top of page

Dieu n'existe pas

Il nous arrive parfois de rencontrer Dieu. Du moins, c’est ce que l’on croit. Il est là devant nous dans la simplicité de la vie, comme une évidence.
Il nous arrive parfois de faire cette expérience, celle d’être entre la terre et le ciel, d’être dans une forme d’apesanteur intemporelle, comme si le monde était et n’était pas, en même temps, comme si nous étions présents totalement et tout aussi absents.

Il nous arrive parfois que le jour mêle ses couleurs à celles de la nuit, que le soleil et la lune ne soient qu’un, qu’ils soient une étoile inaccessible aux creux de nos mains.

 

Il m’est arrivé cette fois… Peut-être devrais-je dire cette foi ?…

 

C’est cette expérience que je partage. C’est cette poésie aussi qui a pénétré ma vie à un instant incertain.

Et dans ce flou immensément fou, se sont forgées des certitudes, se sont écrites des multitudes, s’est créé un espace divin.

 

Dieu existe-t-il sur cette terre comme au ciel ?

Je le crois et ne le crois pas.


Et vous qui êtes là, qu’en savez-vous ?

​

​

​

​

​

Génèse

Dieu

 

Une plume blanche

Une plume d’or

C'est un ange mort

Posé sur sa hanche

 

Perdu sur la branche

D'un divin décor

Le corps d'un trésor

Violemment se tranche

 

Dieu choisit son ange

Quand le monde change

Quitte à le déchoir.

 

Le regard de Dieu

Ne veut percevoir

Le baiser d’adieu

 

 

 

 

 

Mon Dieu,

Ne peut-on croire qu’en ce qui n’existe pas ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chacun choisit ses anges et ses démons,

Parfois ses divinités…

Mais nous n’en choisissons pas les valeurs !

​

​

​

​

​

​

épîtres des valeurs I

1 (égalité)

 

chercher, chercher à se creuser la tête comme on creuse une tombe

chercher ce parfum, ce désir ultime jusqu'à se dire qu'on a tort

 

tout serait pareil, identique, similaire, équivalent

et pourtant

 

égalité, égalité chérie

tu n'es pas

tout est différent et inégal

 

tes mots portés avec vigueur pour se protéger et se cacher

derrière des valeurs

égalité, égalité chérie

tu n'es qu'un mot comme un autre

qui sombre dans l'oubli

au premier écueil individuel

 

chercher, chercher à se creuser la tête comme on creuse une tombe

chercher ce parfum, ce désir ultime jusqu'à se dire qu'on a tort

 

chaque homme est différent

chaque mot en vaudrait un autre

chaque valeur aurait la même valeur

 

égalité, égalité chérie

l'amour équivaut à l'oubli

 

​

​

​

​

​

2 (harmonie)

 

miroir, miroir,

où suis-je ?

quelle est mon image ?

est-elle la vérité ?

au travers de toi,

je ne sais pas

 

mon cœur se perd dans tes méandres

mon âme se fend de ne pas savoir

quelle est ma valeur ?

 

miroir

dis-moi

ce que tu vois

 

mes pas se courbent

sous le poids des mots

plus je regarde

et moins je vois

 

miroir

aide-moi

à savoir ce que je suis

aide-moi

à savoir qui je suis

 

à l'extérieur

je construis le chaos

pour ceux qui se consument

dans mes flammes

 

miroir

apporte-moi

l'harmonie

cette valeur

à l'intérieur

​

​

​

​

​

3 (pouvoir)

 

les fils de la société

collent à ma peau, à mon être

je sais ce que je voudrais être

ce que j'aime, ce que je suis

mais

engluée dans mon propre contrôle

je suis prisonnière des valeurs

qui m'enferment

pourtant

je choisis

je suis sûre

de maîtriser

mon chemin

et je m'emmêle

dans mes désirs

mes contradictions

mes vérités

mes mensonges

alors

je me donne

je suis dominée

par mes propres peurs

et laisse un autre

prendre mon contrôle

je suis offerte

au cœur de la toile

et me satisfais

de n'être

qu'un « appas »

​

​

​

​

​

4 (plaisir)

 

désir, désir, désir

la tentation au bout des yeux

avoir l'envie

d'un simple regard

chavirer sans le vouloir

désir, désir, plaisir

comme une empreinte

à peine feinte

se toucher sans le savoir

à laisser naître un espoir

désir, plaisir, plaisir

sur mes lèvres les tiennes

sur mon corps tes mains

sur mes seins ton cœur

en moi ta chaleur

plaisir, plaisir, plaisir

 

être satisfaite

et satisfaire

de bout en bout

 

puis fermer les yeux

​

​

​

​

​

5 (liberté)

 

ma présence dépend de mes chaînes

celles que l'on m'impose

celles que je m'impose

je suis libre dans ma propre cage

je tourne en rond en ayant peur

chaque lueur entre les barreaux

m'inquiète

et je ferme les yeux

je suis libre

au point de ne plus sentir

mes entraves

je suis libre

au point de verrouiller

chaque porte

je suis libre

à accepter d'être

une esclave

j'aime être dominée

c'est ma liberté

elle est faite de chaînes

​

​

​

​

​

6 (spiritualité)   

 

pourquoi croire ?

la confiance n'est qu'un mot auquel je m'accroche

duquel je me décroche

pourquoi croire ?

la vie n'est faite que de mots que je dis

que je nie

pourquoi croire ?

l'amour n'est qu'une idée que je crée

que j'oublie

pourquoi croire ?

et toi, tu n'es qu'un homme

qu'un fantôme

 

alors je crois

que tout cela est

et n'est pas

que le noir et blanc est couleurs

et transparences

que mon esprit n'a pas d'âme

mais des états d'âme

 

pourquoi croire ?

simplement parce que tu le sais

parce que je ne le sais pas

​

​

​

​

​

7 (solitude)

 

au pied de la montagne

je regarde les nuages

qui partent

ils fuient sans se retourner

dans l'immensité du ciel

je tends les bras

j'implore du regard

aucun ne s'arrête

le vent de la solitude

souffle dans mon dos

à chaque pas

je les vois

qui s'écartent

qui s'éloignent de moi

et moi

je suis là

seule

perdue

dans le vide

d'un ciel sans étoile

j'attends l'inaccessible

et ils fuient

dans le souffle

de ma voix

​

​

​

​

​

8 (ordre)

 

un monde droit et carré

rien qui ne dépasse

rien qui ne se voit

d'autre qu'une perfection

sans tâches

tout est à sa place

tout est normé

normal

une stricte rigueur

des horaires

des mouvements

des sensations

de la vie

l'ordre

avant tout

dans le ciel

la montagne

la maison

ma tête

peu importe la vérité

peu importe les sentiments

uniquement une ligne droite

​

​

​

​

​

9 (excitation)

 

un regard

un mouvement

un parfum

ses lèvres

ses mains

mon dos

mes mots

mon rire

ses mains

mes seins

ses lèvres

un banc

une table

mon ventre

ses mains

le ciel

​

​

​

​

​

10 (sens)

 

un chemin

un autre chemin

quelle est l'essence

de mes sens ?

j'en choisis un

je parcours l'autre

je perds le sens

de tous mes sens

un chemin

un autre chemin

lequel choisir ?

pour quel désir ?

et je m'avance

et je me recule

l'air en partance

sans évidence

un chemin

un autre chemin

sans objectif

ma vie dévisse

je prends le premier

je prends le second

cela n'a aucun sens

sauf pour mes sens

un chemin

un autre chemin

sans évidence

dans la violence

je donne un sens

à mon silence

je ferme les yeux

je ferme la porte

un chemin

un sens

​

​

​

​

​

11 (courtoisie)

 

les mots parfois se taisent

les mots parfois changent

cela n'a rien d'étrange

cela s'appelle la vie

mais dans ma tête d'ange

tous les mots se mélangent

je ne sais plus qui

est un vrai ami

je ne sais pourquoi

j'ai perdu la foi

alors ensuite

je sais que la fuite

est le seul chemin

à chaque lendemain

il faut que j'oublie

certaines valeurs

certaines manières

j'ai de bonnes raisons

dans ma déraison

et je le fais vite

mon unique défense

se mure de silence

pas de courtoisie

pas d'empathie

même pour les mots

les plus simples

pas de paradis

pas d'existence

un seul et unique mot

silence

​

​

​

​

​

12 (richesse)

 

une petite pluie

descend le long du chemin

elle accompagne les arbres

aux feuillages déclinants

les pas craquent

au gré des ombres mortes

la danse de l'eau

occulte les multiples silences

la vieille ruine

d'une bergerie

n'attend même plus

le temps qui passe

la pauvreté s'étend

sur le vieux banc

et pourtant

le ciel est d'or

la richesse

est dans l'instant

​

​

​

​

​

13 (respect)

 

croire en la naissance

croire au premier pas

croire en chaque autre

croire au chemin

croire en la montagne

croire en la rivière

croire en la fleur

croire en ses fruits

croire à chaque heure

croire au bonheur

croire en son regard

croire en son sourire

croire en son baiser

croire à chaque instant

croire en cette chance

croire en ses mots

croire aux silences

croire en sa main

croire au chemin

croire en son étoile

croire au ciel

croire en sa valeur

croire en sa confiance

respect

​

​

​

​

​

14 (envie)

 

le temps est à ne rien dire

le temps est à ne rien faire

seul l'air investit les sentiments

d'un léger mouvement

d'un lent froissement

l'air rebondit pénétrant

un frêle indice

l'ébauche d'un signe

l'air glisse évidemment

comme une poussière

comme un flocon

l'air s'emporte sûrement

le temps est à ne rien dire

le temps est à ne rien faire

l'air embrasse l'envie

​

​

​

​

​

15 (créativité)

 

la beauté d'un instant simple

une arche

perdue au cœur des murs

un espace

d'air et de vent

la pure surface

d'un vulgaire béton

et

posées

à même le sol

deux petites fleurs

transparentes

à la vue des passants

si présentes

si absentes

s'enlaçant

dans le silence

d'un sourire

  

l'amour

n'est

que créativité

​

​

​

​

​

16 (paix)

 

un mot

silence

un autre

silence

des mots perdus

des mots niés

dans un trou

terrés

dans le vide

oubliés

l'illusion

de la paix

l'illusion

de la vie

sans conflit

en silence

sans un bruit

l'amour meurt

 

le silence

n'est pas conflit

n'est pas la paix

​

​

​

​

​

17 (tradition)

 

un chemin

seul et unique

la voie du père

la voie de la mère

un chemin

à répéter

indéfiniment

comme une seule voie

un chemin

avec des bras

avec de l'ordre

et du désordre

un chemin

mêlé de choix

mélangeant les voies

un chemin

comme les autres

identique

à celui du père

à celui de la mère

pourtant

différent

 

un seul chemin

fait

de ses propres

choix

​

​

​

​

​

18 (amour)

 

allongé

au cœur

de ton cœur

je ressens

la vérité

de ton intimité

je sonde

les profondeurs

je sonde

l'émotivité

je ressens

cette spiritualité

qui prend

tout son sens

au cœur

de ton âme

allongé

sur ton corps

je t'aime

et je ferme

les yeux

pour oublier

​

​

​

​

​

19 (discipline)

 

je veux faire ce que je veux

et je veux de l'ordre

je veux ma liberté

et je veux des ordres

je veux être grande

et je suis petite

je veux être entendue

et je fais le silence

je veux pouvoir tout dire

et je ferme ma bouche

je veux résister

et je ne fais que fuir

je veux de tes caresses

et j'accepte ses coups

je veux voir à la fenêtre

et je tire le rideau

je ne veux que l'amour

et je ferme la porte

je veux de vraies valeurs

et j'oublie ce qu'est la vie

je veux toucher l’étoile

et je regarde le sol

je veux faire ce que je veux

et puis je me détruis

​

​

​

​

​

20 (discrétion)

 

en toute discrétion

c'est caché que se vit le pêché

à l'ombre de nos ombres

dans les interstices du temps

voilà qu'aimants on sombre

les délices de la vie

sont en nombre

dans l'espace confiné

la brume écarte

les regards indiscrets

les mots indicibles

les caresses imprévisibles

dans le silence de la nature

s'exposent au fond du noir

une étrange lueur d'espoir

un sentiment de fête

un relent de bien-être

cachés. Cachés loin, si loin

des autres, cachés d'un mystère

privés de toute lumière

deux âmes errent

hors du sens commun

​

​

​

​

​

21 (famille)

 

tout a un prix

jusqu'où peux-tu aller ?

tout est question de valeur

jusqu'où va ton cœur ?

le plus cher

qu'est-ce qui est le plus cher ?

est-ce ainsi que se compte

la vérité de la vie ?

ce que tu as déjà payé

doit-il encore être compté ?

quel est le prix du passé ?

chaque instant a-t-il

une réelle valeur ?

une porte ouverte

une porte fermée

jusqu'où vas-tu payer ?

jusqu'où vont tes valeurs ?

la famille a un sens

dans de vraies valeurs

sa sécurité n'a jamais

pour prix celui de la peur

mélanger les prix

et chaque valeur

ne rend que confus

le sens du bonheur

que recherches-tu

la sécurité

l'amour

ta valeur ?

​

​

​

​

​

22 (reconnaissance)

 

je lis dans tes yeux

je sais qui tu es

je vois dans le vent

les indices que tu laisses

je capte dans la lumière

les couleurs que tu émets

je respire dans les airs

les parfums que tu portes

je glisse sur les eaux

les rides du passé

j'attrape dans la nuit

l'unique étoile qui brille

je perçois sur le sol

l'empreinte de tes pas

j'espère sur le chemin

les restes d'une vie

j'attends du silence

ce qui habite ton souffle

je vis dans ton aurore

le crépuscule de mes jours

dans tous les mots d'absence

la reconnaissance n'a pas de sens

​

​

​

​

​

23 (nature)

 

unis au cœur de la forêt

enroulés l'un contre l'autre

regardant le vie de si près

que nous pouvons la croire nôtre

seuls les yeux dans les yeux

unis au cœur de la vie

laissant défiler les cieux

aux centres des envies

prenant l'instant pour toujours

en vivant chaque caresse

unis au cœur de l'amour

à la recherche de la tendresse

nous sommes deux nous sommes un

bercés par l'image future

de la beauté d'un dessein

unis au cœur de la nature

​

​

​

​

​

24 (changement)

 

changer

regarder ailleurs

autrement

le monde est différent si, un instant, on prête attention aux petits détails

rien d'extraordinaire, rien de géant, seulement un élément différent

un regard

un sourire

une attention

le monde est différent si, un instant, on prend le temps de s'arrêter

d'un geste ordinaire, de la simplicité, naît le changement

un frôlement

une caresse

un baiser

un autre

d'ailleurs

un changement

​

​

​

​

​

25 (sagesse)

 

assis

au pied de la lune

le regard dans les étoiles

le cœur ouvert à la lumière

attendre

le vent

glissant dans le temps

n'en percevant que les beautés

entre les creux et les aspérités

attendre

l'amour

déguisé en toujours

s'évadant de la mort

afin d'en trouver l'essence

attendre

la main

tendue vers demain

oubliant chaque raison

dans le courage et le pardon

attendre

l'instant

et son évidence

cachés dans l'unique chance

de ce simple et innocent mot

attendre

d'être sage

 

​

​

​

​

26 (autorité)

 

l'élève et le Maître

je ne veux que ça

ainsi me soumettre

aux forces des bras

 

je sais ce qu'est être

mes pas dans ses pas

je ne saurais être

autrement que ça

 

de coups en coups bas

je ferme mon être

obéissant là

à ce qu'il veut être

 

ne me juge pas

j'ai la chance d'être

assise si bas

l'élève est le maître

​

​

​

​

​

27 (amitié)

 

je pense à toi

je m'inquiète

que tu sois là

ou ailleurs

que tu penses à moi

ou pas d'ailleurs

je suis là

toujours là

si nécessaire

si besoin

ma confiance

je te l'ai donnée

il y a longtemps

et tu la gardes
je n’attends
que ton bonheur
je ne veux rien
que tu sois bien

je pense à toi

je m'inquiète

 

ainsi est l'amitié

mon amour

​

​

​

​

​

28 (beauté)

 

le pinceau de la vie dessine

d'étranges courbes sur ta main

la précision de ce dessin

montre l'amour qui se devine

dans les couleurs noires et blanches

se crée ta sensibilité

en secret, ton intimité

s’évade en chemin et s'épanche

le pinceau de la vie colore

l'espace des jours et des nuits

dans les silences et les bruits

de ces toujours, de ces encore

il dessine l'éternité

sur une feuille de tendresse

dans la douceur d'une caresse

d'une seconde de beauté.

​

​

​

​

​

29 (justice)

 

un brin de bonté

un rien de justesse

je te regarde au fond des yeux

je sais où se cache la vérité

un soupçon de vertu

une idée de droiture

tu me regardes au fond des yeux

tu sais comment taire la vérité

rien de bien-fondé

juste un châtiment

tu as juste fermé les yeux

j'ai juste pris ta vérité

​

​

​

​

30 (jouissance)

 

le ciel habille

l'espace d'un nuage

de pluie

le temps maquille

l'instant d'un soupçon

de nudité

un voile recouvre

la vie d'un manteau

de couleurs

la lumière s'éclaire

quand la chair rencontre

la chair

le silence descend

le long d'un souffle

lent

les yeux se closent

dans le désir

de plaisir

et…

 

​

​

​

​

​

31 (honnêteté)

 

sincère comme le fer

brûlant sous ton gant

se sent la dérive

de la flamme qui s'écarte

ton ombre en douce

se perd dans le ciel

profond telle la lune

dans son aquarium

honnête, honnête

l'heure est délicate

l'authenticité

de l'amour n'est pas

obscure, ni impure

 

es-tu toi-même ?

​

​

​

​

​

32 (loyauté)

 

regarde-moi en face,

te souviens-tu des mots ?

je sais que tu as ce qu'il faut

pour que l'horizon trépasse

 

regarde au fond des âges

chaque mot est pesant

tu connais les ravages

de l'amour en dedans

 

regarde au bout de la vie

jusqu'au petit matin

jusqu'à trouver l'envie 

les mots sont dans tes mains

 

es-tu loyale envers eux ?

​

​

​

​

​

33 (bien-être)

 

Dieu est mort

le soleil s'est éteint un soir comme un autre

la nuit a pris le dessus pour une raison

comme une autre

le vent en passant a balayé les instants

comme on balaie une saison

le temps est devenu ce présent

où Dieu est inexistant

et pourtant, une main se tend.

une comme une autre

une main faite de mots.

une main faite de bien

le temps tient l'instant sans futur

lorsque Dieu n'est pas un mur

le vent en attendant se laisserait aller

à de nouveau porter des pensées

la nuit deviendrait un autre possible

pour l'étoile inaccessible

le soleil épouserait la lune

ainsi sans raison

Dieu serait bien

un être de bien

un être de vie

dans une autre envie...

​

​

​

​

​

1
épîtres des valeurs II

34 (autonomie)

 

Je suis mon chemin

Laissant derrière chaque pierre.

Je suis mon chemin

Ne gardant d'elle que ma mémoire.

Non,

Je ne veux pas savoir,

Je ne veux connaître

Ce qu'elles deviennent.

Je ne compte que sur moi.

J'en suis fière.

Ne me demandez pas

Si je suis indépendante,

Je ne vous répondrai pas.

Laissez-moi faire !

C'est mon chemin.

Ne me dites rien !

Je le prends comme je veux,

Je suis autonome.

Ce que vous prendrez

Pour de la suffisance,

N'est que ma façon

De me protéger

De mes absences :

Je suis mon chemin !

​

​

​

​

​

​

35 (modération)

 

De noirs et de blancs,
Le silence a envahi l'espace.

Plus rien ne bouge,

Le temps s'est suspendu

Au bord d'un trottoir.

Il attend lentement

Un sentiment.

Des mots et des mots

Ont glissé dans le ciel

Leur laissant à chaque instant

Le temps

De s'effacer.

Pourtant,

Dans cette absence

De mouvement,

Ils ont ouvert

Un passage,

Inconscient,

Innocent,

Imprécis,

Dans ce minuscule

Interstice

D'une extrême

Modération.

Un pétale

S'est envolé

Dans ce silence.

Il a vogué

Pour se déposer

L'espace d'un rien
En noirs et blancs.

​

​

​

​

​

​

36 (ambition)

 

Le bien-être.

Nos sourires le matin.

Un peu de nos rêves.

Quelques-uns de nos poèmes.

Des enfants qui jouent.

L'assurance d'un monde rassurant.

Nos regards sur la vie.

Nos sourires le soir.

Des idées et d'autres.

Un dessin du ciel.

Un chemin qui nous accompagne.

Une terre fertile.

Un repas sensible.

Des mots tout doux.

De la joie tout au fond de nous.

Les caresses du temps qui passe.

La transmission de belles valeurs.

La chaleur de la vérité.

Celle de nos bras.

Les rayons de nos yeux.

Le soleil de nos cœurs.

L'horizon pour objectif.

L'air pour se plaire.

L'eau comme douceur.

L'admiration de nos actes.

Le courage d'être nous.

Les tremblements de nos sentiments.

Les vibrations de nos sensations.

Et l'Amour pour seule ambition.

 

« À nous d'aller dans la bonne direction. »

​

​

​

​

​

​

37 (esprit)

 

Ce n'est qu'une idée,

Une sans esprit.

Ce n'est qu'une idée,

Juste un parti-pris.

 

Ne pas retourner,

Les mots ont un sens.

Ne pas retourner

Chacun des non-sens.

 

Ce n'est qu'une idée

Cachée et qui fuit.

Ce n'est qu'une idée

Perdue dans la nuit.

 

Ne pas retourner

Les mots, leurs valeurs.

Ne pas retourner

Chacune des peurs.

 

Ce n'est qu'une idée,

L'espoir d'une envie.

Ce n'est qu'une idée,

J'ai peur de la vie.

​

​

​

​

​

​

38 (humilité)

 

Le ciel si pâle, si frêle,

Disparaît. De ses yeux clairs,

Ne resterait dans les airs

Qu'un triste et léger bruit d’elle.

 

Et le vent sur le chemin

D'une lueur disparue,

Et la seconde inconnue

En ont oublié ma main.

 

Là, dans les douleurs charmantes,

Se sont noyés nos serments

Dans quelques mots humiliants,

Dans les absences présentes.

 

Maintenant, l'amour se tait.

Chaque silence se change

En cette odeur étrange.

Je ne sais pas ce que c'est.

Mais se dessine, farouche,

L'humilité de l'amour.

Les jours s'éteignent sourds pour

Les délices de ta bouche.

​

​

​

​

​

​

39 (audace)

 

Les secondes s'effacent,

Les secondes s'enlacent,

Les secondes s'embrassent,

Les secondes s'entassent…

 

Les passants trépassent

Dans les brumes fugaces,

Les silences s'amassent

En désirs d'espaces.

 

L'amour laisse ses traces

Innocentes et coriaces.

Face à face, nos audaces

Brisent nos carapaces.

 

Les secondes s'écrasent,

Les secondes s'abrasent,

Les secondes s'emphasent,

Les secondes s'embrasent…

​

​

​

​

​

​

40 (influence)

 

Le soleil est ton ventre

Maternel comme un ciel.

La lumière est au centre

D'un nuage essentiel.

 

Au cœur est une rose

Que le temps m'a offert,

Sa lumière est la cause

De tout mon univers.

 

Au bord de l'herbe verte

S'est couché l'animal.

La lumière est ouverte

D'un ton bleu virginal.

 

Je sens son influence,

Le soleil peut me voir,

Dans le flux d'innocence

D'une lueur d'espoir.

​

​

​

​

​

​

41 (honneur)

 

La vie est devant moi,

Derrière je ne vois,

Je ne vois que toi…

Après tant d'années…

 

La vie est devant moi,

J'ai expulsé la joie

Et toute ta foi

Jusqu’à me damner…

 

Je regarde mon passé

Tout au fond de tes yeux

Et j'en ai pleuré

À oublier Dieu.

 

La porte a claqué

Tant et tant de fois,

Collée à cette paroi

Qui m'a façonnée.

 

Je me suis déchirée

À m'arracher le cœur,

À le rendre menteur

Pour espérer l'ouvrir.

 

Je mets un point d'honneur

À me refermer,

À te condamner

Pour laver ces pêchés.

 

La vie est devant moi !

Derrière je ne vois,

Je ne vois que toi

Après tant d'années…

​

​

​

​

​

​

42 (objectif)

 

Tu vois.

Tu t'approches.

Tu admires.

Tu voudrais être.

Tu enseignes.

Tu veux.

Tu entres.

Tu commences.

Tu désires.

Tu entends.

Tu combats.

Tu suspends.

Tu cours.

Tu voudrais.

Tu touches.

Tu saisis.

Tu dévores.

Tu voles.

Tu t’enflammes.

Tu nais.

Tu crois.

Tu apprends à t’aimer.

Tu remplis.

Tu vaincs.

Tu avoues.

Tu ne veux plus voir.

Tu finis.

Tu brises.

Tu choisis.

Tu fermes.

Tu quittes.

Tu passes.

Tu ranges.

Tu remplis le vide.

Tu remplaces...

L'amour n'a pas d'autre objet que l'amour...

​

​

​

​

​

​

43 (compétence)

 

Dieu a posé ses mots

Un temps au bord de l’eau,

D'autres naissant à la cuisine

Sans qu'elle ne l'imagine.

Dieu ne savait que cet instant

Était capable de changer le temps.

Ce moment difficile

Saisit l'eau immobile :

La valeur de la raison

N'a qu'une seule maison.

Dieu sait être sage,

Il refait le paysage.

D'un orage coléreux,

Se noie le monde ocreux.

D'une seule blessure

Lorsque le bleu s’azure,

Disparaît en rêvant

Les restes d'un enfant.

Dieu ne sait si c'est la chance

Ou la perte de compétence,

Le ciel a nié son bleuté

Pour le noir et blanc de sa réalité.

​

​

​

​

​

​

44 (soumission)

 

Aucun souci

Sur mon front,

Dans tout ceci

Tout est rond

Et je suis sûr

De rêver

Le long du mur

Sans clarté.

 

Que dis-tu là ?

Le chemin

Serait bien là :

Mon destin.

Mais dans ma foi

Sans détour,

Ton cœur ma foi

Est amour.

 

Puis effaré

Et ailleurs,

J'ai contemplé

Nos malheurs.

Le temps voleur,

Vagabond,

Se noie de pleurs

Sans raison.

Alors soumis

À ton choix,

Je meurs ici

Sans ta voix.

​

​

​

​

​

​

45 (obéissance)

 

Ma porte est fermée,

Je suis du bon côté !

Je crois en ce droit,

J'obéis à ma loi.

Et pourtant,

À présent,

Je doute de moi.

Je connais sa foi,

Je suis là

Dans des bras…

Je sais pourquoi

Et ce que je dois !

Mon cœur et mon corps

Ont pris ce décor.

Je ne vois pour moi

Qu'une bague à mon doigt.

Est-ce Dieu ?

Est-ce mieux ?

Est-ce moi ?

C'est mon choix !

J'obéis

Sans souci,

Je le dois !

Je le crois !

Ma porte est fermée

À l'autre côté.

​

​

​

​

​

​

46 (intelligence)

 

Dans mon cœur, les saveurs légères

Imaginent ce qui est beau

Dans quelques zestes de lumières

Acidulés et chauds.

 

Fermant les yeux pour la dernière

Fois, j'imagine le flambeau

Qui, de sa flamme passagère,

Deviendra mon bourreau

 

Dans le soir maintenant cynique

Où disparaît l'éclair unique

Et s'oublient les adieux.

 

Alors quand se ferme la porte

Au plus profond des cieux,

Je vis l'intelligence morte.

​

​

​

​

​

​

47 (croyance)

 

Perdu dans les senteurs de bruyère,

Je regarde le ciel, je préfère

Toucher la lumière à la poussière.

 

Assis, j'attends que le temps s'arrête,

Que le temps d'un instant dans ma tête

Espérant que le ciel ne s'inquiète.

 

Ô mon Dieu, je ne suis qu'un seul homme,

Fou, simple et imparfait, un peu comme

Le sont les autres hommes en somme.

 

Et dans le silence de la guerre,

Je crois, je crois en Dieu en colère.

Je crois en toi ! Crois en moi ma Mère.

​

​

​

​

​

​

48 (responsabilité)

 

Je te regarde et j'oublie.

Je suis femme et je suis mère.

Je ne veux que le présent.

Je te veux à présent.

 

Le temps s'arrache en moi.

Je me regarde et je me vois.

Je ferme les yeux et je me noie.

Je ne te veux pas et ne veux que toi.

 

Je vois cette voie qui me broie.

Je ne sais qui tu vois en moi.

Je ne peux offrir cette joie.

Je sais que je n'ai pas le choix.

 

Je te regarde de loin.

Je laisse les souvenirs.

J'élimine le passé.

Je ne te vois plus.

 

Quelle morale ?

L'amour n'est pas responsable.

​

​

​

​

​

​

49 (curiosité)

 

Dans un petit coin du livre

Ont disparu quelquefois,

Une image, un bout de cuivre,

Un de plume et un de bois.

 

Sur notre corps impudique

Offert sous le ciel bleuté,

S'écrivait la trace unique :

De l'amour la nudité.

 

À rechercher la caresse

Dans tous nos méandres sourds,

Se découvrait la tendresse

De la folie de ces jours.

 

Du désir et de l'envie

De découvrir notre vie

S'imaginait dans ce jeu

La curiosité du feu.

​

​

​

​

​

​

50 (clémence)

 

Sur mon âme, la cicatrice.

Ne serait-ce que son caprice ?

Quand je vois le temps en lambeau,

Que je ne perçois rien de beau,

Me survole le ciel en larmes.

Dans le silence de ses armes,

Se sont entremêlés nos pas

Et se sont séparés nos bras.

C'est là dans douleur suprême

Que se noie l'ultime « je t’aime. »

Le bourreau dans cet abandon

N'a ni clémence, ni pardon.

​

​

​

​

​

​

51 (bonté)

 

Résonne novembre

Quand l'amour se cambre.

Ce n'est qu'un matin

Perdu en chemin.

 

Des secondes, nue

Telle une statue

Transie dans le froid,

Je rêve à l'émoi

 

Des secondes, folle,

Où mon corps s’envole

Au creux de ma main

Oubliant demain.

 

Ces secondes chutent

En quelques minutes,

Mon cœur silencieux

Glissant vers les cieux.

 

Dans le feu qui flambe

Le long de ma jambe,

Je ressens monter

Toute sa bonté.

 

 

 

 

​

 

 

 

​

[Je suis dans ses bras.

Dieu n'existe pas.

Et pourtant, il m'aime !

Malgré tout, il m'aime !]

​

​

​

​

​

​

2
épître sans valeur

Dieu ?

 

seul

perdu

allongé sur le sol

la tête dans le ciel

aucune étoile

ne me rappelle

ce que je sais déjà

Dieu n'existe pas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« et à la fin

l'amour que tu reçois

est égal à l'amour que tu donnes. »

 

(The Beatles - The End)

​

​

​

​

3
contact

Merci ! Message envoyé.

contact
bottom of page