
Verre de rage
Acharné, décharné,
Aucune force, rien que la rage,
Je ne peux me souvenir de l'orage.
Est-ce une émeute dans ma tête
Ou simplement une tempête
Dans un verre d'eau ?
Je ne sais à quel moment
A commencé le massacre.
Je ne sais à quel instant
Se situe la rupture.
Je ne vois maintenant de la nature
Humaine que le fond du verre.
Est-ce la crue
Ou la sécheresse
Qui font qu'il déborde ?
Je ne peux boire que les déboires
De ce calice jusqu'à la lie.
Je ne peux voir qu'un bout de l'histoire
De cette eau plate et saumâtre.
Impossible de vider ce verre !
Page blanche
Vent serré
Sur la mer les longs sentiers perdus
Tracent les courbes inconnues
Tracent les rondes ingénues
Silences divins
Les doigts déchirent l’espace
Le temps d’un fou rire
Glisse la goutte de parfum
Glisse la seconde sans fin
Les yeux célestes
Illuminent la terre
Entière
Le vent se serre
Pour retenir l’air
Blanche
I
Blanche, blanche
Blanche et rose
Comme une pause
Je relie chaque point
Des bouts des doigts aux bouts de l’âme
Et j’entends battre ce cœur
Rouge candeur
Sous la peau blanche
Blanche, blanche
Blanche et rose
II
D’une note douce
D’une note frêle
D’un instant soudain
Aux parfums matins
La vie se butine
De désirs mutins
L’aube est une danse
L’aube est une transe
Quand la lumière s’inspire
Sur cette peau blanche
Deux mains matin
Dans le blanc de tes mains
Les lignes sans fin
Et de la nuit les parfums
Qui nous lient à demain
Voici le petit jour
Qui s'installe serein
Voici le petit jour
Qui t'appelle
Mon Amour
Danse Pense
La lumière La rivière
Et son flot Et son flux
Qui s'enroule Qui s'écoule
Entre nous
Un hasard Un départ
Petit rire Grand sourire
Frôlement Gentiment
Du matin Dans tes mains
Présent
Est-ce la passion ?
Est-ce un éclat de lumière ?
Le matin réverbère
Sur ta peau les lueurs
Adultères de la nuit
La précieuse nacre
Inspire lentement
Ces instants frénétiques
Ces vagues blanches
Qui oscillent sous ma main
Cet océan qui emporte
Chaque caresse en silence
Est-ce la passion ?
Est-ce le bout de la nuit ?
La matin réverbère
Et ma peau te désire
Le jour s'attarde
Le jour s'attarde dans tes yeux sérieux
Le jour s'attarde et lentement te farde
Je crois que tu l'apprivoises
Le jour retarde dans tes yeux joyeux
Le jour retarde et doucement chaparde
À la nuit quelques sourires
Le temps est de cristal
Il vibre et s'installe
Le temps est ce chemin
Glissant de tes seins
S'abîmant au creux de tes reins
Jusqu'à s’épanouir
À en devenir souvenir
Le jour s'attarde dans tes yeux soyeux
Le jour retarde et joliment nous regarde
Nous apprendre dans les draps de la nuit
Chatte
Chatte parmi les chattes
De sa patte douce
Frôle et puis affole
Le temps caché sous le drap
De soie
Chatte parmi les chattes
Sauvage dans la nuit
S'invite sous le coton
Qu'elle ouate
Délicate
Et souple
D'un souffle
Elle griffe
Et se dresse
Chatte parmi les chattes
D'un bout à l'autre
Mon doigt au bout de ton sein
Lit le grain de ta peau
Le délice du supplice
Du temps qui s'écoule
La lente danse des sens
S'ingénue au fil de tes souffles
A créer les contresens
Des battements de ton cœur
Sous la lumière rasante
Des lampes de chevet
Mon doigt recherche
Cet instant parfait
Où se crée ce monde autre
Cette jouissance imperceptible
D'un bout à l'autre
Le bouton
Je suis un bouton
Le simple bouton d'une lampe de chevet
Parfois un doigt esquisse un mouvement
Et je bascule dans la lumière
Je ressens cet instant où l'électricité
Soudainement pénètre mon corps
Et se glisse en moi
Douce et puissante
Ardente jusqu'à l'instant
Où un doigt m'éteint
Puis me rallume
Je ressens les variation d'intensité
À chaque mouvement
Que crée cette empreinte digitale
Ses ondes fermes
Ses saccades impertinentes
Ses glissements obsédants
Et cette richesse des clairs-obscurs
Je suis un bouton
Qui allume la lumière
Gelle verbe
Ta bouche si docilement
Embrasse ma peau
L'enlace pleinement
Cherchant jusqu'au bout
Le désir en passant
La langue lentement
Sur les rondeurs sans vraiment
Mettre les dents et puis
Attend
Le plaisir simplement
* * *
Silence
L’instant présent
N’est pas encore ici
Maintenant
Et pourtant
Ta bouche si docilement
* * *
Bouche en cœur
Un instant sous la pluie de soleils charmants
À rêver simplement des délices du vent
Un instant sous la pluie m'étourdissant
De tant et tant de baisers légers
Ne sais-tu pas au-dessus de moi
Que ce chemin de croix auquel je crois
N'est que de grâce et de plénitude ?
Ne sais-tu pas toi toute en moi
Qu'il suffit d'une fois pour avoir la foi ?
Alors je laisse le temps et tous tes doigts
Diriger l'instant à la bonne heure
Du printemps à l'aurore et puis encore
Quelques secondes à te ressentir plus fort
Des nuits et des jours il n'y en a pas
Tous sont repartis presqu'oubliés
Un instant sous le pluie des brumes perdues
Je suis allongé entre tes bras
À compter les étoiles qui brillent en toi
À saisir l’infini même s'il n'est pas
Le cœur léger et le corps lourd
Je rêve du temps qui est présent
Un instant sous le pluie durant des siècles
Je retiens ta vie entre mes doigts
Et quelques secondes d'amours en plus
Sur ce lit froid où l'on se réchauffe
À l'angle du temps est notre voie
Dans chaque instant si on en fait le choix
Du bout des instants au bout de tes seins
Si délicatement quand on ne fait rien
Les étaux de la vie se déferont
Un instant sous la pluie à l'abri des cailloux
Dans les éclairs et l'orage, les cauchemars et les fantômes
Un seul regard dans le noir un seul
Pour briser tous les désespoirs
Les silences et les absences
Je pose mon cœur dans ta bouche
Il se console de tes paroles.
Là la vie
Là ! Elle s'envola
À petits pas
Là ! Elle s'envola
Dans mes bras
C'était un jour
Lent comme l'amour
C'était un jour
Où la rivière
Devenait lumière
Là ! Elle s'envola
À petits pas
Là ! Elle s'envola
Dans mes bras
C'était un rien
À petit temps
C'était un rien
Où chaque instant
En devenait grand
Là ! Elle s'envola
À petits pas
Là ! Elle s'envola
Dans mes bras
C'était un coin
À petit tour
C'était un coin
Où chaque bouffée
Remplissait le vide
Là ! Elle s'envola
À petits pas
Là ! Elle s'envola
Dans mes bras
C'était une aile
À petite elle
C'était une aile
Où chaque nuit
Rassemblait ma vie
Et maintenant
Il pleut !
Découverte
Un instant au bas du lit trop petit
Conquis dans un rideau de cheveux
Un sourire embrassant
Un regard lumineux
Une main fraîche
Un sein galbé
Une caresse
Et tout ce silence
Qui esquisse
Des mouvements
Lents
Si lent
Que l'amour est
Éternité
Blanche colombe
Folie
Sous l'arche blanche
Ouverte à tous les vents
Un désir amant
Luttant contre le temps
Effrayant de vitesse
Un plongeon inconscient
Dans le bleu des yeux
Impatients épris
De liberté
Et l'envol
C’est
C'est une bulle
Une simple bulle
Tel un morceau de lune
Au petit matin
C'est une bulle
Qui en moi déambule
Tel un rayon de soleil
C'est une bulle
La tête à l'envers
Le cœur à l'endroit
Où se terre l'amour
C'est une bulle
Une pensée en des vers
Et l'âme à l'étroit
Dans l'infini du ciel
Et moi
Je pose l'émoi
Du bout de mes doigts
Afin qu'elle n'explose pas
Blottie dans mes bras
Cachés sous ce drap
De soi
Infinitif
Se laisser caresser
Profiter et rêver
Se laisser caresser
Imaginer et créer
Sourire de désir
Et laisser venir
Se laisser caresser
Recevoir et donner
Se laisser caresser
Permettre et transmettre
Le plaisir à venir
Se laisser caresser
Dévêtir retenir
Se laisser caresser
Et jouir de l'aventure
D'une infinie chevelure
Le mercredi de Noël
Le désir dans les brumes de décembre
S'éveille alors que s'endort le jour
La vitre s'embue doucement
Laissant le temps être gagné
Par la lenteur de la chaleur
Quelques gouttes de pluie frappent
A la porte et appellent le temps
A enlacer les ombres des corps
Déjà s'esquissent quelques courbes
D'un gris tendre dans la nuit noire
Plus rien que le présent
Plus fort que chaque instant
Plus qu'un seul battement
Pour retenir des sentiments
Le désir dans les brumes de décembre
Nuit nue
Dans la nuit nue,
la femme de mes rêves
est venue ingénue
Courir sur la grève.
Ma vie fixe se désaxe.
Se changent nos peurs.
S'échangent nos cœurs.
S'emmêle l’écume de l'eau
Sur nos frissons de peau
Aux frémissements de temps
Dans les sanglots des rouleaux.
S'ensevelissent les étoiles
Dans les rapides de vide
Traversés par la soie de nos doigts.
Se subliment les caresses timides
Sur la berge fraîche et humide
Recouverte d'une mousse douce.
Se dispersent les tempêtes
Amorcées du bout des lèvres
Sur les horizons qui rougissent.
Un instant s'efface
Entre les perles tendres.
Le froid nous recouvre.
La nuit nous retient.
Dans la brume au loin,
La lune blanche
Chavire...
Dans la nuit nue,
Elle quitte mes rêves
D'un soupir ingénue
Et fuit sur la grève.
Ma vie se mixe sur son axe.
Se rangent nos peurs
Dans l'étrange de nos cœurs.
Seuls sous le saule
Seuls sous le saule solitaire
Sous l'étrange cage de branchage
La lumière filtre de tes yeux
Et danse autour de moi lente
Je rêve
Aucune parole même folle
Juste la caresse charmante
Du temps qui invente
Du bout de chaque seconde
Les ondes transparentes
Qui se dispersent latentes
Entre nos mondes suspendus
Aux fils de chaque branche
Et dansent autour de moi lentes
Je rêve
Sous l'étrange cage de branchage
Seuls sous le saule solitaire
Une étoile
Le jour se voile
Sous la carapace de métal.
Se glissent quelques sourires
Dans cet orage de désir.
Le ciel est là sur ma peau
Pâle et divinement beau.
Dans l'air s'esquissent
Quelques mouvements complices.
Se chuchotent les caresses
Dans l'étroitesse de l'espace.
Le chant du vent déjà
Dessinent quelques courbes
Retraçant ici et là
Le chemin d'anciens pas.
Dans le noir se dégrafent
Les illusions du soir
Capturées sous quelques phares
Descendant vers la vallée.
Enveloppés dans le noir,
Déshabillés par les ombres,
Je sombre.
Je sombre dans l'instant.
Je sombre dans la seconde.
Je sombre alors
Qu'elle m'inonde
De tant de contes et de facondes
De ses doigts invisibles.
La nuit s'étend à la ronde.
La pluie danse
Et s'étale sans bruit
Sur la robe de cristal.
Le silence m'envahit
Et je la laisse faire.
Je crois en notre bonne étoile.
Chant de l'instant
Une fleur tendre
Près d'un buisson ardent
Mon regard s'y perd
Ton regard ne saurait me taire
Est-ce le feu ?
Est-ce juste un jeu ?
Doucement au bout de mes doigts
Je ressens déjà ce parfum
Suave et doux à la fois
Qui attire
Et mes yeux et mes lèvres
Cette fleur tendre
Puissamment
Éveille en toi
Ce désir
De l'instant
Le long de l’écorce
Avec la tendresse de l’instant de désir
Le long de l’écorce la chaleur peut se découvrir
Une vague de douceur monte et descend
Au rythme lent du plaisir
Avec la tendresse de l’instant de désir
Le long de l’écorce la chaleur peut s’entretenir
Une vague incandescente m’envahit
Au rythme fou de l’envie
La lumière attend
La lumière se fend
La lumière s’étend
Mon corps se brise sur la vague
Ivre
Mon corps se brise sans entrave
Libre
Pourtant mes chaînes
Violemment m’entraînent
Vers le fond dément
Des pensées cachées
Avec la tendresse de l’instant de plaisir
Le long de l’écorce la chaleur doit se contenir
Une vague de douceur s’estompe
Au rythme lent du désir
Lucie et la nuit
C'est une rencontre au pied d'une étoile
Dans sa chevelure est un grain de sable
Au bout de ses doigts la simple lumière
Trace un destin au cœur de la pierre
C'est une rencontre où se lève le voile
En quelques mots écrits dans le sable
En lettres d'écume et puis de lumière
Sous cette lune au cœur de pierre
C'est une rencontre quand la vie s'étoile
En s'allongeant sur la page de sable
Gravant la nuit d'un trait de lumière
Son cœur battant loin de la pierre
C'est une rencontre où s'enfuit la nuit
Lampe de chevet
Noire est la nuit
Blanche est la courbe
Dans la lumière naissante
Le désir s'inspire
Quand le temps respire
Dans la lumière rasante
D'un souffle sur la peau
Nait l'impatience présente
D'une lumière affolante
Un appui sur le bouton
Sans la moindre raison
Sous la lumière indécente
S'allume la lampe blanche
S'allume l'envie franche
D'une lumière incandescente
Un rêve ce jour
Un mot dans le lointain
Sur le flanc de la montagne
Se devinent les silhouettes
Des instants prochains
Dans les profondeurs d'un regard
Le ciel s'ourle de bleus harmonieux
Et de blancs silencieux
Quelques notes de fraîcheurs
S'échinent à cheminer
Au bout de mes doigts
Les rêves incertains
De quelques rêves heureux
Je ressens dans mes cheveux
Le vent de ce passé
Qui noue le temps
Inlassablement
C'est une voie
Rose et douce
À laquelle s'accrochent
Ces pensées éternelles
Qui parfument la vie
Il fait nuit
Le petit ours dort
Sage, si sage, avec tes rêves
D'argent et de sable blanc.
La tête sur l’oreiller
Tu regardes dans le noir
Défiler un flots de pensées
Des douces comme l’ouate
Des fraîches, de neige
Des brillantes en étoile
Ascendante.
Et déjà, tu sens cette chaleur
Qui s'approche de ton corps,
Cette caresse sous la soie
Qui t'envahit sans aucun bruit,
L'incandescence de l'instant
Qui pénètre ta nuit
S'enlaçant dans tes bras
Et te retournant tant de fois.
Les lampes sont éteintes
Dans le chalet de bois.
Rêves-tu de cette étreinte ?
Le petit ours dort.
Voie d'ivoire
Le calme tout autour
La tempête à l'intérieur
Les vagues de soie blanche
Sur ton corps qui tangue
Et tangue encore
Ton cœur qui bat si fort
Glisse sur le silence
Et glisse en douceur
Ce soir la soie encore
T'enveloppe contre mon corps
Le blanc le blanc si fort
M'imprègne de ton odeur
Ce parfum de ton corps
Retrace ce décor
Tu mords tu mords tes lèvres
Brisant la nuit et son silence
Brisant le temps de cette danse
Des vagues de soie blanche
Sur mon corps qui tangue
Et tangue encore
Espoir de soleil
L'espace d'un instant entre nous
La respiration coupée en l'absence de mots
Ton corps glissant sur la rampe blanche
Mon corps s'enivrant de tant de transparence
Le jour s'étire d'une lumière douce
Sa chaleur fragile s'allonge
Et le temps s’évade
Sans l'ombre d'un doute
C'est le désir du désir
Qui s'éprouve le long de ta silhouette
C'est un fauve qui nous déchire
Marquant nos âmes de ses griffes ardentes
Emprisonnant nos cœurs d'ardeurs troublantes
L'attente est là attachante
Nos ombres s'enlacent dans chaque seconde
Et se déplacent dans chaque coin
Chaque recoin de ce lit immense
Nos ombres sont vagabondes
Elles dessinent des paysages en nous
Elles imaginent des flots de soie
Elles s'ingénient à se perdre
Et se retrouver intensément
Éternellement dans chaque instant
Nos yeux se ferment
La lumière est intense
On se laisse faire
Brûlant à la folie
Dans ce jour qui commence
Nuit cachée
Furieuse envie par un jour de pluie
Tapent au carreau les désirs de la nuit
Le long de ta peau
L'un après l'autre
Jusqu'au bout de mes lèvres
L'instant est ce génie
Qui torture le rêve
Et m'éblouit au coin du lit
D'un seul sourire
Le jour s'élève
Rendant séduisantes
Les ombres dansantes
Les habits parsemés par le temps
Offrent au décor les courbes
De nos corps
Ce sont ces ailes sombres
Qui voltigent en nombre
Entre chacun de nos traits
En oubliant le respect
Ce sont ces draps de satin
Leur terrible flot incertain
Et cette écume blanche
Qui s'épand avant de reprendre
Un nouveau chavirement
Ce sont ces silences
Comme des cris intenses
Aux creux de nos anches
Cette nage infinie
Dans l'apesanteur de nos cœurs
Furieuse envie par un jour de pluie
La braise nous emmène
Dans son feu impitoyablement doux
Au petit jour
Tartine de miel
A l'aube naissante
Tartine de miel
Dégoulinante
Le pain qui grésille
A l'aube enivrante
Le pain qui grésille
L'heure est évidente
Un parfum de sucre
A l'aube affolante
Un parfum de sucre
La langue pendante
Tartine de miel
J'avale le ciel
La maison sous le drap
Doucement dans le silence
Il pleut à l'évidence
C'est une lente danse
Des ombres chatoyantes
J'adore
La vie est éclatante
Majestueuse et dense
C'est un ciel en substance
Qui caresse mon regard
J'adore
Dans l'abîme intérieur
D'un simple battement de cœur
C'est une nuance de couleurs
Qui diffuse le bonheur
J'adore
Et au profond des yeux
S'abandonne la lumière
C'est un sourire douceur
Dans le contre-jour de l'amour
J'adore
Dans les étincelles de l'instant
Le désir d'une toiture
Drapée autour de nos corps
Se distille dans nos êtres
J'adore
Cette maison sous le drap
où nous habitons
Depuis bien longtemps déjà
C'est un souffle lent qui court
Le long de mon corps
C'est un vent léger qui souffle
Au bord de la mer
C'est un souvenir toujours
Un autre décor
C'est ce brin d'amour qui vire
Au bord de nos yeux
Il n'y a rien de commun
Rien d'autre que nos mains
Il n'y a rien que l'absence
Des limites de ce lit
C'est un flot de mots illusoires
Au bout de nos lèvres
C'est l'illusion que le haut
Qui glisse sous tes bas
C'est une longue pluie d'hiver
Qui coule sur tes seins
C'est un frisson de neige fraîche
Le long de tes reins
Depuis bien longtemps déjà
Je vis dans tes bras
Au pied des monts
D'un sommet à l'autre
Les neiges éternelles
Pointent vers le ciel
La caresse du vent ?
Un instant au levant
Lorsque le temps
Devient en même temps
Fraîcheur et brûlure
Qu'il se mêle à l'azur
Il redessine les monts
En quelques clairs-obscurs
La caresse du jour ?
Je ne sais si mon regard
Dévore déjà leurs formes
Où s'il les tend inconscient
Alors que ma bouche les absorbe
Au pied du lit innocents
Passé le pont
Le jour s'ouvre
Et se retourne un instant souriant
Le temps déjà comprend
C'est un matin d'automne
Clair comme les prières
Il franchit la rivière
Sa lumière dans cette clairière
Oublie le chant du vent changeant
Le jour s'ouvre
Et s'écoule l'eau de bas en haut
Le temps est déjà chaud
C'est un matin d'automne
Où se rassurent les murmures
Sûrs dans ce bleu azur
Une main se tend lentement
S'oublie le chant du temps changeant
Le jour s'ouvre
Et vient se blottir dans les abîmes
Le temps déjà s'illumine
C'est un matin d'automne
Où le silence puissant danse
D'une innocence franche
Il est temps de franchir
Ce pont de bois du passé