
Dis-toi que je vais bien
Cahier d'un retour au foyer
Mots dits pour elles
Elles
Je me cache derrière elles
Lui ?
Peux-tu me croire aujourd'hui ?
Je ne t'ai pas menti
Mais pour elles
Je suis prête à tout
Au parjure, à la mort, à la torture
Je peux tout nier
Je peux tout détruire
Rien que pour
Elles
Je me terre derrière elles
Lui
Il me croit maintenant
Ou il ne fait que semblant
Peu importe
Lui
Il n'y a qu'elles
Alors je leur offre le ciel
Et tout le reste
Jusqu'à la moindre parcelle
De notre étoile
Notre amour est une pierre
Je ne veux pas sombrer sans
Elles
Moi ?
Dis-toi que je vais bien !
Armes
Arme de point
Terne,
Jour après jour, chaque jour s'éteint ;
Le silence est une arme sans fin !
Ton visage,
Ton visage se découpe
Dans quelques rêves sombres :
Un sourire,
Un regard...
Tout le temps, tout s'égare
Dans ce temps au teint blafard,
Ce chemin qui ne mène nulle part...
Aucun rire,
Aucun pleur,
A peine le temps qui meurt.
Ton visage qui se tourne
Était-il un leurre ?
Il y a si longtemps,
Il y a tant de temps...
Le silence est une arme sans fin !
Goutte à goutte
La pluie est cette arme
Qui reflète les mensonges
Dans la nuit
Assis au pied de ce vieux réverbère
Je la regarde qui tombe inlassablement
Fracassant un à un les rêves absents
Je la regarde qui s'écoule
Lentement le long du caniveau
Je la regarde
Elle part dans mon regard
Froide
Goutte à goutte
Sans doute sait-elle
Pourquoi
Son écho sur ma peau
Résonne encore
Un peu plus fort
Elle part
Ne laissant que ses blessures
Sens l'arme
Laisse au temps le temps
Laisse-le rétrécir
Ne parle pas
Ne dis rien
Laisse-lui la vertu
Des jours sans lendemain
Oublie hier
Oublie aujourd'hui
Oublie même que l'on existe
Laisse-toi faire
Laisse-toi mourir
Et même si tu as la gorge serrée
Et même si l'envie est là
Et même si l'amour reste
Coincé dans ton cœur
Laisse-le derrière cette porte
Que je viens de fermer
Dis-toi que je vais bien
J'en ferai de même
Non, je ne pleure pas
Non, je ne t'ai pas menti
Tornade
Et la tornade m'envole
Comme s'envolent tes pensées
Une fois rien qu'une
Emportant ma mémoire
Des paroles blanches et noires
S'abattent dans le silence
Le temps devient cet être ivre
De n'avoir pas su aimer
Le temps devient ce faux livre
Où on ne sait jouer
Et la tornade me découpe
Comme se découpent tes idées
Une fois encore
Impossible d'avoir des remords
Même le cœur au dehors
Alors pleure cet œil bleu
Qui s'enrobe de silence
Et la tornade avec insistance
Tourne et retourne
Ce que tu n'as su voir à distance
Ce que pouvaient être les jours
Et la tornade bat
Comme ton cœur
Tout bas
Pierre
L'eau se mêle au temps
Le chemin n'a plus de logique
La lumière se diffuse en travers
Et quand je regarde cette pierre
Je ne peux en voir que les couleurs amères
La nuit ne saurait être sincère
Même lorsque j'en ressens l'éclair
L'eau se mêle au temps
Et polit cette pierre
Violente douceur
L'heure passe
L'heure tue
Pourtant le temps
Était un bel amant
Je revois ton visage
Venant d'un simple sourire
Je revois le temps
Devenir doux
Maintenant qu'il s'absente
Maintenant
Alors que les bras n'enserrent de l'instant
Que ce vide troublant
Au milieu de ce chemin ivre
Maintenant
Alors que les yeux n'entrouvrent de l’instant
Que ce désir s'évadant
Sur les pierres lisses
Maintenant
Alors que les bouches n'espèrent de l’instant
Que cette folie sourde
Des fonds du temps
Maintenant
Que le ciel se disperse dans le ciel
Le temps tue le temps
Tout le temps
Doucement
Jour cerise
Le jour se balance
Dans un ciel incertain
Je n'en comprends pas la danse
L'hiver n'est pas loin
Les arbres
Se déshabillent
Comme ces femmes muettes
La mort est cette fille
De silence et de pire
L'amour respire encore
Cet air vicié et épars
Il se voit dans ce miroir
En un être sûr
Un être pur
Mais le temps tourne en rond
Simplement hors de saison
Dans tous les signes de mains
Demain se teinte déjà de désespoir
Ma poésie
Est cette cerise sur le gâteau
Qui s'étale lentement
En en gâchant le goût
Sang pur
Ce que le sang exige
Ce qu'est la volonté
Le passé assassin
Une enfance vaincue
Ce que l'aube concède
Ce qu'est la vérité
Un rivage lointain
Un amour perdu
Aucune arme
Ni larme
Rien que le temps
Dis-toi que je vais bien
Ce sera suffisant
La vie ne fait que passer
Et je ne sais la retenir
La vie ne fait que cesser
D'oublier cet avenir
PS
A-t-elle attendu l'ordre
De tirer ?
A-t-elle pensé
L'éclair ?
A-t-elle espéré
La mort ?
Je ne le sais...
Je ne le saurais pas...
Et alors ?
Qu'importe le reste...
Je reste face au temps !
Je résiste inlassablement
À tous ses outrages !
Je résiste imparfaitement
À ce décalage !
Peu importe le naufrage,
Peu importe l'abîme,
Peu importe la vieillesse !
L'absurdité des sentiments
Me lie à cette amie lointaine
Que jamais je ne renie.
PS : si tu es elle
voici ma main, elle est ouverte...
Cercle vertueux
Tournant en rond
Tournant en rond
Dans son sommeil
Dans ses peurs
Pierre après pierre
Mot après mot
Tout sonne creux
Dans ce cercle vicieux
Entrailles fructueuses
Défaillante sagesse
Les jours débordent
De regards perdus
De sourires étouffés
Ta main s'est enfouie
Dans des pensées violentes
Tournant en rond
Tournant en rond
***
Dis-moi que c'est le bien
Dernier instant
Contact
Contre la tempe
Le temps d'un silence
Le temps d'une danse
Sur la pente raide
Des mots insolents
Un nuage dans les yeux
Un orage dans le cœur
Ce n'est qu'un éclair
Mince et brûlant
Qui tue la présence
Qui ouvre le silence
Dans les derniers feux du jour
Aucune chance
Larmes blanches
Comptes et décomptes
Dans les cendres de décembre
Le temps peut descendre
Infiniment
Se combinent divines
Les vermines félines
S'illumine sans fin
Le festin de nos destins
Même tue
Même si la douleur dure
Même si l'oubli gagne
Même si le temps se perd
Même si la nuit entre
Même si l'étoile s'éloigne
Même si la terre tourne
Aucune arme
Aucune force
Rien n'arrêtera les mots
Même si tu les tues
Mot à mot (i)
À petits mots nous transperçant
À petits mots nous assommant
À petits mots nous emportant
À petits mots nous désarmant
Ce ne sont que de petits mots
Qui nous écrasent comme il faut
Ce ne sont que de vilains mots
Qui tombent sur nous d'en haut
Comme un amour plein de défauts
Rien
Pour taire chaque mot
Pour taire chaque dire
Pour taire et partir
Ta bouche s'obscurcit
La colère est si sourde
Que la vie se dédie
Que les rêves s'alourdissent
Que le silence se brandit
Comme un poing
Aucune arme
N'est plus violente que le vide
Soleil couché
Azur
Le soleil s'allonge
Dans le bleu azur.
Il me regarde amer
Dans le jour qui se perd,
Dans ce temps qui se noie.
Est-ce moi ? Est-ce lui
Qui s'éparpille sans raison
Dans les flots qui scintillent ?
L'âme errante dans la nuit naissante
D'une fausse espérance à la nuit troublante
Se délite parmi les vaines étoiles
La lune elle-même a décidé
De disparaître du ciel
Seul peut-être un nuage rougissant
Cherche à persister avant le néant
Le soleil a disparu
Emmenant l'azur
Assise à l'arrière du temps
Sourire glacé
Cheveux rouges
Chemise blanche
Le temps s'enroule
Sur ta peau pâle
A travers le jour
A travers la nuit
A travers le souffle
A travers l'absence
Et puis sur les cendres
Ingénues de nos mots
Lenteur du vent
Douceur des rayons
Chaleur d'antan
Le temps s'enroule
Et se déroule
Départ
Sinistre temps
Que les nuages s'en allant
Le ciel se déchiquète
Alors que la voile s'éloigne
Rien dans la mer
Même les vagues s'affalent
Le ciel se noie
Dans la nuit qui le broie
Le port ne garde comme souvenir
Que les marques des ancres
Dans sa chair
Plus rien ne bouge
La lune ne viendra pas
La nuit s'essouffle déjà
Le bateau a disparu
Silence
L'air s'arrête le long de ton épaule
La brume se fait discrète
Le temps se tait
Au loin
Rien
Le ciel semble sourd
Le silence du clocher
Le silence des chiens
Le silence de la rue
Le silence du trottoir
Le silence de la gouttière
Le silence des volets
Le silence de la fenêtre
Le silence des rideaux
Le silence de ton regard
Et le silence de ton âme dans ce jour nouveau
Rien ne m'apaise
Pas même les mots
Ils barbouillent d'un noir corbeau
Les pages et les pages et les pages
De ce monde trop étroit
Ils dessinent l'orage
Ils dessinent la violence
Ils dessinent même l'amour
Posé sur ton épaule
En silence
Ce qu'on entend sur la montagne
Dans les ruines du temps
Règne le silence
Tel un vent absolu
Il emporte dans sa danse
Tous les bruits, les indécences
Tous les riens sans importance
Alors même que la mémoire
Accepte la mort
Il subsiste un léger bruit
Penche-toi au bord du ciel
Et tu sauras...
Horizon
Qu'il est bon de croire l'horizon
Les apparences n'en sont que plus troublantes
Il est vrai que ce point dans tes mains
M'offre une empreinte sans fin
Qu'il est bon de croire qu'il me reste
Dans le crépuscule de notre chemin
Cette ligne aux parfums indéfinis
Qui se roule et s'enroule à l'envie
Qu'il est bon de croire ainsi
Que sur tes lèvres existe un mot doux
Beauté
Beauté éphémère des jours dispersés
L'amour n'est plus que le passé
De vieux sentiments attardés
Le froid nous mord encore
Féroce parfois
L'oubli nous a ravi
Nos dernières illusions de paradis
Les mots sont ces assassins
Qui giclent de nos cœurs
Lacérés
Le ciel est beau sans fin
Et dans cette beauté cruelle
Je le sens qui erre
Cela ne me dit rien
Derniers Rayons
Le soleil frissonnant
Dans les brouillards de janvier
Oublie au loin
Nos regards mensongers
Sur la colline s'en va
Un chemin d'antan
Bordé de noir et de boue
De suie et de houx
La maison éteinte
Se précipite dans la nuit
La porte est restée ouverte
Sans personne pour entrer
Les feuilles recouvertes
De neige et de temps
Se collent au sol
Nourrissant la terre
Sous ce ciel absent
Juste un peu avant
A la fin du jour
Le soleil s'entoure
De nuages rouges
De nuages noirs
Un bleu transparent
S'étend doucement
Avant de se noyer dans le noir
C'était un 16 janvier
C'était il y a longtemps
C'était
Peut-on le dire autrement ?
La nuit a éclaté
À la surface du temps
Elle s'est sentie trompée
Oubliant sa férocité
Le crépuscule est venu
Le jour a disparu
Il a plu
Plus que de raison
Puis la terre s'est asséchée
Puis le ciel a oublié
Au début du jour
Le soleil s'entoure
D'un ciel blanc
D'un ciel bleu
Le temps transparent
Se reprend évident
En laissant se noyer avant
16
Contre
Tout contre
Les meilleurs instants
Connaissons-nous les valeurs
De l'enivrement ?
Les jours s'allument et perpétuent
Infiniment les sentiments
Etions-nous à la hauteur
De ces moments incroyablement forts ?
Ce n'est qu'au crépuscule
Que la fusion fut si intense
Fut si intime
Que la confiance explosa
Nos corps
Nos cœurs
Nous âmes
Se sont brouillés
Dans la fraîcheur
De ce dernier jour
Et toi
Dans le dernier rayon du soleil
Dans cette féroce lumière
Dans ce temps perdu
Tu fermas les yeux
Tu offris ciel
Tu t'abandonnas
En un geste rédempteur
L'hiver était là
Le temps est passé
Et je ne me dis rien
Rien de bien
Jours et nuits
Les jours par ici n'ont pas de soleil
Il pleut
Patience
Dans les flaques d'eau
Se reflète l'image
Du temps qui s'éteint
Les nuits par ici n'ont aucune étoile
Il pleut
Patience
Dans cette boue froide
Disparaissent les pas
De ces jours anciens
Mais dans ces jours-ci
Mais dans ces nuits-là
Une étoile brille
Comme un seul soleil
A l'intérieur de moi
Il pleut
Toujours un peu
La petite lumière
Désastre
D'une mélodie
Qui mêle amour et folie
Indicibles désirs
Prisonniers
Accrochés
En plein cœur du ciel
Désastre
De ces cœurs lourds
Qui battent toujours et jours
Par monts et par pluies
Accrochés
En plein cœur du vide
Des astres
Mijour
L'ombre de nos songes plonge
En nous d'une façon si simple
Mille battements en un instant
Mille soleils mille gouttes
D'une pluie enivrante
Mille façons de rendre mijour
Une composante de nous
Mot à mot (ii)
À petits mots au soleil couchant
À petits mots d'un nuage blanc
À petits mots sur le mont dormant
À petits mots à l'horizon tremblant
Ce ne sont que de petits chants
Que la lune et le soleil osent
Ce ne sont que de belles choses
Qui s'éteignant à petites doses
Comme un amour que l'on dépose
Toujours sourire
Poussé au bord du nid
Un éclat de soleil dans le cœur
Rien qui ne s'accomplit
Hors de ce temps parfait
C'est le jour
C'est la mer
C'est le chemin qui sommeille
C'est une source d'eau fraîche
C'est une autre façon de lire demain
Et dans ta paume
Et dans tes yeux
Et sur tes lèvres
Et sans rien dire
S'écrivent les lignes
Couleurs des Jean
S'évident les signes
Du temps doucement
Je regarde le soleil couchant
Le ciel serait parfait
Et évident
Je le regarde
Et il se tait
En souriant
Errements
La pluie
C'est un brin d'innocence
Au bout de mes doigts
Cette pluie qui s'écoule
Fluide comme il se doit
C'est un bout de destin
Au creux de ma main
Qui s'enfuit dans la nuit
La victoire de la pluie
Aucun soleil
Aucune lune
Une pluie inflexible
A l'oubli déchirant
Elle déborde
Elle reprend
Toutes ses gouttes
Sans artifice
Sans sentiment
Elle noie
Dans ses errements
Tout ce qu'elle peut
Tout ce qu'elle prend
Elle se gave
De tout ce temps
Erigeant des montagnes
Erigeant des déserts
D'une glace perverse
Et dans son œil mauvais
Elle démembre le passé
Elle n'en fait qu'un présent
Où tous les chemins ne sont qu'un
La pluie erre maintenant
Nu
Nu.
Sans le moindre mot.
Sans le moindre temps.
Dans ce silence intense d'une douleur latente.
Tu fermes les yeux.
Tu clos l'espace.
Vu que le silence est la seule réponse.
D'une seconde à une année
Chaque goutte de pluie dessine un nouveau chemin
Qui ressemble étrangement à l'ancien.
Derrière la porte aucune lumière.
Derrière la porte aucun son.
Des relents du passé suffisent au silence.
Tu fermes les yeux.
Tu t'enfermes derrière.
Vu que le silence est la seule raison.
Aucun souffle.
Aucun être.
Rien que ce rien qui me retient.
Le faut-il vraiment ?
Le penses-tu vraiment ?
Il est enfantin de croire que ce que l'on ne voit pas n'existe pas.
Perdus
Désastre
Des astres, d'une mélodie
D'une indicible envie
Prisonnière d'un cœur sourd,
Que pouvions-nous croire ?
Par monts et par vaux,
Le rêve équivaut
A la pluie dans les cendres
De nos vies,
Que pouvions-nous savoir ?
Avis d'amour
Crois-tu que le feu ment ?
Crois-tu que le jour ment,
Lui aussi ?
La confiance est ailleurs !
Elle n'est pas dans les mots.
Elle s'extirpe du cœur
Quand on l'ouvre vraiment.
Crois-tu que la nuit ment ?
Crois-tu que la vie ment,
Elle aussi ?
Tu recherches une étoile.
Elle n'est pas dans le ciel.
Elle s'illumine dans ton cœur
Quand tu es toi vraiment.
Alors du fond des abysses,
Alors au bord des précipices,
Quel que soit le jour,
Quelle que soit la nuit,
Tu reconnaîtras toujours
La vérité d'un amour
Simplement en fermant les yeux,
Simplement en offrant ton cœur.
A aucun instant,
A aucune seconde,
Tu ne douteras de ce monde.
Il sera toi,
Comme une évidence.
Crois-tu que l'eau ment ?
Crois-tu que le ciel ment,
Lui aussi ?
L'amour est ainsi.
Dis-toi
Que tu ne le connais pas...
Perdition
Au crépuscule
Dans les bribes des chemins
Courent
Quelques colères insoumises
Courent
Quelques bonheurs en perdition
Sous nos pieds meurtris
Les restes des cadavres
De tant de désirs pervertis
Les restes des amours
A jamais flétris
Et chaque flaque tels des miroirs
Nous renvoie notre image molle
Nous renvoie nos visages mornes
Nous renvoie nos âmes inertes
Avant de disparaître dans le noir
L'ondulation du temps
Le temps est turbulent
Incessant
Son flux et son reflux
Crée des vagues électriques
Sa force dans la terre
Se résume en une douleur
L'influx de son écume
Se diffuse entièrement
Sous la poussière des sentiments
Morts
Aucune vertu
Aucune sagesse
Uniquement ce puissant courant
Qui emporte au loin
Qui emporte sans fin
Qui emporte l'horizon
D'un simple silence
Ondulant
Sous ma peau
L'espace d'un silence
À travers les décombres
Du temps
Le souffle de la vie s'enfuit
Qu'est la nuit ?
D'une étoile imparfaite
Elle lit la folie
Elle lie l'humanité
À un ordre moral
L'enfer n'est que
L'envers de cet amour
Et Dieu
Un silence profond
Sur le ciel
Sur la terre
Erre l'illusion
De la perfection
Elle se cache
Derrière ce petit doigt
Posé sur tes lèvres
Sans
Devant la face désemparée du temps
Plonge chaque sanglot
L'amour est ce mensonge
Où Dieu est un être amer
Le jour devient vorace
De nos douleurs sourdes
Le mal s'insinue
Entre les doutes
Entre les routes
La nuit devient mortelle
Dans nos cendres lourdes
Le bonheur s'évite
Entre les tous
Entre les clous
Nous sommes les proies
De nos propres serres
Nous ne sommes que des anges
Sans ailes
Sans aime
Chemin
Ce n'est qu'un chemin
Pour nous accompagner vers le noir
Voir celui des ombres
Vers celui des secrets
Vers celui de la distance
Qui sépare l'espace de nous-mêmes
Aucun miracle
A peine la force de lier
L'inutile à l'éphémère
La patience n'est pas une vertu
Un cercle
Il m'arrive de partir
En espérant revenir
A ces mots
Ces anciens mots
Oubliés par le temps
Il y a des ombres
Il y a des colères
Il y a des cris
Et puis des orages
Il y a des jours
Il y a des lunes
Il y a des espaces
Et puis tant de vides
Mais il reste le temps
D'une caresse du vent
De ces vents
Qui espèrent partir
Pour te voir revenir
Échoués sur le sable
Va-t’en chair facile
Oublie ce que sont
Les crocs de l'amour
Va-t’en indicible fougue
Abandonne pour toujours
Les fruits de la vie
Va-t’en jour menteur
Laisse brûler au soleil
La fureur de l'ardeur
Va-t’en signe inassouvi
Détruis à l'infini
Ce que l'on a construit
La mer s'est retirée
Dans les rouleaux d'écume
Tu peux ne plus penser
Et juste t'en aller
Le temps de quelques vagues
Balayant le sable du temps
Va-t’en
Idée noire
Tu pleures sur le trottoir
En tant d'éclats de lumière.
La douleur ne passera
Que lorsque la lune mourra.
Glisse du fond de tes yeux
Cette souffrance étrange,
La défaite d'un amour,
La perte d'une idée.
Dans les branches, le vent
Se lamente lentement
Je crois que j'entends
La fin de notre âme.
Danse des feux de l'instant
Le chant du temps riche et calme
Danse dans ces yeux profonds
Sur ma peau défilent
Les images du présent
Aucun soleil ne saurait
Être aussi pénétrant
Dès lors erre en moi
Cette foi vibrante
Pourquoi faudrait-il
Oublier l'instant ?
Mot à mot (iii)
À petits mots volés aux jours
À petits mots pris à nos nuits
À petits mots rêvés ainsi
À petits mots chéris aussi
Ce ne sont que de petits bruits
D'étoiles et de paradis
Ce ne sont que de belles choses
Qui errent maintenant
Comme une over dose de sentiments
« L'absence de l'être aimé laisse derrière soi
un lent poison qui s'appelle l'oubli. »*
L'amour n'a pas de secret,
Il n'est qu'un saut que l'on fait...
Il est cet arbre unique dans une forêt,
Celui que l'on reconnait.
L'amour n'a pas de regard,
Il s'éparpille même dans le noir.
Alors même dans l'oubli,
Et même sans volonté,
Tu ne liras sur mes lèvres
Aucune autre vérité,
Aucune autre sincérité
On peut connaître la vie en se laissant mourir.
On peut connaître l'amour en le laissant partir.
Je te retiens tout au fond de mes mots !
*citation de Claude AVELINE
Poèmes reniés
fragments
c'est l'eau un jour de pluie
c'est le vent d'un sentiment
c'est le doux d'un printemps
c'est le fou de la nuit
la mémoire est tenace
le temps est vivace
il se nourrit de rêve
vois
le soleil se lève
toi
tu sais que s'achève
l'amour du jour
moi
je sais qu'il s'élève
un peu plus chaque jour
dans chaque fragment
d'un ciel autrement
poussière de pierre
longue et lente est l'histoire de la pierre qui oublie le passé
elle se dissocie de son être, s'éparpille en poussière refermant les pages de la Terre et se dilue dans les airs et les eaux
tout se perd
elle n'a plus de beauté elle s'est évanouie dans la force du temps elle n'a plus que l'épaisseur de l'absence
une poussière même de la plus belle pierre est à épousseter
il ne reste qu'un seul temps
ma poésie est l'amer de l'amour
je pensais amour
tu pensais aveugle
je pensais amour
tu pensais autre
je pensais amour
tu pensais donner
je pensais amour
tu pensais chemin
je pensais amour
tu pensais bâton
je pensais amour
tu pensais patience
dans l'abîme de la nostalgie
s'isole la chanson de ton âme
elle trottine sur les pitons
d'une passion qui s'éclipse
sans limite dans les chimères
d'une logique de tant de raison
je pense amour
tu ne penses pas
le désir intact
au centre du monde un papillon
dans la force du temps
palpite son besoin d'être
son besoin d'être vivant
un besoin effrayant et fascinant
une impatience inévitable
sous la caresse du vent
la danse des couleurs
donne un air de printemps
une sensation de permanence
il oscille si régulièrement
que l'on oublie dans le silence
de cette toile de poussière
l'araignée
par la fenêtre
je regarde par la fenêtre
où es-tu ?
je lis les secrets de la nuit
je crois les complots de la lune
je ressens les peurs de la forêt
j'entends les chants des herbes
ceux des feuilles
ceux des nuages
et peut-être même ceux du temps
je ne sais pas ce que tu as envie de savoir
je ne sais pas ce qu'il t'est possible de vivre
je ne sais pas ce qui nous éparpille
nous torture
et nous oublie
je ne sens que ce souffle qui nous lie
et je regarde par la fenêtre des mots
pour me rassurer
Contact
A propos
Pour nous, le choix est fait. Nous sommes de ceux qui refusent d'oublier.
Nous sommes de ceux qui refusent l'amnésie même comme méthode. »
Aimé CÉSAIRE
4 pensées :
0n croit savoir
Ainsi est la vie
Nul ne sait
Sauf si on croit
« Dis-moi que tu crois
en toi !»
Loin, si loin,
Je dois me dire que tu vas bien.
Et je ne sais pas le faire !
Chaque nuit je tue Jean
Insupportable est l'instant de l'endormissement. Insupportable est cet instant où je tue Jean. Aucune raison, aucun faux semblant. Rien d'important et pourtant de tant de façons étrangement j'invente comment changer de mort. Passé troublant, présent absent, comment tuer autrement. Le feu ou l'eau, le fil ou le fer, se satisfaire de tuer le temps, le temps d'un enfer évidemment. Ni rires, ni pleurs, où que ce soit, juste la douleur de la mort en soi. Ni cris du cœur, ni cris de joie, à peine la peine d'un coup du sort. Plus loin que la vie, l'amour ne meurt jamais même si on le tord à chaque fois un peu plus fort. Après l'amour la mort encore toujours plus fort le cou je tords.
L'amour à mort est-ce un tort ?
Jean est-il mort une fois encore ?
Est-ce bien ? Est-ce mal ? La nuit m'endort sur chaque mort. Je cherche toujours. Insupportable est cet instant où je tue Jean.
Mais toi…
Dis-toi que je vais bien !