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Il n’y a plus ni ciel ni terre

rien que la neige

qui tombe sans fin

 

Hashin KAJIWARA


 

 

Mots d'hier

 

Les mots étaient

ces étincelles

que je dérobais

à tes yeux

à chaque instant

heureux

à chaque instant

tout court

Le chemin de retour

 

Je tenais à toi
je tenais à nous
mais je ne sais retenir
qu'un passé fou
j'étais si fragile
j'étais si docile
que je n'ai vu le temps
fuir lentement
alors dans mes mains
il ne reste rien
que du temps perdu
rien d'absolument
certain
je me demande
s'il vint

 

Au bord du temps

 

Au bord du temps
un simple passant
regardant le temps
qui l'aime et ment

 


 

 





 

 

Déraisonner

 

Mon Dieu
n'est qu'un hasard
sur le départ

Je ne sais que dire
même quand je le prie
de ne pas partir

Sur ce chemin

des monts

 

 

Les petits riens

 

Le jour la nuit
plus rien ici
le divan soupire
la chambre se terre
plus de rires
de sourires
plus de mains
ni de lendemains
juste un souvenir
et le mal

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre hier et demain

 

Aujourd'hui

hait demain

c'est un jour de perdu

c'est un jour en partance

pour n'importe quelle

autre danse

où hier se perd

à l'évidence

 

 

Bouche à bouche

 

J'ai tourné

sept fois ma langue

dans ta bouche

et je ne sais pas

 

quelle est la vérité

 

 

 

 

 

 

Le temps d'un battement de cils

 

"Le temps d'un battement de cils" 

j'ai rêvé des jours

j'ai rêvé des nuits

j'ai rêvé toujours

j'ai rêvé encore

et puis je suis mort

 

La réalité n'a pas de corps

 

 

Ainsi fond

 

J'ai fermé la chambre

pour que ton fantôme

y reste

et qu'il n'erre pas

dans ma tête

 

J'ai ouvert la salle de bains

pour que la pluie emporte

ce qu'il restait de rêve

et qu'il n'y ait dans le siphon

que le chemin

de nos cheveux

Si peu

 

Rien à faire
rien à dire
rien à écrire
rien du tout
et moins que rien

pourtant
j’ouvre les bras


rien

 

 

La chaise

 

La chaise est vide

elle n'a pas de regards

elle n'a pas de sourires

ni même de bras

pour accueillir

 

personne

 

 

Avant la nuit

 

À côté

le divan

nu comme avant

sans aucun sentiment

autre que le temps

passé

 

 

Taire

 

je ne voudrais

plus penser

je voudrais

juste taire

toutes ces pensées

toutes ces douleurs

que tu as abandonnées

au fond de moi

Dernière balade

 

La lumière est passée

la lumière a fléchi

un lundi en soirée

je l'ai regardée

je l'ai observée

et elle s'est éteinte

comme si elle n'avait

jamais existé

 

 

Instantané

 

Un instant

juste un instant

un instant faux

juste comme il faut

pour faire mal

tant d'instants

damnés

 

 

Pas de pain

 

La télé est allumée

elle n'a rien à dire

personne pour écouter

ni ses mots vains

ni les miens

 

 

À quelques centimètres du paradis

 

Un souvenir

furtif

quelques gouttes d'eau

sur la peau nue

quelques secondes

bienvenues

Et puis

...

 

 

Unique promesse

 

Loin

si loin

trop loin

oubliée

 

couché

à tes côtés

 

et alors ?

 

 

Beauté divine

 

Le plus beau

de toute la fac

toujours beau

assurément

et pourtant

 

le désir

est absent

 

 

Pierre seule

 

Pierre après pierre

le ciel défile

sans même penser

à s'arrêter

 

pourquoi

s'arrêterait-il

d'ailleurs ?

 

 

Mot juste

 

Juste un mot

même pas gros

juste un mot

même pas deux

rien qu'un mot

à bientôt

 

rien

 

 

Brûlure

 

De feu

de braise

de paille

et de temps

 

tu brûles

et t'évapores

de mon corps

 

toujours

 

 

Folle flamme

 

Lorsque l'on se tait

que le temps ne dit rien

que les mots même

ne valent plus la peine

qu'on les dise

le silence nous prend

et doucement éteint

cette flamme

qui nous donnait

l'envie de parler

l'envie de dire

je t'aime

Promenade

 

La queue en l'air

le sourire aux lèvres

il tourne

aboie

autour de toi

et moi je crois

que tu es là

 

 

Il pleuvait

 

Carco était là

dans les pages jaunies

il racontait

ce merveilleux instant

de lui

de pluie

et je l'ai cru

 

 

Un bon moment

 

C'était

un soir

ou bien un matin

je ne me souviens

plus très bien

c'était

un de ces moments

que l'on attend

et qui ne vient

pas vraiment

c'est si lointain

c'était

 

 

Pauvre connard

 

La poésie

a des chemins incertains

je te l'écris

tu ne la lis pas

et c'est ainsi

que les mots se noient

je n'entends

qu'une voix

hurlant

 

 

Il pleut

 

Pourquoi ce verbe

se conjugue-t-il si mal ?

 

Je ne le sais pas

tu ne le sais pas

il pleut

si peu

 

Peut-être

est-ce pour cela ?

 

 

Couché

 

Il est là

à côté de moi

il tire la langue

et ne sourit pas

 

comme toi

mais lui

c'est un chien

 

 

Restes de vie

 

Au fond de ma tête

rien

images

sons

odeurs

rien

J'aimerais bien

me souvenir

 

Peut-être

est-ce mieux ainsi ?

 

Tout m'oublie

 

 

Ciel !

 

Le ciel en haut

le ciel en bas

et mon cœur

entre les deux

qui s'éparpille

de bleus

 

 

D'yeux

 

À la fenêtre

la lumière

bleue comme le ciel

noire comme la nuit

et mon regard

qui se perd

 

Après la pluie

 

Après la pluie

le mauvais temps

 

Qui comprend ?

 

 

Autre crépuscule

 

Le soleil est d'un rouge profond

il rend le nuage plus noir

quand il rencontre

la montagne

 

Que deviendra-t-elle

quand la lumière l'aura totalement

éteinte ?

 

 

Elle m’aime

 

Haïr

le temps

plus longtemps

encore

que la mort

et

encore

 

 

Un oiseau

 

Un oiseau

sur la branche

un oiseau roux

planté comme un clou

un oiseau roux

qui d’un coup

de vent

tourbillonne

et s’envole

jusqu’au sol

 

un oiseau doux

d’amour

Demain

 

La main

est tendue

vers le vide

 

Elle attend

une autre main

 

Deux mains ?

 

 

Radio

 

Enchaîner

Wrecked

et

Ton invitation

 

le squelette

de notre amour

part

en poussière

 

 

Regard

 

Dans ses yeux

le feu

et dans mon cœur

la brûlure

 

 

Défilé

 

Du bleu

pour te sertir

un appel au désir

un sourire

 

et le noir

 

 

Au coin du jour

 

Ton nez pointe

au-dessus d’un sourire

au-dessous d’un regard

mutin

pétillant

 

je rêve

Sidérant

des mots

sans la moindre

douceur

rien que des mots

sans le moindre

sens

et

 

rien

que le vide

sidéral

 

 

Silent call

 

ce matin

j’ai entendu

une musique

j’ai vibré

je l’ai partagée

avec toi

 

enfin

presque

 

« without you »

 

 

 

Noël

 

Noël

en janvier

 

difficile

de croire

au Père Noël

 

Léonie

 

Regard

bleu acier

sourire

rieur

 

aucun mot à dire

pour émerveiller

 

 

Un petit peu

 

Un petit rien

un petit brin

d'herbe

d'herbe folle

d'herbe verte

qui incline

qui incline la tête

qui incline le temps

celui qui passe

celui qui reste

un peu

un peu fou

un peu nous

 

 

Notre cabane

 

Un refuge du passé

à la porte grande ouverte

sur le bonheur

sur le désir

d'un peu plus se retrouver

et celui de s'aimer

 

ce refuge du passé

à la porte aujourd'hui

fermée

à clé

 

 

Tant de voyages

 

J'ai voyagé

d'ici à là-bas

la tête en l'air

la tête en bas

j'étais si bien

dans tes bras

que j'ai voyagé

en restant là

sans toi

 

 

Sans un mot

 

Mot à mot

à la dérive

un par un

et sans surprise

se noient dans l'air

dans l'air du temps

dans ton regard absent

comme si chacun

n'était

qu'inexistant

 

 

Rien de fou

 

Écrire le rien

est-ce tout

ce qu'il reste

de nous

Écrire le tout

est ce tout

qu'il me reste

du rien de nous

est-ce fou ?

 

Brûmes

 

Immobile

le cœur battant

j'attends que le temps

soit surprenant

et là

je n'entends

que mon cœur battant

faiblement

 

dans le brouillard

le ciel est parti

 

 

Lumière du soir

 

Les volets sont ouverts

le lit est vide

la chambre est froide

les oreillers n'ont plus bougé

depuis bien longtemps

le temps s'est arrêté

seule

la poussière

a eu raison

 

 

Chaque soir

 

La machine commence

à souffler

la nuit arrive

il ne reste à mes côtés

que le temps

qui s'éteint en silence

je peux fermer les yeux

rien ne va arriver

rien à attendre

Fin

 

Petite musique

de la nuit

je laisse les mots

perdre le pas

sur moi

 

 

Galette

 

Aujourd’hui

j’ai trouvé la fève

seul

face à ma galette

 

je suis le roi

 

de quoi ?

 

 

Hallali

 

Je ne sais

pourquoi

ou pourquoi pas

les choses sont

ce qu'elles sont

ou ce qu'elles ne sont pas

 

ha la la

ça marche

ou ne marche pas

 

c'est comme

tu le vois

 

 

Matin de givre

 

L'amour colle aux carreaux

et s'effrite

sous ma main

en mille cristaux

qui s'écouleront

bientôt

 

 

À tâtons

 

Mes doigts

se perdent sous les draps

cherchant ce corps

qui n'est plus là

 

ne trouvant

que le froid

de toi

 

 

Passé décomposé

 

Novembre s'étiole

je n'ai pas su lire

les mots de la mort

ce sont ceux que je respire

et peut-être

que j'inspire

 

Le froid

me pénètre

 

 

Au temps

 

Le temps passe

le temps passe

il trépasse

et s'oublie

un frisson parfois

me traverse

et m'embrasse

et puis

 

le temps passe

 

 

Nous

 

Elle court

à l'extérieur

tournant autour

de nous

elle court

toujours et encore

dans cette cour

où nous

ne sommes plus

 

 

Ours

 

Planté

quelque part

je ne sais où

je ne sais comment

comme un présent

qui n'en est pas un

un cadeau passé

un tout petit rien

que rien ne retient

sauf peut-être

une idée

 

 

Quand sonne le glas

 

L'empreinte du passé

hante les murs

restent dessinés

quelques fantômes

restent imprimés

quelques automnes

et toi

et moi

dans les bras

des draps

 

 

Tous ces petits riens

 

Les riens

de novembre

s'atténuent

dans janvier

la nouvelle année

a apporté

encore plus

de silences

 

Que rêves

On rêve des jours

des nuits à venir

et quand elles viennent

la vie les dissipe

 

alors

on ferme les yeux

 

 

Sans un regard

 

Regarder derrière soi

et voir que les pas

ne sont pas

 

regarder devant soi

et voir qu’aucun bras

ne sont dans mes bras

 

 

jour est nuit

 

Aux désirs de la nuit

succède le jour

et cette lumière

trouble

dont le bleu s’enfuit

 

 

Presque

 

Un matin

de brouillard

le ciel n'est pas

si loin

je l'entendrais

presque

 

 

Blues in ZZ

 

Quelques idées noires

sortent de la grange

cinquante ans

après

la vibration

reste la même

au fond

 

 

Petit matin

 

Sol givré

terre dure

le ciel est blanc

comme vacant

le temps s’écrase

simplement

en s’oubliant

 

au loin

le soleil voudrait

se lever

 

 

Vermeer

 

C’est dans le détail

que se cache la qualité

le nombre importe peu

un peu comme les sentiments

 

 

D’un chemin de neige

 

Cristaux

étincelants

offerts

au regard

simple du passant

 

de tes yeux

la lumière

me transperce

 

 

Grisaille

 

Avec le temps

le ciel se dissout

de toute  la pluie

ne restent que les pleurs

secs

 

 

Coups

 

Tout en haut

du dernier instant

j'attrape un sourire

en coup de vent

et un mot

en coup de poing

 

à bientôt

 

 

À temps ?

 

Du temps

du temps

tout autant

que de mots

de trop

et pas assez

pas assez de toi

 

ou peut-être

trop en moi

Comment ça va ?

 

La question est posée

la réponse sans intérêt

autre que celui

de faire semblant

alors

 

un autre blanc

 

 

Heure bleue

 

Les nuits blanches

sur fond noir

promènent les gris

insatisfaisants

des couleurs passées

heureux ?

 

 

Sans conscience

 

L'élégance du temps

est de savoir passer

sans jamais retenir

ce qui s'est passé

je sais que tu sais

ce que c'est

quand tes mots effacés

n'ont plus aucun son

et ne sont plus

ce qu'ils sont

 

 

Peine ombre

 

À l'ombre des mots

naît le silence

tu n'en as pas conscience

du moins c'est ce que

tu ne dis pas

à l'ombre des mots

il n'y a que toi

et toute ton absence

 

 

Les yeux clos

 

Tes petits seins

volent

flottent

virevoltent

gigotent

au bout de mes mains

je rêve

bien

 

 

Le lit vide

 

Calme

sans aucun bruit

sans aucun pli

rien que le silence

d'un battement de cœur

éteint

par le temps

calme

le lit est vide

me blessant livide

 

 

Coups et...

 

Est-ce la chance ?

est-ce autre chose ?

que dois-je me dire ?

est-ce la raison ?

est-ce le pire ?

 

la solitude

m'emmène

m'entraîne

 

 

Fuite en arrière

 

La nuit

respire

le bruit

inspire

la mort

expire

encore

 

alors

elle fuit

 

 

Maux

 

Aujourd'hui

s'écrit

comme hier

comme demain

aussi

je ne sais que faire

hors d'étaler sur terre

mes propres mots

 

 

Où ?

 

Quelque part

se cache le soleil

quelque part

se cache le chemin

quelque part

se cache le départ

d'un regard en retard

 

 

 

 

D'ailleurs

 

Aux seins

de ton corps

je pris

des deux mains

un chemin perdu

 

 

Ronds et légers

 

Un brin de lumière

dans la lumière du soir

comme un brin de chair

accroché à l’espace

un sourire du temps

d’un inoubliable instant

présent

 

 

Tout en haut des collines

 

Le regard dans le vide

attrapant la douceur

d’une chaude pâleur

attrapant la valeur

de ce qui cache un cœur

 

tout en haut des collines

je n’étais que vain cœur

 

 

Nouveau départ ?

 

La route tourne

et tourne

encore et encore

suis-je seul

dans cette petite mort ?

 

la route tourne

et m'écrase

 

 

Sonnerie

 

J'attends

ce son

qui ne vient pas

qui vient des fois

mais ce n'est pas

le bon

 

quelle connerie !

 

 

     Poppy  JSW

 

Rose pâle

je me souviens

de ces petits riens

qui sont tiens

 

j'aimerais fixer

cette image

rose pâle

baignée de lumière

 

 

Toute

 

« Toute cette lumière

toute cette poussière

toute cette couleur »**

pour ne retenir

que le noir

d'une vie

toute

nue

 

Mis à nu

 

Un pull s'envole

un tee-shirt

des chaussettes

les dessous

mon cœur

mon âme

 

et

le ciel bleu

qui fuit l'espace

 

 

Thiou love me

 

D'un océan pur

au Fier qui court

du tumulte à la douceur

se fraie en moi

une courte histoire

d'amour

 

nous l'avons suivie

d'un pas décalé

 

 

Amour ordinaire

 

J'aime ce matin

froid et glacial

fait de petits riens

qui s'en vont

au coin de la rue

j'aime ce parfum

dans la montée du temps

où rien ne revient

d'autre qu'un instant

j'aime tout ce bien

que jamais je ne retiens

qui jamais ne me retient

 

je t'aime malgré

tous ces vents

 

 

Au retour

 

Dans la pente

la descente

je te suis

tu t'enfuis

est-ce ta main

ou n'est-ce rien

qu'un désir futile

que déroule la sente ?

 

Que sera demain ?

 

 

Même les jours de soleil

 

Tout s'évapore

même moi

je me croyais si fort

que je croyais en toi

je me croyais si fort

que je te voyais en moi

je me croyais si fort

que je ne voyais pas la mort

tout s'évapore

même toi

 

 

Ni oui ni oui

 

De renoncements

en renoncements

on finit par ne plus savoir

dire autre chose que

non

 

 

À la fenêtre

 

De jour en jour

et de nuit en nuit

l'air me pénètre

comme si le ciel

était présent

il pénètre mon être

en s'enfouit dans mon passé

comme autant de peut-être

qui n'auront jamais existé

je me penche à la fenêtre

aucun brin d'herbe n'a poussé

 

 

Accroc

 

Un nuage s'est accroché

au sommet de la montagne

derrière se terre la lumière

illuminant de blanc

sa lente silhouette

il partira sûrement

comme il est venu

ne laissant qu'un sentiment

d'absence dans le ciel

 

 

Bon sens

 

Le poème n'a pas de sens

pas de sens évident

je le retourne pourtant

et le retourne tout le temps

histoire de lui en trouver un

 

mais peut-être n'est-ce

qu'un poème d'amour ?

 

 

D'un coup de vent

 

Le vent souffle

sur les brins d'herbe

de la vie

changeant leurs couleurs

à l'envie

le vent souffle

et puis s'éteint

 

l'amour est parti

J'ai raté une marche

 

Je marche

je marche

je marche encore

croyant que le chemin

me mène quelque part

je marche

et je me perds

un peu plus à chaque pas

je marche

et je te perds

comme se perd le nord

au cœur d'un océan

de chemins

se mélangeant

 

 

Souris

 

Les pieds sur terre

le nez en l'air

le regard vide

et le cœur battant

 

j'attends

que le ciel

sourie

 

 

Croix

 

Tu crois

ce que tu vois

pourtant tout n’est que mensonges

tu crois

que tous les songes

dessinent des vérités

ce ne sont que des chemins

de croix

des chemins de toi

 

 

 

Noir

 

« Plus les moyens sont limités
plus l'expression est forte »***

Y

n’est-ce qu’un point

noir ?

 

 

Étoiles

 

Bleu nuit

le paradis

est artificiel

je me suis perdu

dans les noirs

de son bleu ciel

 

 

De tes yeux fermés

 

Demain sera

de cendres froides

demain sera

rien

que de tes mains

demain sera

de pluie

et ne sera pas

 

 

Poussières

 

De bouts de vent

en bouts de lumière

le temps s’éclaire

en éclats de passé

et se passe

en éclats de nous

 

 

Petits riens

 

Un jour sans

lendemain

le temps passe

et rien

ne se passe

pas un mot

rien

de nouveau

rien

que le temps

qui passe

un jour sans

lendemain

 

 

Comme une horloge

 

Des petits bouts de lumières

reste la nuit

sans étoile

sans nuage

sans ciel même

reste la nuit

qui s'ennuie

sans un bruit

autre que celui du temps

et son tic-tac

dans ma tête

 

 

Amer

 

Je me souviens

d'une mer à traverser

je n'avais pas pied

je n'avais pas la main

je n'avais que mes yeux

brûlés par le sel

des vagues du temps

 

 

À pic

 

Un pied

devant l'autre

le long du chemin

qui se perd

dans ton regard

je crois que j'ai dépassé

la falaise

 

 

Mots pour rien

 

J'écris sans être

j'écris sans savoir

ce que ses mots dans ma tête

expriment

ce que ces mots dans mon corps

impriment

j'écris

elle ne lit rien

 

 

Matutineux

 

Le ciel se lève

dans ses yeux

je n'en vois que la pâleur

je ne perçois rien d'heureux

peut-être est-il trop tôt ?

ou trop tard 

déjà ?

 

 

À perte de vue

 

Tout se mélange

de la boue

des nuages

une étoile

un ciel bleu

une bouffé d'air pur

un sourire

et la nuit

toujours la nuit

sans la moindre pluie

 

 

Infusion d'automne

 

Je ressens encore

la brûlure de l'ortie

elle infuse dans mon corps

comme infuse le thé

dans ces longs verres dorés

où les parfums de la menthe

ont de saveurs épicées

un nuage flottait dans le ciel

comme une goutte de lait

 

 

À l'ombre d'une ombre

 

C'est un chuchotement

une voix dans le vent

une absence dans le temps

à peine

un battement d'elle

 

 

Vertiges

 

Dans les vestiges du passé

traîne une envie dérobée

de ce moment que l'on aurait voulu vivre

et qui nous

 ont échappé

je voudrais les retenir

comme s'ils avaient existé

afin d'oublier les autres

qui continuent de me hanter

 

 

Couper

 

Ou noir

ou blanc

on ne peut diviser

le monde en deux moitiés

sans la moindre nuance

sans lui laisser une chance

 

 

Sens inverses

 

Le bon sens

est-il celui que l'on accepte

ou celui que l'on refuse ?

 

Qu'en pensent

tes sens ?

 

 

Un des sens

 

Tu sautilles

étincelles

crépites

frétilles

caresses

et mouilles

aussi

 

je suis

planté comme un clou

sans le moindre sens

 

 

D'hiver

 

Un papillon

parmi les flocons

blanc comme l'espace

entre nous

j'attends qu'il s'envole

et se pose

sur ma langue

À tire-d'elles

 

J'avais un mot à l'esprit

mais avec ce vague à l'âme

je crois qu'il s'est noyé

en mère

 

 

À peine levée

 

Ce matin

j'ai regardé le ciel

il était comme

absent

sans le moindre

sentiment

aucun nuage

aucune étoile

rien que du blanc

vide de présent

j'ai regardé le ciel

je crois qu'il était parti

de l'autre côté 

de la terre

 

 

Cent doutes

 

Je lis ces mots

posés côte à côte

ils parlent du temps

où je les croyais encore

il parle d'un Dieu

qui sans doute

est mort

ils parlent toujours

même dans ce silence

ils me parlent sans doute

de tous ces doutes

semés en route

 

 

Un peu con

 

Je suis le dernier

je n'ai rien vu arriver

je n'y ai même pas pensé

j'ai sauté à pieds joints

je suis tombé dedans

comme tant d'autres

avant moi

je suis le dernier

ou peut-être le premier ?

 

 

Souvenirs

 

C'est la petite musique

du jour qui s'éteint

les arbres un à un

se noient dans le chagrin

la montagne même

sans un bruit s'en va

il ne reste rien

que la mélancolie du chant

de la journée passée

quand le ciel me réchauffait

encore

un peu

 

 

Adieu

 

D'un sourire

part la lune

sans un mot

sans un regard

une autre étoile

l'attend autre part

assurément unique

elle aussi

 

 

Cache-cache

 

Derrière la nudité

se cache la vérité

c'est ce que je croyais

en la regardant nue

se cachaient aussi

quelques songes

se cachaient encore

quelques mensonges

 

 

Sans fin

 

Je peux tout écrire

je peux tout dire

je peux ne rien retenir

je pourrais même mentir

maintenant que je sais

qu'elle ne veut rien lire

 

 

On croit

 

On croit tout savoir

on croit tout pouvoir

mais quand on regarde bien

cela fait mal

de se mettre le doigt

dans l'œil

 

 

À mort

 

Plus je creuse

moins je me trouve

plus je creuse

moins je la trouve

mais pourquoi

est-ce que je creuse

cette tombe ?

 

 

La bonne

 

Il est tentant d'attendre

le bon instant

le bon moment

la bonne personne

et quand elle arrive

il est bon de croire

que c'est le cas

même si elle ne s'arrête pas

 

 

Grand amour

 

Prends-moi dans tes bras

serre-moi fort

enlace-moi

embrasse-moi

toujours plus fort

même si

tu n'existes pas

Prends

 

 

Bien normal

 

Pourquoi est-il 

beaucoup plus facile

de faire du mal

que de faire du bien ?

 

personne pour me le dire

c'est normal !

 

 

À pendre de ses erreurs

 

Je porte encore

autour du cou

ce collier de mots

que tu m'as offert

pour que j'aille

me faire 

pendre ailleurs

 

 

Arrête

 

J'ai une bonne année

coincée en travers de la gorge

elle est comme cette sardine

d'un vieux port

elle a cette odeur de rance

ce parfum de souffrance

et d'inexistence

 

 

Derniers lests

 

Les ombres pèsent

dans chaque pièce

qu'elles hantent

comme de vieux fantômes

pourquoi ne sont-elles pas

parties avec toi ?

Mauvaise foi

De rien

 

Rien de mieux à faire

que de regarder le temps

qui passe

et de le laisser

me dépasser

jusqu'à ce que je n'ai

plus le temps

pour rien

 

 

Garde À vue

 

Ce sont trois histoires

qui finissent mal

qui finissent bien

selon le point de vue

sauf peut-être la dernière

qui n'a pas existé

de ton point de vue

 

 

Carte à gratter

 

Dans cette histoire aux poils

il fallait gratter pour gagner

je n’avais pas le bon ticket

ni assez à débourser

alors

j’ai pu aller me gratter

ailleurs

 

 

Soirs

 

Ce soir

je penserai au temps

où le soir devait venir

autant que l’espoir

de tenir un autre soir

autant que l’espoir

de tant d’autres au revoir

chaque soir

 

 

Petits bonheurs

 

En regardant

cette joie

cette envie

dans les yeux

de mon chien

je sais pourquoi

je me déteste

 

 

Bouche à bouche

 

Dernier baiser

je ne sais quand

comme un saut dans la mort

sans le moindre ressort

jusqu'à être

asphyxié

 

 

Est-ce croire ?

 

Jusqu'au bout

j'ai cru

en cette construction

plus fragile qu'une bulle

jusqu'au bout j'ai cru

toucher l'invisible

caresser le sensible

en un seul espoir

croire en toi

 

 

Adieu

 

Mon Dieu

qui est le ciel

j'ai lu dans tes yeux

ce vide éternel

qui m'accompagne

depuis trop

longtemps

 

 

D'hivers froids

 

Le ciel est gris

le sol est noir

le froid est là

et nulle main

ni aujourd'hui

ni demain

je crois

que ma lumière flanche

 

 

Jeu

 

Les enfants

donnent des coups

de pied

à la pauvre abeille

qui manque de ressort

elle garde le sourire

nous nous ressemblons

beaucoup dans le fond

je crois

 

 

Doigts dans l'œil

 

Dans le regard de chacun

se croisent les maux

que chacun croit exprimer

sans que l'autre ne les voie

peut-être que l'on a

de trop gros doigts ?

 

 

Comment aller se faire pendre ailleurs ?

 

J'abandonne

les gens

j'abandonne

tout le temps

j'abandonne

tout d'ailleurs

même les restes de nous

qui restent comme une pierre

accrochés à mon cou

 

 

Une de perdue

 

C'était une seconde

une minute

ou bien une journée

cela aurait pu être plus

mais on n'a rien

qu'une unique vie

à perdre

 

 

De toi à moi

 

Il est des choses

qui s'échangent

d'autres qui s'offrent

ou bien se donnent

 

et l'amour ?

 

 

Commentaire

 

Bêtise et misère

sont deux compères

sont deux commères

qui hantent ce qui m'est cher

du haut du ciel

au bas de la terre

bêtise et misère

je sais comment faire

mais pas comment taire

 

Diabète

Les mots tournent

dans ma tête

comme des millions d'abeilles

mais je n'ai comme miel

que cette poésie

sans sel et sans sucre

 

Assise

 

Sans le moindre regard

sans aucun espoir

la sentence est tombée

mon cœur découpé

sur cette pierre froide

où tu étais

assises

 

N'être

 

Minuit

va sonner

bientôt peut-être

je ne voudrais

l'écouter

je voudrais

juste renaître

sans me reconnaître

 

 

Quel con, que passé

 

Plus un souffle

de lumière

rien

qu'un courant d'air

qui passe sans s'arrêter

emportant la poussière

dans un quelconque passé

 

 

à tendre

 

Une nuée de mots

un nuage de poussière

terne et violent

encombre ma tête

en d'uniques maux

je sens le temps

se tendre

 

il fera beau demain

ou un peu plus tard

Mal biaisé

 

Ma poésie

n'est pas belle

elle n'a pas de gros mots

non plus

elle n'a rien pour elle

ou peut-être trop

c'est une question

de point de vue

mais mon regard

est biaisé

bien mal

je ne sais plus

trop

 

 

Mis au coin

 

Dans ce grand labyrinthe

qu’est sa tête

je n’ai pas vu

que je n’étais

qu’un point

parmi d’autres

mis au coin

 

 

Des cendres

 

L'amour est une flamme

douce et brillante

comme une étoile

d'un simple souffle

un battement de cils

une seconde étouffée

et il part en fumée

je me sens

descendre

 

 

De toutes les couleurs

 

Hier

j'ai attrapé

aux yeux du ciel

cet arc multicolore

dont la flèche

m'a transpercé

et m'a laissé seul

dans le noir

 

 

Comme un papillon

 

Dans la nuit

j'ai surpris

une lumière

scintillante

vive et fière

et je me suis laissé

prendre d'un amour

éphémère

par cette

« étoile d'araignée » ✓

 

 

Ciel de passage

 

J'écoutais le vent

j'écoutais la pluie

je prenais le soleil

je suivais les nuages

j'ai cru le ciel

comme s'il était réel

et puis

l'air lui a manqué

il n'est resté ici que la nuit

et son écharpe de brouillard

 

 

Creux et bosses

 

Le temps est chaotique

il monte et il descend

au rythme des tourments

il frappe à la porte

parfois

pour dire qu'il passe

et ne laisse comme traces

que ces creux et ces bosses

dans nos âmes fragiles

 

 

Dans le vent

 

Avancer

reculer

virer à droite

pencher à gauche

et tout cela pour avoir

le sentiment

de faire du sur place

je croyais avoir attrapé

une main

ce n'était qu'un souffle

d'un temps passé

 

 

Cheminement

 

Que reste-t-il

du petit chemin

oublié

dans un coin

de ta tête ?

quelques cailloux

peut-être ?

et d'autres petits riens...

 

 

Qui et pourquoi ?

 

Quelqu’un a vécu cela

sur quelle terre ?

sous quel ciel ?

en quel temps ?

je ne sais pas

je ne sais plus

ce qu’est la vie

 

et toi ?

 

 

En vérité

 

J'avais peur que tu me dises

adieu

mais tu m'as dit

à bientôt

il n'y avait rien

de plus faux

 

 

Gourd

 

Sourd au jour

sourd au temps

sourd à la vie

je prends le temps

de le perdre

si souvent

que je me perds

en moi-même

est-ce que j'aime ?

 

 

Gros tas

 

Au beau milieu de la lumière

un tas de poussière

écrasé au sol

vidé de tout

balayé par le temps

attendant

d'être caché sous le tapis

 

ma poésie ?

 

 

Faites l'amour disait-il

 

Une fleur

accrochée au bout

d'un fusil

qui ne tira aucun coup

et blessa tant de gens

sûrement un souci

 

 

La pluie

 

J'attends la pluie

comme un coin de paradis

quelque goutte ici

le long de mon cou

le long de ma joue

je ferme les yeux

il gèle

 

 

Où sont les abeilles ?

 

Les mots couchés

ne disent rien de plus

que les mots tus

quand on a les oreilles bouchées

et le regard vide

mais j'écris quand même

des poèmes

lancés comme des grains de pollen

dans le désert du temps

 

 

Des jours de nuit

 

Aujourd'hui

suit hier

et rien de plus

 

la pluie s'est éteinte

le feu du regard aussi

 

au fond du ciel

 

tu t'es

 

endormie

 

 

En partance

 

Je pars à l'aventure

du temps

avec pour baluchon

un sac de mots

juste de quoi nourrir

le vide de l'existence

sur ce chemin

qui n'existe plus

 

 

En tout et pour tout

 

Il y a des nuits sans fond v

il y a des pluies sèches

il y a des étoiles noires

il y a des jours sans

et il y avait

nous

 

 

Électrique

 

Je déborde d'une énergie

éolienne

pas un jour sans vent

 

 

33 en 1

 

Il n'y avait pas

33 solutions

il n'y en avait qu'une

j'ai eu du mal

à la compter

et plus encore

à l'accepter

il n'est pas facile

d'être mort

 

 

Terre à taire

 

Il ne reste

du son de ta voix

que ce silence

qui ambiance les jours

et qui tait les nuits

le vide est parfois

assourdissant

 

 

Bonne année

 

Est-ce les vœux

qui rendent vieux

ou simplement mes yeux

qui ont perdu les tiens

au point que les mots

en perdent leur sens

en perdent l'essence

qui les rendait bons

 

 

Idées noires

 

L'obscurité a cette facilité

à rendre invisibles

les choses sensibles

pourtant

elles ne disparaissent pas

de nos battements de cœurs

Lumière éclatante

 

Partager la pluie

comme on partage les larmes

partager l'envie

comme si la nuit

allait devenir autre

partager sa vie

comme si son cœur

pouvait s'arrêter de bonheur

et laisser le temps

réunir nos éclats

 

 

De rien

 

Tu ne cherchais rien

et tu m'as trouvé

emmené en chemin

entouré de ciel

et de croyances folles

je ne cherchais rien

et je t'ai perdu

 

 

Manque

 

Un jour

après l'autre

rien ne vient

un mois

après l'autre

rien de bien

juste ce parfum

d'inexistence

au goût rance

au fond de l'âme

 

 

L'ennui

 

Autant

le temps sait

autant

moi je ne sais pas

alors

j'attends

et rien ne se retient

 

 

Quand même tue

 

Je ne sais

ce que dit le philosophe

lorsqu'il dit

je t'aime

je ne sais

pas plus ce que dit le poète

mais je le dis quand même

est-ce ma philosophie ?

 

 

Comme un grain

 

Les deux pieds

dans la gadoue

c'est là

que tout se joue

un regard

un sourire

un baiser sur ta joue

c'est si simple

d'être fou

 

 

Envolé

 

Un grain de poussière

bercé de lumière

un grain de poussière

dans l'immense désert

d'un ciel bleu

un grain de poussière

sur lequel

je pleure

 

 

Au vol

 

Une particule

un atome

un parfum

qui me retient

dans les airs

incertain

je pourrais croire

que je vole

une once de passé

mais ce n'est qu'un soupçon

d'une autre éternité

 

 

Crépuscule

 

Matin malin

dans les bras

du fauteuil

je croise le temps

qui ne sait s'arrêter

et me dit en passant

qu'il est déjà trop tard

ne serait-ce

que pour me lever

 

 

Jamais le ciel

ne tient ses promesses ✓

 

J'ai écouté

j'ai entendu

j'ai attendu

j'ai patienté

jusqu'à satiété

mais je me suis planté

la graine n'a pas germé

car il n'a jamais plu

 

 

Âme à fenêtre

 

Le temps s'est arrêté

à la fenêtre

qui ne s'est pas ouverte

je ressens encore

cette main

qui ne s'est pas ouverte

ce n'est que le passé

de ces amours

qui n'étaient pas offertes

Bleu gris

 

Le paysage défile

et me dépasse

seuls les nuages

restent en place

la montagne a disparu

on ne voit plus les vallons

ni même la forêt

il ne reste du ciel

qui désert gris

sans le moindre sourire

 

 

Bas

 

En bas

tout en bas de la page

regarde-moi

je suis là

dans les espaces

vide

 

 

Ce matin

 

ce matin encore

ce matin toujours

je te regarde

prendre ce petit déjeuner

la mine un peu renfrognée

les yeux dans le vague

l'âme dans les nuages

c'est dommage

que tu ne sois pas

 

 

Pas à pas

 

Jour après jour

le jour dort

comme la nuit

sans un souffle de vie

c'est ainsi

dans le désert de mes jours

dans celui de mes nuits

et quand je me retourne

pour regarder mes pas

il ne reste rien

que des grains de sable

 

 

Pourquoi pas

 

Aujourd'hui

je suis content

je ne cherche pas

à savoir pourquoi

peut-être

que cela me rendrait

triste

 

 

Chut

 

À un pas du bonheur

je ne vis pas

le précipice

 

 

Re-garde

 

« Qu'est-ce qu'on garde

de quelqu'un

qui vient de partir » ✓

 

une once de vent

une goutte de pluie

un parfum d'antan

un grain de poussière

ou un brin de lumière

et puis...

 

 

Nu

 

Nu

comme un ver

sans le moindre mystère

dans la gadoue des jours

j'erre

et j'avale le temps qui passe

en ne laissant pour traces

que le vent des mots

qui s'éparpillent

en poussière grise

 

 

Discours

 

Mes poèmes sont courts

ils en disent court

s'ils étaient longs

ils ne diraient

peut-être

rien de plus

 

 

Goutte à goutte

 

Je ne vois plus

sur ta joue

le lent parcours

qu'il y avait entre nous

je ne distingue plus

cette trace salée

qui courait

parfois

je ne vois que

le chemin du temps

qui ride maintenant

le bout de mes doigts

 

 

Fantôme

 

D'un regard

dans le miroir

j'ai vu la distance

entre hier et aujourd'hui

il n'en fallait pas plus

pour que je n'attende pas

demain

serein

 

 

Vides

 

La mort

est-elle

une autre façon de vivre

cette vie

n'est-elle

qu'une autre façon de mourir

qu'est ce jour

où je suis debout

entre deux vides

 

 

Un bout de toi

 

« La poésie doit être partagée

sinon elle ne sert à rien » ✓

 

Elle est comme la vie

elle n'existe que dans le regard

de l'autre

et sans celui-ci

elle n'est que transparence

elle n'est qu'absence

que le silence

d'une page blanche

déjà tournée

 

 

Petit

 

un petit bruit

dans le silence

l'idée d'un souvenir

qui reviendrait

frapper à la fenêtre

la douceur d'un instant

qui s'insinuerait dans la pièce

la fraîcheur d'une caresse

que je croyais oublié

un petit bruit

dans le silence

et la nuit

 

 

Veyrier

 

Je me retiens à la poésie

comme à une barrière

celle en haut du vieux téléphérique

accroché à la falaise

d'un mont que nous avons tant arpenté

je me retiens à elle

sans savoir me retenir

et disparaît comme lui

dans l'ombre d'un passé

hanté de fantômes

 

 

Chasse

 

Chasseur de temps

chasseur de vide

chasseur patient

j'attends depuis des ans

que le temps se vide

de ce vide de sentiments

 

 

À L.

 

Chaque doute

est un papillon

qui prend la route

délaissant la passion

oubliant la folie

pour ne retenir

que la raison

chaque doute

est un mauvais compagnon

qui ne retient du soleil

que la brûlure

des ailes

 

 

Moche été

J'ai été le passé

un présent fort absent

un futur inexistant

j'ai été

même pas

le temps d'un été

 

 

Là pas

 

Je suis là

nulle part

ni ailleurs

d'ailleurs

je suis là

comme un pas

à côté

un rien

de bien

je suis là

sans y être

sans connaître

une once de ton être

je suis là

et n'y suis pas

Pars donc

 

Donc

un mot pour qui

donc

ne sais pas

ce que vient

ou ne vient pas

ce que disent les pas

ce qu'ils ne disent pas

ce qu'il faudrait

et ce qui n'existe pas

donc

qui suis-je

au départ ?

 

 

Dernières secondes d'électricité

 

Dernière heure

derniers instants

je croyais au bonheur

avant

que l'on pense

à me couper la tête

on m'a remis les clés

rendu un sourire

dit à bientôt

et éteint

comme il faut

 

 

Après avant

 

Avant la nuit

avant le jour

avant tout court

j'ai attendu

tendu la main

tendu l'oreille

tordu le cou

aux sentiments

en même temps

rien ne sert

de regarder avant

quand demain

est déjà parti

 

 

Été tout en hauteur

 

Premier thé

d'un été pourri

il pleut

il fait froid

et comme écharpe

aucun bras

rien que le temps

qui s'obstine

à montrer

que le parfum du thé

à des senteurs d'hiver

d'un hier inexistant

premier thé

et déjà

un haut-le-cœur

 

 

Givre matinal

 

Sur la place du marché

je fais quelques pas

seul

accompagné simplement

de l'ombre de son passé

qui me tient la main

comme si hier

conservait un peu de chaleur

la futilité d'un sourire

d'un regard

accroché aux hasards

de mes pas

dans le vent du matin

 

 

Impression

 

J'ai l'expression

d'un soleil couchant

regardant le ciel s'en allant

il fait déjà nuit

même les ombres

ont disparu

dans les yeux du ciel

les dernières étincelles

m'indiquent

qu'il n'y aura

plus d'étoiles

désormais

 

 

De glace

 

Herbe glacée

sous le ciel bleu

la montagne serait belle

si elle n'était pas couchée

le jour serait chaud

si le cœur battait

il faut se rendre

à l'évidence

l'automne est mort

et l'hiver givré

 

 

Mot



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

pourquoi ?

 

dire : je t'aime

 

 

Froide et froid

 

foi en toi

foi parfois

joies d'émois

doigts en toi

froids en moi

joua et quoi ?

Froid d'effroi

 

y'a pas que moi

y'a pas que toi

y'a pas de quoi

 

 

Derniers mots

 

Invisible

insensible

les yeux clos

les mots hauts

sur le silence

pour l'absence

tout se passe

tout hélas

 

 

Au croisement

 

Nous nous sommes croisés

dans le boue des jours

dans la suie des nuits

quand le brume fume

nous nous sommes croisés

un peu en été

si peu en automne

et plus en hiver

nous nous sommes croisés

et je ne sais pas

et je ne sais plus

si nous nous sommes aimés

Nous nous sommes croisés

Encore

 

Encore un peu de jour

un zeste d'amour

qui pique

au bout de la langue

qui pique au fond du cœur

encore un petit rien

semblable à cette flamme

qui s'éteint

sans le moindre souffle

 

 

Vivement hier

 

Vivement hier

et ses jours sous le ciel

qui se promenaient sur la terre

comme un soleil dessinant des ombres

comme une pluie nourrissant le monde

je ferme les yeux

et je crois

que c'est toujours

toi

 

 

À quoi ça rime

 

Les mots s'entendent

les mots s'accordent

parfois se jettent

en travers de nos êtres

amour toujours

pluie et nuit

pluie et ennui

aussi

au bout des vers

la tête en l'air

la tête ailleurs

sourires désirs

plaisirs et fleurs

plaisirs et pleurs

aussi

les mots se donnent

les mots se vendent

parfois se meurent

en travers dans nos cœurs

 

 

Vivement pas demain ✓

 

Englouti par les mots

d'un certain Thoams

le temps se défausse

m'interroge et se gausse

au bord de ma mémoire

de son lit de sa bouilloire

au creux de sa main

de son ventre de son âme

je vis le petit matin

dans l'aurore de ses yeux

je vis le crépuscule

dans les feux d'un sourire

ne restent des incertitudes

qu'une multitude de lettres

de petits poèmes blêmes

d'improbables je t'aime

engloutis par les mots

des pattes de mouches

et des vols des corbeaux

 

 

Au fond du pot

 

Blanc

cristallisé

en petits carrés

le sel des jours

enfermé dans le verre

après que la mer

s'est évaporée

est-ce ainsi la vie ?

 

 

Jour d'après

 

On dirait que le jour est passé

que la nuit est oubliée

que le vent s'est enfoncé

que le soleil s'est dissipé

il pleut

et ruisselle sur ma tête

toutes ces gouttes qui m'entêtent

toutes ces secondes qui se retournent

et ces petits riens qui font un mal de chien

alors je regarde en arrière

pour essayer de fermer cette fenêtre

 

 

Crépuscule

 

Hier soir

elle a failli venir

elle a failli se propager

elle a failli étinceler

elle a failli me submerger

elle a failli

 

elle a failli

l'envie

 

 

Grand tour

 

J'étais allé faire un tour

du côté de l'amour

j'ai pensé avoir trouvé le chemin

sans penser au lendemain

j'ai grimpé, j'ai grimpé, j'ai grimpé

sans doute plus que de raison

et j'ai découvert la folie la passion

au fond d'un cabanon

au milieu de l'automne

au cœur de la montagne

là où se déshabille le ciel

là où se dénude la vie

pour nous électriser

 

j'étais allé faire un tour

et je tourne toujours

toujours en rond

 

 

J'ai au logis

 

« Maintenant

ça vient quand ça vient » ✓

et des fois cela ne vient pas

ça marche ou ça marche pas

dans son cœur c'est aussi

simple que ça

maintenant

rien à dire

il faut laisser le temps agir

et l'amour cristalliser

jusqu'à n'être qu'une pierre

à poser sur la cheminée

 

 

Juste après la pluie ✓

 

J'aurais pu pleurer

j'aurais pu sombrer

dans ces eaux saumâtres

d'un quelconque automne

j'aurais pu crier

j'aurais pu maudire

je me contente d'écrire

ce qu'elle ne va pas lire

il reste ces traces rondes

plantées dans la poussière

celle d'un autre monde

où tout n'est que désert

 

 

À la poursuite de l'instant présent

 

Les mains courent dans le vide

à la recherche du temps

ce n'est que stupide

et pourtant

les mains courent dans le vide

à la recherche du temps

impatient

 

 

Hors de chez moi

 

Je rentre chez moi

mais je ne sais plus

où c'est

je suis sûr que ce n'est pas là

mais j'y rentre pourtant

j'essaierais bien ailleurs

mais je sais déjà

que ce ne serait pas chez moi

non plus

alors je reste là

comme si j'y étais

et je n'y suis pas

 

 

Le déficit du doute

 

Dans le vague du ciel

se fond la lumière

qui permet de voir

en bleu clair

brumes et brouillards

en blanc permanent

nuages et vents

en rouge sourire

aurores et crépuscules

 

mais

elle laisse aux nuits noires

les nuits blanches

coupables

Un mot puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis une foule de mots puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre jusqu'à une multitude puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre

puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre à remplir des pages et des livres puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un  autre  puis  un  autre et  puis  tant  d’autres

Je ne sais pas pourquoi
il pleut

 

« Il pleut

je  marche droit vers le brouillard » ✓

et je ne le vois pas

j'avance

j'avance

j'avance

et je ne vois pas

que j'ai les yeux fermés

j'avance

je ne sens que la pluie

qui s'intensifie

et je crois

reconnaître une main

sans fin

 

 

    Chasseur de rien ✓

 

Je ne suis pas parti

à la chasse

au contraire d'elle

vagabondant

sur le chemin

j'ai pris l'air

et le ciel en plein cœur

j'ai le temps

le temps et un vent

et j'ai vu à la fin dans mes mains

rien

 

 

Souris

 

Chaque jour

chaque nuit

mon paradis s’éclaire

d’une lumière noire

il n’y a pas photo

 

 

À chaque battement
de mon âme

 

Des tas de mots

des tas de pierres

pèsent

sur mon cœur

sur mon âme

d’un poids infime

d’un poids infini

qui quand j’ouvre les yeux

m’empêche de te voir

m’empêche de savoir

 

 

Douce ment

 

Tout doux

tout doucement

je prends le temps

comme évident

évidemment

en évitant

simplement

tout simplement

tous les instants

à chaque instant

où je pense à toi

à tout ce doux

tout doucement

 

 

    À l’avenir ✓

 

À l’avenir

je ne dis rien

je ne crois plus

je ne dis rien

non plus car je crois

que ces mots de toi

se couchent en moi

si profondément

qu’ils fondent en moi

fondant l’avenir

dans le passé

 

 

Murmures

 

D’un mur à l’autre

il s’est construit

un tas de pierres

au fond de ma chaussure

qui fait que je me suis allongé

sur le vieux chemin

laissant le ciel

m’écraser

de tout le poids

de tous les maux

de ses douleurs

 

 

Jusqu’à la lie

 

L’amour est une bouteille

de mots et de maux

des vrais et des faux

des sûrs incertains

des laids vraiment beaux

la tête sur l’échafaud

je laisse tomber

jusqu’à l’hallali

de ma vie

 

 

À Dieu

 

Jour

nuit

regard

un monde part

rien ne revient

rien ne se retient

aux mots qui s’envolent

dépouillés de sens

dans tout ce silence

je dis

à bientôt

je sais

que vous ne reviendrez

jamais

 

 

Le choix

 

Le choix déçoit

est-ce toi ?

est-ce moi ?

sûrement

un peu des deux

sûrement

que l’on se retranche

peu à peu

sûrement qu’être

amoureux

n’est pas un choix

 

 

Elle aime en terre

 

Quand on ne sait

plus quoi dire

il vaut mieux se taire

alors j’écris

pour que s’enterrent

sous mes mots

mes maux

 

 

       Dont let me down ***

 

Duo

magie

au bord du gouffre

les mots cognent

les mots tapent

comme une première fois

comme à chaque fois

avant le dernier pas

qui précède la chute

et tous ses bas

 

chut

tu frappes

en moi

 

 

J’en crois mes yeux

 

J’ai vu en toi la laideur

j’ai vu en moi la laideur

j’ai vu partout la laideur

j’aurais voulu voir l’amour

mes yeux ne l’ont pas voulu

et je les ai crus

 

 

À temps

 

Perdre son temps

les yeux dans le vide

à regarder

le soleil se coucher

encore et encore

en oubliant simplement

de prendre son temps

pour se bouger

le cul

 

 

Efficace effacement

 

Ton visage dans mes mains

un jour sans lendemain

une idée comme une autre

qui s’efface

comme s’efface

mon visage dans tes mains

 

 

Escargot

 

Tant de coquilles

dans mes mots

de quoi reconnaître

toutes mes erreurs

tant de coquilles peut-être

dans lesquels mes mots

peuvent se replier

sans supplier

sans se plier

au manque de pluie

 

 

Ainsi va l’envie

 

Dans mon ciel déchiré

plus de bleu

plus de noir

plus de blanc non plus

rien que l’encre du temps

qui trace dans le vide

les rides des jours

et l’insipide des nuits

 

 

Bleus clairs

 

Dans le bleu délavé

de tes yeux

il reste un grain de poussière

comme une tache

d’un temps passé

qui sombre dans ton regard

aujourd’hui ignore hier

d’un battement de cil

d’un battement de ciel

 

 

Imparfait

 

Je t’aime

tu m’aimais

c’est si

imparfait

je le crois

je te croyais

je rêve

que je rêvais

mais

je suis imparfait

Mot d’adieu

 

Pourquoi un jour

Mon Dieu

M’a dit

du fond des yeux

va

au diable

?

 

 

En odeur de damnation

 

Quelques molécules

absentes ce matin

de Saint-Valentin

ce parfum anodin

et divin

qui ne tient à rien

qui ne tient à rien

d’autre

qu’à l’imperfection

de ce chemin

loin de sa main

 

 

    Et enfin le soleil ✓

 

Après la pluie

le beau temps

disaient ceux d’avant

ils ne connaissaient pas

cette pluie-là

et ses brûlures

au fond de moi

 

 

À la page

 

Je tourne la page

je tourne les pages

je tourne en rond

autour de moi-même

autour du soleil

autour de ce pot

d’où coule ce miel

qui brûle ma peau

qui brûle mes os

et brûle mes mots

de page en page

 

 

Tomber de bas

 

Je tombe

chaque jour un peu plus

je tombe d’en bas

en encore

plus bas

c’est à croire

que je creuse

chaque jour un peu plus

les maux d’amour

 

 

Haut et court

 

Je me suis pendu

à ton cou

et j’en suis mort

d’amour

 

 

Marteau

 

Tes mots

s’envolent

tes yeux

s’envolent

ton cœur

s’envole

et je reste

au sol

planté

comme un clou rouillé

Assis là

 

J'oublierai

j'oublierai

tous ces mots

qui se chantent

sur les basses profondes

toutes ces images

du lit à l'ivresse

j'oublierai

j'oublierai

ainsi

        assis là***

 

 

    Derrière toi   ✓T

 

Il y a un autre toi

et un autre toi

et un autre toi

et un autre toi

et je ne sais plus

ce qui du mensonge

de tes yeux

ou de la vérité

de ton regard

est le plus vrai

ou le plus faux

dans tes sourires

il y a tant de sens

et de non-sens

 

Lucie

 

et dans tous les cas

et les tracas

je finis mal

 

 

Tu peux voir

 

Le jour qui part

dans le brouillard

le jour qui part

dans un regard

est-ce déjà

vraiment trop tard

est-ce déjà

un autre trottoir

ce jour qui part

me fait pleuvoir

 

 

Commun hiver

 

Dehors

les arbres n’ont plus de feuilles

les branches sont nues

et ne bougent plus

on pourrait croire

que règne la mort

pourtant

au fond de moi

je sens encore

ce bourgeon

qui vit

 

 

Deux

 

Deux oiseaux se dévorent ✓

en moi

en un seul désordre

que je ne maîtrise pas

deux oiseaux en mon corps

violemment picorent

les jours

les silences

perchés

dans mon cœur

Deux oiseaux me dévorent

 

 

Feu de l’amour

 

Le temps passe

le temps passe

le temps passe

et je laisse infuser

la mort

à petit feu

 

 

de l’aube au crépuscule

 

Le jour

aide la nuit

à être

moins blanche

 

 

Sûr

 

Je lis

dans les yeux de mon chien

cette confiance

que j’ai abandonnée

un jour lointain

en tous les humains

moi

en premier

 

 

Suivez la flèche

 

Chaque jour

chaque nuit

les souvenirs

de la pluie

irradient le long de mes os

le vrai et le faux

des mots

puis

 

rien

 

 

Vaseux

 

J’ai vu l’amour passé

comme un bouquet

de fleurs fanées

je ne pensais pas

que tu me l’offrirais

je n’ai pas

de pot

 

 

Confusion

 

Une à une

les pièces ébréchées

des jours qui s’éloignent

recomposent

une histoire

qui n’a pas existé

lettre après lettre

je tape

l’inexistence

de ce puzzle

dont aucune pièce

ne s’accorde

 

 

Au plus petit

 

J’ai vu ton corps

j’ai vu ta peine

j’ai vu tes seins

et puis ta haine

j’ai même vu

ce petit doigt

qui dépassait

à peine

sous les draps

lui aussi

me manque

jour après jour

 

 

À voir

 

Je laisse le temps

marcher sur moi

à petits pas

à petits mots

tout doucement

si lentement

que je ne les vois

que je ne te vois plus

Non violent

 

Assis au bord

de la chaise

comme d’une falaise

je tape les mots

pour qu’ils se taisent

je leur fais violence

je ferais mieux

de les caresser

oui

je ferais mieux

 

 

Escargot

 

Je bave mes mots

sur le papier

je trace ces chemins

invisibles

que tu ne regardes

même pas

je baisse les yeux

et m’enroule

dans ma coquille

j’attends

que passe le froid

 

 

CADEAUX

 

J’ai offert mes mots

personne ne les a pris

ils sont tombés

de ces étoiles

directement

dans la poussière

balayés uniquement

par le souffle de cette porte

que tu as fermée

 

 

À deux souffles

 

C’était deux bougies

il y a si longtemps

ce n’était même pas le bon jour

mais c’est le seul

qui a existé

vraiment

 

 

Bleu

 

Bleu clair

bleu feu

bleu pâle

bleu dieu

bleu ciel

je ne sais plus

lequel

fait le plus mal

 

 

Encore du bleu

 

Sautillantes étincelles

dans le bleu du ciel

sur ce bleu qui couvre cette peau

que tu voulais découvrir

que je voulais découvrir

avant que tout explose

 

 

Naufrage

 

Dehors il pleut

dehors il pleut

dehors il pleut

et dedans

il ne pleut plus

 

il fait juste sombre

Naufrage

 

Dehors il pleut

dehors il pleut

dehors il pleut

et dedans

il ne pleut plus

 

il fait juste sombre

 

 

Ciel d’orage

 

Les yeux noirs

dans le bol du matin

aucun espoir

que la pluie

l’emporte

aujourd’hui

 

il me reste

le silence

goutte à goutte

 

IN

 

Le soleil m’enferme à écouter
le fauteuil en cuir   CC

Je voudrais rallumer la pluie

 

réponse à OFF

de Thomas Vinau

 

La première en dernier

 

Il n’y a pas de dernier poème

car il n’y a pas de dernier je t’aime

le dernier que j’ai dit

s’est perdu en chemin

mais il reste écrit

sur les murs de la vie

aussi certain

que la première pierre

 

 

À vue d’œil

 

Ce matin

j’ai regardé pousser

mon amour

nous sommes

encore

en hiver

et sous ce ciel

je n’ai rien vu

sortir de terre

 

 

D’un autre temps

 

Dans l’éphémère

de nos secondes

je n’ai retenu

que l’éternité

 

 

Règlement de comptes

 

Tout compté

tout réfléchi

tout bien pensé

ce que je connais

le mieux de toi

c’est ton absence

 

 

Crème de châtaigne

 

Prendre un parfum de toi

du bout de la langue

pour se souvenir

des désirs

au plus profond de moi

quelques secondes encore

avant que mon palais

ne s’effondre

 

 

Des paons dansent

 

On a fait la roue

le tour des jours

en mille couleurs

qui tournent encore

rendant troublante

cette danse du temps

en noir et blanc

 

 

Décompte

 

Qui sait

comment on compte

qui sait

combien on compte

peut-être n’est-ce

qu’à la fin

que l’on sait

en comptant

les pleurs

 

 

Folie fleur

 

Un pétale

un pétale après l’autre

j’arrache de son cœur

chacune des couleurs

jusqu’à découvrir

ce qu’est la folie

 

 

Une bouteille à l’amère

 

Chocolat 100% cacao

je le crois

dans ma bouche

comme toi

une douceur

je le crois

et puis

dans le fond

l’amertume

a raison

 

j’attends un mot

perdu dans la mère

 

 

Jusqu’ici tout va bien

 

Étaient accrochés

à l’écriteau

ces quelques mots

je les ai pris pour moi

en les regardant d’en bas

et ils m’ont pris au mot

je suis tombé de haut

 

 

Entre ténèbres et lumière

 

Je t’aime

tout dépend

qui le dit

et à qui

 

 

33 ans : la femme idéale
au paradis  BM

 

Les mots naissent

dans ma tête

ils croissent et s’enterrent

du paradis vers l’enfer

du blanc vers le noir

comme tu sais si bien

le faire

puis ils disparaissent

de ta tête

comme s’il n’avaient jamais

existé

 

 

Laquelle tourner

 

Tourner la page

c’est facile avec un livre

mais elle est tant de livres

Vit un poème

 

Le poème

est un exutoire

à la haine

à l’amour aussi

et peut-être même

à la vie

 

rien n’est

écrit

 

 

      Ta lumière dans ma main ✓T2

Souris

juste un instant

que ma main se souvienne

de l’immense ciel bleu

qui venait

me rejoindre

quand l’automne

m’embrassait

 

Grain de désert

 

Chocolat noir

chocolat blanc

pour se tenir

une plaque de gélatine

un peu d’eau froide

un peu de chaud

un tour de main

 

m’aimeras-tu demain

 

 

Le grand effacement

 

Alors que

Z

a peur

que les autres le remplacent

L

m’efface

comme un autre

 

Comme si c’était hier

 

C’est tellement du passé

que c’est presque…

 

 

 

j’ai oublié

 

Et pourtant
c’est toujours là

 

Un sourire froissé

un regard déplacé

un mot qui tape

et mon cœur bouche bée

à attendre hier

qui n’est plus présent

 

 

 

 

demain m’oublie aussi

 

 

Je peux m’en vouloir

 

J’aurais voulu

savoir écrire

savoir dire

savoir reconnaître

tes moindres désirs

savoir être

cette ombre parfaite

qui glisse sur la page blanche

j’aurais voulu être

cet instant

 

j’aurais voulu être

autre qu’un peut-être

 

 

Aucune grenouille
ne me parle

 

Le ciel est peut-être triste

je ne le vois pas

les volets sont clos

et la porte aussi

je n’entends que le bruit du vent

qui passe en se taisant

le ciel est peut-être triste

et il ne me le dira pas

 

On était bien dans la voiture

 

J’entends encore

les gouttes d’eau sur le toit

je revois le brouillard

qui nous enveloppe

et le ciel

qui pointe son nez

entre deux rayons

 

le jour sourit

c’est si bon

 

N’était-ce qu’un mot

 

J’ai perdu un mot

je ne sais plus où

je ne sais plus quand

d’autant que je me souviens

tu me le disais

et il m’enivrait

je l’ai perdu

 

et pourtant

je l’aimais

 

 

Tout au fond de ma poche

 

Tout au fond

si profond

dans le noir du temps

se cache

une petite fille

te souviens-tu ?

Endroit envers

 

Je t’aime

je t’aime

je t’aime

même si le jour

est à l’envers

et la nuit

mon endroit

Plat froid

 

Je partage

avec les autres

tous les mots

que tu enterres

dans un ciel froid

 

 

Presqu’il

 

Il suffit d’un sourire

pour effacer le givre

pour éteindre le temps

pour recomposer la vie

il suffit

 

 

À temps

 

Le regard à la fenêtre

à scruter le temps

j’attends que le pluie revienne

danser dans le vent

quelques coins de ciel bleu

impatient de s’envoler

 

 

L’automne peut-il revenir

 

D’une seconde

à une autre

la terre penche dans un sens

ou dans l’autre

attendant que le ciel

inspire les hirondelles

 

 

Aucune trêve

 

Chaque jour

chaque nuit

je me bats

combattant

tant de démons

tant de folies

de sagesse aussi

je me bats

juste

pour croire en toi

 

 

Jour sain

 

Le ciel est né

un jour

par erreur peut-être

quand un doigt

a touché un doigt

je crois

et ce jour-là

une basilique s’est effondrée

et mon esprit

s’est évadé

 

 

L’amour n’a pas d’odeur

 

Hier je ne pouvais pas

me sentir

aujourd’hui je le peux

je ne sais pas

si c’est mieux

 

 

Brume et brouillard

 

Je m’accroche au silence

je respire le vent

j’embrasse le nuage

et espère la pluie

lève-toi et ciel ✓

 

 

Quel œuf

 

Un rai dans le ciel

dans sa simple nudité

le soleil ne saurait briller

d’une telle intensité

 

 

Mauvais proverbe

 

Rien ne sert d’attendre

il ne fallait pas la laisser partir

avant

 

 

Clair obscur

 

L’oreiller sonne creux

perdu à l’autre bout du lit

il ne dit rien de la nuit

et a oublié les jours

il ne lui reste que l’idée

d’une lampe de chevet

 

 

Dévoré par le temps

 

Sur l’écran

la photo d’un cœur en céréales

et une fourchette

pour le faire

disparaître

 

 

Tant de temps avec toi

 

Des heures

et des heures

et des heures

pour que simplement

tu m’apprennes

à être

seul

 

 

Rien ne revient
rien ne retient
le temps

 

Quelques notes

et quarante ans pèsent

soudain

comme si j’avais

perdu une amie

à cette seconde

 

 

De l’un à l’autre

 

Est-ce que chaque poème

est une histoire

est-ce que chacun

est un espoir

est-ce un appel

un au revoir

dis-moi

toi

qui lis

ce que j’écris

 

 

Un deux trois ciel

 

Un petit caillou

lancé dans les airs

espérant que le hasard

fasse bien les choses

pour lier la terre

au ciel

 

on a toujours le droit

de rêver

 

 

Pompon

 

C’est un ours

dans un parc

je l’ai rencontré

il y a longtemps

il est resté

de pierre

sous un grand ciel gris

 

 

Qu’est-ce qui m’inspire

 

Pendant combien d’années

peut-on rester en apnée

sans le moindre souffle de vie

 

peut-être devrais-je chercher

un second souffle

 

 

désir

 

Je ne regardais pas

cet endroit-là

qui pourtant te plait tant

 

peut-être

que je ne l’avais regardé

peut-être

que je n’avais jamais osé

peut-être

que je n’ai jamais désiré

 

 

Rien

 

Qu’attendre

quand on fait le nécessaire

pour ne rien avoir

à attendre

 

Déchirement

D’un dernier sourire

tu as entaillé

au plus profond

la fragilité

de mes pensées

je ne voulais croire

à ce sourire noir

 

Juste

 

Nuls décombres

nulles ruines

rien que le désordre

des amours perverses

aucune averse

aucune pluie même

juste le mensonge

d’un quelconque je t’aime

 

 

Tout va bien

 

Le silence

dans les branches

du vieil arbre mort

le ciel gris

sans un bruit

et puis

pas de pluie

aujourd’hui

 

 

Pensée folle

 

L’isolement a

ça de bien

c’est qu’on

ennuie

personne

 

 

Vaseux

 

En vase clos

même

les plus belles fleurs

meurent

 

 

Au trois-cent-soixante-sixième jour

 

Cette année

il n'y a pas de 29 février

pas de 366e jour

c'est dommage

c'était celui

où nous aurions pu

nous retrouver

 

ce sera dans une autre vie

 

 

Du bout de la langue

 

Tu joues

avec les mots

comme tu joues

avec les sentiments

les transformant

tour à tour

en Cupidon

ou en démons

 

 

Je t’aime
un pneu

 

On s’aperçoit parfois

que la vie tient

à pneu de choses

c’est juste pour

passer l’hiver

sans autre

accident

 

 

De passage

 

Dans tous ces messages

est un amour caché

honteux

d’avoir été

maltraité

de passage

dans le ciel

comme un nuage

incapable de savoir

pleuvoir

 

 

Me quitte le temps

 

Avec Léo et Jacques

tout a été écrit

tout a été dit

ce qui s’en va

ce qui me quitte

ce cœur qui bat

et ne bat plus

la lumière

devient ombre

et l’amour

poussière

de temps

 

 

五二零

520

 

Les nombres

sont du chinois

parfois

j'aimerais les comprendre

j'aimerais les apprendre

pour les dire joliment

pour que tu les entendes

simplement

我爱你

 

 

Appel de la montagne

 

J’ai entendu une voix

ce n’était pas toi

ce n’était pas moi

ce n’était qu’un instant

rêveur

s’enfuyant en passant

sous le tunnel du Mont Blanc

Black summer

 

J’ai connu un été sombre

sans pluie même paresseuse

sans piment rouge non plus

et encore moins de ciel bleu

finalement

l’hiver n’est pas si différent

bien que blanc

 

 

15 secondes

 

15 secondes de silence

plus rien ne bouge

(sauf le chien)

pas assez

pour aller sur Mars

ni même pour voir

la face cachée de la lune

tu en es revenue

ce n’était qu’un désert

je crois que le silence

durera plus longtemps

je t’embrasse depuis

une autre étoile

 

 

C’est déjà ça

 

Quelques notes de piano

Rouve

dit

Souchon

c’est simple

c’est fort

la poésie

c’est ça

 

j’entends

encore

les notes du passé

et je rêve

 

Vague automne

 

Je ne suis qu’une éponge

qui a bu une pluie d’automne

je me suis noyé

dans un torrent de mots

croyant que les reflets

sur les pierres du fond

étaient les étoles

d’un jour nouveau

nos sens

nous trahissent

quand les sentiments

songent

 

 

Toit

 

Je ne sais plus

où j’habite

pas chez moi

pas chez toi

pas chez elle non plus

je suis là

sous un toit

mais je crois

que ce n’est pas

moi

 

 

Encre assympathique

 

J’ai essayé d’écrire comme Desnos

pendant mon sommeil

des mots des mots des mots

quelques dessins parfois

parlant de notre destin

et puis je me suis réveillé

face à une page blanche

comme si tu n’avais rien écrit

 

 

Crazy

 

Entre les rayons

un instant de folie

un battement de cil

dans les années quatre-vingt-
dix tu te souviens

on ne pouvait survivre

et nous envoler

que si nous étions assez fous

mais

pour toi

l’amour est sagesse

c’est fou

 

 

Sous un fil de soie

 

Mes yeux glissent

sur ces petites merveilles

elles ne sont pas que des mots

elles ne sont pas que de peau

elles ont cette légèreté à croquer

ce fondant à sucer

et cette caresse à offrir

ce sont peut-être

des peauaimes

 

 

Idée en l’air

 

J’ai découpé le Petit Prince

et je l’ai mis sous verre

il avait volé jusqu’à moi

pour me porter quelques mots

je ne sais pas si

prisonnier

il m’aidera à retrouver

le rose de la vie

 

 

 

Vert Glas

 

Quand sonne mon glas

je n’entends que le vent

s’insinuant dans le ciel

et je ne vois pas

que l’espoir

glisse vers le noir

 

 

Adieu poussière

 

Aucun orage

rien qu’une mort

le jour me donne tort

la nuit encore plus fort

dans les derniers rayons de lumière

la poussière s’enterre

définitivement

 

 

Après tout ce temps

 

Le temps est divergent

il s’habille de vent

il s’enfuit à présent

un peu plus lentement

rien le retient

maintenant

 

écoute

que retiens-tu

 

 

Par tous les temps

 

« Le temps d’un battement de cils » ✓

sur le vieux chemin

je me suis imaginé arbre

et je suis resté planté

à regarder les humeurs du ciel

défiler

 

 

De toutes les couleurs

 

Il y a le blanc

qui dit va

en rêvant

il y a le noir

qui dit reste

planté là

et il y a les gris

qui disent

qu’un jour le ciel

pleurera

l’arc-en-ciel

 

 

Bête à manger des vers

 

Je n’ai pas assez lu

je n’ai pas assez dévoré

de poèmes

et pourtant

 

et pourtant

j’en vomis tellement

je n’ai peut-être pas

mangé

les bons

 

 

Principe de réalité ! ✓

 

Le psy a dit la vérité

ni freudienne ni kantienne

ni même platonique

ma conscience

est constamment

inconsciente

 

c’est fou

d’être sage

 

 

À la fin ou presque

 

Il y a bien un dernier

même s’il est au milieu

de nulle part

et je suis celui-là

presque à la queue

et même pas

le dernier

des derniers

 

 

Excusez du peu ✓

 

Tu as dit

peu

mieux faire

 

 

Inexister

 

Pas grand-chose à dire

pas grand-chose à faire

rien qu’un être

pour faire

disparaître

Mots crus

 

Page après page

tu as déchiré les mots

pour mieux refermer

le livre

Pas

 

Il neige

le froid enveloppe les bruits

la lumière s'étale

rendant le ciel blanc

opaque

 

au loin je crois

entendre ses pas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Avant la chute

 

La nuit est remplie de gris

il devrait se méfier de ces moments-là »

….

 

 

Je déteste cela

      citation de Thomas Vinau

     ✓T copie incomplète de Derrière le miroir de Thomas Vinau

 

     JSW d’après « Poppy » de John Stanton Ward

 

     PS citation de Pierre Soulages

 

     AS à Anne Sila

 

     TB titre des Beatles

 

     CC titre de Charlélie Couture

 

     BM  titres de Ben Mazué

 

     ✓T2 suite automnale de Ma lumière dans ta main de Thomas Vinau

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