Dix
En flânant sur la pierre,
Dix,
Côte à côte, un peu fiers,
Sous le regard du lierre,
Echangent la lumière.
En flânant sans ombrelle,
Cinq
De cette tourterelle,
Laissent au sensuel
La douce ritournelle.
En flânant dans l'amour,
Cinq
De ce vieux passé lourd
En oublient qu'il est sourd
Plongeant dans le toujours.
En flânant sur la vie,
Dix
Se croisent dans l'envie,
Croyant au paradis
Quand ils sont réunis...
Le trottoir
Le trottoir est ce lieu d'espoir
Et l'endroit de mon désespoir.
Tout dépend si ses yeux arrivent,
Etincelant pour m'émouvoir
Ou si ma douleur ils avivent
En m'abandonnant dans le noir.
Le trottoir est un bout d'histoire
Contant de mon cœur la dérive.
Il est ce morceau d'encre noire,
L'expression de ma vie fautive,
La pierre au fond de ma mémoire...
L'accident
Quand, dans le ciel, voguent les nuages
Par un temps sans éclair, ni orage,
Rien ne laisse croire à l'accrochage ;
Elle entre sur la voie de garage.
Piégée, heureuse dans la lumière,
Lorsqu'elle entame la marche arrière,
Et, manquant d'attention, un peu fière,
D'un coup, elle emboutit la portière.
Alors, l'instant retourne son âme.
Elle veut fuir tout ce cauchemar
En cherchant dans son instinct de femme.
Elle part sans rien vouloir savoir,
Sans jeter même un simple regard,
Laissant le désespoir dans le noir.
Dans la lenteur des signaux de fumée
Dans la lenteur des signaux de fumée,
Laissant le message en apesanteur,
J'attends que le cœur écoute le cœur
Et que chaque mot soit instantané.
Dans la moiteur de cette matinée,
S'oublie chaque phrase en douce langueur,
J'attends que l'ardeur appelle l'ardeur
Et qu'un de ses mots soit sur le papier.
Dans la rigueur de ce lent messager,
S'envole la lettre en vers de bonheur
J'attends que son cœur devienne mon cœur
Et que sa plume aime mon encrier.
J'ai perdu l'éternité
De la luminosité,
Est né cet air mélodieux
De nos amours capricieux.
Croyant en l'infinité
De ses sentiments curieux,
J'ai bu à sa pureté.
Dans sa sensibilité,
J'ai trouvé le délicieux
De son émotivité.
Dans la tendre volupté
De son amour harmonieux,
J'ai vécu sa rareté
Son joyau de liberté
S'est enfermé capricieux,
Parti dans l'obscurité.
J'ai perdu l'éternité
Un soir au fond de ses yeux.
Sans bruit, elle m'a quitté
En un regard silencieux.
« encore » est mort
Que sont devenus
Les tendres Phyléas et Cybelle ?
Sont-ils parvenus
A ce que leurs pages restent belles ?
Mais où sont passés
Les doux « cerise, poussière et chaise » ?
Sont-ils entassés
Dans le fond d'un coffre, mal à l'aise ?
Mais que reste-t-il ?
A-t-elle laissé partir « encore » ?
Comment se fait-il
Que tous ces mots soient maintenant morts ?
Si ce livre est beau,
Il faut bien dire qu'il n'est plus nôtre.
Tout ça n'est que mots
Car, depuis, tu en as trouvé d'autres.
Sur Langres
Sur Langres, il pleuvait
Quand nous sommes passés.
Un tendre vert brillait
Sous le gris désolé.
Les grands arbres touchaient
Le ciel illuminé
Et la plaine attendait
Comme désespérée.
Le clocher ruisselait
De ces gouttes perlées
Sur les blancs murs de craie.
En ce lieu étranger,
Seule l’eau m’attendait.
Puis la pluie a cessé…
J'ai posé mes lèvres
J'ai posé mes lèvres sur
Le rouge instant où tout bouge,
Lorsque l’étoile susurre,
Lorsqu’elle part dans le rouge.
J'ai posé mes lèvres sur
Le blanc instant du levant,
Lorsque le soleil rassure,
Lorsqu’il efface le temps.
J'ai posé mes lèvres sur
Le rose, un instant de pause,
Lorsque le ciel devient pur,
Lorsqu’un instant le temps ose.
Message pour toi
Je n’ose pas te le dire.
Veux-tu penser à cela ?
Te regarder tout là -bas
Dire la vie en un sourire.
Que le temps me fait souffrir,
Je n’ose voir l’au-delà .
T’as vu ? Mon message est là !
Aime la vie pour le lire…
Peux-tu un jour te dédire?
Tu ne le crois vraiment pas.
Me laisser hors de tes bras,
Dire des mots qui font mourir.
Que voudrais-tu retenir ?
Tu es restée toujours là ,
M’abandonnant aux frimas.
Aimes-tu toujours sourire ?
Plonger
Plonger dans ses yeux bleus
Pour chercher le bonheur,
Glisser dans ses cheveux
Tendrement en douceur,
Puis parcourir ses lèvres
Juste du bout de mes doigts,
Ressentir cette fièvre
Une dernière fois,
S’endormir doucement
Et dans ses bras mourir,
S’en aller lentement
Et enfin en finir…
Pas un mot
Pas un mot ne quitte ton esprit,
Il ne reste que le bruit du vent
En ce temps qui s’étend lentement ;
Que le souffle d’un instant épris.
Pas un mot ne filtre dans la nuit,
Alors que la montagne s’endort.
Ne rêvant plus parmi les sons morts,
De la vie, s’éteint le petit bruit.
Pas un mot quand le temps est maudit.
Le vide se nourrit de grisaille
Et, pervers, il entretient les failles.
Pas un mot enfui du paradis,
Le silence ravage la terre.
Et dans l’absence, il danse en enfer.
Intemporel
Je m’élève au-dessus du lit.
Sans aucun bruit glisse ma vie.
Pendant ce transport de mon corps,
Mon cœur se tait. Serait-il mort ?
Tout semble blanc transparent.
Sans aucun sentiment, le temps
Est absent. Je m’élève vide
Comme une coquille livide.
Ma vie s’évapore dans l’air,
Sans aucun son, aucun mystère,
Sans aucun parfum, se délite…
Puis, sans esprit, mon âme lévite
En délaissant l’existentiel.
Mon corps s’enfuit cherchant le ciel.
Etrange échange
Étrange échange
Où l’un parle
Et l’autre se tait.
Échange étrange,
Je te parle
A toi qui étais.
Le sens se vide
Dans le passé.
Les mots livides
Sont déposés.
Les mots s’enfoncent
Dans le silence
Comme une ronce
En ton absence.
Le soleil joue à cache-cache
Le soleil joue à cache-cache
Au cœur des nuages blancs.
Sa douce lueur se détache
Dans le bleuté s’irisant.
Le soleil joue à cache-cache
Avec mes blancs sentiments
Pendant que l’amour se détache
De ton bleuté si aimant.
Le soleil joue à cache-cache
Entre les gris et gris blanc.
Il se joue des faux-semblants
Apparaissant lentement
Puis s’enfuyant doucement
Lorsque nos deux cœurs se détachent.
Paysage langrois
Brillait le soleil doré
Dans la nuit étoilée,
Se rêvaient mes pensées
Pendant cette traversée.
Tournaient les fantômes blancs,
Guirlande étincelant
D'un rouge flamboyant
Tranchant sur le firmament.
Se déroulaient sans partage
Les arbres d'un autre âge.
Au cœur des vallons sages,
S'éteignait ton paysage.
Quand disparaissait l'histoire,
Se perdait, dans le soir,
Le crépuscule noir,
Enterrant tous mes espoirs.
Ce soir, le soleil s'est levé
Ce soir, le soleil s'est levé à l’envers,
Orange et gris dans le ciel.
Est-ce qu'il a mélangé l’aurore et la mer,
Irisant or et vermeil ?
Ce soir, le soleil s'est levé de travers,
Orange dans le gris ciel.
Est-ce qu'il a mélangé crépuscule et terre ?
L’instant en or émerveille…
Ce soir, le soleil a le cœur à l’envers :
Une orange dans le gris,
Il rougeoie dans mon esprit.
Ce soir, le soleil voit se plonger la mer,
De bleu marine vers gris,
Tout en noyant mon esprit.
Ange déchu
Déchu dans le désert,
Le porteur de lumière
N'a plus une prière
Pour fuir de son enfer.
La chaleur de sa flamme
A calciné son âme.
Est-ce ton corps de femme
Qui l’a rendu infâme ?
Perdu au cœur d'un homme
Touchant l'unique pomme,
Ton amour n'est pas comme
Un effroyable somme.
Enfoui dans l'innocence,
Le résidu d'enfance
Est aile d'espérance,
Comme un ange en partance.
Nausée
Je vomis les mots
Comme on lance un cri.
Ils plongent de haut
Frappant mon esprit.
Je les dégobille
En ces vers acides,
En mots qui se vrillent,
En poèmes vides.
Les mots, je vomis :
Une indigestion
De ces maux maudits
De nos émotions.
Je les régurgite
Comme des douleurs
Qui, soudain, s'agitent
Au cœur de mon cœur.
Je vomis les mots,
Loin de tes soucis,
La vie en morceaux
Perdus dans l'oubli.
Tristesse
Quand s'éloigne ton ombre
En la morte pénombre,
Quand s’en va le chemin
Sans aucun lendemain,
Tristesse.
Quand disparait ta voix
Emportant nos émois,
Quand se lâchent nos mains
Plongeant hors des matins,
Tristesse.
Quand se noie ton regard
Dans mon épais brouillard,
Quand meurt ton cœur de femme
En exilant mon âme,
Tristesse…
Mélodie
Le monde est une mélodie
Qui chante en nous les souvenirs
Valsant entre amours et soupirs
Tel un air de mélancolie.
Le monde chante nos désirs
Quand, le matin, ta main chérit
Glissant sur mon corps assoupi
Comme un doux parfum de plaisir.
Le monde danse nos envies
Qui laisse nos âmes frémir
Plongeant dans le ciel qui bleuit.
Le monde caresse à jouir
Quand la tendresse envahit
La mélodie de l'avenir.
Douce amie
Oh ! Ma douce amie.
Non, ne croyez pas la connaître !
Nul ne la connait !
Quand elle vient à la fenêtre,
Qu'en nous apparait
La sombre pensée de cet être,
Son idée d'après,
S'efface l'idée de bien-être,
L'amour disparait.
Sur le blanc argent de sa faux,
S'écoule le sang
De ceux qui sont partis là -haut.
Et, nos cœurs sanglants,
Elle les tranche sans défaut.
Elle prend les parents,
Les enfants, les amis... Sa faux
Ne fait pas semblant !
Non, ne partez pas !
Restez dans nos bras !
Ici est la vie...
Juste un sourire
Juste un sourire qui arrive,
La douceur du bonheur à deux
Se présente à nous, amoureux,
Dans notre plaisir qui s’avive.
Juste un sourire qui s’en va,
La douceur de ce ciel d’automne,
Cette tendresse qui frissonne
Dans ce désir entre nos bras.
Juste un sourire qui me reste,
Douleur d’une image égarée
En nos vieux chemins séparés
Des lendemains qui nous détestent...
Bleu-vert
Bleu
Est le ciel amoureux
Se glissant dans le feu
De ce cœur qui espère.
Vert,
Se reflète la mer
Que la vague libère
Les amours, les adieux.
Bleu
S'efface nuageux
Dans l'hiver orageux
L'amour soudain amer.
Vert
Sourit la sœur sincère
Qui donne les repères
Quand l'amour est hors-jeu.
Donne
Donne-moi tes yeux
Que je vole aux cieux
Glissant en chemin
Dans tous tes parfums
Donne-moi tes lèvres
Que sorte la fièvre
En mille caresses
Teintées de tendresse
Donne-moi tes seins
Cachant leurs desseins
Dans la brume rose
Qu'une perle arrose
Donne-moi ton ventre
Son cœur et son centre
Sa chaleur divine
Que ma main devine
Donne-moi ton corps
Et tous ses accords
Les encore fous
De tous tes bijoux
Donne-moi ton âme
Qui de toi fait femme
Ta flamme brûlante
Aux humeurs ardentes
Donne-moi le temps
Indéfiniment
Donne-moi le feu
Prends ce que tu veux
Carrés
Tu apparais
Et disparaît
Au rythme lent
Des carrés bleus.
Es-tu en haut ?
Dans le plus beau ?
Ou bien en grand ?
C'est un faux jeu !
Je te retiens
En souriant...
Pas pour longtemps
Tu es passée !
Et tu reviens,
Et tu repars,
En un regard,
En ces carrés...
Pourquoi ?
Pourquoi s'effacent tes pensées?
Elles se prélassent l'été
Dans des rêves d'intimité
Et des chevauchées insensées.
Pourquoi s'éloignent tes sourires?
Ils sont éclatants de désirs
En tous cas instants de plaisirs
Qui colorent nos souvenirs.
Pourquoi se tait ta voix?
Elle chantonne dans les bois
En découvrant toutes les voies
De nos amours, de nos émois.
Pourquoi se sont clos tes yeux bleus?
Ils illuminent tous les cieux
Rendant heureux ou malheureux
Aussi bien l'homme que le dieu.
La clef
Ce petit objet rouillé
Sur un banc s'est déposé
En l'automne dépouillé
Près de perles de rosée
Dès lors, je l'ai observé
En cherchant les vérités
Et, avec tout mon doigté,
Tendre, je l'ai caressé.
La lumière s'est bleutée
En un ciel d'infinités
Juste avant de s'échapper.
Le verrou, je n'ai forcé,
La porte s'est refermée.
Je n'ai pas compris la clef.
Evanescence
Quand la brûlure me réveille
Pendant mon sommeil,
Que l'électricité traverse
Mon corps, perverse,
Que, dans tous mes membres, s'enflamme
La morte flamme,
Tu me brûles de ton absence.
Quand ma tête explose d'images
Sans nul visage,
Que mon esprit se noie sans cesse
Loin des promesses,
Quand mon cœur se déchire encore
En mille morts,
Tu m'exploses dans l'innocence.
Quand chacun des mots devient sourds
Dans le temps lourd,
Que le passé n'est à présent
Qu'un temps absent,
Que l'oubli ne veut pas savoir
Le désespoir,
Je ne suis plus qu'évanescence.
Je ne veux pas être
Je ne veux pas être le prince charmant
De tes rêves, pas plus que le vieil amant.
Je ne veux pas être ce doux oreiller
Dans tes bras, pas plus que ce petit caillou.
Je ne veux pas être perdu dans le ciel
De tes yeux, pas plus qu'un ours frustré de miel.
Je ne veux pas être privé des caresses
De tes cheveux, pas plus que de ta tendresse.
Je ne veux pas être le fantôme errant
D'un amour, pas plus qu'un passé défaillant,
Ni une vieille émotion que l'on enterre.
Je ne veux pas être porté disparu
Dans cette mer, pas plus qu'au bout de la rue,
Ni sur cette terre, pas plus qu'en enfer…
Les images des mots éphémères
Très chers, vous qui lisez ici,
Que comprenez-vous mes amis ?
Avez-vous ressenti l'image
Dans un mot qui n'est qu'un passage ?
Lorsque les mots deviennent ivres
Voyez-vous l'homme dans le livre ?
Voyez-vous dans le ciel la femme
Qui allume ou éteint la flamme ?
Le bleuté devient mer et cieux
Dans la profondeur de ses yeux.
Quand ses cheveux disparaissent,
Mille caresses apparaissent.
Quand le papier devient amour,
Que le soleil n'est qu'un détour,
Que le soir glisse entre les doigts
Sur le chemin de nos émois,
Alors mes amis comprenez:
Les mots cachent la vérité
Dans la vie de ma poésie
S'effaçant petit à petit !
Ils ne deviennent que des boites
Pour mes images qui s'emboîtent.
Sans doute, parfois je vous perds
Au monde des mots éphémères.
Partir et souffrir
Te caresser dans le bleu du ciel
Passer ma main aux fils de ton miel
S'endormir dans un souffle lent
Dans ton corps aller simplement
Je ne voudrais pas partir
Je ne voudrais pas souffrir
T'allonger en de doux sentiments
T'envoler dans la paix tendrement
Ressentir ta peau qui frémit
Un dernier regard endormi
Je ne voudrais pas partir
Je ne voudrais pas souffrir
Te déposséder de ces tourments
Te libérer de ces éléments
T'insuffler la vie et l'envie
D'oser un autre paradis
Je ne voudrais pas partir
Je ne voudrais pas souffrir
Te voir arriver à chaque instant
Conjuguer le passé au présent
Te bercer en un seul sourire
Juste là avant de mourir
Je ne voudrais pas partir
Je ne voudrais pas souffrir
Recoller tous les mots calmement
Recevoir chaque bon sentiment
Accepter ce qui est donné
Sans délaisser les vérités
Maintenant que tout est par terre
Chacun de nous a trop souffert
La rencontre
J'ai rencontré Dieu
Et c'est une femme.
J'ai vu dans ses yeux
Comment est son âme.
Elle est de ces temps
Calmes et tendresse
Au regard d'enfant
Bleuté de diablesse.
Ses mots sont velours,
Glissant sur la peau,
Doux comme l'amour
Aux mains d'un bourreau.
Devant la chapelle,
Entre ange et démon,
Son charme m'appelle.
De mille feux blonds.
Et sous les saints yeux,
Offert corps et âme,
J'ai rencontré Dieu
Et ce fut mon drame.
Valeurs
Quand le ventre du monde
De ta douceur m’inonde,
Que sa chaleur imprègne
Les couleurs qui nous baignent,
Se changent les valeurs.
Quand le centre du monde
Ne devient qu'unique onde,
Que nos corps disparaissent
Pour que nos cœurs renaissent,
Evoluent les valeurs.
Quand entre notre monde
En terres vagabondes,
Que nos âmes s'envolent
En mille paraboles,
Qu'adviennent les valeurs ?
La douche
Sur un chemin d'automne
A la tendre lumière
Lentement je frissonne
Je chute à la lumière
Tombant à la lisière
De ce chemin d'automne
Blotti contre ce sein
En la chaleur j'espère
La douceur d'un matin
En laquelle j'espère
La chute des repères
Au chaud contre son sein
A la fin de la nuit
Sous la tendre lumière
Arrive cette pluie
Envoutant la lumière
Perlant sous la paupière
Ici s'enfuit ma nuit
Je glisse à l'infini
En perdant la lumière
Comme en un paradis
Me rejoint la lumière
Tel un chat de gouttière
Fuyant vers l'infini.
Transport
LÃ -haut, le soleil m'attend.
Son doux parfum me conforte,
Je vogue à pas de géant.
Sur le chemin flottant,
Le vent lentement m'apporte
Le tendre satin aimant.
Du gris sort le rayon blanc
Que le paradis transporte
Dans la tendresse volant.
Dansants, les monts élégants
Et leurs douces pointes fortes
M'appellent en me troublant
Sur ce nuage tremblant,
La fièvre ouvre sa porte.
Le bleu brille en souriant.
Le ciel me porte et m'emporte.
Fantôme
Se devine son ombre
Qui flâne dans la cour
Un fantôme d'amour
Oubliant la pénombre
Oubliant que l'encombre
Le long temps du détour
Se devine son ombre
Qui flâne dans la cour
Et quand le soleil sombre
Au cœur d'un petit jour
Estompant le contour
Du feu de notre amour
Se devine son ombre
Ai-je touché le soleil ?
Ai-je touché le soleil
Jusqu'Ã en perdre mes ailes ?
Allongé dans son vermeil
Ai-je touché le soleil ?
Est-ce un instant de sommeil
Sous le cercle sensuel ?
Ai-je touché le soleil
Jusqu'Ã en perdre mes ailes ?
Les terres cachées n'ont pas de ciel
Les terres cachées n'ont pas de ciel,
A peine une inaccessible étoile.
Leurs mers se confondent dans le miel
Lorsque les eaux deviennent des voiles.
A peine une inaccessible étoile
Qui entretient la dernière flamme
Lorsque les eaux deviennent des voiles,
Les terres cachées perdent leur âme
Qui entretient la dernière flamme.
Voyant le bateau quitter le port,
Les terres cachées perdent leur âme
S'enfuyant lentement de leur corps.
Voyant le bateau quitter le port
Comme s'envole la tourterelle,
S'enfuyant lentement de leur corps
A la conquête de l'éternel,
Comme s'envole la tourterelle,
Meurt la lumière d'un dernier soir.
A la conquête de l'éternel,
Dans le crépuscule d'un espoir,
Meurt la lumière d'un dernier soir.
Les terres cachées n'ont pas de ciel,
Dans le crépuscule d'un espoir,
Leurs mers se confondent dans le miel.
Sombre soir
Un sombre soir de janvier
S'est couché le soleil
En se plongeant dans le sommeil ;
Le noir de l'encrier.
Mort dans un éclair sans pareil
Quand le ciel s'est strié,
Un sombre soir de janvier,
S'est couché le soleil.
Bonjour
Bonjour à l'amour
C'est la liberté
Dans les yeux du jour
Que toujours aimer
Viens sur le chemin
Regarde en douceur
Prends-moi par la main
Plonge dans mon cœur
Viens toucher demain
Chasse toute peur
Donne ton destin
A notre lueur
Bonsoir mon amour
C'est la vérité
Quand se clôt le jour
De toujours t'aimer
Poésie
Le ciel est là , devant, quand souffle sa caresse.
En son regard, j'attends ses mots pleins de justesse.
Une plume et un papier, de l'encre... Peu de choses...
Ce bleu ciel m'envahit de toute sa tendresse
En charmant mon cœur qui s'alanguit en finesse.
Une plume et un papier, de l'encre... Peu de choses...
Il pénètre mon âme avec délicatesse
L'enrobant de douceur, tout en gentillesse.
Une plume et un papier, de l'encre... Peu de choses...
Puis le soleil se couche emplissant de tristesse
Tous les mots de la terre quand fuit la poétesse.
Une plume et un papier, de l'encre... Peu de choses...
Ma tête posée sur le centre du monde
Ma tête posée sur le centre du monde
Je sens sa caresse pénétrant mon corps
Dessinant l'amour comme un nouvel aurore
L'envie de la vie nait dans chaque seconde
Quand le violet du ciel part et vagabonde
Les yeux de la terre se remplissent d'or
Une perle de rose entre dans la ronde
Mais notre passé a laissé son parfum
Il est des temps absents que rien ne remplace
Lorsque le baiser de l'oubli nous embrasse
Fuyant dans le crépuscule du matin
Dans l'absence, la mort du temps nous enlace
Substance
Douce soirée, les sentiments se dansent
Complètement. Serait-ce une évidence ?
Au bord d'un bain, deux filles se plongent
Sous le regard de la mer qui s'allonge.
Un grain de sable apparait sous l'éponge ;
Un mot de trop. Et soudain, le ciel plonge.
L'orage est là , inondant la confiance
Et disparait sous les flots l'innocence.
Juste un message oublié dans un songe
Perdu en l'air au cœur des mensonges,
Juste un message où est née notre absence.
Dans ces instants où se meurt ta présence,
S'efface un rêve en ce temps qui s'allonge.
De ton amour, je cherche la substance.
Vite
J'attends, je pars
Vite
Et la route défile
Virage après virage
Les kilomètres filent
Lors de mon dérapage
Je vais, je viens
Vite
Et la montagne arrive
Lacet après lacet
Mon cœur soudain dérive
Sous le soleil secret
Le temps s'arrête
Vite
Et la cabane est lÃ
Sourire après sourire
Je tombe dans tes bras
Créant des souvenirs
Heureux, je vole
Vite
Et sur notre tapis
Nuage après nuage
Le ciel est paradis
Créateur de mirage
La main tendue
Dans ton absence mon cœur meurt
Abandonné dans la froideur.
Sur le chemin de pierres vide,
Des mots ne reste que l'acide.
Le ciel n'est plus qu'un sourd chagrin :
Le soleil, au loin, s'est éteint.
Seul, le noir de mes tristes soirs
M'abreuve de son désespoir.
La terre dévastée s'enfonce
Dans la multitude des ronces
De ces pensées, de tous ces rêves
Qui, dans la poussière, s'achèvent.
Je suis cloitré derrière le mur
De ton silence que j'endure ;
Aucun rayon, aucune porte,
Quand la main du diable m'emporte...
Pourquoi ne m'aimes-tu pas ?
Pourquoi ne m'aimes-tu pas ?
Il s'est posé, ton regard
Sur mes lignes, au hasard.
Mais tu ne regardes pas.
Pourquoi ne comprends-tu pas ?
Tu survoles tous mes mots
Sans imaginer le beau ;
Tes yeux ne se posent pas.
Pourquoi abandonnes-tu ?
Tu sais que l'oubli me tue :
S'il perd ton regard de soie,
Il s'enfonce sans ta foi.
Malgré leur peu de vertu,
Mes mots ne sont que pour toi !
[L’amour est poésie
Mais tu l’oublies ici.]
La plante
En chemin, je t'ai rencontrée, Lourd,
J'ai pensé que c'était de l'amour.
Mais, dans le ciel, je ne suis qu'un corps,
Un être que des yeux tu dévores.
Puis, j'ai erré en toi, l'air hagard,
Cherchant dans ce bleu si, par hasard,
Ne s'était pas caché un espoir ;
Cette idée cheminait dans le soir.
Tel un gros insecte dans ta tête,
Maintenant, je piétine et t'entête :
Être ensemble semble un mauvais sort.
La mort parait l'ultime ressort
De cet amour à l'étrange fête,
Tu n'es qu'une plante carnivore !
La réalité de notre temps
Le temps efface tes sentiments,
Sa lente présence t'a suffi
Pour que le monde devienne blanc
Et que je sois enfin englouti.
C'est étrange de dire cela,
Je te voyais au moins différente.
Tu étais comme un être au-delÃ
De toutes les vérités présentes.
Mais la réalité est toute autre.
Tu as fait du silence la nôtre
Enterrant l'amour sous la poussière.
Seconde après seconde s'étend
Le voile constant de la lumière
Dans un profond oubli me plongeant.
Un rêve d'amour
La vie l'aspire.
L'amour l'inspire.
Et, dans le vent de la nuit,
Il s'est laissé emporter.
Tout le silence est en lui
Dans l'ombre de ses baisers
Où se dressent ses caresses.
Puis, dans la chaleur glacée,
Les tendresses apparaissent
En mille flammes bleutées.
Quand son âme s'évapore
En une infinie beauté,
Elle sublime son corps ;
Sa mort est instantanée.
Et, seul, sur le trottoir, tard,
Il s'effondre, abandonné.
Il n'est pire cauchemar
Qu'un rêve d'amour raté.
La vie espère.
L'amour le perd.
Nuit blanche oppressante
Cauchemar d'amour divin
Succube t'enlace
Je l'ai embrassée
Je l'ai embrassée
Au cœur de la rue.
Là , sur la chaussée,
C'était incongru.
Je l'ai embrassée
Tout en la serrant ;
C'était insensé
Tous ces sentiments.
Je l'ai embrassée
Les yeux dans les yeux,
Sans jamais penser
Que c'était curieux.
Je l'ai embrassée
Délicatement
Pensant nuancer
Ce plaisir d'amants.
Je l'ai embrassée
Lui offrant mon âme,
Voulant enlacer
Son grand cœur de femme.
Je l'ai embrassée
Comme une prière,
Ce temps rêvassé
Dans la lumière.
Je l'ai embrassée
En disant "je t'aime",
De doux mots tissés
En ce matin blême.
Puis il a cessé,
Ce baiser perdu
D'un temps effacé
Au cœur de la rue.
[Il est des instants
A jamais troublant.
Reste maintenant
Ce temps émouvant
D’un simple baiser
Immortalisé…]
Quand on sème...
Tu m'as aimé à ta façon
Au bonheur de ces petits jours
Où s'attache le liseron
D'arbre en arbre au cœur de ta cour.
Dès lors, tu as semé l'amour
Comme on sème des fleurs de pleurs.
Mais il ne reste dans ta cour
Que de vieux morceaux de mon cœur ;
Des graines mortes, sans ardeur,
Qui, jamais, ne refleuriront.
Au fond de ton jardin, mon cœur,
Grandit un autre liseron....
L'amour s'abandonne
J'étais dans tes draps
Rêvant d'être
LÃ au paradis
D'un simple jour
Tu es parvenue
Un peu lascive
Juste à m'embrasser
Dans tes doux draps
J'étais dans tes bras
Dans tes peut-être
Une rêverie
D'un simple amour
Tu es devenue
Si réceptive
A t'abandonner
Dans d'autres bras
Je t'ai goûtée
Je t'ai goûtée
Parfum lavande
Parfum nature
Dans cette lande
Dans cet air pur
Je t'ai goûtée
Sans contrebande
Sous couverture
Comme une offrande
Comme un fruit mur
Je t'ai goûtée
Parfum groseille
Parfum myrtille
Dans le soleil
Dans les charmilles
Je t'ai goûtée
Sous le vermeil
Sans les vétilles
Comme un éveil
Comme un vieux drille
J'ai voyagé
J'ai voyagé dans ton cœur
Comme ce bateau sans voile
Voguant aux creux du bonheur
En recherchant ton étoile
Voulant être explorateur
Ce que ton amour dévoile
Du ciel et de ses humeurs
De tes couleurs sur la toile
J'ai voyagé dans ton âme
Comme un tapis de tendresse
Flottant aux creux de tes flammes
En brulant sous tes caresses
Cherchant quel est le sésame
Ce doux mot de gentillesse
Entrouvrant ton cœur de femme
Qui apporte la sagesse
Valeur
Je suis là , je te cherche, j'attends,
Un lent brouillard s'étend tel un voile
Dans la nuit vide de tes étoiles.
Assis dans la poussière, j'attends
Des mots, tant de mots loin à présent,
Perdus dans un ciel inaccessible,
Dans le froid et la glace, insensibles,
Perdus dans la poussière à présent :
Savoir qui tu es, qui je suis,
Comment tu conçois le jour, la nuit,
Ce que contient maintenant ton cœur…
Mais quand le présent devient absent,
Tu me dissous au fond du néant.
Dans l'abandon vit notre valeur.
Deux légères courbes
Deux légères courbes
D'un divin chemin
Sur lequel mes mains
Lentement s'embourbent
Ces plaisirs de toi
Un temps se réveillent
Rayons de soleil
Sans filets de soie
Deux fines lumières
Aréoles roses
Dont mes mains disposent
Ces montagnes fières
Rejoignent la tourbe
Jardin des malices
Fleurs de tes délices
Délicates courbes
Sombre tiroir
Enfermé au fond d'un de tes tiroirs
Dont la sombre clé a perdu la mémoire,
Dans le noir, j'espère encore exister,
Avoir un semblant de réalité.
Mais, au fil du temps, quand tes yeux m'éteignent,
Que les caresses ainsi se dépeignent,
Que se dissolvent chacun de mes mots,
Noyant mon esprit et ce qui fut beau,
Mon noir désespoir nait dans ce tiroir.
En ton ténébreux refus de savoir,
Tu me plonges dans la mer de l'oubli.
Au fond de tes yeux, je n'ai plus de place.
Pour sauvegarder ton monde établi,
Au fond d'un tiroir fermé, tu m'effaces.
Vole
Vole au-dessus du sol.
La Terre
Espère encore le ciel.
Son corps
Espère les rayons.
La mer
Bleuit sous le soleil
Son corps
Bleuit dans les moissons.
Vole quand tu consoles.
La mère
Se perd dans le sommeil.
Son tort
Se perd dans les pardons.
L'enfer
S'encrera dans le fiel.
Mon tort
Encrera mon crayon.
33 est mort
Las, 33 est mort ;
Au fil d'un mauvais sort,
Un bel anniversaire
Enfoui dans la terre
Au creux de mon vieux rêve
Quand notre temps s'achève,
Que s'éloigne la femme
Loin des petites flammes.
Qu'est devenu le beau ?
Perdu dans tous nos maux,
Il est sans énergie :
Il ne fait que descendre.
Ne reste des bougies
Qu'Ã peine quelques cendres.
La cigarette
La douceur de sa chaleur extérieure
M'emporte dans la fumée supérieure,
Puis s'envole en volutes de ma vie.
Et je meurs, je me consume à l'envie.
La blancheur de sa peau douce est encore
Dans mon corps insufflant son parfum d'or.
Le soleil étincelant de son rouge
Aux lèvres brûle en moi comme un fer rouge.
Rien ne filtre en ses humeurs, sa caresse
S'enfonce en une flamme. Sa tendresse
Apporte la mort de mes jours heureux.
Puis, enfin, le triste sort du cœur rieur
Conforte la puissance de son feu,
La douleur de la brûlure intérieure.
Pamplemousse
Un rayon de soleil en main
Qui pétille comme un sourire,
La vie nous offre des plaisirs
A apprécier chaque matin.
Son grain de peau délicatesse
Se glisse en douceur sous mes doigts,
Un léger touché chaud et froid
Qui révèle tant sa finesse.
Puis s'ouvre lentement la porte,
Lorsque tous ses parfums m'emportent,
Le tendre de sa chair rosée
Apporte aux lèvres le bonheur
D'un délicat baiser osé,
L'amertume de sa douceur.
[Alors j’ai dévoré ce fruit,
J’en ai sucé chaque saveur
Me délectant de ce bonheur
D’un soleil de jour et de nuit.]
Elle est là ...
Elle est là sur le trottoir,
Me narguant. Elle m'attend
Ses deux yeux ouverts en grand,
LÃ , du matin jusqu'au soir.
Elle est là , elle m'attend
Et je ne sais pas pourquoi.
Certainement pas pour moi !
Sur le trottoir, elle attend.
A chacun de mes passages,
Est-ce qu'elle a un message,
Arrêtée sur ce trottoir ?
Pas un mot, pas un regard,
Est-ce le fruit du hasard,
LÃ , du matin jusqu'au soir ?
[L’illusion de ses sourires
S’envolant en souvenirs,
Ne reste sur le trottoir
Que ce soleil dans le noir…]
La belle et le bête
Belle,
Au cœur de la forêt, une douce lumière
Rencontra l'animal au hasard d'un chemin.
Sans peur, elle donna à la bête sa main.
Perdue, elle cherchait le vrai d'une clairière.
Tendrement, il s'offrit dans la candeur du vent.
La beauté des rayons l'illuminait d'espoir ;
Il s'ouvrait à sa vie dans la lueur du soir.
La lumière envahit son espace et son temps.
Vieux, laid et triste, il ne comprit pas la puissance
De ce feu intérieur. Il capta l'innocence
De son regard fuyant : elle lâcha sa main...
Le temps s'effondra, la lumière s'en alla.
Elle ne reviendra, il ne rajeunira :
Il restera là à la croisée des chemins,
Bête.
Basilics
Le parfum du soleil vert
Dans ses rêves m'emporte
Et m'ouvre grand sa porte
Quand s'effeuille l'hiver.
La tendresse de ses bras
M'envahit de caresses
Dont restera l'ivresse
Quand l'hiver partira.
Dans le bonheur du palais,
Se mêlent aux odeurs
Des sentiments de peur
Quand la bête apparait.
Puis, en un éclair, l'espoir
Brulera dans ses yeux
En effaçant ce dieu
Quand, dans mes grands yeux noirs,
En cette pierre de ciel
Se changera son cœur
Perdant toute saveur
Quand s'est enfui le miel.
Orage
Le timbre de la pluie chante
Lorsque l'éclair nous surprend.
Son spectre soudain me hante
En un tonnerre brulant.
Puis son humeur me pénètre
Au plus profond de mon âme,
En enfouissant tout mon être
Comme disparaît la flamme.
Sous l'eau, s’efface l’espace ;
Plus aucun arbre ne bouge,
L’éther plonge dans l’impasse.
En ces instants de terreur,
Le gris se noie dans le rouge.
Dans les larmes, le ciel meurt.
Le trou
Elle est devant moi, froide et sombre,
Infranchissable, interminable,
Cette paroi de grains de sable,
Plongée dans l'ombre de son ombre.
Ma main se glisse sur sa chair
Perdue définitivement
En des millions de gestes lents
S'égarant loin de ses repères.
Le noir efface son regard
Caché derrière tous ses remparts,
Je m'enfonce dans son absence.
Un mot s'envole en s'éteignant :
Il ne reste que le silence,
Ce rien qui se perd dans le temps.
L'inconnu
Sans retenir le hasard
Juste un instant dans ma main,
J'ai perdu ses lendemains
Dans des larmes sans égards.
La fuite des doux matins
Piégés entre amour et haine,
Sur le trottoir, se déchaine
En déchirant le satin.
Il est des temps qui amènent
La tristesse du brouillard.
Ma plume prit son regard
Et l'inconnu de sa peine.
Minuscule Pluie
Je reçois tes baisers
Et ils me brûlent.
Ils semblent attisés
Et sans scrupules.
LÃ , ils chutent du ciel
En minuscules
Larmes, parfums de fiel
En majuscules.
Le temps est l'océan,
Mer ridicule
De tous mes sentiments
Qui se bousculent.
L'orage
Le ciel s'éclaire de blanc
En un instant fracassant.
Il s'allume de violence
En me laissant en partance.
La goutte perle sur moi
Pendant que s'enfuit le toi.
Elle n'est plus ce baiser,
Elle n'est qu'acidité.
Elle me frappe en chutant
Comme tous ces sentiments
Qui s'envolent dans l'orage.
Ne reste de notre éclair
Qu'un sombre temps qui s'enrage
Et cette eau qui noie la terre.
Poussière d'amour
L'amour se dilue dans le temps.
Seconde après seconde,
Il s'enterre dans l'onde,
Une poussière dans le vent.
L'amour ne devient qu'une idée
Qui évolue ainsi
Au fil de ses envies,
Une poussière de pensées.
L'amour est ce dernier baiser
Ressemblant à la mort
Quand se tuent les encore,
Une poussière de nausées.