Scène 11 : le loup et le chien

(Un loup, un chien)

Le chien arrive. Il chantonne la chanson de Dana.

Le chien - Quel âne cet agneau ! Il m’a mis cet air dans la tête et je n’arrive plus à m’en

défaire.

Le loup arrive.

Le loup - Tiens voilà un autre chien et quel dogue aussi puissant que beau. Pas

question de l’attaquer. (Il s’approche du chien.) Mon ami que voici, que vous

êtes joli, que vous me semblez beau et quel embonpoint que j’admire.

Le chien - Il ne tiendra qu’à vous, beau sire, d’être aussi gras que moi. Quittez les bois,

vous ferez bien et vous aurez un bien meilleur destin.

Le loup - Que me faudra-t-il faire ?

Le chien - Presque rien : chasser les voleurs et les mendiants, plaire à son maître… Cela

vous permettra de manger de bons repas, sans parler de maintes caresses.

Le loup - Quel bonheur…. Mais, qu’est-ce là ?

Le chien - Rien.

Le loup - Quoi, rien ?

Le chien - Peu de choses.

Le loup - Mais encore ?

Le chien - Le collier dont je suis attaché de ce que vous voyez est peut-être la cause.

Le loup - Attaché : vous ne courez donc pas où vous voulez ?

Le chien - Pas toujours, mais qu’importe !

Le loup - Il importe si bien que de tous vos repas je ne veux en aucune sorte et ne

voudrais pas même à ce prix un trésor.

Le loup se sauve. Le chien sort tranquillement.

Le loup - Tiens, pour une fois, j’ai eu de la chance ! On ne m’a pas tapé sur la tête !

Et il se cogne dans la chaise de Monsieur de La Fontaine que cela réveille !

Le loup - Aïe, aïe, aïe ! ….

De la F. - Hein ! Quoi ? Que se passe-t-il ?

De la Fontaine s’assoupit à nouveau.