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Focus : une autre invitation au voyage

 

Un instant, mon cœur

Songe à la douceur

D'être là à vivre ensemble !

Aimer à loisir,

Aimer et chérir

Ce foyer qui nous assemble !

Les vitres mouillées

De ce ciel rouillé

Pour nos esprits sont les charmes

Si aventureux

D’un temps amoureux,

Où nous déposons les armes.

 

Là, tout est tendre beauté,

Pure et douce volupté.

 

L’intérieur charmant,

Parfois désarmant,

Laissant la place à nos jambes,

Deux petites fleurs

Mêlent leurs odeurs

Comme deux corps qui s’enjambent.

Douces émotions,

Tendres sensations,

D’une vie sentimentale,

Dans le vent discret,

Nos âmes en secret

Sont des chemins en cavale.

 

Là, tout est tendre beauté,

Pure et douce volupté.

 

Vois sur ces canaux

Vivre ce vaisseau

Dont l'humeur est vagabonde,

C'est pour ressentir

Monter le plaisir,

Une danse aux yeux du monde.

Tes soleils rieurs

Pointent l’intérieur,

De nos furies entières.

Sur le dossier d'or,

Le monde s'évapore

Quand s’allume la lumière.

 

Là, tout est tendre beauté,

Pure et douce volupté

 

 

[Hommage à  Â« l'invitation au voyage Â» de Charles Baudelaire]

Emotion
 

Par un matin d'automne errants sur le sentier,

Nous cherchons du regard, foulant les feuilles mortes,

Ce rêve d'un toujours ; Ce chemin forestier

Nous tient main dans la main et nous ouvre ses portes.

 

Tu ne parleras pas, je ne penserais plus...

Ce chemin nous emporte, ensemble, ouvrant nos coeurs.

Et, tous deux nous grimpons, notre vie mise à nu,

Avec pour seul dessein d'inspirer le bonheur...

 

(Hommage à  Â« Sensation Â» d'Arthur Rimbaud)

Nuits de janvier
 

L'hiver, lorsque le ciel a fui, qu'il s'est éteint

Le coeur endolori s'étreint dans la douleur.

Les yeux clos, l'horizon s'enfuit dans le lointain ;

Le sommeil disparait égrenant le malheur.

 

L'étoile s'efface en quelques ombres sombres

Lorsque l'amour pleurant retombe des nuages.

Le crépuscule arrive enfonçant la pénombre,

Le laissant errant, seul, loin de la femme sage.

 

(Hommage à Â« Nuits de juin Â» de Victor Hugo)

Dans les nuages
 

Mon cœur aspire

Au temps passé

En un désir

Si insensé :

Tu es ici...

 

Douce  Lucie.

 

Sur le chemin,

Une fleur verte

Sourit sans fin.

Elle est ouverte

A nos senteurs ;

 

Rêvons c'est l'heure...

 

L'étoile brille

Au firmament,

Elle scintille

Pour les amants,

Donnant aux cœurs

 

L'heure du bonheur...

 

 

(Hommage à « la bonne chanson » de Paul Verlaine)

Un pauvre vieux rêve
 

J’ai peur de l’aimer

Comme on aime un rêve

La vie sans passé

Sans aucune trêve

Sans raison d'aimer

 

Je ressens son cœur

Sous les vibrations

Perdues en douceur

En mille émotions

Me brisant le cœur

 

Je vole et m'envole

Sur le chemin blanc

Vers cette idée folle

Ce doux sentiment

Que son cœur m'envole

 

Je suis dans le ciel

Errant sans nuages

Chemin essentiel

Pourtant d'un autre âge

Comme un bleu au ciel

 

J’ai peur de l’aimer

Comme on aime un rêve

La vie sans passé

Sans aucune trêve

Sans raison d'aimer

 

 

(Hommage à « A poor young shepard Â» de Paul Verlaine)

Se lève l'amour
 

Se lève le petit jour

Dans le vent de tes cheveux

          Mon amour,

Caresse-moi de tes yeux.

 

Glisse-toi avec douceur

Dans le blanc des sentiments,

          Prends mon cÅ“ur

Contre le tien lentement.

 

Sur cette tendresse rose,

Sens ce délicat baiser

          Que je pose,

Fine perle de rosée.

 

Reçois sur notre chemin

Mille parfums de nos fleurs

          Dans tes mains

Et change-les en bonheurs.

 

Ce temps d’amour, revis le,

Garde le au fond de ton âme,

          Chéris-le

Et reste encor La femme.

 

(Hommage à « Avant que tu ne t'en ailles » de Paul Verlaine)

Lune errante
 

Sous le parapluie

S'ouvre en moi, béante,

La mélancolie

De la lune errante

La mélancolie

Comme évanescente

Doucement s'oublie

Sous la lune errante

En ce crépuscule

Des amours changeants

La vie me bouscule

Tout en m'arrachant

L'âme en majuscule

Mon cœur défaillant

Mon cœur qui bascule

Sous le parapluie

De la lune errante

La mélancolie

D'amours défaillantes

 

(Hommage à « Soleils couchants » de Paul Verlaine)

Mélancolie
 

Auparavant,

Tes yeux étaient bleus, si bleu-ciel.

Les miens, marron comme la terre.

Sur le chemin courait le miel :

Deux cœurs fous sous un réverbère.

 

Dans la folie du paradis,

Nos cœurs serraient, mêlant émois

Amours, plaisirs à nos envies,

La tendresse en perles de joie.

 

Le ciel si grand tendait ses bras

Vers l'horizon, vers l'éphémère

Craignant toujours le temps ingrat

Des yeux fermés de l'univers.

 

Mais maintenant,

Tes yeux sont clos, s'éteint le ciel.

Les miens, ouverts, meurt la terre.

Sur le chemin empli de fiel

Court la larme fuyant l'éther.

 

Dans la folie, mélancolie,

Ton cœur s'enfuit si loin de moi.

Assis si loin, je suis ici,

Si loin de tout, si loin de toi !

 

Le ciel si grand s'en va là-bas

Vers l'horizon, oublie la terre

Lorsque l'ennui ferme au-delà

Les yeux lassés de l'univers.

 

(Hommage à « Spleen » de Charles Baudelaire)

  

Céleste
 

Le ciel, en silence,

Danse sur son corps ;

Sa main en cadence

Danse et danse encore.

 

La lumière explore

Touchant en douceur

De mille rais d'or

La tendre chaleur

 

Du funeste cœur.

Elle glisse et plisse

Sans nulle frayeur

Ses yeux de malice

 

Lorsque s'assouvissent

Du ciel les errances

Plongeant dans l'abysse

Terre et innocence.

 

(Hommage à « Marine Â» de Paul Verlaine)

Mont Blanc
 

Devant la puissance

De cette montagne,

L'innocence gagne

La douce indécence.

 

Le ciel est d'argent,

Brillant de soleil ;

Il semble pareil

Au bel océan.

 

Puis sous le bleuté,

Se glisse un peu froid,

Sous l'Å“il du beffroi,

L'instant de beauté.

 

Le ciel est d'argent,

Brillant de soleil ;

Il semble pareil

Au bel océan.

 

C'est, du bout des lèvres,

Que se lit le temps,

Que se vit ce temps,

Délicat orfèvre.

 

Devant la puissance

De cette montagne,

L'innocence gagne

La douce indécence.

 

(Hommage à « Dans l’interminable ennui de la plaine Â» de Paul Verlaine)

Lorsque
 

Lorsque perdus dans l’azur,

Assise sur le tissu,

Au soleil offrant la vue,

Ma caresse te rassure,

 

Dans le silence de verre

Brillent les feuilles d’automne

Que notre douceur étonne.

Lorsque le passant se perd

 

Alors, face au nord, ton corps

Se livre au regard du ciel

En un moment essentiel.

Lorsque ton corps s’évapore,

 

Soudain nos âmes frissonnent.

Et s’envolent, sensuelles,

Vers la beauté éternelle,

Lorsque, tendrement, on fusionne.

 

Lorsque la nuit s’ouvrira,

Tu souffleras les deux flammes

Qui resteront dans nos âmes :

Notre amour triomphera…

 

(Hommage à « En sourdine Â» de Paul Verlaine)

Hommages à Â« Il pleut » de Francis Carco 

Il pleut
 

Reste encore un peu, il pleut !

Etrennons notre paresse,

Oublie tout ce froid, tu veux?

Laisse venir nos caresses.

 

Quand les peines s'évaporent,

En ce matin éveillé,

Retiens-moi encore plus fort,

Ne te laisse pas glisser.

 

Viens, prends-moi dans tes bras.

Dis ces mots que j'attends.

Viens, roulons dans les draps,

Ne faisons pas semblant.

 

Reste encore un peu, il pleut !

Un doux vent claque et pénètre,

C'est ta main dans mes cheveux

Qui fait trembler tout mon être.

 

Regardons encore dehors :

Chaque goutte est un baiser.

Sortons cueillir ce trésor,

Laissons l'eau nous embraser.

 

Il pleut - c'est merveilleux !

Bousillons nos godasses

Dans la gadoue, heureux,

Quand le temps nous embrasse.

Il rayonne
 

Il rayonne dans mon cœur

En scintillant sur le monde ;

Comment entre sa douceur

Au plus profond de mon cœur ?

 

Tendresse de sa brûlure

Qui m'irradie et m'inonde,

Comme la pluie me rassure

De ses rayons bleu azur.

 

Il rayonne de folie

Telle une âme qui s'enflamme.

Un instant, le ciel rougit

M'évaporant dans son lit.

 

C'était la meilleure chance

De rencontrer cette femme

Qui ensorcelle la danse

Des beautés de la confiance.

 

Il brille
 

Il brille - C'est merveilleux, je t'aime

Nous partirons sur le chemin

Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes

Juste ensemble dans le vert matin

 

Il brille, Les chamois vont et viennent

On voit voler des aigles noirs

Sur les hauts sommets d'obsidienne

Sans un bruit dans le violet du soir

 

C'est merveilleux : il brille, J'écoute

Les chants dans les peupliers blancs

Dont la mélodie nous déroute

Et tu me souris tendrement

 

Je t'aime, Oh! Ce soleil qui brille

Qui rit dans le ciel vert heureux

De voir le bonheur d'une fille

Aux étincelles bleues dans les yeux

Il neige
 

Il neige - Quel sortilège, on s'aime.

Lentement s'écoulent les flocons

Comme des grains d'amour que l'on sème

Devant les vitres de la maison.

 

Il neige. Le vent est délicat.

Sans un bruit, il glisse sur la soie

Tout en m'enveloppant dans ses bras

Se mêlant doucement à ta voix.

 

Quel sortilège : il neige. Je sens

La caresse de ces papillons

Qui se posent dans le froid aimant

Sur ta joue en un beau tourbillon.

 

On s'aime. Parmi ces douces fleurs 

Qui serpentent comme des adieux,

Tendrement, tu as posé nos cœurs :

On dirait qu'il neige dans tes yeux.

 

Amour flou
 

Où va l'amour, le vent le mène

En glissant dans le ciel

A travers ce blanc arc-en-ciel

Vers une vie sereine.

 

Notre chemin a disparu

Oubliant les caresses

Evanoui dans nos faiblesses.

La mort l'a parcouru ?

 

Il pleut encor, c'est merveilleux,

Je t'aime encor dans ces adieux...

 

(Hommage à « Poème flou Â» de Francis Carco)

 

A l'instant du crépuscule
 

A l'instant du crépuscule,

Le ciel bleu s'est refermé.

A l'instant du crépuscule,

 

Quand le soleil s'est éteint,

Ton sommeil m'a enfermé.

Quand le soleil s'est éteint,

 

Enveloppé en silence,

Dans cette nuit, j'ai sombré.

Enveloppé en silence,

 

Dans l'absence de tes mots,

Ma lumière s'est ombrée.

Dans l'absence de tes mots,

 

Mon cœur est un étranger,

Dans ton oubli enlacé.

Mon cœur est un étranger

 

Du paradis de tes rêves.

Mon âme a été chassée

Du paradis de tes rêves...

 

(Hommage à « Ã” mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour Â» de Paul Verlaine)

 

La porte est entrouverte
 

La porte est entrouverte.

Attendant sous les arbres

Que la lumière marbre,

La douce découverte

 

S'offre à nous dans l'automne.

En la chaleur du pin,

S'illumine divin

Ton amour qui chantonne.

 

Une table, une chaise

Meublent un doux espace

Dans lequel on s'enlace

En douces parenthèses.

 

Tu es là comme une aile,

Lumière aux deux flammes,

Qui, tendrement, enflamme

Nos âmes immortelles.

 

(Hommage à "La porte est entrouverte" d'Anna Akhmatova)

 

Assis sur ce banc
 

Assis sur ce banc, je te tiens et j'écoute.

J'écoute ton souffle doux et régulier

Avec des battements, doux, fous, singuliers :

Une respiration éloignant le doute.

 

Doucement, tendrement, tes yeux se sont clos,

Laissant ton cœur à un rêve familier

Avec des battements, doux, fous, singuliers :

Il s'envole et vole tel un fol oiseau.

 

Et je suis avec toi, je te suis sans peine,

Suivant ton âme au rythme du sablier

Avec des battements, doux, fous, singuliers ;

N'attendant que l'amour, sans aucune haine...

 

Ne craignant que l'amour et toutes les haines.

 

 

 

(Hommage à « Dans l’obscurité Â» de Karin BOYE)

Terre de songe
 

Par une sombre route déserte,
Hantée par de mauvais anges seuls, où la sombre Idole, nommée Nuit,

Sur un trône noir règne offerte.

Je suis arrivé en ces terres que sous d’extrêmes vagues de pluie.

L’étrange et fatidique climat

Qui gît, sublime, hors de l’Espace, hors du temps en d’insondables vallées,

Se perd, égaré sous les frimas,

En d’interminables flots, vides, souterrains, comme désespérés

Et bois de Titans avec des formes

Qu’aucun homme ne peut découvrir à cause de ces rosées qui perlent,

Noires et timides, au-dessus ;

Montagnes tombant à jamais dans des mers où nulle âme ne déferle ;

Mers qui, inquiètes, n’aspirent plus

En y surgissant qu’aux cieux en feu ; lacs qui débordent incessamment

De leurs eaux calmes, — calmes, glacées —

De la neige des lys inclinés ; dans les lacs qui, ainsi débordant

De leurs eaux solitaires et mortes,

Leurs eaux tristes,  glacées de neige,  par les montagnes,  par les bois gris

Par le marécage et ses eaux fortes

Où s’installent crapaud et  lézard, par les flaques et étangs lugubres.

En chaque lieu le plus méprisé,

Dans chaque recoin mélancolique ou dans les eaux les plus insalubres,

Partout le voyageur épuisé

Rencontre les réminiscences drapées du Passé – formes enfouies,

Formes qui reculent et soupirent

En passant tout près du promeneur, formes aux plis blancs, comme évanouis,

D’amis rendus il y a longtemps

Par l’agonie, à la Terre, au Ciel. Pour le cœur dont les maux sont légion,

Voici une région qui inspire

Chaque esprit marchant parmi l’ombre ; pacifique et calmante région.

 

Mais le voyageur, lui, qui voyage

Au travers, ne peut ou n’ose pas la considérer ouvertement.

Jamais un tel mystère d’un autre âge

Ne s’expose aux faibles yeux humains qui ne sont point fermés tendrement ;

Ainsi le veut cette reine inerte.

L’Âme en peine qui y passe ne la contemple qu’au travers de l’huis

Sur une sombre route déserte,
Hantée par de mauvais anges seuls, où sombre l’Idole nommée Nuit.

 

(Réécriture de la traduction de Stéphane MALLARME

de la poésie « Terre de songe Â» d’Edgar Allan POE)

Voici que ton amour décline

 

Voici que ton amour décline

Sur le chemin qui redescend.

Alors que ma fin se dessine,

S'envole le temps dans le vent.

 

Janvier a décimé l'automne.

Il ne reste que des flocons,

Sur les douces feuilles atones,

Couvrant les sons de nos chansons.

 

L'arbre implore le ciel d'un regard

Lorsqu'il se perd dans ses repères.

Les signes l'engluent au hasard ;

L'automne se change en hiver.

 

 

(Hommage à « Voici que la saison décline Â» de Victor Hugo)

S'en va une silhouette
 

Sur le trottoir, s'en va la silhouette grise

Emportant le soleil dans les yeux bleus du ciel,

Qui laisse en peine une ombre en un temps qui se brise.

 

S'en va la silhouette, un temps superficielle.

Un coup de crayon gris quand le ciel se brouillonne,

Se termine le jour en des tons froids et sourds.

 

Un matin de janvier a fait mourir l'automne.

Sur le trottoir s'en va cette ombre d'un amour.

 

(Hommage à « Automne Â» de Guillaume Apollinaire)

 

La terre a sombré bleu
 

La terre a sombré bleu dans les eaux de l'amour

Le ciel a volé rouge à l'orée d'un passage

La terre a changé vert entrant dans un autre âge

Le ciel a glissé noir le chemin d'un toujours

 

(Hommage à « L'étoile a pleuré rose Â» d'Arthur Rimbaud)

 

Pluie d'ailes...
 

Lui

Soudain étrange d'être un ange

Te voir sans que ne se dérange

L'ordre naturel du monde

Impose à la terre sa ronde.

Dans l'air sévère de ton ciel,

Chaque silence est un lourd fiel.

Il est sur mon âme une enclume,

Plomb incandescent sur mes plumes.

Alors je vole les yeux clos

En espérant que tout là-haut,

Mon ombre devant le soleil,

Un peu de compassion éveille.

Je suis ton chemin de très loin

Espérant relier les points.

J'attends les messages sereins

Souvent vides et anodins.

Et j'attends, j'attends un éclair

Pouvant illuminer la terre...

 

Elle

Passé le temps du fol espoir,

Maintenant je ne veux savoir...

 

Pluie

D'ailes...

 

(Hommage à « Ce que retient Nina Â» d'Arthur Rimbaud)

Dans le ciel
 

Que pointe la vie sous le bleu

A l'orée du temps de caresses

En tendres soleils amoureux

Que pointe la vie sous le bleu

En se dardant de mille feux

Couchant la terre de tendresse

Que pointe la vie sous le bleu

A l'orée du temps de caresses

 

Une pointe de paradis

Où se dévoile l'innocence

Noyant sous le rose le gris

Une pointe de paradis

De la nature la puissance

La présence de toute envie

Une pointe de paradis

Où se dévoile l'innocence

 

Alors s'illumine l'amour

Et, dans le ciel, le bleu s'envole

Sur le chemin que l'on parcourt

Alors s'illumine l'amour

Ciel et terre ensemble s'affolent

S'enlaçant sans aucun détour

Alors s'illumine l'amour

Et, dans le ciel, le bleu s'envole.

 

(Hommage à « Le cÅ“ur volé Â» d'Arthur Rimbaud)

Rêve d'automne
 

L'automne, nous allons tous deux sur le chemin

Couvert de feuilles jaunes

Quand, tes yeux dans mes yeux et ma main dans ta main,

Luisent dorés les aulnes.

 

La nature nous offre en un souffle léger

Une tendre caresse.

C'est alors que nos cœurs en sensualité

Plongent dans l'allégresse.

 

Sous le calme feutré du sous-bois jaunissant,

S'envolent nos baisers d'un amour grandissant

Au chant du doux feuillage.

 

Lentement, nous marchons sur le chemin heureux

En proie aux sensations des délices amoureux

Oubliant tous les âges.

 

(Hommage à « Rêvé pour l'hiver Â» d'Arthur Rimbaud)

Saisons d'amour
 

Au printemps vient la fleur

Du soleil qui s'éveille

Tendrement comme un cœur

Qui, du ciel, s'émerveille.

 

A l'été croit la fleur

Quand caresse le vent

Qui, d'un souffle en douceur,

La transforme en l'aimant.

 

Et quand l'automne est là,

Elle est fruit de l'envie

Tel un ciel délicat

Qui sourit à la vie.

 

Mais l'hiver se déchaîne

Le fruit meurt sans sa flamme

Ne laissant que des graines

Qui germent dans mon âme.

 

(Hommage à « Dans les bois Â» de Gérard de Nerval)

 

Morte saison
 

Tendre posée immobile

En attendant un instant

Sur un chemin de montagne

Femme à trente-trois ans

Serrée contre un arbre

Un dix-sept à midi trente

 

(Hommage à « Belle saison Â» de Jacques Prévert)

 

Vers d'amour
 

Je garde, ô mon amour, le fruit de tous nos jours,

Il est comme enchainé au cœur de tes caresses.

Je sens couler en moi le parfum calme et sourd

De ton sang rouge et pur me donnant cette ivresse

Qui bat m'envahissant au fil de chaque jour.

 

Je porte, ô mon amour, dans l'âme l'habitude

De voir passer le ciel au clair de chaque nuit.

Tes baisers éternels comblent ma solitude

Et en font, en enfer, un voluptueux fruit

Dévorés par les vers de ma sombre habitude.

 

(Hommage à  Â« Vers d'amour Â» de Renée Vivien)

 

Au printemps
 

Quand de la femme de la Haute-Marne

Mes pensées ont cherché à s'approcher,

J'ai vu son cœur fuyant par la lucarne.

 

Les délicats flocons sur le clocher

Se fondaient dans les doux yeux de la belle ;

De couler ne pouvais les empêcher.

 

Quand la muraille de la citadelle

Se referma sûrement devant moi,

Le froid glaça sombrement la venelle.

 

Mon regard perdu dans le flot des toits

En délaissant au loin mon âme darne,

J'espérais dans le ciel, les bras en croix.

 

(Hommage à « En automne » de François Coppée)

A Lucie
 

Que devient l'amour ? Est-ce un « je t'aime Â» ?

J'ai toujours cru ce que vous disiez

Plongeant mon cœur dans tous les extrêmes ;

Pensant que vous n'étiez pas la même ;

Je savais que vous me puniriez.

 

Que devient l'amour dans le silence ?

N'est-il que gestes insensés :

Imaginés dans notre insouciance

Un de ces rêves morts par avance ;

Je ne sais quelles sont vos pensées.

 

Que devient l'amour ? Est-il folie ?

Sur le chemin, suivant pas à pas,

Le bruit de votre mélancolie,

Je vous vois de plus en plus jolie ;

Et pourtant, vous ne m'éclairez pas.

 

Que devient l'amour loin de votre âme ?

Le soleil disparait chaque soir

En entaillant mon corps de sa lame,

Il emporte l'espoir et sa flamme ;

Mais vous ne souhaitez pas le savoir.

 

Que devient l'amour posé en veille,

Depuis que je ne suis qu'à genoux ?

De fleur en fleur, continue l'abeille

En croyant que la rose est vermeille ;

Mais sa couleur meurt ! Me croyez-vous ?

 

Que devient l'amour sans un mot dire ?

Que l'espace s'étire sans vous ;

Dans chacun de mes mots se respire

Le plus beau de vous, votre sourire,

Pris dans le temps, s'efface le doux :

 

Au fond des montagnes mystérieuses,

Chantaient quelques notes de piano,

De tendres mélodies harmonieuses,

Des caresses des amours joyeuses,

Qui transformaient le chêne en roseau.

 

Que devient l'amour quand il sépare,

Les êtres et les met sous verrous ?

Il part quand le désespoir m’empare ;

Et s'effondre dans les mots avares.

En silence vous transformez vous.

 

Que devient l'amour ? L'indifférence ?

Je ne crois pas que vous ne savez ;

Le silence est la pire souffrance ;

Elle a assassiné l'espérance,

A quel instant en aurais-je assez ?

 

Lorsque la douleur devient suprême,

Que tous les maux n'ont plus aucun pied,

Que la distance n'est plus la même,

Que sont écrasés tous les « je t'aime Â»,

Quel est le mot que vous me diriez ?

 

(Hommage à « Ã€ Ninon Â» d'Alfred de Musset)

Marche funèbre
 

Sur le chemin des ténèbres,

Quand nos jours deviennent courts,

Ce sont nos noces funèbres

Qui se noient dans les discours.

 

La raison de la colère,

En un dernier mot forcé,

Souffle dans ce froid polaire

Notre amour qui s'est glacé.

 

Et c'est la neige qui tombe

De son chant aveugle et sourd

Sur mon âme qui succombe

Ensanglantant mon cœur lourd.

 

Le doux flocon monotone

Lentement s'égare et part.

L'hiver succède à l’automne

Et annonce ton départ.

 

Hommage en bouts rimés à « Chant d’automne, I » de Charles Baudelaire

Marche nuptiale
 

S'allonge sous le ciel verdâtre,

Cette terre et son sol amer,

Dont le feu s'est éteint dans l’âtre

Lorsque s'est retirée la mer.

 

Elle imagine la voir mère

Pour sortir du destin méchant

Où leur amour n'est qu'éphémère,

Se noyant au soleil couchant.

 

Elle rêve de l'instant avide :

Elle s’asseyait sur ses genoux

Et, dans sa tendresse torride,

Elle plongeait dans ses yeux doux !

 

Hommage en bouts rimés à « Chant d’automne II» de Charles Baudelaire

Qu'ai-je ?
 

J'ai cru attraper ton âme

Mais ce n'était qu'une flamme.

Elle a fui dans cet espace

Et maintenant le temps passe.

 

Je t'ai bu jusqu'à l’ivresse

Me noyant dans la caresse

Eclairant la saison brève,

Se dévoilant comme un rêve.

 

J'ai plongé dans les abîmes

Confondant amours et rimes,

Mêlant les idées sereines

A celles noires et aux peines.

 

Je n'ai su lire tes larmes

Qui résonnaient en alarmes.

Elles sont les clés des songes

Et non de sombres mensonges.

 

Je n'ai pas vu venir l'heure

Où disparaitrait le leurre

Lorsque la femme fidèle

Tuerait ma vie éternelle.

 

Hommage en bouts rimés à « Dans vos yeux Â» de Gaston Couté

Comment
 

Le chemin courrait ce lundi

Voyant le soleil de midi

Dans notre ciel de paradis.

Non, rien à ce jour ne ressemble

A ce doux mot que tu as dit.

Comment ne pas marcher ensemble ?

 

Chaque jour est l'autre demain

Qui pourrait se perdre en chemin

Si nous ne nous donnions la main

Et que, tous deux, nous marchions l’amble

En un simple regard humain.

Comment ne pas rêver ensemble ?

 

Alors notre avenir sera

Ce que dévoilera le drap

Lorsque tu me prends dans tes bras.

A moins que cette main ne tremble

Quand de notre fin tu voudras.

Comment ne pas mourir ensemble ?

 

Hommage en bouts rimés à « Nous dormirons ensemble Â» de Louis Aragon

Chanson pour l'amour l'hiver
 

Pendant chaque nuit d’hiver,

Attend une femme blanche,

La bonne-femme de neige,

Avec ses deux grands yeux bleus,

La bonne-femme de neige,

Toute engourdie par le froid,

Plantée au fond du jardin,

Comme un rayon de lumière

Voulant être rassurée.

Elle voit par la fenêtre

L'ours près de la cheminée

Dans la petite maison

Où elle entre sans frapper

Juste pour se réchauffer.

Elle prend l'ours dans ses bras

Et, d’un coup, ils disparaissent

En ne laissant qu'un sapin

Au cœur d’une flaque d’eau,

En ne laissant qu'un sapin,

Amoureux, comme un cadeau.

 

Hommage à « Chanson pour les enfants l'hiver Â» de Jacques Prévert

Message de fin d'amour
 

Amour étais-tu éveillée ?

L’homme a disparu sous la feuillée.

Est-il évanoui dans la rosée ?

Trop tard pour cette rose embaumée, 

Bas est le ciel des muses courtisées

Pour espérer la flamme animée.

Jamais, il ne veut te voir enfermée,

Te perdre pour l'instant espéré :

Comprendre enfin un jour sa bien-aimée.

 

Hommage à « Fin d'amour Â» de Guy de Maupassant

Souvenir d'orage
 

Non, il n'y a pas d'instants d'orage

Qui soient aussi sombres que ma nuit.

Non, il n'y a là aucun courage

Lorsque, dans le ciel, la lune luit

En observant notre amour détruit.

 

J'ai cherché à souffler sur la braise

Pour en retrouver une partie,

Le souvenir d'une vieille chaise

Qui, dans mon esprit, a refleuri,

Vivant une présence impartie,

 

Le doux souvenir de cette poudre

Aux yeux de notre temps insurgé

Au milieu de notre coup de foudre

Nous faisant affronter le danger.

Et c'est maintenant tout ce que j’ai.

 

Au coin de la rue, se perd ton cœur.

Puissamment, il s'est mis à pleurer.

Je ne saurais qui est le vainqueur

De notre temps qui est déchiré

Ni, si vraiment, il est libéré.

 

Hommage en bouts rimés à « Paris Â» de Louis Aragon

Ses parfums
 

N'avez-vous jamais tant respiré

Que vous ressentiez la gourmandise ?

Elle était mise devant l'église

De notre passé invétéré,

 

Elle attendait sur la marche grise

Le charme de l'amour restauré.

N'avez-vous jamais tant adoré

En la trouvant assise et exquise ?

 

Alors, lorsque dans ces grands jours lourds

D'automne, se propose l'alcôve,

Le ciel se colore d'un ton fauve.

 

Dans ses bras aux parfums de velours,

Le délicat de son onde pure

Caresse lentement ma fourrure.

 

Hommage en bouts rimés à « Le parfum Â» de Charles Baudelaire

Tristesse
 

Ce n'est que la tristesse de la lune

Au soir d'un au revoir loin de la dune.

Elle est la perle glissant sur la joue,

Larme de lune à la tendresse floue.

La montagne rêve et son cœur s'élève

Dans le brun feuillage avec la douceur

D'un nuage blanc sans plus de lenteur.

La nuit s'étend, son âme de caresse

S'évanouit loin de notre paresse.

 

Hommage à « Tristesse de la lune Â» de Charles Baudelaire

Femme et homme
 

Beauté de tes seins pâles

Qui engendrent le mal

Et l'aspect animal

Que transmettent les mâles !

 

Et quand soufflent tes râles,

Même au temps matinal,

Appel d'amour, signal

Ou étreinte en tes châles !

 

Hommes forts, ici-bas..

Ah ! Quels sont tes combats ?

Quelque chose en montagne ?

 

Quelque ennemi subtil ?

Bonté qui t'accompagne,

Et fuit, que reste-t-il ?

 

Hommage en bouts rimés à « Beauté des femmes… Â» de Paul Verlaine

En attendant
 

Je t'attends comme j'attends la mer,

Tel un souffle d'automne en hiver

J'attends cette pluie, j'attends ton eau,

Ce nuage tendre, humide et chaud.

J'attends aux pieds des arbres moussus

Le bref de nos moments révolus.

Je t'attends sous les feuilles luisantes

Croyant en ta lumière puissante.

J'attends ton doux rayon de soleil

Qui s'échapperait de ce sommeil.

J'attends de voir la pierre astiquée

De la montagne domestiquée.

Je t'attends ma douce reluisance,

Symbole de l’amour, la puissance.

J'attends ici, partout, à Paris

L'instant qui a fui sur ce parvis.

Je t'attends, mon image lointaine,

Perle rare de cette fontaine.

J'attends devenant une momie

Quand le silence est mon ennemi.

Je t'attends longtemps, je te regarde

Comme un passé partant par mégarde.

J'attends, là, dans l'ombre de ton œil,

Que dans ton cœur s'ouvre mon cercueil.

 

Hommage en bouts rimés à « Trouées Â» de Blaise Cendrars

Les cinq saisons
 

Hommage en bouts rimés à « En automne Â» de François Coppée

 

En été

 

Commence à tourner le manège,

Nous sentons les mots approcher

Tombant du ciel comme la neige.

 

Le soleil est sur le clocher,

Nous pénètrent les odeurs fortes

De ce sentiment de pêcher.

 

Et dans la chaleur, tu emportes

Le doux bonheur de s'arracher

A ce que sont nos deux vies mortes.
 

 

En automne

 

Et accélère le manège

Qui fait chaque instant s'approcher

Ce que sont deux bulles de neige.

 

Désirs sous l'ombre du clocher

De mélanger les amours fortes

Sans avoir l'idée de pêcher.

 

Et, dans ce bleu, tu nous emportes

Pour nos douleurs nous arracher
Au beau milieu des feuilles mortes.

 

En hiver

 

Tournoie, tournoie, tournoie manège,

Sans sentir la mort approcher.

Cesse de tomber cette neige.

 

Notre heure a sonné au clocher,

Le tocsin de nos idées fortes ;

Aucun fruit n'aura le pêcher.

 

Et c'est ma vie que tu emportes :

Je meurs voyant mon cœur s'arracher.

Tu refermes les portes mortes.
 

 

Au printemps

 

Cesse de tourner le manège.

Regardant la nuit approcher,

L'amour fond comme de la neige.

 

Dans les ruines de ce clocher,

Chaque pierre des amours fortes

N'est que l'illusion du pêcher.

 

La poussière que tu emportes

A réussi à arracher

Les résidus des idées mortes.

 

La cinquième saison

 

Rêve en tournoyant, doux manège,

Voyant la lumière approcher

En ces mille cristaux de neige.

 

Et s'illumine le clocher

Dans tous les rayons des eaux fortes :

S'éclaire, divin, le pêcher.

 

Et de nos amours, tu emportes

L'éternité pour arracher

Les deux cœurs de nos âmes mortes.

 

 

Mortes saisons

 

Maintenant les saisons sont mortes.

Plus rien ne reste à arracher,

Plus que du vent que tu emportes.

 

La beauté n'était que pêcher.

Bien pâles sont les idées fortes

Même dites sous un clocher.

 

Les cieux ne sont que de la neige

Si difficile à approcher :

Ciel et terre sont un manège...

Sensation d'intelligence
 

Comment interpréter les sentiers ?

Chaque phrase est ténue et menue :

A chaque pas, se comptent les pieds.

Mais, au bout, la vérité est nue.

 

L'intelligence n'est que ce rien

Donnant l'illusion d'avoir une âme.

Ton avis est meilleur que le mien :

C'est ta sensibilité de femme.

 

Hommage en bout rimés à « Sensation Â» d'Arthur Rimbaud

Tu es morte un soir
 

Tu fuis dans le soir, tu Es cette ombre sans cesse

Morte en lumière douce Un instant de paresse.

Soir nous envahissant, A notre amour vaincu,

L'éternité prédit l'Heure de cette tombe.

Où grandit le sommeil, Le cœur s'effondre et tombe.

Jour maudit de ma mort, Cesse un temps survécu.

 

Hommage à « Vous êtes morte un soir Â» d'Anna de Noailles

Lac
 

Sur quelles plages, sur quels rivages

S'est fait ce voyage sans retour ?

La vie demande au milieu des âges

Si l'amour pourra revivre un jour.

 

Le soleil achève sa carrière

Oubliant de me dire au revoir,

Me délaissant de son cœur de pierre

Sur ce banc où je ne peux m'asseoir !

 

Je regarde les vagues profondes

De ces eaux à nos cieux déchirés.

Il ne reste plus que quelques ondes

Abandonnées des bleus adorés.

 

La grande étendue n'est qu'un silence

Terrible dans l'absence des cieux.

De sa chanson et de sa cadence,

A disparu le rythme harmonieux.

 

Depuis, l'air ne touche plus la terre

Et, violente, l'eau lui fait échos.

Quand la nature a perdu sa chère

Habitude, s'enfuirent les mots.

 

Les dieux n'avaient pas été propices

Et les eaux avaient suivies leurs cours.

Aujourd'hui, des jardins des délices,

Il ne reste que les mauvais jours.

 

Malgré tout, quelques statues implorent

La sensibilité des dieux, eux

Qui, sans rien vouloir savoir, dévorent

Tout le bonheur des amours heureux.

 

Sur les flots, le temps suspend encore

Son vol, l'étoile lentement fuit ;

Le crépuscule a tué l'aurore,

Le jour n'est plus qu'une longue nuit.

 

La lumière devient fugitive,

Et son esprit lui dit : "jouissons

De notre vie sur une autre rive ;

Ici, abandonnons et passons ! "

 

Dans la poussière s'enfouit l'ivresse,

Niant certitudes et bonheur.

Peu importe quelle est la vitesse

De l'orage, il porte le malheur.

 

Sur le sable disparait la trace

De millions de petits pas perdus,

Chaque seconde du temps efface

Cet amour qui n'existera plus !

 

Sur le pont s'assemblent les abîmes.

Le ciel n'attend pas : "engloutissez

Chacune des gouttes d'eau sublimes

Chaque douce pensée, ravissez !"

 

Je ne voudrais qu'une nuit obscure,

Que l'espoir cesse de rajeunir,

Que je retrouve ma vraie nature,

Que se termine le souvenir,

 

Que mon cœur brise tous les orages,

Que la pluie en oublie mes coteaux,

Que s'éteignent les parfums sauvages,

Que la terre se noie sous les eaux !"

 

Ainsi l'idée évolue et passe

Laissant les mots dits et répétés

Des cailloux lancés à sa surface

Se ressassant de quelques clartés.

 

Sur le banc, je regarde et soupire,

Assis dans ce parfum embaumé.

J'en espère que le ciel respire.

Que reste-t-il de ce lac aimé ?

 

Hommage en bouts rimés à « Le lac Â» d’Alphonse de Lamartine 

Love child
 

Amour, est-ce la simplicité,

Qui fait de toi une enfant ?

Et pourquoi serais-je dépité

Quand je regarde devant ?

 

Je ne ressens que de la douceur.

Te voyant dans ce miroir

En un reflet de ton âme sœur,

C'est ton cœur que je peux voir.

 

Alors, je me glisse dans tes bras

Oubliant les mots méchants

Et tous ces silences - hélas -

Dans l'harmonie de ton chant

 

Et des fleurs, allongés cœur à cœur,

Laissant le temps qui sifflait

Emporter chacune des douleurs

Aux nuages agnelets.

 

Être dans le ciel fut un honneur

Touchant, éternel et fort,

Et j'ai touché du doigt le bonheur.

Mais maintenant, je suis mort !

 

Hommage en bouts rimés à « Child Wife Â» de Paul Verlaine

Nocturne
 

Cessent les sanglots,

Tout tranquillement la lune traverse

Le ciel bleu entre l'orage et ses flots.

Délicatement, la terre berce

Le bonheur effaçant chaque douleur ;

L'amour ne serait pas un caprice.

Dans la nuit, il n'est qu'une fleur :

Je suis son complice.

Vois, c'est mon cœur où se portent les pleurs.

L'amour est ton camarade

Même s'il est trahi.

Dans le noir pali,

Il semble être malade ;

Pourrais-tu t'en apercevoir sans jamais le voir ?

Mais il n'existe qu'un seul mot : Espoir !

 

Hommage en bouts rimés à « Chopin Â» de Marcel Proust

et à « Nocturne Â» de Frédéric Chopin

Symphonie du destin
 

Le ciel s'obscurcit

Enterrant la terre ;

Le coup de tonnerre

L'endurcit.

 

Ce sont les ténèbres

En marches funèbres

Soufflant la clarté

Vers Éole :

 

La terre perd son pôle,

En toute impunité.

Sans une sédition.

 

Puis de façons peu civiles,

S'éteignent toutes les villes ;

L'amour n'est que confusion.

 

Le destin s'écrit de ce vers opiniâtre.

La vie le définit comme un grand théâtre :

Il sait en duel être l'être cruel.

 

Hommage en bouts rimés à
« Le Miroir du Destin Â» de Gabriel du Bois-Hus

et à la « cinquième symphonie Â» de Ludwig Van Beethoven

Bleu Automne
 

Qu'es-tu devenu mon bleu Automne ?

Nature dans ton simple appareil,

Ton arbre dans ce ton de vermeil

Illumine la terre et festonne.

 

Au loin, ce n'est pas le ciel qui tonne,

C'est la nuit qui étend son sommeil.

Qu'es-tu devenu mon bleu Automne

Nature dans ton simple appareil ?

 

Maintenant lorsque le temps s’étonne,

De l'âme jusqu'au petit orteil,

J'attends, patient, le bleu du soleil

Et le chant de l'amour qui s'entonne.

Qu'es-tu devenu mon bleu Automne ?

 

Hommage en bouts rimés à  Â« L'Automne Â» de Théodore de Banville

Pas
 

Ce n'est que par petites touches

Que se dessinerait le mal,

Il se poserait sur ta bouche

Au délicat rouge coral

D'un léger pas pressé

Dans le temps à peine enlacé.

 

La toile, l'espace de face,

S'allonge dans le bleu des yeux.

Le pinceau doucement se passe

Et repasse le temps soucieux.

A chaque pas, sinon,

Il en oublie son propre nom.

 

Le maître, tel un pauvre brave,

Décline en teintes la beauté ;

Le mal en a fait son esclave

Une fois tout l'amour ôté :

Chaque pas vers le bien

Ne serait plus jamais le tien.

 

Violent, à la peinture, il donne

Toute sa force et son émoi.

Voulant la nature mignonne,

Il s'éloigne de toi, de moi.

Chaque pas est si vain

Sans se blottir contre ton sein.

 

Et dans sa fougue, il prend et garde

Chaque couleur pour éveiller

Chacune des douleurs. Regarde

Le mal et l'amour sommeiller

Et, à chaque pas, vois

Ce qu'il reste de toi, de moi.

 

Alors, dans sa folie, il baise

La toile jusqu'au point d'en ouvrir

Chaque porte, bonne ou mauvaise ;

Peindre pour souffrir et mourir !

Chaque pas hors tes bras,

Mène la mort à petits pas...

 

Chaque touche est une ennemie

Qui ne pourra plus l'apaiser.

Dans le silence de sa vie,

Il peint la mort en un baiser.

Aucun pas de douceur,

Le noir est la douleur du cœur.

 

Il peint l'amour comme la rage

De ce passé continuel,

Jamais il n'aura le courage

D'oublier l'amour mutuel.

Chaque pas est un jour

Une simple preuve d'amour !

 

Hommage en bouts rimés à « Douce Maîtresse Â» de Pierre de Ronsard

Plaisir et honnêteté
 

De l'amour, je suis victime.

Se nourrir de son plaisir,

Et le pousser au sublime

Pour entendre son soupir ;

 

Est-ce la moindre des choses

Que de désirer offrir

Cet amour en quelques roses

Pour ne pas le voir flétrir ?

 

Je sais que sont éphémères

Tous ces amours transparents,

Qu'ils glissent dans les ornières

En mille oublis déchirants...

 

Mais tes yeux sont des étoiles

Qui confinent au divin

Et tes bras sont de ces voiles,

Où je me perdrai sans fin !

 

Ecoute un mot inutile :

Où est la stupidité

Lorsque l'amour est stérile ?

Qu'est-ce que l'honnêteté ?

 

Hommage en quelques bouts rimés à
« Femmes damnées (Delphine et Hippolyte) Â»

de Charles Baudelaire

Petits et légers
comme le vol d'un papillon

 

La délicatesse de ces roses

Inspire un sentiment fort et pur.

D'un léger violet, à peine écloses,

Elles transcendent le charme azur.

La douceur de l'air donne des ailes

Aux petites pensées éternelles :

Le ciel a un sourire enchanté

Quand, délicatement, il se pose.

La vie ne serait pas autre chose,

Qu'une caresse de volupté !

 

Hommage en bouts rimés à
« Le papillon Â» d'Alphonse de Lamartine

La porte close
 

La porte se clôt terriblement

Là, derrière toi, s'entend : "maman..."

Je ne sais si le bonheur existe.

Mais, à ce moment, la vie est triste.

Il n'y aura un autre matin ;

Celui-là fuira dans le lointain.

Il faudra vivre vaille que vaille...

 

Et j'oublie le temps pour qu'il travaille.

 

Hommage en bouts rimés à « La porte Â» de Guillaume Apollinaire

Hiver
 

Dans l'immense ciel bleu, s'en va un vieux bonhomme

Seul, là, sur le trottoir, dans le froid de l'hiver.

Il erre, abandonné, comme une bête en somme.

 

Partant sur son chemin, il ne sait que se taire.

Il ne rêve qu'amour... et infidélité.

Et il ne sent que son cœur qu'ici elle brise.

 

L'hiver a fait mourir l'automne et l'été...

Dans l'immense ciel bleu, s'en va une âme grise.

 

Hommage à « Automne Â» de Guillaume Apollinaire

Automne
 

A l'instant où se désire le délire,

Je m'imprègne de ton sourire.

Le plaisir est serti de charmes amis.

Au cœur des arbres endormis,

Se décrit l'amour comme ces douces palmes

Du bonheur au gré des eaux calmes.

 

Tout ce bleu irradie de verts

Le chant de la nature. En ces quelques vers,

Le soleil plonge son corps tendre

Dans ce silence sans entendre

La beauté de ce temps béni :

Nait l'instant d'automne infini.

 

Hommage en bouts rimés à « Printemps Â» de Victor Hugo.

Délit de fuite
 

Et de suite, te voilà absente !

J'ignore tout de toi à présent…

Et le passé de ma vie présente,

Tout le temps n'est que le temps absent.

 

Ensuite, je ressens ce que sent

Tout ce temps hors du temps, hors de moi,

Si longtemps en fuite sans émoi.

Impossible sans être passible

De ne plus être, juste être soi...

Ou n'est-ce que toi ? Est-ce possible ?

 

Hommage en bouts rimés à
« En toi je vis, où que tu sois absente Â» de Maurice SCÈVE

Alcool
 

Je m'enivre de ta couleur ancolie

Au profond des secrets de notre jardin.

Mon cœur inspire un parfum mélancolie :

Aujourd'hui et demain ne sont que dédain.

 

L'alcool d'hier verse et déverse tes ombres

Qu'aucune bouteille ne dissipera.

Tes saveurs brûlent mon corps, âcres et sombres ;

Jamais ta blessure ne disparaîtra.

 

Alors, quand je vibre de tes forces vives,

Que mon être s'accroche à quelques cheveux,

Amour, j'attends qu'au sommet tu me poursuives.

Là, dans l'ivresse, diras-tu « je le veux ! Â» ?

 

Hommage en bouts rimés à « Clotilde Â» de Guillaume Apollinaire

A l'instant amour
 

A l'instant où s'efface la chambre,

A l'instant où s'efface la mort,

Vole dans l'espace le violet.

 

Amour, tu tiens en main un trésor !

 

A l'instant où se construit ton ambre.

A l'instant où se construit l'amour,

Vole dans l'espace qui te plaît…

 

Amour, aime-le au petit jour !

 

A l'instant où disparaît septembre,

A l'instant où disparaît la mer,

Vole dans notre espace complet.

 

Amour, il n'est pas fait que de chair !



 

Hommage en bouts rimés à « Hiéroglyphe Â» de Charles Cros

A Dieu
 

Ô mon Dieu, comment as-tu pu croire

Qu'un jour ton sang serait aussi mien ?

Dans quelle vie se perd la mémoire,

Que mon cœur ne serait plus le tien ?

 

Alors, quand s'écrivent toutes choses,

Que chaque mot s'appelle autrefois,

Qu'en silence sont apothéoses

Tous les fins espaces de ta voix,

 

Je ressens les douceurs de nos âmes

Qui se glissaient dans le jour impur,

Je ressens la beauté de ces flammes

Qui embrasaient la terre et l'azur.

 

Ô mon dieu, d'un simple baiser chaste,

J'ai rendu nos deux mondes jaloux.

Ce n'était ni pareil, ni néfaste,

Ce chemin hors des bras des Époux !

 

Hommage en quelques bouts rimés à « Adieu Â» de Paul Verlaine

L'infini d'une étoile
 

L'infini a la couleur d'une rose,

Son aréole a le grain du satin.

Alors, quand mon cœur, un baiser dépose,

C'est mon âme qui le prend par la main.

 

Inspiré par « L'étoile a pleuré rose Â» d'Arthur Rimbaud

Extase
 

Il est dans notre vie des lieux

Ignorant les raisons du monde,

Des moments où, à la seconde,

Notre âme pénètre les Cieux.

 

Pris dans le bonheur de tes yeux,

Ma vie est devenue cette onde :

Cette illusion douce et profonde,

D'étreindre un amour victorieux.

 

La foudre enterra mon souci,

Laissant à l'envie, jusqu’ici

Perdue, le beau de tout le reste.

 

Et, ainsi, mon cœur emporté,

J'embrassai la Divinité

De ton aventure céleste.

 

Hommage en bouts rimés à Â« Extase Â» de Théodore Agrippa d’Aubigné

Rêve d'automne
 

Automne, j'ai rêvé sous l'intense ciel rose

Aux tendres reflets bleus

Que c'est notre vie qui, tendrement, se repose

Sur ce chemin moelleux.

 

Et je passe ma main sur l'espace de glace

En attendant les soirs

Où tous deux, cœur à cœur, laissant la populace,

Effacerons les noirs.

 

Alors, nous gouterons l'amour égratigné,

La caresse espérée, éloignant l'araignée

D'un baiser dans le cou.

 

Nous nous envolerons d'un simple tête à tête

Au cœur de la forêt, avec l'air un peu bête,

D'un mot disant beaucoup.

 

Hommage en bouts rimés à Â« Rêvé pour l'hiver Â» d’Arthur Rimbaud

Regarde
 

Regarde comme sont beaux

Les chemins, les animaux…

Regarde comme ils voient naître

Notre amour à ta fenêtre.

 

Délicats dans les fougères

Sous le regard des étoiles,

Se marient terre et lumière

Dans quelques horizons pâles.

 

Au loin passe un chevreuil

Dans le jour qui s'enfuit déjà,

Il ne voit de toi et moi

Que notre ombre dans les feuilles.

 

C'est le temps qui nous regarde

Enflammer un amour doux.

Nos cœurs ne cessent de battre,

Nos âmes sont à genoux.

 

Sous les perles de décembre,

Nous touchons le merveilleux

De nos fous esprits en feu.

La montagne est notre chambre.

 

Hommage en bouts rimés à Â« le givre » de Maurice Carême

Prière
 

Le matin, ta douce aura

Eveille ma cervelle ;

Ce ne sont que les mots gras

D'une poésie nouvelle

 

Posant mes mots que leur son

Atteigne tes oreilles

En fuyant ton abandon

Pour lui porter des merveilles.

 

Mon amour, je voudrais tant

Que nos cœurs soient des lames

S'arrachant de notre flanc

Pour faire vibrer les flammes,

 

Retrouver l'âme d'enfant

Et cet air un peu bête

Trouvé dans le fol instant

Où le temps n'était pas traitre.

 

Puis que, sur ce sol rocheux,

Le ciel devienne Sphère.

Assis, j'espère que Dieu

Écoutera ma prière.

 

Hommage en bouts rimés à Â« la honte Â» d'Arthur Rimbaud

Lumière fauve
 

La lumière arrive intense et folle

Sortant de ce transparent brouillard.

Dans l'air, soudain, les parfums s'envolent.

La lumière arrive intense et folle.

Lentement, c'est le temps qui s'affole.

Perdue entre grésil et blizzard,

La lumière arrive, intense et folle,

Sortant de ce transparent brouillard.

 

Sur l'azur léger qui s'irradie,

Quelque rayon intense transperce

L'infinité de ce paradis.

Sur l'azur léger qui s'irradie,

S'oublie le cœur fragile et maudit

Qui s'enfuit en une simple averse.

Sur l'azur léger qui s'irradie,

Quelque rayon intense transperce.

 

Le ciel, sans un bruit le jour, retient

Un peu de la bonté du fauve

En douce pluie. La terre soutient

Le ciel sans un bruit. Le jour retient

La nuit dans son charmant va et vient

Et s'efface dans ses tons de mauve.

Le ciel sans un bruit, le jour retient

Un peu de la bonté du fauve.

 

Vers empruntés à « Orgie parisienne Â» d'Arthur Rimbaud

Peinture
 

Ce ne sont que des papillons blancs

S'imaginant posés sur mes gants

Voletant dans le ciel, un peu gauches.

Ils s'accrochent à quelques sacoches

Lorsqu'au loin tous les horizons sont

Sensibles, timides et profonds.

Ils espèrent en cette douce ouate

Des nuages, blanche et délicate

Pour toucher à cet amour impur

En tendres touches de clair-obscur.

 

Hommage en bouts rimés à Â« état de siège d'Arthur Rimbaud
(parodie d'un dizain de François Coppée)

L'azur en questions
 

L'azur muet est l'espace insondable.

Sa soif d'amour, tu viendras l'apaiser

Au cÅ“ur de ces  étoiles innombrables.

L'azur muet est l'espace insondable

Aux chaudes étincelles improbables

Éclairant de nos vies l'extrémité.

L'azur muet est l'espace insondable :

Sa soif d'amour, tu viendras l'apaiser.

 

L'amour infini dans un infini

Frémissement d'un immense baiser

Espère en un horizon défini.

L'amour infini dans un infini

Instant attend l'instant de l'instant qui

Attend de nos âmes l'éternité :

L'amour infini dans un infini

Frémissement d'un immense baiser.

 

La pensée est-elle plus qu'un rêve ?

L'amour brulant à la terre ravie

Aspire à la caresse de la trêve.

La pensée est-elle plus qu'un rêve

Quand le commencement déjà s'achève

En un instant faisant du paradis

La pensée ? Est-elle plus qu'un rêve

D'amour brulant où la terre est ravie ?

 

Vers empruntés à « Soleil et chair Â» d'Arthur Rimbaud

Simple
 

Un jour, à l'ombre de Dieu,

S'allongeait sous le mélèze,

Un petit coin de ciel bleu

À la douce odeur de fraise.

 

Tendre comme un enfant sage,

Charmant, je l'ai aperçu

Dans le doux matin et, plus

Tard, au clair de ton visage.

 

Dans cet horizon à l'aise,

Lorsque me regarde Dieu,

La caresse du mélèze,

Calme, prend un reflet bleu.

 

Hommage en bouts rimés à Â« Comme tout est simple Â» de Maurice Carême

Beauté d'âmes
 

C'est dans la beauté d'un matin pâle

Que la caresse éloigne le mal,

Dompte le sentiment animal,

Jouissent la femelle et le mâle !

 

Là, dans cette saveur de leurs râles,

Se cache le bonheur matinal.

Le désir en devient le signal ;

Du plaisir égaré dans les châles !…

 

Le ciel surprend la terre ici-bas

En quelques indicibles combats,

Qui, puissants, ébranlent la montagne.

 

Quand le silence se fait subtil,

Et que le temps, le vent accompagne,

De leurs deux âmes, que reste-t-il ?

 

Hommage en bouts rimés à Â« Beauté de femmes… Â» de Paul Verlaine

Signes
 

Folles, les idées courent en Automne

Recherchant leur cœur dans les cieux des fleurs

Et s'étonnant que l'amour ne se donne

Lorsque les bonheurs ne sont que douleurs.

 

Reçues, les idées, sans force mentale ;

Elles sont ces fleurs effleurant le sol

Ne voulant pas que l'issue soit fatale,

Un signe troublant l'essence du vol.

 

Hommage en bouts rimés à Â« Signe Â» de Guillaume Apollinaire

Sous le ciel
 

Sous le ciel d'un matin, nait l'espérance

D'un éclat bleuté doux et consolé.

 

Peut-on imaginer cette souffrance,

Abandonné du ciel, d'être exilé ?

 

Perdu sur le chemin, la destinée,

Se faufile en douce et s’éclaircit ;

L'orée de la forêt n'est que bornée,

La pente se devine et s’adoucit.

 

Mais, la promenade n'est qu'incertaine :

A l'oubli, il faudrait se résigner.

 

Las, pouvons-nous rêver, l'envie sereine,

De pouvoir grandir et l'amour gagner ?

 

Hommage en bouts rimés à Â« Une femme est l’amour Â» de Gérard de Nerval

Révélation
 

« Je crois que je n'ai jamais été sûre de moi, j'ai toujours eu des doutes.

Là, je n'en ai pas. Je suis sûre. J'en suis sûre. Â»

 

J'ai toujours rêvée de te connaître,

Même avant de te voir, sans mentir.

N'étais-tu là que pour me voir naître,

Me découvrir avant de mourir ?

 

Alors, comment pourrais-tu comprendre,

Ce que tu représentes pour moi ?

Il suffirait juste de me prendre

Et de simplement avoir la foi.

 

Dans tous nos instants de tête à tête,

Notre vie a confiné aux cieux ;

Non, ce n'était pas qu'une conquête,

Ces douces étoiles dans nos yeux.

 

Elles touchaient notre intelligence,

Nous donnaient l'amour pour ambition,

Eclairaient à tous deux l'existence

Et avaient la tendresse pour nom.

 

Au moment de rencontrer la terre

A l'intérieur de mon corps, mon cœur

Eprouva du monde la misère

Et la diversité du bonheur.

 

Vois, lorsque l'automne nous admire,

La chaleur qui émane de nous,

Le simple plaisir de se sourire

A califourchon sur tes genoux.

 

Quand nous touchons du doigt le suprême,

Que nos âmes s'étalent en grand,

« Je t'aime Â» ne devient plus le même

C'est une explosion en nous voyant.

 

Tendre, le ciel se fond dans la terre

En recherchant sa Divinité,

Espérant la voir devenir père

Dans un doux d'un instant de bonté.

 

Le noir s'efface de la lumière,

Disparaissent tous les temps hideux,

En ces quelques mots d'une prière,

S'enfuient les souvenirs malheureux.

 

Le bonheur est un rayon céleste

Scellé entre nous d'un simple accord :

Jamais nous ne connaîtrons la peste,

Jamais nous ne connaîtrons la mort !

 

Non, aucun besoin de se soumettre,

Juste celui d'un amour rempli,

De savoir que l'on peut se permettre

D'espérer en l'autre à l'infini.

 

L'envie est bien cette créature

Offrant le bonheur de s'approcher,

Au plus profond de notre nature

Sans jamais rien chercher à cacher.

 

Nos âmes recherchent la puissance,

Une façon d'oublier les coups,

En fuyant des autres l'ignorance

Pour partager quelques instants doux.

 

Que Dieu saisisse notre prière

Et que dans toute sa majesté,

Il ne nous laisse pas solitaires,

Egarés dans cette immensité.

 

Ces pensées peuvent être mortelles.

Si nous ne savons pas parvenir

A les rendre à jamais éternelles,

Nous serons pour toujours à gémir.

 

Mais notre émotion est si profonde

Qu'elle a pour base la création :

La terre et le ciel d'un nouveau monde,

Où chaque geste n'est que le bon !

 

Jamais je ne serais épuisée

Tant que tu resteras dans mes yeux

Et dans chaque perle de rosée,

Je verrais en toi s'ouvrir les cieux.

 

Alors, quand s'offriront les louanges,

Que se partagera notre amour,

Que nous deviendrons enfin des anges,

Nous retrouverons notre séjour,

 

Nous toucherons au bonheur suprême,

Et l'amour entonnera ses chants.

Puis s'éloignera tout le blasphème,

Tu diras simplement « Elle m'aime ! Â»

Tant cela semblera évident...

 

Hommage en bouts rimés à Â« L'espoir en dieu Â» d'Alfred de Musset

Ritournelle
 

Un petit cœur d'or

Ta jolie frimousse

Qui soudain en douce

M'offre un réconfort

 

Deux petits cœurs d'or

En chœur se trémoussent

Glissent dans la mousse

S'enlaçant encor

 

Deux jolis cœurs d'or

Que le temps repousse

Quand l'amour en douce

Sous les arbres dort

 

Hommage à « Villanelle Â» d'Alain Debroise

Février 2014
© 2014 LJB

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Sur le chemin de  Lucie


Lettres envolées entre 
ciel et terres

 

Quelques mots de poésie
pour raconter une tranche de vie,
rien de plus que quelques instants
perdus dans le fil du temps,

quelques moments en
équilibre instable
sur le fil d'un chemin,
des mots posés ici
après la disparition d'une bulle,
des mots posés ici
pour qu'ils continuent à vivre,
des mots posés ici
pour que ce petit chemin
ne disparaisse pas.

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