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silence

dans le silence épars des jours

La nuit

 

Dans le silence épars des jours elle vient se maintient et entretient le sombre sa violence son âpreté ce ne serait qu'un vent léger si la douleur n'était présente écoute ce silence et sa danse

 

Dans chaque seconde fluette se tisse la mort cette mort invisible intérieure suprême celle que personne ne voit ni ne regarde celle qui pèse tant qu'elle rend violent chaque instant

 

Dans sa main rien rien de plus rien de moins ni grain de poussière ni grain de sable rien de bien rien de mal non plus juste le temps qui ride inlassablement le présent pour l'oublier

 

Dans le silence épars des jours la nuit n'est plus qu'une autre forme de l'amour triste et mortelle belle et affreuse de celles qui lui permettent de s'éparpiller tels des flocons de neige
 
 
 
 
 
 
 

 

Caresses

 

Sur mes bras se glissent les caresses ces caresses insoumises d'un autre temps plus légères que le vent plus douces plus folles encore celles volées à quelques instants celles éparpillées dans quelques rêveries quelques sursauts du temps elles glissent et se glissent sans la moindre idée de bruit à fleur de peau à fleur de vie si tendres que rien ne semblerait pouvoir les arrêter rien même pas le temps

 

Dansent quelques lueurs celles de la lune celles du ciel entre les persiennes de ses regards c'est comme deux petites flammes aux sommets de leurs bougies qui rayonnent dans la nuit qui rayonnent sur les lèvres d'un instant absent

 

Je regarde au loin

Je regarde à présent

Cette étoile dans ses yeux

Les folies et les faiblesses

D'une lumière obscure

Qui me pénètre

 

Allongé dans le noir sur ce parquet brut mon corps ressent encore la chaleur de ces flammes une brûlure tranquille douce et divine de celles qui vous marquent le cœur de celles qui vous emprisonnent l'âme de celles qui s'enfuient dans la nuit lorsque vous désirez les retenir elles sont à jamais ce présent absent sur mes bras se glissent ces caresses sans cesse


 
 
 
 
 
 
 

J'ai peur

 

J'écoute ton silence qui suinte des mots non-dits. Il reste au fond des écrits cette trame sombre. Il reste entre les lignes ces courbes qui se devinent. Il reste dans les espaces cette masse difforme de nos silhouettes.

 

Il reste au-dessus ce souffle lent, ce souffle léger qui parcourt mes membres inlassablement. Est-ce le reste d'une caresse ? Est-ce celui d'un baiser ? D'un regard, peut-être ? Tout ce que je sais est que cela reste en moi, ancré si profondément qu'à chaque instant ce silence est brûlant, bruyant, insistant. Il prend ton visage, il épouse tes formes, il poursuit tes pas et se perd entre les pierres de notre chemin.

 

Dans le silence épars des jours, dans celui blotti dans chaque nuit, j'écoute, j'écoute sans cesse...

 

J'ai peur. J'ai peur de tout. De moi. De mes sentiments. Des tiens. De faire mal. De ne pas être à la hauteur. De ne pas être une bonne mère. De ne pas être cette femme. J'ai peur et je me terre dans le silence...

 

Le silence n'est qu'une douleur.


 
 
 
 
 
 
 

Au bord

 

Au bord de l'eau lorsque les pierres se taisent qu'elles laissent s'enfuir l'onde au fil de leurs flots qu'elles laissent miroiter la lumière dans les esprits divers qu'elles laissent mourir le temps sans le moindre mouvement j'attends

 

Au bord du temps lorsqu'il s'éparpille en lui-même qu'il ralentit invariablement qu'il accepte de cesser tout rapprochement qu'il ne vibre plus quel que soit l'instant qu'il n'est plus que le son d'une aiguille se déplaçant j'attends

 

Au bord du silence lorsqu'il s'étend jusqu'au fin fond de l'absence qu'il prend chaque mot pour le tordre infiniment qu'il lui ôte ses sens simplement en le déchirant qu'il baigne le jour d'un unique voile sombre uniformément présent j'attends

 

Au bord de toi j'attends

un présent


 
 
 
 
 
 
 

Au diable l'innocence

 

Lorsque la nuit me parle

dans son silence blanc

chaque instant d'avant

se glisse insistant

jusqu'au bord de mon âme

Lorsque la nuit me parle

aux quatre coins de mon lit

se cherche chaque reste

Du chemin d'avant

oubliant le temps

de ces mots hurlant

au fond de moi

 

Le ciel coule sur la terre l'illuminant de sa lumière frêle et douce de cette innocence aux ombres de flammes à la chaleur divine et infernale à la saveur de l'encre noire qui s'épanche sur la page blanche au fil des jours et des nuits

 

Sur ses lèvres tendres que le silence inonde d'un sourire se tracent les courbes de l'espoir et celles de ses peurs

se tracent les évidence
 

Et quand se tend la main et quand se tend l'amour à travers l'eau et le feu le silence s'éteint sur les rives du ciel il dissipe le sommeil il s'installe

 

Au fond des yeux attrapant les images une à une les laissant danser infiniment doucement attendant que la nuit s'achève au milieu des rêves attendant que le temps transforme l'innocence en ces moments de vérités translucides


 
 
 
 
 
 
 

Le ciel dort

 

Silence

La nuit te murmure

le long de mes murs

froids et blancs

Je pense à toi

 

Je pense à toi

et je relis tes paroles

qui se découpent sur le plafond

dans les ombres sombres

et claires

qu'imagine la lune

Tu es là

 

Tu es là

et ton corps

s'endort contre le mien

dans les courbes simples

de ces draps de coton bleu

où se mélangent nos sens

et ton absence

Il fait froid
 

et je caresse

le vide incertain

 

la pointe de tes seins

le centre de ton ventre

et j'attends ton sourire

pour qu'il illumine ton

silence


 
 
 
 
 
 
 

Mademoiselle

 

Dans l'ombre dansante de nos ombres

elle est là dansant sur le rythme lent

du silence

 

Je rêve sa peau

blanche démasquée par l'envol d'un ciel bleu

un après-midi d'automne

 

Je rêve son sourire

d'un air lumineux planté dans mes yeux

tel un feu un soleil enrobé de miel

 

Dans l'ombre dansante de nos ombres

elle est là simple comme l'existence

du silence


 
 
 
 
 
 
 

Expression

 

À la source du temps le paysage est léger

l'arbre attend l'instant simple où la feuille va se détacher

le vent latent ne s'entend qu'à peine

il est sûrement ce présent que l'arbre attend

à présent le temps s'étend sur le monde absent

il guette l'unique moment où la feuille va s'envoler

il cherche

 

À la source de la vie le ciel est transparent

son cœur attend ce battement simple où une main va s'approcher

ce n'est qu'un moment sourd lourd de conséquence

ce n'est qu'un frissonnement rempli d'impatience

il est au temps ce qu'est le silence

il guette le sublime moment où la main va s'offrir

il rêve

 

À la source de l'amour ton visage est serein

j'attends uniquement ton expression


 
 
 
 
 
 
 

Dans le silence d'une présence

 

À l'abri du temps sous l'eau qui ruisselle le silence devient transparent il grandit lentement oubliant les instants oubliant l'innocence oubliant la valeur du temps

Goutte à goutte il se répand dans les interstices laissés vides il remplit ces manques d'amour par de l'inconsistance quelques résidus d'inconscience quelques bribes de déni quelques riens d'inutilité

 

Dans la beauté du matin c'est pourtant un sentiment brillant qui s'élève comme si sa présence avait un sens


 
 
 
 
 
 
 

À l'ombre de tes mots

 

Il pleut cette nuit la lune est habillée de brume elle donne ses rayons à chaque goutte dans un silence fragile

Dans l'épaisseur du brouillard les étoiles tracent tes pensées elles dessinent des volutes de lumière

 

Du bout des doigts j'essaie de lire j'essaie d'attraper les ondes déposées au cœur de la nuit je laisse les gouttes tatouer ma peau de milliers de reflets aux teintes irisées et douces

 

Sais-je lire sais-je comprendre l'importance et la valeur de chaque marque sais-je apprécier chaque mot que tu me contes ?

 

Il pleut je ferme les yeux pour appeler
les instants heureux bercés à l'ombre de tes mots


 
 
 
 
 
 
 

Mars

 

Dans les lumières de Mars plus près plus près je rejoins ta pensée

 

La nuit est plus proche plus belle plus calme qu'elle caresse ma peau d'une lumière lente et faible un peu de rouge un peu de noir et je sens à nouveau tes lèvres qui accrochent l'instant un peu comme si ton sourire rayonnait en moi

 

Je me tais et écoute le chant de la nuit qui danse sur ma peau


 
 
 
 
 
 
 

Nue bleu

 

Nue l'heure défile sans bruit sans attention aucune elle passe hors de tout regard tu ne la perçois même pas elle serait transparente que ce ne serait pas différent

Ce mystère se lirait-il dans tes yeux ? Comment savoir comment comprendre comment le dire ?

Je ne sais ni ne comprends

L'espace entre vérité et silence est si ténu qu'il semble vide

Vide de sens vide d'amour vide de tout

 

Pourtant le ciel reste d'un bleu invariable ne le sais-tu pas ?


 
 
 
 
 
 
 

De souvenirs en avenirs

 

Tendre bonheur du temps qui persiste au bout de mes doigts
tendre si tendre

Te souviens-tu ?

 

Rares sont les instants d'une vie où s'imaginent une telle tendresse un mélange complice une osmose vertigineuse

Te souviens-tu ?

 

Aucun mouvement aucune sensation ne s'approche de la folie ressentie douce et légère douce et frêle

Te souviens-tu ?

 

Le temps découpant au scalpel chaque seconde pour la rendre féconde explosive intuitive le temps lent et bref incommensurablement vrai

Te souviens-tu ?

 

Sans paroles sans textes uniquement réel uniquement géant d'une simple beauté d'une unique vérité sobre et puissante

Te souviens-tu ?

 

Aucune expression aucune ne saurait être à la hauteur du souvenir

Peut-être l'avenir ?


 
 
 
 
 
 
 

Si animal

 

 

Si pur si ciel si oiseau

 

Ton cœur veut battre tel un moineau

 

Si vrais si beaux tes cheveux ces chevaux

 

Tissent le vent en mille écheveaux

 

Si chaud si haut délicat rouge-gorge

 

Ce feu cette flamme qui nous forge

 

Si grand si doux si ours blanc

 

Le temps au creux de nos bras s'étend

 

 

Et l'amour est cet animal qui nous définit


 
 
 
 
 
 
 

Chant de ma nuit

 

Ma nuit est là à tes pieds

comme une petite lune

comme un vent d’été

elle est douce

elle est chaude

elle est fruitée

Ma nuit est là à tes pieds

comme une belle étoile

comme un souffle d'automne

elle est tendre

elle est calme

elle est parfumée

Ma nuit est là à tes pieds

comme un grand soleil

comme un silence d'hiver

elle est blanche

elle est fraîche

elle est transparente

Ma nuit est là à tes pieds

comme un ciel à l'aube

comme un sourire franc

elle est proche

elle est vivante

elle est présence

Ma nuit est là à tes pieds

 

Elle est air elle est ciel elle est bleue elle est folle
elle est totale elle est invraisemblable elle est belle

elle est toi


 
 
 
 
 
 
 

Chant du vent

 

Écoute écoute l'instant qui court entre les arbres

Attrape la légèreté du vent d'antan

 

Il court dans la forêt entre les arbres

près de la cabane en bois

il ouvre sa porte délicatement

et inonde la pièce d'un air fou

 

Rien se saurait retenir son souffle

pas même une remarque bête

pas même un grand sourire

il est là tout contre nous

 

Il court dans la pièce il court

il ouvre nos âmes

il ouvre nos cœurs

il ouvre nos bras

 

Rien se saurait retenir son ardeur

pas même une caresse

pas même un baiser

pas même notre amour

 

Écoute écoute le vent qui court entre nous

Attrape la légèreté de cet instant

 

Il pleut il pleut c'est merveilleux le vent nous attend à chaque instant


 
 
 
 
 
 
 

Les peurs du ciel

 

Ce matin comme chaque matin comme chaque nuit comme chaque jour le ciel a peur peur de tout peur de lui-même peur du temps peur de l'instant de l'instant présent à présent

 

Le ciel bleu pourtant est heureux dans son regard dans son sourire ses enfants gouttes de pluie virevoltantes gouttes d'eau dansantes gouttes de plaisir amusantes Le ciel bleu les tient serrées dans ses bras blancs

 

Le ciel gris est présent aussi dans ses attentes dans ses folies la vie flocons de neige tremblants petits cristaux blancs au bout des doigts petits cristaux tendres sur la langue petits cristaux frais dans l'air

Le ciel gris les tient contre son cœur tout blanc

 

Le ciel noir se cache aussi dans un recoin ses amours perles de grêle dures billes glacées dures billes piquantes dures billes brûlantes s'éparpillant au gré des vents s'éparpillant au souffle des vents

Le ciel noir les enfouit tout au fond de son âme

 

Ce soir comme chaque soir le ciel compte ses peurs les brasse dans la glace les mélange aux flocons les pleure dans la pluie

Le ciel a tant de nuances tant de nuances de peur


 
 
 
 
 
 
 

Portrait de traits

 

Un crayon un bout de papier et des pensées qui s'envolent
sans le moindre bruit dans le lent silence du passé

 

Le crayon trace des lignes et des signes convergeant
parfois divergeant à d'autres instants il glisse en virevoltant

 

Il glisse au fil des traits qu'il voudrait parfaits
qu'il voudrait justes qu'il voudrait aimants qu'il aimerait présents

 

Il se faufile entre les traits pour tracer la beauté pour tracer
ce regard ce sourire sa vérité il se faufile sans trembler

 

Un crayon noir un papier blanc se rencontrant inlassablement
autour de ces traits la dessinant
un crayon noir un papier blanc simplement en silence s'aimant


 
 
 
 
 
 
 

Rêve éveillé

 

Les yeux se ferment le temps s'arrête
seul le vent semble exister en cet instant
une nouvelle forme d'être se répand
à l'intérieur une sensation de bien-être simple et fluide

 

Que demander de plus qu'attendre d'autre
se laisser bercer à l'orée du temps et accepter ce présent
le cœur ouvert à ce qu'il transporte à ce qu'il apporte
en ouvrant cette porte

 

Le cœur battant tremblant sous le simple effet de ce vent enivrant tourne et retourne ses battements
troublé par la puissance douce de la réalité
troublé par cette folle vérité

 

Le ciel même les yeux fermés invente toutes les formes de couleurs dessine des espaces imaginaires extraordinaires
impulse une énergie quasiment électrique
quelque chose de magique de féérique

 

Ce silence ce silence est bon
 

Et ce jour identique
à chaque autre jour
renferme en lui ce joyau
qui s'intègre à mon âme

 

Rien ne se perd tout se transforme ce silence devient
un monde plus grand que n'importe quel songe
si grand que même l'éternité ne saurait le contenir seul un mot saurait le définir ce mot écrit du bord de tes lèvres tout au fond de nos yeux

 

Est-ce un rêve
est-ce la réalité
est-ce le présent
suis-je éveillé

 

Je ne ressens maintenant que la force de l'instant


 
 
 
 
 
 
 

Veille

 

Le jour ne s'entend pas

enveloppé tout bas dans nos bras

Il mime nos pas pas à pas

Il sait que là-bas tu resteras

Le jour jamais ne résonne

Il ne faut pas que je m'en étonne

Il sait que sur tes pas raisonne

cette personne qui me croit personne

Au-delà

chaque pas

n'est pas

ici bas


 
 
 
 
 
 
 

Ne te tais pas

 

Je cherche dans le silence la valeur de tes mots

Ils sont comme une petite danse dans la lumière

 

Je ne sais ni ne comprends les défauts de ces mots

Ils se mélangent aux ombres se cachant dans le soleil

 

Je ne vois dans ce halo que des dessins noirs et blancs

Ils se glissent dans mes yeux même quand ils sont clos

 

Alors lorsque résonnent les vibrations de ton étoile

Tes mots lentement frissonnent juste au bord de mes os

 

Écoute écoute en somme ce que racontent tes rêves

 

Écoute et dis-moi

Que chaque mot
Mérite d'être dit
Écoute et ne te tais pas


 
 
 
 
 
 
 

L'ombre de ton ombre

 

Tout au bord de ton ombre sombre mon ombre tu ne la vois pas tu ne le sais pas elle est cachée dans cette silhouette muette elle est posée là dans ta lumière frêle dans celle douce qui s'écoule le long de ton corps tu ne la vois pas tu ne le sais pas elle épouse tes formes

 

Elle se plait ici t'accompagne sans le moindre bruit elle te suit pas à pas dans l'ombre de tes pas elle se tait tout le temps elle cherche à ne faire aucune ombre elle se veut tranquille docile pour rester dans tes bras elle est là tout contre toi

 

Ne regarde pas peut-être la verrais-tu peut-être pas peut-être aurais-tu peur ou l'envie de la serrer ce n'est pas la peine elle se cachera pour que tu ne la vois pas

Parfois tu peux croire qu'elle est partie que dans le noir complet elle ne se marie plus avec ton ombre mais elle est toujours là dans ce petit coin de pénombre à l'ombre de ton âme


 
 
 
 
 
 
 

Poursuite

 

Le silence me poursuit de ses mots absents de ses riens de ses vides il me poursuit sans cesse taisant tous les éléments d'une vie taisant tout ce qui a pu être paradis il me poursuit

 

Et pourtant c'est toi qui fuit sans bruit dans le brouillard du passé tu fuis en effaçant chaque trace chaque chemin trouvé tu ne laisses du paradis qu'une ombre tu fuis

 

Je dessine avec mes pauvres mots quelques traits dans le noir des esquisses d'espoir je dessine de manière maladroite quelques restes du paradis quelques lumières je dessine

 

Toi tu fermes les yeux pour ne plus voir ne plus penser ne plus oser tu fermes la porte à double tour sans retour pour laisser aux peurs toute leur place toute leur force tu fermes

 

J'écris sur tes silences j'écris entre les lignes j'écris sur chaque espace j'écris et je n'écris rien rien que tu ne saches rien que des mots creux qui remplissent le paradis de mes vides de tes vides j'écris

 

Invisible le silence s'écoule le long de tes courbes tu n'en ressens pas la caresse tu n'en ressens pas les faiblesses ni le sens dans le labyrinthe du temps tu n'en ressens que la fuite invisible


 
 
 
 
 
 
 

Je n'ai que le temps

 

Un souffle dans le cou un simple souffle léger et doux

Un souffle du bout des lèvres qu'aucun temps n'achève

Un petit rien un de ces temps qui ne se dissolvent pas dans le temps

Un instant fou où chaque once de nous nous retient

Un souffle court et envoutant ici là et maintenant

Un souffle qui m'appelle et me rappelle le temps

Un petit rien qui vient, me tient et fait du bien

Un instant fort où se tord le temps qui me revient

 

Je n'ai que le temps d'aimer

Ce présent absent


 
 
 
 
 
 
 

Petite mort de l'âme

 

Le chemin s'élance dans le silence de l'automne.

Il se glisse vif entre les couleurs à la douceur

monotone dans le flux de lumière claire.

Le jour semble sourire et m’emmener

au bout de la forêt, de la montagne.

Il me prend par la main sans fin.

Désormais, je le sais, jamais

le jour ne sera pareil.

Il restera ma petite

mort, juste celle

empruntée à

ton âme

...


 
 
 
 
 
 
 

L'absente

 

Point de vent, point de jour,
uniquement un instant d'absence.
Rien ne vient tromper sa puissance,
rien ne vient adoucir cette mort.

 

Si triste est ce temps, si décevant.
Regarder, attendre pour qu'enfin un espoir naisse,
pour qu'enfin un moment soit
différent.

 

Perdu et patient,
ce feu prend sa source dans sa foi,
ne se repend pas de ses actes, ne renie pas son passé et
se répand infiniment en des mots inconscients.

Se tatouent dans mon âme
ces restes de chemins de pierres,
ces voyages extraordinaires et
cette fureur de vivre, d'aimer jusqu'à caresser une beauté unique.
 

Devant ce temps qui se dérobe, qui s'enfuit sans horizon,
s'espacent chaque image, chaque son, chaque partie de ma vie.
Aucune question, aucune réponse ne convient.
 

Ce manque ne sait que se subir.
Ce manque est dans sa main,
dans ses yeux, dans son cœur à


Elle


 
 
 
 
 
 
 

À la maison

 

Je me souviens du chemin

des premiers silence d'hiver

Nos bras ouvraient les portes

À ce qui était un mystère

Je relis au fond de tes yeux

la peur de comprendre

cette peur qui nous atteint

au cœur d'un geste tendre

Je me souviens du chemin

où le temps malhabile

ne savait attendre le jour

et le temps invisible

Je relis sur tes lèvres

ces mots qui s'évadent

pourquoi ne faisons-nous

pas cela à la maison ?

 

Je me souviens du chemin

de cette joie docile

de ces sentiments où le bien

envahissait nos corps

Je relie chaque mot

et comprends le bonheur

être ne s'invente pas

être se vit


 
 
 
 
 
 
 

Larmes filantes

 

Légère nuit douce nuit aux éclats incendiaires
réveille-moi assoupi au creux de tes bras
alors que je plonge dans les profondeurs de la noirceur réveille-moi que je noie dans tes larmes filantes mes pensées amantes réveille-moi que je ploie sous le poids des secondes partantes réveille-moi
avant que le jour n'efface les nuées ardentes
légère nuit douce nuit je ne suis qu'un ange maladroit

 

Dans le ciel brillent en silence les étoiles filantes sous cette pluie d'or
je ne sais que rêver

 

Mon amour discret se perd dans les lumières qui s'attardent
je ressens encore le plaisir de l'obscurité je ressens encore
tes désirs de volupté je ressens toujours la caresse des vents passés
et je me blottis sans cesse dans ces souvenirs parfumées
j'embrasse le temps la vie l'amour et la mort
j'embrasse ton corps dans l'infini espace qui nous sépare
 

Légère nuit douce nuit

aux crépuscules qui s'enfuient

relâche les ombres qui nous suivent

relâche le jour qui attend

laisse à l'instant le présent

des larmes filantes

Légère nuit douce nuit

aux aurores qui se taisent

imagine un autre soleil

imagine un nouveau ciel

offre à l'instant ce présent

des larmes insouciantes

Légère nuit douce nuit

attise la chaleur du bonheur

attise la grandeur des saveurs

ouvre à l'instant un présent

différent incandescent

dans les restes de clarté

des larmes filantes

Légère nuit douce nuit

souviens-toi de l'être aimé


 
 
 
 
 
 
 

Amitié amoureuse fantasmagorique

 

Il suffit d'une étoile à portée de la main, d'une main ouverte, d'une main confiante. Il suffit de croire en toi, mon amie.

 

Il suffit d'une lumière à portée du cœur, d'un regard sûr, d'une âme libre. Il suffit de s'offrir à toi, mon amour.

 

Il suffit d'un silence à portée de l'inconscience où même absent chaque mot est une évidence, chaque geste une pleine conscience. Il suffit d'être nous dans la fantasmagorie de notre être.

 

Il suffit d'une molécule à portée de notre bulle, d'une bulle parfaite, d'une bulle de vie. Il suffit d'être ciel et terres.

 

Il suffit de rêver

Pour continuer le voyage

En réalité...


 
 
 
 
 
 
 

 

Ton silence

 

J'écoute toujours le silence de tes mots

Il est comme une présence amicale

Il tournoie dans le froid et le ciel

Il tournoie pour moi parfois

 

J'écoute toujours ce silence dense

Il me prend dans ses bras lourds

Il m'embrasse comme au premier jour

Il m'embrasse comme toi parfois

 

J'écoute toujours ce silence au loin

Il est comme ce parfum divin d'antan

Il vibre de ses saveurs fugaces

Il vibre en moi quand les valeurs trépassent

 

J'écoute encore ce silence de tes mots

Il me laisse sur le chemin de pierre

Il caresse ma joue une dernière fois

Il me caresse et je crois que c'est toi


 
 
 
 
 
 
 

Les vagues amères

 

Les mots culbutent par-dessus le temps

en un ressac violent et lent

Les mots plongent dans l'intermittence

des pensées et de leur silence

 

Un à un ils dessinent l'absence

Comme de ton choix l'essence

Un à un ils tracent le long du vent

ce que le temps n'a plus à présent

 

J'écoute, j'écoute et j'entends

ce que sont les mots maintenant

J'écoute, j'écoute et j'attends

que revienne le ciel troublant

 

Je ferme les yeux sans assurance

que l'instant sera sans violence

Je ferme les yeux sans prudence

J'attends un temps d'innocence

 

La mer en vagues déferle

comme autant de petites perles

La mer en vagues m'attire

le silence n'est que le pire


 
 
 
 
 
 
Pas pour nous

 

Peu importe les mots, peu importe les silences,

Peu importe le sort, peu importe notre mort,

Ce n'était pas pour nous ! Ce n'était pas notre danse,

Ce n'était pas le jour, ce n'était pas notre port...

 

Il faut à l'évidence

Oublier ce que l'esprit

Nous offrait comme chance

Juste avant d'être surpris.

 

Peu importe le faux, peu importe le vrai,

Peu importe le mur, peu importe cette porte,

Ce n'était pas pour nous ! Ce n'était que défait,

Ce n'était pas l'amour, tu n'étais que cette morte...

 

Il faudrait un autre ciel

Pour oublier la lune

Et qu'à nouveau l'essentiel

Soit fait d'amours communes.


 
 
 
 
 
 
 

Mort d'un silence

 

Plus de temps, plus de vent,

À peine le sentiment d'un doute…

La nuit se répand inlassablement,

L'ombre s'étend sur tes lèvres.

Je ferme les yeux pour t'entendre ;

Ton cœur résonne encore si fort,

Plus fort que le silence de tes mots.  

 

Au loin, par-dessus la montagne,

S'élève l'onde lointaine.

Celle qui reste du temps.

Celle qui flotte comme avant.

Celle qui s'est perdue maintenant.

J'entends le silence en partance,

Un simple battement dans le ciel.

 

Au loin, par-dessus la montagne,

Ton cœur résonne encore si fort.


 
 
 
 
 
 
 

Interdit

 

Le silence maintenant maintient le silence

Ce mur au cœur de ton mur

Il maintient sans fin le brouillard

Et entre chaque brique fabrique

L'insondable absence de nos sens

D'interstice en interstice

Je gratte et grave

À l'encre invisible

Ce qu'il reste de sensible

De rien en moins que rien

Je perce et transperce

De mes mots vides

Chaque espace interdit

En vain

Le silence maintient fermement le silence


 
 
 
 
 
 
 

Jamais

 

Jamais

Je ne saurais jamais

Jamais je ne voudrai

 

La terre dans le ciel

Tourne en silence

Tourne en l'absence

Du temps présent

 

La terre dans le ciel

Ignore le silence

Ignore l'absence

Du temps passant

 

Le ciel sur la terre

Éclaire le silence

Éclaire la présence

De tant de mots

 

Le ciel sur la terre

Soutient le silence

Soutient la présence

De tant de maux

 

Je ne pourrai j'aimais

Jamais je ne pourrai

Le silence
 
 
 
 
 
 
 

Regret

 

Le silence entre. Le silence entre nous. Le silence entre tout. Le silence entre dans les mots. Le silence entre les murs ferme la porte.

 

Je ferme les yeux. Je ferme la bouche. Je ferme le temps, le temps d'un instant, le temps d'un instant passé. Je ferme et j'attends que le temps revienne souffler le temps présent, attiser l'instant qui s'éteint, redorer la flamme qui s'envole, ouvrir l'espace qui se clôt, dépasser le ciel qui se ferme, terne.

 

Au loin, se devine l'ombre, se dessine sa silhouette, s'imprime son pas, se bat son cœur. Au loin, pointe l'envie. Au loin, sur un point d'exclamation, revit ce qui manque ici. Au loin, ce besoin n'est jamais loin.

 

Je rêve. Je rêve pourtant. Je rêve d'un temps. Je rêve autant que le temps l'autorise. Ce rêve se lie au passé, à ses vérités, ses sincérités, ses beautés. C'est dans l'essence de ce rêve que la vie sait, que la vie est. Tu sais, tu le sais.

 

Tout près, est une main, est un sourire, est un regard. Si près que le temps disparaît. Si près que le silence est un chant harmonieux. Si près que dans ce silence dansent les cheveux au vent d'un temps heureux.

 

Que la vie est belle !

 


 
 
 
 
 
 
 

De l'inutilité du temps

 

Mes paupières lourdes posées sur un regard vide

Les mots qui apparaissent sur le blanc

Ces doigts qui s'agitent inutilement

Le temps est présent le temps est absent

 

Les yeux qui piquent en retraçant la nuit passée

Les sourires perdus les mots et les baisers

La tendresse évaporée celle d'autrefois

Le temps s'effiloche le temps s'embroche

 

Au loin les restes de ce que fut la journée

Ces quelques chemins oubliés

Cette main qui tâtonnait sans un bruit

Le temps glisse le temps dévisse

 

Nul mot à dire rien à réfléchir

Rien d'autre que la mort

Rien que le triste sort

Du temps d'avant s'en allant


 
 
 
 
 
 
 

Autres automnes

 

Il n'y aura pas d'autres automnes

L'hiver n'est pas terminé

Il recouvre les couleurs

Depuis tant et tant d'années

 

L'oiseau sur la branche s'est depuis longtemps envolé son chant n'a laissé aucune trace seule la neige est restée accrochée au squelette d'une branche noire

 

La petite fille est partie elle aussi emportant sa poupée de chiffon emportant son sourire léger emportant les dernières lumières

 

Le soleil s'est éteint le ciel l'a accompagné les étoiles ne sont plus seules une brume glaciale s'imprime sur la peau faisant apparaître chaque être comme l'ombre de lui-même

 

Plus personne n'a l'idée de ce qu'était l'automne

De ce que sa douceur pouvait porter comme bonheurs

De la magie des caresses de quelques vents frais

Seul est l'espoir de le revoir avant la mort


 
 
 
 
 
 
 

 

Tu ne connais pas la puissance de ton sourire

 

L'absence n'a pour longueur que la force du silence.

 

Au creux de ma main résident les lignes et les chemins
où s'inscrivent la valeur du temps.

Il y pousse aux bords des fleurs et des mots
dont les couleurs s'inspirent d'avant.

 

Alors j'écoute et j'entends le froid et le vent,
ces petits instants dérobés aux temps,
aux temps à présent impatients dans mon cœur.

 

Personne ne l'entend, personne ne le voit,
personne ne pressent ce que sont ces moments.

 

Debout sur le chemin d'hier, de pierres et de sang,
je regarde le lointain comme si c'était demain.

 

Je ferme les yeux et doucement
ressent la présence de ton sourire
que le silence jamais ne dément.


 
 
 
 
 
 
Il suffit d'une étoile

à portée du cœur

 

Le chemin au bout de nos mains

ne connait ni hier, ni demain

Il ne connait qu'une étoile

 

Le chemin au bord de nos regards

ne connait ni le ciel, ni la terre

Il ne connait qu'une lumière

 

Le chemin au coin de nos lèvres

ne connait ni le paradis, ni l'enfer

Il ne connait que le feu

 

Prends cette étoile

du bout des doigts au fond des yeux

et souris de ce qu'est l'amour

 

une étoile à portée du cœur


 
 
 
 
 
 
 

Au bord, juste au bord...

 

Au bord, juste au bord, s'étend la fraîcheur du bleu
entre Semnoz et Veyrier,
un rêve à la peau douce.

 

Au bord, juste au bord, se murmure la tendresse
qui se reflète dans les couleurs du ciel,
l'instant de pureté.

 

Au bord, juste au bord, se dessinent les vagues charmantes
qui reprennent la dentelle des sommets voisins et de leurs chemins,
le refrain du temps.

 

Au bord, juste au bord, s'écoule l'eau douce et timide
qui fait chavirer les cœurs de sa simple caresse
lorsque nous déciderons de traverser le pont, ensemble,
au bord, juste au bord.

 

Prends le temps de longer son calme et d'embrasser sa fureur,
il est amour et orage, bleu et gris,
il est la vie...


 
 
 
 
 
 
 

Questions

 

Dans le silence épars des jours,

L'absence est-elle la caresse

Qui efface en nous tour à tour

Ce que l'amour avait d'ivresse ?

 

Dans ce qui ressemble à la mort,

Les mots conservent-ils leurs vies

Où leurs corps créaient nos trésors

Ou ne sont-ils plus qu'exuvie ?

 

Dans ces nuits s'achevant sans fin,

L'amour a-t-il cette innocence

Écrite aux chemins de ta main

À l'aube de cette vacance ?

 

Dans tes yeux étaient les réponses,

Je n'imaginais pas rêver.

Même quand le monde s'enfonce,

Mon silence écrit pour t'aimer.

 

Hommage à l'amour

 

Silence -
Écoute le vent qui s'écoule, qui s'enfuit et glisse.
Écoute le temps même lorsqu'il s'étend.

 

Silence -
Ressens ce qui est ici, ce qui est ailleurs et en nous.
Ressens le temps même lorsqu'il se fend.

 

* * *

 

Nul ne sait qui façonne le visage de l'amour,
nul ne sait quels songes le construisent, ni ceux qui le brisent.

 

Nul ne peut le façonner, ni nos regards, ni nos corps,
ni nos mots, qu'ils soient tendres ou purs.

 

Il est au cœur du vent, au cœur du temps, au cœur de tout.
Il est les terres et le Ciel.


 
 
 
 
 
 
 

Complainte du silence

 

Danse, danse en silence dans l'absence du temps
et pense que tu fends avec aisance l'innocence

 

Danse, danse en silence dans la puissance de la méfiance
et pense aux ressemblances des romances

 

Danse, danse en silence jusqu'à la jouissance de l'échéance
et pense à l'invraisemblance de notre connivence en pleine conscience

 

Danse, danse en silence dans la constance de tes promesses
et pense à la persévérance de l'obéissance
jusqu'au tréfonds de ton enfance


 
 
 
 
 
 
 

Métropolitain

 

Un chemin de fer

Par-delà la terre

Un chemin ancien

Par-delà nos mains

 

Un bout de sourire

D'un simple plaisir

Un bout de la rue

Au-dessus d'un nu

 

Nouvelle station

Pleine d'émotions

Nouvelles envies

Au bord de Lucie

 

La beauté d'en haut

Au cœur du métro

La beauté du ciel

En un seul soleil


 
 
 
 
 
 
 

Des gris à l'oubli

 

La montagne se découpe

Dans la tristesse du ciel

De gris tourmentés

Le vent la polit

De ses caresses fraîches

Et la pluie refroidit

Ce qu'il reste de l'été

La montagne se découpe

Dans les brumes du ciel

Demain tout sera oublié

De ces pluies tourmentées


 
 
 
 
 
 
 

Quand le ciel devint mer

 

Un amour entre le scorpion et la vierge

Accroché à une étoile tout en haut,

Dans sa lumière telle celle d'un cierge

Se reflète de l'intense ciel le beau.

 

Personne n'entend le chant de cet oiseau

À l'unique moment de leur périastre,

Seules les nuits noires aux confins des eaux

Laissent leur place à la caresse des astres.

 

Ce n'est que dans le silence d'une oreille

Attentive que se conçoit le vivant,

Que s'imagine dans le ciel la merveille

Douce qui embrasse la pluie et le vent.

 

Personne ne sait ce que fait l'éternel

Qui tisse dans les cœurs ce que le cœur n'ose

D'un fil de soi vrai et inconditionnel,

Léger, léger tel un pétale de rose.

 

Ce n'est qu'enlacés au bord de la clairière

Que le ciel et la terre sentent que bat

Leur étoile bleue sans la moindre barrière.

Elle est là, juste, elle guide leurs pas.

Personne ne sait ce que l'on nomme amour,

Il est là, tout près, dans cette fraîcheur sourde.

Il est là, haut en couleurs, cherchant toujours

Entre le soleil brûlant et les pluies lourdes.

 

Ce n'est qu'à la triste apogée du chemin

Partageant les lueurs ultimes du cierge

Que le ciel devint mer brisant dans sa main

Un amour entre le scorpion et la vierge.


 
 
 
 
 
 
 

Avant l'hiver

 

Tu es dans le silence

Allongée dans le ciel

Allongée dans le bleu

De quelques jours heureux

 

La lumière est simple

De chaleur et de douceur

De chaleur et de désir

Tu attends l'avenir

 

Se pose un instant

Un instant de surprise

Tu l'attrapes et le serres

Juste avant l'hiver

 

Tu es dans le rêve

Inventant les nuits

Inventant l'amour

Dans les petits jours

 

La lumière est belle

Réelle et captivante

Réelle et d'un sourire

Tu attends le plaisir

 

Se pose une main

Une main sur ton ventre

Tu la laisses et te perds

Juste avant l'hiver

 

Tu es dans la couleur

Étirée sur la terre

Étirée sur le vent

D'un sentiment amant

 

Tu conquiers le temps

De vrai et de bon

De vrai et de faux

Tu en oublies le beau

 

Tu l'enterres en silence

Juste dans l'hiver
 
 
 
 
 
 
 

Un jardin sans murs

 

Danse ton corps en silence dans mes bras et sous l'arche blanche
tu ne sais pas ce qu'est la liberté

 

Et je rêve, et tu rêves de ce grand oiseau blanc
navigant dans cet océan qui nous attends
navigant sans tourments dans ces grands draps blancs

 

Perdu au bord de tes lèvres

Alors que le rêve s'élève

J'attrape le beau

J'embrasse le haut

 

Et je m'enroule contre ta peau, et je m'enfouis dans ta chaleur
là, juste là, à côté de ton cœur, et tu m'emportes d'un seul sourire
et m'ouvres la porte d'un seul désir
je veux et tu veux créer une éternité dans chaque seconde

 

Danse ton âme en silence dans la mienne et sous l'arche blanche
nous savons ce qu'est le paradis


 
 
 
 
 
 
 

Réveil soleil

 

La mer le matin

Unit le silence

Au bord du satin

Sans qu'elle n'y pense

 

Au bord du satin

Sa petite danse

Se glisse en ma main

Sans que je n'y pense

 

Et dans son sommeil

Le matin s'éveille

Un rayon de ciel

Parcourt son oreille

 

Puis sous le soleil

Le ciel se réveille

D'un rouge vermeil

La mer m'émerveille
 
 
 
 
 
 
 

Déchiffre la nuit

 

Ce que le silence méprise

Sur tous les murs noirs de basalte

Rend la terre toujours plus grise

Et sombres, les chemins d'asphalte.

 

Ce que le silence a de mort

S'étend sur le sol et la chaux

Vive cristallise nos corps

Les brisant entre froid et chaud.

 

Ce que le silence a de songe

S'enfuit désormais de nos bras,

Ce n'est que le temps qui nous ronge

Comme si nous n'étions pas là.

 

Mais mon silence a un sourire,

D'un baiser la nuit sur ta joue,

Ce mot va sans cesse s'écrire :

Je t'aime en la pluie et la boue.


 
 
 
 
 
 
 

Pluies

 

Il pleut d'une de ces pluies

Qui s'écoulent sur nos joues,

Qui s'écoulent, qui s'enfuient

Dans le jour, le matin doux...

 

Il pleut sur la nuit qui dort,

Sur nos rêves qui s'enlacent,

Sur ceux qui quittent le port

Quand l'étoile nous embrasse....

 

La pluie qui passe enfante

La pluie qui reste nous cache

La pluie qui danse nous chante

La pluie qui luit nous attache...

 

Il pleut toujours et encore

Sur le temps de notre amour,

Sur ton corps jusqu'à l'aurore,

Sur le mien de jour en jour.

 

Il pleut sur ta main, tes doigts

Froids, sur ton cœur en chemin,

Sur le silence et sur moi.

Il pleut... et tu es si loin.

 

La pluie qui passe délite

La pluie qui hante et te cache

La pluie qui meurt précipite

La pluie qui fuit nous détache...


 
 
 
 
 
 
 

Tôt ou tard

 

Trop tôt, trop tard, au bout du silence,

Repose une pierre noire et blanche.

Lorsqu'elle est venue, nue,

À l'orée de la forêt, tout près,

 

Dans ce jardin, ce jardin de ciel,

Je l'ai prise dans ma main, sans fin,

Tout contre son corps, fort.

J'ai ressenti le merveilleux bleu

 

Et chaque battement de son cœur

Comme si nous étions ailleurs, loin,

Et si près de nous, fous,

Dans ce que nous appelions bonheur.

 

Les yeux dans les yeux, sans un seul bruit,

Nous nous sommes aimés...


 
 
 
 
 
 
 

Tout le temps

 

Je ne l'ai pas tu ne l'as pas

Il s'enfuit tout le temps, le temps

Court dans le temps suivant tes pas

Je ne sais pas pourquoi le temps

 

S'en va là-bas s'en va sans moi

À se défiler chaque instant

Où je te vois ce n'est pas toi

Ce n'est que le temps tout ce temps

 

Où se perdent tes bras tes pas

Et ce que tu es tout le temps

Ici et ailleurs et là-bas

Je n'entends plus que tout ce temps

 

Qui part loin qui part avec toi

Avec mon cœur éperdu tant

Et tant dans le bois je le vois

Qui s'en va maintenant sans moi


 
 
 
 
 
 
 

Perce-neige

 

Dans le silence blanc

Quand s'efface le temps

S'imagine pourtant

Un regard autrement

 

Comme un regard d'enfant

Dans le silence blanc

Qui s'en irait riant

Dans la nuit innocent

 

Dans le silence blanc

Quand le brouillard présent

S'évapore portant

Un regard autrement

 

Comme un regard d'enfant

Dans le silence blanc

Qui capture le temps

De cet horizon sang

 

S'écoulant du soleil 

Se couchant sur la neige

Sur la rose en sommeil

Et le blanc perce-neige


 
 
 
 
 
 
 

Contre-temps

 

Le silence n'est que le sort

Que nous lançons dans le vent

Livrant l'amour à la mort

Livrant les sentiments au temps

 

Il ne suffit pas d'une vie

Pour avoir assez de temps

De temps de jours et de nuits

Pour s'aimer raisonnablement

 

L'amour ne sait pas être un piège

Il se perd dans les baisers

Les averses et la neige

Il ne saurait s'apprivoiser

 

Le silence n'a pas ce cœur

Qui bat même dans l'absence

Il ne peut vivre l'ardeur

Qu'en contre-temps de notre danse


 
 
 
 
 
 
 

Encore une nuit

 

Encore une nuit où s'attend

Le petit jour et se découvre

Le temps d'instants intermittents

Qui nous enferment et nous ouvrent

Les portes de Dieu, de Satan

Encore une nuit sans le ciel

De ce temps qui n'existe pas

Recouverte de noir, de fiel

Et de tout ce vide ici-bas

 

Encore une nuit sans soleil

Sans sa lumière comme avant

Plus rien maintenant n'est pareil

Tous les mots s'en vont dans le vent

Avec notre temps qui s'envole

Encore une nuit où la lune

N'a ni nord, ni sud, ni boussole

En perdant ses étoiles une

À une jusqu'à être folle

Encore une nuit où les signes

Rappellent la vie à la mort

En écrivant entre nos lignes

Ce qui nous noie, ce qui nous mord

En le murmurant à voix basse

Encore une nuit où nos bras

En oublient le sens et nous tassent

Nous emportant dans l'au-delà

Pour que le diable nous enlace

 

Encore une nuit où tu files

Pour éteindre les jours perdus

Dans tout ce temps qui se faufile

Dans tous ces mots qui sont non-lus

Ne laissant qu'un vent décevant

Encore une nuit où s'endort

Notre amour sous de vieux draps blancs

Oubliant nos cœurs et nos corps

Dans l'absence de sentiments


 
 
 
 
 
 
 

Petit matin

 

Jusqu'au petit matin

Je retiens le silence

Le tenant dans ma main

Même en ton absence

 

Jusqu'aux couleurs aurore

Je capture le temps

Tout ce temps incolore

Fuyant dans le vent

 

Jusqu'aux douces lueurs

De ton premier sourire

J'éteins toutes tes peurs

Pour l'amour t'écrire

 

Jusqu'au bout de l'envie

Dans ton regard d'enfant

Je veux lever ta vie

Vers le firmament


 
 
 
 
 
 
 

Silence

 

Au crépuscule de nos amours mortes,

Je perds la vue tout au fond de tes yeux.

Et c'est le noir, le diable qui m'emporte

Dans ce silence, ce silence odieux.

 

La nuit s'invite dans l'ombre des jours.

Elle se glisse dans chaque interstice,

Dans chacun des instants les rendant sourds

Dans ce silence, ce silencieux vice.

 

Puis de jour en jour, et de nuit en nuit,

Dans la poussière et dans le vent s'évade

Le temps, le temps perdu, celui qui fuit

Dans ce silence, ce silence fade.

 

Au loin sur cette mer sans nul rivage,

Vogue dans les vagues l'ancien bonheur

Se noyant dans l'écume d'âmes sages

Dans ce silence, silence de peurs.

 

Au crépuscule de nos amours mortes,

Je cherche dans ton cœur un peu du jour

Qui, d'un battement, ouvrirait la porte

Dans ce silence, silence d'amour.


 
 
 
 
 
 
Ce n'est...

 

Ce n'est que dans le silence, rêveuse,

Que tu oublies de ton regard mouillé

Ce qu'était cette vérité songeuse

À laquelle nous avons tous deux rêvé.

 

Ce n'est qu'au travers de ta douce pluie,

Trompeuse et légère comme le vent,

Que nous ressentons que la nuit essuie

Tendrement de ces jours tous les tourments.

 

Ce n'est qu'au creux de ce profond sommeil

Que s'illumine dans le ciel l'étoile,

Celle unique tel l'éternel soleil

Qui découvre au fond de nous tous les voiles.

 

Ce n'est que dans nos amours paresseuses

Que nous trompons le temps avec la mer.

Elle a peur dans le vague, malheureuse,

En se brûlant à nos instants amers.

 

Ce n'est pourtant que ce temps que j'attends

Ton sourire émerveillé, cette danse

De ton regard dans l'automne partant

Et tous tes mots, ces mots dits en silence...


 
 
 
 
 
 
Inattendue

 

Dans le silence épars des jours

Je ressens tout ce temps absent

Je ressens encore et toujours

Tout ce temps ce temps que j'attends

 

Et pourtant en partant le temps

N'est plus à présent que trop court

J'attends l'inattendue autant

Que ce vent apportant l'amour


 
 
 
 
 
 
 

Peut-on ressasser assez ?

 

Je dis, je dis et répète

Les mêmes mots évidents.

Dans des phrases un peu bêtes,

Je ressasse tout le temps.

 

Tout ce temps dans mes poèmes

Où s'enfile chaque jour,

Où s'écrivent les « je t'aime »

S'éteignant jour après jour.

 

J'écris, j'écris et j'écris

Ces mots remplis de tendresses,

Tous ceux dits et ceux non-dits,

Ces baisers et ces caresses...

 

Je parle en l'air et dessine

Des mots blancs et d'autres noirs,

Et des mots que l'on devine,

Puis d'autres remplis d'espoirs...

 

Je tourne et retourne encore

Ceux qui sont vivants, et ceux morts,

Ceux qui me broient ou me forent,

Ceux qui amputent mon corps.
 

Ils virevoltent sans cesse

En mélangeant les tourments.

Ils alignent mes faiblesses,

Ma paresse également...

 

Je crois, je crois et je pleure

Sur les restes de bonheur

Perdant les jours et les heures

Dans l'ensemble de tes peurs.

 

Ils me perdent et me fondent

Encore et encore aux vents

Brûlants de ces milliers d'ondes.

Ils m'abiment mort-vivant.

 

Ils inscrivent dans ma mort,

Notre sang et son silence

En oubliant dans le port

Cette inconnue innocence.

 

Ils répètent et ils ressassent

Un à un tous nos instants

Ne voulant pas que s'effacent

Le flou de l’amour d'antan.

 

Ils me rongent dans mes songes

Tout en s'éloignant de toi

Et je crois dans leurs mensonges

Ce qu'il me reste de toi.
 
 
 
 
 
 
 

 

Et encore un peu

 

Je dis, je dis et répète

Les mêmes mots tout le temps,

Dans les amours, les tempêtes

Et les instants insolents

Je te dis pour être honnête :

 

Je dis, je dis et répète

Que t'aimer est une fête.
 
 
 
 
 
 
 

Tout le temps tout le temps

 

Le jour, le souffle court,

N'attend qu'un peu d'amour

Qu'un peu de temps, d'un temps

Manquant tant à présent.

 

Et pourtant, maintenant,

Tout le temps, tout le temps

N'est qu'un silence pour

Ce qu'a été l'amour...


 
 
 
 
 
 
 

Tant de temps que l'heure a sonné

 

Tant de temps à présent que le temps effacé a oublié le temps que nous avons aimé.

Tant de temps chuchotant sur le mur abimé le passé des amants s'est ainsi délité.

Et d'un seul battement, est passé l'évidence en nous martyrisant.

D'un seul frémissement de l'automne partant est morte notre chance.
 
 
 
 
 
 
 

Nuits et jours

 

Le jour est l'ami de la nuit.

Le jour est l'ami de l'amante.

La pluie est l'amie de la nuit.

La nuit est l'amie de l'attente.

 

À l'aube, dans chaque chanson,

S'éveille l'amour en sommeil.

Au crépuscule est la raison

De le retenir au soleil.

Nos cœurs accrochés aux étoiles,

Les yeux perdus dans les vagues,

Notre raison l'amour dévoile

Pendant que les peurs il élague.

 

Nuits et jours, on regarde au loin

Ce que l'amour a comme pièges

Pris dans le manque et le besoin

Les jours de pluie, les nuit de neige.

 

Le jour est l'ami de la pluie,

La nuit est l'ami de l'absence.

Le jour est l'amie qui s'enfuit,

La nuit est l'amie du silence.


 
 
 
 
 
 
 

Course poursuite

 

Je cours et je cours dans tes songes

Cherchant à attraper ta main

Dans le silence des mensonges

Je veux attraper ton dessein

 

Je cours, je cours et tu plonges

Dans nos âmes et leurs détours

Dans le silence qui s'allonge

Dans l'ombre de l'ombre des jours

 

Je cours, je cours et tu t'enfuis

Sur le chemin d'un mauvais jour

Dans le silence de nos nuits

Où s'achève ce qu'est l'amour

 

Je cours, je cours dans mes poèmes

Pour changer le cours de l'hiver

Dans le silence d'un « je t'aime »

Et de ton cœur qui a souffert

 

Je cours, je cours à l'aube nue

Pour reconquérir ta nature

Dans le silence, inconnue

Devait être notre aventure

 

Je cours, je cours d'un battement

De ton cœur l'amour est vivant
 
 
 
 
 
 
 

L'ombre sombre

 

Je suis sur les pas de ton ombre

Je voudrais la caresser

J'aimerais la cajoler

J'aimerais la voir rester

 

Je suis sur le bord de ton ombre

Je voudrais être un chemin

J'aimerais être une main

J'aimerais vivre demain

 

Je suis dans les bras de ton ombre

Je voudrais te rassurer

J'aimerais te voir voler

J'aimerais te voir aimer

 

Je resterai contre ton ombre

Malgré les jours et les nuits sombres


 
 
 
 
 
 
 

Comment

 

Comment rendre vain le temps ?

Comment le rendre absent ?

Je ne sais dans le noir

Comment attraper l'espoir.

 

Comment te rendre complice

Du temps et de ses vices ?

Je ne sais dans tes mains

Ce qu'est le choix, le destin.

 

Comment rendre son visage

À ce temps d'un autre âge ?

Je ne sais ce qu'humain

A pour sens dans ton dessein.

 

Comment rendre des couleurs

Aux noirs et blancs des peurs ?

Je ne sais des caresses

Que l'amour et sa tendresse.

 

Je ne saurais pas pour toi.

Je ne sais pas pourquoi.

Je sais : l'amour ne ment

Jamais ! Toi, sais-tu comment ?


 
 
 
 
 
 
Mémoire... ou pas...

 

Un léger souvenir

Derrière cette porte

Lentement va dormir,

Le silence l'emporte.

Doucement, il s'éteint

Dans tes yeux, tes sourires

Et même dans tes mains.

Plus un mot à lui dire,

Il s'en va, il s'en va...

Il part de ta mémoire

En s'envolant tout bas.

Il n'est plus qu'une histoire,

Un bout d'un vieux passé,

Une petite chose

Oubliée un été,

Un baiser, un rose...

Peut-être une lumière,

Un poème ou un vers,

Une idée en arrière

Qui se noie, qui se perd ?

 

Tu ne sais plus... ou pas...

Où te menaient tes pas...


 
 
 
 
 
 
 

Le vent et son silence

 

Le vent se tait, le vent s'en va

Dans la forêt et le silence.

Et le silence est tout là-bas.

Et tout là-bas, dans l'innocence,

Le vent s'en va loin de tes bras.

 

Le vent s'en va le souffle court.

Le souffle court dans la montagne.

Dans la montagne est chaque jour.

Et chaque jour, sans que l'on gagne,

Le vent s'en va loin de l'amour.


 
 
 
 
 
 
 

Lentement

 

Lentement le silence fait son lit

Dans tes bras, dans tes draps et ton absence.

Il est là dans ton sommeil, dans tes nuits,

Tes rêves, tes cauchemars en partance.

 

Lentement le silence est cette neige,

Qui glisse en mourant au creux de ta main.

Il est là dans chaque jour qui s'allège

D'une mort, d'un amour et de demain.


 
 
 
 
 
 
 

Un automne

 

Il pleut sur notre saison

Il pleut des sourires et des regards

Il pleut du rouge, il pleut du bleu

Un peu de jaune et de blanc aussi

 

Il pleut sur notre chemin

Il pleut des balades et des surprises

Il pleut l'imprévu, il pleut l'inconnu

Un peu d'envie et de vie aussi

 

Il pleut sur notre cabane

Il pleut sur son silence

Il pleut du calme, il pleut en douceur

Un peu de tendresse et d'amour aussi

 

Il pleut dans la lumière

Il pleut du merveilleux

Il pleut du rouge Delarue, il pleut du bleu Roy

Un peu de vert Verlaine et du blanc Carco aussi

 

Il pleut toujours un peu

Sur un automne heureux


 
 
 
 
 
 
 

L'ultime pluie

 

Le silence est si froid

Qu'il nous broie tous les os

Qu'il nous broie dans l'effroi

Dans le flux de cette eau

Tu ne respires plus

Ce ne sont que sanglots

Ce ne sont plus des mots

Le chemin est perdu

La nuit a regretté

Ce que fut cet amour

Ce que fut ce passé

Nous tuant dans le jour

Il a plu cette nuit

D'une lumière noire

D'une toute autre pluie

Celle du désespoir

Le temps déjà n'est plus

Je ne sens plus ta voix

Je sens qu'il ne pleut plus

Le silence est si froid


 
 
 
 
 
 
 

Silence amant

 

Aucun bruit

Juste un regard

Un sourire d'envie

S'aimer est si simple

 

Le silence

Enlace la danse

Des corps et des mains

S'aimer sans le moindre lit

 

Le soleil

Et puis la pluie

Se glissent dans le jour

S'aimer en pleine lumière

 

Petit jour

Étrange nuit

Changement de peau

S'aimer naît d'un même rêve


 
 
 
 
 
 
 

Brouillards d'automne

 

Te souviens-tu de ces instants ?

La brume recouvre tout, la brume recouvre nous...

Le jour s'est replié dans son grand manteau gris.

Quelques perles transparentes illuminent la vitre

d'un halo pâle, illuminent ta peau évanescente.

Les teintes grises dominent laissant naître

la fraîcheur délicate de cette infinité de roses

tendres et doux qui se reposent sous mes doigts.

Mille paysages se dessinent dans les caresses

abandonnant au loin l'uniformité de la brume.

L'absence de temps dans le silence laiteux

de l'automne naissant offre à l'instant

une longueur monotone délicieuse.

Est-ce cette ouateur qui transforme

les brouillards en bonheurs ?


 
 
 
 
 
 
 

Dans le silence épars des jours 

 

Dans le silence épars des jours 

J'écoute tous ces petits riens

 

Ces petits riens qui en silence

Ont l'évidence du bleu ciel

Ces petits rien où l'espérance

A la couleur d'un ancien miel

 

Ces petits rien qui sont les fruits

De l'innocence en apparence

Et ces petits rien que la nuit

Capture dans sa transparence

 

Écoute ce silence écoute

Écoute ce son monotone

Écoute sans un bruit

Ce que te raconte l'automne

 

Et regarde cette lumière

Inventer une vérité

Et regarde cette première

Imaginer un autre été
 

Et regarde la frêle flamme

Émerveiller le froid du jour

Et regarde ce qu'une femme

Invente juste par amour

 

J'écoute tous ces petits liens

Dans le silence épars des jours


 
 
 
 
 
 
 

Le ciel et l'enfer

 

Petite fille, suspendue dans le ciel,

Ton cerceau parcourt sans fin notre chemin.

Est-il de pierre ? Est-il de mer ou de miel ?

L'anneau d'or en son centre retient ta main...

 

Du souvenir, il a attrapé le vent.

À la marelle, il est parti de la terre.

Des oiseaux l'ont accompagné longuement.

Je t'attendrai au lieu du premier mystère.

 

Pour revenir, je me perds entre ciel et enfer...
 
 
 
 
 
 
 

La pluie discrète

 

Dans le silence ne s'entend la pluie

Ni le jour, ni la nuit…

Goutte à goutte pourtant,

Elle tombe en passant.

 

En passant dans le monde transparent

Qui la nuit, qui le jour,

Goutte à goutte toujours

Court sur nous en jouant…

 

Et le temps impatient oublie la pluie

Dans le jour, dans la nuit,

Où se terre le ciel

De nos cœurs en soleil…
 
 
 
 
 
 
 

Amour

 

Quand le silence en forêt

Occupe la vie, l'envie

Est toujours un peu plus près.

 

Dans ma main, la féerie

De ce bonheur du matin

Fait de l'aube mon amie.

 

La lumière sur ton sein,

Légère, achève le rêve

Que caresse le satin.

 

Dès lors, le soleil s'élève

En saisissant cet instant

Contre tes lèvres d'élève.

 

Et déjà s'enfuit le temps...

Mais moi, je le tiens encore

Quand s'éteint le jour d'avant.

 

Mais moi, je te tiens encore !

à propos

Le silence n'a-t-il jamais été une présence ?
A force et à force de chercher à le briser,
il m'a envahi tout entier

s'éparpillant dans les jours
jusqu'à déposer ses propres mots,
jusqu'à devenir un visiteur...

  

« Un visiteur

  
Quelqu'un est venu pendant que je dormais
est entré dans la chambre entré dans mon sommeil
m'a regardé dormir a dormi avec moi
Son souffle était mon souffle son silence le mien »

  
               Claude Roy

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