
à la beauté des mots
Coucou
Chut
L'automne t'étonne
Au loin résonne
La cloche aux mille coups
L'automne façonne
Ce qu'on raisonne
Baisers dans le cou
Et puis soudain
Un petit rien
Chut
L'amour est au bout
Le chemin c'est nous
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Attente
Entre les rayons de lumière
Naissent les ombres
Les plus claires
Les plus sombres
Dans les airs
Et au sol
Elles s’envolent
Sas rien dire
Aux premières
Gouttes de pluie
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CrocOdile
Chère amie,
Reçois ce petit mot parlant d'
Odile et de son
Crocodile.
Odile a dîné avec lui.
Demain, ils iront au bord du fleuve.
Ils mangeront des beignets de banane au mil et,
Le soir, ils rêveront,
Ensemble, de poésie...
d'après « le Crocodile »
de Jacques Roubaud
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​
Œufs
Petite pensée de pélicans...
Encore un œuf ! dit
Le marin en souriant
Ils sont marrants
Ces pélicans se rassemblant.
Autour d'un œuf sont
Neuf pélicans se ressemblant.
d'après « Le pélican »
de Robert Desnos
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Papage
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Un marque-page
Pour marquer le temps
Celui entre tes bras
Celui entre les mots
Ces mots bonbons
Et ceux chocolat
Tous ces mots pour moi
Tous ces mots pour toi
Papa
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accord
des bijoux
des cailloux
des choux
des genoux
des hiboux
des joujoux
des poux
pourtant
seuls les bisouX
se multiplient
sans erreurs
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Bulle
Bulle
Bulle qui arrive
Un silence qui accourt
Un feu au coin des yeux
Bulle
Bulle qui tournicote
Un mot au bout des lèvres
Un petit sourire en coin
Bulle
Bulle qui éclate
Un reflet dans les cheveux
Au coin d’une mèche brune
Une étincelle de soleil
Dans ce jour qui s’éveille
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Nuit
Laisse aller
Le jour
Laisser aller
Le temps
Laisse aller
Le vent
Et ne retiens
Que l’étoile
Pour que la nuit
Soit bonne
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Poème
Un mot, une simple chose,
Posé sans en avoir l'air,
Un mot, comme un courant d'air,
Qui s'écrit et soudain ose,
Un mot, seul, sans aucun point,
Posé sur la ligne grise,
Un mot d'une phrase apprise
Qui s'écrit et te rejoint,
Un mot, grand comme une voile,
Posé près du paradis,
Un mot volé à la nuit
Qui s'écrit dans une étoile,
Un mot, et un autre encor,
Posé au bord de la chance,
Un mot rempli de nuances
Qui s'écrit sur tout ton corps,
Un mot d'essence divine
Posé sur un papier pur,
Un mot plus bleu que l'azur
Qui s'écrit comme un bijou,
​
Un mot pendu à ton un cou,
Posé au cœur de ta vie,
Un mot né dans ton envie
Qui s'écrit juste entre nous,
Un mot, sentiment infime,
Posé sur un doux feu fou,
Un mot vrai comme un vent d'août
Qui s'écrit d'une encre intime,
Un mot bercé de toujours
Posé sur des ailes chastes,
Un mot de ces contrées vastes
Qui s'écrit comme l'amour,
Ce mot est une aventure
Posée en toi un beau matin.
Ce mot est plus qu'un chemin :
Il s'écrit de ta nature.
Ce mot n'est pas que poème,
Il ne dit pas que je t'aime...
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Aux livres qui délivrent des sourires
Mon chat
Mon chat
Est gros, si gros,
Si gris, si joli
Avec ses grandes oreilles,
Sa fine queue et ses yeux
Doux tendrement.
On se trompe souvent
Le prenant sur le divan
Pour un gros coussin.
Mon chat
Est gros, si gros,
Si gris, si joueur,
Sautant dans tous les sens
Oubliant à l'évidence
Tout son bon sens.
On se trompe souvent,
Lui, ne retombe jamais
Sur ses grosses pattes.
Mon chat
Est gros, si gros,
Si gris, si fort
Que même les chiens
Pourtant ses amis
Ont peur de lui.
On se trompe souvent,
Lui, a peur des souris.
​
Mon chat
Est gros, si gros,
Si gris, qu'il emplit,
Emplit et remplit la pièce
Énormément, énormément.
On se trompe souvent
En prenant mon chat
Pour un éléphant.
Livre :
« Mon chat le plus bête du Monde »
de Gilles BACHELET
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8 minutes et 19 secondes
Du soleil à l'ombre
8 minutes et 19 secondes
Le temps nous sépare
Sans le moindre regard
Est-ce le hasard ?
Est-ce le départ ?
Le soir est glacé
Et la matinée sans pluie
8 minutes et 19 secondes
Le soleil a oublié
Ses derniers rayons
Sur un chemin passé
Et moi je regarde
Dans l'ombre du temps
Les dessins qu'il me laisse
« Et dans ce silence
Mes yeux vont plus vite encore
Pour te dire que je t'aime »*
Infiniment
Livre :
« 8 minutes et 19 secondes »
de RASCAL et Hubert GROOECLAES
*Citation de RASCAL
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Le nid
Silence
Rien ne se voit
Tout se ressent
Du bout des doigts
Tout au fond de toi
Deux petits oiseaux
Sans aucun bruit
Construisent un nid
Du bout des doigts
Tout se ressent
Une coquille et un gros chat
À coup de bec
Tiens le voilà
Du bout des doigts
Tout au fond de toi
Et il s'envole
Et il s'en va
Rien ne se voit
Du bout des doigts
Si ce n'est toi
Silence
Livre :
« Le nid » de Stéphanie TABET
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Trois mots d’amour
Les gens ne parlent pas
Les mots sont d’argent
Les gens ne parlent pas
Parler coûte cher
L’enfant rêvera
Avec son filet à papillons
L’enfant rêvera
D’attraper des mots
Mais un sourire
Suffit parfois
Mais un sourire
Donne le droit
De dire
Cerise poussière chaise
Encore
Livre :
« La grande fabrique de mots »
d’Agnès de LESTRADE et Valeria DACOMPO
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Un jour, un chien
à Lupin
Laissé là
Au bord du chemin
Il court en vain
Il court sans fin
Seul
Il s’arrête
Il attend
Est-ce ainsi
Une vie de chien ?
Une main
Un ami ?
Livre :
« Un jour, un chien» de Gabrielle VINCENT
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L’ours et la Lune
L’ours
Regarde la lune
La lune
Regarde l’ours
Et chacun voyage
Tout autour de la Terre
Voyant chaque rivage
Offrir des fleurs de rêves
Dans ce grand monde blanc
L’ours et la Lune
S’en vont en souriant
Livre :
« L’ours et la Lune »
de Cécile ALIX et Antoine GUILLOPPÉ
D’après « L’ours blanc » de François Pompon
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Les oiseaux
Le désert
Le désert libère
Les oiseaux
Ils s’en vont
Dans l’immense ciel bleu
Sauf un
Est-ce un détail ?
Ici et là
L’homme croit
Que dans le ciel immense
Un détail peut l’envoler
Livre :
« Les oiseaux »
de Germano ZULLO et ALBERTINE
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Au voleur
Attraper les mots
Attraper les mots
Les ranger
Les classer
Dans de gros bocaux
Attraper les mots
Pour les faire vibrer
Pour rencontrer un ami
Pour rencontrer une amie
Les mots sont des étoiles
À offrir
Livre :
« Le petit voleur de mots » de Nathalie MINNE
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L'horloge tourne
Noir
Noir et blanc
Elle part pleine d'espoir
Elle part dans le noir
L'horloge tourne
Dans la rue
Dans la forêt
Elle bat le pavé noir
L'horloge tourne
Elle part dans les phares
Sans apercevoir
Les dents de la nuit
L'horloge tourne
Elle s'arrête sans savoir
Cherchant du regard
Un peu de jour dans le noir
L'horloge tourne
Elle repart les bras emplis
Les joues rougies
De bouts de nuit
​
L'horloge tourne
Dans ce soir tombant
Sur le chemin
Sur la porte ouverte
L'horloge tourne
De noir, de blanc
Se déshabille
Le dernier instant
L'horloge tourne
Le jour se couche
Le temps dévore
Déjà le temps
L'horloge tourne
Une ombre part
En laissant
Vide le lit blanc
Livre :
« Le Petit Chaperon Rouge »
de Charles PERRAULT et Sarah MOON
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A la sagesse des images
Titi et Babsy
Avant l’envol
Deux immenses sourires
Un sur une tête jaune
L’autre sur ma petite fille
Au bord de l’eau
L’un flotte
Et l’autre galope
Au bord du temps
L’un se balance
Et l’autre danse
Et puis le vent
Le soulevant
L’un s’envole
Dans le grand ciel bleu
Et l’autre tombe
Malheureux
Reste l’image
De deux grands sourires
Avant de grandir
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Jeune gardien
à Titouan
Prisonnier
Derrière une grille
Beaucoup trop grande
Prisonnier
Et souriant
Comme s’il était
Déjà grand
Prisonnier
À ce moment
Pour la vie
Assurément
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une rose
une rose
rouge sang
aux parfums de l'enfance
une rose
rouge vif
aux saveurs de l'innocence
une rose
rouge vie
apaisant la violence
une rose
rouge tendre
laissant au cœur sa chance
être cette petite fille
cette seconde où l'on est bon
être cette brindille
qui fera taire les canons
​
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Lily au premier mai
Silencieuse pluie
Les clochettes blanches
Tout doucement dansent
Sous leur parapluie
De verts et de branches
Mais n'oublie jamais
Que ce premier mai
Embrasse le matin
D'un léger parfum
Et d'un brin de chance
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à un petit être
à Éléa
deux centimètres
tout petit être
vient d'apparaître
à la fenêtre
deux centimètres
là seulement
ce désir d'être
sous le drap blanc
Tout petit être
d'un battement
l'envie de naître
pour tes parents
deux centimètres
tout petit être
et maintenant
nous on t'attend
​
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​
Le grand parapluie rouge
Il faut beau
Il fait grand beau
Pourtant
Le grand parapluie rouge danse
Il danse dans le jardin
Tournant
Tournicotant
Il danse sans fin
Comme volant dans le vent
Il fait beau
Il fait grand beau
Et sous
L’immense parapluie rouge danse
Éléa et son sourire
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​
Au fond de la vie, au ciel aussi
Un arbre
Dans l'utérus du monde
S'étend
À la recherche du ciel
Un arbre
Sombre parmi les ombres
S'étire
Pour retenir les parois
À l'extérieur
Le bleu
Comme s'il pouvait être
Heureux
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​
Classe de mer
​
à Lily et Marie
Entrez dit le maître
Chacun entre de travers
Et se range en se traînant
Le silence se fait
Dans les rangs
Trois par trois
Chacun posé
Sur le sable
Blond et chaud
La classe de mer peut commencer
Disent les deux fillettes bottées
À tous les crabes rangés
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Photo d'enfants
Une grande
Deux petites
Une qui admire
Une qui sourit
Un collier de pierres
Autour du cou
Le temps de l'enfance
Semble si doux
Dans les polaroids
Du passé
[Merci Fanny]
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Aux mots qui nous envolent
un oiseau sur un fil
un oiseau sur un fil
deux oiseaux sur un fil
trois oiseaux sur un fil
quatre oiseaux sur un fil
cinq oiseaux sur un fil
six oiseaux sur un fil
sept oiseaux sur un fil
huit oiseaux sur un fil
neuf oiseaux sur un fil
dix oiseaux sur un fil
un baiser dans le vent
plus d’oiseaux sur le fil
ils se sont envolés en chantant
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D'un regard
Léger, léger
L'oiseau dans le ciel
Léger, léger, léger
Bleuit les nuages
Léger, léger, léger, léger
Attrape le soleil
Léger, léger, léger
Au fond de tes yeux
Léger, léger
​
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Une nuit de pluie
Un oiseau m'a dit
Au bord de la nuit
Lorsque vient la pluie
- Où es-tu ami ?
Cet oiseau m'a dit
Au cœur de la nuit
Blotti sous la pluie
- M'aimes-tu ami ?
Puis l'oiseau parti
Au bout de la nuit
Quand s'enfuit la pluie
- Ami, je t'oublie !
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Paysage
Un rayon de soleil
Une brise passagère
L'eau qui s'éclaire
De mille lumières
Un nuage blanc
Une montagne douce
L'eau qui se trémousse
D'un frisson de frousse
Un ciel radieux
La pluie rêvasse
L'eau qui enlace
Le temps qui passe
Un rayon de soleil
Un nuage blanc
Un ciel radieux
Et nous
Rien que nous
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Dans tes yeux
Dans tes yeux, l'arbre
Un peu de noir
Un peu de vert
Un brin d'espoir
Passé l'hiver
Puis une fleur
Dans le matin
Tant de douceurs
Tant de parfums
Sous le soleil
Et sous la pluie
Un jeu d'éveil
Un petit fruit
Une saveur
Sous ce palais
Une grandeur
Un vent discret
Le temps des ors
Le temps en deuil
Dans ce trésor
Danse des feuilles
Et dans le soir
Soleil couchant
Un peu de noir
Un peu de blanc
Dans ton cœur, l'arbre
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poème bohème
sur un timbre-poste
l'amour se transporte
par-dessus la porte
divin il t'accoste
et puis te transporte
par-dessous la porte
comme un timbre-poste
​
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Une heure sonne
- à Jon Haël
Dans ce jour ensoleillé,
Arrive un bout de la vie,
Un moment émerveillé :
Tu es là rempli d'envie !
De ton regard éveillé,
Tu croques dès lors la vie
Et, d'un seul cri réveillé,
Notre vie est embellie.
Pour toi, tout est découverte.
Dans chaque pensée experte,
Chaque jour et chaque nuit,
Tu souris à l'expérience
D'un cœur d'amour et de science.
Trente ans déjà aujourd'hui !
​
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Éclipse
Lune rousse
Lune folle
Tes rayons
Sont mystères
Lune vole
Sans raison
Sur la terre
Lune douce
Astre bon
Tendre mère
Lune rousse
Me cajole
Lune et terre
Juste en douce
Caracolent
Dans le fond
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​
Procession
Une chenille pour de bon
Une chenille en procession
Danse la godille se vrille
En colimaçon la chenille
Monte sur le tronc pour de bon
Monte tout le long de ce tronc
De feuille en feuille la chenille
En oublie ses habits de fille
Et son cocon d'un tourbillon
Devient papillon pour de bon
​
​
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Acronymie
SLFF (I)
Sous nos yeux sont nos rêves
Les poésies s'élèvent
Fais un vœu dans le vent
Fais d'un mot un présent
SLFF (II)
Sans nos yeux sans nos rêves
Les poésies s'achèvent
Fais un vœu dans le vent
Fait de ces mots aimants
SLFF (III)
Sans le temps de nos rêves
La poésie se crève
Fais un vœu pour ce temps
Fait des rêves d'antan
(Clin d’œil à la Semaine de la Langue Française et de la Francophonie et à Corine)
​
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​
Trois petites feuilles
Trois petites feuilles
Sur une branche
Trois petites feuilles
Toutes blanches
La première s'envole
Dans le vent du matin
Et s'en va au loin
La seconde s'envole
Dans le vent du midi
Et part vers la mer
La dernière s'accroche
À sa banche sombre
Et ne garde que l'ombre
De sa liberté proche
​
​
​
​
Quand l'automne revient
Quand l'automne revient
Qu'il pose touche à touche
Quelques teintes farouches
Entre feu et tocsin
Entre espoir et matin
Lorsque le temps nous douche
Sur les feuilles se couchent
Tout le mal et le bien
​
​
​
​
Lily of the valley
(un parfum de mai)
​
Blanche, blanche Lily of the valley
Sur la douce mousse de son palais
Le regard dans le ciel
Bleu comme un grand soleil
Et les yeux grands ouverts
Vers les gris de la mer
Blanche, blanche Lily of the valley
Sur la douce mousse de son palais
Un sourire à ce jour
Rouge comme l'amour
Et les lèvres en fleurs
Insouciantes en chœur
Blanche, blanche Lily of the valley
Sur la douce mousse de son palais
Dans chaque mot ses cœurs
Blancs offrent le bonheur
Et ses silences doux
Resplendissent en nous
​
Blanche, blanche Lily of the valley
Pousse en douce si près de nous, si près
Sur la mousse des jours
Bat son cœur pour toujours
Lily of the valley
Au parfum de secret
​
​
​
Premiers instants
Éléa dans mes bras
Premier sourire
Éléa premiers pas
Des souvenirs
Écoute la chanson
Douce des jours
Écoute notre amour
Dansons dansons
Éléa pas à pas
Battent nos cœurs
Éléa d'un bonheur
Riant aux éclats
​
​
​
​
Couleurs
Pensée violette
Cosmos indigo
Lupin bleu
Euphorbe verte
Tournesol jaune
Azalée orange
Coquelicot rouge
Et dans tes yeux
Un arc-en-ciel
​
​
​
​
Soleil
Le soleil redécore les hêtres
Depuis ma fenêtre
Mille et unes feuilles d'or
Redessinent encore et encore
Ce rêve de verts tendres et doux
Le soleil redécore les hêtres
Et je lis dans la lumière
Nos pas d'espoirs
​
​
Que deviennent les chemins
Que deviennent les chemins
Lorsque les enfants partent ?
Je ne le sais et ne voudrais le savoir
Peut-être que la pierre se polisse ?
Peut-être que la mousse s'adoucit ?
Peut-être que les fleurs s'épanouissent ?
Je ne le sais et ne voudrais le savoir
Donne-moi la main
Encore ce matin
​
​
​
​
Solciel
Au sol le soleil
avec tous ses rayons
Au sol cette lumière
avec toutes ses ombres
Au sol un vent d'hier
avec tous ses frissons
Et dans le ciel, un arc-en-ciel
avec tous ses rêves fous
​
​
​
​
Flaque
Il pleut sur la petite flaque tremblante
Et commence la danse
Bonnets blancs virevoltant
Imperméables jaunes flottants
Bottes noires claquant
Parapluies bariolés s'envolant
Et ce sourire oubliant
Chacune de nos rides
Et nos cheveux blancs
​
​
​
​
Hêtres
Tous les hêtres peuvent être
et renaître
Ils sont comme les saules
embrassant la rivière
Ils sont comme les peupliers
épousant le ciel
Ils sont comme le charme
se confondant dans la brume
Ils ont ces petites feuilles
se dépliant en éventail
et devenant des soleils
dans les cieux de printemps
Ils ont cette peau lisse
qui s'étire et se métisse
et ces racines douces
courant sous la mousse
Tous les hêtres peuvent être
et renaître
Il suffit de les regarder
​
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​
​
Les yeux constellés
La voie lactée pour horizon
Et les étoiles qui se constellent
Une grande ourse au bord de l'eau
Une petite cherchant un poisson
Là, un archer il faut se cacher
Ses chiens de chasse pourraient m'attraper
Une girafe, et puis un lion
Une femme aux cheveux longs
C'est une histoire dans mes histoires
L'horloge tourne , une licorne passe
Dans le vol d'un grand dragon
S'esquissent sans fin mes rêves d'enfance
​
​
​
​
Désert de pluie
Les jours ont disparu
Les nuits aussi
Derrière un grand rideau gris
Un rideau de pluie
Qu’ai-je fait au ciel
Qu’ai-je fait au soleil
Pour recevoir tant d’eau
Moi qui suis un chameau ?
​
​
​
​
Naissance
Quand vient la nuit
Que les ombres s’allongent
Et tendent leurs bras
À la lune naissante
Quand vient la nuit
Que les chants se taisent
Et accrochent leurs mots
Au silence naissant
Quand vient la nuit
Que l’âtre s’enfume
Et tousse dans le noir
Une flamme naissante
Le jour offre à mon regard
Ses dernières lueurs
Dans le bleu de tes yeux naissants
​
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​
​
Course
Dans la course des ans
Se perdent les mois
Se perdent les jours
Parfois transis de froid
Parfois transis d’amour
Alors pour toi
Je cours tous les jours
Je cours tout l’émoi
Pour que ne se perdent pas
Les jours et les mois
Dans la course des ans
​
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​
​
Constellations
La voie lactée pour horizon
Et les dessins des constellations
Une grande ourse au bord de l’eau
La petite cherchant un poisson
Là, un archer, il faut se cacher
Ses chiens de chasse pourraient les attraper
L’horloge tourne, une licorne passe
Dans le vol d’un grand dragon
S’esquissent les traits de notre enfance
​
​
​
​
Nuage
Nuage
Nuage au bord
De mes yeux
Que contes-tu
À tous les passants ?
Un peu de gris
Un peu de pluie
Et puis derrière
Un peu de ciel bleu
​
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Vertige
Au sommet de ce pic
Les pieds dans le vide
J’ai peur
Tout là-bas en bas
Circulent de petites voitures
Circulent quelques fourmis
Et même un gros chat
Je glisse déjà
J’ai peur
Qu’il soit trop haut
Qu’il soit trop grand pour moi
Ce toboggan rouge
​
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​
​
Lupin
Le chien
Au matin naissant
Dort en travers
Les quatre fers en l’air
Un sourire aux lèvres
Peut-être qu’il rêve
Qu’au matin naissant
Son maître se levant
L’emmènera faire
Le tour de la terre
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Droit devant
Loin du sable
Loin de la vague
Le petit crabe
Regarde l’écume
Son horizon
Blanc et de bulles
Plonge en roulant
En vagues de brume
Le petit crabe
Dans l’avalanche
De sel et de mer
Espère sans fin
Ne plus marcher de travers
​
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Cerf-volant
Il possède la mer
Il possède le vent
Le petit cerf-volant
Dans les mains de l’enfant
Il vole vers la terre
Il vole dans le vent
Le petit cerf-volant
Dans les yeux de l’enfant
Il tombe en enfer
Il tombe sans le vent
Le petit cerf-volant
Quand s’en va l’enfant
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Notes de musique
Les petits oiseaux noirs
Comme des notes
Chantent la mélodie
Du soleil levant
Ils chantent arrivant
Ils chantent en dansant
Écrivant sur le fil
La mélodie du temps
Ils chantent souvent
Ils chantent en s’en allant
Leurs derniers instants
La pluie les emportant
En jouant ses notes
Sur les toits en fer blanc
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Un rayon de soleil
Fraise des bois
Matin de septembre
Un premier sourire
Sur des lèvres rouges
Petit champignon blanc
Le regard dans les rêves
Sous la lune et les étoiles
Où court un lapin gris
Et puis s’ouvre le monde
Une première fois
Deux soleils nous inondent
D’une fabuleuse joie
à Léonie
2 septembre 2021
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C’est une vieille maison
C’est une vieille maison
Sa porte n’a pas de clé
Tout le monde peut entrer
Tout le monde peut sortir
Mais de ses petites fenêtres
On pourrait reconnaitre
Ce qu’un simple sourire
Sait apporter
​
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Petite fille
C’est une petite fille
Dans un jardin vert
Elle saute à la corde
Un saut après l’autre
À force de sauter
Elle saute au bord
D’un grand champ
Tout blanc
Elle saute encore
À saute-mouton
​
Petit mouton
​
C’est un petit mouton
Dans un grand champ
Tout blanc
Il saute dans les blés
Un bond après l’autre
À force de sauter
Il saute au bord
D’un jardin vert
Il saute encore
À la corde à sauter
​
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Bête à pleuvoir
La pluie, c’est bête
Papillonne, tourbillonne
Au-dessus de ma tête
Et, sur le zinc, résonne
La pluie, c’est bête
S’époumone, polissonne
Au-dessus de ma tête
Et, sur la vitre, rayonne
La pluie, c’est bête
S’abandonne et brouillonne
Au-dessus de ma tête
Et, sur moi, elle frissonne
​
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Bateau de pierre
Voyageuse égarée
Au bord de la voie lactée
Tu rêves la lune
Assise sur la hune
D’un bateau de pierre
Tu rêves aux aurores
Où des ourses boréales
Cherchent des trésors
De glace et d’opales
Tu rêves aux crépuscules
Où des tigresses indiennes
Sa cachent, funambules
Dans l’or et l’obsidienne
Tu rêves, petite fille
Que ce bateau de pierre
Te ramène à ta famille
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Poésie
Page après page
Un mot après un autre
À l’encre noire
À l’encre bleue
S’ancrent les mots
Sur le blanc des nuages
Sur le blanc océan
En tant de grains de sable
En tant de grains de beauté
Que le poème s’installe
De l’horizon des jours
À l’horizon des yeux
De quelques êtres heureux
Un mot après l’autre
Page après page
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À l’horizon verticale
Au loin la montagne
Verticale
Striée de lignes
Verticales
Derrière des troncs
Verticaux
Plantés au bord des alpages
Horizontaux
Où paissent les vaches
Et sifflent les marmottes
Vue du chalet d‘Orgeval
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Lapo, ézi lépié danlo
(retau graff)
Lapo, ézi hébit
Zarecans. Lever oha
Zar mailanje sila !
Béor tografi…
Lefo ferl et for,
Detor drelé,
Zi eude, cher chez
Lesan. Sehalor,
Lelèque teurd !
À benc, donemeur
Lepo ! Aimécé meau,
Paa cébo ?
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Dessin
J'ai du bleu au ciel pour tes yeux
Du rouge au soleil pour tes lèvres
Du brun à l'arbre pour tes cheveux
Du rose aux nuages pour tes joues
Et du blanc à la neige
Pour le temps qui passe
Me laissant l'espace
De te dessiner
Le regard étoilé
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Sel
Sur la plage
Le sable danse dans l'écume
Qui apporte ses parfums iodés
Sur la plage
Ton regard dense dans la brume
M'emporte dans ses sombres idées
Ici, est-ce ainsi
Le sel de la vie ?
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Rêve blanc
Un nuage passe
En silence
Il rêve
À d'autres cieux
Je pense
Où il serait
Un mouton qui passe
Dans les prés bleus
En silence
Je rêve
Un nuage passe
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Là-bas
Là-bas, une montagne
Là-bas, un grand soleil
Et puis un petit bois
Et une maisonnette
Là-bas, le jour se lève
Là-bas, la vie se rêve
Et puis d'un bout de bois
Le feu nous unira
Là-bas, le temps s'échappe
Là-bas, la pluie s'évade
Et puis d'un bout de toi
Nous nous ressemblerons
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Secret
En secret
j'entends le temps
Sans regrets
fuir le présent
En secret
je prends au vent
Ses après
ses maintenant
En secret
je crie autant
Ces aspects
ses faux-semblants
En secret
je vais parlant
Sans effets
à tous les gens
En secret
je tais souvent
Les excès
des mots troublants
En secret
je tais d'ailleurs
L'imparfait
des maux du cœur
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Voyou
Sur la dune, le “u” chuchote à la lune jaune.
Du haut du pommier, le “i” se lie à la libellule bleue.
En chemin, le “e” fait un vœu à la fenêtre blanche.
Et là, le “a” gagne sa bulle de savon rouge.
Par-delà les flots, le “o” s'envole vers l'oiseau vert.
Et d'un éclair, le “é” épouse la fumée noire.
Et le y ?
Rouge citron, blanc lavande,
Noir flocon, bleu épice,
Vert soleil ou jaune pivoine,
Il ne rêve que de voyelles !
[uie aoé]
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Dans un rayon de lumière
Un petit grain de poussière
Au cœur de la lumière
Danse la fenêtre ouverte
Dans quelques courants d’air
Sans en avoir l’air
Le petit grain de poussière
Cherche un regard bleu
Où se poser pour être heureux
Le bonheur ne tient
Qu’à un petit grain
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À la source
J'ai trempé mon doigt
Dans la source claire
Là où la lumière
Étincelle en vibrant
J'ai posé ma bouche
Sur la source fraîche
Là où le silence
S'oublie et s'estompe
J'ai glissé ma langue
Dans la source profonde
Là où le bonheur
Se cache dans l'ombre
Et j'ai laissé
Son onde m'envahir
Pendant tant de secondes
Que j'ai disparu
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Balade
Une fillette court sur le chemin
Une autre la tient par la main
Noir
Est le scarabée
Qui traverse sur le bitume
Une fillette s’arrête sur le chemin
Une autre le prend dans sa main
Noir
Est le scarabée
Déposé au bord de la route
Une fillette rit sur le chemin
Une autre joue en la suivant
Noir
Est le scarabée
Disparu dans le pré
Et moi, je garde présent
L’instant qui est passé
Dans les yeux bleu-ciel
De leur maman
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Hymne
à Maé
« Allons enfants… »
L’hymne résonne
Dans chaque personne
Le regard fier
L’hymne s’entonne
Chaque note sonne
Un peu plus fort
Chargeant le cœur
De ce désir
De cette mission
Représenter la France
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J’ai rêvé
J’ai rêvé le ciel
J’ai rêvé le soleil
J’ai rêvé la pluie
Aussi
J’ai rêvé la terre
J’ai rêvé le vent
J’ai rêvé la vie
Aussi
J’ai rêvé cela
Au fond de tes yeux
Au fond de ton cœur
Aussi
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La page blanche
Les pages
Abritent les mots
Inventent les couleurs
Imaginent les histoires
Même la page blanche
Qui n'est pas
Qu'une page à tourner
Qu'une page à sauter
Elle est là
Pour que tu puisses respirer
Pour que tu puisses rêver
Chacune des pages
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Dans tes yeux
Ouvre grands les yeux
Plus grand encore
Plus grand toujours
Jusqu’à dévorer le monde
D’un simple regard
Tu l’écriras ensuite
En quelques poèmes
Qui traînent
Et traîneront toujours
Au fond de tes yeux
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