
366 poemes sombres
Il n’y a plus ni ciel ni terre
rien que la neige
qui tombe sans fin
Hashin KAJIWARA
Mots d'hier
Les mots étaient
ces étincelles
que je dérobais
à tes yeux
à chaque instant
heureux
à chaque instant
tout court
Le chemin de retour
Je tenais à toi
je tenais à nous
mais je ne sais retenir
qu'un passé fou
j'étais si fragile
j'étais si docile
que je n'ai vu le temps
fuir lentement
alors dans mes mains
il ne reste rien
que du temps perdu
rien d'absolument
certain
je me demande
s'il vint
Au bord du temps
Au bord du temps
un simple passant
regardant le temps
qui l'aime et ment
Déraisonner
Mon Dieu
n'est qu'un hasard
sur le départ
Je ne sais que dire
même quand je le prie
de ne pas partir
Sur ce chemin
des monts
Les petits riens
Le jour la nuit
plus rien ici
le divan soupire
la chambre se terre
plus de rires
de sourires
plus de mains
ni de lendemains
juste un souvenir
et le mal
Entre hier et demain
Aujourd'hui
hait demain
c'est un jour de perdu
c'est un jour en partance
pour n'importe quelle
autre danse
où hier se perd
à l'évidence
Bouche à bouche
J'ai tourné
sept fois ma langue
dans ta bouche
et je ne sais pas
quelle est la vérité
Le temps d'un battement de cils
"Le temps d'un battement de cils" ✓
j'ai rêvé des jours
j'ai rêvé des nuits
j'ai rêvé toujours
j'ai rêvé encore
et puis je suis mort
La réalité n'a pas de corps
Ainsi fond
J'ai fermé la chambre
pour que ton fantôme
y reste
et qu'il n'erre pas
dans ma tête
J'ai ouvert la salle de bains
pour que la pluie emporte
ce qu'il restait de rêve
et qu'il n'y ait dans le siphon
que le chemin
de nos cheveux
Si peu
Rien à faire
rien à dire
rien à écrire
rien du tout
et moins que rien
pourtant
j’ouvre les bras
rien
La chaise
La chaise est vide
elle n'a pas de regards
elle n'a pas de sourires
ni même de bras
pour accueillir
personne
Avant la nuit
À côté
le divan
nu comme avant
sans aucun sentiment
autre que le temps
passé
Taire
je ne voudrais
plus penser
je voudrais
juste taire
toutes ces pensées
toutes ces douleurs
que tu as abandonnées
au fond de moi
Dernière balade
La lumière est passée
la lumière a fléchi
un lundi en soirée
je l'ai regardée
je l'ai observée
et elle s'est éteinte
comme si elle n'avait
jamais existé
Instantané
Un instant
juste un instant
un instant faux
juste comme il faut
pour faire mal
tant d'instants
damnés
Pas de pain
La télé est allumée
elle n'a rien à dire
personne pour écouter
ni ses mots vains
ni les miens
À quelques centimètres du paradis
Un souvenir
furtif
quelques gouttes d'eau
sur la peau nue
quelques secondes
bienvenues
Et puis
...
Unique promesse
Loin
si loin
trop loin
oubliée
couché
à tes côtés
et alors ?
Beauté divine
Le plus beau
de toute la fac
toujours beau
assurément
et pourtant
le désir
est absent
Pierre seule
Pierre après pierre
le ciel défile
sans même penser
à s'arrêter
pourquoi
s'arrêterait-il
d'ailleurs ?
Mot juste
Juste un mot
même pas gros
juste un mot
même pas deux
rien qu'un mot
à bientôt
rien
Brûlure
De feu
de braise
de paille
et de temps
tu brûles
et t'évapores
de mon corps
toujours
Folle flamme
Lorsque l'on se tait
que le temps ne dit rien
que les mots même
ne valent plus la peine
qu'on les dise
le silence nous prend
et doucement éteint
cette flamme
qui nous donnait
l'envie de parler
l'envie de dire
je t'aime
Promenade
La queue en l'air
le sourire aux lèvres
il tourne
aboie
autour de toi
et moi je crois
que tu es là
Il pleuvait
Carco était là
dans les pages jaunies
il racontait
ce merveilleux instant
de lui
de pluie
et je l'ai cru
Un bon moment
C'était
un soir
ou bien un matin
je ne me souviens
plus très bien
c'était
un de ces moments
que l'on attend
et qui ne vient
pas vraiment
c'est si lointain
c'était
Pauvre connard
La poésie
a des chemins incertains
je te l'écris
tu ne la lis pas
et c'est ainsi
que les mots se noient
je n'entends
qu'une voix
hurlant
Il pleut
Pourquoi ce verbe
se conjugue-t-il si mal ?
Je ne le sais pas
tu ne le sais pas
il pleut
si peu
Peut-être
est-ce pour cela ?
Couché
Il est là
à côté de moi
il tire la langue
et ne sourit pas
comme toi
mais lui
c'est un chien
Restes de vie
Au fond de ma tête
rien
images
sons
odeurs
rien
J'aimerais bien
me souvenir
Peut-être
est-ce mieux ainsi ?
Tout m'oublie
Ciel !
Le ciel en haut
le ciel en bas
et mon cœur
entre les deux
qui s'éparpille
de bleus
D'yeux
À la fenêtre
la lumière
bleue comme le ciel
noire comme la nuit
et mon regard
qui se perd
Après la pluie
Après la pluie
le mauvais temps
Qui comprend ?
Autre crépuscule
Le soleil est d'un rouge profond
il rend le nuage plus noir
quand il rencontre
la montagne
Que deviendra-t-elle
quand la lumière l'aura totalement
éteinte ?
Elle m’aime
Haïr
le temps
plus longtemps
encore
que la mort
et
encore
Un oiseau
Un oiseau
sur la branche
un oiseau roux
planté comme un clou
un oiseau roux
qui d’un coup
de vent
tourbillonne
et s’envole
jusqu’au sol
un oiseau doux
d’amour
Demain
La main
est tendue
vers le vide
Elle attend
une autre main
Deux mains ?
Radio
Enchaîner
Wrecked
et
Ton invitation
le squelette
de notre amour
part
en poussière
Regard
Dans ses yeux
le feu
et dans mon cœur
la brûlure
Défilé
Du bleu
pour te sertir
un appel au désir
un sourire
et le noir
Au coin du jour
Ton nez pointe
au-dessus d’un sourire
au-dessous d’un regard
mutin
pétillant
je rêve
Sidérant
des mots
sans la moindre
douceur
rien que des mots
sans le moindre
sens
et
rien
que le vide
sidéral
Silent call
ce matin
j’ai entendu
une musique
j’ai vibré
je l’ai partagée
avec toi
enfin
presque
« without you »
Noël
Noël
en janvier
difficile
de croire
au Père Noël
Léonie
Regard
bleu acier
sourire
rieur
aucun mot à dire
pour émerveiller
Un petit peu
Un petit rien
un petit brin
d'herbe
d'herbe folle
d'herbe verte
qui incline
qui incline la tête
qui incline le temps
celui qui passe
celui qui reste
un peu
un peu fou
un peu nous
Notre cabane
Un refuge du passé
à la porte grande ouverte
sur le bonheur
sur le désir
d'un peu plus se retrouver
et celui de s'aimer
ce refuge du passé
à la porte aujourd'hui
fermée
à clé
Tant de voyages
J'ai voyagé
d'ici à là-bas
la tête en l'air
la tête en bas
j'étais si bien
dans tes bras
que j'ai voyagé
en restant là
sans toi
Sans un mot
Mot à mot
à la dérive
un par un
et sans surprise
se noient dans l'air
dans l'air du temps
dans ton regard absent
comme si chacun
n'était
qu'inexistant
Rien de fou
Écrire le rien
est-ce tout
ce qu'il reste
de nous
Écrire le tout
est ce tout
qu'il me reste
du rien de nous
est-ce fou ?
Brûmes
Immobile
le cœur battant
j'attends que le temps
soit surprenant
et là
je n'entends
que mon cœur battant
faiblement
dans le brouillard
le ciel est parti
Lumière du soir
Les volets sont ouverts
le lit est vide
la chambre est froide
les oreillers n'ont plus bougé
depuis bien longtemps
le temps s'est arrêté
seule
la poussière
a eu raison
Chaque soir
La machine commence
à souffler
la nuit arrive
il ne reste à mes côtés
que le temps
qui s'éteint en silence
je peux fermer les yeux
rien ne va arriver
rien à attendre
Fin
Petite musique
de la nuit
je laisse les mots
perdre le pas
sur moi
Galette
Aujourd’hui
j’ai trouvé la fève
seul
face à ma galette
je suis le roi
de quoi ?
Hallali
Je ne sais
pourquoi
ou pourquoi pas
les choses sont
ce qu'elles sont
ou ce qu'elles ne sont pas
ha la la
ça marche
ou ne marche pas
c'est comme
tu le vois
Matin de givre
L'amour colle aux carreaux
et s'effrite
sous ma main
en mille cristaux
qui s'écouleront
bientôt
À tâtons
Mes doigts
se perdent sous les draps
cherchant ce corps
qui n'est plus là
ne trouvant
que le froid
de toi
Passé décomposé
Novembre s'étiole
je n'ai pas su lire
les mots de la mort
ce sont ceux que je respire
et peut-être
que j'inspire
Le froid
me pénètre
Au temps
Le temps passe
le temps passe
il trépasse
et s'oublie
un frisson parfois
me traverse
et m'embrasse
et puis
le temps passe
Nous
Elle court
à l'extérieur
tournant autour
de nous
elle court
toujours et encore
dans cette cour
où nous
ne sommes plus
Ours
Planté
quelque part
je ne sais où
je ne sais comment
comme un présent
qui n'en est pas un
un cadeau passé
un tout petit rien
que rien ne retient
sauf peut-être
une idée
Quand sonne le glas
L'empreinte du passé
hante les murs
restent dessinés
quelques fantômes
restent imprimés
quelques automnes
et toi
et moi
dans les bras
des draps
Tous ces petits riens
Les riens
de novembre
s'atténuent
dans janvier
la nouvelle année
a apporté
encore plus
de silences
Que rêves
On rêve des jours
des nuits à venir
et quand elles viennent
la vie les dissipe
alors
on ferme les yeux
Sans un regard
Regarder derrière soi
et voir que les pas
ne sont pas
regarder devant soi
et voir qu’aucun bras
ne sont dans mes bras
jour est nuit
Aux désirs de la nuit
succède le jour
et cette lumière
trouble
dont le bleu s’enfuit
Presque
Un matin
de brouillard
le ciel n'est pas
si loin
je l'entendrais
presque
Blues in ZZ
Quelques idées noires
sortent de la grange
cinquante ans
après
la vibration
reste la même
au fond
Petit matin
Sol givré
terre dure
le ciel est blanc
comme vacant
le temps s’écrase
simplement
en s’oubliant
au loin
le soleil voudrait
se lever
Vermeer
C’est dans le détail
que se cache la qualité
le nombre importe peu
un peu comme les sentiments
D’un chemin de neige
Cristaux
étincelants
offerts
au regard
simple du passant
de tes yeux
la lumière
me transperce
Grisaille
Avec le temps
le ciel se dissout
de toute la pluie
ne restent que les pleurs
secs
Coups
Tout en haut
du dernier instant
j'attrape un sourire
en coup de vent
et un mot
en coup de poing
à bientôt
À temps ?
Du temps
du temps
tout autant
que de mots
de trop
et pas assez
pas assez de toi
ou peut-être
trop en moi
Comment ça va ?
La question est posée
la réponse sans intérêt
autre que celui
de faire semblant
alors
un autre blanc
Heure bleue
Les nuits blanches
sur fond noir
promènent les gris
insatisfaisants
des couleurs passées
heureux ?
Sans conscience
L'élégance du temps
est de savoir passer
sans jamais retenir
ce qui s'est passé
je sais que tu sais
ce que c'est
quand tes mots effacés
n'ont plus aucun son
et ne sont plus
ce qu'ils sont
Peine ombre
À l'ombre des mots
naît le silence
tu n'en as pas conscience
du moins c'est ce que
tu ne dis pas
à l'ombre des mots
il n'y a que toi
et toute ton absence
Les yeux clos
Tes petits seins
volent
flottent
virevoltent
gigotent
au bout de mes mains
je rêve
bien
Le lit vide
Calme
sans aucun bruit
sans aucun pli
rien que le silence
d'un battement de cœur
éteint
par le temps
calme
le lit est vide
me blessant livide
Coups et...
Est-ce la chance ?
est-ce autre chose ?
que dois-je me dire ?
est-ce la raison ?
est-ce le pire ?
la solitude
m'emmène
m'entraîne
Fuite en arrière
La nuit
respire
le bruit
inspire
la mort
expire
encore
alors
elle fuit
Maux
Aujourd'hui
s'écrit
comme hier
comme demain
aussi
je ne sais que faire
hors d'étaler sur terre
mes propres mots
Où ?
Quelque part
se cache le soleil
quelque part
se cache le chemin
quelque part
se cache le départ
d'un regard en retard
D'ailleurs
Aux seins
de ton corps
je pris
des deux mains
un chemin perdu
Ronds et légers
Un brin de lumière
dans la lumière du soir
comme un brin de chair
accroché à l’espace
un sourire du temps
d’un inoubliable instant
présent
Tout en haut des collines
Le regard dans le vide
attrapant la douceur
d’une chaude pâleur
attrapant la valeur
de ce qui cache un cœur
tout en haut des collines
je n’étais que vain cœur
Nouveau départ ?
La route tourne
et tourne
encore et encore
suis-je seul
dans cette petite mort ?
la route tourne
et m'écrase
Sonnerie
J'attends
ce son
qui ne vient pas
qui vient des fois
mais ce n'est pas
le bon
quelle connerie !
Poppy JSW
Rose pâle
je me souviens
de ces petits riens
qui sont tiens
j'aimerais fixer
cette image
rose pâle
baignée de lumière
Toute
« Toute cette lumière
toute cette poussière
toute cette couleur »**
pour ne retenir
que le noir
d'une vie
toute
nue
Mis à nu
Un pull s'envole
un tee-shirt
des chaussettes
les dessous
mon cœur
mon âme
et
le ciel bleu
qui fuit l'espace
Thiou love me
D'un océan pur
au Fier qui court
du tumulte à la douceur
se fraie en moi
une courte histoire
d'amour
nous l'avons suivie
d'un pas décalé
Amour ordinaire
J'aime ce matin
froid et glacial
fait de petits riens
qui s'en vont
au coin de la rue
j'aime ce parfum
dans la montée du temps
où rien ne revient
d'autre qu'un instant
j'aime tout ce bien
que jamais je ne retiens
qui jamais ne me retient
je t'aime malgré
tous ces vents
Au retour
Dans la pente
la descente
je te suis
tu t'enfuis
est-ce ta main
ou n'est-ce rien
qu'un désir futile
que déroule la sente ?
Que sera demain ?
Même les jours de soleil
Tout s'évapore
même moi
je me croyais si fort
que je croyais en toi
je me croyais si fort
que je te voyais en moi
je me croyais si fort
que je ne voyais pas la mort
tout s'évapore
même toi
Ni oui ni oui
De renoncements
en renoncements
on finit par ne plus savoir
dire autre chose que
non
À la fenêtre
De jour en jour
et de nuit en nuit
l'air me pénètre
comme si le ciel
était présent
il pénètre mon être
en s'enfouit dans mon passé
comme autant de peut-être
qui n'auront jamais existé
je me penche à la fenêtre
aucun brin d'herbe n'a poussé
Accroc
Un nuage s'est accroché
au sommet de la montagne
derrière se terre la lumière
illuminant de blanc
sa lente silhouette
il partira sûrement
comme il est venu
ne laissant qu'un sentiment
d'absence dans le ciel
Bon sens
Le poème n'a pas de sens
pas de sens évident
je le retourne pourtant
et le retourne tout le temps
histoire de lui en trouver un
mais peut-être n'est-ce
qu'un poème d'amour ?
D'un coup de vent
Le vent souffle
sur les brins d'herbe
de la vie
changeant leurs couleurs
à l'envie
le vent souffle
et puis s'éteint
l'amour est parti
J'ai raté une marche
Je marche
je marche
je marche encore
croyant que le chemin
me mène quelque part
je marche
et je me perds
un peu plus à chaque pas
je marche
et je te perds
comme se perd le nord
au cœur d'un océan
de chemins
se mélangeant
Souris
Les pieds sur terre
le nez en l'air
le regard vide
et le cœur battant
j'attends
que le ciel
sourie
Croix
Tu crois
ce que tu vois
pourtant tout n’est que mensonges
tu crois
que tous les songes
dessinent des vérités
ce ne sont que des chemins
de croix
des chemins de toi
Noir
« Plus les moyens sont limités
plus l'expression est forte »***
Y
n’est-ce qu’un point
noir ?
Étoiles
Bleu nuit
le paradis
est artificiel
je me suis perdu
dans les noirs
de son bleu ciel
De tes yeux fermés
Demain sera
de cendres froides
demain sera
rien
que de tes mains
demain sera
de pluie
et ne sera pas
Poussières
De bouts de vent
en bouts de lumière
le temps s’éclaire
en éclats de passé
et se passe
en éclats de nous
Petits riens
Un jour sans
lendemain
le temps passe
et rien
ne se passe
pas un mot
rien
de nouveau
rien
que le temps
qui passe
un jour sans
lendemain
Comme une horloge
Des petits bouts de lumières
reste la nuit
sans étoile
sans nuage
sans ciel même
reste la nuit
qui s'ennuie
sans un bruit
autre que celui du temps
et son tic-tac
dans ma tête
Amer
Je me souviens
d'une mer à traverser
je n'avais pas pied
je n'avais pas la main
je n'avais que mes yeux
brûlés par le sel
des vagues du temps
À pic
Un pied
devant l'autre
le long du chemin
qui se perd
dans ton regard
je crois que j'ai dépassé
la falaise
Mots pour rien
J'écris sans être
j'écris sans savoir
ce que ses mots dans ma tête
expriment
ce que ces mots dans mon corps
impriment
j'écris
elle ne lit rien
Matutineux
Le ciel se lève
dans ses yeux
je n'en vois que la pâleur
je ne perçois rien d'heureux
peut-être est-il trop tôt ?
ou trop tard
déjà ?
À perte de vue
Tout se mélange
de la boue
des nuages
une étoile
un ciel bleu
une bouffé d'air pur
un sourire
et la nuit
toujours la nuit
sans la moindre pluie
Infusion d'automne
Je ressens encore
la brûlure de l'ortie
elle infuse dans mon corps
comme infuse le thé
dans ces longs verres dorés
où les parfums de la menthe
ont de saveurs épicées
un nuage flottait dans le ciel
comme une goutte de lait
À l'ombre d'une ombre
C'est un chuchotement
une voix dans le vent
une absence dans le temps
à peine
un battement d'elle
Vertiges
Dans les vestiges du passé
traîne une envie dérobée
de ce moment que l'on aurait voulu vivre
et qui nous
ont échappé
je voudrais les retenir
comme s'ils avaient existé
afin d'oublier les autres
qui continuent de me hanter
Couper
Ou noir
ou blanc
on ne peut diviser
le monde en deux moitiés
sans la moindre nuance
sans lui laisser une chance
Sens inverses
Le bon sens
est-il celui que l'on accepte
ou celui que l'on refuse ?
Qu'en pensent
tes sens ?
Un des sens
Tu sautilles
étincelles
crépites
frétilles
caresses
et mouilles
aussi
je suis
planté comme un clou
sans le moindre sens
D'hiver
Un papillon
parmi les flocons
blanc comme l'espace
entre nous
j'attends qu'il s'envole
et se pose
sur ma langue
À tire-d'elles
J'avais un mot à l'esprit
mais avec ce vague à l'âme
je crois qu'il s'est noyé
en mère
À peine levée
Ce matin
j'ai regardé le ciel
il était comme
absent
sans le moindre
sentiment
aucun nuage
aucune étoile
rien que du blanc
vide de présent
j'ai regardé le ciel
je crois qu'il était parti
de l'autre côté
de la terre
Cent doutes
Je lis ces mots
posés côte à côte
ils parlent du temps
où je les croyais encore
il parle d'un Dieu
qui sans doute
est mort
ils parlent toujours
même dans ce silence
ils me parlent sans doute
de tous ces doutes
semés en route
Un peu con
Je suis le dernier
je n'ai rien vu arriver
je n'y ai même pas pensé
j'ai sauté à pieds joints
je suis tombé dedans
comme tant d'autres
avant moi
je suis le dernier
ou peut-être le premier ?
Souvenirs
C'est la petite musique
du jour qui s'éteint
les arbres un à un
se noient dans le chagrin
la montagne même
sans un bruit s'en va
il ne reste rien
que la mélancolie du chant
de la journée passée
quand le ciel me réchauffait
encore
un peu
Adieu
D'un sourire
part la lune
sans un mot
sans un regard
une autre étoile
l'attend autre part
assurément unique
elle aussi
Cache-cache
Derrière la nudité
se cache la vérité
c'est ce que je croyais
en la regardant nue
se cachaient aussi
quelques songes
se cachaient encore
quelques mensonges
Sans fin
Je peux tout écrire
je peux tout dire
je peux ne rien retenir
je pourrais même mentir
maintenant que je sais
qu'elle ne veut rien lire
On croit
On croit tout savoir
on croit tout pouvoir
mais quand on regarde bien
cela fait mal
de se mettre le doigt
dans l'œil
À mort
Plus je creuse
moins je me trouve
plus je creuse
moins je la trouve
mais pourquoi
est-ce que je creuse
cette tombe ?
La bonne
Il est tentant d'attendre
le bon instant
le bon moment
la bonne personne
et quand elle arrive
il est bon de croire
que c'est le cas
même si elle ne s'arrête pas
Grand amour
Prends-moi dans tes bras
serre-moi fort
enlace-moi
embrasse-moi
toujours plus fort
même si
tu n'existes pas
Prends
Bien normal
Pourquoi est-il
beaucoup plus facile
de faire du mal
que de faire du bien ?
personne pour me le dire
c'est normal !
À pendre de ses erreurs
Je porte encore
autour du cou
ce collier de mots
que tu m'as offert
pour que j'aille
me faire
pendre ailleurs
Arrête
J'ai une bonne année
coincée en travers de la gorge
elle est comme cette sardine
d'un vieux port
elle a cette odeur de rance
ce parfum de souffrance
et d'inexistence
Derniers lests
Les ombres pèsent
dans chaque pièce
qu'elles hantent
comme de vieux fantômes
pourquoi ne sont-elles pas
parties avec toi ?
De rien
Rien de mieux à faire
que de regarder le temps
qui passe
et de le laisser
me dépasser
jusqu'à ce que je n'ai
plus le temps
pour rien
Garde À vue
Ce sont trois histoires
qui finissent mal
qui finissent bien
selon le point de vue
sauf peut-être la dernière
qui n'a pas existé
de ton point de vue
Carte à gratter
Dans cette histoire aux poils
il fallait gratter pour gagner
je n’avais pas le bon ticket
ni assez à débourser
alors
j’ai pu aller me gratter
ailleurs
Soirs
Ce soir
je penserai au temps
où le soir devait venir
autant que l’espoir
de tenir un autre soir
autant que l’espoir
de tant d’autres au revoir
chaque soir
Petits bonheurs
En regardant
cette joie
cette envie
dans les yeux
de mon chien
je sais pourquoi
je me déteste
Bouche à bouche
Dernier baiser
je ne sais quand
comme un saut dans la mort
sans le moindre ressort
jusqu'à être
asphyxié
Est-ce croire ?
Jusqu'au bout
j'ai cru
en cette construction
plus fragile qu'une bulle
jusqu'au bout j'ai cru
toucher l'invisible
caresser le sensible
en un seul espoir
croire en toi
Adieu
Mon Dieu
qui est le ciel
j'ai lu dans tes yeux
ce vide éternel
qui m'accompagne
depuis trop
longtemps
D'hivers froids
Le ciel est gris
le sol est noir
le froid est là
et nulle main
ni aujourd'hui
ni demain
je crois
que ma lumière flanche
Jeu
Les enfants
donnent des coups
de pied
à la pauvre abeille
qui manque de ressort
elle garde le sourire
nous nous ressemblons
beaucoup dans le fond
je crois
Doigts dans l'œil
Dans le regard de chacun
se croisent les maux
que chacun croit exprimer
sans que l'autre ne les voie
peut-être que l'on a
de trop gros doigts ?
Comment aller se faire pendre ailleurs ?
J'abandonne
les gens
j'abandonne
tout le temps
j'abandonne
tout d'ailleurs
même les restes de nous
qui restent comme une pierre
accrochés à mon cou
Une de perdue
C'était une seconde
une minute
ou bien une journée
cela aurait pu être plus
mais on n'a rien
qu'une unique vie
à perdre
De toi à moi
Il est des choses
qui s'échangent
d'autres qui s'offrent
ou bien se donnent
et l'amour ?
Commentaire
Bêtise et misère
sont deux compères
sont deux commères
qui hantent ce qui m'est cher
du haut du ciel
au bas de la terre
bêtise et misère
je sais comment faire
mais pas comment taire
Diabète
Les mots tournent
dans ma tête
comme des millions d'abeilles
mais je n'ai comme miel
que cette poésie
sans sel et sans sucre
Assise
Sans le moindre regard
sans aucun espoir
la sentence est tombée
mon cœur découpé
sur cette pierre froide
où tu étais
assises
N'être
Minuit
va sonner
bientôt peut-être
je ne voudrais
l'écouter
je voudrais
juste renaître
sans me reconnaître
Quel con, que passé
Plus un souffle
de lumière
rien
qu'un courant d'air
qui passe sans s'arrêter
emportant la poussière
dans un quelconque passé
à tendre
Une nuée de mots
un nuage de poussière
terne et violent
encombre ma tête
en d'uniques maux
je sens le temps
se tendre
il fera beau demain
ou un peu plus tard
Mal biaisé
Ma poésie
n'est pas belle
elle n'a pas de gros mots
non plus
elle n'a rien pour elle
ou peut-être trop
c'est une question
de point de vue
mais mon regard
est biaisé
bien mal
je ne sais plus
trop
Mis au coin
Dans ce grand labyrinthe
qu’est sa tête
je n’ai pas vu
que je n’étais
qu’un point
parmi d’autres
mis au coin
Des cendres
L'amour est une flamme
douce et brillante
comme une étoile
d'un simple souffle
un battement de cils
une seconde étouffée
et il part en fumée
je me sens
descendre
De toutes les couleurs
Hier
j'ai attrapé
aux yeux du ciel
cet arc multicolore
dont la flèche
m'a transpercé
et m'a laissé seul
dans le noir
Comme un papillon
Dans la nuit
j'ai surpris
une lumière
scintillante
vive et fière
et je me suis laissé
prendre d'un amour
éphémère
par cette
« étoile d'araignée » ✓
Ciel de passage
J'écoutais le vent
j'écoutais la pluie
je prenais le soleil
je suivais les nuages
j'ai cru le ciel
comme s'il était réel
et puis
l'air lui a manqué
il n'est resté ici que la nuit
et son écharpe de brouillard
Creux et bosses
Le temps est chaotique
il monte et il descend
au rythme des tourments
il frappe à la porte
parfois
pour dire qu'il passe
et ne laisse comme traces
que ces creux et ces bosses
dans nos âmes fragiles
Dans le vent
Avancer
reculer
virer à droite
pencher à gauche
et tout cela pour avoir
le sentiment
de faire du sur place
je croyais avoir attrapé
une main
ce n'était qu'un souffle
d'un temps passé
Cheminement
Que reste-t-il
du petit chemin
oublié
dans un coin
de ta tête ?
quelques cailloux
peut-être ?
et d'autres petits riens...
Qui et pourquoi ?
Quelqu’un a vécu cela
sur quelle terre ?
sous quel ciel ?
en quel temps ?
je ne sais pas
je ne sais plus
ce qu’est la vie
et toi ?
En vérité
J'avais peur que tu me dises
adieu
mais tu m'as dit
à bientôt
il n'y avait rien
de plus faux
Gourd
Sourd au jour
sourd au temps
sourd à la vie
je prends le temps
de le perdre
si souvent
que je me perds
en moi-même
est-ce que j'aime ?
Gros tas
Au beau milieu de la lumière
un tas de poussière
écrasé au sol
vidé de tout
balayé par le temps
attendant
d'être caché sous le tapis
ma poésie ?
Faites l'amour disait-il
Une fleur
accrochée au bout
d'un fusil
qui ne tira aucun coup
et blessa tant de gens
sûrement un souci
La pluie
J'attends la pluie
comme un coin de paradis
quelque goutte ici
le long de mon cou
le long de ma joue
je ferme les yeux
il gèle
Où sont les abeilles ?
Les mots couchés
ne disent rien de plus
que les mots tus
quand on a les oreilles bouchées
et le regard vide
mais j'écris quand même
des poèmes
lancés comme des grains de pollen
dans le désert du temps
Des jours de nuit
Aujourd'hui
suit hier
et rien de plus
la pluie s'est éteinte
le feu du regard aussi
au fond du ciel
tu t'es
endormie
En partance
Je pars à l'aventure
du temps
avec pour baluchon
un sac de mots
juste de quoi nourrir
le vide de l'existence
sur ce chemin
qui n'existe plus
En tout et pour tout
Il y a des nuits sans fond v
il y a des pluies sèches
il y a des étoiles noires
il y a des jours sans
et il y avait
nous
Électrique
Je déborde d'une énergie
éolienne
pas un jour sans vent
33 en 1
Il n'y avait pas
33 solutions
il n'y en avait qu'une
j'ai eu du mal
à la compter
et plus encore
à l'accepter
il n'est pas facile
d'être mort
Terre à taire
Il ne reste
du son de ta voix
que ce silence
qui ambiance les jours
et qui tait les nuits
le vide est parfois
assourdissant
Bonne année
Est-ce les vœux
qui rendent vieux
ou simplement mes yeux
qui ont perdu les tiens
au point que les mots
en perdent leur sens
en perdent l'essence
qui les rendait bons
Idées noires
L'obscurité a cette facilité
à rendre invisibles
les choses sensibles
pourtant
elles ne disparaissent pas
de nos battements de cœurs
Lumière éclatante
Partager la pluie
comme on partage les larmes
partager l'envie
comme si la nuit
allait devenir autre
partager sa vie
comme si son cœur
pouvait s'arrêter de bonheur
et laisser le temps
réunir nos éclats
De rien
Tu ne cherchais rien
et tu m'as trouvé
emmené en chemin
entouré de ciel
et de croyances folles
je ne cherchais rien
et je t'ai perdu
Manque
Un jour
après l'autre
rien ne vient
un mois
après l'autre
rien de bien
juste ce parfum
d'inexistence
au goût rance
au fond de l'âme
L'ennui
Autant
le temps sait
autant
moi je ne sais pas
alors
j'attends
et rien ne se retient
Quand même tue
Je ne sais
ce que dit le philosophe
lorsqu'il dit
je t'aime
je ne sais
pas plus ce que dit le poète
mais je le dis quand même
est-ce ma philosophie ?
Comme un grain
Les deux pieds
dans la gadoue
c'est là
que tout se joue
un regard
un sourire
un baiser sur ta joue
c'est si simple
d'être fou
Envolé
Un grain de poussière
bercé de lumière
un grain de poussière
dans l'immense désert
d'un ciel bleu
un grain de poussière
sur lequel
je pleure
Au vol
Une particule
un atome
un parfum
qui me retient
dans les airs
incertain
je pourrais croire
que je vole
une once de passé
mais ce n'est qu'un soupçon
d'une autre éternité
Crépuscule
Matin malin
dans les bras
du fauteuil
je croise le temps
qui ne sait s'arrêter
et me dit en passant
qu'il est déjà trop tard
ne serait-ce
que pour me lever
Jamais le ciel
ne tient ses promesses ✓
J'ai écouté
j'ai entendu
j'ai attendu
j'ai patienté
jusqu'à satiété
mais je me suis planté
la graine n'a pas germé
car il n'a jamais plu
Âme à fenêtre
Le temps s'est arrêté
à la fenêtre
qui ne s'est pas ouverte
je ressens encore
cette main
qui ne s'est pas ouverte
ce n'est que le passé
de ces amours
qui n'étaient pas offertes
Bleu gris
Le paysage défile
et me dépasse
seuls les nuages
restent en place
la montagne a disparu
on ne voit plus les vallons
ni même la forêt
il ne reste du ciel
qui désert gris
sans le moindre sourire
Bas
En bas
tout en bas de la page
regarde-moi
je suis là
dans les espaces
vide
Ce matin
ce matin encore
ce matin toujours
je te regarde
prendre ce petit déjeuner
la mine un peu renfrognée
les yeux dans le vague
l'âme dans les nuages
c'est dommage
que tu ne sois pas
là
Pas à pas
Jour après jour
le jour dort
comme la nuit
sans un souffle de vie
c'est ainsi
dans le désert de mes jours
dans celui de mes nuits
et quand je me retourne
pour regarder mes pas
il ne reste rien
que des grains de sable
Pourquoi pas
Aujourd'hui
je suis content
je ne cherche pas
à savoir pourquoi
peut-être
que cela me rendrait
triste
Chut
À un pas du bonheur
je ne vis pas
le précipice
Re-garde
« Qu'est-ce qu'on garde
de quelqu'un
qui vient de partir » ✓
une once de vent
une goutte de pluie
un parfum d'antan
un grain de poussière
ou un brin de lumière
et puis...
Nu
Nu
comme un ver
sans le moindre mystère
dans la gadoue des jours
j'erre
et j'avale le temps qui passe
en ne laissant pour traces
que le vent des mots
qui s'éparpillent
en poussière grise
Discours
Mes poèmes sont courts
ils en disent court
s'ils étaient longs
ils ne diraient
peut-être
rien de plus
Goutte à goutte
Je ne vois plus
sur ta joue
le lent parcours
qu'il y avait entre nous
je ne distingue plus
cette trace salée
qui courait
parfois
je ne vois que
le chemin du temps
qui ride maintenant
le bout de mes doigts
Fantôme
D'un regard
dans le miroir
j'ai vu la distance
entre hier et aujourd'hui
il n'en fallait pas plus
pour que je n'attende pas
demain
serein
Vides
La mort
est-elle
une autre façon de vivre
cette vie
n'est-elle
qu'une autre façon de mourir
qu'est ce jour
où je suis debout
entre deux vides
Un bout de toi
« La poésie doit être partagée
sinon elle ne sert à rien » ✓
Elle est comme la vie
elle n'existe que dans le regard
de l'autre
et sans celui-ci
elle n'est que transparence
elle n'est qu'absence
que le silence
d'une page blanche
déjà tournée
Petit
un petit bruit
dans le silence
l'idée d'un souvenir
qui reviendrait
frapper à la fenêtre
la douceur d'un instant
qui s'insinuerait dans la pièce
la fraîcheur d'une caresse
que je croyais oublié
un petit bruit
dans le silence
et la nuit
Veyrier
Je me retiens à la poésie
comme à une barrière
celle en haut du vieux téléphérique
accroché à la falaise
d'un mont que nous avons tant arpenté
je me retiens à elle
sans savoir me retenir
et disparaît comme lui
dans l'ombre d'un passé
hanté de fantômes
Chasse
Chasseur de temps
chasseur de vide
chasseur patient
j'attends depuis des ans
que le temps se vide
de ce vide de sentiments
À L.
Chaque doute
est un papillon
qui prend la route
délaissant la passion
oubliant la folie
pour ne retenir
que la raison
chaque doute
est un mauvais compagnon
qui ne retient du soleil
que la brûlure
des ailes
Moche été
J'ai été le passé
un présent fort absent
un futur inexistant
j'ai été
même pas
le temps d'un été
Là pas
Je suis là
nulle part
ni ailleurs
d'ailleurs
je suis là
comme un pas
à côté
un rien
de bien
je suis là
sans y être
sans connaître
une once de ton être
je suis là
et n'y suis pas
Pars donc
Donc
un mot pour qui
donc
ne sais pas
ce que vient
ou ne vient pas
ce que disent les pas
ce qu'ils ne disent pas
ce qu'il faudrait
et ce qui n'existe pas
donc
qui suis-je
au départ ?
Dernières secondes d'électricité
Dernière heure
derniers instants
je croyais au bonheur
avant
que l'on pense
à me couper la tête
on m'a remis les clés
rendu un sourire
dit à bientôt
et éteint
comme il faut
Après avant
Avant la nuit
avant le jour
avant tout court
j'ai attendu
tendu la main
tendu l'oreille
tordu le cou
aux sentiments
en même temps
rien ne sert
de regarder avant
quand demain
est déjà parti
Été tout en hauteur
Premier thé
d'un été pourri
il pleut
il fait froid
et comme écharpe
aucun bras
rien que le temps
qui s'obstine
à montrer
que le parfum du thé
à des senteurs d'hiver
d'un hier inexistant
premier thé
et déjà
un haut-le-cœur
Givre matinal
Sur la place du marché
je fais quelques pas
seul
accompagné simplement
de l'ombre de son passé
qui me tient la main
comme si hier
conservait un peu de chaleur
la futilité d'un sourire
d'un regard
accroché aux hasards
de mes pas
dans le vent du matin
Impression
J'ai l'expression
d'un soleil couchant
regardant le ciel s'en allant
il fait déjà nuit
même les ombres
ont disparu
dans les yeux du ciel
les dernières étincelles
m'indiquent
qu'il n'y aura
plus d'étoiles
désormais
De glace
Herbe glacée
sous le ciel bleu
la montagne serait belle
si elle n'était pas couchée
le jour serait chaud
si le cœur battait
il faut se rendre
à l'évidence
l'automne est mort
et l'hiver givré
Mot
pourquoi ?
dire : je t'aime
Froide et froid
foi en toi
foi parfois
joies d'émois
doigts en toi
froids en moi
joua et quoi ?
Froid d'effroi
y'a pas que moi
y'a pas que toi
y'a pas de quoi
Derniers mots
Invisible
insensible
les yeux clos
les mots hauts
sur le silence
pour l'absence
tout se passe
tout hélas
Au croisement
Nous nous sommes croisés
dans le boue des jours
dans la suie des nuits
quand le brume fume
nous nous sommes croisés
un peu en été
si peu en automne
et plus en hiver
nous nous sommes croisés
et je ne sais pas
et je ne sais plus
si nous nous sommes aimés
Nous nous sommes croisés
Encore
Encore un peu de jour
un zeste d'amour
qui pique
au bout de la langue
qui pique au fond du cœur
encore un petit rien
semblable à cette flamme
qui s'éteint
sans le moindre souffle
Vivement hier
Vivement hier
et ses jours sous le ciel
qui se promenaient sur la terre
comme un soleil dessinant des ombres
comme une pluie nourrissant le monde
je ferme les yeux
et je crois
que c'est toujours
toi
À quoi ça rime
Les mots s'entendent
les mots s'accordent
parfois se jettent
en travers de nos êtres
amour toujours
pluie et nuit
pluie et ennui
aussi
au bout des vers
la tête en l'air
la tête ailleurs
sourires désirs
plaisirs et fleurs
plaisirs et pleurs
aussi
les mots se donnent
les mots se vendent
parfois se meurent
en travers dans nos cœurs
Vivement pas demain ✓
Englouti par les mots
d'un certain Thoams
le temps se défausse
m'interroge et se gausse
au bord de ma mémoire
de son lit de sa bouilloire
au creux de sa main
de son ventre de son âme
je vis le petit matin
dans l'aurore de ses yeux
je vis le crépuscule
dans les feux d'un sourire
ne restent des incertitudes
qu'une multitude de lettres
de petits poèmes blêmes
d'improbables je t'aime
engloutis par les mots
des pattes de mouches
et des vols des corbeaux
Au fond du pot
Blanc
cristallisé
en petits carrés
le sel des jours
enfermé dans le verre
après que la mer
s'est évaporée
est-ce ainsi la vie ?
Jour d'après
On dirait que le jour est passé
que la nuit est oubliée
que le vent s'est enfoncé
que le soleil s'est dissipé
il pleut
et ruisselle sur ma tête
toutes ces gouttes qui m'entêtent
toutes ces secondes qui se retournent
et ces petits riens qui font un mal de chien
alors je regarde en arrière
pour essayer de fermer cette fenêtre
Crépuscule
Hier soir
elle a failli venir
elle a failli se propager
elle a failli étinceler
elle a failli me submerger
elle a failli
elle a failli
l'envie
Grand tour
J'étais allé faire un tour
du côté de l'amour
j'ai pensé avoir trouvé le chemin
sans penser au lendemain
j'ai grimpé, j'ai grimpé, j'ai grimpé
sans doute plus que de raison
et j'ai découvert la folie la passion
au fond d'un cabanon
au milieu de l'automne
au cœur de la montagne
là où se déshabille le ciel
là où se dénude la vie
pour nous électriser
j'étais allé faire un tour
et je tourne toujours
toujours en rond
J'ai au logis
« Maintenant
ça vient quand ça vient » ✓
et des fois cela ne vient pas
ça marche ou ça marche pas
dans son cœur c'est aussi
simple que ça
maintenant
rien à dire
il faut laisser le temps agir
et l'amour cristalliser
jusqu'à n'être qu'une pierre
à poser sur la cheminée
Juste après la pluie ✓
J'aurais pu pleurer
j'aurais pu sombrer
dans ces eaux saumâtres
d'un quelconque automne
j'aurais pu crier
j'aurais pu maudire
je me contente d'écrire
ce qu'elle ne va pas lire
il reste ces traces rondes
plantées dans la poussière
celle d'un autre monde
où tout n'est que désert
À la poursuite de l'instant présent
Les mains courent dans le vide
à la recherche du temps
ce n'est que stupide
et pourtant
les mains courent dans le vide
à la recherche du temps
impatient
Hors de chez moi
Je rentre chez moi
mais je ne sais plus
où c'est
je suis sûr que ce n'est pas là
mais j'y rentre pourtant
j'essaierais bien ailleurs
mais je sais déjà
que ce ne serait pas chez moi
non plus
alors je reste là
comme si j'y étais
et je n'y suis pas
Le déficit du doute
Dans le vague du ciel
se fond la lumière
qui permet de voir
en bleu clair
brumes et brouillards
en blanc permanent
nuages et vents
en rouge sourire
aurores et crépuscules
mais
elle laisse aux nuits noires
les nuits blanches
coupables
Un mot puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis une foule de mots puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre jusqu'à une multitude puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre
puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre à remplir des pages et des livres puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre puis un autre et puis tant d’autres
Je ne sais pas pourquoi
il pleut
« Il pleut
je marche droit vers le brouillard » ✓
et je ne le vois pas
j'avance
j'avance
j'avance
et je ne vois pas
que j'ai les yeux fermés
j'avance
je ne sens que la pluie
qui s'intensifie
et je crois
reconnaître une main
sans fin
Chasseur de rien ✓
Je ne suis pas parti
à la chasse
au contraire d'elle
vagabondant
sur le chemin
j'ai pris l'air
et le ciel en plein cœur
j'ai le temps
le temps et un vent
et j'ai vu à la fin dans mes mains
rien
Souris
Chaque jour
chaque nuit
mon paradis s’éclaire
d’une lumière noire
il n’y a pas photo
À chaque battement
de mon âme
Des tas de mots
des tas de pierres
pèsent
sur mon cœur
sur mon âme
d’un poids infime
d’un poids infini
qui quand j’ouvre les yeux
m’empêche de te voir
m’empêche de savoir
Douce ment
Tout doux
tout doucement
je prends le temps
comme évident
évidemment
en évitant
simplement
tout simplement
tous les instants
à chaque instant
où je pense à toi
à tout ce doux
tout doucement
À l’avenir ✓
À l’avenir
je ne dis rien
je ne crois plus
je ne dis rien
non plus car je crois
que ces mots de toi
se couchent en moi
si profondément
qu’ils fondent en moi
fondant l’avenir
dans le passé
Murmures
D’un mur à l’autre
il s’est construit
un tas de pierres
au fond de ma chaussure
qui fait que je me suis allongé
sur le vieux chemin
laissant le ciel
m’écraser
de tout le poids
de tous les maux
de ses douleurs
Jusqu’à la lie
L’amour est une bouteille
de mots et de maux
des vrais et des faux
des sûrs incertains
des laids vraiment beaux
la tête sur l’échafaud
je laisse tomber
jusqu’à l’hallali
de ma vie
À Dieu
Jour
nuit
regard
un monde part
rien ne revient
rien ne se retient
aux mots qui s’envolent
dépouillés de sens
dans tout ce silence
je dis
à bientôt
je sais
que vous ne reviendrez
jamais
Le choix
Le choix déçoit
est-ce toi ?
est-ce moi ?
sûrement
un peu des deux
sûrement
que l’on se retranche
peu à peu
sûrement qu’être
amoureux
n’est pas un choix
Elle aime en terre
Quand on ne sait
plus quoi dire
il vaut mieux se taire
alors j’écris
pour que s’enterrent
sous mes mots
mes maux
Dont let me down ***
Duo
magie
au bord du gouffre
les mots cognent
les mots tapent
comme une première fois
comme à chaque fois
avant le dernier pas
qui précède la chute
et tous ses bas
chut
tu frappes
en moi
J’en crois mes yeux
J’ai vu en toi la laideur
j’ai vu en moi la laideur
j’ai vu partout la laideur
j’aurais voulu voir l’amour
mes yeux ne l’ont pas voulu
et je les ai crus
À temps
Perdre son temps
les yeux dans le vide
à regarder
le soleil se coucher
encore et encore
en oubliant simplement
de prendre son temps
pour se bouger
le cul
Efficace effacement
Ton visage dans mes mains
un jour sans lendemain
une idée comme une autre
qui s’efface
comme s’efface
mon visage dans tes mains
Escargot
Tant de coquilles
dans mes mots
de quoi reconnaître
toutes mes erreurs
tant de coquilles peut-être
dans lesquels mes mots
peuvent se replier
sans supplier
sans se plier
au manque de pluie
Ainsi va l’envie
Dans mon ciel déchiré
plus de bleu
plus de noir
plus de blanc non plus
rien que l’encre du temps
qui trace dans le vide
les rides des jours
et l’insipide des nuits
Bleus clairs
Dans le bleu délavé
de tes yeux
il reste un grain de poussière
comme une tache
d’un temps passé
qui sombre dans ton regard
aujourd’hui ignore hier
d’un battement de cil
d’un battement de ciel
Imparfait
Je t’aime
tu m’aimais
c’est si
imparfait
je le crois
je te croyais
je rêve
que je rêvais
mais
je suis imparfait
Mot d’adieu
Pourquoi un jour
Mon Dieu
M’a dit
du fond des yeux
va
au diable
?
En odeur de damnation
Quelques molécules
absentes ce matin
de Saint-Valentin
ce parfum anodin
et divin
qui ne tient à rien
qui ne tient à rien
d’autre
qu’à l’imperfection
de ce chemin
loin de sa main
Et enfin le soleil ✓
Après la pluie
le beau temps
disaient ceux d’avant
ils ne connaissaient pas
cette pluie-là
et ses brûlures
au fond de moi
À la page
Je tourne la page
je tourne les pages
je tourne en rond
autour de moi-même
autour du soleil
autour de ce pot
d’où coule ce miel
qui brûle ma peau
qui brûle mes os
et brûle mes mots
de page en page
Tomber de bas
Je tombe
chaque jour un peu plus
je tombe d’en bas
en encore
plus bas
c’est à croire
que je creuse
chaque jour un peu plus
les maux d’amour
Haut et court
Je me suis pendu
à ton cou
et j’en suis mort
d’amour
Marteau
Tes mots
s’envolent
tes yeux
s’envolent
ton cœur
s’envole
et je reste
au sol
planté
là
comme un clou rouillé
Assis là
J'oublierai
j'oublierai
tous ces mots
qui se chantent
sur les basses profondes
toutes ces images
du lit à l'ivresse
j'oublierai
j'oublierai
ainsi
assis là***
Derrière toi ✓T
Il y a un autre toi
et un autre toi
et un autre toi
et un autre toi
et je ne sais plus
ce qui du mensonge
de tes yeux
ou de la vérité
de ton regard
est le plus vrai
ou le plus faux
dans tes sourires
il y a tant de sens
et de non-sens
Lucie
et dans tous les cas
et les tracas
je finis mal
Tu peux voir
Le jour qui part
dans le brouillard
le jour qui part
dans un regard
est-ce déjà
vraiment trop tard
est-ce déjà
un autre trottoir
ce jour qui part
me fait pleuvoir
Commun hiver
Dehors
les arbres n’ont plus de feuilles
les branches sont nues
et ne bougent plus
on pourrait croire
que règne la mort
pourtant
au fond de moi
je sens encore
ce bourgeon
qui vit
Deux
Deux oiseaux se dévorent ✓
en moi
en un seul désordre
que je ne maîtrise pas
deux oiseaux en mon corps
violemment picorent
les jours
les silences
perchés
dans mon cœur
Deux oiseaux me dévorent
Feu de l’amour
Le temps passe
le temps passe
le temps passe
et je laisse infuser
la mort
à petit feu
de l’aube au crépuscule
Le jour
aide la nuit
à être
moins blanche
Sûr
Je lis
dans les yeux de mon chien
cette confiance
que j’ai abandonnée
un jour lointain
en tous les humains
moi
en premier
Suivez la flèche
Chaque jour
chaque nuit
les souvenirs
de la pluie
irradient le long de mes os
le vrai et le faux
des mots
puis
rien
Vaseux
J’ai vu l’amour passé
comme un bouquet
de fleurs fanées
je ne pensais pas
que tu me l’offrirais
je n’ai pas
de pot
Confusion
Une à une
les pièces ébréchées
des jours qui s’éloignent
recomposent
une histoire
qui n’a pas existé
lettre après lettre
je tape
l’inexistence
de ce puzzle
dont aucune pièce
ne s’accorde
Au plus petit
J’ai vu ton corps
j’ai vu ta peine
j’ai vu tes seins
et puis ta haine
j’ai même vu
ce petit doigt
qui dépassait
à peine
sous les draps
lui aussi
me manque
jour après jour
À voir
Je laisse le temps
marcher sur moi
à petits pas
à petits mots
tout doucement
si lentement
que je ne les vois
que je ne te vois plus
Non violent
Assis au bord
de la chaise
comme d’une falaise
je tape les mots
pour qu’ils se taisent
je leur fais violence
je ferais mieux
de les caresser
oui
je ferais mieux
Escargot
Je bave mes mots
sur le papier
je trace ces chemins
invisibles
que tu ne regardes
même pas
je baisse les yeux
et m’enroule
dans ma coquille
j’attends
que passe le froid
CADEAUX
J’ai offert mes mots
personne ne les a pris
ils sont tombés
de ces étoiles
directement
dans la poussière
balayés uniquement
par le souffle de cette porte
que tu as fermée
À deux souffles
C’était deux bougies
il y a si longtemps
ce n’était même pas le bon jour
mais c’est le seul
qui a existé
vraiment
Bleu
Bleu clair
bleu feu
bleu pâle
bleu dieu
bleu ciel
je ne sais plus
lequel
fait le plus mal
Encore du bleu
Sautillantes étincelles
dans le bleu du ciel
sur ce bleu qui couvre cette peau
que tu voulais découvrir
que je voulais découvrir
avant que tout explose
Naufrage
Dehors il pleut
dehors il pleut
dehors il pleut
et dedans
il ne pleut plus
il fait juste sombre
Naufrage
Dehors il pleut
dehors il pleut
dehors il pleut
et dedans
il ne pleut plus
il fait juste sombre
Ciel d’orage
Les yeux noirs
dans le bol du matin
aucun espoir
que la pluie
l’emporte
aujourd’hui
il me reste
le silence
goutte à goutte
IN
Le soleil m’enferme à écouter
le fauteuil en cuir CC
Je voudrais rallumer la pluie
réponse à OFF
de Thomas Vinau
La première en dernier
Il n’y a pas de dernier poème
car il n’y a pas de dernier je t’aime
le dernier que j’ai dit
s’est perdu en chemin
mais il reste écrit
sur les murs de la vie
aussi certain
que la première pierre
À vue d’œil
Ce matin
j’ai regardé pousser
mon amour
nous sommes
encore
en hiver
et sous ce ciel
je n’ai rien vu
sortir de terre
D’un autre temps
Dans l’éphémère
de nos secondes
je n’ai retenu
que l’éternité
Règlement de comptes
Tout compté
tout réfléchi
tout bien pensé
ce que je connais
le mieux de toi
c’est ton absence
Crème de châtaigne
Prendre un parfum de toi
du bout de la langue
pour se souvenir
des désirs
au plus profond de moi
quelques secondes encore
avant que mon palais
ne s’effondre
Des paons dansent
On a fait la roue
le tour des jours
en mille couleurs
qui tournent encore
rendant troublante
cette danse du temps
en noir et blanc
Décompte
Qui sait
comment on compte
qui sait
combien on compte
peut-être n’est-ce
qu’à la fin
que l’on sait
en comptant
les pleurs
Folie fleur
Un pétale
un pétale après l’autre
j’arrache de son cœur
chacune des couleurs
jusqu’à découvrir
ce qu’est la folie
Une bouteille à l’amère
Chocolat 100% cacao
je le crois
dans ma bouche
comme toi
une douceur
je le crois
et puis
dans le fond
l’amertume
a raison
j’attends un mot
perdu dans la mère
Jusqu’ici tout va bien
Étaient accrochés
à l’écriteau
ces quelques mots
je les ai pris pour moi
en les regardant d’en bas
et ils m’ont pris au mot
je suis tombé de haut
Entre ténèbres et lumière
Je t’aime
tout dépend
qui le dit
et à qui
33 ans : la femme idéale
au paradis BM
Les mots naissent
dans ma tête
ils croissent et s’enterrent
du paradis vers l’enfer
du blanc vers le noir
comme tu sais si bien
le faire
puis ils disparaissent
de ta tête
comme s’il n’avaient jamais
existé
Laquelle tourner
Tourner la page
c’est facile avec un livre
mais elle est tant de livres
Vit un poème
Le poème
est un exutoire
à la haine
à l’amour aussi
et peut-être même
à la vie
rien n’est
écrit
Ta lumière dans ma main ✓T2
Souris
juste un instant
que ma main se souvienne
de l’immense ciel bleu
qui venait
me rejoindre
quand l’automne
m’embrassait
Grain de désert
Chocolat noir
chocolat blanc
pour se tenir
une plaque de gélatine
un peu d’eau froide
un peu de chaud
un tour de main
m’aimeras-tu demain
Le grand effacement
Alors que
Z
a peur
que les autres le remplacent
L
m’efface
comme un autre
Comme si c’était hier
C’est tellement du passé
que c’est presque…
j’ai oublié
Et pourtant
c’est toujours là
Un sourire froissé
un regard déplacé
un mot qui tape
et mon cœur bouche bée
à attendre hier
qui n’est plus présent
demain m’oublie aussi
Je peux m’en vouloir
J’aurais voulu
savoir écrire
savoir dire
savoir reconnaître
tes moindres désirs
savoir être
cette ombre parfaite
qui glisse sur la page blanche
j’aurais voulu être
cet instant
j’aurais voulu être
autre qu’un peut-être
Aucune grenouille
ne me parle
Le ciel est peut-être triste
je ne le vois pas
les volets sont clos
et la porte aussi
je n’entends que le bruit du vent
qui passe en se taisant
le ciel est peut-être triste
et il ne me le dira pas
On était bien dans la voiture
J’entends encore
les gouttes d’eau sur le toit
je revois le brouillard
qui nous enveloppe
et le ciel
qui pointe son nez
entre deux rayons
le jour sourit
c’est si bon
N’était-ce qu’un mot
J’ai perdu un mot
je ne sais plus où
je ne sais plus quand
d’autant que je me souviens
tu me le disais
et il m’enivrait
je l’ai perdu
et pourtant
je l’aimais
Tout au fond de ma poche
Tout au fond
si profond
dans le noir du temps
se cache
une petite fille
te souviens-tu ?
Endroit envers
Je t’aime
je t’aime
je t’aime
même si le jour
est à l’envers
et la nuit
mon endroit
Plat froid
Je partage
avec les autres
tous les mots
que tu enterres
dans un ciel froid
Presqu’il
Il suffit d’un sourire
pour effacer le givre
pour éteindre le temps
pour recomposer la vie
il suffit
À temps
Le regard à la fenêtre
à scruter le temps
j’attends que le pluie revienne
danser dans le vent
quelques coins de ciel bleu
impatient de s’envoler
L’automne peut-il revenir
D’une seconde
à une autre
la terre penche dans un sens
ou dans l’autre
attendant que le ciel
inspire les hirondelles
Aucune trêve
Chaque jour
chaque nuit
je me bats
combattant
tant de démons
tant de folies
de sagesse aussi
je me bats
juste
pour croire en toi
Jour sain
Le ciel est né
un jour
par erreur peut-être
quand un doigt
a touché un doigt
je crois
et ce jour-là
une basilique s’est effondrée
et mon esprit
s’est évadé
L’amour n’a pas d’odeur
Hier je ne pouvais pas
me sentir
aujourd’hui je le peux
je ne sais pas
si c’est mieux
Brume et brouillard
Je m’accroche au silence
je respire le vent
j’embrasse le nuage
et espère la pluie
lève-toi et ciel ✓
Quel œuf
Un rai dans le ciel
dans sa simple nudité
le soleil ne saurait briller
d’une telle intensité
Mauvais proverbe
Rien ne sert d’attendre
il ne fallait pas la laisser partir
avant
Clair obscur
L’oreiller sonne creux
perdu à l’autre bout du lit
il ne dit rien de la nuit
et a oublié les jours
il ne lui reste que l’idée
d’une lampe de chevet
Dévoré par le temps
Sur l’écran
la photo d’un cœur en céréales
et une fourchette
pour le faire
disparaître
Tant de temps avec toi
Des heures
et des heures
et des heures
pour que simplement
tu m’apprennes
à être
seul
Rien ne revient
rien ne retient
le temps
Quelques notes
et quarante ans pèsent
soudain
comme si j’avais
perdu une amie
à cette seconde
De l’un à l’autre
Est-ce que chaque poème
est une histoire
est-ce que chacun
est un espoir
est-ce un appel
un au revoir
dis-moi
toi
qui lis
ce que j’écris
Un deux trois ciel
Un petit caillou
lancé dans les airs
espérant que le hasard
fasse bien les choses
pour lier la terre
au ciel
on a toujours le droit
de rêver
Pompon
C’est un ours
dans un parc
je l’ai rencontré
il y a longtemps
il est resté
de pierre
sous un grand ciel gris
Qu’est-ce qui m’inspire
Pendant combien d’années
peut-on rester en apnée
sans le moindre souffle de vie
peut-être devrais-je chercher
un second souffle
désir
Je ne regardais pas
cet endroit-là
qui pourtant te plait tant
peut-être
que je ne l’avais regardé
peut-être
que je n’avais jamais osé
peut-être
que je n’ai jamais désiré
Rien
Qu’attendre
quand on fait le nécessaire
pour ne rien avoir
à attendre
Déchirement
D’un dernier sourire
tu as entaillé
au plus profond
la fragilité
de mes pensées
je ne voulais croire
à ce sourire noir
Juste
Nuls décombres
nulles ruines
rien que le désordre
des amours perverses
aucune averse
aucune pluie même
juste le mensonge
d’un quelconque je t’aime
Tout va bien
Le silence
dans les branches
du vieil arbre mort
le ciel gris
sans un bruit
et puis
pas de pluie
aujourd’hui
…
Pensée folle
L’isolement a
ça de bien
c’est qu’on
ennuie
personne
Vaseux
En vase clos
même
les plus belles fleurs
meurent
Au trois-cent-soixante-sixième jour
Cette année
il n'y a pas de 29 février
pas de 366e jour
c'est dommage
c'était celui
où nous aurions pu
nous retrouver
ce sera dans une autre vie
Du bout de la langue
Tu joues
avec les mots
comme tu joues
avec les sentiments
les transformant
tour à tour
en Cupidon
ou en démons
Je t’aime
un pneu
On s’aperçoit parfois
que la vie tient
à pneu de choses
c’est juste pour
passer l’hiver
sans autre
accident
De passage
Dans tous ces messages
est un amour caché
honteux
d’avoir été
maltraité
de passage
dans le ciel
comme un nuage
incapable de savoir
pleuvoir
Me quitte le temps
Avec Léo et Jacques
tout a été écrit
tout a été dit
ce qui s’en va
ce qui me quitte
ce cœur qui bat
et ne bat plus
la lumière
devient ombre
et l’amour
poussière
de temps
五二零
520
Les nombres
sont du chinois
parfois
j'aimerais les comprendre
j'aimerais les apprendre
pour les dire joliment
pour que tu les entendes
simplement
我爱你
Appel de la montagne
J’ai entendu une voix
ce n’était pas toi
ce n’était pas moi
ce n’était qu’un instant
rêveur
s’enfuyant en passant
sous le tunnel du Mont Blanc
Black summer
J’ai connu un été sombre
sans pluie même paresseuse
sans piment rouge non plus
et encore moins de ciel bleu
finalement
l’hiver n’est pas si différent
bien que blanc
15 secondes
15 secondes de silence
plus rien ne bouge
(sauf le chien)
pas assez
pour aller sur Mars
ni même pour voir
la face cachée de la lune
tu en es revenue
ce n’était qu’un désert
je crois que le silence
durera plus longtemps
je t’embrasse depuis
une autre étoile
C’est déjà ça
Quelques notes de piano
Rouve
dit
Souchon
c’est simple
c’est fort
la poésie
c’est ça
j’entends
encore
les notes du passé
et je rêve
Vague automne
Je ne suis qu’une éponge
qui a bu une pluie d’automne
je me suis noyé
dans un torrent de mots
croyant que les reflets
sur les pierres du fond
étaient les étoles
d’un jour nouveau
nos sens
nous trahissent
quand les sentiments
songent
Toit
Je ne sais plus
où j’habite
pas chez moi
pas chez toi
pas chez elle non plus
je suis là
sous un toit
mais je crois
que ce n’est pas
moi
Encre assympathique
J’ai essayé d’écrire comme Desnos
pendant mon sommeil
des mots des mots des mots
quelques dessins parfois
parlant de notre destin
et puis je me suis réveillé
face à une page blanche
comme si tu n’avais rien écrit
Crazy
Entre les rayons
un instant de folie
un battement de cil
dans les années quatre-vingt-
dix tu te souviens
on ne pouvait survivre
et nous envoler
que si nous étions assez fous
mais
pour toi
l’amour est sagesse
c’est fou
Sous un fil de soie
Mes yeux glissent
sur ces petites merveilles
elles ne sont pas que des mots
elles ne sont pas que de peau
elles ont cette légèreté à croquer
ce fondant à sucer
et cette caresse à offrir
ce sont peut-être
des peauaimes
Idée en l’air
J’ai découpé le Petit Prince
et je l’ai mis sous verre
il avait volé jusqu’à moi
pour me porter quelques mots
je ne sais pas si
prisonnier
il m’aidera à retrouver
le rose de la vie
Vert Glas
Quand sonne mon glas
je n’entends que le vent
s’insinuant dans le ciel
et je ne vois pas
que l’espoir
glisse vers le noir
Adieu poussière
Aucun orage
rien qu’une mort
le jour me donne tort
la nuit encore plus fort
dans les derniers rayons de lumière
la poussière s’enterre
définitivement
Après tout ce temps
Le temps est divergent
il s’habille de vent
il s’enfuit à présent
un peu plus lentement
rien le retient
maintenant
écoute
que retiens-tu
Par tous les temps
« Le temps d’un battement de cils » ✓
sur le vieux chemin
je me suis imaginé arbre
et je suis resté planté
à regarder les humeurs du ciel
défiler
De toutes les couleurs
Il y a le blanc
qui dit va
en rêvant
il y a le noir
qui dit reste
planté là
et il y a les gris
qui disent
qu’un jour le ciel
pleurera
l’arc-en-ciel
Bête à manger des vers
Je n’ai pas assez lu
je n’ai pas assez dévoré
de poèmes
et pourtant
et pourtant
j’en vomis tellement
je n’ai peut-être pas
mangé
les bons
Principe de réalité ! ✓
Le psy a dit la vérité
ni freudienne ni kantienne
ni même platonique
ma conscience
est constamment
inconsciente
c’est fou
d’être sage
À la fin ou presque
Il y a bien un dernier
même s’il est au milieu
de nulle part
et je suis celui-là
presque à la queue
et même pas
le dernier
des derniers
Excusez du peu ✓
Tu as dit
peu
mieux faire
Inexister
Pas grand-chose à dire
pas grand-chose à faire
rien qu’un être
pour faire
disparaître
Mots crus
Page après page
tu as déchiré les mots
pour mieux refermer
le livre
Pas
Il neige
le froid enveloppe les bruits
la lumière s'étale
rendant le ciel blanc
opaque
au loin je crois
entendre ses pas
« Avant la chute
La nuit est remplie de gris
il devrait se méfier de ces moments-là »✓
….
Je déteste cela
✓ citation de Thomas Vinau
✓T copie incomplète de Derrière le miroir de Thomas Vinau
JSW d’après « Poppy » de John Stanton Ward
PS citation de Pierre Soulages
AS à Anne Sila
TB titre des Beatles
CC titre de Charlélie Couture
BM titres de Ben Mazué
✓T2 suite automnale de Ma lumière dans ta main de Thomas Vinau