Carnet d'une terre sans ciel
Le ciel s'est éteint et la terre se retrouve dans le noir.
Après une belle histoire, mélange de hauts et de bas, le ciel est parti laissant la vieille planète errer dans l'espace. Ce choix plus que raisonnable et censé était prévisible, du moins autant que la neige en hiver. Pourtant la vieille planète s'était illuminée comme jamais auparavant, sensation étrange d'avoir à nouveau un cœur vivant. Peut-être un jour par un hasard hypothétique, le ciel repassera par cet endroit... Probablement pas...
Mais peu importe si ces lettres sont mortes.
A mes lettres mortes
Comment faire en sorte
Que la mort m'exhorte
A choisir une porte
Qui m'emporte
Chaque mot comporte
Une puissance forte
Certains me confortent
D'autres tuent, qu'importe
Mort du ciel
Le temps glisse entre mes doigts
Une à une les portes se referment
L'espace se dilue et l'horizon s'efface
Le vide s'étend inexorablement
Le silence a la vertu d'augmenter la distance
Et de réduire à néant les soupçons d'existence
Monde déchiré
Les deux i se sont séparés.
Brutalement, ils se sont quittés
Pour disparaître dans l'immensité.
Que devient l'amour ainsi changé?
Oublier
oublier le passé
pervertir ses sentiments
effacer les caresses
chasser les sensations
quitter le chemin
brûler les chapelles
mettre au loin les regards
éteindre les étoiles
soustraire la vérité
tuer les mots
arrêter son cœur
vendre son âme
cesser de penser
se laisser allerà oublier
oublier
oublier
jamais
toujours un chemin existera
reliant les terres au ciel
même quand ceux-ci
auront disparu
Cyclone
En quelques mots, le chemin s'est effacé
De la montagne ne reste que la paroi
Le vertige a succédé à l'émoi
Et la peur remplacé toutes pensées
Est-il nécessaire que les terres
S'effondrent dans le froid
De laisser Lucie faire
Que le ciel les foudroie?
Univers
D'un simple "je t'aime",
à peine un regard sur notre univers
et celui-ci s'est envolé en poussière...
Ensemble
Qu’est devenu ce mot tant employé ? S’est-il disloqué ?
Pourtant dans les terres, rien n'a changé. Portes et fenêtres restent ouvertes parmi les tremblements, les séismes et les effondrements. Les vents entrent faisant se succéder les vides et les trop-pleins. Les yeux ouverts, les yeux fermés, il reste l'attente d'une lueur, d'un signe, d'un rien qui pourrait laisser à penser que ce monde a réellement existé, qu'il n'a pas été nié, qu'il n'a pas été abandonné...
Où se cache la vérité? Où est la montagne? Où sont les chemins?
Où est Lucie?
Les mots seuls
Les mots ont cette force qu'ils ont le sens que nous voulons bien leur donner.
Pour beaucoup, rien que de les dire est déjà mentir.
Alors que peut-on en retenir?
Que certains sont beaux à dire, d'autres durs.
Mais qu'au final, on espère qu'ils continueront à être dits et écrits.
Qu'il y aura quelqu'un pour les écouter et les lire.
Et qu'ils ne mourront pas seuls.