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Le long chemin du temps
 

« Tu ne peux comprendre l'éternité
si tu n'as pas vécu la présence de l'absence... Â»

 

Qui ne l'a emprunté

Au hasard de sa volonté

Ce long chemin du temps

 

Il n'est fait que de pierres

Qui enferment tant de prières

Nos espoirs de clémence

 

Il est fait de douleurs

A nous en arracher le cœur

A chacun des moments

 

Il est fait de tristesses

Plongées dans l'âme des détresses

Soulevant la démence

 

Qui ne l'a emprunté

Au hasard de sa volonté

Ce long chemin du temps

Rêveries
 

Ce matin

Ta douceur

La caresse

 

Qui s'avive

Qui s'élève

En poèmes

 

Ce satin

Ta chaleur

Là, sans cesse

 

Il arrive

Que je rêve

Que tu m'aimes

 

Ce plat pays
 

A jacques Brel 

 

Avec ce bleu pour couverture,

Avec ce bleu qui me rassure,

Avec une pointe de rouge,

Qui s'élève quand les mots bougent,

Avec ces lents champs de blé blonds,

Qui, au doux soleil, se défont...

 

Avec à peine deux collines

Qui pointent sous le ciel, divines,

Avec au cœur de la campagne,

Ces quelques rêves de montagnes

Et cette douceur du chemin

Dans la caresse de ma main...

 

Avec sa terre douce et chaude

Et son grain qui se glisse en fraude,

Avec, juste au centre du monde,

Cette douce beauté féconde,

Avec la simple vibration,

Avec une tendre émotion...

 

Avec cette frêle forêt,

Avec ses arbres en secret,

Avec l'espace de confiance,

Et ses vagues de jouissance,

Avec ce tout dernier clocher

Qui s'est, dans la mer, renversé...

 

Avec ses longueurs vers la terre,

Avec ses parfums éphémères,

Avec ce délicat orteil

Au bout du merveilleux éveil,

Et le vent, le vent qui s'en va

Sur le plat pays, tout là-bas...

 

Ce plat pays fut dans ma main...

La souffrance de la confiance
 

Il lui a offert sa confiance.

Que pouvait-il faire de mieux ?

Rien avant de devenir vieux,

Juste une petite présence...

 

Cette confiance qu'il n'aura

Au grand jamais abandonnée,

L'a-t-elle maintenant trouvée ?

Las, il croit qu'il ne saura

 

Pas. Dans ses mots qu'elle oublia,

Restait la lueur du passé :

Il ne pourra pas oublier

Cette tendresse de ses bras.

 

Il lui a offert sa confiance,

Une confiance qu'elle n'a

Pas. Dans ses mots qu'elle oublia,

Elle lui laissa sa souffrance.

Prends-moi dans tes bras
 

Prends-moi dans tes bras

Chuchote tout bas

De tendres caresses

De délicatesse

 

Des hauts et des bas

Ne me lâche pas

Recherche en finesse

Le beau des promesses

 

C'est dans notre ivresse

Que meurt la tristesse

Cela me désole

Que le temps s'affole

 

Prends-moi dans tes bras

Ne me lâche pas

Cela me désole

Qu'un jour tu t'envoles

Une nuit
 

C'est une nuit sans étoiles

Égarée sur le chemin

De tant de rêves sans fin

Je ne perçois que le voile

 

Au loin, j'entends dans la brume

Cette douceur impensable

Du chant du vent dans le sable,

Du sel de la vie l'écume.

 

Le ressac de mes pensées

Est doucement emporté

Dans cette charmante toile.

 

Le temps, un temps infernal,

Me dévoile l'idéal

D'une inaccessible étoile...

Eclipse
 

Tourne dans le soleil la lune

Aux délicats parfums de prune,

Tourne, tourne dans le soleil

Avant que vienne le sommeil...

 

Dans l'ombre s'approche la terre

Cherchant à capter l'atmosphère.

Les regards perdus dans le temps,

Elle attend l'éclipse un instant

 

Pour capter le bleu de son feu

Et en faire le cœur des cieux,

En un simple éclair de tendresse

Sans que la lune disparaisse.

 

Là, dans le Zéphir d'un sourire,

Le désir nait sans un mot dire.

Autour du soleil sans détour,

Tourne la lune, tout autour...

La mer, parfum
 

L'écume

Parfume

 

L'éther des Terres

D'amours sincères

 

Dans la tendresse qui s'achève

Le ciel s'élève dans un rêve

 

Une goutte de soleil se voile dans le sable lointain

Et mon cœur s'évade lentement de ce délicat parfum

Je cherche le rythme de ta nuit
 

Je cherche le rythme de ta nuit

Dans la profondeur de la lumière

Lorsque le crépuscule s'enfuit.

 

A la lisière de chaque bruit,

Dans l'automne de cette clairière,

Je cherche le rythme de ta nuit.

 

Le parfum délicat de son fruit

M'enivre de sa douce poussière

Lorsque le crépuscule s'enfuit.

 

La mélodie du temps me poursuit

Quand, patiemment, dans chaque prière,

Je cherche le rythme de ta nuit.

 

Le chemin que l'amour éconduit

S'ombre d'une couleur familière

Lorsque le crépuscule s'enfuit.

 

Et toi, lumière particulière,

Fière, tu danses à la frontière.

Je cherche le rythme de ta nuit

Lorsque le crépuscule s'enfuit.

Instant
 

A l'instant où la main se dépose

Le silence devient cette chose

Qui arrête un court moment le temps

 

L'espace est la jonction de deux mains

L'éther fond dans le ciel du matin

Au simple contact de sa caresse

 

L'éternité devient la promesse

Disparaissent le soir, le matin

L'espace est la jonction de deux mains

 

Le destin s'efface dans le vent

L'âme du temps devient virtuose

A l'instant où la main se dépose

Tu sais
 

Le chant de fleurs a brulé

Calcinés sont les brins d'herbe

Le chant de fleurs a brulé

Il n'en reste pas le verbe

 

Le ciel s'est soudain noirci

Etreignant le doux nuage

Le ciel s'est soudain noirci

Pour survivre dans l'orage

 

Puis le silence s'est fait

L'oiseau a perdu ses ailes

Puis le silence s'est fait

Dans les amours immortelles

 

Au sommet de l'arbre noir

La dernière feuille est morte

Au sommet de l'arbre noir

Pour toujours le vent l'emporte

 

Tout est possible sans moi

Tu clôtures le passage

Tout est possible sans moi

Etait-ce là le message ?

 

Certain, maintenant tu sais

Tu n'as besoin de personne

Certain, maintenant tu sais

Comment ton amour s'ordonne

Dans l'ombre d'un soir
 

Dans l'ombre d'un soir

Le temps s'est repu

De ces instants chauds

Avec l'inconnu

 

Dans l'ombre d'un soir

Le temps s'est perdu

Tombant du très haut

Dans le malvenu

 

Dans l'ombre d'un soir

Le temps s'est rendu

En tuant le beau

Dans le convenu

 

Dans l'ombre d'un soir

Le temps s'est reclus

Tes yeux se sont clos

Je n'existe plus

Une touche
 

Une touche, une touche,

De la couleur, encore...

La peinture se couche,

Une autre touche encore !

 

L'émotion se mélange.

En couleurs, la main glisse.

L'impression est étrange,

Une autre touche glisse...

 

Une touche de blanc,

La couleur de ton âme,

Sur la toile posant

Tes sentiments de femme.

 

Et la touche se couche

Une dernière fois

Quand, ta peau, elle touche

En un ultime émoi.

 

Dans ma main, c'est ton corps...

Le rouge de ta bouche

Se fond dans mon décor,

La touche après la touche...

Lézard
 

Parfois sur le mur, se perçoit un signe

Passant au soleil sous notre regard.

Pourtant, il ne suit de la vie la ligne.

Il n'est qu'un instant, peut-être en retard.

 

Alors, tendrement, se voient les collines

Au cœur des forêts, entre les débris

De quelques amours effondrés, en ruines,

De rivières bleues aux sources taries.

 

Discret, il s'enfuit, courant les murailles,

Puis, il disparait. Le ciel engourdi

En reste figé et voit ses écailles

Se solidifier dans son cœur tiédi.

 

Ne reste que le mur en ce bas monde,

De vielles pierres oubliées des dieux.

Plus aucun signe de vie, c'est immonde.

Le cœur est mort en s'éloignant des yeux !

 

Pourtant est passé, en douce ironie,

L'animal malin au creux de ma main.

Etait-ce un elfe ou un mauvais génie

Ou tout simplement un lézard humain ?

 

Une seconde
 

Il ne suffit que d'une seconde

Pour qu'une idée meure,

Pour qu'un amant devienne passant.

 

Impossible de saisir l'instant

Où tranche la lame,

Où, soudain, s'emporte le destin.

 

Impossible de savoir avant

Ce qu'est cette larme,

Ce que désire l'être divin.

 

Il ne suffit que d'une seconde

Pour que vienne l'heure

De partir définitivement.

 

Pomme
 

L'amour n'est qu'une pomme

Que chaque homme consomme,

Croyant en cette femme

Qui pourtant le condamne.

 

Alors, il se conforme,

Il se plie à ses normes ;

Son pauvre esprit s'embrume

Quand ses senteurs parfument.

 

Lorsqu'il croit tenir d'Eve

La main, ce n'est qu'un rêve.

Le serpent, là, sur l'ive

Tient la pomme captive.

 

Lorsqu'il croit toucher d'Eve

Le cœur, s'éteint le rêve

D'une image furtive

Du bonheur qui dérive.

 

Le poète fait comme

Ce vieil amour en somme,

Croyant en cette plume

Qui, en lui, le consume.

 

Virtuel
 

Un simple regard à l'écran

Et sont nés quelques sentiments.

Entre deux êtres éloignés

S'échange l'électricité.

 

De mots en mots sur l'unité

Naissent les mots d'éternité,

En ces quelques lettres d'amour

Nait à l'écran le grand amour.

 

Sur les deux disques durs, les cœurs

Se dessinent avec ardeur.

Mais si dans la mémoire vive

Une micro-rupture arrive

 

Sur la touche "suppression" passe

Un doigt, qui, soudain, tout efface.

Ce n'est qu'une erreur d'écriture

Imprimée sur le disque dur...

 

L'eau est calme et plate
 

L'eau est calme et plate, sans rides.

Nul ne s'aperçoit sous le vide

De la naissance de l'orage.

L'eau est calme et plate, sans âge.

 

Le ciel est bas et lourd, livide.

Sans regard, on le croit limpide.

Le bleu devient ce noir terrible.

Le ciel est bas et lourd, sensible.

 

La terre est morne et morte, sombre.

S'entendent ses failles en nombre

Lorsque la pénombre l'inonde.

La terre est morne et morte, immonde.

 

L'eau est calme et plate, sincère.

Coulant en larmes éphémères,

Elle noie ciel et terre ainsi.

L'eau est calme et plate, sans vie...

 

Ton sourire m'a quitté
 

Il est des instants d'éternité

Où la terre n'est que chamboulée,

Un de ces légers moments précis

Où la vie plonge dans l'indécis,

 

Le temps où un bleu soleil arrive

Que, dans le froid, sa douceur avive,

L'instant où se place le bonheur

Où ton cœur pénètre dans mon cœur.

 

Mais l'éternité a une fin.

A l'instant où le soleil s'éteint,

Mes yeux perdent l'image essentielle.

 

A l'instant où l'a transi le froid,

Il s'est évanoui dans le ciel.

Pourtant, il est là, au fond de moi.

Kleenex
 

Une histoire si belle...

 

Je t'aime et je te prends,

Je te veux maintenant...

 

Mes yeux abandonnés

N'ont cessé de pleurer.

Pour effacer le sel,

Je rêve à l'irréel.

 

Quand je t'ai vu troublant

Est né un sentiment

Tout blanc, comme un émoi

Grand, entre toi et moi.

 

La douceur de ta peau

Et de son grain, ce chaud

Ont la délicatesse

D'une fine caresse.

 

Tu es là pour sécher

Chaque larme salée.

Je te plie et te froisse

Te laissant mes angoisses.

 

Je n'y ai pas pensé

Je t'ai utilisé

Et, passé mon chagrin,

Délaissé dans un coin...

 

Je t'aime et je te jette,

Je m'en veux, je regrette...

 

Tu pars dans ma poubelle...

Vie
 

Elle m'a quitté

Sans regarder en arrière

Avant que le jour ne tombe.

 

Le crépuscule est ce voile

Qui fait que l'amour s'étiole,

Qu'une triste passion viole

En recherchant une étoile.

 

Certains jours ne sont que nuits.

Au loin, les terres s'épuisent,

Tendres, quand les soleils luisent

Et vont rejoindre leurs fruits.

 

Au bout du temps, le silence

S'évanouit en patience,

La seconde devient science

Et contient son indolence.

 

Elle m'a quitté

En jetant une dernière

Poignée de mots sur ma tombe.

 

Une minute de ta vie
 

Juste en saisissant un instant

De lumière au soleil couchant,

J'ai senti le vent silencieux

Du bonheur au fond de tes yeux.

 

Présent dans la danse du temps,

J'ai perçu le silence absent.

Dans tes mouvements, ta beauté

M'offrait quelques instantanés.

 

J'ai frémi à chaque seconde

Du léger souffle de ton monde

A en toucher l'éternité.

 

Avant que ma vie soit finie,

J'ai eu le bonheur de capter

Une minute de ta vie.

Ombre
 

L'ombre n'est pas sans lumière.

Elle existait d'un rayon

Qui s'était glissé d'un bond

Pour atteindre la frontière.

 

D'une délicate touche

Se dessinait le rebord

D'un trésor multicolore

Avant qu'elle ne se couche.

 

L'ombre naquit de l'instant

Où le ciel impertinent

Confondit l'or et le cuivre.

 

En ce monde bas et sourd,

Il ne pouvait pas la suivre,

Le ciel était bien trop lourd.

Sourire
 

Son sourire s'éloigne de moi.

Lentement, il s'en va sur la route...

A l'instant, il ne plane aucun doute :

Son sourire s'illumine en moi.

 

Son sourire, loin, nait le désir ;

L'attente et l'éternelle impatience,

Le retour d'un éclat d'innocence.

Son sourire, là, crée la plaisir.

 

La vie s'échappe sans revenir.

Son sourire s'éteint sans parole,

Sa bouche se ferme et me désole,

L'avenir ne saura plus sourire...

 

Et le temps, ce temps toujours présent

Transforme l'immédiat en absence,

Transforme les saisons en silence.

Et le temps, ce temps devient néant.

 

Mais son sourire est mon souvenir...

Chacun des éléments de son monde

Est présent en moi pour qu'il m'inonde.

D'ailleurs, il laisse mes yeux sourire...

Terres brulées
 

Sur la terre en jachère,

Le feu est salutaire.

D'une simple étincelle,

La flamme l'ensorcèle.

 

Et elle court autour

Brillant de ses atours.

Grillant chaque brin d'herbe

En mille et une gerbes.

 

Le sol en ces instants

Se fend, se calcinant,

En poussières austères

Aux bras de Lucifer.

 

Les monts deviennent noirs,

Grésillant dans le soir,

Sans la pluie désolée,

Partie ailleurs pleurer.

 

Se perdent les adieux

En un seul mot de Dieu :

Ne pas se retourner

Sur les terres brulées.

Oubli
 

L'oubli est-il le propre des hommes ?

La mémoire est souvent en éveil

Mais l'oubli n'a jamais son pareil

Il impose de n'être qu'en somme.

 

L'oubli emporte le mot sincère

Le jour et il l'efface la nuit.

Sa présence en silence s'enfuit,

Le mot n'est qu'un espace éphémère

 

Les perles de mots de la rivière

Sont transparentes dans la lumière

Croyant atteindre le paradis.

 

Mais les mots se perdent dans les âmes

Sans plus savoir s'ils ont été dits.

L'oubli est-il le propre des femmes ?

 

Balade
 

Quand à peine un doux nuage

Frôle la montagne et nage

A la frontière du bleu,

Il devient source de feu.

 

Alors, les arêtes vertes,

Semblent hautes et découvertes,

La grisaille des murailles

Lentement perd ses écailles.

 

Assis au pied à attendre,

L'homme ne peut que s’étendre

Pour entendre au bout du fil

Un mot délicat, subtil.

 

Son âme espère qu'il grimpe

Jusqu'à en toucher l'olympe,

Qu'à la volonté de l'ombre,

La lumière n'est pas sombre.

Quand, les deux yeux fermés...
 

En un soir chaud d’automne,

Lorsque l'arbre s'effeuille,

La lune est cette feuille

D’un soleil monotone.

 

Quand, les deux yeux fermés,

Je respire l’odeur

Du parfum de ton cœur

Dans mon cœur enfermé,

 

Se mêlent, dans mon âme,

Les rivages heureux

Aux doux fruits savoureux

De tes charmes de femme.

 

Dans la vague marine

Où s'éveillent mes yeux

Qu’éblouissent tes feux,

Bat encor ta poitrine...

 

Il est des instants
 

Il est des instants

Où tu attends

Un mot, un geste,

Un rien ou un reste...

 

Il est des instants,

Durant longtemps,

De ce temps vide

Aux teintes livides.

 

Il est des instants

De ce temps absent,

Quand les mots comptent

En sombres décomptes.

 

Il est des instants

Où tu comprends

Que tu n'es plus :

Tu n'existes plus...

 

Il est des instants,

De courts instants,

Où tu espères

En une étrangère...

 

Regarde la montagne
 

Regarde l'arête noire prise sous l'orage

Qui se découpe comme une étrange idée.

Regarde, se lève la lueur damnée,

Celle qui apparait entre l'amour et la rage.

 

Regarde devant toi comme les couleurs s’accroissent,

Comme, en silence, les douleurs avortent.

Regarde le ciel t'ouvrir toutes les portes

Et saisis l'instant de tuer toutes tes angoisses.

 

Regarde de la falaise la vraie profondeur,

Puis écoute ton cœur cesser de battre de peur.

Le sommet t'attendra pour l'éternité.

 

Peu de montagnes sont impossibles à gravir,

il faut juste de la bonne volonté.

Vois, je te tends la main... Souhaites-tu la saisir ?

 

Donne-moi la main
 

Donne-moi la main.

Je te vois épanouie,

Perle de rosée cueillie,

Attendant demain.

 

Je ne suis certain

Que des images fleuries,

Au cœur des âmes flétries.

L'orage, soudain,

 

Sur ce court chemin, ma dame,

Où tous deux allons,

Fait danser la lame.

 

Puis nous nous taisons

Espérant chaque nouvelle.

Pour une vie belle.

 

[Tu es là, en moi,

A côté de moi,

Morte et vivante à la fois.]

Géologue
 

Le chemin jonché de cailloux

Est l'univers de la lumière.

Elle accueille la pierre fière

En rendant le bijou jaloux.

 

La trouver est un doux bonheur :

Pour elle, la pierre est un monde

Contant une histoire féconde

Dont la chaleur est dans le cœur.

 

La ramasser est si troublant

Que, dans les instants d'allégresse,

Elle en oublie que sa caresse

A le prix d'un grand sentiment.

 

Au moment des choix importants,

Elle doit laisser la poussière.

Puisque elle adore tant la pierre,

Elle ne peut aimer les gens.

La griotte
 

Au croisement, brille la griotte.

D'un tendre sourire, elle pilote

Toutes allées et venues falotes.

 

Aucun intrus ne saura jamais,

Que cette crèche arbore ses mets ;

Ce n'est que son secret désormais !

 

Alors, quand sa douce peau éclate

En oubliant qu'elle peut être ingrate,

Sa saveur en devient délicate.

 

La main dans la main, le vent bouclé

Apporte une tendresse musclée.

De la candeur, elle tient la clé.

 

Ce n'est que lorsque l'hiver se lève

Qu'il perçoit que la saison est brève

Et que ce parfum n'était qu'un rêve.

Espace
 

Juste sous la surface,

Se déplace l'espace

Lorsque la nuit l'embrasse.

 

Quand il ressent l'instant

De ce qu'est le présent,

Il blêmit, comme absent.

 

Et pourtant sa caresse

Est un fruit de tendresse

Avant d'être tristesse.

 

Il porte le bonheur

Au profond de son cœur

Puis porte le malheur.

 

Juste sous la surface,

Se déplace l'espace.

Enfin la nuit l'efface.

 

Plus la même
 

Ma vie se lie sur un seul thème :

« Je t'aime et je t'offre ma vie Â»

Et, sans délit, devient folie.

Ma vie ne sera plus la même.

 

Ma vie se lit en un poème :

Tes souffles s'écrivent en vers,

Ta respiration est mon air.

Ma vie ne sera plus la même.

 

Ma vie s'est perdue dans l'éther

Dans le soir d'un ciel éphémère.

Ma vie ne sera plus la même.

 

Ma vie s'éteint tout là-bas.

Ma vie ne sera plus la même.

Tu ne seras plus jamais là…

 

Définitivement
 

Simple, net, efficace et précis !

Un mot, juste un mot et tu me tues.

Mon univers n'existera plus.

Un mot, rien qu'un mot et c'est ainsi.

 

D'un seul mot, tranchant comme un scalpel,

D'un seul mot, sans aucun sentiment,

Te fermant, définitivement,

Tu enterres le dernier appel.

 

Et maintenant, tu fermes les yeux.

Tu fermes les portes, les fenêtres...

Et maintenant, tu clos les peut-être,

Tu fermes la terre jusqu'aux cieux.

 

Simple, net, efficace et précis !

Enfin, tu te plais et te complais

En laissant tout ce pus dans ma plaie.

L'amour n'est que cette chirurgie.

 

Merci
 

Je te remercie, merci à toi

Je remercie ce petit sous-bois

Je remercie aussi ce chemin

Et cette cabane au matin

Je te remercie, merci à toi

Je remercie ce tout petit toit

Je remercie ce temps de focus

Je remercie tout ce temps en sus

Je te remercie, merci à toi

Je te remercie pour chaque fois

Je remercie le tendre brouillard

Et chacun des instants de retard

 

Merci la vie, merci mon amie

Et pour ce temps sous la croix aussi

Et pour ce sourire émerveillé

Tu ne sais ce que j'aurais donné

 

Je te remercie, merci à toi

Je te remercie pour tous tes choix

Je te remercie pour ta présence

Dans cet infini de ton absence

L'éclair dans le nuage
 

L'éclair dans le nuage est l'instant sans pareil

Du ciel bleu immobile.

 

Sur le chemin de terre, avance le soleil.

L'atmosphère brumeuse invite le céleste

Astre à se joindre à lui en la forêt modeste.

La nature se plonge entre éveil et sommeil.

 

Pour un désir fragile,

Se transforme le ciel

En un charme tactile

Qui le couvre de miel.

 

L'aurore se teinte d’un parfum de vermeil

Et rougit cette fleur que butine l'abeille.

Le ciel se colore à en devenir merveille

De ce léger cheveu jusqu'au petit orteil.

 

Sa douceur volubile

Inspire un souvenir

Des mots à retenir

Tel un bel évangile.

 

L'éclair dans le nuage est l'instant sans pareil

Du ciel bleu immobile.

Gravée
 

Gravée l'image d'un sein

Comme se grave dans l'âme

La douceur du lendemain

Dans les bras de cette femme

 

Gravée au fer rouge l'aréole

Rosée l'instantané d'un parfum

De bonheur au milieu d'heures folles

A la croisée de tous ces chemins

 

Gravée en cette ultime seconde

La délicatesse d'un baiser

Où, en un instant, le temps s'inonde

Jusqu'à suspendre l'éternité

Honnête...
 

L'amour n'est que vérité !

Quels que soient les mots employés,

On peut se mentir à soi-même.

Mais est-ce ainsi que l'on aime ?

 

L'amour ne peut-être silence !

Dans l'absence, il n'est que présence ;

L'amour ne peut s'abandonner

Comme un vieux papier à jeter.

 

L'amour n'est que vérité,

Une innocence à embrasser.

Peut-on balancer les "je t'aime" ?

 

Nous pouvons parfois nous tromper,

Tromper l'autre ou alors soi-même.

As-tu en toi l'honnêteté ?

Un matin
 

Au réveil, la brume est si douce.

J'entends au loin le chant du vent

Frissonnant délicatement,

Le son de ton cœur sur la mousse.

 

Je suis là, attendant, tranquille

L'instant troublant de ta venue,

Ce délicieux moment où, nue,

Je te retrouverai, fragile.

 

Patiemment, je ressens la vie

Renaître en moi, comme une envie...

Je perçois soudain l'émotion

 

Chaleureuse, dans le lointain,

Posé sur la branche, un rayon

Puissant me montrant le chemin.

Touche
 

Touche du doigt l'espace entre nous

Posée, à genoux,

 

Tel un ciel éphémère et sincère

S'offrant à la terre,

 

Touche l'atmosphère épanouie

D'un présent foui,

 

Ressens la chaleur du soleil blanc

De ton cœur tremblant,

 

Touche jusqu'au fond du noir

L'espoir de savoir,

 

Apprends des sentiments le parfum

Au bout du chemin,

 

Touche sans fin, encore et toujours,

Le soupçon d'amour.

 

Une fois le rêve évanoui,

Règne sans fin l'oubli...

Ce n'est qu'un fleur qui meurt
 

Ce n'est que la tendresse du vent

Qui éparpille les sentiments

Tels des pétales de fleurs

S'envolant emportant mon bonheur.

 

Ce n'est que la caresse du temps

Qui se glisse arrachant doucement

Chaque pétale de fleurs

Au milieu des larmes de mon cœur.

 

Ce n'est que la sagesse, un instant,

Qui noie dans la mer chaque moment

De ces pétales de fleurs

S'effaçant en poussières de pleurs.

Petit jour
 

Jour, petit jour, mon amour,

Toujours, tu cours, petit jour...

 

Et je cherche à l'horizon

Les prémices d'un rayon,

Le lever du soleil blond

En attendant la fusion.

 

Jour, petit jour, mon amour,

Toujours, tu cours, petit jour...

 

Et j'attends doucement

Le temps qui s'étend, patient,

Ce charmant soleil blanc

Tremblant au vent, insouciant.

 

Jour, petit jour, mon amour,

Toujours, tu cours, petit jour...

 

Et j'espère l'instant heureux

Lorsque s'ouvriront les cieux,

La beauté des soleils bleus

Avant que Dieu ne soit vieux.

 

Jour, petit jour, mon amour,

Toujours, tu cours, petit jour...

Nuit, pourquoi ?
 

Nuit glaciale et sèche

Dans l'ombre cachée

D'un éclair bleuté,

Pourquoi ouvrir la brèche ?

 

Nuit épaisse et fourbe,

Posée alanguie

Sur la sombre tourbe,

Pourquoi m'as-tu choisi ?

 

Nuit sourde et mortelle

Qui tue et m'efface

Perdu dans l'espace,

Pourquoi être cruelle ?

Pluie
 

La montagne a disparu

Dans le nuage, perdue...

Et la pluie strie la terre

De ses larmes de colère.

 

La montagne a disparu

Sans bruit, la pluie continue

Noyant de milliers de sphères

Tous les espoirs éphémères.

 

La montagne a disparu.

Il pleut d'un temps malvenu :

Le ciel est d'un gris poussière

Où meurt la montagne entière...

Le clown
 

Maquillé, au cœur de tous les rires,

Il trompe le monde avec ses chutes

Flanqué de ses chaussures, chahute,

Tombe et se relève en un sourire.

 

D'une fleur, il remplit de bonheur

Chacun de ces passants indolents.

Il les rend charmants et souriants

En multipliant chaque couleur.

 

De quelques notes d'une chanson,

Il les promène à l'horizon

Dans ses tendres mondes enchanteurs.

 

Personne ne voit dans ses sourires

Qu'il lui offre ses bras et son cœur

En masquant ses larmes dans les rires.

Goutte à goutte
 

Quand sait-elle qu'il est trop tard ?

 

Goutte à goutte, le temps s'égoutte.

Les perles sur son bras s'écoulent,

S'évaporant en lente houle.

Dans le ciel s'éteignent les doutes.

 

A chaque seconde, le temps

S'enfuit comme s'enfuit l'envie.

Chaque goutte s'en va, suivie

D'une autre qui l'emporte au vent.

 

D'un lent cliquetis mécanique

Et froid, la machine s'arrête.

Sait-elle qu'elle est enfin prête ?

Le temps achève la musique.

 

Doucement, il la voit qui part...

Il est ce qu'ils sont...
 

Il est un sentier sortant de terre

Qui va, dans les arbres, serpentant,

Me reliant au ciel bleu aimant

Jusqu'à cet accueillant banc de pierre.

 

Il est un banc de pierre attendant

Sous le tendre regard de Marie

L'instant où les ombres se marient,

Où se posent deux tourtereaux blancs.

 

Ils sont deux tourtereaux éphémères

S'enlaçant sur le calcaire gris,

Laissant au sentier leurs deux esprits

Quand le ciel se mélange à la terre...

L'île déserte
 

Le bruit des vagues ralentit

Lentement, le soleil s'efface

L'horizon se noie dans l'espace

Et le silence s'accomplit.

 

Totalement ivre de temps

Il espère en ce ciel bleuté

Trouver les couleurs du passé

Qui se diluent dans le présent

 

Assis, seul et abandonné,

Les yeux fermés pour voir souffler

Un brin d'espoir inattendu.

 

Dans la nuit, l'écume remue

Au cœur de chaque grain de sable

Chaque souvenir agréable.

 

Jours particuliers
 

Il est des jours particuliers

Qu'on voudrait chargés d'émotions,

Ressentir l'instant familier

Des sensations.

 

Il est des jours particuliers

Où on met chacun des espoirs

Dans tous ces semblants d'amitiés

Sans trop y croire.

 

Il est des jours particuliers

Où nous allons interrogeant

Les autres pour anesthésier

Les sentiments.

 

Il est des jours particuliers

Où l'on attend juste un regard,

Où l'on attend une pensée

Sans retard.

 

Ce n'était qu'un anniversaire,

Comme une date passagère,

Rien qu'un rien pour des étrangères…

De l'éphémère....

Un nuage passe
 

Au loin, un nuage passe,

Il s'efface dans l'espace.

 

Souviens-toi quand il passait,

Que la feuille s'envolait,

Les couleurs se mariaient

Au chemin qui nous plaisait.

 

Souviens-toi de la caresse

De l'automne, la finesse

De la feuille enchanteresse

Emportant chaque détresse.

 

Souviens-toi du ciel empli

Des gestes inaccomplis.

La vie n'est que ce repli

Agonisant dans l'oubli.

 

Au loin, un nuage passe,

Il s'efface dans l'espace.

Où...
 

Où est l'amour ?

Un petit tour,

Un beau discours

Et un toujours...

 

Où est l'amour ?

Au petit jour,

Un cœur autour

D'un temps glamour...

 

Où est l'amour ?

Il est parti

Dans ton oubli

Sans un retour.

 

Où est l'amour ?

L'instant fragile,

Existe-t-il

Cet instant court ?

Ma vie et ma raison
 

Mon Å“il s'irradie

Au soleil levant

D'un jaune tuant

Le noir paradis,

 

Et mon Å“il recherche

Le semblant de vie

D'un semblant de nuit

Où la mort me cherche,

 

Et mon Å“il s'enfonce

Dans ce ciel tournant

Broyant mes tourments

Ployant sous les ronces,

 

Puis mon œil s'égare,

Perdant la raison

Dans la destruction,

La folie s'empare...

 

Hommage à l' Â« Autoportrait au feutre gris Â» de Vincent Van Gogh

L'ombre dans la cour
 

A la fenêtre, un regard,

Elle est toujours là, présente

Sur ce goudron noir, sans fard,

Au cœur de la cour, charmante.

 

Tel un rayon de soleil,

Elle illumine le sombre

D'une journée du réveil

Jusqu'au noir de la pénombre.

 

Dans le vide de la cour

Rôde comme une ombre douce,

Le fantôme d'un détour

Dont disparaît la frimousse.

La bêtise
 

J'ai cherché cet objet.

Je l'ai trouvé.

Je l'ai aimé.

Je l'ai cassé.

La bêtise ?

L'avoir aimé...

Kill

 

Qu'il est mortel de

Surestimer le

Vivant.

 

Qu'il est naïf le

Pari du mot de

Toujours.

 

Qu'il est triste le

Jour de la fin de

L'amour.

 

Qu'il est troublant de

Flirter avec le

Néant.

Ne pas

 

Ne pas parler laisse croire

Que nous n'avons rien à dire

 

Ne pas se voir laisse croire

Que nous ne ressentons pas

 

Ne pas toucher laisse croire

Que nous avons fait le pire

 

Ne pas sentir laisse croire

Que nul de nous ne respire

 

Ne pas mentir laisse croire

Que la vérité c'est cela

 

Ne pas savoir laisse croire

Que l'autre n'existe pas

 

Et pourtant...

Dans la montagne, un rayon

 

Tendrement, il se glisse

Arrivant sur le noir,

Une lueur d'espoir,

D'un sourire, l'esquisse.

 

Par la main, il me hisse

Entre les arbres voir

Ce que serait, un soir,

Un rayon de délices.

 

Dans le ciel, la clairière

Un tendre bleu reçoit

Et, gentiment, se noie

En couleurs familières.

 

Puis, la douce lumière,

Au creux du petit bois,

Sous ce délicat toit,

Franchit chaque barrière...

Février 2014
© 2014 LJB

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Sur le chemin de  Lucie


Lettres envolées entre 
ciel et terres

 

Quelques mots de poésie
pour raconter une tranche de vie,
rien de plus que quelques instants
perdus dans le fil du temps,

quelques moments en
équilibre instable
sur le fil d'un chemin,
des mots posés ici
après la disparition d'une bulle,
des mots posés ici
pour qu'ils continuent à vivre,
des mots posés ici
pour que ce petit chemin
ne disparaisse pas.

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