Scène 8 : Au temps de De La Fontaine
- bulledesterres
- 14 janv. 2018
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Le roi entre avec la table et une feuille dessus.
Jean de la Fontaine entre, passe devant le roi et va tourner en rond du côté droit de la scène.
Jean Deux mois que je sèche lamentablement. Des pages et des pages écrites sans discernement. Des crapauds, des bœufs, des loups, des chiens tournent en rond sans qu’à aucun moment en naisse une fable. (Au public) J’erre sans proverbe.
La Fontaine s’approche du roi soleil.
Jean Oh mon roi ! Vous, qui illuminez notre vie de votre présence, pourriez-vous inspirer votre modeste serviteur ?
Louis XIV Qu’est-ce là, Monsieur De la Fontaine ? Ne voyez-vous pas que votre majesté est occupée ? Elle a fort à faire...
Jean Je sais, votre majesté, mais je suis à court d’idée et je suis bien peu affable pour mes fables.
Louis XIV Monsieur, regardez ce plan de bataille, mes armées sont encerclées et mes vaillants soldats ont beau se battre ardemment, la défaite semble certaine. Et vous me parlez de vos sornettes. Vous n’êtes pas raisonnable, allez au diable.
Jean Il est vrai qu’en matière de guerre, je suis mauvais juge. Mais, ne serait-il pas plus facile, plutôt que d’affronter toute l’armée ennemi de concentrer vos forces sur ce petit bastion afin de desserrer l’étreinte.
Louis XIV Mon brave, ici, vous ne trouverez pas d’inspiration. La guerre est quelque chose de sérieux. Mais mon idée est judicieuse. En prenant ce bastion, nous forcerons nos ennemis à nous rejoindre sur ce champ de bataille et nous aurons le loisir de mieux répartir nos forces. Grâce à moi, cette maille rongée, emportera tout l’ouvrage. Allez De la Fontaine, vous n’avez plus de vers, écrivez en prose !
Jean Je vous remercie mon roi car vous m’avez instruit. (Au public) Patience et longueur de temps font plus que force, ni que rage et nous avons toujours besoin d’un plus petit que nous.
Ils sortent.
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