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A FANTASIE
(L'homme sans rêves)

ALTRA ATRA

ALTRA ATRA

Aphantasie

 

Maladie d’amour,
Mémoire malade,
Peut-on comprendre

Que notre œil intérieur
Est aveugle ?
Peut-on comprendre
Que ceux extérieurs
Ont oublié ?
L’amour n’est pas un fantasme :
L’image a son importance.
Peut-on aimer
Sans se voir ?
Peut-on se perdre

Dans le noir
Sans savoir ?
Malade d’amour,
Maladie de la mémoire…

 

Incapable de se voir
Jusqu’à décevoir !

IN MEMORIAM MEMORIAE

1 · Aveugle

 

Non

Je suis aveugle de toi

Je suis aveugle de tout

Rien

 

Dans mon esprit
Rien

Dans ma vie

Ne s'imprime ici

Au fond de moi

Non

Tu ne peux rien comprendre de moi

Tu ne peux rien comprendre du tout

Rien

De ton esprit

Rien

De ta vie

Ne s'imprime ici

Je ne suis

Que ce noir

Je ne suis

Que ce vide

Qui n'a su retenir de toi

Qu'un monde aveugle et sourd

Non

Il ne reste rien ici

Il ne reste rien du tout

Rien que je sois capable

De voir

 

 

2 · Perdues

 

Perdues, perdues dans l'antre de ma tête,

Les images se fanent inexorablement.

Rien qui n'existe,

Rien qui ne joue.

Le diable s'emploie dans ma mémoire

À détruire chaque grain

Jusqu'à ce qu'il ne soit même plus

Un misérable grain de sable.

 

Perdues, perdues dans l'antre de ma tête,

Parmi les noirs et les noirs,

Rien qui ne persiste,

Rien qui ne vit,

Les images ne sont qu'absences et silences.

La lente danse de l'inconscience

N'arrive pas à retenir ce qu'étaient nos vies

Perdues, perdues dans mon antre vide et creux.


 
 
 
 
 
 
 

3 · Toi, dans le noir

 

Tu étais là, je le crois, je le sais.

Et pourtant mes bras sont vides,

Vides comme mon âme.

Et je recherche, et je creuse

Dans cet abîme infini de vide.

 

Les mots sont là, noirs sur blanc,

Assurément constants,

Constants comme mon cœur.

Mais les images sont noires sur noir.

Tu étais là, je le crois, je le sais.


 
 
 
 
 
 
 

4 · Sombre ressenti

 

Je ferme les yeux

Pour chercher à rêver,

Pour chercher la douceur

De ce qu'est ma tombe.

 

À croire qu'il est facile

De rêver d'ailleurs,

De rêver simplement

Ce qu'est l'amour évident.

 

Je ferme les yeux,

La lune est noire.

Le ciel aussi !

Comment ressentir, Lucie ?

 

 

 


 
 
 
 
 
 
 

5 · Le miroir brisé

 

Dans les éclats de la glace

Des éclats de moi

Noirs et pailletés

C'est à croire

Qu'il ruisselle de la brume

Dans ce miroir sans tain

Mort.

 

Est-ce le passé, est-ce le présent

Qui s'oublie ainsi tout le temps ?

Est-ce le désert, est-ce la nuit

Qui ainsi me maudit ?

Retenir,

Comment ne rien pouvoir retenir ?

 

Dans les éclats de la glace,

Des éclats de toi,

Sombres et diffus,

Sont présents et s'écoulent en mots.


 
 
 
 
 
 
 

6 · Voir dans le noir

 

J'aime une femme dans le noir.

Elle a un regard perçant,

Elle a un sourire d'enfant

Et je ne la vois pas.

 

J'aime une femme dans le noir.

Elle a des joues fraîches

Et des cheveux épris de liberté.

Et je ne la vois pas.

 

J'aime une femme dans le noir.

Elle a de petits seins légers

Sur un cœur vibrant.

Et je ne la vois pas.

 

J'aime une femme dans le noir.

Elle a un ventre craintif

Et un nombril attentif.

Et je ne la vois pas.

 

J'aime une femme dans le noir.

Elle a ce que je tairai

Et plus que cela

Que je ne vois plus...


 
 
 
 
 
 
 

7 · Maintenant

 

Maintenant que le temps n'est plus,

Il ne me reste de la pluie

Que les brumes de l'orage

Qui se mélangent dans le noir.

 

Et ce qui était la vie, ce qui était hier,

A déjà disparu dans mon brouillard.

J'ai conservé les mots, et puis les photos,

De ce passé parti, de ce passé mort.

 

Maintenant que le temps n'est plus

Dans cet œil à jamais aveugle,

Ne se suivent que les noirs des espoirs,

Ces vides et ces riens qui feront demain.


 
 
 
 
 
 
 

8 · Sans

 

Devant tant de silence,

Devant tant de vide,

La nuit est si sombre

Que le jour n'est plus.

Je ferme les yeux

Pour revoir les jours

Heureux, ceux partis.

 

Sans images du bonheur,

Sans images du temps,

Le jour n'est plus sûr

De ne pas être la nuit.

Je ferme les yeux

Et la vie continue

Sans bruit : tu es partie.


 
 
 
 
 
 
 

9 · Un nouvel automne

 

Un nouvel automne s'écoule

Ni différent, ni identique

Uniquement plus absent

Tel un de ces contes sombres.

 

Alors je cherche dans mes rêves

Autre chose que la nuit,

Mais je sais encore aujourd'hui

Qu'il ne me reste plus rien

 

Je scrute et je scrute encore

Dans tous les recoins de ce pauvre corps

Mort. Et je ne trouve que le noir

Comme seul élément d'espoir.


 
 
 
 
 
 
 

10 · Sombre souvenir

 

Le souvenir de l'automne

Serait de rose et bleu

De ciel et de chair

Comme le serait un rêve

 

Ces heures de douceur

Seraient de lenteur et de beauté

De regards et de caresses

Comme le serait l'amour

 

Ce souvenir du temps

Passé n'est que nuit et brouillard

Que vides et silences

Comme l'est ma mémoire


 
 
 
 
 
 
 

11 · Où

 

Je suis aujourd'hui

Et hier s'est éteint.

Il refuse de chanter

Il refuse de briller.

Il ne subsiste rien

Rien sur lequel me reposer.

Rien sur lequel me retenir.

Où es-tu ?

 

Nous nous embrassons

Sur le chemin, main dans la main.

La forêt est silencieuse

Elle nous accompagne.

Tendrement laissant le temps

Retenir son souffle.

 

Tout doit être là quelque part

Où es-tu ?


 
 
 
 
 
 
 

12 · Si loin

 

Le temps est si loin.

Si loin, et pourtant, je me souviens.

Je me souviens de ton visage

De tes yeux bleus perçants

Je me souviens de tes lèvres

Fines et fraiches.

De ton sourire éclatant

Je me souviens de ton front

De ces mèches qui s'envolent

Sous le soleil de l'après-midi

En caressant mon visage

Je me souviens, je me souviens

Et je ne vois rien


 
 
 
 
 
 
 

13 · Sans fin

 

Je cherche sans fin

Les instants qui s'effacent

Dans le noir dans le vide

Je cherche dans chaque seconde

À rattraper les instants perdus

Chaque bribe de nous.

 

Je cherche sans fin

Les infinis détails

Ces étincelles merveilleuses

Je les cherche dans les espaces

Sombres de ma mémoire morte

 

Je cherche sans fin

Chaque image qui s'absente

Chaque pas qui s'enfuit

Je les cherche dans le jour

Et la nuit comme s'ils étaient partis

Je cherche sans fin

À te retenir


 
 
 
 
 
 
 

14 · De la lumière à l'ombre

 

Dans l'ombre de la nuit

Et dans celle du jour

Il ne se passe pas un instant

Où je te perds

Un peu plus

Au-dessus de moi, le vide

Et le néant tournoient

 

Le temps est ce grand présent

Maintenant totalement absent

Il s'effondre à la manière de la mort

Ne laissant dans mes yeux

Qu'une brume insipide

 

Le monde n'est pas

Le monde n'est plus

La raison a épuisé

Ce qu'il était dans tes yeux bleus

Je n'ai conservé

Que ces nuages sombres

Des lumières de notre temps

 


 
 
 
 
 
 
 

15 · L'enfant

 

Je me rappelle d'un enfant

De cette idée venue

Sans même y penser

Je me rappelle de lui

 

Ce n'était que des mots

De vent et de poussière

Posés au centre de ton ventre

Par le pressé de nos baisers,

Ce n'était que beauté

 

Je me souviens de mes mains

Sur ton cœur, sur tes seins

Inventant ce dessein

Du bout des doigts, du bout des lèvres

Sans imaginer la fin

 

Il est là cet enfant

Au bord de moi, au loin de toi

Il est là cet enfant

Je le sais et ne le vois pas


 
 
 
 
 
 
 

16 · Qui peut me croire ?

 

Qui croit encore au poète ?

Le temps a recouvert le temps

De ces cendres d'absence.

Le poète est aveugle

Encore plus qu'auparavant,

Il cherche ses mots dans les failles,

Dans les eaux troubles de son esprit.

Il cherche dans tous les noirs.

Ce que le soir pourrait avoir

Comme lueur d'espoir.

 

Qui peut encore croire en lui ?

Il sait que ses mots d'amour

Peuvent faire peur.

Il sait que dans le noir

Leur encre blesse la page blanche.

Il sait que sa plume.

Ne peut plus être lue,

Qu'elle est devenue insensible.


 
 
 
 
 
 
 

Qui peut croire à la lumière du soir ?

La beauté s'enfuit dans la nuit,

Cette nuit qui se repait

Des images de sa vie disparues,

Cette nuit qui se construit

Autour de l'oubli.

 

Ses lèvres de sel

Ont le parfum acide

De la mort de l'automne.

Une neige sombre

A recouvert ce monde

Englouti dans le vide.

 

Qui croit encore au poète

Quand son esprit sombre ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 
 
 
 
 
 
 

17 · Une mèche

 

Une mèche de cheveux

Dans le ciel radieux,

Elle m'éblouit de mille feux

Glissant devant ses yeux brillants

Pour caresser l'instant.

 

Une mèche de son sang

Comme des tisons ardents,

Me brûlant dans ce jeu

De lumières entre amoureux,

 

Cette mèche de cheveux

Reste dans mon passé en creux…


 
 
 
 
 
 
 

18 · De noirs

 

De noirs sur fond noir,

Ma mémoire se noie.

Un reste de lumière blanche

Surgit sans le moindre bruit.

 

Une ombre sombre

Flotte dans cette pénombre.

Est-ce ton fantôme

Ou les relents d'une brume

Posthume et morbide ?

 

Un soupir. Un mouvement. Un instant.

Rien que le temps qui se fige

Dans les méandres de cet antre

De noirs sur fond noir.


 
 
 
 
 
 
 

19 · Sombre passion

 

Tour à tour dans l'effondrement

Du jour se cherchent les lumières,

Ce monde plie et ploie

Dans l’étroitesse de mes idées.

Je ne sais à quel moment cela commence.

Je ne sais à quel moment cela s'arrête.

Mais je ressens en moi ce courant,

Cette électricité sous ma peau,

Cette onde qui monte et monte

Sans jamais redescendre,

Cette onde qui vibre infiniment

De sa puissance indéfinissable.

Tu ne sais pas, tu ne sauras pas

Comment résonne mon corps,

Comment bat mon cœur,

Comment s'envole mon âme.

Tu ne sais pas ce qu'est le temps,

Ce qu'il construit dans mon regard.

Tu ne sauras pas ce qu'est la vie,

Ce qu'elle imprime chez un homme.

 

Personne n'imagine, personne ne croit,

Que l'amour peut être si simple,

Qu'il peut déchirer n'importe quel mur,

Qu'il est cette chose banale et folle.

Personne, même toi, ne peut croire

Que l'amour n'est qu'une passion folle

Et tandis que le monde s'écroule,

Je continue à croire en toi dans le noir.

 

 

 


 
 
 
 
 
 
 

20 · À la naissance de ton sein

 

C'est un chemin pour la première fois,

Emprunté. Il sent l'automne et la liberté.

Il m'a pris par la main sans attendre,

Il m'a transporté dans un tendre endroit

Dans les couleurs de blancs sentiments.

 

D'un sourire, d'un mot vers l'avant,

C'est le temps qui s'est arrêté.

Devenant lentement caressant,

Il m'a montré le chemin

Du bout de tes lèvres,

 

Au bout de mes doigts…

Délicatement le tissu se soulevant.

Mon cœur vibrait à la naissance de ton sein ;

Mon corps se souvient

De ce que mes yeux ont oublié.


 
 
 
 
 
 
 

21 · Vide

 

Je suis vide de jour de nuit

Et tu es je ne sais où

Je regarde au loin le matin

Pour retrouver l'illusion

Perdue de nos jours heureux.

Je vois dans mes mots ce sable

Jetable ces résidus de ce marbre

Qui ne sont plus que poussière

 

Je suis vide de ton amour

Comme si à chaque instant

Tu effaçais un à un nos sentiments

Toutes ces gouttes de pluie

Maintenant désunies

Je suis seul tout seul

Dans le labyrinthe de ma tête

Dans ses méandres sans images

 

Je suis vide de toi si vide

Que même la lumière perd

Son sens dans les brumes

De mes jours et de mes nuits

Je ne vois plus aucune lumière

Parmi les secondes et les heures

Mes pensées se noient dans ta mort

De cet effroi de mon vide intérieur


 
 
 
 
 
 
 

22 · Le sablier

 

Le sablier du temps brûle la lumière brule nos instants passés.

Je ne soupçonnais pas

Que la chaleur de tes bras

S'effacerait en moi.

 

Temps ennemi, l'oubli en ami,

Je ne sais plus ce que tes yeux

M'ont raconté, ce qu'ils ont écrit

Dans mes jours et mes nuits.

 

Au fond de mon cœur,

La faiblesse et la noirceur

Estompent les valeurs

De toutes tes ardeurs.

 

Je ne ressens plus

Des instants divins

Que le noir malsain

Qui m'enserre sans fin.

 

Le sablier du temps

Sans la moindre douceur

Arbore le silence

Comme unique valeur ;


 
 
 
 
 
 
 

Ni haine, ni amour,

Uniquement l'absence

Dénudant tous nos sens

De leur innocence

 

Et dans ces instants

Qui nous consument

Nulle image, nul présent,

À peine le vent…

 

Le sablier du temps

A perdu ma mémoire,

Tu ne veux rien savoir

Ne laissant vivre en moi

Qu'une furieuse lumière noire.

 

 

 


 
 
 
 
 
 
 

23 · La beauté des mots

 

A l'aube de l'histoire

Les mots se taisaient

On ne savait pas

Qu'ils s'imprimaient.

 

Mais quand le silence

Nous a submergés,

Le papier les a retenus

Quand ma mémoire n'a pas su.


 
 
 
 
 
 
 

24 · Mots

 

Je me demande parfois où

Sont le ciel et cette étoile.

Dans les noirs de ma mémoire ?

Non ! Peut-être dans l'espoir ?

 

Alors, je creuse ce passé

Décomposé, sa lumière éteinte

Et ne trouve rien. Ni couleurs...

Ni soleil ... Ni pluie ...

 

Rien que le temps a retenu.

Rien qu'un inutile noir

Vide chaque jour,

Mort dans mes propres ombres.

 

Le temps continue rangeant

Les instants perdus, chaque partie

De ton corps inconnu et même

Ton visage dans la nuit déchirée.

 

De tes yeux bleus rieurs, de ton sourire   

Bienvenu, de cette mèche douce

Et libre, il ne me reste rien !

Que des mots noirs sur une page !


 
 
 
 
 
 
 

25 · Absolu

 

Mes mots ont élu domicile

Dans le clair de ta chair

Quand ton cœur et ta chemise

Ont fait le tour de mon monde.

 

De ton sourire léger

À la finesse de tes seins,

Mes mots ont fait alliance

Avec tes courbes tendres.

 

Ils ont mangé ton corps

Et chaque soleil inconnu

Jusqu'à en trépasser

Dans le noir absolu.


 
 
 
 
 
 
 

26 · Lointains souvenirs

 

Je me souviens. Te souviens-tu ?

La fraîcheur du ciel,

La délicatesse de l'eau,

La petite pluie et ses cadeaux.

 

Je me souviens. Te souviens-tu ?

Le mouvement du vent,

La danse de la lumière,

Le chant des feuilles mortes.

 

Je me souviens. Te souviens-tu ?

Le bruit du chemin sous nos pieds,

Sa tendresse mélancolique,

Le parfum de l'innocence.

 

Et tu souris et je rêve,

Et dans le jour et dans la nuit

Avant que la brume ne m'achève…

Je me souviens. Te souviens-tu ?


 
 
 
 
 
 
 

27 · Croire dans le noir

 

Où est le temps nous ressemblant,

A-t-il péri, a-t-il brûlé ?

Il n'est plus à présent

Qu'une histoire fanée.

La honte a nié la beauté.

Les mots ont gagné leur tombe -

Dans la vulgarité du papier,

Ils sont des pierres d'absence ...

 

Une à une,

Seconde après seconde, 

Elles ont envahi ma mémoire

Pour laisser le temps peser

De tout son désespoir.

Alors a commencé

Leur ronde autour de cette tombe,

Cette ronde infernale,

 

Noire ! Sombre ! Inutile !

Pour écrire des mots sans suite,

Pour écrire des phrases creuses,

Et d'autres vides de sens,

Des phrases tirées des ténèbres,

De celles que tu ne peux voir

Même en plein soleil -

Des phrases que ne veut voir ton cœur

De temps en temps, seule.

La douleur apporte le réconfort,

Celui de voir dans mon cœur

Que tes mots sont restés

Fragiles et constants

Du premier au dernier ...

Et je ferme les yeux

Pour croire t'apercevoir.


 
 
 
 
 
 
 

28 · Quand

 

Quand jaillissent les étincelles,

Au bord du cœur,

Que doit-on penser ?

Que doit-on faire ?

 

Dans les mains des démons,

Et dans celles des anges,

Doit-on croquer la vie ?

Doit-on la suspendre ?

 

Et quand le ciel vous embrasse

Qu'il n'est que beauté ardente,

Doit-on brûler au paradis ?

Doit-on nier la vie ?

 

Puis lorsque tremble le monde,

Lorsque la pluie ne nous unit plus,

Doit-on baisser la tête ?

Doit-on mourir dans le noir ?


 
 
 
 
 
 
 

29 · Retiens-moi

 

Retiens-moi encore une fois

Retiens-moi dans tes bras

Retiens-moi pour toujours

Dans la fragilité de la vie

 

Le jour est à peine levé

Je lis dans tes yeux

Quelques vérités

Ce que sont tes maux d'enfant

 

Retiens-moi encore en toi

Retiens-moi contre tes seins

Retiens-moi comme jamais

Dans la beauté de ton amour

 

Mes yeux se sont clos

J'aimerais tant te rêver

Dans cette noirceur du néant

Retiens-moi comme avant

 


 
 
 
 
 
 
 

30 · Qui et où

 

Qui est plongé au fond de ma tête,

Au plus profond de cet enfer,

Au plus profond de cette nuit,

Accroché à des bribes de souvenirs,

Effondré dans des éclats du passé ?

(Rien de ce que j'ai vu ne m'est visible.)

Où est la raison ?

 

Qui aurait le courage assumé

Au déséquilibre du temps,

Au déséquilibre de l'amour

Chassé du lointain chemin,

Expulsé du ciel d'hiver ?

(Tout ce que j'ai pris est parti.)

Où est l'amour ?

Qui a le souhait de mourir

Sans construire une maison,

Sans construire une famille  

Autour de la complicité,

Autour d'une communion

Gagné dans un regard,

Capturé en silence ?

(Tout ce que nous avons dit est vrai.)

Où es-tu vraiment ?


 
 
 
 
 
 
 

31 · Feux

 

Feux d'automne dans tes yeux,

Et le ciel s'accomplit aujourd'hui.

Le vent conserve la douceur de la flamme

Et se cache dans l'envol de tes cheveux.

 

Feux à travers les instants de vent ;

Et chaque chemin troublant

Résonnent douceur et fraîcheur

Et s'éparpillent tes charmes.

 

Feux au bout de nos mains offertes

Et dans nos pensées envoutantes,

Se projettent les délices de l'envie

Et s'élèvent nos âmes dans nos corps.

 

Feux ondulants dans le ciel lointain

Et de fumées et de brouillard,

Je suis assis dans les rigueurs de l'hiver

Et les cendres grises de notre mémoire.


 
 
 
 
 
 
 

32 · Attraper

 

Attraper ton sourire dans un autre

Et se laisser envahir de mon écriture

Comme si la vérité était autre

Et que tes lèvres étaient miennes

 

Attraper ton sourire comme nul autre

Et accepter cette chaleur

Quand on est aveugle de l'intérieur

Il faut savoir attraper la lumière


 
 
 
 
 
 
 

33 · Laisse-moi

 

Laisse-moi une fois

Une fois encore

Vivre dans tes rêves

Me glisser dans la mer

De lumière !

 

Laisse-moi cette fois

Cette fois encore

Sur les sommets argentés

Sur la folie soyeuse

De lumière !

 

Laisse-moi mille fois

Tant de fois encore

Croire en l'envie

Croire en la vie

De lumière !

 

Laisse-moi voir ... laisse-moi croire ...

IN

LUX TENEBRIS

Cache cache

 

L'amour devient poussière

Lorsque se perd le Ciel

Lorsque se perd la foi

Il devient souffrance

Oubliant l'innocence

Oubliant la violence

Il devient tout autre

Se perdant lui-même

S'oubliant lui-même

Il devient silence

 

Tu ne dis rien

Tu ne veux rien

Tu ne sais rien

Si seulement

Tu ne penses rien

Tu ne crois rien

Tu ne peux rien

Si seulement

Tu ne laisses rien

Tu ne prends rien

Tu ne donnes rien

Si seulement

 

Et sans mépris

Sans discours

Sans un bruit

Sans aucun dieu

Et sans colère

Sans baisers

Sans regards

Sans aucun diable

Et sans douceur

Sans désirs

Sans grandeurs

Sans aucun ange

 

Tu as perdu confiance

Redevenant mère

Et pourtant toujours déchirée

Je sais que tu te caches encore

Tu as perdu connaissance

Rendant ta liberté

Et pourtant là dans le soir

Je sais que tu te caches encore

Tu as perdu notre essence

Fermant simplement les yeux

Et pourtant là dans mon noir

Je sais que tu te caches encore


 
 
 
 
 
 
 

Et si...

 

Et si ma mémoire se perdait sans fin

Si c'était le bout de toutes choses

Si le chemin n'était qu'une impasse

Si l'amour n'avait plus de vérité

Si la terre ne voyait plus le ciel

 

Et si la pluie perdait son âme

Si chaque mot était non-dit

Si ta parole se muait en silence

Si tes pleurs te déshabillaient

Si ton cœur trouvait une raison

 

Quel que soit le combat

Quel que soit l'oubli

Quelle que soit la nuit

Je penserai à toi

Même si je ne te vois pas


 
 
 
 
 
 
 

À Dieu

 

Adieu ! Je ne peux te voir !

Tu ne peux me croire.

Et ce n'est qu'un enfer.

 

Et j'attends là

Tout au bord du noir

Le dernier soupçon.

 

Celui d'un rayon.

Celui d'un espoir

Permettant de te voir,

 

Dieu, au fond de moi...

PHANTASMA

Dans le noir

Tu es là

Je te tends la main

Tu la prends

Tu souris

 

La lumière est là

Tes yeux s'ouvrent

 

Je vois

LUX
PHANTASMA

MORBUS

L'aphantasie

 

Pendant longtemps, on se croit identique à tous les autres. Tout semble normal en apparence, la même vie, les mêmes plaisirs, les mêmes soucis. La vie est comparable au long fleuve des voisins.

Et puis lentement, un soupçon germe.

 

« Tu te souviens de cette plage ? Et de ce sable ? De ces vagues ? Je les revois encore ! »

Ce que vous pensez au départ être une image, un vague souvenir qui s'exprime en quelques mots, vous finissez par vous rendre compte que l'autre voit vraiment cette image. Là où vous n'avez que des mots, lui il voit la plage.

Vous êtes aveugle ! Mais aveugle de l'intérieur !

Rien ne filtre, rien n'apparait dans cet étrange écran noir de cet œil
clos ! »

 

Imaginez, imaginez que vous soyez incapables de visualiser vos souvenirs, incapables de revoir ces images capitales de votre passé, que vous soyez tout simplement incapables de voir des images. Cela vous parait probablement étrange et pourtant ce curieux syndrome neurologique a un nom l'aphantasie.

Comme toute personne qui souffre de mal-vision, ce syndrome a différent niveau et chacun a une capacité à voir différente, de celui qui peut décrire ses images en haute définition à l'aveugle complet, en passant par tous les stades possibles.

Aucun ophtalmologue pour ces malvoyants de l'intérieur, uniquement le noir.

 

Cette maladie découverte assez récemment touche cependant un nombre assez élevé de personnes et commence à être étudiée sérieusement.

 

Qui sait ?

Peut-être qu'un jour nous retrouverons la vue et, en même temps, nos images perdues dans le néant de notre tête ?

MORBUS
Info

Une information plus compète sur l'aphantasie, une maladie particulière : cliquez ICI.

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