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Le funambule

Dans la lumière, le funambule,
Posé sur son fil, il gesticule.
Sous le chapiteau, dansant pour celle
Qui l'équilibre, croyant en elle.

A chaque saut, il joue sa vie ;
Chaque soubresaut est paradis
Tant que, dans le bleu, il brille un peu.
Sur ce fil, il joue avec le feu.

Au-dessus de la piste aux étoiles,
L'inaccessible âme le dévoile.
Epris dans le ciel, à sauts couverts,

S'éteint la lumière et ses repères.
Le fil se brise, le funambule,
Sur la terre, se désarticule.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Image : The Tightrope Walker by roweig

Courbes
 

La courbe de tes yeux
Est ce chemin d'été,
Est ce chemin pluvieux,
Aux contours malicieux.

La courbe de tes reins
Est ce pays rêvé,
Ce pays clandestin
Des désirs souverains.

La courbe de tes seins
Est ce soleil nacré,
Est ce soleil mutin,
Caresse au goût satin.

La courbe de tes mains
Est l'appel aux baisers,
L'appel aux lendemains
Sur de nouveaux chemins.

La courbe de ta vie
Est ce champ parfumé,
Est ce champ endormi
Au cœur du paradis.

La courbe de ton cœur
A la tendre beauté,
La beauté aux saveurs
De nos amours d'ailleurs.

Assassin
 

Assassin est le temps, quand la lune décroît.
Lorsque l'eau s'évade, que la terre perçoit
Que le ciel est parti soufflant tous ses nuages
En bourrasques brunes dans cette nuit sans âge.

Assassin est le temps, quand le brouillard se fend
Brisant chaque goutte, pliant les sentiments
Il pervertit l'amour rendant aveugles et sourds
Nos pensées communes, nos espoirs de toujours.

Assassin est le temps, quand le soleil s'enfonce
A en perdre le nord au milieu de nos ronces,
A en tordre la vie dans les prés verdoyants,
Enflant l'amertume dans nos cœurs défaillants.

Assassin est le temps, qui glisse entre nos mains
Laminant nos pensées, nous perdant en chemin.
Coule sable sans fin, arrachant notre sang
Dans l'immonde brume de nos corps chancelants.

Incandescence
 

En apparence, cette capture
De l'insouciance de l'existence
Voit la naissance de l'aventure
De notre obscure et pure attirance.

Nos différences vont, s'enchaînant
Dans la confiance de la verdure,
De la brillance des cheveux blancs
A la clémence de tes courbures.

Mais l'impatience crée la fissure,
Des écorchures, l'éclaboussure,
La fermeture du temps présent.

Sombre naissance de la rupture,
L'incandescence de la brûlure
Nait dans l'essence des sentiments.

Un livre


Il était là, posé, sur une étagère.
D'humeur passagère, je l'ai ouvert.
Je ne savais pas ce que je cherchais.
De l'aventure ? Je ne sais jamais...

J'ai lu ses lignes entre mes lignes,
Vu mes images, recherché ses signes.
A chaque page, je lisais l'essence
De tous mes sens sans comprendre le sens.

Je l'ai tourné et encore tourné,
Sans y arriver. Et je l'ai froissé,
Je l'ai déchiré jusqu'à en pleurer
Cherchant dans les mots notre vérité.

Je l'ai perdu puis je l'ai retrouvé.
Je suis descendue, je suis remontée.
Dans cette histoire, se trouvait mon âme
Un de mes espoir, celui d'être femme.

Alors j'ai vogué dans le flot des pages,
Lisant chaque phrase en voyant l'image
De mon corps sans vie. Frénétiquement,
J'allais, revenais dans mes sentiments.

Dans ce noir et blanc, des mots s'étalant,
Ce fut le vertige et l'effondrement.
Noyée dans les mots, totalement ivre,
Je l'ai refermé juste comme un livre.

Est-ce Lui ?
(Avec un grand A)
 

Au petit matin au coeur de la cour,
Je me suis perdue au milieu des gens.
Je me demandais dans mes yeux d'enfant
S'il existerait un instant un jour.

L'effervescence est née dans le vent
Me laissant gisant face à la montagne
En attendant que le plaisir me gagne.
Comme une feuille, il me prit, m'emportant.

Dans cet espace comblant mes désirs
Je m'envolais dans le ciel étoilé.
Mais vint le brouillard d'un choix obligé,
Je l'ai délaissé sans trop m'opposer.
J'ai abandonné mon âme blessée.
Sans le retenir, je l'ai vu partir.

L'incendiaire
 

Dans la nuit, les flammes touchent le ciel.
Sans un bruit, s'amoncellent sur le noir
Les tisons qui se vrillent sans espoir.
Ton regard, dans le feu, fuit, passionnel.

Un arbre meurt en un cri déchirant,
Macabre ; il prie le feu torrentiel.
Il expire en ce temps sacrificiel.
Ton sourire esquisse tous tes tourments.

Du sang, mon corps souffre sous la brûlure
Du vent, du temps, infligeant ta morsure.
Ta voix, ton cri sont des douleurs muettes.

Et quand, soudain, le vent s'étend encore,
Enfin, Tu sens que s'approche ma mort.
Ta main, ton cœur ont été l'allumette.

 

 

 

 

Ce matin, le ciel est rose
 

Ce matin, le ciel est rose.
Oserai-je l'aimer,
La poésie ou la prose,
Qui, en mon cœur, se dépose ?

Sur la terre imaginaire,
Erre l'éternité
De nos amours passagères,
De nos douceurs mensongères.

Lorsque la lune est présente,
Hante l'intimité
De mes envies innocentes,
Toute ma vie turbulente.

Ta colombe, ma messagère,
Gère la liberté
Qu'un temps nous nous sommes offerts,
Aussi futile qu'éphémère.

Ce matin, le ciel est rose
Oseras-tu m'aimer
Quand ton cœur se décompose,
Que tu te métamorphoses ?

Jouissance
 

La jouissance est un mot.
Elle est dans l'attente.
Elle est dans l'arrivée.
Elle s'esquisse dans tes cheveux lâchés,
Se plisse dans tes yeux.
Elle mordille ce lobe de l'oreille,
S'immisce au bord de tes lèvres,
Descend lentement sur ton cou.
Elle circule sur un bras,
Se connecte sur un coude,
Se dépose au creux de tes mains,
Pour des instants lointains.
Elle se glisse dans un tissu bleu
Ou le long de tes jambes.
Elle se dévoile sous le violet,
S'étend dans le blanc et le rose,
Se perd sous la langue.
Elle s'invite sur ton ventre,
S'exprime en son centre.
Tu es ce mot,
Tu es la jouissance.
 

La ballade de Jean et Lucie
 

Debout sur ce long chemin de pierres
Ils sont là, telles deux âmes fières
Ecoutant tous les sons,

En parcourant des yeux le sentier,
Mains entrelacées et cœurs entiers,
Marchant à l'unisson.

Arrivant dans l'extrême beauté
De cette forêt ensorcelée,
Apparait la maison.
Il y a des choses qui s'en vont.

 

Ayant en eux de simples désirs,
Ils prennent en leurs mains le plaisir
Jouissant pour de bon


Allongés sur le ciel d'une table
Quand se dessinent les amours en sable
En d'ultimes frissons.

S'inspirant de leurs mots à venir,
Ils rient encore avant de partir
Laissant fuir la saison.
Il y a des choses qui s'en vont.

Economisant leur énergie
Pour éviter toute nostalgie,
Ils regardent le bon.

S'accrochant dans les derniers soupirs
A ce qu'il reste des souvenirs,
Ils demandent pardon.

L'hiver devient l'unique saison,
La sagesse en serait la raison.
Quand hier te déteste,
Il y a des choses qui nous restent.

Nue (dans le matin orange)
 

Dans le matin orange est posée la montagne
Allongée devant moi, souriante compagne,
Douces courbes calmes d’un temps reposé.
Le ciel s'empourpre sous les baisers de rosée.

Quand le feu des rayons illumine les cieux
En une seconde dans le regard de dieu,
La colline frémit sous un vent de tendresse
Le laissant l’envahir, appréciant sa caresse.

Transpercée de beauté, la nature est sereine
Montrant sa nudité parfaite et souveraine.
La magie du moment transporte son parfum

Quand s’éveille le jour envoutant et divin.
Le feu se laisse aller au cœur de la douceur.
Dans ce matin orange est  l’instant du bonheur.

Coups


Un jour, la porte a claqué.
Et, depuis, cela t'obsède.
Pour le coup, tu es restée.
Ton cœur et ton âme cèdent.

T'évadant dans la montagne,
Tu t'épris dans tes envies
De l'autre, son réconfort
Dans ce coup que se blanchit,

Qui te transporte à la mort
Dans ce besoin de la vie,
Poignard planté dans ton corps
Tel un coup sur ton esprit.

Et quand soudain ton destin
Entend un coup à ta porte,
Qu'en chemin se tend sa main,
Il n'est que lettre morte.

En tes valeurs, tu te perds,
Mélangeant peur et confiance.
Les coups de pied, tu préfères,
Tuant d'un coup l'espérance.

Tombe
 

Dans la fuite des sentiments passés,

Comment m'agripper au flot de ses mots ?

Je glisse sans voie esquissant ses maux

Me perdant épris dans ceux ressassés.

 

J'attise le vent dans le ciel mourant

Espérant savoir où est le nuage.

Je serre mes poings, captant au passage

Au creux de mes yeux, le sable fuyant.

 

Je marie son cœur dans d'autres valeurs,

Un infime espoir de broyer la vie

Jusqu'au désespoir d'être son ami.

Je repeins l'ardeur privée de couleurs.

 

Et je danse enfin sur le sable fin :

Chacun de ses grains est la mort d'un verbe.

Elle voit ce champ privé de brins d'herbe

Fermant sa fenêtre et ses volets bruns.

 

Je m'évade dans tant de soubresauts

Pour trouver celle qui me réveilla

Voulant comprendre comment se pilla,

Le temps d'un instant, le tombeau des mots.

Regards
 

Un premier regard - trop tard -
Et soudain, l'éclair transperce
Notre vie de part en part.
Puis l'averse se déverse,

Se transporte dans nos yeux
En plaisirs, envies et pluies,
Tout en submergeant les cieux
Même quand le temps s'enfuit.

Enfin, surpris dans mon soir,
Je deviens ce sentiment,
Entre folie et hasard,

S'étiolant sur le trottoir
Quand s'envole l'espoir dans
Un dernier regard qui part.
 

Aimer c'est ne jamais avoir
Introduction à une Love Story
 

Aimer c’est ne jamais avoir
A s'inquiéter, se questionner
C'est voir nos âmes s'embrasser
L'une contre l'autre serrées

Aimer c’est ne jamais avoir
A regarder de son côté
C'est dans nos cœurs l'instantané
L'instant passé, l'instant rêvé

Aimer c’est ne jamais avoir
A deviner la vérité
C'est simplement te regarder
Et dans tes yeux se retrouver

Aimer c’est ne jamais avoir
A rechercher l'intimité
C'est dans ce monde ensoleillé
L'explosion de nos libertés

Aimer c’est ne jamais avoir
A dire qu’on est désolé
C'est uniquement se donner
Et ne jamais le regretter

Aimer c'est ne jamais savoir
Et accepter de s'ignorer

C'est deux êtres laissant aller
Convaincus de l'éternité

 

Fragile
 

L'avais-je bien regardé
Cette petite danseuse
Si légère et si gracieuse ?
Etais-je attentionné ?

Avais-je omis sa beauté,
La froideur de son passé,
La douceur du blanc cassé ?
Est-ce sa fragilité ?

Avais-je oublié la haine,
Ce moment de l'abandon,
Ces attentes de pardons ?

Comment faire sans oser
Sentant la peur de briser
Son âme de porcelaine ?

Entrelacs délicats
 

Entrelacs délicats sur la pierre,
Chemine lentement dans le ciel,
Un espoir d'atteindre l'essentiel ;
Les arbres contemplant leurs prières.

Entrelacs délicats sous le bois,
S'exhibe la douceur des voleurs
De ce temps interdit, d'une ardeur
Inédite et douce sous ce toit.

Entrelacs délicats dans la soie,
Sans un bruit, se glissent les délices
Des ombres d'un instant fort complice ;
Temps feutré échangé dans le froid.

Entrelacs délicats de deux âmes
Tiraillées, s'imprime un amour,
Tous les jours, pour toujours, un amour
Prolongeant le regard de deux flammes.

 

Dernier
 

Derniers moments, la main sur le levier
Regards d'espoirs, l'avenir à nos pieds
Hésitations, le temps ne t'attend pas
Sensations, se tenir dans nos bras

Dernière fois, un et un ne font qu'un
Comme un délice encore dans ton parfum
Cette émotion d'être uniques sur terre
Prolongation de nos cœurs dans l'hiver

Seul dans tes yeux, j'aperçois l'infini
Un grand ciel bleu aux contours définis
Complicité des ombres embrassées
Simplicité de nos feux enlacés

Un au revoir, deux sourires radieux
Dernier regard d'un instant merveilleux
Sans le savoir, se termine l'histoire
En un départ, planté sur un trottoir

Encore un dernier baiser à ce temps
Gentil qui s'effacera insensiblement

Le passé présent
 

Je suis cette pensée perdue dans un recoin
Je suis cette pierre semée sur un chemin
Je suis ce grain sur la plage abandonné
Je suis ce brin d'herbe au milieu des milliers

Tu es ce nuage délaissant le mont sombre
Tu es cette lumière oubliant la pénombre
Tu es un mirage dans ce désert timide
Tu es l'inaccessible étoile en ce ciel vide

Nous sommes le temps absent d'une éternité passée
Nous sommes ce vieux chemin que le vent a effacé
Nous sommes ce voyage du paradis à l'enfer
Nous sommes l'éphémère bulle quittant ciel et terre

Je suis mort, tu es fin
Nous s'est alors éteint

A l'aube du dernier jour
 

A l'aube du dernier jour,
On s'éveille en espérant
Que la vie dure mille ans,
Que l'amour rime toujours :

Être détendue, heureuse
Dans toutes mes attitudes,
Atteindre la plénitude
Complètement amoureuse.

Le temps est là, ordinaire,
Bonheur extraordinaire,
Et j'en redemande encore.

J'attendrais tout le plaisir
De se voir, tout le désir,
Sans savoir que l'on est mort.

Février 2014
© 2014 LJB

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Sur le chemin de  Lucie


Lettres envolées entre 
ciel et terres

 

Quelques mots de poésie
pour raconter une tranche de vie,
rien de plus que quelques instants
perdus dans le fil du temps,

quelques moments en
équilibre instable
sur le fil d'un chemin,
des mots posés ici
après la disparition d'une bulle,
des mots posés ici
pour qu'ils continuent à vivre,
des mots posés ici
pour que ce petit chemin
ne disparaisse pas.

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