents et puis

Attend

Le plaisir simplement

 

 

* * *

 

 

Silence

L’instant présent

N’est pas encore ici

Maintenant

Et pourtant

 

Ta bouche si docilement

 

 

* * *


 
 
 
 
 
 
 

Bouche en cœur

 

Un instant sous la pluie de soleils charmants

À rêver simplement des délices du vent

Un instant sous la pluie m'étourdissant

De tant et tant de baisers légers

Ne sais-tu pas au-dessus de moi

Que ce chemin de croix auquel je crois

N'est que de grâce et de plénitude ?

Ne sais-tu pas toi toute en moi

Qu'il suffit d'une fois pour avoir la foi ?

Alors je laisse le temps et tous tes doigts

Diriger l'instant à la bonne heure

Du printemps à l'aurore et puis encore

Quelques secondes à te ressentir plus fort

Des nuits et des jours il n'y en a pas

Tous sont repartis presqu'oubliés

Un instant sous le pluie des brumes perdues

Je suis allongé entre tes bras

À compter les étoiles qui brillent en toi

À saisir l’infini même s'il n'est pas

Le cœur léger et le corps lourd

Je rêve du temps qui est présent

Un instant sous le pluie durant des siècles

Je retiens ta vie entre mes doigts

Et quelques secondes d'amours en plus

Sur ce lit froid où l'on se réchauffe

À l'angle du temps est notre voie

Dans chaque instant si on en fait le choix

Du bout des instants au bout de tes seins

Si délicatement quand on ne fait rien

Les étaux de la vie se déferont

Un instant sous la pluie à l'abri des cailloux

Dans les éclairs et l'orage, les cauchemars et les fantômes

Un seul regard dans le noir un seul

Pour briser tous les désespoirs

Les silences et les absences

Je pose mon cœur dans ta bouche

Il se console de tes paroles.


 
 
 
 
 
 
 

Là la vie

 

Là ! Elle s'envola

À petits pas

Là ! Elle s'envola

Dans mes bras

 

C'était un jour

Lent comme l'amour

C'était un jour

Où la rivière

Devenait lumière

 

Là ! Elle s'envola

À petits pas

Là ! Elle s'envola

Dans mes bras

 

C'était un rien

À petit temps

C'était un rien

Où chaque instant

En devenait grand

 

Là ! Elle s'envola

À petits pas

Là ! Elle s'envola

Dans mes bras

C'était un coin

À petit tour

C'était un coin

Où chaque bouffée

Remplissait le vide

 

Là ! Elle s'envola

À petits pas

Là ! Elle s'envola

Dans mes bras

 

C'était une aile

À petite elle

C'était une aile

Où chaque nuit

Rassemblait ma vie

 

Et maintenant

             Il pleut !


 
 
 
 
 
 
 

Découverte

 

Un instant au bas du lit trop petit

Conquis dans un rideau de cheveux

Un sourire embrassant

Un regard lumineux

Une main fraîche

Un sein galbé

Une caresse

Et tout ce silence

Qui esquisse

Des mouvements

Lents

Si lent

Que l'amour est

Éternité


 
 
 
 
 
 
 

Blanche colombe

 

Folie

Sous l'arche blanche

Ouverte à tous les vents

Un désir amant

Luttant contre le temps

Effrayant de vitesse

Un plongeon inconscient

Dans le bleu des yeux

Impatients épris

De liberté

 

Et l'envol

 


 
 
 
 
 
 
 

C’est

 

C'est une bulle

Une simple bulle

Tel un morceau de lune

Au petit matin

C'est une bulle

Qui en moi déambule

Tel un rayon de soleil

C'est une bulle

La tête à l'envers

Le cœur à l'endroit

Où se terre l'amour

C'est une bulle

Une pensée en des vers

Et l'âme à l'étroit

Dans l'infini du ciel

 

Et moi

Je pose l'émoi

Du bout de mes doigts

Afin qu'elle n'explose pas

Blottie dans mes bras

Cachés sous ce drap

De soi


 
 
 
 
 
 
 

Infinitif

 

Se laisser caresser

Profiter et rêver

Se laisser caresser

Imaginer et créer

Sourire de désir

Et laisser venir

Se laisser caresser

Recevoir et donner

Se laisser caresser

Permettre et transmettre

Le plaisir à venir

Se laisser caresser

Dévêtir retenir

Se laisser caresser

Et jouir de l'aventure

D'une infinie chevelure


 
 
 
 
 
 
 

Le mercredi de Noël

 

Le désir dans les brumes de décembre

S'éveille alors que s'endort le jour

La vitre s'embue doucement

Laissant le temps être gagné

Par la lenteur de la chaleur

Quelques gouttes de pluie frappent

A la porte et appellent le temps

A enlacer les ombres des corps

Déjà s'esquissent quelques courbes

D'un gris tendre dans la nuit noire

Plus rien que le présent

Plus fort que chaque instant

Plus qu'un seul battement

Pour retenir des sentiments

Le désir dans les brumes de décembre


 
 
 
 
 
 
 

Nuit nue

 

Dans la nuit nue,

la femme de mes rêves

est venue ingénue

Courir sur la grève.

 

Ma vie fixe se désaxe.

 

Se changent nos peurs.

S'échangent nos cœurs.

 

 

S'emmêle l’écume de l'eau

Sur nos frissons de peau

Aux frémissements de temps

Dans les sanglots des rouleaux.

S'ensevelissent les étoiles

Dans les rapides de vide

Traversés par la soie de nos doigts.

Se subliment les caresses timides

Sur la berge fraîche et humide

Recouverte d'une mousse douce.

Se dispersent les tempêtes

Amorcées du bout des lèvres

Sur les horizons qui rougissent.

Un instant s'efface

Entre les perles tendres.

Le froid nous recouvre.

La nuit nous retient.

Dans la brume au loin,

La lune blanche

Chavire...

Dans la nuit nue,

Elle quitte mes rêves

D'un soupir ingénue

Et fuit sur la grève.

 

Ma vie se mixe sur son axe.

 

Se rangent nos peurs

Dans l'étrange de nos cœurs.


 
 
 
 
 
 
 

Seuls sous le saule

 

Seuls sous le saule solitaire

Sous l'étrange cage de branchage

La lumière filtre de tes yeux

Et danse autour de moi lente

Je rêve

Aucune parole même folle

Juste la caresse charmante

Du temps qui invente

Du bout de chaque seconde

Les ondes transparentes

Qui se dispersent latentes

Entre nos mondes suspendus

Aux fils de chaque branche

Et dansent autour de moi lentes

Je rêve

Sous l'étrange cage de branchage

Seuls sous le saule solitaire


 
 
 
 
 
 
 

Une étoile

 

Le jour se voile

Sous la carapace de métal.

Se glissent quelques sourires

Dans cet orage de désir.

Le ciel est là sur ma peau

Pâle et divinement beau.

Dans l'air s'esquissent

Quelques mouvements complices.

Se chuchotent les caresses

Dans l'étroitesse de l'espace.

Le chant du vent déjà

Dessinent quelques courbes

Retraçant ici et là

Le chemin d'anciens pas.

Dans le noir se dégrafent

Les illusions du soir

Capturées sous quelques phares

Descendant vers la vallée.

Enveloppés dans le noir,

Déshabillés par les ombres,

Je sombre.

Je sombre dans l'instant.

Je sombre dans la seconde.

Je sombre alors

Qu'elle m'inonde

De tant de contes et de facondes

De ses doigts invisibles.

La nuit s'étend à la ronde.

La pluie danse

Et s'étale sans bruit

Sur la robe de cristal.
 

Le silence m'envahit

Et je la laisse faire.

Je crois en notre bonne étoile.

 


 
 
 
 
 
 
 

Chant de l'instant

 

Une fleur tendre

Près d'un buisson ardent

Mon regard s'y perd

Ton regard ne saurait me taire

Est-ce le feu ?

Est-ce juste un jeu ?

Doucement au bout de mes doigts

Je ressens déjà ce parfum

Suave et doux à la fois

Qui attire

Et mes yeux et mes lèvres

Cette fleur tendre

Puissamment

Éveille en toi

Ce désir

De l'instant


 
 
 
 
 
 
 

Le long de l’écorce

 

Avec la tendresse de l’instant de désir

Le long de l’écorce la chaleur peut se découvrir

Une vague de douceur monte et descend

Au rythme lent du plaisir

Avec la tendresse de l’instant de désir

Le long de l’écorce la chaleur peut s’entretenir

Une vague incandescente m’envahit

Au rythme fou de l’envie

 

La lumière attend

La lumière se fend

La lumière s’étend

 

Mon corps se brise sur la vague

Ivre

Mon corps se brise sans entrave

Libre

 

Pourtant mes chaînes

Violemment m’entraînent

Vers le fond dément

Des pensées cachées

 

Avec la tendresse de l’instant de plaisir

Le long de l’écorce la chaleur doit se contenir

Une vague de douceur s’estompe

Au rythme lent du désir


 
 
 
 
 
 
 

Lucie et la nuit

 

C'est une rencontre au pied d'une étoile

Dans sa chevelure est un grain de sable

Au bout de ses doigts la simple lumière

Trace un destin au cœur de la pierre

 

C'est une rencontre où se lève le voile

En quelques mots écrits dans le sable

En lettres d'écume et puis de lumière

Sous cette lune au cœur de pierre

 

C'est une rencontre quand la vie s'étoile

En s'allongeant sur la page de sable

Gravant la nuit d'un trait de lumière

Son cœur battant loin de la pierre

 

C'est une rencontre où s'enfuit la nuit
 
 
 
 
 
 
 

Lampe de chevet

 

Noire est la nuit

Blanche est la courbe

Dans la lumière naissante

Le désir s'inspire

Quand le temps respire

Dans la lumière rasante

D'un souffle sur la peau

Nait l'impatience présente

D'une lumière affolante

Un appui sur le bouton

Sans la moindre raison

Sous la lumière indécente

S'allume la lampe blanche

S'allume l'envie franche

D'une lumière incandescente


 
 
 
 
 
 
 

Un rêve ce jour

 

Un mot dans le lointain

Sur le flanc de la montagne

Se devinent les silhouettes

Des instants prochains

Dans les profondeurs d'un regard

Le ciel s'ourle de bleus harmonieux

Et de blancs silencieux

Quelques notes de fraîcheurs

S'échinent à cheminer

Au bout de mes doigts

Les rêves incertains

De quelques rêves heureux

Je ressens dans mes cheveux

Le vent de ce passé

Qui noue le temps

Inlassablement

C'est une voie

Rose et douce

À laquelle s'accrochent

Ces pensées éternelles

Qui parfument la vie


 
 
 
 
 
 
Il fait nuit

 

Le petit ours dort

Sage, si sage, avec tes rêves

D'argent et de sable blanc.

La tête sur l’oreiller

Tu regardes dans le noir

Défiler un flots de pensées

Des douces comme l’ouate

Des fraîches, de neige

Des brillantes en étoile

Ascendante.

Et déjà, tu sens cette chaleur

Qui s'approche de ton corps,

Cette caresse sous la soie

Qui t'envahit sans aucun bruit,

L'incandescence de l'instant

Qui pénètre ta nuit

S'enlaçant dans tes bras

Et te retournant tant de fois.

Les lampes sont éteintes

Dans le chalet de bois.

Rêves-tu de cette étreinte ?

Le petit ours dort.


 
 
 
 
 
 
 

Voie d'ivoire

 

Le calme tout autour

La tempête à l'intérieur

Les vagues de soie blanche

Sur ton corps qui tangue

Et tangue encore

Ton cœur qui bat si fort

Glisse sur le silence

Et glisse en douceur

Ce soir la soie encore

T'enveloppe contre mon corps

Le blanc le blanc si fort

M'imprègne de ton odeur

Ce parfum de ton corps

Retrace ce décor

Tu mords tu mords tes lèvres

Brisant la nuit et son silence

Brisant le temps de cette danse

Des vagues de soie blanche

Sur mon corps qui tangue

Et tangue encore
 
 
 
 
 
 
 

Espoir de soleil

 

L'espace d'un instant entre nous

La respiration coupée en l'absence de mots

Ton corps glissant sur la rampe blanche

Mon corps s'enivrant de tant de transparence

Le jour s'étire d'une lumière douce

Sa chaleur fragile s'allonge

Et le temps s’évade

Sans l'ombre d'un doute

C'est le désir du désir

Qui s'éprouve le long de ta silhouette

C'est un fauve qui nous déchire

Marquant nos âmes de ses griffes ardentes

Emprisonnant nos cœurs d'ardeurs troublantes

L'attente est là attachante

Nos ombres s'enlacent dans chaque seconde

Et se déplacent dans chaque coin

Chaque recoin de ce lit immense

Nos ombres sont vagabondes

Elles dessinent des paysages en nous

Elles imaginent des flots de soie

Elles s'ingénient à se perdre

Et se retrouver intensément

Éternellement dans chaque instant

 

Nos yeux se ferment

La lumière est intense

On se laisse faire

Brûlant à la folie

Dans ce jour qui commence
 
 
 
 
 
 
 

Nuit cachée

 

Furieuse envie par un jour de pluie

Tapent au carreau les désirs de la nuit

Le long de ta peau

L'un après l'autre

Jusqu'au bout de mes lèvres

L'instant est ce génie

Qui torture le rêve

Et m'éblouit au coin du lit

D'un seul sourire

Le jour s'élève

Rendant séduisantes

Les ombres dansantes

Les habits parsemés par le temps

Offrent au décor les courbes

De nos corps

Ce sont ces ailes sombres

Qui voltigent en nombre

Entre chacun de nos traits

En oubliant le respect

Ce sont ces draps de satin

Leur terrible flot incertain

Et cette écume blanche

Qui s'épand avant de reprendre

Un nouveau chavirement

Ce sont ces silences

Comme des cris intenses

Aux creux de nos anches

Cette nage infinie

Dans l'apesanteur de nos cœurs

Furieuse envie par un jour de pluie

La braise nous emmène
 

Dans son feu impitoyablement doux
 
 
 
 
 
 
 

Au petit jour

 

Tartine de miel

A l'aube naissante

Tartine de miel

Dégoulinante

Le pain qui grésille

A l'aube enivrante

Le pain qui grésille

L'heure est évidente

Un parfum de sucre

A l'aube affolante

Un parfum de sucre

La langue pendante

Tartine de miel

J'avale le ciel
 
 
 
 
 
 
 

La maison sous le drap

 

Doucement dans le silence

Il pleut à l'évidence

C'est une lente danse

Des ombres chatoyantes

J'adore

La vie est éclatante

Majestueuse et dense

C'est un ciel en substance

Qui caresse mon regard

J'adore

Dans l'abîme intérieur

D'un simple battement de cœur

C'est une nuance de couleurs

Qui diffuse le bonheur

J'adore

Et au profond des yeux

S'abandonne la lumière

C'est un sourire douceur

Dans le contre-jour de l'amour

J'adore

Dans les étincelles de l'instant

Le désir d'une toiture

Drapée autour de nos corps

Se distille dans nos êtres

J'adore

Cette maison sous le drap

où nous habitons


 
 
 
 
 
 
 

Depuis bien longtemps déjà

 

C'est un souffle lent qui court

Le long de mon corps

C'est un vent léger qui souffle

Au bord de la mer

C'est un souvenir toujours

Un autre décor

C'est ce brin d'amour qui vire

Au bord de nos yeux

Il n'y a rien de commun

Rien d'autre que nos mains

Il n'y a rien que l'absence

Des limites de ce lit

C'est un flot de mots illusoires

Au bout de nos lèvres

C'est l'illusion que le haut

Qui glisse sous tes bas

C'est une longue pluie d'hiver

Qui coule sur tes seins

C'est un frisson de neige fraîche

Le long de tes reins

Depuis bien longtemps déjà

Je vis dans tes bras


 
 
 
 
 
 
 

Au pied des monts

 

D'un sommet à l'autre

Les neiges éternelles

Pointent vers le ciel

La caresse du vent ?

Un instant au levant

Lorsque le temps

Devient en même temps

Fraîcheur et brûlure

Qu'il se mêle à l'azur

Il redessine les monts

En quelques clairs-obscurs

La caresse du jour ?

Je ne sais si mon regard

Dévore déjà leurs formes

Où s'il les tend inconscient

Alors que ma bouche les absorbe

Au pied du lit innocents

 


 
 
 
 
 
 
 

Passé le pont

 

Le jour s'ouvre

Et se retourne un instant souriant

Le temps déjà comprend

C'est un matin d'automne

Clair comme les prières

Il franchit la rivière

Sa lumière dans cette clairière

Oublie le chant du vent changeant

 

Le jour s'ouvre

Et s'écoule l'eau de bas en haut

Le temps est déjà chaud

C'est un matin d'automne

Où se rassurent les murmures

Sûrs dans ce bleu azur

Une main se tend lentement

S'oublie le chant du temps changeant

 

Le jour s'ouvre

Et vient se blottir dans les abîmes

Le temps déjà s'illumine

C'est un matin d'automne

Où le silence puissant danse

D'une innocence franche

Il est temps de franchir

Ce pont de bois du passé

Blanc sensible

© 2020 par LJB.

 Créé avec Wix.com

bottom of page