
OUÏ
loin du silence
ressens loin du silence
l'amour se tait
l'amour raconte
un peu après
un peu un conte
et tu le sais
que sans la honte
un autre après
...
…
mais
l'amour se dompte
les mots et l'infini
contre tout
à contre-jour
à contre-temps
à contre-danse
à contre-amour
à quel instant
où tout contre
on a su se contrefoutre
de tout dans cette rencontre
à l'intérieur du jour
dans mes bras
la lumière nue
blanche et parfaite
offerte dans ce ciel
d'automne
aucun voile
aucune pudeur
uniquement
la lumière nue
pas d'artifice
pas de subterfuge
ce bout d'univers
à travers l'instant
rose indécent
d'une image
qui oublie le temps
dans mes bras
danse
une fleur
une Vénus
un petit cœur
ravageur
un simple souhait
un doux désir
une caresse
impossible
une autre idée
la pudeur
un instant
éternel
une pluie
un amour
une folie
contenue
dans une fleur venue d'un petit cœur ravageur un simple souhait d'un doux désir d'une caresse impossible offre une autre idée de la pudeur d'un instant éternel sous une pluie dans un amour une folie contenue
en nous
à l'infini
embrasse le temps
comme s'embrassent les couleurs
dans l'arc-en-ciel de l'amour
embrasse-le pleinement
sans réfléchir
juste pour le plaisir
embrasse-le totalement
jusqu'à devenir
infiniment toi
à chaque seconde
une fleur
bleue comme l'enfer
pousse à l'intérieur
elle pousse
elle pousse
chaque jour
un peu plus encore
elle pousse
simple et seule
dans ce désert
de feu et de poussière
elle pousse
sans eau sans terre
sans un brin d'amour
sans même un regard
elle pousse
pour toucher
une folle seconde
une douce seconde
ce ciel
qui se dérobe
quand elle pousse
tout
auprès de toi
après tout
avec nous
le jour sera fou
ma foi
mon ciel
de bleus
de vermeils
de merveilles
mon cœur
le jour
étends toi
attends tout
attention
tout à coup
la vie se joue
de tout
de nous
de même
que tu m'aimes
je t'aime
avant tout
après tout
avec tout
la poussière et la cerise
un grain
un grain de poussière
sur la tête du mont blanc
un grain éphémère
comme une fleur d'automne
tu le sais à présent
sur terre rien ne m'étonne
si ce n'est le présent
où l'amour est atone
un grain de poussière beau
comme une cerise sur un gâteau
un grand de poussière bleu
s'envolant dans le ciel heureux
regarde-le
et garde-le
indiscrétion
une femme
ma tête sur son épaule
un mot
susurré à son oreille
un réverbère
indiscret au coin de la rue
la lumière
surprise un court instant
un rêve
sous ce soleil d'automne
un cœur
au regard dans le ciel
une âme
en épousant une autre
un temps
venu sous un étoile
une poussière
sur ses lèvres cerise
danse
danse autour de la chaise
les lèvres
cerises à dévorer
danse dessus la table
la peau
pêche à caresser
le froid ne saurait
s'arrêter à cette idée
le jour ne saurait
contenir assez d'instants
danse dans cet espace
qu'aucun mot ne glace
danse autour du temps
infiniment
l'arbre au fond du jardin
deux êtres
bleus et blancs
pétille l'instant
vrille le temps
dans tes yeux d'enfant
rondes et lourdes
se reflètent les images
se courbent les rires
dans ce temps présent
planté et simple
se parfume la nuit
se déguisent les désirs
sans que l'on y pense
mais au fond du jardin
il est là un autre être
de bois et de bien être
nu comme l'amour
regardant son compagnon
mort dans la maison
dans le cœur d'un hêtre
c'est un hêtre
juste devant l'église
il lit les pensées
des passants le passé
des romans étrangers
il pleure parfois
au passage d'autres passés
de passants dépassés
il rit aussi
de ceux assis
attendant ainsi
ce jour qui se marie
à leur fleur fanée
c'est un hêtre
étonné de ne pas
la voir passer
cette fille de lumière
assise il y a quelques années
sur ces marches à attendre
d'être un nouvel être
peut-être
s’est-elle perdue ?
noël
douceurs des songes
il neige
sur mes bras se composent
les arpèges blancs
des lourds flocons
se dessinent des fleurs de givre
sur les vitres de la maison
au coin du feu s'échangent les rires et les petits bonheurs
moi planté là je vis aussi ces moments
un peu à côté
un peu sur le bord
comme si je n'existais pas
alors je rêve
sous cette neige
que des guirlandes m'embrassent
qu'autour de moi
dansent de petites voix
que dans leurs yeux
je lise leur joie
que je sois un peu avec eux
un peu dans leurs yeux
il neige
je songe douceurs
au fond du jardin
les bras qui tombent
le long de l'habit vert
une guirlande tout autour
une écharpe de neige blanche
quelques larmes de glace
et chacun à sa place
seul au fond du jardin
le cœur un brin chagrin
les yeux sur le feu au loin
il rêve
sous cette étoile d'argent
au-dessus de sa tête
qui brille parmi les autres
au centre au fond du jardin
au centre de la ronde est l'arbre de noël
et les yeux tournent autour
et l'amour se fait jour
il pleut des rires et des chants
au centre de la ronde est l'arbre de noël
et ses guirlandes de feu
et ses boules de cristal
il pleut paillettes et étincelles
au centre de la ronde est l'arbre de noël
et les enfants qui dansent
et les parents qui rêvent
il pleut encore et toujours
au centre de la ronde est l'arbre de noël
et les cadeaux qui brillent
et les souhaits
il pleut désirs et envies
au centre de la ronde est l'arbre de noël
et ses grandes branches
et son étoile blanche
il pleut des parfums de pin
au centre de la ronde est l'arbre de noël
ainsi tout tourne dans le ciel
et aussi sur la terre
il pleut des souvenirs
la tête nous tourne
oubliée
une pensée
comme une fleur fanée
accrochée aux branches du temps
il commence à neiger
une pensée
comme une fleur bleutée
égayant le chemin de la vie
les flocons dansent aux carreaux
une pensée
comme un parfum suranné
rappelant les noëls passés
la neige recouvre la souche
du vieux sapin
la marchande de pluie
arrière-saison
le temps s'écoule
les jours se déroulent
ce sont des histoires
qui s'en vont chaque soir
le temps s'écoule
les mots s'oublient
comme ces gouttes d'eau
offertes par la marchande de pluie
que dire
la petite musique des mots
frappe parfois à la porte
est-elle au bord d'un trottoir ?
est-elle au cœur d'un nuage ?
la petite musique des mots
s'écoute comme celle du bonheur
ne l'entends-tu pas parfois ?
ne la sens-tu pas comme autrefois ?
la petite musique des mots
est là et je lui ouvre les bras
chagrin de pluie
l'amour est cette pluie
qui part et revient
et repart et revient
peut-être...
la pluie est ce jour
ce lendemain et ce hier
maintenant et jamais
peut-être...
et moi la bouche ouverte
je bois ces mots et tous les autres
chacun d'eux et ces silences
sans être...
un à un
ce n'est qu'un souvenir de vent
dans ces jours de pluie en passant
aucun baiser aucune caresse
juste le temps s'en allant sous la pluie
je me souviens maintenant
du bruit dans la cheminée
du bruit des voitures sous l'eau
s’effaçant dans le noir
des matins indifférents
des matins effaçant
un à un les mots dans le vent
°sad°
écoute le pluie de bonne heure
écoute l'eau du matin
elle tape aux carreaux
elle se glisse contre toi
elle effleure ta peau
au travers de la soie
elle est là
écoute cet instant
écoute ce désir
il n'a de transparent
que cette eau qui se verse
que cette pluie d'une averse
écoute sans aucun doute
kyrielle perdue
pluie
après pluie
après pluie
l'orage est fini
le vent sèche le temps
à en effacer la pluie
plus une goutte
sur ce sable amer
plus aucun doute
la pluie n'est plus
que la trace
d'une goutte d'eau
perdue
non-dit
un message aujourd'hui
un message de pluie
est-ce un peu ton esprit
ou n'est-ce que la nuit ?
est-ce un mot de poète
une lettre muette ?
est-ce un mot à présent
ou un silence absent
qui coule à la fenêtre
en mêlant les peut-être ?
un message de pluie
un signe de la main
un message aujourd'hui
ou peut-être demain
joyeuse pluie
joyeuse
la pluie est mélodie
elle caresse harmonieuse
le jour
dans le sens du vent
joyeuse
la pluie a la parole
elle offre délicate
au jour
son chant sur les ardoises
joyeuse
la pluie a la beauté
elle tisse sans bruit
du jour
sa robe arc-en-ciel
joyeuse
la pluie m'envahit
elle me rappelle sans cesse
ces jours
de soleil à l'intérieur
consignes à la marchande de pluie
ne le dis pas
tout est secret
même le faux
à la surface
rien n'a sa place
tout est rempli
d'un simple vide
garde-toi bien
de dire ça
rien qui ne sort
de ce silence
même la mort
doit tout lui taire
plus rien n'existe
ni sentiment
ni attention
ni poésie
rien de cela
il m'oubliera
laisse à la pluie
le soin de faire
ce qu'elle doit
à petits pas
et ça ira
enfin c'est ce
que je me dis
dans le monde du sommeil
chansons de nuit
flamboyant silence
tournoyante danse
éternel rêve
la musique du sommeil
jamais ne s'achève
folie sensible
images fugitives
enivrante trêve
la mélodie du sommeil
toujours nous élève
et dans ce typhon
de couleurs et de tons
de douceurs et de sons
les harmonies du sommeil
sans fin nous enlèvent
allongé sous la lumière
allongé dans tes bras blancs
je suspends le temps à tes lèvres
je suspends le jour à ta lumière
espérant chacune de ses caresses
allongé dans tes draps bleus
je surprends le jour sur tes lèvres
je surprends le temps sous ta lumière
espérant toujours qu'elle m'emporte
à mi
mi-ombre mi-lumière
mi-rêve mi-enfer
les images défilent
entre folie et amour
entre nuit et petit jour
est-ce un seul songe
qui doucement plonge
le corps dans la lumière
l'esprit dans la pénombre
ou l'infinie clarté
qui s'épanouit de vérité ?
mi-ange mi-démon
mi-miel mi-lasure
les doigts peignent un arc-en-ciel
entre pluie et soleil
entre bleu et gris ciel
22h22
conscience du rêve
un oiseau s'envole
sans attendre le temps
des mots
confiance du rêve
cet oiseau s'élève
sans attendre la nuit
des temps
fierté du rêve
plus rien dans le ciel
s'attend cette étoile
des nuits
dans le champ de nuages
s'entend seulement
le chant du rêve
Vénus
une pensée
une douce pensée
comme une goutte de pluie
un matin sur la joue
une pensée
une simple pensée
comme un rai de lumière
un midi dans les yeux
une pensée
une folle pensée
comme un courant d'air
un soir sur les lèvres
une pensée
une unique pensée
comme un rêve éveillé
une nuit étoilée
la poésie
cache-cache
les yeux dans le cœur
cherchant l'ardeur
et la saveur des jours
des jours de pluie
des jours sans peur
des jours bonheur
et des autres
simplement accrochés dans le ciel
aimer est cette maladie de l'esprit
que tout le monde envie
que tout le monde adore
dans ces jours encore plus fort
écoute les mots
bien entendu
dis oui
ils sont pour toi
poésie
la poésie est le reflet de l'âme
elle est le reflet de l'homme
et surement de la femme
qui se cache dans cet homme
le futur indifférent
juste le temps
à chaque coin de rue
à chaque coin perdu
de la ville inconnue
j'entends tes petits pas
qui viennent vers moi
à chaque grain de poussière
à chaque grain de lumière
dans la ville solitaire
je respire ce parfum
tout est différent
la jour, la nuit, la pluie, le sang
de chacun de nos sentiments
et si la vie ne tient qu'à un fil
et si l'amour ne tient qu'aux silences
j'attendrais que le temps défile
jusqu'à ce qu'il soit une présence
mariage
le temps épouse
la frontière des ombres
entre les lumières
et la pénombre proche
le vent est le seul amant
que la pluie accepte
il caresse lentement
le temps défilant
la tête à la fenêtre
regarde partout
tout ce que l'on peut être
avant de disparaître
malgré
non le ciel est bleu
où est-il heureux
non la terre est plate
où est-elle endormie
bien que ce ne
soit qu'une histoire
tantôt belle tantôt folle
aucun valeur n'en ressort
ni regrets ni remords
tu le sais nonobstant
la fontaine à la grenouille
la fontaine
une grenouille
au bord de l'eau
comme une respiration entre les arbres
une grenouille
qui chante l'eau
laissant aux charmes le chant du vent
une grenouille
qui conte l'eau
peut-être les mots de Diderot
le soir à la fontaine
sous l'allée de tilleuls
seuls dans le frais
s'entend l'eau qui chante
elle me donne la main
à travers ce chemin
jusqu'à ce petit banc de pierre
où m'attend le silence
tendrement les ombres
me recouvrent le soleil
se couchant je sais
maintenant que me rejoint
le plus beau paysage du monde
édicule singulier
tilleuls
menthe
attente
pente
d'un bassin à l'autre
sous les ombres exquises
l'inépuisable jeu
des eaux tranquilles
ma main effleure l'eau
et puis le ciel
limpide et fou
dont les nuages lents
emportent le temps
la journée ruisselle
sans fin entre mes mains
à petits pas
chemin de l'eau
chemin de la
balade en haut
la tête en bas
une grenouille
qui chante l'eau
une gargouille
s'est perdue là
le bruit de l'eau
le bruit des pas
un peu plus chaud
est dans tes bras
chemin de l'eau
de l'au-delà
oaristys
-
regarde
-
je le vois
-
l'eau s’écoule
si doucement
si calmement -
je le sais
-
on pourrait croire
que le temps s'arrête là
un instant -
je le vois
-
la bouche grande ouverte
peut-être nous parle-t-elle ?
mais que dit-elle ? -
je le sais
elle dit de prendre le temps
de se faire confiance
de ne jamais avoir peur -
tu le crois ?
-
elle dit que l'avenir
est ce que l'on désire
si on le désire vraiment -
je le sais
alors embrasse-moi
oui enlace-moi
une dernière fois
verdure et eau
entre les tilleuls
et les marronniers
l'allée de la fontaine blanche
emmène le rêveur
emmène le passeur
vers les terrasses d'eau
et la statue de bronze
offrant ses flots
promenade des amoureux
le long des bancs de pierre
quel paysage serait plus beau
que le plus beau paysage du monde ?
entre les tilleuls
et les marronniers
je le contemple
à travers tes yeux
utilités et futilités
peu à peu
peu de choses
peu de hasards
peut-être une petite voix
rien qu'un mot que l'on attend
peu de temps
peu d'espace
peut-être une autre voie
rien qu'un mot que l'on pressent
sur tes lèvres
sur les miennes
sensiblement
peut être un autre présent
dans ton cœur
dans le mien
innocemment
peut être un lien évident
sous le toit
le désir
d'un sourire
et au bout des doigts
cette peau qui glisse
lisse et douce
le plaisir
dans un rire
et au loin le chant
de la pluie qui rebondit
sur le toit
veille
veille
veille aux joies
aux couleurs
aux lumières
aux étoiles
accrochées en plein ciel
veille
veille aux grains
de poussière
de beauté
de folie
dissipés sur la terre
veille
veille que le monde
t'inonde
de seconde
en seconde
de ses amours fécondes
chaque détail compte
ferme les yeux
tu sauras
qui te veille
personne
cerise
rouge baiser
silence
d'un grand sourire
tu fermes les yeux
face à la terre conquise
tu t'amuses un peu
des artifices du temps
est-on heureux
simplement en se regardant ?
est-on curieux
lorsque le monde nous oublie ?
ton cœur chavire
entre tous les désirs
personne pour nous contenir
révéremment
un petit jeu
se perdant dans le bois
un petit jeu
entre les rêves d'automne
qui saurait mieux
honorer les yeux ?
qui saurait mieux
adorer le ciel ?
un brin d'herbe
une petite pierre
l'envol d'une feuille
un rayon de soleil
le jour contre ton ventre
le respect de l'instant
et puis un mot
qui nous quitte
novembre
tire sa révérence
futile amour
inutile histoire
noyée dans le noir
des amants
inutile recherche
broyée dans l'espoir
désarmant
inutile fruit
pourri dans un soir
infamant
inutile temps
à se laisser choir
dans le temps
fut-il ?
désir simple
un mot le matin
une caresse du vent
un baiser dans le cou
un rayon de soleil
une goutte de pluie
un chemin de montagne
une chapelle isolée
un flocon de neige
un grain de brouillard
un brin d'innocence
un rien de folie
un sourire qui arrive
une main compagne
un rêve éveillé
un silence complice
un mot le soir
tant de choses perdues
que l'on ne retrouvera
qu'au fond de nous
d'un simple désir
entre nous
aller retour
un brin d'amour
la pluie vient
et m'embrasse
en chemin
donne-moi la main
tu sais si bien
comme un chagrin
le temps le tien
s'en va s'en vient
aller retour
sans un détour
le temps part
et m'enlace
sans fin
donne-moi demain
gouache
au doux bruit de l'eau
qui glisse sur la peau
qui glisse comme il faut
le long du rivage
écoute
elle est cette aquarelle
qui trace sur ta peau
qui trace comme il faut
un chemin sauvage
écoute
le temps qui se dilue
qui gouache sur ma peau
qui gouache comme il faut
les traits de ton visage
écoute
la danse du pinceau
tour d'horizon
l'infini voyage
voyageurs de l'automne
la vie en veilleuse
à l'ombre des jours
l'espoir en ce monde
où le poète épouse sa muse
éprouve le temps
se prouve l'amour
entre un arbre et un arbre
jusqu'à être soi-même
et même au-delà
en creux et en montagne
en ciel et en pluie
jusqu'à l'infini
de ce que l'on naît
soi-même et que l'on aime
petite fugue
d'une petite fugue au centre du ciel
la terre tourne touchant l'horizon
à perte de vue les étoiles dansent
il pleut du bonheur
en rayon de lumière
chut
le silence s'étend
c'est un mot d'amour
celui qui se tait
celui qui est vrai
écoute
du fond de ton cœur
le sens du silence
que j'ai volé ce jour
d'une petite fugue au centre du ciel
présent
tout au loin
le bleu
le bleu du ciel
le bleu de la mer
le bleu de tout ce qui m'entoure
dans le rythme des vagues
j'entends battre le temps
il est présent
patient et lent
dans cette absence de vent
il bat parfois
aux chocs de l'eau
à ceux de l'air
et même à ceux de la lumière
omniprésente
j'écoute et je ressens
ce temps qui s'arc-boute
rayon après rayon
sur ma peau
et je rêve
indolent
qu’il cesse
à présent
juste à l'horizon
entre les lignes du livre
se dessinent les courbes
de ces temps fabuleux
de deux êtres amoureux
regardant l'horizon
d'une même pensée
et même si le monde entier
n'en avait aucune idée
la beauté était là
dans leurs battements de cœur
amie n'oublie pas
cet instant unique
où le soleil se leva
au fond de ton regard
de jour en jour
de nuit en nuit
de temps en temps
et tout ce temps
d'un instant à l'autre
à l'autre vraiment
de pluie en pluie
sans parapluie
de plus en plus
toujours plus loin
je vois l'horizon
effacer nos noms
parle passé
le passé tremble dans les feuilles mortes
le jour a ce parfum de poussière humide
il ne semble pouvoir quitter le brouillard
l'horizon n'est plus qu'un rideau de fer
d'un gris insensible et amer
le silence l'accompagne
à croire que le passé
n'a jamais existé
à croire que l'horizon
a plongé dans nos tréfonds
ce n'est qu'une absence dense
la montagne incroyable
en lettres de feu
novembre
sait descendre
le temps et les cendres
la peur est ailleurs
le feu est rageur
il brûle d'espoirs
dérobés au noir
il trace des chemins
incendie la vie
et se meurt
dans la fraîcheur
de la lumière
novembre
semble s'éprendre
sans savoir apprendre
entre le ciel et la terre
petit chemin
au bout de ma main
le long d'une courbe
la lumière est fourbe
petit chemin
d'un jour sans fin
au bord de l'espace
la lumière s'efface
petit chemin
au coin d'un festin
par-delà la fenêtre
sous mes doigts tu peux être
petit chemin
douceur
pourquoi la montagne
aime-t-elle le ciel ?
à cause des oiseaux
qui s'envolent ou se posent
à cause des arbres
qui embrassent et qui prient
à cause des falaise
qui rosissent ou grisaillent
à cause des parfums du temps
à cause de chaque nuage
à cause de tous les rayons de soleil
et plus encore
à cause de la lune
qui s'invite chaque nuit sur son col
l'herbier magique
lavandula angustifolia
dansent dans tes cheveux
ce parfum joyeux
ces bleus amoureux
et ce que je ne nommerai pas
dansent dans le vent
ces idées intenses
la folie, la démence
et ce que je ne nommerai pas
puis d'un seul geste
un soupçon de pluie
un rayon de soleil
sont ce que tu nommerais amour
la porte du jardin est ouverte
et nous appelle à la découverte
habenaria radiata
une robe blanche
qui virevolte
dans les caresses du vent
une robe blanche
teintée de soleil
et d'éclats d'étoile
une robe blanche
en haut des marches
d'un jour différent
là
d'un simple sourire,
les ailes s'ouvrent
dans le bleu d'un ciel
limpide et pur
une robe blanche
dans le rêve de ce nuage
qui embrasse la montagne
avant de s'enfuir dans la nuit
colchicum cupanii et crocus caeruleus weston
colchiques dans les près
c'est le début de l'automne
il ne pourra nous attraper
la vie dans la source
court à perdre haleine
j'aime j'aime cette vie
où chaque parole s'envole
par-dessus les monts
par-dessus le lac
pour te rejoindre quand même
la vie ne peut mentir
seuls les mots le font
alors je vais me taire
pour que tu puisses saisir
le sens profond du silence
crocus dans les prés
je vis de ton sourire
l'automne ne saura jamais
comment nous arrêter
phacelia tanacetifolia
petite fleur
née à l'abri des murailles
entre force et entailles
tu plonges ton bleu
dans les entrailles du ciel
et offres ton miel
à l'horizon de soleil
invisible pour le passant
tu nourris la terre
dans le silence d'un temps
bleu miel
primula denticulata Alba
blanche
à travers le manteau neigeux
vulnérable et fragile
dans ce monde idéal
l'amour est une vertu
un fruit inaltérable
blanche
un matin tremblant
sous l'émeraude de la lune
enlacée à mes rêves
la poésie est une beauté
une odeur délicate
blanche
une lueur intime
un baiser dérobé
au soleil virginal
la vie est une envie
une prose sans soucis
blanche
une simple robe blanche
un doux matin de printemps
rosa x red parfum
peau de velours
parfum puissant
teintée de rouge
au froid naissant
cristaux de glace
jeu envoutant
petit espace
d'un temps présent
dans la lumière
peau de velours
gouttes de pluie
au petit jour
parfum puissant
d'un bel amour
teinté de rouge
dans la montagne
au froid naissant
on a beau se taire
tout dire
un mot sans un autre
un mot plus bas que l'autre
un mot et aucun autre
ça va sans dire
un mot qui s'ôte
un mot qui s'éteint
un mot qui meurt
ça va mieux en se taisant
alors quand
tous les mots ont été tus
tous les mots sont malvenus
tous les mots sont perdus
ça va mieux de croire que l'on peut
tout taire
pour tout dire
pour ainsi taire
d'arbre en arbre
le chemin se tait
mais derrière le tournant
quand le chemin se perd
il s'entend au loin
le petit chant du bonheur
tends doucement l'oreille
et ferme les yeux
au rythme de ton cœur
la nature dessine
le long de ton corps
le silence bruyant
de celui qui t'attend
feuille après feuille
aucun mot
dans le silence des feuilles mortes
le passé les as tues
depuis tant d'année
on a beau croire
on a beau dire
qu'elles furent belles
par le passé
on a beau croire
on a beau dire
qu'elles furent chamarrées
par le passé
on a beau croire
on a beau dire
qu'elles furent vivantes
par le passé
aucun mot
dans le silence des feuilles mortes
le passé les as tues
depuis tant d'année
idéaux
ne dis rien
souviens-toi
ce n'est pas un mot
ni une voix
c'est une caresse
une délicatesse
un léger bout de soi
qui s'envole tout bas
ne dis rien
souviens-toi
le soleil se levait
juste là où tu étais
la pluie t'embrassait
comme elle embrassait tes idées
ne dis rien
souviens-toi
et ne cherche pas pourquoi
écoute
au fond de toi
au fond de la mer
en silence
les mots se boivent jusqu'à la lie
la vie les tait
tu as choisi
le goût de vivre
le temps d'être
ils sont partis à ta fenêtre
le ciel a fière allure
couleur ancolie mélancolie
tel un nuage
blanc de passage
quant au soleil
il prend son bain
dans les vieux rêves
sans lendemain
il s'est noyé
au fond de la mer
dans ce coquillage
qui à nos oreilles
tait un vague mystère
en silence
entre les arbres
on a beau se taire
on a beau se plaire
le temps s'en va flânant
entre le châtaigner et le pin
il est particulier et honnête
sur les pentes de la montagne
le long de ce chemin
l'ombre diffuse ses silhouettes
qui nous guettent en silence
entre passion et désordre
le temps s'en va flânant
oubliant d'enlacer ces arbres
pour mieux se taire
maintenant sur terre
mots partis du paradis
les mots sont de ce jardin
qui regorge de fruits
des beaux des défendus
qui nous collent à la peau
ils ont ces parfums
faciles et interdits
ceux que tu voulais
connaître puis oublie
chaque jour je m'inspire
de ceux de ton âme câline
qui s'entrelacent dans mon esprit
où même dans ton profond silence
j'en perçois la danse
rien ne peut être plus beau
que les frissons de ces mots
que tu as perdus une nuit
l'horloge
tic-tac
l'horloge du temps
tend à se taire
dans tant et tant
de temps
que le temps se perd
tic-tac
l'horloge des vents
vend à se plaire
tous ces faux-semblants
des gens
sur la terre
tic-tac
l'horloge des mots
fausse le beau
dans les vagues amères
de la mère
qui se terre tout en haut
tic-tac
l'horloge s'arrête
rien à faire
le silence est l'enfer
sans que s'arrête
de tourner la terre
...
feu les mots
novembre flambe
sans dire un mot
la page blanche
brûle à mes lèvres
je crois qu'un ange
est mort ce soir
la terre est belle
vêtue de noir
et l'encre semble
si sympathique
que les mots s'en vont
sans le moindre regard
novembre flambe
l'étoile est filante
dans ce silence
d'une mortelle beauté
Lucie dans le ciel
fleur de ciel
une étoile
simple étoile
belle étoile
derrière le voile
de la lune
une étoile
seule étoile
tendre étoile
derrière la toile
opportune
une étoile
dans ces cieux
dans mes yeux
se dévoile
rien de mieux
dans ce lieu
insoucieux
et sérieux
étoile
un grain de folie
un grain de joie
un grain d'amour
toujours
et je veille à la beauté
qui passe et m'enlace
un grain de temps
un grain de soleil
un grain de pluie
encore
et je prie ce ciel bleu
qui passe et m'embrasse
un grain de rien
un grain de tout
un grain c'est fou
ici
et je m'endors sous l'étoile
qui passe et s'efface
la nuit est elle
j'aime cette étoile
même malheureuse
je l'aime sans doute
même plus heureuse
c'est une partie de moi
comme le feu et la pluie
c'est une partie sans doute
dans le choix de cette route
j'aime cette étoile
et ce parfum de vérité
je l'aime sans doute
même si elle me ment
c'est une partie de moi
comme le temps et le silence
c'est une partie sans doute
qui se perd dans la lumière
féline
magie magique
féline en cet instant
le feu brûle ta poitrine
le ciel est incandescent
folie sublime
câline en foudroyant
le jour a pour vitrine
ton corps éblouissant
dans les étoiles
un petit pas
sur la voie lactée
d'une étoile à une autre
sans même y penser
un petit pas
entre nous
sous le regard de la lune
bercé par le vent
un petit pas
juste pour atteindre
ce que l'on ne voit pas
et ce que l'on croit
le beau présent
le ciel
ce ciel noir
oublie le bien
oublie le lien
oublie la lune
il bruine
le ciel
ce ciel bleu
n'oublie rien
ni le cœur
ni l'écrin
ce ciel libre
brûle
qu'est notre amour devenu ?
dans tes pas
silence
les mots dansent
sans le moindre bruit
toi au loin
tu fermes les yeux
pour oublier les adieux
dans le ciel
passent des nuages vides
même la pluie
n'a plus de présence
elle n'est que ce liquide froid
qui claque sous tes pas
au coin de la rue
nul inconnu
rien qu'un trottoir noir et las
qui s'efface dans tes pas
le temps se passe
comme une évidence
les feuilles tombent déjà
une nouvelle fois
demain neigera
demain sera là
demain scellera
un peu plus tes promesses
nulle musique sur cette tombe
nulle lumière juste une ombre
qui s'en va
qui s'en va