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Jour est nuit
 

La vie n'a de sens que dans les rêves

 

Il n'aura suffi que d'un instant

Pour que tu deviennes un ange

Dans le paradis des sentiments

 

Juste une caresse pour que change

La définition de l'amour

Et qu'elle se transforme en louange

 

A peine le temps d'un petit tour

D'une lumière enchanteresse

Que se réveille déjà le jour

 

Et s'évanouit dans la tendresse

La gentillesse des amants

Qui s'efface sans une promesse

 

La vie n'a de sens que dans les rêves

Là-haut
 

Il existe des instants

Où le ciel devient un soleil.

Chacun des nuages blancs

S'éprend de la couleur du miel

Et devient un sentiment.

 

Là-haut,

Je suis avec toi.

Là-haut,

Je suis seul sans toi.

 

Il existe des enfers

Où la terre est une sphère.

Chacun des brins d'herbe verts

Etend ses bras vers l'atmosphère

D'un ciel noir comme le fer.

 

Là-haut,

Je suis ton départ.

Là-haut,

Je suis ton regard.

 

Il existe un paradis

Où le temps est une caresse.

Chacun des instants sourit

Et s'étreint de délicatesse

En un bonheur infini.

 

Là-haut,

Je suis dans ta vie.

Là-haut,

Je suis tes envies.

La cicatrice
 

Je la sens en moi qui, lentement, bat.

Je sens sa puissance en effervescence

Qui, à chaque instant, me lance et me tance.

Elle est cet effroi proche du trépas.

 

Mon âme m'inflige un corps de torpeur

Où chaque caresse est une détresse.

L'électricité, soudain, me traverse

Noyant mon cœur et incendiant ma peur.

 

Nul ne peut comprendre en l'instant maudit,

La douleur est là comme une brûlure

Qui me torture jusqu'à la rupture.

Nul ne peut comprendre où en est ma vie.

Fleurs de peur
 

A la faveur de nos terreurs,

Les aigreurs de l'accusateur

Ont déclenché toute l'horreur

Montrant la noirceur des erreurs.

 

Comment oublier le meilleur,

Délaisser l'ardeur du bonheur,

Sa fraîcheur et sa profondeur,

Sa lenteur... Son apesanteur ?

 

Où abandonner la couleur,

Les vapeurs du temps voyageur,

Les rêves des cambrioleurs,

La splendeur de nos impudeurs ?

 

Passé l'instant ensorceleur,

La peur reste l'empoisonneur

A l'intérieur de tes valeurs,

La douleur aux bleus de ton cœur.

 

D'un simple coup de crayon
 

D'un simple coup de crayon,

L'amour devient poésie

Une douce fantaisie

De mots en un seul rayon.

 

D'un simple coup de crayon,

C'est les cœurs qui s'ensoleillent.

Dans les phrases s'émerveillent

Chaque mot, chaque émotion.

 

D'un simple coup de crayon,

L'âme s'envole en flammes

Et se damne pour les femmes

En des mots de punition.

 

D'un simple coup de crayon,

La mort glisse des ténèbres,

Des mots brise les vertèbres ;

L'amour n'est qu'une illusion.

De l'aube à la fin
 

A l'aube du temps, le soleil levant,

Les cœurs en chemin, glisse sur le banc.

Se touche du doigt l'univers céleste,

Ces papillons blancs du temps qui leur reste,

Ces souffles de vie sur un lendemain

Comme des flammes liant homme et femme.

Un grain de poussière au creux de ta main,

Un grain de poussière au fond de mon âme.

 

Il donne naissance à l'amour futur

Mêlant le terreau à l'eau de l'azur.

Dans le creux, il pousse ouvrant cette porte.

Dans le fond, il vit, le vent le transporte.

Un instant brillant, il touche le ciel.

La vie explose en un jour essentiel.

 

A la fin du temps, le soleil couchant,

Les cœurs disparus, en oublie le banc.

L'univers sent que les ombres renaissent,

Les papillons bleus du temps disparaissent.

Le silence vient délaissant demain,

Soufflant les cendres, niant homme et femme.

Un grain de poussière au creux de ma main,

Un grain de poussière au fond de ton âme.

Le silence
 

Le silence se crée

Quand se taisent les mots

Le temps devient muet

En un regret secret

 

Le silence est l'absence

D'un mot puis d'un autre

La forme de violence

Qui brise l'innocence

 

Le silence est l'espace

Qui sépare les mots

Cet infini efface

La force de la trace

 

Le silence est la mort

D'une vie puis d'une autre

Privant les mots de corps

Quand il prend son essor

L'étrangère
 

Tu es cette étrangère

Croisée sur un chemin

D'une humeur passagère

En oubliant demain.

 

Demain est d'un autre âge,

Eperdu dans le ciel.

Ne reste du passage

Qu'une goutte de miel.

 

Miel en fleurs de tristesse,

Mélangeant aux odeurs

Des saveurs de tendresse

Qui s'oublient dans nos cœurs.

 

Cœurs remplis de mystères,

S'éloignant pour toujours,

S'éloignant de nos terres

En se privant d'amours ;

 

Amours fous qui s'envolent

En la noble vertu

Et mourant se désolent.

Depuis le temps s'est tu.

Le vent
 

Je ne suis que le vent

Qui efface le temps,

Délicat et fugace,

Le passé qui s'efface.

 

Je ne suis qu'un instant

Qui s'en va et qui passe,

Dans tes yeux cet absent

Dont se perd toute trace.

 

Je ne suis qu'un moment

Qui se noie dans l'espace,

Flottant tel un rapace

Sur tous tes faux-semblants.

 

Je ne suis que la glace

Qui t'endort doucement

En soufflant sur la menace

Et s'en va t'embrassant.

 

Je ne suis que l'impasse

Qui chuchote, tenace,

Une bise, attendant.

Je ne suis que le vent.

Inaccessible
 

Au bout de ma main, l'inaccessible,

En un parfum de chemin sensible,

Soudain, je touche du doigt le vrai :

Le ciel s'ouvre en un monde parfait.

 

La lumière m'atteint et me caresse ;

L'air divin s'embaume d'allégresse.

La chanson du bleu a la saveur

Du charme éthéré de la candeur.

 

Et l'air monte, grimpe, chevauche...

La douceur du paradis s'ébauche.

Mes sens s'envolent vers les cieux

Lorsque mes yeux plongent dans ses yeux.

Mont
 

Du vert sur des tons de vert

Un mont immense et pervers

Et tout ce vert à foison

A en perdre la raison

 

Quand le désespoir me gagne

Planté comme une montagne

Je vois son corps de détresse

D'où s'est enfuie ta jeunesse

 

Du rouge, du marron, du jaune

Le hêtre, le chêne ou l'aulne

C'est le feu d'une caresse

Qui incendie ma vieillesse.

 

Le plaisir des souvenirs

En ces couleurs de désirs.

Ma mémoire voit le mont.

Et de ton cœur le démon.

Du blanc dans le noir
 

Dans le noir, souvent dans le noir,

J'attends que vienne la lumière.

Posé comme une statue fière,

Je t'attends sans espoir, chaque soir.

 

Pourquoi m'as-tu choisi en noir ?

Le blanc me va bien la journée

Sous le ciel du parc. Désolée,

Tu me contais ton désespoir.

 

Et ma pierre, tu caressais.

Quand de pluie était ton espace,

Ta nuit se parfumait de glace.

Sans un bruit, tu t'entretenais.

 

Réduit, je suis sur l'étagère.

De ce passé, ce passager.

Du blanc, je suis le messager.

Du noir, un repère éphémère.

Dans le vent
 

Ils volaient dans le vent souriant

Comme un doux plaisir offert

Par la lumière à la terre.

 

Ils étaient charmants, chantants, plaisants.

Tendres, ils parfumaient l'air

De caresses passagères.

 

Ils n'étaient que les sages témoins

De ce bonheur partagé,

D'un esprit de liberté.

 

Mais ce n'est pas eux ! Ils ont besoin

D'être attachés, contrôlés,

Domestiqués, dominés.

 

Dans le vent, parfois, on se surprend.

Le monde peut-il être autrement ?

La goutte
 

La goutte sur la feuille

Glisse comme une larme,

Incroyable vacarme

Sur cette joue en deuil.

 

Elle s'enfuit sans fin

S'essoufflant de beauté ;

L'instant d'éternité

Sous un regard divin.

 

Elle se perle enfin

A l'aube souriante,

Au bout de la descente,

Au bout de son destin.

 

Puis chute de son œil,

Meurt en une caresse

Eperdue de détresse.

La terre est son cercueil.

Perdue de vue
 

Je t'ai perdue de vue

Un instant pour toujours

Depuis ce dernier jour

Quand tu as disparu

 

Il me semblait savoir

Ce qu'était ta vie

Où étaient tes envies

Du moins dans mes espoirs

 

Depuis, je ne sais plus

Je ne sais qui tu es

Ni plus ce que tu fais

Mais un jour l'ai-je su?

En attendant Dieu
 

Combien de temps passé à attendre

Sans jamais ne pouvoir le suspendre

Assis vide devant la fenêtre

Les yeux dans le ciel cherchant son être

 

Combien de temps à ronger les murs

A tourner chacun de ses mots sûrs

Perdus dans l'interminable absence

Et le murmure de ses silences

 

Combien de temps pendu dans le vide

Ingurgitant la pensée acide

Le vil espoir d'entre-apercevoir

Ce qu'était le soir hors de ce noir

 

Combien de temps encore endurer

Ces portes et fenêtres fermées

Combien de temps suivre cette piste

Pour entendre ces deux mots : j'existe

 

Un rayon
 

Un rayon de soleil qui perce

Serait-ce une note d'espoir

Alors que mon cœur pleut à verse

Et que mon âme broie du noir

 

Le rêveur
 

La colline aux senteurs de lavande

Porte le rêveur sur son chemin.

Frivole, il vole le cœur sur la main

Oubliant que la nature gourmande.

 

Souriant, amoureux de la lande,

Il glisse sur le corps du destin

Reprenant de l'amour le doux refrain.

Heureux, c’est du ciel qu’il reçoit l'offrande.

 

Colore
 

Je ne saurais décrire ce sentiment

D'une autre couleur que le bleu

Troublant en ce charmant instant émouvant

Où je fus plongé dans tes yeux.

 

Débutaient les paysages de couleurs.

Quelques teintes d'un mauvais gris

En regardant la rivière de nos peurs

Quand l'effroi nous avait épris.

 

Par la suite, la délicate campagne

En mêlant les verts aux marrons

Se transforma en un sentier de montagne

Célébrant l'union de deux troncs.

 

Là, le chemin grimpa nous tenant la main

Touchant du bout des doigts le rose,

Faisant le ciel rire jusqu'au bout d'un sein

Et saisir du plaisir la dose.

 

Lorsque les soleils se levèrent ôtant

Autant de bleu que de violet,

La terre, de tons de rouge s'empourprant,

Ouvrit son cœur aux ors secrets.

 

Deux flammes orange de la liberté

Voguant dans un nuage argent

Nous offraient calme et volupté ;

Un rêve blanc, rêve d'enfant.

 

Je ne saurais décrire ce sentiment

Quand la pluie mouilla l'aquarelle :

La souffrance des couleurs se mélangeant

Et s'envolant comme une ombrelle.

 

Le crépuscule vint et, le ciel, noya

En quelques teintes éphémères.

Ainsi, la voûte céleste frissonna :

Toutes les couleurs s'estompèrent.

 

De ce chemin que tu as choisi et pris

Ne reste que du noir et blanc.

Chaque couleur s'est fermée dans ton esprit :

Du noir, du blanc, sans sentiment.

 

Je ne saurais décrire ce sentiment

Colorant ma vie, arc-en-ciel.

Je ne saurais dire que des mots d'avant :

Colore-moi de ton bleu ciel.

 

Sang
 

La rosée me glace le sang

De ces quelques mots déposés

En un définitivement

Au cœur de nos âmes rosées.

 

Maintenant, je sens dans mon sang

L'amour qui s'écoule, givré.

C'est la sève d'un arbre

Gisant dans le champ enivré.

 

Les flocons de mauvaise humeur

Délivrent leur froide caresse

Effaçant les pas de ton cœur

Et, du ciel, la douce tendresse.

 

S'arrête de couler mon sang

Tout au fond de tes yeux bleutés.

Puis s'étoilant au creux du champ,

Il en recherche ta beauté.

 

Mal
 

J'ai mal à l'âme !

En ce matin,

Loin de sa main,

S'éteint la femme.

 

J'ai mal au cœur !

Sans ses tendresses,

Loin des caresses,

S'éteint son cœur.

 

J'ai mal, si mal !

Le temps fatal

Tue la lumière.

 

Mon Dieu, j'ai mal,

Dans mon bocal.

Est-elle fière ?

Un trait
 

Un trait, juste un trait,

Le dernier rayon,

La lueur au fond

Du vide d'après.

 

Un trait net, tiré

D'un coup de couteau,

Du bas vers le haut ;

L'amour déchiré...

 

Un trait, sûr, brutal,

Le souffle d'un mot,

Tel un échafaud.

Rien qu'un trait fatal !

Ô
 

Ô J'ai écrit pour celle

Qui ne sera pas celle

Qui portera en elle

Le futur de mes ailes

 

Ô Quand l'amour démange

Que ce serait étrange

Si la raison dérange

Qu'elle ne soit qu'un ange

 

A fleurs d'âme
 

A l'instant de notre amour l'envie

Je sens tes mots glissant dans mes yeux

Me révélant tout le sel des cieux

Bleus de leurs parfums de paradis

 

A l'instant de notre amour la vie

Je sens tes mots glissant dans mon cœur

Doux pétales pétillant d'ardeur

Au blanc rosé proche du parvis

 

A l'instant de notre amour la mort

Je sens tes mots glissant sous ma peau

Cherchant de mon âme le tombeau

Sur le sombre décor de nos corps

 

A l'instant de notre amour le deuil

Je sens tes mots gisant dans leur flamme

Alors se fanent les fleurs de l'âme

Pour que les accueille mon cercueil

L'enfer de l'oubli
 

Oublier un instant le présent.

Notre passé n'est plus maintenant.

Amour, fallait-il ce court parcours

Pour faire de toujours un discours ?

 

Me regarder par une fenêtre

Plonger mon être dans le mal-être

En fermant les yeux, n'est-il pas un

Enfer ? Que tes mots étaient divins !

Fin fil
 

Entre le ciel et la mer

La terre n'existe pas

Le ciel est muet là-bas

Sans un bruit, vague et amer

 

Dans ce silence puissant

La chanson du vent n'est plus

Qu'à peine un fil ténu

Un faible rai déclinant

 

Soleil levant ou couchant

Le temps est ce jour d'hiver

Lorsque demain est hier

Dans le bleuté d'un fjord blanc

 

Puis il suffit d'un instant

Dans la froideur d'un matin

Et la lumière s'éteint

Voyant le fil se brisant

 

La terre se noie au ciel

La terre se noie en mer

Le silence est cet enfer

Entre la terre et le ciel

Erosion
 

Lentement le ciel s'érode.

Ses particules, dans l'air,

Se dissolvent et l'atmosphère

Crie le silence de l'ode.

 

Dans la pâleur du matin,

La poussière colle au sol ;

La lumière se désole

Quand, chaque son, elle éteint.

 

La pluie n'est que passagère

Quand elle noie son chagrin

Dans le choix de son destin

Et devient une étrangère.

 

En se perdant dans l'alcool

De la caresse en exode,

L'amour n'est qu'un épisode

Dont l'erreur est le symbole.

Amour boîteux
 

Sur les pierres grises,

Deux ombres folles volent.

Tristes et indécises,

Deux ombres se désolent.

 

L'amour n'a pas d'yeux.

Au fond de leurs bras creux,

S'estompent dans les cieux

Les cœurs en désaveux.

 

Ainsi se sont closes

Les délicates portes

D'amours à peine écloses

Au fil de ces eaux fortes.

 

Détaché sans mot,

Quand le vent le libère,

Le ciel est bien plus beau

Que mille fois la terre.

 

Avec un pied de moins,

Les amours sont boiteux.

La vie en est témoin :

Comment être heureux ?

 

Aux pieds des nuages
 

Le bonheur s'oublie parfois

Lorsque nous sommes tout contre.

Nous oublions la rencontre

Qui se glisse entre nos doigts.

 

Il est là dans ce satin

Regarde bien, sans paresse,

Sa délicate caresse

Quand se lève le matin.

 

Ne laisse jamais partir

Cette beauté irréelle,

Ce merveilleux lien à elle,

En quelques odieux soupirs

 

Attrape la bonne humeur

Accrochée au bout des cimes.

Dans tes yeux, grandis l'estime.

Les montagnes ont du cœur.

Rayon du matin
 

Dans le frais du matin,

Un rayon de lumière

A l'odeur passagère

Eclaire le divin.

 

Elle est là devant moi,

Immense passerelle

De rêverie réelle

Quand le ciel est son toit.

 

Je pourrais la toucher,

Avoir confiance en elle

Et croire qu'elle est belle.

Je n'ose plus penser.

 

Le rayon va couvrir

Toute cette surface

Et disparait ma place

Quand meurt le souvenir.

 

Crois-tu en l'illusion ?
 

Crois-tu en la possible rencontre ?

Crois-tu en ce bel instant magique

Et dans ce rêve d'un féérique

Désir : l'un contre l'autre, tout contre ?

 

Crois-tu que la vie n'est que promesses ?

Crois-tu que nos amours seront belles,

Que nos paroles seront bien celles

Qui font de nos envies des caresses ?

 

Crois-tu vraiment qu'au cœur de nos cœurs

Joue à cache-cache l'amoureux ?

Crois-tu qu'il a offert tous ses vœux

Pour donner une once de bonheur ?

 

Crois-tu qu'au fond de tes doux yeux bleus,

Aveugles seront couchés nos cœurs ?

Crois-tu que la vérité se meurt

Quand elle est cachée entre les feux ?

 

Crois-tu au pur de la découverte

Qui efface malheurs et douleurs ?

Crois-tu que l'amour n'est pas les pleurs

Des regrets mais le plaisir alerte ?

 

Crois-tu qu'il ne serait que mensonges

Se nourrissant des âmes brisées

Au cœur des larmes éparpillées ?

Crois-tu aux désillusions des songes ?

 

Crois-tu savoir comment oublier

Toutes les douces beautés du cœur

Et refermer l'amour sans rancœur ?

Crois-tu encore pouvoir aimer ?

 

Feux d'artifice
 

Le temps est calme quand tout débute

En un plongeon dans le noir profond.

L'instant où la terre se confond

Avec le ciel, commence la chute.

 

Et le bleu résonne, puis éclate

En des milliers de rêves brillants.

Et l'or, soudain, caresse, brûlant,

Toute ma chair sans aucune hâte.

 

Et le rouge écarlate respire

D'un baiser puissant et ardent.

Et l'argent, l'espace, emplit, charmant.

Là, le ciel explose de sourires.

 

Mentir pour devenir
 

Jusqu'à quel point peut-on se mentir ?

Comment la vérité pervertir ?

Le grand amour n'est-il qu'un désir

Ou au fond de ton âme un délire ?

 

Comment définir notre plaisir

Et dans les bras d'un autre jouir ?

Comment un jour cette porte ouvrir

Pour brutalement me l'interdire ?

 

Nier le passé sans revenir

Jusqu'à en briser le souvenir,

Casser en silence les soupirs :

Jusqu'où voudrais-tu me voir souffrir ?

 

Que vivre ? Que ressentir ? Que dire ?

Peut-on aimer vraiment sans trahir ?

Pourrais-tu t'aimer sans te trahir ?

Que voudrais-tu, amour, devenir ?

Artifice de feux
 

La poésie est cet artifice

Qui peut faire d'un portrait un feu.

Ce noir cerclé d'un transparent bleu

A cette profondeur des abysses

 

Qui fait de ses yeux une sonate.

Puis il suffit de légers rayons

Pour que ses cheveux deviennent blonds

Parfumant mon âme qui éclate.

 

Alors, quand un doux baiser, elle ose,

Le rouge de ses lèvres posant,

Et délivre un blanc sourire aimant,

C'est de bonheur que mon cœur explose.

La robe
 

Dans la blancheur d'un petit matin,

Au creux de ma main, se pose un ange.

La sensation est douce et étrange ;

Celle d'une plume de satin.

 

Du bleu clair de son cœur enfantin,

Ses yeux plongent au fond de mon âme

Transformant le paradis en flamme

D'où j'entrevois le divin dessein :

 

La simplicité de la tendresse

Dans la finesse de la caresse

L'enveloppant doucement de blanc.

 

Les yeux au ciel, par moment la terre

Attend posée dans ce sentiment,

Rêvant d'une robe imaginaire.

Photographie
 

Le photographe est souvent

Celui qui saisit l'instant

De la lumière bleutée,

De la vie cette beauté.

 

Avec un peu de doigté,

Il attrape la clarté

De la caresse du vent,

De la finesse du temps.

 

D'un court soupçon de présence,

Il prend au vol le silence

Délicatement posé

Et l'éclaire d'un baiser.

 

J'aurais aimé que mon âme

Puisse saisir ton image

Pour que me reste ta flamme

Et ton amour sans partage.

 

Ou encore être celui

Qui, jusqu'au bout de la nuit,

Photographie tes envies

Pour en imprimer nos vies.

 

Puis ranger dans la douceur

Tous ces morceaux de ton cœur,

Ces délicates images

Sur un chemin de passage.

 

La menthe
 

Tendre, la terre aime la menthe :

Cette douce et fragile plante.

Elle pousse, calme et confiante,

Lorsque les amours sont en pente.

 

Ses parfums voguent dans l'éther

Évoquant le  bleu et le vert,

Quelques senteurs de l'univers ;

Souvenirs d'amours à l'envers.

 

La menthe parfume et embaume

Les envies sous les toits de chaume,

Le bonheur de croquer la pomme

En rappelant l'amour de l'homme.

 

Elle est la grande passerelle

Aux mille caresses irréelles

Offrant des horizons plus belles

Quand la foi en l'amour chancelle.

 

Dans le froid des matins
 

Il pleut, il fait noir, il pense.

Dehors, les gouttes crépitent.

Noire, la terre se dépite

Sous ce grand ciel gris, en transe.

 

Elle tape, frappe et cogne,

Violente et pourtant absente,

Une vague purulente

Qui sonne résonne et cogne.

 

Il pique, il brule et il tonne,

Blanc, transperçant, éclairant

La lumière déchirant

Brusquement le manteau atone.

 

Chaque goutte, sa violence

Dispose, impose à la terre

Comme un espoir éphémère.

Soudain, lointain, le silence…

 

Le supplice du quignon de pain
 

Il a péché, il est enfermé,

Seul, reclus, dans un pauvre silence.

Il attend, las, sa maigre pitance,

Passant son temps à la quémander.

 

Cette reine qui l'a condamné

Ne veut absolument rien savoir,

Le cantonnant dans son désespoir.

Peu importe s'il est affamé.

 

Tout le temps, il attend dans sa geôle.

Une miette, une arête ou un rien…

Peu importe, tout est mieux que rien !

Il attend, en tournant, et s'affole.

 

De temps en temps, un quignon de pain

Lui laisse croire à une autre vie.

Mais ce n'est qu'à peine une survie.

Doit-il se laisser mourir de faim ?

 

Et il attend, accroché au mur,

Toujours un petit bout de pain dur.

Un bruit, un pas, il espère

Qu'elle est toujours sur cette terre…

La purge
 

Comment sais-tu si bien le faire ?

 

Vider l'amour comme on expurge

Sur la terre du vil purin

Une forme de vermifuge,

 

Vomir ses mots un beau matin

Pour se vider de leurs caresses,

Les recracher comme malsains,

 

Et pour que l'amour disparaisse,

Pousser tout au bout cette purge

Sans jamais aucune faiblesse.

 

Je ne saurais jamais le faire.

Je ne voudrais jamais le faire.

A toi
 

"et puis je suis sûre à présent,
j'ai la preuve, cela est..."

 

L'amour est une épreuve,

Tout comme l'est la mort.

T'en fallait-il la preuve

Pour modifier nos sorts ?

 

Non, rien n'est plus certain

Que de croire un instant

Que nos mots sont divins

Lorsqu'ils sont des passants.

 

Isabelle a écrit

Quelques mots d'un récit ;

Ce n'était qu'une lettre,

 

Un temps face à  la mort,

Un espoir en un être

Qui tient en main mon sort.

 

"oui, je crois, il faut croire."

 

Inspiré d'une lettre d'Isabelle Rimbaud

Au gris de la lune
 

Le ciel est de ce gris uniforme,

Gris qui s'étend sur les plaines mornes

Entre les peupliers et les ormes.

Le ciel fournit aux hommes les bornes.

 

La terre perçoit du ciel les ombres,

Silhouettes d'un monde qui tombe

Où les fantômes se ruent en nombre.

La terre s'allonge en une tombe.

 

La mer laisse au temps sa blanche écume.

Au cœur du sable froid de la dune,

L'iode amer emplit et parfume

L'éther jusqu'à l'âme de la lune.

Jardins d'amour
 

Que sont douces et tendres les flammes

De ces deux petits cœurs séparés,

Ce sont autant de masques portés

Au temps où la cour du bal s'enflamme.

 

Quelle légèreté dans les ailes

De ces papillons, leurs éventails

Rougissent de sentiments corail

En trompant les cornes des chandelles.

 

Quelle passion dans la lente danse

Des cœurs brisés par la farandole

L’Emportent dans la douceur d'Eole

Cette puissance et cette violence.

 

Quelle tragédie lorsque la lame

Répand sur le sol leurs deux sangs rouges.

Se dessine dans les buis qui bougent

L'illusion d'un homme et d'une femme.

 

Songe
 

Assis sur le bord à rêver,

Je vois le grand escalier

Dans les nuages pétiller

Telle une marche à oublier.

 

Je ne voudrais pas oublier

L'absolu besoin de rêver

Et gravir cet escalier

Pour la ressentir pétiller ;

 

Encore voir ses yeux pétiller

Pour notre passé oublier

Et recommencer à rêver :

Nous gravissons l'escalier.

 

Puis rester sur l'escalier,

Observant le ciel pétiller,

Heureux, sans jamais oublier

De regarder la fée rêver.

La construction d'un mot
 

Je crois qu'il faut de la patience

Et aussi de la persévérance…

 

T’écrire semble difficile !

 

Alors pour pouvoir te comprendre,

Il faut parfaitement t'apprendre.

Mais, toujours, tu peux me surprendre.

Et je sais qu'il faudra t'attendre !

Fantôme
 

Ce fantôme qui m'accompagne,

Sombre et poétique compagne,

Il glisse dans les méandres

De notre amour, mort et tendre.

 

Chaque instant, il m'étreint l'âme

L'éteignant comme une flamme.

Son odeur brule mon cœur

Entre bonheur et frayeur.

 

Sa caresse se devine

Quand sa blancheur m'illumine

Et, dans le passé, me plonge.

 

Puis sa noirceur me détruit :

Lorsque l'avenir me ronge,

Le passé, il déconstruit.

La vie continue
 

La vie continue, avec ou sans !

Quelle importance a la poussière ?

Tous ces gris se mélangent aux blancs

Au noir profond de la lumière.

 

La vie continue, le temps s'enfuit...

Sans un bruit, le parfum achève

De se dissoudre au cœur de la nuit,

S'évanouissant, sans un rêve.

 

La vie continue comme un oubli,

Ce souffle au creux d'une poussière

Qui part et, tristement, s'affaiblit

Se déposant sur l'étagère...

 

La vie continue, sans va et vient.

Les mots ont détruit le passage :

Tu passes par un autre chemin

Tapie dans tant d'autres nuages.

Love is a freak
 

Amy: I think anybody who falls in love is a freak.
It's a crazy thing to do.
It's kind of like a form of socially acceptable insanity.
(Her - Spike Jonze)

 

Je ne suis qu'un monstre en personne

Touché par la folie des hommes

Qu'en ces quelques mots je crayonne

Je ne suis qu'amoureux en somme

 

Je ne suis que ce monstre infâme

Croisement entre Dieu et âne

Perdu au chemin d'une femme

Je crois que je l'aime et me damne

 

Je ne suis qu'un homme amoureux

A la recherche de mon Dieu

Au gré du vent de ses cheveux

Dans le paradis de ses yeux

 

Je ne suis qu'un homme acceptable

Qui a commis l'erreur fatale

De s'égarer dans une fable

En croyant Dieu sentimentale

A story
 

"I'm yours, and I'm not yours."

 

Et tu es là sans ne plus y être

Evanouie par une fenêtre.

Où est l'espace dans l'univers

Où, tout contre toi, je me serre ?

 

Le néant n'est que ce chant du temps

Restant inlassablement béant,

Il s'étend en partant du silence

Jusqu'à l'insoutenable absence.

 

Jusqu'à quel point peut-on se mentir

Ou dans les bras d'un autre jouir ?

Nier le passé sans revenir,

Mais quelle histoire retenir ?

 

“The past is just a story we tell ourselves.”

(Her - Spike Jonze)

L'amour est un trompe-l'oeil
 

Demain d'hier rien ne retient

Malgré tout notre temps patient.

Le sucré est devenu aigre.

Le souffle du silence dénigre

 

Nos vies. Mais c'est à bon escient

Que notre instinct les douleurs scient

Quand toutes les valeurs émanent

D'un besoin de bonheur permanent.

 

Entends, les montagnes soulèvent

Chaque saveur au gré du vent

Pour rendre le cœur du ciel agile.

 

Quand les amours se balbutient,

Qu'ils ne volent qu'avec une aile,

Seul un trompe-l'œil les entretient.

Images
 

Loin, si loin, toute petite,

Un léger sourire en coin,

Au bout de ce pont, si loin,

Puis, sur ce chemin, ensuite...

 

De dos, à nouveau, Marie

Un regard en arrière, avant

D'aller en faisant semblant

Sur l'autre chemin, partie

 

En noir et blanc, deux enfants

Illuminent la lumière

Sans couleur, mais un peu fière,

Sourire et regard troublants...

 

Trois cadeaux originaux

Dévoilant du ciel les charmes,

Offrant du passé les larmes

De douceur, enfui là-haut...

La grenade
 

Sur la main,

A présent,

Dégoupillée...

 

Que faire ?

Qu'attendre ?

Qu'espérer ?

 

Se lancer ?

Fuir ?

Se terrer ?

 

De toute façon,

Des blessés,

Des cris,

 

Des larmes !

Désolée...

Défaite…

 

Nul ne sait comment !

Nul ne sait quand !

Nul ne sait pourquoi !

 

Mais là,

 

Dans sa poitrine,

Tôt ou tard,

Elle explosera...

 

 

Mille visages
 

Passante, dans chaque rue,

Souriante, tu es là !

Là, accrochée à un bras

Là, dans des yeux inconnus.

 

Charmante sur un trottoir,

Insouciante, tu es là !

Là, ton minois délicat,

Là, se glissant dans le soir.

 

Etonnante au crépuscule,

Pétillante, tu es là !

Là, un regard qui s'en va,

Là, le temps qui te bouscule...

 

Fuyante, au clair de la lune,

Mon absente, tu es là !

Là, dans une autre, au-delà,

Là, dans ma fausse commune.

Valeurs des mots
 

Je t'aime ! Me crois-tu mon cœur ?

 

Les mots se disent et s'écrivent

Et pendant ce temps ils dérivent.

Nous y pensons, nous y croyons

En conservant nos illusions.

 

Les mots cajolent et s'envolent.

On les écoute, ils nous consolent.

Nous espérons la vérité

Sans comprendre l'obscénité.

 

Les mots existent, ils persistent.

Dans nos actes, ils se désistent.

Les mots n'assument pas, les mots

Meurent quand ils deviennent maux.

 

Les mots n'ont aucune saveur

Lorsque s'éteint dans notre cœur

Le vrai amour de leur lueur.

 

Aucun mot n'aura de valeur

Si le geste le rend menteur.

Seul et aveugle
 

J'happe l'instant

Dans la puissance du vent

Fourni d'envie

Du silence de la vie.

 

L'Attrape-cœur

Aux formes de ton bonheur

Joue des caresses

De ma détresse en finesse.

 

Perdu, assis

A l'enfer du paradis,

J'attends, ma belle,

La vague bleue essentielle.

 

Elle transforme

Mes restes d'homme difforme

En un esprit

Fertile, un amour sans prix.

 

Là, sur la marche,

J'espère voir s'ouvrir l'arche

De l'arc-en-ciel

Pour réunir terre et ciel.

Le chemin à découvrir
 

Des mots, des mots et des mots en un flot.

Tant de mes idées, tant de mes pensées

Sur le vieux papier, allongées, couchées

Te noyant dans cet océan de mots...

 

Pourtant il est là, loin de tout oubli,

Derrière une porte ou une fenêtre,

Dans chaque valeur au fond de ton être,

L'absent présent comme un ordre établi.

 

Alors, quand le temps écrase le temps,

Le grand amour n'est pas ce vide blanc

Sortant du néant pour y revenir.

 

Il est du ciel bleu la douce caresse,

Il a de la terre un goût de tendresse,

Il n'est qu'un chemin. Viens le découvrir...

Février 2014
© 2014 LJB

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Sur le chemin de  Lucie


Lettres envolées entre 
ciel et terres

 

Quelques mots de poésie
pour raconter une tranche de vie,
rien de plus que quelques instants
perdus dans le fil du temps,

quelques moments en
équilibre instable
sur le fil d'un chemin,
des mots posés ici
après la disparition d'une bulle,
des mots posés ici
pour qu'ils continuent à vivre,
des mots posés ici
pour que ce petit chemin
ne disparaisse pas.

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