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Dix
 

En flânant sur la pierre,

Dix,

Côte à côte, un peu fiers,

Sous le regard du lierre,

Echangent la lumière.

 

En flânant sans ombrelle,

Cinq

De cette tourterelle,

Laissent au sensuel

La douce ritournelle.

 

En flânant dans l'amour,

Cinq

De ce vieux passé lourd

En oublient qu'il est sourd

Plongeant dans le toujours.

 

En flânant sur la vie,

Dix

Se croisent dans l'envie,

Croyant au paradis

Quand ils sont réunis...

Le trottoir
 

Le trottoir est ce lieu d'espoir

Et l'endroit de mon désespoir.

Tout dépend si ses yeux arrivent,

Etincelant pour m'émouvoir

Ou si ma douleur ils avivent

En m'abandonnant dans le noir.

Le trottoir est un bout d'histoire

Contant de mon cœur la dérive.

Il est ce morceau d'encre noire,

L'expression de ma vie fautive,

La pierre au fond de ma mémoire...

 

L'accident
 

Quand, dans le ciel, voguent les nuages

Par un temps sans éclair, ni orage,

Rien ne laisse croire à l'accrochage ;

Elle entre sur la voie de garage.

 

Piégée, heureuse dans la lumière,

Lorsqu'elle entame la marche arrière,

Et, manquant d'attention, un peu fière,

D'un coup, elle emboutit la portière.

 

Alors, l'instant retourne son âme.

Elle veut fuir tout ce cauchemar

En cherchant dans son instinct de femme.

 

Elle part sans rien vouloir savoir,

Sans jeter même un simple regard,

Laissant le désespoir dans le noir.

 

Dans la lenteur des signaux de fumée
 

Dans la lenteur des signaux de fumée,

Laissant le message en apesanteur,

J'attends que le cœur écoute le cœur

Et que chaque mot soit instantané.

 

Dans la moiteur de cette matinée,

S'oublie chaque phrase en douce langueur,

J'attends que l'ardeur appelle l'ardeur

Et qu'un de ses mots soit sur le papier.

 

Dans la rigueur de ce lent messager,

S'envole la lettre en vers de bonheur

J'attends que son cœur devienne mon cœur

Et que sa plume aime mon encrier.

J'ai perdu l'éternité
 

De la luminosité,

Est né cet air mélodieux

De nos amours capricieux.

 

Croyant en l'infinité

De ses sentiments curieux,

J'ai bu à sa pureté.

 

Dans sa sensibilité,

J'ai trouvé le délicieux

De son émotivité.

 

Dans la tendre volupté

De son amour harmonieux,

J'ai vécu sa rareté

 

Son joyau de liberté

S'est enfermé capricieux,

Parti dans l'obscurité.

 

J'ai perdu l'éternité

Un soir au fond de ses yeux.

Sans bruit, elle m'a quitté

En un regard silencieux.

« encore » est mort

 

Que sont devenus

Les tendres Phyléas et Cybelle ?

Sont-ils parvenus

A ce que leurs pages restent belles ?

 

Mais où sont passés

Les doux « cerise, poussière et chaise Â» ?

Sont-ils entassés

Dans le fond d'un coffre, mal à l'aise ?

 

Mais que reste-t-il ?

A-t-elle laissé partir « encore Â» ?

Comment se fait-il

Que tous ces mots soient maintenant morts ?

 

Si ce livre est beau,

Il faut bien dire qu'il n'est plus nôtre.

Tout ça n'est que mots

Car, depuis, tu en as trouvé d'autres.

Sur Langres
 

Sur Langres, il pleuvait

Quand nous sommes passés.

Un tendre vert brillait

Sous le gris désolé.

 

Les grands arbres touchaient

Le ciel illuminé

Et la plaine attendait

Comme désespérée.

 

Le clocher ruisselait

De ces gouttes perlées

Sur les blancs murs de craie.

 

En ce lieu étranger,

Seule l’eau m’attendait.

Puis la pluie a cessé…

J'ai posé mes lèvres
 

J'ai posé mes lèvres sur

Le rouge instant où tout bouge,

Lorsque l’étoile susurre,

Lorsqu’elle part dans le rouge.

 

J'ai posé mes lèvres sur

Le blanc instant du levant,

Lorsque le soleil rassure,

Lorsqu’il efface le temps.

 

J'ai posé mes lèvres sur

Le rose, un instant de pause,

Lorsque le ciel devient pur,

Lorsqu’un instant le temps ose.

Message pour toi
 

Je n’ose pas te le dire.

Veux-tu penser à cela ?

Te regarder tout là-bas

Dire la vie en un sourire.

 

Que le temps me fait souffrir,

Je n’ose voir l’au-delà.

T’as vu ? Mon message est là !

Aime la vie pour le lire…

 

Peux-tu un jour te dédire?

Tu ne le crois vraiment pas.

Me laisser hors de tes bras,

Dire des mots qui font mourir.

 

Que voudrais-tu retenir ?

Tu es restée toujours là,

M’abandonnant aux frimas.

Aimes-tu toujours sourire ?

Plonger
 

Plonger dans ses yeux bleus

Pour chercher le bonheur,

Glisser dans ses cheveux

Tendrement en douceur,

 

Puis parcourir ses lèvres

Juste du bout de mes doigts,

Ressentir cette fièvre

Une dernière fois,

 

S’endormir doucement

Et dans ses bras mourir,

S’en aller lentement

Et enfin en finir…

Pas un mot
 

Pas un mot ne quitte ton esprit,

Il ne reste que le bruit du vent

En ce temps qui s’étend lentement ;

Que le souffle d’un instant épris.

 

Pas un mot ne filtre dans la nuit,

Alors que la montagne s’endort.

Ne rêvant plus parmi les sons morts,

De la vie, s’éteint le petit bruit.

 

Pas un mot quand le temps est maudit.

Le vide se nourrit de grisaille

Et, pervers, il entretient les failles.

 

Pas un mot enfui du paradis,

Le silence ravage la terre.

Et dans l’absence, il danse en enfer.

Intemporel
 

Je m’élève au-dessus du lit.

Sans aucun bruit glisse ma vie.

Pendant ce transport de mon corps,

Mon cœur se tait. Serait-il mort ?

 

Tout semble blanc transparent.

Sans aucun sentiment, le temps

Est absent. Je m’élève vide

Comme une coquille livide.

 

Ma vie s’évapore dans l’air,

Sans aucun son, aucun mystère,

Sans aucun parfum, se délite…

 

Puis, sans esprit, mon âme lévite

En délaissant l’existentiel.

Mon corps s’enfuit  cherchant le ciel.

Etrange échange
 

Étrange échange

Où l’un parle

Et l’autre se tait.

 

Échange étrange,

Je te parle

A toi qui étais.

 

Le sens se vide

Dans le passé.

Les mots livides

Sont déposés.

 

Les mots s’enfoncent

Dans le silence

Comme une ronce

En ton absence.

Le soleil joue à cache-cache
 

Le soleil joue à cache-cache

Au cœur des nuages blancs.

Sa douce lueur se détache

Dans le bleuté s’irisant.

 

Le soleil joue à cache-cache

Avec mes blancs sentiments

Pendant que l’amour se détache

De ton bleuté si aimant.

 

Le soleil joue à cache-cache

Entre les gris et gris blanc.

Il se joue des faux-semblants

 

Apparaissant lentement

Puis s’enfuyant doucement

Lorsque nos deux cœurs se détachent.

  

Paysage langrois
 

Brillait le soleil doré

Dans la nuit étoilée,

Se rêvaient mes pensées

Pendant cette traversée.

 

Tournaient les fantômes blancs,

Guirlande étincelant

D'un rouge flamboyant

Tranchant sur le firmament.

 

Se déroulaient sans partage

Les arbres d'un autre âge.

Au cœur des vallons sages,

S'éteignait ton paysage.

 

Quand disparaissait l'histoire,

Se perdait, dans le soir,

Le crépuscule noir,

Enterrant tous mes espoirs.

 

Ce soir, le soleil s'est levé
 

Ce soir, le soleil s'est levé à l’envers,

Orange et gris dans le ciel.

Est-ce qu'il a mélangé l’aurore et la mer,

Irisant or et vermeil ?

 

Ce soir, le soleil s'est levé de travers,

Orange dans le gris ciel.

Est-ce qu'il a mélangé crépuscule et terre ?

L’instant en or émerveille…

 

Ce soir, le soleil a le cÅ“ur à l’envers :

Une orange dans le gris,

Il rougeoie dans mon esprit.

 

Ce soir, le soleil voit se plonger la mer,

De bleu marine vers gris,

Tout en noyant mon esprit.

Ange déchu

 

Déchu dans le désert,

Le porteur de lumière

N'a plus une prière

Pour fuir de son enfer.

 

La chaleur de sa flamme

A calciné son âme.

Est-ce ton corps de femme

Qui l’a rendu infâme ?

 

Perdu au cœur d'un homme

Touchant l'unique pomme,

Ton amour n'est pas comme

Un effroyable somme.

 

Enfoui dans l'innocence,

Le résidu d'enfance

Est aile d'espérance,

Comme un ange en partance.

Nausée
 

Je vomis les mots

Comme on lance un cri.

Ils plongent de haut

Frappant mon esprit.

 

Je les dégobille

En ces vers acides,

En mots qui se vrillent,

En poèmes vides.

 

Les mots, je vomis :

Une indigestion

De ces maux maudits

De nos émotions.

 

Je les régurgite

Comme des douleurs

Qui, soudain, s'agitent

Au cœur de mon cœur.

 

Je vomis les mots,

Loin de tes soucis,

La vie en morceaux

Perdus dans l'oubli.

Tristesse
 

Quand s'éloigne ton ombre

En la morte pénombre,

Quand s’en va le chemin

Sans aucun lendemain,

Tristesse.

 

Quand disparait ta voix

Emportant nos émois,

Quand se lâchent nos mains

Plongeant hors des matins,

Tristesse.

 

Quand se noie ton regard

Dans mon épais brouillard,

Quand meurt ton cœur de femme

En exilant mon âme,

Tristesse…

Mélodie
 

Le monde est une mélodie

Qui chante en nous les souvenirs

Valsant entre amours et soupirs

Tel un air de mélancolie.

 

Le monde chante nos désirs

Quand, le matin, ta main chérit

Glissant sur mon corps assoupi

Comme un doux parfum de plaisir.

 

Le monde danse nos envies

Qui laisse nos âmes frémir

Plongeant dans le ciel qui bleuit.

 

Le monde caresse à jouir

Quand la tendresse envahit

La mélodie de l'avenir.

Douce amie
 

Oh ! Ma douce amie.

 

Non, ne croyez pas la connaître !

Nul ne la connait !

Quand elle vient à la fenêtre,

Qu'en nous apparait

La sombre pensée de cet être,

Son idée d'après,

S'efface l'idée de bien-être,

L'amour disparait.

 

Sur le blanc argent de sa faux,

S'écoule le sang

De ceux qui sont partis là-haut.

Et, nos cœurs sanglants,

Elle les tranche sans défaut.

Elle prend les parents,

Les enfants, les amis... Sa faux

Ne fait pas semblant !

 

Non, ne partez pas !

Restez dans nos bras !

 

Ici est la vie...

Juste un sourire
 

Juste un sourire qui arrive,

La douceur du bonheur à deux

Se présente à nous, amoureux,

Dans notre plaisir qui s’avive.

 

Juste un sourire qui s’en va,

La douceur de ce ciel d’automne,

Cette tendresse qui frissonne

Dans ce désir entre nos bras.

 

Juste un sourire qui me reste,

Douleur d’une image égarée

En nos vieux chemins séparés

Des lendemains qui nous détestent...

Bleu-vert
 

Bleu

Est le ciel amoureux

Se glissant dans le feu

De ce cœur qui espère.

 

Vert,

Se reflète la mer

Que la vague libère

Les amours, les adieux.

 

Bleu

S'efface nuageux

Dans l'hiver orageux

L'amour soudain amer.

 

Vert

Sourit la sœur sincère

Qui donne les repères

Quand l'amour est hors-jeu.

Donne
 

Donne-moi tes yeux

Que je vole aux cieux

Glissant en chemin

Dans tous tes parfums

 

Donne-moi tes lèvres

Que sorte la fièvre

En mille caresses

Teintées de tendresse

 

Donne-moi tes seins

Cachant leurs desseins

Dans la brume rose

Qu'une perle arrose

 

Donne-moi ton ventre

Son cœur et son centre

Sa chaleur divine

Que ma main devine

 

Donne-moi ton corps

Et tous ses accords

Les encore fous

De tous tes bijoux

 

Donne-moi ton âme

Qui de toi fait femme

Ta flamme brûlante

Aux humeurs ardentes

 

Donne-moi le temps

Indéfiniment

Donne-moi le feu

Prends ce que tu veux

Carrés
 

Tu apparais
Et disparaît
Au rythme lent
Des carrés bleus.
 

Es-tu en haut ?
Dans le plus beau ?
Ou bien en grand ?
C'est un faux jeu !

Je te retiens
En souriant...
Pas pour longtemps
Tu es passée !

Et tu reviens,
Et tu repars,
En un regard,
En ces carrés...

Pourquoi ?
 

Pourquoi s'effacent tes pensées?

Elles se prélassent l'été

Dans des rêves d'intimité

Et des chevauchées insensées.

 

Pourquoi s'éloignent tes sourires?

Ils sont éclatants de désirs

En tous cas instants de plaisirs

Qui colorent nos souvenirs.

 

Pourquoi se tait ta voix?

Elle chantonne dans les bois

En découvrant toutes les voies

De nos amours, de nos émois.

 

Pourquoi se sont clos tes yeux bleus?

Ils illuminent tous les cieux

Rendant heureux ou malheureux

Aussi bien l'homme que le dieu.

La clef
 

Ce petit objet rouillé

Sur un banc s'est déposé

En l'automne dépouillé

Près de perles de rosée

 

Dès lors, je l'ai observé

En cherchant les vérités

Et, avec tout mon doigté,

Tendre, je l'ai caressé.

 

La lumière s'est bleutée

En un ciel d'infinités

Juste avant de s'échapper.

 

Le verrou, je n'ai forcé,

La porte s'est refermée.

Je n'ai pas compris la clef.

Evanescence
 

Quand la brûlure me réveille

Pendant mon sommeil,

Que l'électricité traverse

Mon corps, perverse,

Que, dans tous mes membres, s'enflamme

La morte flamme,

Tu me brûles de ton absence.

 

Quand ma tête explose d'images

Sans nul visage,

Que mon esprit se noie sans cesse

Loin des promesses,

Quand mon cœur se déchire encore

En mille morts,

Tu m'exploses dans l'innocence.

 

Quand chacun des mots devient sourds

Dans le temps lourd,

Que le passé n'est à présent

Qu'un temps absent,

Que l'oubli ne veut pas savoir

Le désespoir,

Je ne suis plus qu'évanescence.

 

Je ne veux pas être
 

Je ne veux pas être le prince charmant

De tes rêves, pas plus que le vieil amant.

Je ne veux pas être ce doux oreiller

Dans tes bras, pas plus que ce petit caillou.

 

Je ne veux pas être perdu dans le ciel

De tes yeux, pas plus qu'un ours frustré de miel.

Je ne veux pas être privé des caresses

De tes cheveux, pas plus que de ta tendresse.

 

Je ne veux pas être le fantôme errant

D'un amour, pas plus qu'un passé défaillant,

Ni une vieille émotion que l'on enterre.

 

Je ne veux pas être porté disparu

Dans cette mer, pas plus qu'au bout de la rue,

Ni sur cette terre, pas plus qu'en enfer…

Les images des mots éphémères
 

Très chers, vous qui lisez ici,

Que comprenez-vous mes amis ?

Avez-vous ressenti l'image

Dans un mot qui n'est qu'un passage ?

 

Lorsque les mots deviennent ivres

Voyez-vous  l'homme dans le livre ?

Voyez-vous  dans le ciel la femme

Qui allume ou éteint la flamme ?

 

Le bleuté devient mer et cieux

Dans la profondeur de ses yeux.

Quand ses cheveux disparaissent,

Mille caresses apparaissent.

 

Quand le papier devient amour,

Que le soleil n'est qu'un détour,

Que le soir glisse entre les doigts

Sur le chemin de nos émois,

 

Alors mes amis comprenez:

Les mots cachent la vérité

Dans la vie de ma poésie

S'effaçant petit à petit !

 

Ils ne deviennent que des boites

Pour mes images qui s'emboîtent.

Sans doute, parfois je vous perds

Au monde des mots éphémères.

 

Partir et souffrir
 

Te caresser dans le bleu du ciel

Passer ma main aux fils de ton miel

S'endormir dans un souffle lent

Dans ton corps aller simplement

 

Je ne voudrais pas partir

Je ne voudrais pas souffrir

 

T'allonger en de doux sentiments

T'envoler dans la paix tendrement

Ressentir ta peau qui frémit

Un dernier regard endormi

 

Je ne voudrais pas partir

Je ne voudrais pas souffrir

 

Te déposséder de ces tourments

Te libérer de ces éléments

T'insuffler la vie et l'envie

D'oser un autre paradis

 

Je ne voudrais pas partir

Je ne voudrais pas souffrir

 

Te voir arriver à chaque instant

Conjuguer le passé au présent

Te bercer en un seul sourire

Juste là avant de mourir

 

Je ne voudrais pas partir

Je ne voudrais pas souffrir

 

Recoller tous les mots calmement

Recevoir chaque bon sentiment

Accepter ce qui est donné

Sans délaisser les vérités

 

Maintenant que tout est par terre

Chacun de nous a trop souffert

 

La rencontre
 

J'ai rencontré Dieu

Et c'est une femme.

J'ai vu dans ses yeux

Comment est son âme.

 

Elle est de ces temps

Calmes et tendresse

Au regard d'enfant

Bleuté de diablesse.

 

Ses mots sont velours,

Glissant sur la peau,

Doux comme l'amour

Aux mains d'un bourreau.

 

Devant la chapelle,

Entre ange et démon,

Son charme m'appelle.

De mille feux blonds.

 

Et sous les saints yeux,

Offert corps et âme,

J'ai rencontré Dieu

Et ce fut mon drame.

 

Valeurs
 

Quand le ventre du monde

De ta douceur m’inonde,

Que sa chaleur imprègne

Les couleurs qui nous baignent,

Se changent les valeurs.

 

Quand le centre du monde

Ne devient qu'unique onde,

Que nos corps disparaissent

Pour que nos cœurs renaissent,

Evoluent les valeurs.

 

Quand entre notre monde

En terres vagabondes,

Que nos âmes s'envolent

En mille paraboles,

Qu'adviennent les valeurs ?

La douche
 

Sur un chemin d'automne

A la tendre lumière

Lentement je frissonne

Je chute à la lumière

Tombant à la lisière

De ce chemin d'automne

 

Blotti contre ce sein

En la chaleur j'espère

La douceur d'un matin

En laquelle j'espère

La chute des repères

Au chaud contre son sein

 

A la fin de la nuit

Sous la tendre lumière

Arrive cette pluie

Envoutant la lumière

Perlant sous la paupière

Ici s'enfuit ma nuit

 

Je glisse à l'infini

En perdant la lumière

Comme en un paradis

Me rejoint la lumière

Tel un chat de gouttière

Fuyant vers l'infini.

Transport
 

Là-haut, le soleil m'attend.

Son doux parfum me conforte,

Je vogue à pas de géant.

 

Sur le chemin flottant,

Le vent lentement m'apporte

Le tendre satin aimant.

 

Du gris sort le rayon blanc

Que le paradis transporte

Dans la tendresse volant.

 

Dansants, les monts élégants

Et leurs douces pointes fortes

M'appellent en me troublant

 

Sur ce nuage tremblant,

La fièvre ouvre sa porte.

Le bleu brille en souriant.

Le ciel me porte et m'emporte.

 

Fantôme
 

Se devine son ombre

Qui flâne dans la cour

Un fantôme d'amour

Oubliant la pénombre

 

Oubliant que l'encombre

Le long temps du détour

Se devine son ombre

Qui flâne dans la cour

 

Et quand le soleil sombre

Au cœur d'un petit jour

Estompant le contour

Du feu de notre amour

Se devine son ombre

 

Ai-je touché le soleil ?
 

Ai-je touché le soleil

Jusqu'à en perdre mes ailes ?

Allongé dans son vermeil

Ai-je touché le soleil ?

Est-ce un instant de sommeil

Sous le cercle sensuel ?

Ai-je touché le soleil

Jusqu'à en perdre mes ailes ?

 

Les terres cachées n'ont pas de ciel
 

Les terres cachées n'ont pas de ciel,

A peine une inaccessible étoile.

Leurs mers se confondent dans le miel

Lorsque les eaux deviennent des voiles.

 

A peine une inaccessible étoile

Qui entretient la dernière flamme

Lorsque les eaux deviennent des voiles,

Les terres cachées perdent leur âme

 

Qui entretient la dernière flamme.

Voyant le bateau quitter le port,

Les terres cachées perdent leur âme

S'enfuyant lentement de leur corps.

 

Voyant le bateau quitter le port

Comme s'envole la tourterelle,

S'enfuyant lentement de leur corps

A la conquête de l'éternel,

 

Comme s'envole la tourterelle,

Meurt la lumière d'un dernier soir.

A la conquête de l'éternel,

Dans le crépuscule d'un espoir,

 

Meurt la lumière d'un dernier soir.

Les terres cachées n'ont pas de ciel,

Dans le crépuscule d'un espoir,

Leurs mers se confondent dans le miel.

Sombre soir
 

Un sombre soir de janvier

S'est couché le soleil

En se plongeant dans le sommeil ;

Le noir de l'encrier.

 

Mort dans un éclair sans pareil

Quand le ciel s'est strié,

Un sombre soir de janvier,

S'est couché le soleil.

Bonjour
 

Bonjour à l'amour

C'est la liberté

Dans les yeux du jour

Que toujours aimer

 

Viens sur le chemin

Regarde en douceur

Prends-moi par la main

Plonge dans mon cœur

 

Viens toucher demain

Chasse toute peur

Donne ton destin

A notre lueur

 

Bonsoir mon amour

C'est la vérité

Quand se clôt le jour

De toujours t'aimer

Poésie
 

Le ciel est là, devant, quand souffle sa caresse.

En son regard, j'attends ses mots pleins de justesse.

Une plume et un papier, de l'encre... Peu de choses...

 

Ce bleu ciel m'envahit de toute sa tendresse

En charmant mon cœur qui s'alanguit en finesse.

Une plume et un papier, de l'encre... Peu de choses...

 

Il pénètre mon âme avec délicatesse

L'enrobant de douceur, tout en gentillesse.

Une plume et un papier, de l'encre... Peu de choses...

 

Puis le soleil se couche emplissant de tristesse

Tous les mots de la terre quand fuit la poétesse.

Une plume et un papier, de l'encre... Peu de choses...

Ma tête posée sur le centre du monde
 

Ma tête posée sur le centre du monde

Je sens sa caresse pénétrant mon corps

Dessinant l'amour comme un nouvel aurore 

L'envie de la vie nait dans chaque seconde

 

Quand le violet du ciel part et vagabonde

Les yeux de la terre se remplissent d'or

Une perle de rose entre dans la ronde

 

Mais notre passé a laissé son parfum

Il est des temps absents que rien ne remplace

Lorsque le baiser de l'oubli nous embrasse

Fuyant dans le crépuscule du matin

 

Dans l'absence, la mort du temps nous enlace

Substance
 

Douce soirée, les sentiments se dansent

Complètement. Serait-ce une évidence ?

Au bord d'un bain, deux filles se plongent

Sous le regard de la mer qui s'allonge.

 

Un grain de sable apparait sous l'éponge ;

Un mot de trop. Et soudain, le ciel plonge.

L'orage est là, inondant la confiance

Et disparait sous les flots l'innocence.

 

Juste un message oublié dans un songe

Perdu en l'air au cœur des mensonges,

Juste un message où est née notre absence.

 

Dans ces instants où se meurt ta présence,

S'efface un rêve en ce temps qui s'allonge.

De ton amour, je cherche la substance.

Vite
 

J'attends, je pars

Vite

Et la route défile

Virage après virage

Les kilomètres filent

Lors de mon dérapage

 

Je vais, je viens

Vite

Et la montagne arrive

Lacet après lacet

Mon cœur soudain dérive

Sous le soleil secret

 

Le temps s'arrête

Vite

Et la cabane est là

Sourire après sourire

Je tombe dans tes bras

Créant des souvenirs

 

Heureux, je vole

Vite

Et sur notre tapis

Nuage après nuage

Le ciel est paradis

Créateur de mirage

La main tendue
 

Dans ton absence mon cœur meurt

Abandonné dans la froideur.

Sur le chemin de pierres vide,

Des mots ne reste que l'acide.

 

Le ciel n'est plus qu'un sourd chagrin :

Le soleil, au loin, s'est éteint.

Seul, le noir de mes tristes soirs

M'abreuve de son désespoir.

 

La terre dévastée s'enfonce

Dans la multitude des ronces

De ces pensées, de tous ces rêves

Qui, dans la poussière, s'achèvent.

 

Je suis cloitré derrière le mur

De ton silence que j'endure ;

Aucun rayon, aucune porte,

Quand la main du diable m'emporte...

Pourquoi ne m'aimes-tu pas ?
 

Pourquoi ne m'aimes-tu pas ?

Il s'est posé, ton regard

Sur mes lignes, au hasard.

Mais tu ne regardes pas.

 

Pourquoi ne comprends-tu pas ?

Tu survoles tous mes mots

Sans imaginer le beau ;

Tes yeux ne se posent pas.

 

Pourquoi abandonnes-tu ?

Tu sais que l'oubli me tue :

S'il perd ton regard de soie,

 

Il s'enfonce sans ta foi.

Malgré leur peu de vertu,

Mes mots ne sont que pour toi !

 

[L’amour est poésie

Mais tu l’oublies ici.]

La plante
 

En chemin, je t'ai rencontrée, Lourd,

J'ai pensé que c'était de l'amour.

Mais, dans le ciel, je ne suis qu'un corps,

Un être que des yeux tu dévores.

 

Puis, j'ai erré en toi, l'air hagard,

Cherchant dans ce bleu si, par hasard,

Ne s'était pas caché un espoir ;

Cette idée cheminait dans le soir.

 

Tel un gros insecte dans ta tête,

Maintenant, je piétine et t'entête :

Être ensemble semble un mauvais sort.

 

La mort parait l'ultime ressort

De cet amour à l'étrange fête,

Tu n'es qu'une plante carnivore !

La réalité de notre temps
 

Le temps efface tes sentiments,

Sa lente présence t'a suffi

Pour que le monde devienne blanc

Et que je sois enfin englouti.

 

C'est étrange de dire cela,

Je te voyais au moins différente.

Tu étais comme un être au-delà

De toutes les vérités présentes.

 

Mais la réalité est toute autre.

Tu as fait du silence la nôtre

Enterrant l'amour sous la poussière.

 

Seconde après seconde s'étend

Le voile constant de la lumière

Dans un profond oubli me plongeant.

Un rêve d'amour
 

La vie l'aspire.

L'amour l'inspire.

 

Et, dans le vent de la nuit,

Il s'est laissé emporter.

 

Tout le silence est en lui

Dans l'ombre de ses baisers

 

Où se dressent ses caresses.

Puis, dans la chaleur glacée,

 

Les tendresses apparaissent

En mille flammes bleutées.

 

Quand son âme s'évapore

En une infinie beauté,

 

Elle sublime son corps ;

Sa mort est instantanée.

 

Et, seul, sur le trottoir, tard,

Il s'effondre, abandonné.

 

Il n'est pire cauchemar

Qu'un rêve d'amour raté.

 

La vie espère.

L'amour le perd.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nuit blanche oppressante

Cauchemar d'amour divin

Succube t'enlace

Je l'ai embrassée
 

Je l'ai embrassée

Au cœur de la rue.

Là, sur la chaussée,

C'était incongru.

 

Je l'ai embrassée

Tout en la serrant ;

C'était insensé

Tous ces sentiments.

 

Je l'ai embrassée

Les yeux dans les yeux,

Sans jamais penser

Que c'était curieux.

 

Je l'ai embrassée

Délicatement

Pensant nuancer

Ce plaisir d'amants.

 

Je l'ai embrassée

Lui offrant mon âme,

Voulant enlacer

Son grand cœur de femme.

 

Je l'ai embrassée

Comme une prière,

Ce temps rêvassé

Dans la lumière.

 

Je l'ai embrassée

En disant "je t'aime",

De doux mots tissés

En ce matin blême.

 

Puis il a cessé,

Ce baiser perdu

D'un temps effacé

Au cœur de la rue.

 

[Il est des instants

A jamais troublant.

Reste maintenant

Ce temps émouvant

D’un simple baiser

Immortalisé…]

Quand on sème...
 

Tu m'as aimé à ta façon

Au bonheur de ces petits jours

Où s'attache le liseron

D'arbre en arbre au cœur de ta cour.

 

Dès lors, tu as semé l'amour

Comme on sème des fleurs de pleurs.

Mais il ne reste dans ta cour

Que de vieux morceaux de mon cœur ;

 

Des graines mortes, sans ardeur,

Qui, jamais, ne refleuriront.

Au fond de ton jardin, mon cœur,

Grandit un autre liseron....

L'amour s'abandonne
 

J'étais dans tes draps

Rêvant d'être

Là au paradis

D'un simple jour

 

Tu es parvenue

Un peu lascive

Juste à m'embrasser

Dans tes doux draps

 

J'étais dans tes bras

Dans tes peut-être

Une rêverie

D'un simple amour

 

Tu es devenue

Si réceptive

A t'abandonner

Dans d'autres bras

Je t'ai goûtée
 

Je t'ai goûtée

Parfum lavande

Parfum nature

Dans cette lande

Dans cet air pur

 

Je t'ai goûtée

Sans contrebande

Sous couverture

Comme une offrande

Comme un fruit mur

 

Je t'ai goûtée

Parfum groseille

Parfum myrtille

Dans le soleil

Dans les charmilles

 

Je t'ai goûtée

Sous le vermeil

Sans les vétilles

Comme un éveil

Comme un vieux drille

J'ai voyagé
 

J'ai voyagé dans ton cœur

            Comme ce bateau sans voile

Voguant aux creux du bonheur

            En recherchant ton étoile

Voulant être explorateur

            Ce que ton amour dévoile

Du ciel et de ses humeurs

            De tes couleurs sur la toile

 

J'ai voyagé dans ton âme

            Comme un tapis de tendresse

Flottant aux creux de tes flammes

            En brulant sous tes caresses

Cherchant quel est le sésame

            Ce doux mot de gentillesse

Entrouvrant ton cœur de femme

            Qui apporte la sagesse

Valeur
 

Je suis là, je te cherche, j'attends,

Un lent brouillard s'étend tel un voile

Dans la nuit vide de tes étoiles.

Assis dans la poussière, j'attends

 

Des mots, tant de mots loin à présent,

Perdus dans un ciel inaccessible,

Dans le froid et la glace, insensibles,

Perdus dans la poussière à présent :

 

Savoir qui tu es, qui je suis,

Comment tu conçois le jour, la nuit,

Ce que contient maintenant ton cœur…

 

Mais quand le présent devient absent,

Tu me dissous au fond du néant.

Dans l'abandon vit notre valeur.

Deux légères courbes
 

Deux légères courbes

D'un divin chemin

Sur lequel mes mains

Lentement s'embourbent

 

Ces plaisirs de toi

Un temps se réveillent

Rayons de soleil

Sans filets de soie

 

Deux fines lumières

Aréoles roses

Dont mes mains disposent

Ces montagnes fières

 

Rejoignent la tourbe

Jardin des malices

Fleurs de tes délices

Délicates courbes

Sombre tiroir
 

Enfermé au fond d'un de tes tiroirs

Dont la sombre clé a perdu la mémoire,

Dans le noir, j'espère encore exister,

Avoir un semblant de réalité.

 

Mais, au fil du temps, quand tes yeux m'éteignent,

Que les caresses ainsi se dépeignent,

Que se dissolvent chacun de mes mots,

Noyant mon esprit et ce qui fut beau,

 

Mon noir désespoir nait dans ce tiroir.

En ton ténébreux refus de savoir,

Tu me plonges dans la mer de l'oubli.

 

Au fond de tes yeux, je n'ai plus de place.

Pour sauvegarder ton monde établi,

Au fond d'un tiroir fermé, tu m'effaces.  

Vole
 

Vole au-dessus du sol.

 

La Terre

Espère encore le ciel.

Son corps

Espère les rayons.

 

La mer

Bleuit sous le soleil

Son corps

Bleuit dans les moissons.

 

Vole quand tu consoles.

 

La mère

Se perd dans le sommeil.

Son tort

Se perd dans les pardons.

 

L'enfer

S'encrera dans le fiel.

Mon tort

Encrera mon crayon.  

33 est mort
 

Las, 33 est mort ;

Au fil d'un mauvais sort,

Un bel anniversaire

Enfoui dans la terre

 

Au creux de mon vieux rêve

Quand notre temps s'achève,

Que s'éloigne la femme

Loin des petites flammes.

 

Qu'est devenu le beau ?

Perdu dans tous nos maux,

Il est sans énergie :

 

Il ne fait que descendre.

Ne reste des bougies

Qu'à peine quelques cendres.

La cigarette
 

La douceur de sa chaleur extérieure

M'emporte dans la fumée supérieure,

Puis s'envole en volutes de ma vie.

Et je meurs, je me consume à l'envie.

 

La blancheur de sa peau douce est encore

Dans mon corps insufflant son parfum d'or.

Le soleil étincelant de son rouge

Aux lèvres brûle en moi comme un fer rouge.

 

Rien ne filtre en ses humeurs, sa caresse

S'enfonce en une flamme. Sa tendresse

Apporte la mort de mes jours heureux.

 

Puis, enfin, le triste sort du cœur rieur

Conforte la puissance de son feu,

La douleur de la brûlure intérieure.

Pamplemousse
 

Un rayon de soleil en main

Qui pétille comme un sourire,

La vie nous offre des plaisirs

A apprécier chaque matin.

 

Son grain de peau délicatesse

Se glisse en douceur sous mes doigts,

Un léger touché chaud et froid

Qui révèle tant sa finesse.

 

Puis s'ouvre lentement la porte,

Lorsque tous ses parfums m'emportent,

Le tendre de sa chair rosée

 

Apporte aux lèvres le bonheur

D'un délicat baiser osé,

L'amertume de sa douceur.

 

[Alors j’ai dévoré ce fruit,

J’en ai sucé chaque saveur

Me délectant de ce bonheur

D’un soleil de jour et de nuit.]

Elle est là...
 

Elle est là sur le trottoir,

Me narguant. Elle m'attend

Ses deux yeux ouverts en grand,

Là, du matin jusqu'au soir.

 

Elle est là, elle m'attend

Et je ne sais pas pourquoi.

Certainement pas pour moi !

Sur le trottoir, elle attend.

 

A chacun de mes passages,

Est-ce qu'elle a un message,

Arrêtée sur ce trottoir ?

 

Pas un mot, pas un regard,

Est-ce le fruit du hasard,

Là, du matin jusqu'au soir ?

 

[L’illusion de ses sourires
S’envolant en souvenirs,

Ne reste sur le trottoir

Que ce soleil dans le noir…]

La belle et le bête
 

Belle,

Au cœur de la forêt, une douce lumière

Rencontra l'animal au hasard d'un chemin.

Sans peur, elle donna à la bête sa main.

Perdue, elle cherchait le vrai d'une clairière.

 

Tendrement, il s'offrit dans la candeur du vent.

La beauté des rayons l'illuminait d'espoir ;

Il s'ouvrait à sa vie dans la lueur du soir.

La lumière envahit son espace et son temps.

 

Vieux, laid et triste, il ne comprit pas la puissance

De ce feu intérieur. Il capta l'innocence

De son regard fuyant : elle lâcha sa main...

 

Le temps s'effondra, la lumière s'en alla.

Elle ne reviendra, il ne rajeunira :

Il restera là à la croisée des chemins,

Bête.

Basilics
 

Le parfum du soleil vert

Dans ses rêves m'emporte

Et m'ouvre grand sa porte

Quand s'effeuille l'hiver.

 

La tendresse de ses bras

M'envahit de caresses

Dont restera l'ivresse

Quand l'hiver partira.

 

Dans le bonheur du palais,

Se mêlent aux odeurs

Des sentiments de peur

Quand la bête apparait.

 

Puis, en un éclair, l'espoir

Brulera dans ses yeux

En effaçant ce dieu

Quand, dans mes grands yeux noirs,

 

En cette pierre de ciel

Se changera son cœur

Perdant toute saveur

Quand s'est enfui le miel.

Orage
 

Le timbre de la pluie chante

Lorsque l'éclair nous surprend.

Son spectre soudain me hante

En un tonnerre brulant.

 

Puis son humeur me pénètre

Au plus profond de mon âme,

En enfouissant tout mon être

Comme disparaît la flamme.

 

Sous l'eau, s’efface l’espace ;

Plus aucun arbre ne bouge,

L’éther plonge dans l’impasse.

 

En ces instants de terreur,

Le gris se noie dans le rouge.

Dans les larmes, le ciel meurt.

Le trou
 

Elle est devant moi, froide et sombre,

Infranchissable, interminable,

Cette paroi de grains de sable,

Plongée dans l'ombre de son ombre.

 

Ma main se glisse sur sa chair

Perdue définitivement

En des millions de gestes lents

S'égarant loin de ses repères.

 

Le noir efface son regard

Caché derrière tous ses remparts,

Je m'enfonce dans son absence.

 

Un mot s'envole en s'éteignant :

Il ne reste que le silence,

Ce rien qui se perd dans le temps.

L'inconnu
 

Sans retenir le hasard

Juste un instant dans ma main,

J'ai perdu ses lendemains

Dans des larmes sans égards.

 

La fuite des doux matins

Piégés entre amour et haine,

Sur le trottoir, se déchaine

En déchirant le satin.

 

Il est des temps qui amènent

La tristesse du brouillard.

Ma plume prit son regard

Et l'inconnu de sa peine.

Minuscule Pluie
 

Je reçois tes baisers

Et ils me brûlent.

Ils semblent attisés

Et sans scrupules.

 

Là, ils chutent du ciel

En minuscules

Larmes, parfums de fiel

En majuscules.

 

Le temps est l'océan,

Mer ridicule

De tous mes sentiments

Qui se bousculent.

L'orage
 

Le ciel s'éclaire de blanc

En un instant fracassant.

Il s'allume de violence

En me laissant en partance.

 

La goutte perle sur moi

Pendant que s'enfuit le toi.

Elle n'est plus ce baiser,

Elle n'est qu'acidité.

 

Elle me frappe en chutant

Comme tous ces sentiments

Qui s'envolent dans l'orage.

 

Ne reste de notre éclair

Qu'un sombre temps qui s'enrage

Et cette eau qui noie la terre.

Poussière d'amour
 

L'amour se dilue dans le temps.

Seconde après seconde,

Il s'enterre dans l'onde,

Une poussière dans le vent.

 

L'amour ne devient qu'une idée

Qui évolue ainsi

Au fil de ses envies,

Une poussière de pensées.

 

L'amour est ce dernier baiser

Ressemblant à la mort

Quand se tuent les encore,

Une poussière de nausées.

Février 2014
© 2014 LJB

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Sur le chemin de  Lucie


Lettres envolées entre 
ciel et terres

 

Quelques mots de poésie
pour raconter une tranche de vie,
rien de plus que quelques instants
perdus dans le fil du temps,

quelques moments en
équilibre instable
sur le fil d'un chemin,
des mots posés ici
après la disparition d'une bulle,
des mots posés ici
pour qu'ils continuent à vivre,
des mots posés ici
pour que ce petit chemin
ne disparaisse pas.

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