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Le pont

Au bout du sentier,
Calme et forestier,
Se tenait le pont
Dans l'automne blond.

Tu es arrêtée,
A demi-tournée,
Sourire léger,
Les cheveux tirés.

Un rêve éveillé,
Toute emmitoufflée
Dans ce souvenir,

Avant de partir,
De continuer,
De tout effacer...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le ciel s'est évanoui
 

C'était un jour particulier,
Celui de deux vies à moitié.
Si tu ne voulais pas descendre,
Tu as accepté de te rendre.

Je ne savais pas à l'instant
Que c'était le dernier moment
Et blottie, rien que dans mes bras,
Que je ne te reverrai pas.

Tu étais là sur le trottoir
Dans l'ombre du jour et d'un soir
Pour un dernier baiser, ravie.

Tu t'es éloignée, sans soucis
Puis du regard, je t'ai suivie
Et le ciel s'est évanoui.

Apprendre et comprendre
 

Rien ne désigne
Si nous sommes dignes.
Entre les lignes,
Se cachent les signes.

Les mots sont ivres,
Jamais ne délivrent.
Au fond des livres,
L'emporte le givre.

Ne pas soumettre,
Ne pas se vendre,
Je n'ai su apprendre.

Ne rien promettre,
Ne rien attendre,
j'aurais dû comprendre.

[Mais voilà,
C'est ainsi,
C'est la vie.
Je suis là.]
 

Quelques détails de nous
 

Et seuls devant la muraille,
Quand la peur nous tenaille,
Pouvons-nous penser à nous?

Et quand mes mains sur ta taille,
Nous découvrons nos failles,
Comment nous envolons-nous?

Et se promène Canaille,
Le soir dans la rocaille,
Est-ce que c'était un peu nous?

Et quand s'envole le chandail,
Du bleu dans la grisaille,
Se rappelle-t-on de nous?

Et couchés sous le vitrail,
Lisant l'amour en braille,
Les dieux pensaient-ils à nous?

Et quand notre ciel s'entaille,
Fourbus dans nos détails,
Mais que reste-t-il de nous?

Et au cœur de mes entrailles,
Perdue dans ton travail,
Ca ne sera jamais nous!

Et c'est le temps qui déraille
Comme un épouvantail,
L'amour se fout de nous!

Papier de soie


Dans les pages froissées,
S'allongèrent les mots.
Puis en un doux plissés,
Ils glissèrent d'en haut,

Se cachèrent dans l'attente
D'une phrase présente,
Se blottirent sur les lignes
Dans l'espoir d'un beau signe.

Quand le crayon glissa,
Le léger taffetas
Lentement s'empourpra,
Sans un pli, s'envola.

Puis les mots pénétrèrent
L'atmosphère si légère
Pour tendrement gagner
La douceur du papier.

Le pire sentiment
 

Te laissant embrasser, tu t'es juste amusée
Dans ses grands yeux jaloux; difficile à cacher
Cette petite chose affichant un sourire
Au cœur de ton visage entre mille soupirs.

Ce n'était que des mots qui te rendaient si belle.
Indissimulables, une forte étincelle.
Mais était-ce l'effet qu'en ton cœur tu cherchais ?
Ce sentiment haï que tant tu désirais.

Tu voudrais être émue, le transcris dans tes pleurs
Mais que recherches-tu ? Ce n'est pas le bonheur.
Tu ne veux plus le voir un autre jour trembler.

Tu ne veux plus le mal, au moins de ce côté.
La confiance n'est pas là où vraiment tu penses
Des autres sentiments sont entrés dans la danse.

Consignes pour se sauver
 

Fermer la fenêtre
Oubliant ton être,
Fermer tes beaux yeux,
Délaisser les cieux,

Fermer ton grand cœur,
Rester dans la peur,
Ne plus voir le monde
Qui tourne à la ronde,

Puis te concentrer
Sur l'espace proche
Quand la fin s'approche,

Tuer la passion
Dans toutes les raisons !
Ne plus t'envoler...

J'ai faim
 

J'ai faim, mon âme est assoiffée de ton amour.
Sans fin, elle recherchera tous les recours.
Tu es cet aliment dont a besoin mon cœur.
Ce vin est la liqueur effaçant la rancœur.

J'ai faim, au point de t'arracher à la douleur.
Tu es ce pain, tu es ce vin, tu es ce cœur,
Ce sang coulant dans mes veines, jours après jours,
Brulant de plus en plus, illuminant mes jours

J'ai faim de ta beauté et jamais je ne doute.
Tu es cette table, effaçant tous les dégoûts.
Ce cœur, là, sous ton sein, a un parfum si doux
Ardent, donnant l'envie de dévorer ta route.

[J'ai faim, je veux profiter de tous tes délices.
Et j'ai le besoin de tous nos instants complices,
Envie de nos futurs et de nos aventures
De toi, je voudrais que tu sois ma nourriture.]

 

 

 

 

La peine
 

Dans le froid de ma geôle intérieure,
J'attendais le jugement sans peur.
Bien sûr, la cause était entendue :
J'avais aimé et j'avais perdu.

Je connaissais toutes mes erreurs.
Je suppliais sans aucune ardeur.
A l'instant où le verdict tomba,
Ce fut mon âme qui s'effondra.

Puis l'instant fatidique arriva,
Je sentais déjà le couperet;
Mon cou et mon cœur s'y préparaient.

Jamais je ne la regarderais.
Je savais que sa main tremblerait.
Seule, un court moment, elle hésita.

Bonne année
 

Bonjour à toi, ma douce aimée,
Oasis au coeur parfumé.
Nul ne peut être plus heureux,
Nous vivons des temps merveilleux
Et, tous les deux, nous communions.

Avant que nous nous embrassions,
Nous avons de douces pensées :
Nous remercions l'humanité.
Ecrivons la simple beauté,
Ensemble, une nouvelle année.

Berce mon coeur
 

Berce mon cœur dans la brise
Ombre des amours éprises
Nait dans la beauté farouche
Notre chaleur et se couche
En volutes sensuelles

Aime l'inhabituelle
Naissance de tous tes sens
Navigue vers les essences
Eternelles de beauté
Et prends-moi dans ta bonté

Donne-moi la main
 

Donne-moi la main sur ce long chemin
Donne-moi la main et emmène-moi
Et emmène-moi vers ce grand destin
Donne-moi la main, je sens ton émoi
Glissant sur tes doigts, glissant sous les hêtres
Se perdant parfois glissant dans l'automne
Se perdant parfois dans tous les peut-être
Donne-moi la main quand l'amour crayonne
Donne-moi la main et emporte-moi
Et emporte-moi vers le grand dessein
Glissant sous tes doigts, glissant dans ta voix
Se trouvant parfois à l'ombre d'un sein
Se trouvant parfois au creux de tes choix
Donne-moi la main du temps délicieux
Donne-moi la main et transporte-moi
Et transporte-moi au creux de tes cieux
Glissant dans tes yeux sans que rien ne tremble
Se perdant parfois éternellement
Donne-moi la main et partons ensemble
Sur ce long chemin comme deux amants

Mille caresses
 

Les doux rayons
De son coton
Sous les hêtres
Charment mon âme
Comme des flammes
De bien-être.

Là, sur le banc,
Eperdument,
La caresse
Des milles vents
Va se glissant
En finesse.

Alors je meurs
Dans le bonheur
De ses feux
Qui me transportent
Jusqu'à sa porte,
Amoureux.

Deux fauteuils
 

Deux fauteuils sont assis las dans la pièce,
Comme déposés depuis des années,
Faits d'un vieux tissu que rien ne rapièce,
Pris entre poussière et éternité.

Leurs deux bras se sont recroquevillés,
Lentement rongés par le poids du temps,
Oubliant l'ardeur d'un glorieux passé,
Qui s'effilocha sur le fil des ans.

Pourtant sous leurs pieds, dort un tapis blanc
Fait de beaux serments. Il n'a plus volé
Jusqu'au firmament depuis bien longtemps.

Il semble cloué par cette détresse,
Ce mortel ennui qui s'est installé.
Deux fauteuils sont assis dans la paresse.

Nous avons tant...
 

Nous avons tant de mots à nous dire,
Tant de choses que l'on n'ose faire,
Tant de parcelles à découvrir,
Tant d'étincelles bleues à extraire.

Nous avons tant d'autres jours à vivre,
Tant de faces à nous dévoiler,
Tant de nuits étoilées à poursuivre,
Tant d'espaces à nous échanger.

Nous avons tant de tableaux à peindre,
Tant de délicieux miel à répandre,
Tant de ces beaux sentiments à feindre,
Tant de petits recoins à surprendre.

Nous avons tant de monts à gravir,
Tant de chemins à voir sous nos pas,
Tant de nos pêchés à assouvir.
Mais rien de cela n'existera...

Car nous avons tant de différences,
Tant de cases qui ne sont cochées,
Tant de vides dans notre présence,
Tant d'absences qui nous ont couchés...

De l'aurore au crépuscule
La mort de l'amour
 

Tendrement, le soleil s'est levé.
   J'ai contemplé dans les cieux,
En voyant la lune me regarder,
   L'amour au plus profond de ses yeux.    
Ils étaient là tous deux.
   Du doigt, je ne pensais pas toucher    
La réalité d'un monde heureux.
   Ce qu'était en nous la vérité    
Se mariait en simples baisers.
   Dans l'insouciance, je suis allé.
Sans un bruit, la nuit est arrivée.    
   Et dans ses bras, elle m'a emporté.

[Et, de l'aurore au crépuscule,
   Je suis devenu minuscule.
Mon étoile est tombée à terre
   Dans l'effondrement de l'univers.]

 

.

.

La poésie
 

La poésie est suite de mots.
Quand en nous, s'éveille des émotions,
Quand en nous, vibrent tant de sensations,
Quand en nous, apparaissent des images,
Quand en nous, naissent grands et beaux orages,
Qu'il pleut, vente et que le soleil scintille,
Alors elle nous émerveille et brille.
La poésie, ce n'est que tes mots.

Elle est là
 

Elle est là devant lui, allongée sur le banc
Son corps s'endort sous le ciel multicolore
Souriant dans le vent tel un rêve charmant
Il perçoit maintenant la douceur du trésor

Il ressent le présent dans l'ombre d'un instant
Ce cœur qui palpite, qu'il chérit, qu'il honore
Il le voit à présent en son âme plongeant
Comme un prolongement du bonheur à éclore

Dans l'esprit d'un parfum, il ressent le transport
De l' ancien réconfort de celle qu'il adore
Enfin, sort le lointain gisant dans ces draps blancs

Est-ce le crépuscule ou encore l'aurore ?
Dans son regard parti, sa douleur s'évapore
Elle fut là devant lui, allongée sur le banc

 

L'amour de papier
 

Là, je suis envahie, j'ai peur de me noyer
Coulant dans le déni, croulant sous le papier
J'avais bien tout rangé, du moins je le croyais
Je n'avais rien omis à part quelques secrets

J'avais tout séparé, j'avais tout embrassé
Je voulais tout choisir avant de m'en aller
Je voulais réussir, dans la vie marier
Le noir et puis le blanc en un grand nuancier

Alors j'ai tout brassé, encore tout retourné
Cherchant dans le papier où est la vérité
En vain j'ai arraché chacun des mots couchés

J'ai plié, déplié, regardant à côté
Avant d'abandonner, ne cessant de pleurer
Et enfin décider de tout déchiqueter

Malheur
 

Malheur
Est-ce ta peur
Dans les lueurs ?
Est-ce l'amour
Au petit jour ?
Est-ce la mort ?
Est-ce ton corps ?

Malheur
Tu me captures
Et me tritures
Tu me dévores
Et me perfores
Puis tu t'emportes
Et t'insupportes

Malheur
Si par mégarde
Tu te regardes
Dans ses yeux
est-ce ainsi ?
Tu me choisis
Comme tu veux

Malheur
A celui qui
Sans un souci
A voulu croire
Dans ton espoir
S'est battu pour
Ton fol amour

Malheur
Ton coeur de pierre
Est la lisière
D'une forêt
Aux doux secrets
Tapis dans l'ombre
De ta vie sombre

Malheur
Si tu ne vois
Où est en toi
Ce blanc nuage
A ton image
La calme ardeur
De ton bonheur

Mauvais temps
 

Quand la grisaille de mes failles
Cisaille le temps du brouillard,
Je perçois parfois que s'entaille
L'insouciance du cauchemar.

Assis là, je plonge et replonge
Dans cette eau à la saveur trouble,
La chaleur, la moiteur d'un songe,
Sa noirceur qui, souvent, redouble.

La pluie n'a cessé, fol espoir
D'un trottoir, n'a cessé d'oeuvrer.
Elle tombe en trombe dans le noir

D'un trottoir perdu dans le phare
D'un sombre cafard, désolée.
Et je pars loin de son regard.

Le bruit de l'eau
 

Ressentez-vous au fond de vous
Le léger flot de tous ces mots ?
Percevez-vous, ce qui en nous
Donne du sens au bruit de l'eau ?

Soudain se glisse en un délice
Cette paresse et ses caresses
Font que se plisse en un supplice
Le fol amour dans la tendresse.

Ou bien alors, ce triste sort
Ce cauchemar - est-ce un hasard ? -
Nous brule encore en une mort,
Tel un corbeau dans le brouillard.

Le choix des mots est comme un signe.
Il nous désigne un long chemin.
Mais sait-on lire entre les lignes
Qui courent au creux de nos mains ?

Ressentez-vous au fond de vous
Le fol espoir, les sentiments ?
Percevez-vous ce qui en nous
Fait que les mots sonnent vraiment ?


[Mais est-ce là le bruit des mots
Qui, dans vos yeux, ne sonnent plus ?
Mais est-ce là la fin des flots
D'un autre temps, temps révolu ? ]

Autant
 

Autant je sens le vent,
Cette brise qui me brise en me méprisant,
Autant passe le temps,
Cette bise qui m'épuise en me déroutant.

Es-tu là?
Je te cherche souvent
Dans mes bras,
Ton regard me fuyant.

Est-ce toi?
Je me perds en fuyant,
Sous ce toit,
Ton regard si souvent.

Autant je sens le temps,
Cette brise qui m'a prise en me maîtrisant,
Autant passe le vent,
Cette bise qui m'a soumise en me blessant.

Le bonheur
 

Le bonheur est légèreté.
Il ne faut jamais s'en priver.
Parfois il faut juste accepter
Que l'on peut se laisser aller.

Puis les yeux fermés, naviguer,
Lâcher la barre et se plonger
Dans les flots, pouvoir chavirer,
Être secouru et vibrer.

Nager, couler, nager encore
Là où se cache son trésor
Dans ses yeux ? Dans son corps ? Chercher.

Cela demande des efforts.
Et il faut pour tuer la mort
Accepter d'aimer, d'être aimé.

[ Tu es le chemin, tu es le destin.
Alors choisis bien ce qui te convient.
Le bonheur est là posé dans ton cœur
Et il sortira quand il sera l'heure. ]

Morale
 

Je t'aime, tu m'aimes, elle m'aime... Elle aussi!
La morale n'aime pas la conjugaison.
Mais la morale est-elle une bonne raison ?

Si le verbe aimer se conjugue à tous les temps,
C'est à une seule personne seulement.

Je te hais, tu me hais, elle me hait... Elle aussi
Ici, aucun souci, haïr est toléré.
Aimer ou haïr, que vaut-il mieux conjuguer ?

Quel est le plus moral ou le plus immoral
De nos choix ? Je pense que la haine est bestiale
Et que l'amour s'écrit en lettres capitales.

Mais les deux peuvent avoir la même fin, fatale.


[Morale :
La morale de cette histoire
Est que c'est dans les yeux de l'autre
Que va pouvoir naître l'espoir
Qu'il soit le diable ou un apôtre.]

Un sapin
 

Je fus grand et beau un instant,
Recouvert de mille diamants.
Je resplendissais dans ton cœur
Et t'enivrais de mes saveurs.

Tu étais là, les yeux brillants,
Me regardant tout en priant.
Tu étais là, juste à mes pieds,
Dans le bonheur d'instants rêvés.

Je n'avais pas vu mon erreur,
Que ton amour était ailleurs.
Tu m'as jeté dans le jardin,

Comme un déchet, un vieux sapin.
Je suis un squelette dehors,
Loin de ta chaleur, je suis mort.

 

 

 

 

Prière sous la pluie
 

Sans vie, allongés sous
Ce parapluie grisâtre,
La pluie doucement nous
Investit. Sans combattre,

A l'évidence, nous
Acceptons notre sort.
Sans un bruit, l'envie nous
Fuit, quittant notre port

D'attache. Nos liens sont
D'invisibles fils dont
Mon corps souffre, il lui faut

Ton odeur sur ma peau,
Ce parfum éphémère
Des amours adultères.

La lune
 

La lune est belle et ronde
Illuminant
Nos ciel et terre arondes.

Elle luit dans l'envie
De ces amants
Dans l'ombre de leurs vies.

Elle pose sa tête
En souriant
Espérant la conquête.

Elle laisse la nuit
Nous étreignant
Loin du sombre qui fuit.

Elle embrasse le jour
Tout en jouant
De l'espace alentour.

Elle embrase l'azur
En se glissant
Dans ce bleu qui rassure.

Mais elle est éphémère
Abandonnant
Dans le noir l'atmosphère.

La lune est belle et ronde
En s'éteignant
Nos ciel et terre inonde.

Poésie morte
 

Tu
Es la
Poésie
De cette brume
D'où mes mots s'exhument.

Tu
Es la
Frénésie
De cette forme
De folie difforme.

Tu
Es la
Fantaisie
D'amours cachés
Aux cœurs arrachés

Tu
Es la
Jalousie
Cette vipère
Tordant mes viscères.

Tu
Es la
Poésie
Qui, là, m'emporte
Vers l'ultime porte.

Tu
Es là,
Poésie,
A me maudire
Pour enfin me dire :

Tu
Es las ?
Alors Tue,
Tue-là.

Pop
 

Pop, fit la bulle
Stoppant la terre
Tête à l'envers
L'air ridicule

Pop, fit la bulle
Ses satellites
Tournant très vite
Tels des pendules

Pop, fit la bulle
Rendant l'amour
Si minuscule

Quand il bascule
Dans un toujours
En majuscules

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une délicate caresse

D'un petit doigt d'éternité

Et, en un instant, disparaissent

Mondes créés et vérités

 

L'escargot
 

L'escargot glisse sur le papier journal.
Nul mot ne le hisse, son esprit est vide.
Aucune recherche, il est trop timide.
Alors il se perche sur un mot bancal.

L'escargot plisse ce morceau de papier
Pensant que le vice n'est pas l'apostrophe
Perdue dans le texte à l'ultime strophe.
Est-ce le prétexte pour le voir dévier ?

Il a cru en ce mot, si pur et banal.
Il a cru en ce flot exempt de coquilles.
Au cœur de ce verbe, sa vie s'éparpille.

Sans aucune verve, il attend la fin
Perdu sur le linceul d'un journal défunt.
Il restera tout seul sur son piédestal.

La coquille vide
 

J'écoutais la mer,
Ce doux soir d'hiver,
Dans ce coquillage
Voguant dans les âges.

Ses flots étaient flous
Quand, à pas de loup,
Se fit le silence
Dans un bruit immense.

J'ai cru en ce son
Avant l'abandon
De la terre aride.

La mer disparue
Il reste, perdue,
La coquille vide.

Combat
 

Ce n'était qu'une lettre, pas même un poème,
Pas même une dispute, juste une volute.
Depuis tes mots qui m'attrapent, claquent et percutent
Ils dérapent et frappent, m'écharpent, me happent...

Ce ne sont que des brutes qui luttent et jappent.
Chaque claque me plaque, chaque frappe bute
Ma lutte d'où s'échappe ma vie sans lutte.
Dans leur traque opaque, je culbute et tangue.

Tous tes mots me chahutent, m'arrachent ma langue.
Sous l'ardeur de tes termes, je m'étale en flaque.
Se scelle sur mon âme la porte qui claque,
Se ferme la fenêtre quand chute "Je t'aime".

Février 2014
© 2014 LJB

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Sur le chemin de  Lucie


Lettres envolées entre 
ciel et terres

 

Quelques mots de poésie
pour raconter une tranche de vie,
rien de plus que quelques instants
perdus dans le fil du temps,

quelques moments en
équilibre instable
sur le fil d'un chemin,
des mots posés ici
après la disparition d'une bulle,
des mots posés ici
pour qu'ils continuent à vivre,
des mots posés ici
pour que ce petit chemin
ne disparaisse pas.

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