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L'amour en cage

En toutes les couleurs du ciel
Se créait le temps essentiel
De cette éclosion irréelle
En une beauté éternelle.

A l'instant où le cœur rougeoie,
Se balbutient quelques émois
Sous les regards et dans le froid
En un bouquet rempli d'effroi.

Au bout de la branche se dresse
Tout un amour teint de tendresse
Pris dans la cage des faiblesses.

Et le fruit s'est ouvert, osé,
Délicatement déposé
Sur le bord de notre passé.

[Et nous avons goûté ce fruit
Regardant le temps dans la nuit
Et ce paradis qui s'enfuit...]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Doux fruit


Sachez que le physalis
Est un fruit acidulé
Semblable à l'être adoré.
Au bonheur, il est l'épice.

Créatrice d'émotions
Au coeur même de la cage,
Elle montre le passage
Aux diverses sensations.

Saisir le bonheur, l'instant
Où se déchire l'avant
Découvrant le paradis.

Nul ne peut savoir l'espoir
Qui peut naître dans le noir
Lorsque le fruit s'ouvre ainsi.

Le réverbère
 

A l'orée des marches, une étincelle,
A l'abri de l'arche de notre hôtesse,
Si tendrement, attend que l'hirondelle
De l'automne prudent apparaisse.

Le chemin s'avance vers la promesse
De ce vent de chance qui nous libère.
Il nous émerveille de ses caresses
Sous les trois grands soleils d'un réverbère.

Dans le ciel, le reflet de la lumière,
Aux nuages transmet l'habituel
Déguisement du jour, la singulière
Histoire d'un amour intemporel.

La clarté absente reste cruelle
Lorsque la mort hante la gentillesse.
De nos anciens gestes doux, sensuels,
Dans ce froid, ne reste que la faiblesse.

Oublié le chemin de la tendresse,
Se tient dans nos deux mains notre misère
Abandonnant le soir dans la sagesse
Perdue sur ce trottoir le réverbère.

Le dernier sourire de ce mystère
Dépose l'avenir, le rend mortel.
Quelques mots sincères sur l'étagère
Gardent la lumière du ciel réel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il neige sous le réverbère
 

Sur ce banc, tous deux, nous nous enlacions hier.
C'était avant que ne s'ouvre le rideau
Et que le ciel n'explose en mille morceaux.
La vérité se cache dans la lumière.

Aujourd'hui, comme hier
L'amour tombe en flocons
Couvrant à sa façon
Le passé incendiaire.

Lentement
Disparait
Tout l'attrait
De ce temps.

Long
Temps
Sans
Ton....


[Les mots s'effacent,
Aucune trace...
La neige enlace
L'amour de glace.]

 

Belle soirée
 

Belle écriture à la fenêtre.
En la soirée peut apparaître
Le mot cherché, le mot manquant
Le mot espéré que l'on attend.
Exercice de l'acrostiche

Savoir trouver la rime riche
Ou chercher dans la majuscule,
Initiale et funambule,
Rien d'autre que notre pensée
Émerveillée dans la soirée
Expirant devant la fenêtre.


[Merci pour l'instant de bien-être.]

 

Bleu comme l'éclair
 

Quand cette lueur d'un nouveau jour
S'évapore au détour d'une cour,
Alors qu'un satellite tournoie,
Soudain un simple éclair me foudroie.

Loin de la nudité du métro,
Loin de tout regard dans le rétro,
Je plonge dans le blanc et l'azur,
Le doux parfum d'une chevelure.

En un souffle s'efface la peur.
Sans aucun indice, nait la fureur
Nul regard ne perçoit le tonnerre.

La tempête m'envahit, me soumet.
Une fraction de seconde au sommet
Et le coeur de nos âmes est ouvert.

Le temps qui passe
 

Rien qu'un peu de douceur
Et s'égaie ton cœur
Un brin de chaleur
Et s'éloignent tes peurs

Un soupçon de candeur
S'envolent les pleurs
En bien moins qu'une heure
Arrive le bonheur

Dans tes yeux est l'espace
Que mon âme embrasse
Doucement la glace
Se brise avec audace

Mais le destin efface
Ce temps qui s'entasse
Et le prend, hélas
Avant qu'on ne s'enlace

 

Ôde à une voleuse de coeur

 

Je m'égare dans tes cieux
Ma sirène envoûtante,
Etoile scintillante,
Mon délice des yeux

Et mon cœur malheureux.
Envie tel un atlante,
Oraisons attirantes,
Tes rêves somptueux!

Tu embrasses mes pleurs
M'apportant tes couleurs
D'un reflet délicat.

Comme deux coeurs offerts,
Des émois m'enivrèrent
Se perdant dans mes bras...

 

La pluie est là
 

La pluie est là
En ce ciel bas,
Le gris partout,
Le gris surtout.

De fraiches perles,
Telles des merles,
Portent la mort
En réconfort.

Le temps s'enfonce
Comme une ronce,
Il nous dévore
L'âme et le corps.

Puis goutte à goutte,
La vie dissoute
S'étale en flaque
En un ressac.

Sans aucun fard,
Sur le brouillard,
Il se dessine
Une ombre fine,

Celle des jours
Heureux, l'amour
En suspension,
En émulsion.

La pluie est là
En ce ciel bas,
Le bleu partout,
Le bleu sur tout.

Ivresse
 

Quand l'étoile de mes cieux
Envoûtante et scintillante
Se réfléchit dans mes yeux

Je demeurai malheureux,
Devant l'Atlante attirante
Au sourire somptueux

Et ses pleurs
sans couleurs,
Délicats

Mots offerts,
m'enivrèrent
Dans ses bras.

 

 

 

 

La torture de l'écriture
 

Les mots se posent, se disposent
A la recherche du chemin
Perdu dans le creux de nos mains
Lorsqu'aucun de nos coeurs ne l'ose.

Les mots se percent, se dispersent
A la recherche de ce bleu
Perdu dans le fond de tes yeux
Lorsque quelques larmes tu verses.

Les mots sont autant de blessures
Quand est oublié le passé
Qui, sur le papier, est tracé.

La torture de l'écriture
Est quand aucun mot ne résonne
Dans l'absence de ta personne.

[La force des mots décroît
Quand, en mes mots, tu ne crois.
Et lentement s'effacent
Le sens des mots, leur trace...]

L'appartement
 

Discrètement, tu es entrée
Après avoir bien hésité.
Tu n'osais rien toucher de peur
De mal faire, ou bien d'une erreur.
Chaque porte que tu ouvrais
T'inquiétait, ton cœur palpitait,
Ne sachant ce qu'il voulait.
Mais, en ce lieu, il le trouvait.
Te mélangeant dans les bien-être
Tu regardais à la fenêtre,
Voyais la montagne et le ciel,
Ce nuage en lune de miel,
Des brins d'herbes, des grains de sable,
un peu plus loin, une chapelle.
Un temps, au parfum essentiel,
Ta main a glissé sur la table
Sentant la douceur du vieux bois,
Le cuir, la cire et leurs émois.
Tout était là pour te surprendre.
Dans la toute dernière chambre,
Tu entrais, écartais le voile
Croyant entrevoir une étoile.
Tu percevais dans le lointain
L'ombre sombre d'un ours brun
Semblable à celui de la pièce
Dans laquelle tu t'enfermais
Lorsque, seule, tu rêvassais.
L'inaccessible, dans ta main,
Tu l'avais trouvé sur ce chemin.
Un instant, tu t'es allongée.
Lasse, tu t'es laissée aller.
Prise entre le chaud et le froid,
Tu as touché du bout des doigts
Ce que tu ne connaissais pas.

Le ciel est bleu
 

Le ciel est beau, le ciel est bleu.
Un nuage dans tes cheveux,
Mille feux brillants dans les cieux
Transportent le soleil radieux.

Le temps est clair, le temps est blanc.
Une étincelle en ce levant
Qui se faufile dans le vent
Et entortille le néant.

Le temps est blanc, le temps est clair.
S'efface l'ombre de la terre
En nombreux parfums de douceur.

Et, tendrement, dans la lenteur,
Le chêne embrasse le roseau.
Le ciel est bleu, le ciel est beau.

Equinoxe
 

Solstice d'hiver,
Tu erres en enfer.
Solstice d''été,
La vie retrouvée.

Abaisse les armes,
Pose tes pensées,
Assèche les larmes,
Revis le passé.

Ce sera ta voile,
Ta nouvelle étoile,
Cherche l'avenir

Des yeux à venir,
La naissante flamme
Qui brûle ton âme.

[Le solstice déséquilibre,
L'équinoxe va te retrouver.
Recherche la pour être libre,
Elle n'attend que d'être aimée.]

Silence
 

Silence.

Chut! Plus aucun des mots n'existe,
Ne restent que des pages tristes.
Le blanc s'étend durablement
En étouffant les sentiments.

Dans le vide, la vie livide,
Se retranche, devient aride.
C'est le néant qui manigance
Tel l'acide, la déchéance.

Le silence est la violence
Dont la nourriture est l'absence.
Dans la crise, la mort assise

Se délecte des mots mourants.
Dans l'effondrement de ce temps,
L'espoir hait le mot qui le brise :

Silence.

 

Ma feuille d'automne
 

Mille comme toi colorées
Mille comme toi sont tombées
Mille comme toi sont couchées
Mille comme toi ont fané

Mais, en ce jardin,

Tu es la seule, évanouie
Tu es la seule, recueillie
Tu es la seule, réjouie
Tu es la seule, mon amie

Donne-moi la main.

En vie


Il pleut encore
Pense très fort
Que tous nos mots
Sont toujours beaux
Que c'est l'amour
Qui est toujours
Un bout de nous
Là, avec nous
Profites-en
Ressens vraiment
La vie en toi
Et ses émois
Toutes les gouttes
Seront sans doute
Un peu d'amour
Que tu savoures
Aime la vie
Vis tes envies

Perfection
 

La perfection est cette sensation
Qui laisse croire que l'on a raison.
Mais quand le temps s'efface, qu'il est mort,
On se rend juste compte qu'on a tort.

Soudain sous nos pieds, s'enfonce la Terre
Et tout notre ciel parait éphémère.
Dans nos pauvres yeux, où que l'on regarde
Rien ne nous retient, rien ne nous attarde.

Toute notre vie, on a tant cherché
A réaliser cette vérité
Et on s'est perdu dans les émotions.

Notre construction, cet amour rêvé,
Au fil de nos flots, encore a sombré
Dans l'inattention de la perfection.

Leurre du sonnet
 

Parfois je me demande
Si ces mots sont de moi
Tu trouves des émois
Au milieu des offrandes

Les mots se sont posés
Les ai-je bien écrits
Ou n'est-ce que la vie
Qui les a envoyés

Je ne saurais le dire
Seuls, ils ont décidé
Un jour de s'envoler

Et de venir danser
Sur ce bout de papier
Et ainsi de m'écrire

Nuit des mots
 

Que j'aimerais avoir les mots
Qui donnent au bonheur sa valeur.
Que j'aimerais trouver ces mots
Qui ouvrent la porte d'un coeur.

Ceux qui font sourire tes yeux,
Ceux qui assèchent ta tristesse,
Ceux qui nous entrouvrent les cieux
Et qui font fondre ta tendresse.

Mais je ne suis pas de ce bois.
Mes mots se perdent sous le toit
Et ne retiennent que la pluie.

Ils divaguent dans la ruelle
En diverses vagues cruelles
Et s'éparpillent dans ma nuit.

Aveugle et sourd
 

Pas besoin de long discours,
Ni de tourner tout autour,
Tu as mis un point d'amour
A effacer les contours.

Nos chemins, dans leurs détours,
Ont rejoint un carrefour.
Tu as choisi le retour
Oubliant les alentours.

Tu effaces le parcours
Rejetant tous les velours
Dans un recoin de la cour.

Pourquoi renies-tu le jour?
Même aveugle, même sourd,
On peut comprendre, toujours.

Déséquilibre
 

Jamais la terreur certaine
Equilibre Amour et Haine.
Toujours les mots nous reviennent
Aux allures incertaines.

Isolée presqu'inhumaine,
Maudis l'Amour porcelaine
Enseveli sous les chaines
De tes pensées souveraines.

Echappé de la fontaine
D'une jouvence lointaine,
Sur le fil, mon coeur marche libre.

Dans la montagne et les plaines,
Chute ma vie aérienne
Quand l'amour se déséquilibre.

Lâches
 

Est-ce la peur
Qui rend certains liens si lâches ?
Est-ce l'horreur
Qui, notre âme, nous arrache ?

Est-ce l'amour
Qui, sous le soleil, foudroie ?
Est-ce toujours
Un tout petit peu de toi ?

Je ne sais pas !
Est-ce le courage, la rage
Là, dans mes bras ?
Un paradis, un naufrage ?

Quand le regard
Se décide à délaisser
Sans un retard
L'ensemble de nos pensées,

Quand il atteint
Le tréfonds de notre cœur
Puis qu'il déteint
Jusqu'au point où il en meurt,

Je ne sais plus !
Est-ce la vie ou l'envie
Qui t'ont déplu
Ou ton instinct de survie ?

Qu'est la passion ?
Une montagne à gravir ?
Une émotion ?
Une somme de désirs ?

Un livre ouvert
Où se livre la bataille
Où on espère
Voir délivrer nos entrailles ?

Juste au sommet
Quand soudain le fil se casse
Qu'elle permet
Que notre monde s'efface,

Elle est si lâche
Qu'elle nous embrasse comme
Une cravache
Ou est-ce nous qui le sommes ?

Pommes d'amour
 

C'était un beau lundi
Marchant sur un chemin
Inconnu et lointain
Parfum de paradis

Au détour de ce jour
Mon regard se passionne
Douceur d'un bel automne
Pour deux pommes d'amour

Deux pommes comme en somme
Figées dans la tendresse
Et la délicatesse

L'attente des caresses
Et de la gentillesse
Ces deux petites pommes


[Il est de ces moments
Où l'on se sent Adam
Croquant à pleines dents
Les pommes du serpent

Paradis et enfer
Nous sommes sur la terre
Pour vivre l'éphémère
Dans lequel on espère]

Ce que je voudrais
 

Ce que je voudrais
Te toucher de près
Rester en exil
Près de ton nombril

Glisser sous ta peau
Ressentir le beau
Dormir dans ton corps
Sans le moindre effort

Ressentir ma flamme
Envahir ton âme
Tout contre la mienne

Refermer nos yeux
Et dans un adieu
Que l'amour nous tienne

Sapin de Noël
 

En ce Noël de satin,
C'est tout au fond du jardin,
Juste caché du chemin,
Que se rêve mon sapin.

Il neige dans ses cheveux
Des flocons au regard bleu.
Il scintille dans ses yeux
Des sourires lumineux.

Il tient dans ses bras des mots
Qui sont autant de cadeaux
Volant dans le vent charmant.

Il fredonne des histoires
Qui illuminent le noir
Comme l'envie d'un enfant.


[Alors je pose mes mains
Si doucement sur son ventre
Que son coeur chavire et entre
S'évadant dans le matin.]

Regards de Noël
 

Entre rires et pleurs,
Leurs doux yeux s'embrasaient,
Autant de joies innées
Entrouvrant leur grand cœur.

Quand le vingt-quatre meurt,
Leurs rêves insensés
Se mêlent de gaieté
Au milieu des couleurs.

Puis soudain tout s'efface,
Dans le rouge s'enlacent
Les cadeaux en tournant.

Bonheurs de ne pas perdre
Tous ces beaux sentiments
Des amours innocents.


[Vivons ces grands instants
Comme autant de présents
Et ouvrons grands nos yeux
Pour être tous heureux.]

La couleur des mots
 

Ô que j'aimerais que les mots
Effacent à jamais les maux
Ou alors que ces mêmes mots
Donne sa couleur au plus haut

A un seul de mes mots : Amour
Et que rime avec lui toujours
Qu'il brille chacun de nos jours
Et illumine tout autour

Que dans nos yeux et tous les cieux
Peu importe quels sont les dieux
L'ensemble des coeurs soient ouverts

J'imagine ce paradis
Qui enterre l'enfer maudit
Quand vient le bonheur sur la terre

[Mais ce ne sont que des mots
Ils s'envolent dans les flots
Et se noient dans nos frayeurs
Dans les couleurs de la peur]

Plaisir infini
 

De la douce chaleur, trouver
Le chemin de son coeur, ouvrir
Ce chemisier, déboutonner
Avec légèreté, s'offrir

Ce parfum insensé, sentir
Le grain de sa peau, caresser
Le creux de ses reins, chérir
Délicatement, s'embrasser

Sans réfléchir, se libérer
L'un contre l'autre, se blottir
En toute tendresse, donner

Son coeur, son âme, dévêtir
Sa vie jusqu'au bout, se donner
Doucement, saisir le plaisir

Lâche écriture
 

Si nous étions lâches,
Nous n'écririons pas.
Derrière un cache,
Toujours nous serions.

Le masque des mots
Est-il ce sourire
Qui nous fait défaut
Dans tous nos soupirs ?

Est-ce le miroir,
Dans un flou reflet,
Qui mélange espoirs
Et sombres méfaits ?

Où est le courage
Perdu dans les textes
Entre vieilles rages
Et tous les prétextes ?

Quand l'esprit fermé
Mon regard fuyant
Toute volonté,
Qui est l'ignorant ?

Valeurs
 

Ouvrant la générosité,
Partageant écoute, amitié,
Ta confiance dans le bonheur
Est l'équilibre de ton cœur.

Digne justice de la foi
Qui tolère tous tes émois,
Rigoureuse fidélité,
Respectant ton honnêteté,

Ton amour est la loyauté,
Travail de solidarité,
Un combat de l'éducation
Donnant courage aux ambitions.

Fais bien tes choix, sans aucun doute,
Ne dis pas que tu les prends toutes.
Les valeurs ne sont que des mots
Quand les mots n'ont pas de valeur.

[A mes mots, je reste fidèle,
Sincère dans tous mes écrits,
Intègre au fond de mon esprit,
Gardant confiance dans le ciel.]

La gestuelle des mots
 

Regarde le beau.
Un regard vaut parfois mille mots.
Un mot vaut parfois mille regards.
Est-ce le hasard ?

N'aie aucune honte.
Tous les mots, Tous les gestes, tout compte.
Absence, silence, faux semblants
Rien n'est important

C'est une musique.
La gestuelle des mots unique
Glisse dans la liberté des flots
En de longs sanglots.

Tout est son contraire.
Les gestes d'une vie éphémère
Vivent dans les mots à la beauté
De l'éternité.

Entre morts et amours,
Les mots sont des parcours.
La vie est ce mélange,
La poésie, son ange

Ultime au revoir
 

Se mettre dans la peau de l'autre
Ne fait pas de sa vie la nôtre.
On recherche ses sentiments
Dans les nôtres leur ressemblants.

La poésie reste un message
Où l'on espère l'autre sage,
Que son regard puisse comprendre
Quel est le bon chemin à prendre.

Mais l'autre reste différent
Et ne peut être indifférent
Aux blessures de tous ces maux

Qui s'échappent au fil des mots.
Toujours il lui reste l'espoir
Que ce ne soit qu'un au revoir.

Poète malgré moi
 

Par définition, écrire un poème
Nous fait poète. Quand les mots on sème
Dans des occasions, pas par vocation
Ecrit-on des mots ou des émotions ?

Jamais je ne sais ce que cela fait
Qu'être un poète vraiment satisfait.
Je saisis l'instant en vers un moment
Comme le peintre saisit le pigment.

Ce ne sont pas tant les mots qui importent
Que ce qu'on en fait. Ils ouvrent nos portes,
S'agençant, se liant selon nos choix
Importants des fois, délicats parfois.

Mais ma poésie est photographie.
C'est sans y penser que toujours s'écrit
Le mot spontané, sa simplicité
En le délivrant en légèreté.

C'est le naturel qui coule limpide
Au fond de textes qui, soudain, se vident.
Puis ils s'ouvrent aux interprétations
En oubliant mon imagination.

Mais dans l'émotion, oser un poème
Dévoile mon âme. Dans les mots, on s'aime
En toute occasion, juste toi et moi,
Je reste ce poète malgré moi.

Echecs
 

Nous sommes tous des pions sur l'échiquier.
Nous avons à jouer sur le damier,
Être une marionnette de papier,
Pion, tour, fou, roi, reine ou bien cavalier.

Les échecs sont un jeu particulier,
Se souvenir, ne jamais oublier
Chacun des coups où l'on pouvait gagner
Pour un jour les bons sentiments marier.

C'est sur ce jeu fait de noir et de blanc
Qu'il ne faut au grand jamais faire semblant
Puis, c'est en jouant avec tous les autres

Que, soudain, une partie fera nôtre
Les différentes couleurs de l'amour.
De jouer sera alors notre tour.




[Alors, ne cesse jamais de jouer
Ne pense jamais à abandonner,
Sur les cases, les pièces reviendront
Pour que tu puisses avancer ton pion...]
 

Comme un amour envolé
 

Comme une perle de rosée,
Un doux baiser s'est posé,
Amour délicat de ses lèvres
Envolé dans l'ardente fièvre.

Un temps, j'ai perçu sa brûlure,
Rêve de sa chair qui rassure.
Reste maintenant sur mon cou   
Une morsure au poison fou.

Etoile de rosée, ce feu
Brillant scintille de ce bleu
Au cœur du rêve de ses yeux,
Firmament ultime des cieux.

La poésie offre tout
 

La poésie offre tout, la poésie n'offre rien.
Elle permet de tant exprimer, mal et bien.
Mais une fois que les mots sont déposés,
Tout reste en place, tout est figé.

Dire sa colère, sa rage, son désespoir
Ne les efface pas... Malheureusement...
Dire son plaisir, son amour, ses espoirs
Ne les efface pas... Heureusement...

Ce ne sont que des sentiments
Que l'on étale dans le vent
Tout en espérant entendre
Le temps nous comprendre.

Ce temps qui naît dans le regard
De l'autre, un instant, tôt ou tard,
Ce regard qui peut libérer ou enfermer,
Ce regard qui peut apporter ou priver.

Il peut nous priver de tout.
Il peut nous priver de nous.
Il peut nous priver de rien.
Il peut nous priver du bien.

Nulle vérité n'existe sauf celles
Que nous souhaitons réelles.
Regardez l'autre et comprenez
Où se cachent la beauté et la bonté.

Ne pas laisser la rage nous mettre en cage
Demande de voir l'amour, d'avoir du courage.


[La poète a certes l'avantage
D'être loin sur son nuage...]

Et si Vincent avait raison ?
 

Non, ne fais pas ça !
Pas cette erreur-là !
Il n'est pas pour toi !
Juste écoute moi.

Donc j'ai refusé
Puis j'ai essayé
Nous en sommes là
Je n'en parle pas.

Un autre est entré,
J'ai été tentée.
Avais-tu vu clair ?
Que fallait-il faire ?

La réalité
Nous a rattrapés.
Chacun fait son choix.

Mais est-ce le choix
Contre la morale
Qui fait le plus mal ?


[Vincent, mon ami,
Je t'ai juste omis,
A peine entendu,
Et je t'ai perdu.]

Carrefour dun chemin

Que faisais-tu sur ce court chemin ?
Qu'attendais-tu à ce carrefour ?
Recherchais-tu un simple détour
Ou voulais-tu vraiment cette main ?

Du doigt, tu touchas ta raison d'être
Différente de celle de vivre.
Et, soudain, comme ce bateau ivre,
Tu sentis le besoin de connaître,

Une raison de chercher sa présence,
Une raison de pleurer son absence,
Une raison pour toujours te plaindre,
Une raison pour ne plus le craindre,

Une raison pour les habitudes,
Une raison pour les certitudes,
Une raison pour faire l'amour,
Celle d'un encore ou d'un toujours.

Mais c'est peut-être qu'il ne faudrait
Rien attendre de la vie, jamais,
Ni des Autres, ni même de soi.
Pourtant, tu as ce besoin en toi.

Tu as pris un plaisir infini,
Lisant des mots que tu n'entends pas,
Ecrivant ceux que tu ne dis pas.
Qu'as-tu fait sur ce chemin, Lucie ?

Passion de la pierre
 

Au crépuscule de la terre
S'esquissaient ces deux bras de mer.
Sans aucun doute, ils s'enfonçaient
Jusqu'au tréfonds de la forêt.

Perdue dans la brume solitaire,
Se remplissant d'un subtil éther
La terre s'inondait de la vague,
Qui plantait, en son poitrail, la dague.

Puis, elle accepta flux et reflux;
La montée d'ondes de plus en plus
Fortes, l'emmenant à la passion.

Elle se perdit sans compassion
En oubliant que sa première
Attraction n'était que la pierre.

[Ce fut un coup de pied dans le froid
Qui a remis son monde à l'endroit.
Planté, resta le monde à l'envers
Qui fut giflé d'un simple revers.]

Février 2014
© 2014 LJB

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Sur le chemin de  Lucie


Lettres envolées entre 
ciel et terres

 

Quelques mots de poésie
pour raconter une tranche de vie,
rien de plus que quelques instants
perdus dans le fil du temps,

quelques moments en
équilibre instable
sur le fil d'un chemin,
des mots posés ici
après la disparition d'une bulle,
des mots posés ici
pour qu'ils continuent à vivre,
des mots posés ici
pour que ce petit chemin
ne disparaisse pas.

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