Scène 10 : Au temps de la révolution
- bulledesterres
- 14 janv. 2018
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Le peuple s’amasse au pied de la scène et crie. Le roi arrive au balcon et s‘adresse au public.
Roi Mon bon peuple, mes amis, mes frères, j’ai bien lu vos doléances. Français, françaises, je vous ai compris.
Peuple Oui, oui, vive le roi.
Roi Mais la nation a, aussi, des problèmes, parmi lesquels notre armée qu’il faut bien que j’entretienne.
Desmoulins Comme les bataillons suisses et allemands qui composent la garde royale et qui sont prêts à nous égorger.
Roi Du calme, Monsieur Desmoulins. Notre armée est là pour nous protéger. Mais la guerre qu’il a fallu que je fasse tout l’été contre nos voisins nous a causé bien du chagrin.
Desmoulins Et du malheur à la cour !
Roi Ah, la cour ! Pauvres gens, que de difficultés, que d’ennuis pour réaliser nos banquets et nos fêtes !
Qu’il est difficile aujourd’hui de satisfaire la noblesse et le clergé. Je pense d’ailleurs à faire une déclaration de leurs droits.
Desmoulins Et les nôtres ? Les états généraux ont été convoqués et on nous a claqué la porte au nez. J’en fais serment, c’est pas du jeu, nous sommes paumés. Pour nous, seule la Bastille a sa place.
Roi Oh, mais trop, c’est trop ! Monsieur Desmoulins, la Bastille est une belle bâtisse. Pensez à Versailles, que de tracas et de problèmes. Le chauffage, rendez- vous compte, le chauffage de Versailles, nous vivons dans le palais des glaces. Et Promotelec qui ne veut pas passer. Pour corriger tout cela, j’ai renvoyé Necker et j’ai décidé quelques menus changements, deux ou trois nouvelles taxes, quelques impôts et de menues corvées, mais c’est pour votre bien. Aidez la nation, elle vous le rendra, intérêt et principal.
Le peuple crie et son représentant intervient.
Desmoulins Mais notre roi, nous ne pouvons pas payer, nous mourrons de faim. Une fois les taxes prélevées, il nous reste que trois sous pour le pain.
Roi Ah, mon bon peuple, vous parlez et je vous comprends ! J’ai récemment visité une auberge à Varennes et je suis à vos côtés et dans le souci de vous secourir, je taxerai donc le pain.
Le peuple crie et hue le roi qui se pavane. Desmoulins les fait taire, dit sa phrase et lance le chant.
Desmoulins Notre roi, vous nous avez fait tourner la tête, nous ferons rouler la vôtre. Vous vouliez nous faire danser, nous en sommes fort aise et bien nous allons chanter maintenant Ah ça ira, ça ira…
Le peuple monte sur scène, poursuit le roi et emporte le balcon.
Un paysan conclut :
Paysan Cré vingt diou, Ce s’ra bientôt not’ tour d’profiter !
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