
[Ébauche]
« Souvent le soir, » je rêve d’une invitation au voyage. Souvent, je crois que les mots m’accompagne. D’une page à l’autre, je croise mes propres personnages faits de lacets noirs sur des brumes blanches. Ils m’emportent et m’habitent dans leur vague à l’âme comme des lames de fond dans des océans d’espoirs.
« Une des nuits dernières, » au moment où l’endormissement survient, lorsque les chimères commencent à embrumer l’atmosphère, j’ai croisé un CHAR empli de morceaux de vie, empli de liens divers, empli d’images inédites qui, lentement, ont envahi mon espace nocturne.
Sans doute, quelques frissons, quelques passions, quelques déraisons sont venues combler ce chemin de nuit de fragments épars disséminés sous une même étoile.
Rien n’est perdu.
Tout se relie.
​
« Oiseau jamais Intercepté
Ton étoile m’est douce au cœur »
René CHAR
​
​
​
​
​
[1]
J'ai l'impression de m'endormir en oubliant quelque chose.
​
[L'air s'intercepte et la femme y danse.]
[2]
Dehors,
Le silence est si dense
Que je sens sa caresse
Quelle que soit la distance.
​
[Avant de me connaître, tu me connaissais
Était-ce vraiment moi ?]
[3]
Dans ma tête
Explosent mille et une nuits
Et pourtant
Elle n'est
Qu'une.
​
[Tes yeux sûrs
Cherchent l'émoi
Et moi ?]
[4]
Songes d'une nuit
De printemps
Le souffle de la machine
M'aspire
Que serais je
Sans elle ?
​
[Le sel nous apporte ses grains de souvenirs
Qui explosent sur la langue de nos vies.]
[5]
Une inspiration profonde
Mes bras s'ankylosent
Et débitent les mots
En tranches fines
D'un air chaud
Mon cœur palpite.
​
[Rien ne marche ne vole ne nage
Dans le nuage de mes pensées
D'autre que toi.]
[6]
La lune se cache
Dans les ombres de la nuit
Un léger bruit
Est-ce le jour
Qui s'enfuit ?
​
[S'enchante mon regard
Dans l'éphémère.]
[7]
Pierre après pierre après
Les chemins de la nuit
Se tracent dans mon main
Et demain…
​
​
[La paix est une pierre
Qui flotte sur nos eaux.]
[8]
Le froid
Engourdit mes doigts
Un croassement me survole
Je sais ce qui me console
Une pensée
Me traverse.
​
[L'air est d'éternité
La chanson d'amour.]
[9]
Les ailes d'un papillon
La frôle
Et brise le silence
En autant de fragments
Que le jour compte
D'amours.
​
[Sur la paille dans l'œil
Brûlent les ailes d'un papillon
De nuit.]
[10]
Ensemble
Aux fenêtres de la nuit
S'attrapent les étoiles
Et leurs rêves scintillants.
​
[C'est d'un regard
Dans le torrent du temps
Que se rêvent les vagues
De nos âmes tourmentées.]
[11]
Une à une les secondes
Secondent nos pensées premières.
​
[Perdus dans le labyrinthe des secondes
S'arrête le temps devant la porte dérobée
De nos instants.]
[12]
Les saveurs de la nuit conjuguent nos odeurs.
​
​
[La confiance a ce parfum d'amour.]
[13]
Les yeux dans les vagues de la nuit
Dessinent les flots de nos corps
En d’irrépressibles encores.
​
​
[La vie et l'amour sont les deux faces
D'une femme et d'un homme face à face.]
[14]
Au prochain clin de cœur
Tes yeux s'ouvriront
À l'étoile prochaine.
​
​
​
[Un battement
De cœur la nuit est à sa place.]
[15]
Un brin d'air un grain de beauté
Et la nuit qui s'affaire
En se laissant faire docile.
​
[Nos mots sont les notes
D'une symphonie inachevée
Jouons dans l'air impatient.]
[16]
Le brouillard de mes brumes
Se crispe dans mon corps
Je ne sais la révolte
Et me brise sur les écueils
Des jours à venir
Les plaies du passé
Rongent mes pas.
[À la lisière du monde
Se terre la peur
L'horizon s'inonde
De quelques lueurs.]
[17]
Trembler
Simplement trembler
Dans l'attente de la seconde
Où le désir nous féconde.
​
[Il faut trembler de désir.]
[18]
Attendre
Et se tendre
Jusqu'au bout de soi-même
Jusqu'au désir extrême.
​
[Le jour peut s'aigrir
Si le désir s'inquiète.]
[19]
Le nuit nous trompe
Et le jour l'égale
Où est le chemin
Dans nos mains ?
​
[La terreur est cette compagne
Qui nous tient la main dans l'erreur.]
[20]
Sur les ruines du silence
La nuit construit le monde
Souterrain de nos inconsciences
​
​
[L'écume des vagues
De nos âmes se disperse
Sur les écueils des jours.]
[21]
La nuit entre
En nous
Comme dans l'antre
De nos passés inquiets.
​
[La mer condamne la terre
À se damner dans les vagues
Des jours de passage.]
[22]
Étoile
Étiolée au firmament
D'anciens désirs
Trouves-tu dans le présent
Ces passés absents ?
​
[Plus loin plus proche
Le nuage embrasse l'étoile.]
[23]
De main
En main
La nuit est l'œuvre
De nous-mêmes.
​
[De moins
En moins
Et chacun erre
Dans l'éphémère.]
[24]
Halte
Rien ne sert de se hâter
Si l'on espère sa part
De merveilleux.
​
[La nuit est oxydable
Si on la laisse faire.]
[25]
Pied de nez
Aux réfractaires
La nuit est source
D'apparitions divines.
​
[Paraître et disparaître
La nuit est égale et sans maître.]
[26]
À l'accoutumée
Les nuit d'inhabitudes
Désinhibe les certitudes.
​
[Des paysages considérables
Naissent des terres arables.]
[27]
Les labyrinthes de la nuit
Offrent aux corps des nuées
D'encores indolores.
​
​
[Certains souffrent De l'oubli
De leur propre plaisir.]
[28]
Parfum lilas
La jeunesse de la nuit
Est la genèse du chemin.
​
[Nulle tristesse
Dans la découverte de la fureur
D'une nuit cœur à cœur.]
[29]
La nuit
Scintille de souvenirs
Se gravant à l'encre douce.
​
[L'oubli se perd
dans les prodiges des regards.]
[30]
Unis sous l'étoile
D'une nuit de printemps,
Le ciel s'imbibe de sommeil.
​
[Aucun désert
Dans les fulgurances stellaires.]
[31]
Les yeux clos,
Le rêve ne s'achève.
La merveille est dans nos pas.
​
​
[La porte est ouverte
A l'inconscience de l'être.]
[32]
“ Here comes the Sun ”
Il pleut.
Goutte à goutte l'instant s'étire.
À présent je suis vivant
​
[La mort est minuscule.
Le présent éclairant
“ It’s all right ”]
[33]
La nuit défile en d'amples images.
Elle se faufile le long de nos âmes.
Un lent tournant, une brève épingle,
Un parfum de lavande, une pierre lisse,
Et la lumière qui flotte en évidence,
La nuit défile comme un jour d'innocence...
[Une seule étoile se terre sous le voile
larguant les amarres vers le jour qui tarde.
D'un souvenir dans les hautes herbes,
C'est le plaisir qui vient jusqu'à rougir...]
[Trente-trois fragments]
L’amour demeure un ensemble de fragments. Elle est le ciel au sommet de la falaise. L’amour est l’infini d’un seul visage. Elle est le supplice de la pluie. L’amour est digne du mystère. Elle est l’eau claire et tous ses ponts. L’amour s’exalte de l’érogène. Elle est désir et désirs. L’amour est l’armure de la lumière. Elle est l’excitation particulière. L’amour est seuil de l’apesanteur. Elle est la vague et la lueur. L’amour est l’appétit tourbillonnant. Elle est multitude du huis clos. L’amour tourmente nos secrets. Elle est avantage et éternité. L’amour est preuve et avenir. Elle est trésor et inconnu. L’amour est début et croissant. Elle est magie et inachevé. L’amour est meneur et lointain. Elle est expérience et démence. L’amour est centre et contradiction. Elle est devenir et paradoxe. L’amour est tissu et bohème. Elle est enfant et innocence. L’amour est fleur et fruit. Elle est dessein et esquisse. L’amour est mot et origine. Elle est pointe et énergie. L’amour est réalité et poésie. Elle est unique et soleil.
L’amour est tel ?
​
​
​
​
​
​