La nuit m'emporte
Vers je ne sais quel rêve.
Un petit bout de montagne
S'enfuit dans la nuit.
Je sais
Ce que dessine le plaisir.
Une petite étincelle légère
Se déshabille dans l'air frais,
Nos deux ombres se plongent
Dans l'instant d'éternité.
Je sais
Ce que dessine le plaisir.
Plus loin encore,
San regrets, ni remords,
La tête sur tes seins,
Je m'en vais à jamais.
Je sais
Ce que dessine le plaisir.
La nuit m'emporte
Et je sombre sans savoir
Qu'en vérité notre rêve
Ainsi s'achève.
Je sais
Ce que dessinait le plaisir…
Sur ma fine poitrine,
S'estompe l'amour
Ce jour devient nuit
Se perd la lumière.
Sur mon ventre refermé,
Se pousse ce cri,
Ce cri lourd, ce cri froid ;
Se perd mon enfance.
Dans ma main éprouvée,
Me brûle ce baiser.
Que pourrais-je faire
Pour ne plus avoir mal ?
Avais-je le droit
De rêver ?
Il flotte un parfum de mort.
Quelle personne suis-je ?
Je suis libre et enfermée
Dans la profondeur de mon être.
La nuit arrive et je sombre aussi.
Inconsciente et en pleurs,
Je ressens toute mes peurs.
Quelle femme serai-je demain ?