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Cahier

Cahier d'un retour au foyer

Mots dits pour elles

 

Elles

Je me cache derrière elles

Lui ?

Peux-tu me croire aujourd'hui ?

Je ne t'ai pas menti

Mais pour elles

Je suis prête à tout

Au parjure, à la mort, à la torture

Je peux tout nier

Je peux tout détruire

Rien que pour

Elles

Je me terre derrière elles

Lui

Il me croit maintenant

Ou il ne fait que semblant

Peu importe

Lui

Il n'y a qu'elles

Alors je leur offre le ciel

Et tout le reste

Jusqu'à la moindre parcelle

De notre étoile

Notre amour est une pierre

Je ne veux pas sombrer sans

Elles

 

 

Moi ?

Dis-toi que je vais bien !

Armes
soleil

Armes

Arme de point

 

Terne,

Jour après jour, chaque jour s'éteint ;

Le silence est une arme sans fin !

Ton visage,

Ton visage se découpe

Dans quelques rêves sombres :

Un sourire,

Un regard...

Tout le temps, tout s'égare

Dans ce temps au teint blafard,

Ce chemin qui ne mène nulle part...

Aucun rire,

Aucun pleur,

A peine le temps qui meurt.

Ton visage qui se tourne

Était-il un leurre ?

Il y a si longtemps,

Il y a tant de temps...

Le silence est une arme sans fin !

 

 

 

 

 

 

Goutte à goutte

 

La pluie est cette arme

Qui reflète les mensonges

Dans la nuit

Assis au pied de ce vieux réverbère

Je la regarde qui tombe inlassablement

Fracassant un à un les rêves absents

Je la regarde qui s'écoule

Lentement le long du caniveau

Je la regarde

Elle part dans mon regard

Froide

Goutte à goutte

Sans doute sait-elle

Pourquoi

Son écho sur ma peau

Résonne encore

Un peu plus fort

 

Elle part

Ne laissant que ses blessures

 

 

 

 

 

 

 

Sens l'arme

 

Laisse au temps le temps

Laisse-le rétrécir

Ne parle pas

Ne dis rien

Laisse-lui la vertu

Des jours sans lendemain

Oublie hier

Oublie aujourd'hui

Oublie même que l'on existe

Laisse-toi faire

Laisse-toi mourir

Et même si tu as la gorge serrée

Et même si l'envie est là

Et même si l'amour reste

Coincé dans ton cœur

Laisse-le derrière cette porte

Que je viens de fermer

Dis-toi que je vais bien

J'en ferai de même

 

Non, je ne pleure pas

Non, je ne t'ai pas menti

 

 

 

 

 

 

 

Tornade

 

Et la tornade m'envole

Comme s'envolent tes pensées

Une fois rien qu'une

Emportant ma mémoire

Des paroles blanches et noires

S'abattent dans le silence

Le temps devient cet être ivre

De n'avoir pas su aimer

Le temps devient ce faux livre

Où on ne sait jouer

Et la tornade me découpe

Comme se découpent tes idées

Une fois encore

Impossible d'avoir des remords

Même le cœur au dehors

Alors pleure cet œil bleu

Qui s'enrobe de silence

Et la tornade avec insistance

Tourne et retourne

Ce que tu n'as su voir à distance

Ce que pouvaient être les jours

Et la tornade bat

Comme ton cœur

Tout bas

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre

 

L'eau se mêle au temps

Le chemin n'a plus de logique

La lumière se diffuse en travers

Et quand je regarde cette pierre

Je ne peux en voir que les couleurs amères

La nuit ne saurait être sincère

Même lorsque j'en ressens l'éclair

L'eau se mêle au temps

Et polit cette pierre

 

 

 

 

 

 

 

Violente douceur

 

L'heure passe

L'heure tue

Pourtant le temps

Était un bel amant

Je revois ton visage

Venant d'un simple sourire

Je revois le temps

Devenir doux

Maintenant qu'il s'absente

Maintenant

Alors que les bras n'enserrent de l'instant

Que ce vide troublant

Au milieu de ce chemin ivre

Maintenant

Alors que les yeux n'entrouvrent de l’instant

Que ce désir s'évadant

Sur les pierres lisses

Maintenant

Alors que les bouches n'espèrent de l’instant

Que cette folie sourde

Des fonds du temps

Maintenant

Que le ciel se disperse dans le ciel

Le temps tue le temps

Tout le temps

Doucement

 

 

 

 

 

 

 

Jour cerise

 

Le jour se balance

Dans un ciel incertain

Je n'en comprends pas la danse

L'hiver n'est pas loin

Les arbres

Se déshabillent

Comme ces femmes muettes

La mort est cette fille

De silence et de pire

L'amour respire encore

Cet air vicié et épars

Il se voit dans ce miroir

En un être sûr

Un être pur

Mais le temps tourne en rond

Simplement hors de saison

Dans tous les signes de mains

Demain se teinte déjà de désespoir

 

 

Ma poésie

Est cette cerise sur le gâteau

Qui s'étale lentement

En en gâchant le goût

 

 

 

 

 

 

 

Sang pur

 

Ce que le sang exige

Ce qu'est la volonté

Le passé assassin

Une enfance vaincue

Ce que l'aube concède

Ce qu'est la vérité

Un rivage lointain

Un amour perdu

Aucune arme

Ni larme

Rien que le temps

Dis-toi que je vais bien

Ce sera suffisant

La vie ne fait que passer

Et je ne sais la retenir

La vie ne fait que cesser

D'oublier cet avenir

 

 

 

 

 

 

 

PS

 

A-t-elle attendu l'ordre

De tirer ?

A-t-elle pensé

L'éclair ?

A-t-elle espéré

La mort ?

Je ne le sais...

Je ne le saurais pas...

Et alors ?

Qu'importe le reste...

Je reste face au temps !

Je résiste inlassablement

À tous ses outrages !

Je résiste imparfaitement

À ce décalage !

Peu importe le naufrage,

Peu importe l'abîme,

Peu importe la vieillesse !

L'absurdité des sentiments

Me lie à cette amie lointaine

Que jamais je ne renie.

 

 

PS : si tu es elle
voici ma main, elle est ouverte...

 

 

 

 

 

 

 

Cercle vertueux

 

Tournant en rond

Tournant en rond

Dans son sommeil

Dans ses peurs

Pierre après pierre

Mot après mot

Tout sonne creux

Dans ce cercle vicieux

Entrailles fructueuses

Défaillante sagesse

Les jours débordent

De regards perdus

De sourires étouffés

Ta main s'est enfouie

Dans des pensées violentes

Tournant en rond

Tournant en rond

 

               ***

 

Dis-moi que c'est le bien

 

 

 

 

 

 

 

Dernier instant

 

Contact

Contre la tempe

Le temps d'un silence

Le temps d'une danse

Sur la pente raide

Des mots insolents

Un nuage dans les yeux

Un orage dans le cœur

Ce n'est qu'un éclair

Mince et brûlant

Qui tue la présence

Qui ouvre le silence

Dans les derniers feux du jour

 

Aucune chance

 

 

 

 

 

 

 

Larmes blanches

 

Comptes et décomptes

Dans les cendres de décembre

Le temps peut descendre

Infiniment

Se combinent divines

Les vermines félines

S'illumine sans fin

Le festin de nos destins

 

 

 

 

 

 

 

Même tue

 

Même si la douleur dure

Même si l'oubli gagne

Même si le temps se perd

Même si la nuit entre

Même si l'étoile s'éloigne

Même si la terre tourne

Aucune arme

Aucune force

Rien n'arrêtera les mots

Même si tu les tues

 

 

 

 

 

 

 

Mot à mot (i)

 

À petits mots nous transperçant

À petits mots nous assommant

À petits mots nous emportant

À petits mots nous désarmant

Ce ne sont que de petits mots

Qui nous écrasent comme il faut

Ce ne sont que de vilains mots

Qui tombent sur nous d'en haut

Comme un amour plein de défauts

 

 

 

 

 

 

 

Rien

 

Pour taire chaque mot

Pour taire chaque dire

Pour taire et partir

Ta bouche s'obscurcit

La colère est si sourde

Que la vie se dédie

Que les rêves s'alourdissent

Que le silence se brandit

Comme un poing

Aucune arme

N'est plus violente que le vide

Soleil couché

Azur

 

Le soleil s'allonge

Dans le bleu azur.

Il me regarde amer

Dans le jour qui se perd,

Dans ce temps qui se noie.

Est-ce moi ? Est-ce lui

Qui s'éparpille sans raison

Dans les flots qui scintillent ?

L'âme errante dans la nuit naissante

D'une fausse espérance à la nuit troublante

Se délite parmi les vaines étoiles

La lune elle-même a décidé

De disparaître du ciel

Seul peut-être un nuage rougissant

Cherche à persister avant le néant

Le soleil a disparu

Emmenant l'azur

 

 

 

 

 

 

 

Assise à l'arrière du temps

 

Sourire glacé

Cheveux rouges

Chemise blanche

Le temps s'enroule

Sur ta peau pâle

A travers le jour

A travers la nuit

A travers le souffle

A travers l'absence

Et puis sur les cendres

Ingénues de nos mots

Lenteur du vent

Douceur des rayons

Chaleur d'antan

Le temps s'enroule

Et se déroule

 

 

 

 

 

 

 

Départ

 

Sinistre temps

Que les nuages s'en allant

Le ciel se déchiquète

Alors que la voile s'éloigne

Rien dans la mer

Même les vagues s'affalent

Le ciel se noie

Dans la nuit qui le broie

Le port ne garde comme souvenir

Que les marques des ancres

Dans sa chair

Plus rien ne bouge

La lune ne viendra pas

La nuit s'essouffle déjà

Le bateau a disparu

 

 

 

 

 

 

 

Silence

 

L'air s'arrête le long de ton épaule

La brume se fait discrète

Le temps se tait

Au loin

Rien

Le ciel semble sourd

Le silence du clocher

Le silence des chiens

Le silence de la rue

Le silence du trottoir

Le silence de la gouttière

Le silence des volets

Le silence de la fenêtre

Le silence des rideaux

Le silence de ton regard

Et le silence de ton âme dans ce jour nouveau

Rien ne m'apaise

Pas même les mots

Ils barbouillent d'un noir corbeau

Les pages et les pages et les pages

De ce monde trop étroit

Ils dessinent l'orage

Ils dessinent la violence

Ils dessinent même l'amour

Posé sur ton épaule

En silence

 

 

 

 

 

 

 

Ce qu'on entend sur la montagne

 

Dans les ruines du temps

Règne le silence

Tel un vent absolu

Il emporte dans sa danse

Tous les bruits, les indécences

Tous les riens sans importance

Alors même que la mémoire

Accepte la mort

Il subsiste un léger bruit

Penche-toi au bord du ciel

Et tu sauras...

 

 

 

 

 

 

 

Horizon

 

Qu'il est bon de croire l'horizon

Les apparences n'en sont que plus troublantes

Il est vrai que ce point dans tes mains

M'offre une empreinte sans fin

Qu'il est bon de croire qu'il me reste

Dans le crépuscule de notre chemin

Cette ligne aux parfums indéfinis

Qui se roule et s'enroule à l'envie

Qu'il est bon de croire ainsi

Que sur tes lèvres existe un mot doux

 

 

 

 

 

 

 

Beauté

 

Beauté éphémère des jours dispersés

L'amour n'est plus que le passé

De vieux sentiments attardés

Le froid nous mord encore

Féroce parfois

L'oubli nous a ravi

Nos dernières illusions de paradis

Les mots sont ces assassins

Qui giclent de nos cœurs

Lacérés

Le ciel est beau sans fin

Et dans cette beauté cruelle

Je le sens qui erre

Cela ne me dit rien

 

 

 

 

 

 

 

Derniers Rayons

 

Le soleil frissonnant

Dans les brouillards de janvier

Oublie au loin

Nos regards mensongers

Sur la colline s'en va

Un chemin d'antan

Bordé de noir et de boue

De suie et de houx

 

La maison éteinte

Se précipite dans la nuit

La porte est restée ouverte

Sans personne pour entrer

Les feuilles recouvertes

De neige et de temps

Se collent au sol

Nourrissant la terre

Sous ce ciel absent

 

 

 

 

 

 

 

Juste un peu avant

 

A la fin du jour

Le soleil s'entoure

De nuages rouges

De nuages noirs

Un bleu transparent

S'étend doucement

Avant de se noyer dans le noir

 

C'était un 16 janvier

C'était il y a longtemps

C'était

Peut-on le dire autrement ?

La nuit a éclaté

À la surface du temps

Elle s'est sentie trompée

Oubliant sa férocité

Le crépuscule est venu

Le jour a disparu

Il a plu

Plus que de raison

Puis la terre s'est asséchée

Puis le ciel a oublié

 

Au début du jour

Le soleil s'entoure

D'un ciel blanc

D'un ciel bleu

Le temps transparent

Se reprend évident

En laissant se noyer avant

 

 

 

 

 

 

 

16

 

Contre

Tout contre

Les meilleurs instants

Connaissons-nous les valeurs

De l'enivrement ?

Les jours s'allument et perpétuent

Infiniment les sentiments

Etions-nous à la hauteur

De ces moments incroyablement forts ?

 

Ce n'est qu'au crépuscule

Que la fusion fut si intense

Fut si intime

Que la confiance explosa

Nos corps

Nos cœurs

Nous âmes

Se sont brouillés

Dans la fraîcheur

De ce dernier jour

 

Et toi

Dans le dernier rayon du soleil

Dans cette féroce lumière

Dans ce temps perdu

Tu fermas les yeux

Tu offris ciel

Tu t'abandonnas

En un geste rédempteur

L'hiver était là

 

Le temps est passé

Et je ne me dis rien

Rien de bien

 

 

 

 

 

 

 

Jours et nuits

 

Les jours par ici n'ont pas de soleil

Il pleut

Patience

Dans les flaques d'eau

Se reflète l'image

Du temps qui s'éteint

Les nuits par ici n'ont aucune étoile

Il pleut

Patience

Dans cette boue froide

Disparaissent les pas

De ces jours anciens

Mais dans ces jours-ci

Mais dans ces nuits-là

Une étoile brille

Comme un seul soleil

A l'intérieur de moi

Il pleut

Toujours un peu

 

 

 

 

 

 

 

La petite lumière

 

Désastre

D'une mélodie

Qui mêle amour et folie

Indicibles désirs

Prisonniers

Accrochés

En plein cœur du ciel

Désastre

De ces cœurs lourds

Qui battent toujours et jours

Par monts et par pluies

Accrochés

En plein cœur du vide

Des astres

 

 

 

 

 

 

 

Mijour

 

L'ombre de nos songes plonge

En nous d'une façon si simple

Mille battements en un instant

Mille soleils mille gouttes

D'une pluie enivrante

Mille façons de rendre mijour

Une composante de nous

 

 

 

 

 

 

 

Mot à mot (ii)

 

À petits mots au soleil couchant

À petits mots d'un nuage blanc

À petits mots sur le mont dormant

À petits mots à l'horizon tremblant

Ce ne sont que de petits chants

Que la lune et le soleil osent

Ce ne sont que de belles choses

Qui s'éteignant à petites doses

Comme un amour que l'on dépose

 

 

 

 

 

 

 

Toujours sourire

 

Poussé au bord du nid

Un éclat de soleil dans le cœur

Rien qui ne s'accomplit

Hors de ce temps parfait

C'est le jour

C'est la mer

C'est le chemin qui sommeille

C'est une source d'eau fraîche

C'est une autre façon de lire demain

Et dans ta paume

Et dans tes yeux

Et sur tes lèvres

Et sans rien dire

S'écrivent les lignes

Couleurs des Jean

S'évident les signes

Du temps doucement

 

Je regarde le soleil couchant

Le ciel serait parfait

Et évident

Je le regarde

Et il se tait

En souriant

Errements

Errements

La pluie

 

C'est un brin d'innocence

Au bout de mes doigts

Cette pluie qui s'écoule

Fluide comme il se doit

C'est un bout de destin

Au creux de ma main

Qui s'enfuit dans la nuit

La victoire de la pluie

Aucun soleil

Aucune lune

Une pluie inflexible

A l'oubli déchirant

Elle déborde

Elle reprend

Toutes ses gouttes

Sans artifice

Sans sentiment

Elle noie

Dans ses errements

Tout ce qu'elle peut

Tout ce qu'elle prend

Elle se gave

De tout ce temps

Erigeant des montagnes

Erigeant des déserts

D'une glace perverse

 

Et dans son œil mauvais

Elle démembre le passé

Elle n'en fait qu'un présent

Où tous les chemins ne sont qu'un

La pluie erre maintenant

 

 

 

 

 

 

 

Nu

 

Nu.

Sans le moindre mot.

Sans le moindre temps.

Dans ce silence intense d'une douleur latente.

 

Tu fermes les yeux.

Tu clos l'espace.

Vu que le silence est la seule réponse.

 

D'une seconde à une année

Chaque goutte de pluie dessine un nouveau chemin

Qui ressemble étrangement à l'ancien.

 

Derrière la porte aucune lumière.

Derrière la porte aucun son.

Des relents du passé suffisent au silence.

 

Tu fermes les yeux.

Tu t'enfermes derrière.

Vu que le silence est la seule raison.

 

Aucun souffle.

Aucun être.

Rien que ce rien qui me retient.

 

Le faut-il vraiment ?

Le penses-tu vraiment ?

 

 

Il est enfantin de croire que ce que l'on ne voit pas n'existe pas.

 

 

 

 

 

 

 

Perdus

 

Désastre

Des astres, d'une mélodie

D'une indicible envie

Prisonnière d'un cœur sourd,

Que pouvions-nous croire ?

Par monts et par vaux,

Le rêve équivaut

A la pluie dans les cendres

De nos vies,

Que pouvions-nous savoir ?

 

 

 

 

 

 

 

Avis d'amour

 

Crois-tu que le feu ment ?

Crois-tu que le jour ment,

Lui aussi ?

La confiance est ailleurs !

Elle n'est pas dans les mots.

Elle s'extirpe du cœur

Quand on l'ouvre vraiment.

Crois-tu que la nuit ment ?

Crois-tu que la vie ment,

Elle aussi ?

Tu recherches une étoile.

Elle n'est pas dans le ciel.

Elle s'illumine dans ton cœur

Quand tu es toi vraiment.

Alors du fond des abysses,

Alors au bord des précipices,

Quel que soit le jour,

Quelle que soit la nuit,

Tu reconnaîtras toujours

La vérité d'un amour

Simplement en fermant les yeux,

Simplement en offrant ton cœur.

A aucun instant,

A aucune seconde,

Tu ne douteras de ce monde.

 

Il sera toi,

Comme une évidence.

Crois-tu que l'eau ment ?

Crois-tu que le ciel ment,

Lui aussi ?

L'amour est ainsi.

Dis-toi

Que tu ne le connais pas...

 

 

 

 

 

 

 

Perdition

 

Au crépuscule

Dans les bribes des chemins

Courent

Quelques colères insoumises

Courent

Quelques bonheurs en perdition

Sous nos pieds meurtris

Les restes des cadavres

De tant de désirs pervertis

Les restes des amours

A jamais flétris

Et chaque flaque tels des miroirs

Nous renvoie notre image molle

Nous renvoie nos visages mornes

Nous renvoie nos âmes inertes

Avant de disparaître dans le noir

 

 

 

 

 

 

 

L'ondulation du temps

 

Le temps est turbulent

Incessant

Son flux et son reflux

Crée des vagues électriques

Sa force dans la terre

Se résume en une douleur

L'influx de son écume

Se diffuse entièrement

Sous la poussière des sentiments

Morts

Aucune vertu

Aucune sagesse

Uniquement ce puissant courant

Qui emporte au loin

Qui emporte sans fin

Qui emporte l'horizon

D'un simple silence

Ondulant

Sous ma peau

 

 

 

 

 

 

 

L'espace d'un silence

 

À travers les décombres

Du temps

Le souffle de la vie s'enfuit

Qu'est la nuit ?

D'une étoile imparfaite

Elle lit la folie

Elle lie l'humanité

À un ordre moral

L'enfer n'est que

L'envers de cet amour

Et Dieu

Un silence profond

Sur le ciel

Sur la terre

Erre l'illusion

De la perfection

Elle se cache

Derrière ce petit doigt

Posé sur tes lèvres

 

 

 

 

 

 

 

Sans

 

Devant la face désemparée du temps

Plonge chaque sanglot

L'amour est ce mensonge

Où Dieu est un être amer

Le jour devient vorace

De nos douleurs sourdes

Le mal s'insinue

Entre les doutes

Entre les routes

La nuit devient mortelle

Dans nos cendres lourdes

Le bonheur s'évite

Entre les tous

Entre les clous

Nous sommes les proies

De nos propres serres

Nous ne sommes que des anges

Sans ailes

Sans aime

 

 

 

 

 

 

 

Chemin

 

Ce n'est qu'un chemin

Pour nous accompagner vers le noir

Voir celui des ombres

Vers celui des secrets

Vers celui de la distance

Qui sépare l'espace de nous-mêmes

Aucun miracle

A peine la force de lier

L'inutile à l'éphémère

La patience n'est pas une vertu

 

 

 

 

 

 

 

Un cercle

 

Il m'arrive de partir

En espérant revenir

A ces mots

Ces anciens mots

Oubliés par le temps

Il y a des ombres

Il y a des colères

Il y a des cris

Et puis des orages

Il y a des jours

Il y a des lunes

Il y a des espaces

Et puis tant de vides

Mais il reste le temps

D'une caresse du vent

De ces vents

Qui espèrent partir

Pour te voir revenir

 

 

 

 

 

 

 

Échoués sur le sable

 

Va-t’en chair facile

Oublie ce que sont

Les crocs de l'amour

Va-t’en indicible fougue

Abandonne pour toujours

Les fruits de la vie

Va-t’en jour menteur

Laisse brûler au soleil

La fureur de l'ardeur

Va-t’en signe inassouvi

Détruis à l'infini

Ce que l'on a construit

 

La mer s'est retirée

Dans les rouleaux d'écume

Tu peux ne plus penser

Et juste t'en aller

Le temps de quelques vagues

Balayant le sable du temps

Va-t’en

 

 

 

 

 

 

Idée noire

 

Tu pleures sur le trottoir

En tant d'éclats de lumière.

La douleur ne passera

Que lorsque la lune mourra.

Glisse du fond de tes yeux

Cette souffrance étrange,

La défaite d'un amour,

La perte d'une idée.

Dans les branches, le vent

Se lamente lentement

Je crois que j'entends

La fin de notre âme.

 

 

 

 

 

 

 

Danse des feux de l'instant

 

Le chant du temps riche et calme

Danse dans ces yeux profonds

Sur ma peau défilent

Les images du présent

Aucun soleil ne saurait

Être aussi pénétrant

Dès lors erre en moi

Cette foi vibrante

Pourquoi faudrait-il

Oublier l'instant ?

 

 

 

 

 

 

 

Mot à mot (iii)

 

À petits mots volés aux jours

À petits mots pris à nos nuits

À petits mots rêvés ainsi

À petits mots chéris aussi

Ce ne sont que de petits bruits

D'étoiles et de paradis

Ce ne sont que de belles choses

Qui errent maintenant

Comme une over dose de sentiments

 

 

 

 

 

 

 

« L'absence de l'être aimé laisse derrière soi
un lent poison qui s'appelle l'oubli. »*

 

L'amour n'a pas de secret,

Il n'est qu'un saut que l'on fait...

Il est cet arbre unique dans une forêt,

Celui que l'on reconnait.

L'amour n'a pas de regard,

Il s'éparpille même dans le noir.

Alors même dans l'oubli,

Et même sans volonté,

Tu ne liras sur mes lèvres

Aucune autre vérité,

Aucune autre sincérité

 

On peut connaître la vie en se laissant mourir.

On peut connaître l'amour en le laissant partir.

 

Je te retiens tout au fond de mes mots !

 

 

 

 

 

 

 

*citation de Claude AVELINE

Reniés

Poèmes reniés

fragments

 

c'est l'eau un jour de pluie

c'est le vent d'un sentiment

c'est le doux d'un printemps

c'est le fou de la nuit

la mémoire est tenace

le temps est vivace

il se nourrit de rêve

vois

le soleil se lève

toi

tu sais que s'achève

l'amour du jour

moi

je sais qu'il s'élève

un peu plus chaque jour

dans chaque fragment

d'un ciel autrement

 

 

 

 

 

 

 

poussière de pierre

 

longue et lente est l'histoire de la pierre qui oublie le passé

elle se dissocie de son être, s'éparpille en poussière refermant les pages de la Terre et se dilue dans les airs et les eaux

tout se perd

elle n'a plus de beauté elle s'est évanouie dans la force du temps elle n'a plus que l'épaisseur de l'absence

une poussière même de la plus belle pierre est à épousseter

il ne reste qu'un seul temps

 

 

 

 

 

 

 

ma poésie est l'amer de l'amour

 

je pensais amour

                tu pensais aveugle

je pensais amour

                tu pensais autre

je pensais amour

                tu pensais donner

je pensais amour

                tu pensais chemin

je pensais amour

                tu pensais bâton

je pensais amour

                tu pensais patience

 

dans l'abîme de la nostalgie

s'isole la chanson de ton âme

elle trottine sur les pitons

d'une passion qui s'éclipse

sans limite dans les chimères

d'une logique de tant de raison

 

je pense amour

                tu ne penses pas

 

 

 

 

 

 

 

le désir intact

 

au centre du monde un papillon

dans la force du temps

palpite son besoin d'être

son besoin d'être vivant

un besoin effrayant et fascinant

une impatience inévitable

sous la caresse du vent

la danse des couleurs

donne un air de printemps

une sensation de permanence

il oscille si régulièrement

que l'on oublie dans le silence

de cette toile de poussière

l'araignée

 

 

 

 

 

 

 

par la fenêtre

 

je regarde par la fenêtre

où es-tu ?

je lis les secrets de la nuit

je crois les complots de la lune

je ressens les peurs de la forêt

j'entends les chants des herbes

ceux des feuilles

ceux des nuages

et peut-être même ceux du temps

je ne sais pas ce que tu as envie de savoir

je ne sais pas ce qu'il t'est possible de vivre

je ne sais pas ce qui nous éparpille

nous torture

et nous oublie

 

je ne sens que ce souffle qui nous lie

et je regarde par la fenêtre des mots

pour me rassurer

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A propos

Vos informations ont bien été envoyées !

Pour nous, le choix est fait. Nous sommes de ceux qui refusent d'oublier.
Nous sommes de ceux qui refusent l'amnésie même comme méthode. »

 

Aimé CÉSAIRE

 

 

 

4 pensées :

0n croit savoir

 

Ainsi est la vie

 

Nul ne sait

Sauf si on croit

 

« Dis-moi que tu crois

en toi !»

Loin, si loin,

Je dois me dire que tu vas bien.

Et je ne sais pas le faire !

Chaque nuit je tue Jean

 

Insupportable est l'instant de l'endormissement. Insupportable est cet instant où je tue Jean. Aucune raison, aucun faux semblant. Rien d'important et pourtant de tant de façons étrangement j'invente comment changer de mort. Passé troublant, présent absent, comment tuer autrement. Le feu ou l'eau, le fil ou le fer, se satisfaire de tuer le temps, le temps d'un enfer évidemment. Ni rires, ni pleurs, où que ce soit, juste la douleur de la mort en soi. Ni cris du cœur, ni cris de joie, à peine la peine d'un coup du sort. Plus loin que la vie, l'amour ne meurt jamais même si on le tord à chaque fois un peu plus fort. Après l'amour la mort encore toujours plus fort le cou je tords.

L'amour à mort est-ce un tort ?

Jean est-il mort une fois encore ?

Est-ce bien ? Est-ce mal ? La nuit m'endort sur chaque mort. Je cherche toujours. Insupportable est cet instant où je tue Jean.

Mais toi…

Dis-toi que je vais bien !

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