
Dieu n'existe pas
Il nous arrive parfois de rencontrer Dieu. Du moins, c’est ce que l’on croit. Il est là devant nous dans la simplicité de la vie, comme une évidence.
Il nous arrive parfois de faire cette expérience, celle d’être entre la terre et le ciel, d’être dans une forme d’apesanteur intemporelle, comme si le monde était et n’était pas, en même temps, comme si nous étions présents totalement et tout aussi absents.
Il nous arrive parfois que le jour mêle ses couleurs à celles de la nuit, que le soleil et la lune ne soient qu’un, qu’ils soient une étoile inaccessible aux creux de nos mains.
Il m’est arrivé cette fois… Peut-être devrais-je dire cette foi ?…
C’est cette expérience que je partage. C’est cette poésie aussi qui a pénétré ma vie à un instant incertain.
Et dans ce flou immensément fou, se sont forgées des certitudes, se sont écrites des multitudes, s’est créé un espace divin.
Dieu existe-t-il sur cette terre comme au ciel ?
Je le crois et ne le crois pas.
Et vous qui êtes là, qu’en savez-vous ?
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Génèse
Dieu
Une plume blanche
Une plume d’or
C'est un ange mort
Posé sur sa hanche
Perdu sur la branche
D'un divin décor
Le corps d'un trésor
Violemment se tranche
Dieu choisit son ange
Quand le monde change
Quitte à le déchoir.
Le regard de Dieu
Ne veut percevoir
Le baiser d’adieu
Mon Dieu,
Ne peut-on croire qu’en ce qui n’existe pas ?
Chacun choisit ses anges et ses démons,
Parfois ses divinités…
Mais nous n’en choisissons pas les valeurs !
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épîtres des valeurs I
1 (égalité)
chercher, chercher à se creuser la tête comme on creuse une tombe
chercher ce parfum, ce désir ultime jusqu'à se dire qu'on a tort
tout serait pareil, identique, similaire, équivalent
et pourtant
égalité, égalité chérie
tu n'es pas
tout est différent et inégal
tes mots portés avec vigueur pour se protéger et se cacher
derrière des valeurs
égalité, égalité chérie
tu n'es qu'un mot comme un autre
qui sombre dans l'oubli
au premier écueil individuel
chercher, chercher à se creuser la tête comme on creuse une tombe
chercher ce parfum, ce désir ultime jusqu'à se dire qu'on a tort
chaque homme est différent
chaque mot en vaudrait un autre
chaque valeur aurait la même valeur
égalité, égalité chérie
l'amour équivaut à l'oubli
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2 (harmonie)
miroir, miroir,
où suis-je ?
quelle est mon image ?
est-elle la vérité ?
au travers de toi,
je ne sais pas
mon cœur se perd dans tes méandres
mon âme se fend de ne pas savoir
quelle est ma valeur ?
miroir
dis-moi
ce que tu vois
mes pas se courbent
sous le poids des mots
plus je regarde
et moins je vois
miroir
aide-moi
à savoir ce que je suis
aide-moi
à savoir qui je suis
à l'extérieur
je construis le chaos
pour ceux qui se consument
dans mes flammes
miroir
apporte-moi
l'harmonie
cette valeur
à l'intérieur
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3 (pouvoir)
les fils de la société
collent à ma peau, à mon être
je sais ce que je voudrais être
ce que j'aime, ce que je suis
mais
engluée dans mon propre contrôle
je suis prisonnière des valeurs
qui m'enferment
pourtant
je choisis
je suis sûre
de maîtriser
mon chemin
et je m'emmêle
dans mes désirs
mes contradictions
mes vérités
mes mensonges
alors
je me donne
je suis dominée
par mes propres peurs
et laisse un autre
prendre mon contrôle
je suis offerte
au cœur de la toile
et me satisfais
de n'être
qu'un « appas »
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4 (plaisir)
désir, désir, désir
la tentation au bout des yeux
avoir l'envie
d'un simple regard
chavirer sans le vouloir
désir, désir, plaisir
comme une empreinte
à peine feinte
se toucher sans le savoir
à laisser naître un espoir
désir, plaisir, plaisir
sur mes lèvres les tiennes
sur mon corps tes mains
sur mes seins ton cœur
en moi ta chaleur
plaisir, plaisir, plaisir
être satisfaite
et satisfaire
de bout en bout
puis fermer les yeux
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5 (liberté)
ma présence dépend de mes chaînes
celles que l'on m'impose
celles que je m'impose
je suis libre dans ma propre cage
je tourne en rond en ayant peur
chaque lueur entre les barreaux
m'inquiète
et je ferme les yeux
je suis libre
au point de ne plus sentir
mes entraves
je suis libre
au point de verrouiller
chaque porte
je suis libre
à accepter d'être
une esclave
j'aime être dominée
c'est ma liberté
elle est faite de chaînes
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6 (spiritualité)
pourquoi croire ?
la confiance n'est qu'un mot auquel je m'accroche
duquel je me décroche
pourquoi croire ?
la vie n'est faite que de mots que je dis
que je nie
pourquoi croire ?
l'amour n'est qu'une idée que je crée
que j'oublie
pourquoi croire ?
et toi, tu n'es qu'un homme
qu'un fantôme
alors je crois
que tout cela est
et n'est pas
que le noir et blanc est couleurs
et transparences
que mon esprit n'a pas d'âme
mais des états d'âme
pourquoi croire ?
simplement parce que tu le sais
parce que je ne le sais pas
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7 (solitude)
au pied de la montagne
je regarde les nuages
qui partent
ils fuient sans se retourner
dans l'immensité du ciel
je tends les bras
j'implore du regard
aucun ne s'arrête
le vent de la solitude
souffle dans mon dos
à chaque pas
je les vois
qui s'écartent
qui s'éloignent de moi
et moi
je suis là
seule
perdue
dans le vide
d'un ciel sans étoile
j'attends l'inaccessible
et ils fuient
dans le souffle
de ma voix
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8 (ordre)
un monde droit et carré
rien qui ne dépasse
rien qui ne se voit
d'autre qu'une perfection
sans tâches
tout est à sa place
tout est normé
normal
une stricte rigueur
des horaires
des mouvements
des sensations
de la vie
l'ordre
avant tout
dans le ciel
la montagne
la maison
ma tête
peu importe la vérité
peu importe les sentiments
uniquement une ligne droite
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9 (excitation)
un regard
un mouvement
un parfum
ses lèvres
ses mains
mon dos
mes mots
mon rire
ses mains
mes seins
ses lèvres
un banc
une table
mon ventre
ses mains
le ciel
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10 (sens)
un chemin
un autre chemin
quelle est l'essence
de mes sens ?
j'en choisis un
je parcours l'autre
je perds le sens
de tous mes sens
un chemin
un autre chemin
lequel choisir ?
pour quel désir ?
et je m'avance
et je me recule
l'air en partance
sans évidence
un chemin
un autre chemin
sans objectif
ma vie dévisse
je prends le premier
je prends le second
cela n'a aucun sens
sauf pour mes sens
un chemin
un autre chemin
sans évidence
dans la violence
je donne un sens
à mon silence
je ferme les yeux
je ferme la porte
un chemin
un sens
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11 (courtoisie)
les mots parfois se taisent
les mots parfois changent
cela n'a rien d'étrange
cela s'appelle la vie
mais dans ma tête d'ange
tous les mots se mélangent
je ne sais plus qui
est un vrai ami
je ne sais pourquoi
j'ai perdu la foi
alors ensuite
je sais que la fuite
est le seul chemin
à chaque lendemain
il faut que j'oublie
certaines valeurs
certaines manières
j'ai de bonnes raisons
dans ma déraison
et je le fais vite
mon unique défense
se mure de silence
pas de courtoisie
pas d'empathie
même pour les mots
les plus simples
pas de paradis
pas d'existence
un seul et unique mot
silence
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12 (richesse)
une petite pluie
descend le long du chemin
elle accompagne les arbres
aux feuillages déclinants
les pas craquent
au gré des ombres mortes
la danse de l'eau
occulte les multiples silences
la vieille ruine
d'une bergerie
n'attend même plus
le temps qui passe
la pauvreté s'étend
sur le vieux banc
et pourtant
le ciel est d'or
la richesse
est dans l'instant
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13 (respect)
croire en la naissance
croire au premier pas
croire en chaque autre
croire au chemin
croire en la montagne
croire en la rivière
croire en la fleur
croire en ses fruits
croire à chaque heure
croire au bonheur
croire en son regard
croire en son sourire
croire en son baiser
croire à chaque instant
croire en cette chance
croire en ses mots
croire aux silences
croire en sa main
croire au chemin
croire en son étoile
croire au ciel
croire en sa valeur
croire en sa confiance
respect
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14 (envie)
le temps est à ne rien dire
le temps est à ne rien faire
seul l'air investit les sentiments
d'un léger mouvement
d'un lent froissement
l'air rebondit pénétrant
un frêle indice
l'ébauche d'un signe
l'air glisse évidemment
comme une poussière
comme un flocon
l'air s'emporte sûrement
le temps est à ne rien dire
le temps est à ne rien faire
l'air embrasse l'envie
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15 (créativité)
la beauté d'un instant simple
une arche
perdue au cœur des murs
un espace
d'air et de vent
la pure surface
d'un vulgaire béton
et
posées
à même le sol
deux petites fleurs
transparentes
à la vue des passants
si présentes
si absentes
s'enlaçant
dans le silence
d'un sourire
l'amour
n'est
que créativité
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16 (paix)
un mot
silence
un autre
silence
des mots perdus
des mots niés
dans un trou
terrés
dans le vide
oubliés
l'illusion
de la paix
l'illusion
de la vie
sans conflit
en silence
sans un bruit
l'amour meurt
le silence
n'est pas conflit
n'est pas la paix
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17 (tradition)
un chemin
seul et unique
la voie du père
la voie de la mère
un chemin
à répéter
indéfiniment
comme une seule voie
un chemin
avec des bras
avec de l'ordre
et du désordre
un chemin
mêlé de choix
mélangeant les voies
un chemin
comme les autres
identique
à celui du père
à celui de la mère
pourtant
différent
un seul chemin
fait
de ses propres
choix
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18 (amour)
allongé
au cœur
de ton cœur
je ressens
la vérité
de ton intimité
je sonde
les profondeurs
je sonde
l'émotivité
je ressens
cette spiritualité
qui prend
tout son sens
au cœur
de ton âme
allongé
sur ton corps
je t'aime
et je ferme
les yeux
pour oublier
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19 (discipline)
je veux faire ce que je veux
et je veux de l'ordre
je veux ma liberté
et je veux des ordres
je veux être grande
et je suis petite
je veux être entendue
et je fais le silence
je veux pouvoir tout dire
et je ferme ma bouche
je veux résister
et je ne fais que fuir
je veux de tes caresses
et j'accepte ses coups
je veux voir à la fenêtre
et je tire le rideau
je ne veux que l'amour
et je ferme la porte
je veux de vraies valeurs
et j'oublie ce qu'est la vie
je veux toucher l’étoile
et je regarde le sol
je veux faire ce que je veux
et puis je me détruis
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20 (discrétion)
en toute discrétion
c'est caché que se vit le pêché
à l'ombre de nos ombres
dans les interstices du temps
voilà qu'aimants on sombre
les délices de la vie
sont en nombre
dans l'espace confiné
la brume écarte
les regards indiscrets
les mots indicibles
les caresses imprévisibles
dans le silence de la nature
s'exposent au fond du noir
une étrange lueur d'espoir
un sentiment de fête
un relent de bien-être
cachés. Cachés loin, si loin
des autres, cachés d'un mystère
privés de toute lumière
deux âmes errent
hors du sens commun
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21 (famille)
tout a un prix
jusqu'où peux-tu aller ?
tout est question de valeur
jusqu'où va ton cœur ?
le plus cher
qu'est-ce qui est le plus cher ?
est-ce ainsi que se compte
la vérité de la vie ?
ce que tu as déjà payé
doit-il encore être compté ?
quel est le prix du passé ?
chaque instant a-t-il
une réelle valeur ?
une porte ouverte
une porte fermée
jusqu'où vas-tu payer ?
jusqu'où vont tes valeurs ?
la famille a un sens
dans de vraies valeurs
sa sécurité n'a jamais
pour prix celui de la peur
mélanger les prix
et chaque valeur
ne rend que confus
le sens du bonheur
que recherches-tu
la sécurité
l'amour
ta valeur ?
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22 (reconnaissance)
je lis dans tes yeux
je sais qui tu es
je vois dans le vent
les indices que tu laisses
je capte dans la lumière
les couleurs que tu émets
je respire dans les airs
les parfums que tu portes
je glisse sur les eaux
les rides du passé
j'attrape dans la nuit
l'unique étoile qui brille
je perçois sur le sol
l'empreinte de tes pas
j'espère sur le chemin
les restes d'une vie
j'attends du silence
ce qui habite ton souffle
je vis dans ton aurore
le crépuscule de mes jours
dans tous les mots d'absence
la reconnaissance n'a pas de sens
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23 (nature)
unis au cœur de la forêt
enroulés l'un contre l'autre
regardant le vie de si près
que nous pouvons la croire nôtre
seuls les yeux dans les yeux
unis au cœur de la vie
laissant défiler les cieux
aux centres des envies
prenant l'instant pour toujours
en vivant chaque caresse
unis au cœur de l'amour
à la recherche de la tendresse
nous sommes deux nous sommes un
bercés par l'image future
de la beauté d'un dessein
unis au cœur de la nature
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24 (changement)
changer
regarder ailleurs
autrement
le monde est différent si, un instant, on prête attention aux petits détails
rien d'extraordinaire, rien de géant, seulement un élément différent
un regard
un sourire
une attention
le monde est différent si, un instant, on prend le temps de s'arrêter
d'un geste ordinaire, de la simplicité, naît le changement
un frôlement
une caresse
un baiser
un autre
d'ailleurs
un changement
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25 (sagesse)
assis
au pied de la lune
le regard dans les étoiles
le cœur ouvert à la lumière
attendre
le vent
glissant dans le temps
n'en percevant que les beautés
entre les creux et les aspérités
attendre
l'amour
déguisé en toujours
s'évadant de la mort
afin d'en trouver l'essence
attendre
la main
tendue vers demain
oubliant chaque raison
dans le courage et le pardon
attendre
l'instant
et son évidence
cachés dans l'unique chance
de ce simple et innocent mot
attendre
d'être sage
​
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26 (autorité)
l'élève et le Maître
je ne veux que ça
ainsi me soumettre
aux forces des bras
je sais ce qu'est être
mes pas dans ses pas
je ne saurais être
autrement que ça
de coups en coups bas
je ferme mon être
obéissant là
à ce qu'il veut être
ne me juge pas
j'ai la chance d'être
assise si bas
l'élève est le maître
​
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27 (amitié)
je pense à toi
je m'inquiète
que tu sois là
ou ailleurs
que tu penses à moi
ou pas d'ailleurs
je suis là
toujours là
si nécessaire
si besoin
ma confiance
je te l'ai donnée
il y a longtemps
et tu la gardes
je n’attends
que ton bonheur
je ne veux rien
que tu sois bien
je pense à toi
je m'inquiète
ainsi est l'amitié
mon amour
​
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​
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28 (beauté)
le pinceau de la vie dessine
d'étranges courbes sur ta main
la précision de ce dessin
montre l'amour qui se devine
dans les couleurs noires et blanches
se crée ta sensibilité
en secret, ton intimité
s’évade en chemin et s'épanche
le pinceau de la vie colore
l'espace des jours et des nuits
dans les silences et les bruits
de ces toujours, de ces encore
il dessine l'éternité
sur une feuille de tendresse
dans la douceur d'une caresse
d'une seconde de beauté.
​
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​
​
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29 (justice)
un brin de bonté
un rien de justesse
je te regarde au fond des yeux
je sais où se cache la vérité
un soupçon de vertu
une idée de droiture
tu me regardes au fond des yeux
tu sais comment taire la vérité
rien de bien-fondé
juste un châtiment
tu as juste fermé les yeux
j'ai juste pris ta vérité
​
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30 (jouissance)
le ciel habille
l'espace d'un nuage
de pluie
le temps maquille
l'instant d'un soupçon
de nudité
un voile recouvre
la vie d'un manteau
de couleurs
la lumière s'éclaire
quand la chair rencontre
la chair
le silence descend
le long d'un souffle
lent
les yeux se closent
dans le désir
de plaisir
et…
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31 (honnêteté)
sincère comme le fer
brûlant sous ton gant
se sent la dérive
de la flamme qui s'écarte
ton ombre en douce
se perd dans le ciel
profond telle la lune
dans son aquarium
honnête, honnête
l'heure est délicate
l'authenticité
de l'amour n'est pas
obscure, ni impure
es-tu toi-même ?
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32 (loyauté)
regarde-moi en face,
te souviens-tu des mots ?
je sais que tu as ce qu'il faut
pour que l'horizon trépasse
regarde au fond des âges
chaque mot est pesant
tu connais les ravages
de l'amour en dedans
regarde au bout de la vie
jusqu'au petit matin
jusqu'à trouver l'envie
les mots sont dans tes mains
es-tu loyale envers eux ?
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​
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33 (bien-être)
Dieu est mort
le soleil s'est éteint un soir comme un autre
la nuit a pris le dessus pour une raison
comme une autre
le vent en passant a balayé les instants
comme on balaie une saison
le temps est devenu ce présent
où Dieu est inexistant
et pourtant, une main se tend.
une comme une autre
une main faite de mots.
une main faite de bien
le temps tient l'instant sans futur
lorsque Dieu n'est pas un mur
le vent en attendant se laisserait aller
à de nouveau porter des pensées
la nuit deviendrait un autre possible
pour l'étoile inaccessible
le soleil épouserait la lune
ainsi sans raison
Dieu serait bien
un être de bien
un être de vie
dans une autre envie...
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épîtres des valeurs II
34 (autonomie)
Je suis mon chemin
Laissant derrière chaque pierre.
Je suis mon chemin
Ne gardant d'elle que ma mémoire.
Non,
Je ne veux pas savoir,
Je ne veux connaître
Ce qu'elles deviennent.
Je ne compte que sur moi.
J'en suis fière.
Ne me demandez pas
Si je suis indépendante,
Je ne vous répondrai pas.
Laissez-moi faire !
C'est mon chemin.
Ne me dites rien !
Je le prends comme je veux,
Je suis autonome.
Ce que vous prendrez
Pour de la suffisance,
N'est que ma façon
De me protéger
De mes absences :
Je suis mon chemin !
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35 (modération)
De noirs et de blancs,
Le silence a envahi l'espace.
Plus rien ne bouge,
Le temps s'est suspendu
Au bord d'un trottoir.
Il attend lentement
Un sentiment.
Des mots et des mots
Ont glissé dans le ciel
Leur laissant à chaque instant
Le temps
De s'effacer.
Pourtant,
Dans cette absence
De mouvement,
Ils ont ouvert
Un passage,
Inconscient,
Innocent,
Imprécis,
Dans ce minuscule
Interstice
D'une extrême
Modération.
Un pétale
S'est envolé
Dans ce silence.
Il a vogué
Pour se déposer
L'espace d'un rien
En noirs et blancs.
​
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36 (ambition)
Le bien-être.
Nos sourires le matin.
Un peu de nos rêves.
Quelques-uns de nos poèmes.
Des enfants qui jouent.
L'assurance d'un monde rassurant.
Nos regards sur la vie.
Nos sourires le soir.
Des idées et d'autres.
Un dessin du ciel.
Un chemin qui nous accompagne.
Une terre fertile.
Un repas sensible.
Des mots tout doux.
De la joie tout au fond de nous.
Les caresses du temps qui passe.
La transmission de belles valeurs.
La chaleur de la vérité.
Celle de nos bras.
Les rayons de nos yeux.
Le soleil de nos cœurs.
L'horizon pour objectif.
L'air pour se plaire.
L'eau comme douceur.
L'admiration de nos actes.
Le courage d'être nous.
Les tremblements de nos sentiments.
Les vibrations de nos sensations.
Et l'Amour pour seule ambition.
« À nous d'aller dans la bonne direction. »
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37 (esprit)
Ce n'est qu'une idée,
Une sans esprit.
Ce n'est qu'une idée,
Juste un parti-pris.
Ne pas retourner,
Les mots ont un sens.
Ne pas retourner
Chacun des non-sens.
Ce n'est qu'une idée
Cachée et qui fuit.
Ce n'est qu'une idée
Perdue dans la nuit.
Ne pas retourner
Les mots, leurs valeurs.
Ne pas retourner
Chacune des peurs.
Ce n'est qu'une idée,
L'espoir d'une envie.
Ce n'est qu'une idée,
J'ai peur de la vie.
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38 (humilité)
Le ciel si pâle, si frêle,
Disparaît. De ses yeux clairs,
Ne resterait dans les airs
Qu'un triste et léger bruit d’elle.
Et le vent sur le chemin
D'une lueur disparue,
Et la seconde inconnue
En ont oublié ma main.
Là, dans les douleurs charmantes,
Se sont noyés nos serments
Dans quelques mots humiliants,
Dans les absences présentes.
Maintenant, l'amour se tait.
Chaque silence se change
En cette odeur étrange.
Je ne sais pas ce que c'est.
Mais se dessine, farouche,
L'humilité de l'amour.
Les jours s'éteignent sourds pour
Les délices de ta bouche.
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39 (audace)
Les secondes s'effacent,
Les secondes s'enlacent,
Les secondes s'embrassent,
Les secondes s'entassent…
Les passants trépassent
Dans les brumes fugaces,
Les silences s'amassent
En désirs d'espaces.
L'amour laisse ses traces
Innocentes et coriaces.
Face à face, nos audaces
Brisent nos carapaces.
Les secondes s'écrasent,
Les secondes s'abrasent,
Les secondes s'emphasent,
Les secondes s'embrasent…
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40 (influence)
Le soleil est ton ventre
Maternel comme un ciel.
La lumière est au centre
D'un nuage essentiel.
Au cœur est une rose
Que le temps m'a offert,
Sa lumière est la cause
De tout mon univers.
Au bord de l'herbe verte
S'est couché l'animal.
La lumière est ouverte
D'un ton bleu virginal.
Je sens son influence,
Le soleil peut me voir,
Dans le flux d'innocence
D'une lueur d'espoir.
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41 (honneur)
La vie est devant moi,
Derrière je ne vois,
Je ne vois que toi…
Après tant d'années…
La vie est devant moi,
J'ai expulsé la joie
Et toute ta foi
Jusqu’à me damner…
Je regarde mon passé
Tout au fond de tes yeux
Et j'en ai pleuré
À oublier Dieu.
La porte a claqué
Tant et tant de fois,
Collée à cette paroi
Qui m'a façonnée.
Je me suis déchirée
À m'arracher le cœur,
À le rendre menteur
Pour espérer l'ouvrir.
Je mets un point d'honneur
À me refermer,
À te condamner
Pour laver ces pêchés.
La vie est devant moi !
Derrière je ne vois,
Je ne vois que toi
Après tant d'années…
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42 (objectif)
Tu vois.
Tu t'approches.
Tu admires.
Tu voudrais être.
Tu enseignes.
Tu veux.
Tu entres.
Tu commences.
Tu désires.
Tu entends.
Tu combats.
Tu suspends.
Tu cours.
Tu voudrais.
Tu touches.
Tu saisis.
Tu dévores.
Tu voles.
Tu t’enflammes.
Tu nais.
Tu crois.
Tu apprends à t’aimer.
Tu remplis.
Tu vaincs.
Tu avoues.
Tu ne veux plus voir.
Tu finis.
Tu brises.
Tu choisis.
Tu fermes.
Tu quittes.
Tu passes.
Tu ranges.
Tu remplis le vide.
Tu remplaces...
L'amour n'a pas d'autre objet que l'amour...
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43 (compétence)
Dieu a posé ses mots
Un temps au bord de l’eau,
D'autres naissant à la cuisine
Sans qu'elle ne l'imagine.
Dieu ne savait que cet instant
Était capable de changer le temps.
Ce moment difficile
Saisit l'eau immobile :
La valeur de la raison
N'a qu'une seule maison.
Dieu sait être sage,
Il refait le paysage.
D'un orage coléreux,
Se noie le monde ocreux.
D'une seule blessure
Lorsque le bleu s’azure,
Disparaît en rêvant
Les restes d'un enfant.
Dieu ne sait si c'est la chance
Ou la perte de compétence,
Le ciel a nié son bleuté
Pour le noir et blanc de sa réalité.
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44 (soumission)
Aucun souci
Sur mon front,
Dans tout ceci
Tout est rond
Et je suis sûr
De rêver
Le long du mur
Sans clarté.
Que dis-tu là ?
Le chemin
Serait bien là :
Mon destin.
Mais dans ma foi
Sans détour,
Ton cœur ma foi
Est amour.
Puis effaré
Et ailleurs,
J'ai contemplé
Nos malheurs.
Le temps voleur,
Vagabond,
Se noie de pleurs
Sans raison.
Alors soumis
À ton choix,
Je meurs ici
Sans ta voix.
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45 (obéissance)
Ma porte est fermée,
Je suis du bon côté !
Je crois en ce droit,
J'obéis à ma loi.
Et pourtant,
À présent,
Je doute de moi.
Je connais sa foi,
Je suis là
Dans des bras…
Je sais pourquoi
Et ce que je dois !
Mon cœur et mon corps
Ont pris ce décor.
Je ne vois pour moi
Qu'une bague à mon doigt.
Est-ce Dieu ?
Est-ce mieux ?
Est-ce moi ?
C'est mon choix !
J'obéis
Sans souci,
Je le dois !
Je le crois !
Ma porte est fermée
À l'autre côté.
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46 (intelligence)
Dans mon cœur, les saveurs légères
Imaginent ce qui est beau
Dans quelques zestes de lumières
Acidulés et chauds.
Fermant les yeux pour la dernière
Fois, j'imagine le flambeau
Qui, de sa flamme passagère,
Deviendra mon bourreau
Dans le soir maintenant cynique
Où disparaît l'éclair unique
Et s'oublient les adieux.
Alors quand se ferme la porte
Au plus profond des cieux,
Je vis l'intelligence morte.
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47 (croyance)
Perdu dans les senteurs de bruyère,
Je regarde le ciel, je préfère
Toucher la lumière à la poussière.
Assis, j'attends que le temps s'arrête,
Que le temps d'un instant dans ma tête
Espérant que le ciel ne s'inquiète.
Ô mon Dieu, je ne suis qu'un seul homme,
Fou, simple et imparfait, un peu comme
Le sont les autres hommes en somme.
Et dans le silence de la guerre,
Je crois, je crois en Dieu en colère.
Je crois en toi ! Crois en moi ma Mère.
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48 (responsabilité)
Je te regarde et j'oublie.
Je suis femme et je suis mère.
Je ne veux que le présent.
Je te veux à présent.
Le temps s'arrache en moi.
Je me regarde et je me vois.
Je ferme les yeux et je me noie.
Je ne te veux pas et ne veux que toi.
Je vois cette voie qui me broie.
Je ne sais qui tu vois en moi.
Je ne peux offrir cette joie.
Je sais que je n'ai pas le choix.
Je te regarde de loin.
Je laisse les souvenirs.
J'élimine le passé.
Je ne te vois plus.
Quelle morale ?
L'amour n'est pas responsable.
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49 (curiosité)
Dans un petit coin du livre
Ont disparu quelquefois,
Une image, un bout de cuivre,
Un de plume et un de bois.
Sur notre corps impudique
Offert sous le ciel bleuté,
S'écrivait la trace unique :
De l'amour la nudité.
À rechercher la caresse
Dans tous nos méandres sourds,
Se découvrait la tendresse
De la folie de ces jours.
Du désir et de l'envie
De découvrir notre vie
S'imaginait dans ce jeu
La curiosité du feu.
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50 (clémence)
Sur mon âme, la cicatrice.
Ne serait-ce que son caprice ?
Quand je vois le temps en lambeau,
Que je ne perçois rien de beau,
Me survole le ciel en larmes.
Dans le silence de ses armes,
Se sont entremêlés nos pas
Et se sont séparés nos bras.
C'est là dans douleur suprême
Que se noie l'ultime « je t’aime. »
Le bourreau dans cet abandon
N'a ni clémence, ni pardon.
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51 (bonté)
Résonne novembre
Quand l'amour se cambre.
Ce n'est qu'un matin
Perdu en chemin.
Des secondes, nue
Telle une statue
Transie dans le froid,
Je rêve à l'émoi
Des secondes, folle,
Où mon corps s’envole
Au creux de ma main
Oubliant demain.
Ces secondes chutent
En quelques minutes,
Mon cœur silencieux
Glissant vers les cieux.
Dans le feu qui flambe
Le long de ma jambe,
Je ressens monter
Toute sa bonté.
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[Je suis dans ses bras.
Dieu n'existe pas.
Et pourtant, il m'aime !
Malgré tout, il m'aime !]
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épître sans valeur
Dieu ?
seul
perdu
allongé sur le sol
la tête dans le ciel
aucune étoile
ne me rappelle
ce que je sais déjà
Dieu n'existe pas
« et à la fin
l'amour que tu reçois
est égal à l'amour que tu donnes. »
(The Beatles - The End)
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