Focus : une autre invitation au voyage
Un instant, mon cœur
Songe à la douceur
D'être là à vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et chérir
Ce foyer qui nous assemble !
Les vitres mouillées
De ce ciel rouillé
Pour nos esprits sont les charmes
Si aventureux
D’un temps amoureux,
Où nous déposons les armes.
Là , tout est tendre beauté,
Pure et douce volupté.
L’intérieur charmant,
Parfois désarmant,
Laissant la place à nos jambes,
Deux petites fleurs
Mêlent leurs odeurs
Comme deux corps qui s’enjambent.
Douces émotions,
Tendres sensations,
D’une vie sentimentale,
Dans le vent discret,
Nos âmes en secret
Sont des chemins en cavale.
Là , tout est tendre beauté,
Pure et douce volupté.
Vois sur ces canaux
Vivre ce vaisseau
Dont l'humeur est vagabonde,
C'est pour ressentir
Monter le plaisir,
Une danse aux yeux du monde.
Tes soleils rieurs
Pointent l’intérieur,
De nos furies entières.
Sur le dossier d'or,
Le monde s'évapore
Quand s’allume la lumière.
Là , tout est tendre beauté,
Pure et douce volupté
[Hommage à « l'invitation au voyage » de Charles Baudelaire]
Emotion
Par un matin d'automne errants sur le sentier,
Nous cherchons du regard, foulant les feuilles mortes,
Ce rêve d'un toujours ; Ce chemin forestier
Nous tient main dans la main et nous ouvre ses portes.
Tu ne parleras pas, je ne penserais plus...
Ce chemin nous emporte, ensemble, ouvrant nos coeurs.
Et, tous deux nous grimpons, notre vie mise à nu,
Avec pour seul dessein d'inspirer le bonheur...
(Hommage à « Sensation » d'Arthur Rimbaud)
Nuits de janvier
L'hiver, lorsque le ciel a fui, qu'il s'est éteint
Le coeur endolori s'étreint dans la douleur.
Les yeux clos, l'horizon s'enfuit dans le lointain ;
Le sommeil disparait égrenant le malheur.
L'étoile s'efface en quelques ombres sombres
Lorsque l'amour pleurant retombe des nuages.
Le crépuscule arrive enfonçant la pénombre,
Le laissant errant, seul, loin de la femme sage.
(Hommage à « Nuits de juin » de Victor Hugo)
Dans les nuages
Mon cœur aspire
Au temps passé
En un désir
Si insensé :
Tu es ici...
Douce Lucie.
Sur le chemin,
Une fleur verte
Sourit sans fin.
Elle est ouverte
A nos senteurs ;
Rêvons c'est l'heure...
L'étoile brille
Au firmament,
Elle scintille
Pour les amants,
Donnant aux cœurs
L'heure du bonheur...
(Hommage à « la bonne chanson » de Paul Verlaine)
Un pauvre vieux rêve
J’ai peur de l’aimer
Comme on aime un rêve
La vie sans passé
Sans aucune trêve
Sans raison d'aimer
Je ressens son cœur
Sous les vibrations
Perdues en douceur
En mille émotions
Me brisant le cœur
Je vole et m'envole
Sur le chemin blanc
Vers cette idée folle
Ce doux sentiment
Que son cœur m'envole
Je suis dans le ciel
Errant sans nuages
Chemin essentiel
Pourtant d'un autre âge
Comme un bleu au ciel
J’ai peur de l’aimer
Comme on aime un rêve
La vie sans passé
Sans aucune trêve
Sans raison d'aimer
(Hommage à « A poor young shepard » de Paul Verlaine)
Se lève l'amour
Se lève le petit jour
Dans le vent de tes cheveux
Mon amour,
Caresse-moi de tes yeux.
Glisse-toi avec douceur
Dans le blanc des sentiments,
Prends mon cœur
Contre le tien lentement.
Sur cette tendresse rose,
Sens ce délicat baiser
Que je pose,
Fine perle de rosée.
Reçois sur notre chemin
Mille parfums de nos fleurs
Dans tes mains
Et change-les en bonheurs.
Ce temps d’amour, revis le,
Garde le au fond de ton âme,
Chéris-le
Et reste encor La femme.
(Hommage à « Avant que tu ne t'en ailles » de Paul Verlaine)
Lune errante
Sous le parapluie
S'ouvre en moi, béante,
La mélancolie
De la lune errante
La mélancolie
Comme évanescente
Doucement s'oublie
Sous la lune errante
En ce crépuscule
Des amours changeants
La vie me bouscule
Tout en m'arrachant
L'âme en majuscule
Mon cœur défaillant
Mon cœur qui bascule
Sous le parapluie
De la lune errante
La mélancolie
D'amours défaillantes
(Hommage à « Soleils couchants » de Paul Verlaine)
Mélancolie
Auparavant,
Tes yeux étaient bleus, si bleu-ciel.
Les miens, marron comme la terre.
Sur le chemin courait le miel :
Deux cœurs fous sous un réverbère.
Dans la folie du paradis,
Nos cœurs serraient, mêlant émois
Amours, plaisirs à nos envies,
La tendresse en perles de joie.
Le ciel si grand tendait ses bras
Vers l'horizon, vers l'éphémère
Craignant toujours le temps ingrat
Des yeux fermés de l'univers.
Mais maintenant,
Tes yeux sont clos, s'éteint le ciel.
Les miens, ouverts, meurt la terre.
Sur le chemin empli de fiel
Court la larme fuyant l'éther.
Dans la folie, mélancolie,
Ton cœur s'enfuit si loin de moi.
Assis si loin, je suis ici,
Si loin de tout, si loin de toi !
Le ciel si grand s'en va là -bas
Vers l'horizon, oublie la terre
Lorsque l'ennui ferme au-delÃ
Les yeux lassés de l'univers.
(Hommage à « Spleen » de Charles Baudelaire)
Céleste
Le ciel, en silence,
Danse sur son corps ;
Sa main en cadence
Danse et danse encore.
La lumière explore
Touchant en douceur
De mille rais d'or
La tendre chaleur
Du funeste cœur.
Elle glisse et plisse
Sans nulle frayeur
Ses yeux de malice
Lorsque s'assouvissent
Du ciel les errances
Plongeant dans l'abysse
Terre et innocence.
(Hommage à « Marine » de Paul Verlaine)
Mont Blanc
Devant la puissance
De cette montagne,
L'innocence gagne
La douce indécence.
Le ciel est d'argent,
Brillant de soleil ;
Il semble pareil
Au bel océan.
Puis sous le bleuté,
Se glisse un peu froid,
Sous l'Å“il du beffroi,
L'instant de beauté.
Le ciel est d'argent,
Brillant de soleil ;
Il semble pareil
Au bel océan.
C'est, du bout des lèvres,
Que se lit le temps,
Que se vit ce temps,
Délicat orfèvre.
Devant la puissance
De cette montagne,
L'innocence gagne
La douce indécence.
(Hommage à « Dans l’interminable ennui de la plaine » de Paul Verlaine)
Lorsque
Lorsque perdus dans l’azur,
Assise sur le tissu,
Au soleil offrant la vue,
Ma caresse te rassure,
Dans le silence de verre
Brillent les feuilles d’automne
Que notre douceur étonne.
Lorsque le passant se perd
Alors, face au nord, ton corps
Se livre au regard du ciel
En un moment essentiel.
Lorsque ton corps s’évapore,
Soudain nos âmes frissonnent.
Et s’envolent, sensuelles,
Vers la beauté éternelle,
Lorsque, tendrement, on fusionne.
Lorsque la nuit s’ouvrira,
Tu souffleras les deux flammes
Qui resteront dans nos âmes :
Notre amour triomphera…
(Hommage à « En sourdine » de Paul Verlaine)
Hommages à « Il pleut » de Francis Carco
Il pleut
Reste encore un peu, il pleut !
Etrennons notre paresse,
Oublie tout ce froid, tu veux?
Laisse venir nos caresses.
Quand les peines s'évaporent,
En ce matin éveillé,
Retiens-moi encore plus fort,
Ne te laisse pas glisser.
Viens, prends-moi dans tes bras.
Dis ces mots que j'attends.
Viens, roulons dans les draps,
Ne faisons pas semblant.
Reste encore un peu, il pleut !
Un doux vent claque et pénètre,
C'est ta main dans mes cheveux
Qui fait trembler tout mon être.
Regardons encore dehors :
Chaque goutte est un baiser.
Sortons cueillir ce trésor,
Laissons l'eau nous embraser.
Il pleut - c'est merveilleux !
Bousillons nos godasses
Dans la gadoue, heureux,
Quand le temps nous embrasse.
Il rayonne
Il rayonne dans mon cœur
En scintillant sur le monde ;
Comment entre sa douceur
Au plus profond de mon cœur ?
Tendresse de sa brûlure
Qui m'irradie et m'inonde,
Comme la pluie me rassure
De ses rayons bleu azur.
Il rayonne de folie
Telle une âme qui s'enflamme.
Un instant, le ciel rougit
M'évaporant dans son lit.
C'était la meilleure chance
De rencontrer cette femme
Qui ensorcelle la danse
Des beautés de la confiance.
Il brille
Il brille - C'est merveilleux, je t'aime
Nous partirons sur le chemin
Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes
Juste ensemble dans le vert matin
Il brille, Les chamois vont et viennent
On voit voler des aigles noirs
Sur les hauts sommets d'obsidienne
Sans un bruit dans le violet du soir
C'est merveilleux : il brille, J'écoute
Les chants dans les peupliers blancs
Dont la mélodie nous déroute
Et tu me souris tendrement
Je t'aime, Oh! Ce soleil qui brille
Qui rit dans le ciel vert heureux
De voir le bonheur d'une fille
Aux étincelles bleues dans les yeux
Il neige
Il neige - Quel sortilège, on s'aime.
Lentement s'écoulent les flocons
Comme des grains d'amour que l'on sème
Devant les vitres de la maison.
Il neige. Le vent est délicat.
Sans un bruit, il glisse sur la soie
Tout en m'enveloppant dans ses bras
Se mêlant doucement à ta voix.
Quel sortilège : il neige. Je sens
La caresse de ces papillons
Qui se posent dans le froid aimant
Sur ta joue en un beau tourbillon.
On s'aime. Parmi ces douces fleurs
Qui serpentent comme des adieux,
Tendrement, tu as posé nos cœurs :
On dirait qu'il neige dans tes yeux.
Amour flou
Où va l'amour, le vent le mène
En glissant dans le ciel
A travers ce blanc arc-en-ciel
Vers une vie sereine.
Notre chemin a disparu
Oubliant les caresses
Evanoui dans nos faiblesses.
La mort l'a parcouru ?
Il pleut encor, c'est merveilleux,
Je t'aime encor dans ces adieux...
(Hommage à « Poème flou » de Francis Carco)
A l'instant du crépuscule
A l'instant du crépuscule,
Le ciel bleu s'est refermé.
A l'instant du crépuscule,
Quand le soleil s'est éteint,
Ton sommeil m'a enfermé.
Quand le soleil s'est éteint,
Enveloppé en silence,
Dans cette nuit, j'ai sombré.
Enveloppé en silence,
Dans l'absence de tes mots,
Ma lumière s'est ombrée.
Dans l'absence de tes mots,
Mon cœur est un étranger,
Dans ton oubli enlacé.
Mon cœur est un étranger
Du paradis de tes rêves.
Mon âme a été chassée
Du paradis de tes rêves...
(Hommage à « Ô mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour » de Paul Verlaine)
La porte est entrouverte
La porte est entrouverte.
Attendant sous les arbres
Que la lumière marbre,
La douce découverte
S'offre à nous dans l'automne.
En la chaleur du pin,
S'illumine divin
Ton amour qui chantonne.
Une table, une chaise
Meublent un doux espace
Dans lequel on s'enlace
En douces parenthèses.
Tu es là comme une aile,
Lumière aux deux flammes,
Qui, tendrement, enflamme
Nos âmes immortelles.
(Hommage à "La porte est entrouverte" d'Anna Akhmatova)
Assis sur ce banc
Assis sur ce banc, je te tiens et j'écoute.
J'écoute ton souffle doux et régulier
Avec des battements, doux, fous, singuliers :
Une respiration éloignant le doute.
Doucement, tendrement, tes yeux se sont clos,
Laissant ton cœur à un rêve familier
Avec des battements, doux, fous, singuliers :
Il s'envole et vole tel un fol oiseau.
Et je suis avec toi, je te suis sans peine,
Suivant ton âme au rythme du sablier
Avec des battements, doux, fous, singuliers ;
N'attendant que l'amour, sans aucune haine...
Ne craignant que l'amour et toutes les haines.
(Hommage à « Dans l’obscurité » de Karin BOYE)
Terre de songe
Par une sombre route déserte,
Hantée par de mauvais anges seuls, où la sombre Idole, nommée Nuit,
Sur un trône noir règne offerte.
Je suis arrivé en ces terres que sous d’extrêmes vagues de pluie.
L’étrange et fatidique climat
Qui gît, sublime, hors de l’Espace, hors du temps en d’insondables vallées,
Se perd, égaré sous les frimas,
En d’interminables flots, vides, souterrains, comme désespérés
Et bois de Titans avec des formes
Qu’aucun homme ne peut découvrir à cause de ces rosées qui perlent,
Noires et timides, au-dessus ;
Montagnes tombant à jamais dans des mers où nulle âme ne déferle ;
Mers qui, inquiètes, n’aspirent plus
En y surgissant qu’aux cieux en feu ; lacs qui débordent incessamment
De leurs eaux calmes, — calmes, glacées —
De la neige des lys inclinés ; dans les lacs qui, ainsi débordant
De leurs eaux solitaires et mortes,
Leurs eaux tristes, glacées de neige, par les montagnes, par les bois gris
Par le marécage et ses eaux fortes
Où s’installent crapaud et lézard, par les flaques et étangs lugubres.
En chaque lieu le plus méprisé,
Dans chaque recoin mélancolique ou dans les eaux les plus insalubres,
Partout le voyageur épuisé
Rencontre les réminiscences drapées du Passé – formes enfouies,
Formes qui reculent et soupirent
En passant tout près du promeneur, formes aux plis blancs, comme évanouis,
D’amis rendus il y a longtemps
Par l’agonie, à la Terre, au Ciel. Pour le cœur dont les maux sont légion,
Voici une région qui inspire
Chaque esprit marchant parmi l’ombre ; pacifique et calmante région.
Mais le voyageur, lui, qui voyage
Au travers, ne peut ou n’ose pas la considérer ouvertement.
Jamais un tel mystère d’un autre âge
Ne s’expose aux faibles yeux humains qui ne sont point fermés tendrement ;
Ainsi le veut cette reine inerte.
L’Âme en peine qui y passe ne la contemple qu’au travers de l’huis
Sur une sombre route déserte,
Hantée par de mauvais anges seuls, où sombre l’Idole nommée Nuit.
(Réécriture de la traduction de Stéphane MALLARME
de la poésie « Terre de songe » d’Edgar Allan POE)
Voici que ton amour décline
Voici que ton amour décline
Sur le chemin qui redescend.
Alors que ma fin se dessine,
S'envole le temps dans le vent.
Janvier a décimé l'automne.
Il ne reste que des flocons,
Sur les douces feuilles atones,
Couvrant les sons de nos chansons.
L'arbre implore le ciel d'un regard
Lorsqu'il se perd dans ses repères.
Les signes l'engluent au hasard ;
L'automne se change en hiver.
(Hommage à « Voici que la saison décline » de Victor Hugo)
S'en va une silhouette
Sur le trottoir, s'en va la silhouette grise
Emportant le soleil dans les yeux bleus du ciel,
Qui laisse en peine une ombre en un temps qui se brise.
S'en va la silhouette, un temps superficielle.
Un coup de crayon gris quand le ciel se brouillonne,
Se termine le jour en des tons froids et sourds.
Un matin de janvier a fait mourir l'automne.
Sur le trottoir s'en va cette ombre d'un amour.
(Hommage à « Automne » de Guillaume Apollinaire)
La terre a sombré bleu
La terre a sombré bleu dans les eaux de l'amour
Le ciel a volé rouge à l'orée d'un passage
La terre a changé vert entrant dans un autre âge
Le ciel a glissé noir le chemin d'un toujours
(Hommage à « L'étoile a pleuré rose » d'Arthur Rimbaud)
Pluie d'ailes...
Lui
Soudain étrange d'être un ange
Te voir sans que ne se dérange
L'ordre naturel du monde
Impose à la terre sa ronde.
Dans l'air sévère de ton ciel,
Chaque silence est un lourd fiel.
Il est sur mon âme une enclume,
Plomb incandescent sur mes plumes.
Alors je vole les yeux clos
En espérant que tout là -haut,
Mon ombre devant le soleil,
Un peu de compassion éveille.
Je suis ton chemin de très loin
Espérant relier les points.
J'attends les messages sereins
Souvent vides et anodins.
Et j'attends, j'attends un éclair
Pouvant illuminer la terre...
Elle
Passé le temps du fol espoir,
Maintenant je ne veux savoir...
Pluie
D'ailes...
(Hommage à « Ce que retient Nina » d'Arthur Rimbaud)
Dans le ciel
Que pointe la vie sous le bleu
A l'orée du temps de caresses
En tendres soleils amoureux
Que pointe la vie sous le bleu
En se dardant de mille feux
Couchant la terre de tendresse
Que pointe la vie sous le bleu
A l'orée du temps de caresses
Une pointe de paradis
Où se dévoile l'innocence
Noyant sous le rose le gris
Une pointe de paradis
De la nature la puissance
La présence de toute envie
Une pointe de paradis
Où se dévoile l'innocence
Alors s'illumine l'amour
Et, dans le ciel, le bleu s'envole
Sur le chemin que l'on parcourt
Alors s'illumine l'amour
Ciel et terre ensemble s'affolent
S'enlaçant sans aucun détour
Alors s'illumine l'amour
Et, dans le ciel, le bleu s'envole.
(Hommage à « Le cœur volé » d'Arthur Rimbaud)
Rêve d'automne
L'automne, nous allons tous deux sur le chemin
Couvert de feuilles jaunes
Quand, tes yeux dans mes yeux et ma main dans ta main,
Luisent dorés les aulnes.
La nature nous offre en un souffle léger
Une tendre caresse.
C'est alors que nos cœurs en sensualité
Plongent dans l'allégresse.
Sous le calme feutré du sous-bois jaunissant,
S'envolent nos baisers d'un amour grandissant
Au chant du doux feuillage.
Lentement, nous marchons sur le chemin heureux
En proie aux sensations des délices amoureux
Oubliant tous les âges.
(Hommage à « Rêvé pour l'hiver » d'Arthur Rimbaud)
Saisons d'amour
Au printemps vient la fleur
Du soleil qui s'éveille
Tendrement comme un cœur
Qui, du ciel, s'émerveille.
A l'été croit la fleur
Quand caresse le vent
Qui, d'un souffle en douceur,
La transforme en l'aimant.
Et quand l'automne est là ,
Elle est fruit de l'envie
Tel un ciel délicat
Qui sourit à la vie.
Mais l'hiver se déchaîne
Le fruit meurt sans sa flamme
Ne laissant que des graines
Qui germent dans mon âme.
(Hommage à « Dans les bois » de Gérard de Nerval)
Morte saison
Tendre posée immobile
En attendant un instant
Sur un chemin de montagne
Femme à trente-trois ans
Serrée contre un arbre
Un dix-sept à midi trente
(Hommage à « Belle saison » de Jacques Prévert)
Vers d'amour
Je garde, ô mon amour, le fruit de tous nos jours,
Il est comme enchainé au cœur de tes caresses.
Je sens couler en moi le parfum calme et sourd
De ton sang rouge et pur me donnant cette ivresse
Qui bat m'envahissant au fil de chaque jour.
Je porte, ô mon amour, dans l'âme l'habitude
De voir passer le ciel au clair de chaque nuit.
Tes baisers éternels comblent ma solitude
Et en font, en enfer, un voluptueux fruit
Dévorés par les vers de ma sombre habitude.
(Hommage à « Vers d'amour » de Renée Vivien)
Au printemps
Quand de la femme de la Haute-Marne
Mes pensées ont cherché à s'approcher,
J'ai vu son cœur fuyant par la lucarne.
Les délicats flocons sur le clocher
Se fondaient dans les doux yeux de la belle ;
De couler ne pouvais les empêcher.
Quand la muraille de la citadelle
Se referma sûrement devant moi,
Le froid glaça sombrement la venelle.
Mon regard perdu dans le flot des toits
En délaissant au loin mon âme darne,
J'espérais dans le ciel, les bras en croix.
(Hommage à « En automne » de François Coppée)
A Lucie
Que devient l'amour ? Est-ce un « je t'aime » ?
J'ai toujours cru ce que vous disiez
Plongeant mon cœur dans tous les extrêmes ;
Pensant que vous n'étiez pas la même ;
Je savais que vous me puniriez.
Que devient l'amour dans le silence ?
N'est-il que gestes insensés :
Imaginés dans notre insouciance
Un de ces rêves morts par avance ;
Je ne sais quelles sont vos pensées.
Que devient l'amour ? Est-il folie ?
Sur le chemin, suivant pas à pas,
Le bruit de votre mélancolie,
Je vous vois de plus en plus jolie ;
Et pourtant, vous ne m'éclairez pas.
Que devient l'amour loin de votre âme ?
Le soleil disparait chaque soir
En entaillant mon corps de sa lame,
Il emporte l'espoir et sa flamme ;
Mais vous ne souhaitez pas le savoir.
Que devient l'amour posé en veille,
Depuis que je ne suis qu'Ã genoux ?
De fleur en fleur, continue l'abeille
En croyant que la rose est vermeille ;
Mais sa couleur meurt ! Me croyez-vous ?
Que devient l'amour sans un mot dire ?
Que l'espace s'étire sans vous ;
Dans chacun de mes mots se respire
Le plus beau de vous, votre sourire,
Pris dans le temps, s'efface le doux :
Au fond des montagnes mystérieuses,
Chantaient quelques notes de piano,
De tendres mélodies harmonieuses,
Des caresses des amours joyeuses,
Qui transformaient le chêne en roseau.
Que devient l'amour quand il sépare,
Les êtres et les met sous verrous ?
Il part quand le désespoir m’empare ;
Et s'effondre dans les mots avares.
En silence vous transformez vous.
Que devient l'amour ? L'indifférence ?
Je ne crois pas que vous ne savez ;
Le silence est la pire souffrance ;
Elle a assassiné l'espérance,
A quel instant en aurais-je assez ?
Lorsque la douleur devient suprême,
Que tous les maux n'ont plus aucun pied,
Que la distance n'est plus la même,
Que sont écrasés tous les « je t'aime »,
Quel est le mot que vous me diriez ?
(Hommage à « À Ninon » d'Alfred de Musset)
Marche funèbre
Sur le chemin des ténèbres,
Quand nos jours deviennent courts,
Ce sont nos noces funèbres
Qui se noient dans les discours.
La raison de la colère,
En un dernier mot forcé,
Souffle dans ce froid polaire
Notre amour qui s'est glacé.
Et c'est la neige qui tombe
De son chant aveugle et sourd
Sur mon âme qui succombe
Ensanglantant mon cœur lourd.
Le doux flocon monotone
Lentement s'égare et part.
L'hiver succède à l’automne
Et annonce ton départ.
Hommage en bouts rimés à « Chant d’automne, I » de Charles Baudelaire
Marche nuptiale
S'allonge sous le ciel verdâtre,
Cette terre et son sol amer,
Dont le feu s'est éteint dans l’âtre
Lorsque s'est retirée la mer.
Elle imagine la voir mère
Pour sortir du destin méchant
Où leur amour n'est qu'éphémère,
Se noyant au soleil couchant.
Elle rêve de l'instant avide :
Elle s’asseyait sur ses genoux
Et, dans sa tendresse torride,
Elle plongeait dans ses yeux doux !
Hommage en bouts rimés à « Chant d’automne II» de Charles Baudelaire
Qu'ai-je ?
J'ai cru attraper ton âme
Mais ce n'était qu'une flamme.
Elle a fui dans cet espace
Et maintenant le temps passe.
Je t'ai bu jusqu'à l’ivresse
Me noyant dans la caresse
Eclairant la saison brève,
Se dévoilant comme un rêve.
J'ai plongé dans les abîmes
Confondant amours et rimes,
Mêlant les idées sereines
A celles noires et aux peines.
Je n'ai su lire tes larmes
Qui résonnaient en alarmes.
Elles sont les clés des songes
Et non de sombres mensonges.
Je n'ai pas vu venir l'heure
Où disparaitrait le leurre
Lorsque la femme fidèle
Tuerait ma vie éternelle.
Hommage en bouts rimés à « Dans vos yeux » de Gaston Couté
Comment
Le chemin courrait ce lundi
Voyant le soleil de midi
Dans notre ciel de paradis.
Non, rien à ce jour ne ressemble
A ce doux mot que tu as dit.
Comment ne pas marcher ensemble ?
Chaque jour est l'autre demain
Qui pourrait se perdre en chemin
Si nous ne nous donnions la main
Et que, tous deux, nous marchions l’amble
En un simple regard humain.
Comment ne pas rêver ensemble ?
Alors notre avenir sera
Ce que dévoilera le drap
Lorsque tu me prends dans tes bras.
A moins que cette main ne tremble
Quand de notre fin tu voudras.
Comment ne pas mourir ensemble ?
Hommage en bouts rimés à « Nous dormirons ensemble » de Louis Aragon
Chanson pour l'amour l'hiver
Pendant chaque nuit d’hiver,
Attend une femme blanche,
La bonne-femme de neige,
Avec ses deux grands yeux bleus,
La bonne-femme de neige,
Toute engourdie par le froid,
Plantée au fond du jardin,
Comme un rayon de lumière
Voulant être rassurée.
Elle voit par la fenêtre
L'ours près de la cheminée
Dans la petite maison
Où elle entre sans frapper
Juste pour se réchauffer.
Elle prend l'ours dans ses bras
Et, d’un coup, ils disparaissent
En ne laissant qu'un sapin
Au cœur d’une flaque d’eau,
En ne laissant qu'un sapin,
Amoureux, comme un cadeau.
Hommage à « Chanson pour les enfants l'hiver » de Jacques Prévert
Message de fin d'amour
Amour étais-tu éveillée ?
L’homme a disparu sous la feuillée.
Est-il évanoui dans la rosée ?
Trop tard pour cette rose embaumée,
Bas est le ciel des muses courtisées
Pour espérer la flamme animée.
Jamais, il ne veut te voir enfermée,
Te perdre pour l'instant espéré :
Comprendre enfin un jour sa bien-aimée.
Hommage à « Fin d'amour » de Guy de Maupassant
Souvenir d'orage
Non, il n'y a pas d'instants d'orage
Qui soient aussi sombres que ma nuit.
Non, il n'y a là aucun courage
Lorsque, dans le ciel, la lune luit
En observant notre amour détruit.
J'ai cherché à souffler sur la braise
Pour en retrouver une partie,
Le souvenir d'une vieille chaise
Qui, dans mon esprit, a refleuri,
Vivant une présence impartie,
Le doux souvenir de cette poudre
Aux yeux de notre temps insurgé
Au milieu de notre coup de foudre
Nous faisant affronter le danger.
Et c'est maintenant tout ce que j’ai.
Au coin de la rue, se perd ton cœur.
Puissamment, il s'est mis à pleurer.
Je ne saurais qui est le vainqueur
De notre temps qui est déchiré
Ni, si vraiment, il est libéré.
Hommage en bouts rimés à « Paris » de Louis Aragon
Ses parfums
N'avez-vous jamais tant respiré
Que vous ressentiez la gourmandise ?
Elle était mise devant l'église
De notre passé invétéré,
Elle attendait sur la marche grise
Le charme de l'amour restauré.
N'avez-vous jamais tant adoré
En la trouvant assise et exquise ?
Alors, lorsque dans ces grands jours lourds
D'automne, se propose l'alcôve,
Le ciel se colore d'un ton fauve.
Dans ses bras aux parfums de velours,
Le délicat de son onde pure
Caresse lentement ma fourrure.
Hommage en bouts rimés à « Le parfum » de Charles Baudelaire
Tristesse
Ce n'est que la tristesse de la lune
Au soir d'un au revoir loin de la dune.
Elle est la perle glissant sur la joue,
Larme de lune à la tendresse floue.
La montagne rêve et son cœur s'élève
Dans le brun feuillage avec la douceur
D'un nuage blanc sans plus de lenteur.
La nuit s'étend, son âme de caresse
S'évanouit loin de notre paresse.
Hommage à « Tristesse de la lune » de Charles Baudelaire
Femme et homme
Beauté de tes seins pâles
Qui engendrent le mal
Et l'aspect animal
Que transmettent les mâles !
Et quand soufflent tes râles,
Même au temps matinal,
Appel d'amour, signal
Ou étreinte en tes châles !
Hommes forts, ici-bas..
Ah ! Quels sont tes combats ?
Quelque chose en montagne ?
Quelque ennemi subtil ?
Bonté qui t'accompagne,
Et fuit, que reste-t-il ?
Hommage en bouts rimés à « Beauté des femmes… » de Paul Verlaine
En attendant
Je t'attends comme j'attends la mer,
Tel un souffle d'automne en hiver
J'attends cette pluie, j'attends ton eau,
Ce nuage tendre, humide et chaud.
J'attends aux pieds des arbres moussus
Le bref de nos moments révolus.
Je t'attends sous les feuilles luisantes
Croyant en ta lumière puissante.
J'attends ton doux rayon de soleil
Qui s'échapperait de ce sommeil.
J'attends de voir la pierre astiquée
De la montagne domestiquée.
Je t'attends ma douce reluisance,
Symbole de l’amour, la puissance.
J'attends ici, partout, Ã Paris
L'instant qui a fui sur ce parvis.
Je t'attends, mon image lointaine,
Perle rare de cette fontaine.
J'attends devenant une momie
Quand le silence est mon ennemi.
Je t'attends longtemps, je te regarde
Comme un passé partant par mégarde.
J'attends, là , dans l'ombre de ton œil,
Que dans ton cœur s'ouvre mon cercueil.
Hommage en bouts rimés à « Trouées » de Blaise Cendrars
Les cinq saisons
Hommage en bouts rimés à « En automne » de François Coppée
En été
Commence à tourner le manège,
Nous sentons les mots approcher
Tombant du ciel comme la neige.
Le soleil est sur le clocher,
Nous pénètrent les odeurs fortes
De ce sentiment de pêcher.
Et dans la chaleur, tu emportes
Le doux bonheur de s'arracher
A ce que sont nos deux vies mortes.
En automne
Et accélère le manège
Qui fait chaque instant s'approcher
Ce que sont deux bulles de neige.
Désirs sous l'ombre du clocher
De mélanger les amours fortes
Sans avoir l'idée de pêcher.
Et, dans ce bleu, tu nous emportes
Pour nos douleurs nous arracher
Au beau milieu des feuilles mortes.
En hiver
Tournoie, tournoie, tournoie manège,
Sans sentir la mort approcher.
Cesse de tomber cette neige.
Notre heure a sonné au clocher,
Le tocsin de nos idées fortes ;
Aucun fruit n'aura le pêcher.
Et c'est ma vie que tu emportes :
Je meurs voyant mon cœur s'arracher.
Tu refermes les portes mortes.
Au printemps
Cesse de tourner le manège.
Regardant la nuit approcher,
L'amour fond comme de la neige.
Dans les ruines de ce clocher,
Chaque pierre des amours fortes
N'est que l'illusion du pêcher.
La poussière que tu emportes
A réussi à arracher
Les résidus des idées mortes.
La cinquième saison
Rêve en tournoyant, doux manège,
Voyant la lumière approcher
En ces mille cristaux de neige.
Et s'illumine le clocher
Dans tous les rayons des eaux fortes :
S'éclaire, divin, le pêcher.
Et de nos amours, tu emportes
L'éternité pour arracher
Les deux cœurs de nos âmes mortes.
Mortes saisons
Maintenant les saisons sont mortes.
Plus rien ne reste à arracher,
Plus que du vent que tu emportes.
La beauté n'était que pêcher.
Bien pâles sont les idées fortes
Même dites sous un clocher.
Les cieux ne sont que de la neige
Si difficile à approcher :
Ciel et terre sont un manège...
Sensation d'intelligence
Comment interpréter les sentiers ?
Chaque phrase est ténue et menue :
A chaque pas, se comptent les pieds.
Mais, au bout, la vérité est nue.
L'intelligence n'est que ce rien
Donnant l'illusion d'avoir une âme.
Ton avis est meilleur que le mien :
C'est ta sensibilité de femme.
Hommage en bout rimés à « Sensation » d'Arthur Rimbaud
Tu es morte un soir
Tu fuis dans le soir, tu Es cette ombre sans cesse
Morte en lumière douce Un instant de paresse.
Soir nous envahissant, A notre amour vaincu,
L'éternité prédit l'Heure de cette tombe.
Où grandit le sommeil, Le cœur s'effondre et tombe.
Jour maudit de ma mort, Cesse un temps survécu.
Hommage à « Vous êtes morte un soir » d'Anna de Noailles
Lac
Sur quelles plages, sur quels rivages
S'est fait ce voyage sans retour ?
La vie demande au milieu des âges
Si l'amour pourra revivre un jour.
Le soleil achève sa carrière
Oubliant de me dire au revoir,
Me délaissant de son cœur de pierre
Sur ce banc où je ne peux m'asseoir !
Je regarde les vagues profondes
De ces eaux à nos cieux déchirés.
Il ne reste plus que quelques ondes
Abandonnées des bleus adorés.
La grande étendue n'est qu'un silence
Terrible dans l'absence des cieux.
De sa chanson et de sa cadence,
A disparu le rythme harmonieux.
Depuis, l'air ne touche plus la terre
Et, violente, l'eau lui fait échos.
Quand la nature a perdu sa chère
Habitude, s'enfuirent les mots.
Les dieux n'avaient pas été propices
Et les eaux avaient suivies leurs cours.
Aujourd'hui, des jardins des délices,
Il ne reste que les mauvais jours.
Malgré tout, quelques statues implorent
La sensibilité des dieux, eux
Qui, sans rien vouloir savoir, dévorent
Tout le bonheur des amours heureux.
Sur les flots, le temps suspend encore
Son vol, l'étoile lentement fuit ;
Le crépuscule a tué l'aurore,
Le jour n'est plus qu'une longue nuit.
La lumière devient fugitive,
Et son esprit lui dit : "jouissons
De notre vie sur une autre rive ;
Ici, abandonnons et passons ! "
Dans la poussière s'enfouit l'ivresse,
Niant certitudes et bonheur.
Peu importe quelle est la vitesse
De l'orage, il porte le malheur.
Sur le sable disparait la trace
De millions de petits pas perdus,
Chaque seconde du temps efface
Cet amour qui n'existera plus !
Sur le pont s'assemblent les abîmes.
Le ciel n'attend pas : "engloutissez
Chacune des gouttes d'eau sublimes
Chaque douce pensée, ravissez !"
Je ne voudrais qu'une nuit obscure,
Que l'espoir cesse de rajeunir,
Que je retrouve ma vraie nature,
Que se termine le souvenir,
Que mon cœur brise tous les orages,
Que la pluie en oublie mes coteaux,
Que s'éteignent les parfums sauvages,
Que la terre se noie sous les eaux !"
Ainsi l'idée évolue et passe
Laissant les mots dits et répétés
Des cailloux lancés à sa surface
Se ressassant de quelques clartés.
Sur le banc, je regarde et soupire,
Assis dans ce parfum embaumé.
J'en espère que le ciel respire.
Que reste-t-il de ce lac aimé ?
Hommage en bouts rimés à « Le lac » d’Alphonse de Lamartine
Love child
Amour, est-ce la simplicité,
Qui fait de toi une enfant ?
Et pourquoi serais-je dépité
Quand je regarde devant ?
Je ne ressens que de la douceur.
Te voyant dans ce miroir
En un reflet de ton âme sœur,
C'est ton cœur que je peux voir.
Alors, je me glisse dans tes bras
Oubliant les mots méchants
Et tous ces silences - hélas -
Dans l'harmonie de ton chant
Et des fleurs, allongés cœur à cœur,
Laissant le temps qui sifflait
Emporter chacune des douleurs
Aux nuages agnelets.
Être dans le ciel fut un honneur
Touchant, éternel et fort,
Et j'ai touché du doigt le bonheur.
Mais maintenant, je suis mort !
Hommage en bouts rimés à « Child Wife » de Paul Verlaine
Nocturne
Cessent les sanglots,
Tout tranquillement la lune traverse
Le ciel bleu entre l'orage et ses flots.
Délicatement, la terre berce
Le bonheur effaçant chaque douleur ;
L'amour ne serait pas un caprice.
Dans la nuit, il n'est qu'une fleur :
Je suis son complice.
Vois, c'est mon cœur où se portent les pleurs.
L'amour est ton camarade
Même s'il est trahi.
Dans le noir pali,
Il semble être malade ;
Pourrais-tu t'en apercevoir sans jamais le voir ?
Mais il n'existe qu'un seul mot : Espoir !
Hommage en bouts rimés à « Chopin » de Marcel Proust
et à « Nocturne » de Frédéric Chopin
Symphonie du destin
Le ciel s'obscurcit
Enterrant la terre ;
Le coup de tonnerre
L'endurcit.
Ce sont les ténèbres
En marches funèbres
Soufflant la clarté
Vers Éole :
La terre perd son pôle,
En toute impunité.
Sans une sédition.
Puis de façons peu civiles,
S'éteignent toutes les villes ;
L'amour n'est que confusion.
Le destin s'écrit de ce vers opiniâtre.
La vie le définit comme un grand théâtre :
Il sait en duel être l'être cruel.
Hommage en bouts rimés Ã
« Le Miroir du Destin » de Gabriel du Bois-Hus
et à la « cinquième symphonie » de Ludwig Van Beethoven
Bleu Automne
Qu'es-tu devenu mon bleu Automne ?
Nature dans ton simple appareil,
Ton arbre dans ce ton de vermeil
Illumine la terre et festonne.
Au loin, ce n'est pas le ciel qui tonne,
C'est la nuit qui étend son sommeil.
Qu'es-tu devenu mon bleu Automne
Nature dans ton simple appareil ?
Maintenant lorsque le temps s’étonne,
De l'âme jusqu'au petit orteil,
J'attends, patient, le bleu du soleil
Et le chant de l'amour qui s'entonne.
Qu'es-tu devenu mon bleu Automne ?
Hommage en bouts rimés à « L'Automne » de Théodore de Banville
Pas
Ce n'est que par petites touches
Que se dessinerait le mal,
Il se poserait sur ta bouche
Au délicat rouge coral
D'un léger pas pressé
Dans le temps à peine enlacé.
La toile, l'espace de face,
S'allonge dans le bleu des yeux.
Le pinceau doucement se passe
Et repasse le temps soucieux.
A chaque pas, sinon,
Il en oublie son propre nom.
Le maître, tel un pauvre brave,
Décline en teintes la beauté ;
Le mal en a fait son esclave
Une fois tout l'amour ôté :
Chaque pas vers le bien
Ne serait plus jamais le tien.
Violent, Ã la peinture, il donne
Toute sa force et son émoi.
Voulant la nature mignonne,
Il s'éloigne de toi, de moi.
Chaque pas est si vain
Sans se blottir contre ton sein.
Et dans sa fougue, il prend et garde
Chaque couleur pour éveiller
Chacune des douleurs. Regarde
Le mal et l'amour sommeiller
Et, Ã chaque pas, vois
Ce qu'il reste de toi, de moi.
Alors, dans sa folie, il baise
La toile jusqu'au point d'en ouvrir
Chaque porte, bonne ou mauvaise ;
Peindre pour souffrir et mourir !
Chaque pas hors tes bras,
Mène la mort à petits pas...
Chaque touche est une ennemie
Qui ne pourra plus l'apaiser.
Dans le silence de sa vie,
Il peint la mort en un baiser.
Aucun pas de douceur,
Le noir est la douleur du cœur.
Il peint l'amour comme la rage
De ce passé continuel,
Jamais il n'aura le courage
D'oublier l'amour mutuel.
Chaque pas est un jour
Une simple preuve d'amour !
Hommage en bouts rimés à « Douce Maîtresse » de Pierre de Ronsard
Plaisir et honnêteté
De l'amour, je suis victime.
Se nourrir de son plaisir,
Et le pousser au sublime
Pour entendre son soupir ;
Est-ce la moindre des choses
Que de désirer offrir
Cet amour en quelques roses
Pour ne pas le voir flétrir ?
Je sais que sont éphémères
Tous ces amours transparents,
Qu'ils glissent dans les ornières
En mille oublis déchirants...
Mais tes yeux sont des étoiles
Qui confinent au divin
Et tes bras sont de ces voiles,
Où je me perdrai sans fin !
Ecoute un mot inutile :
Où est la stupidité
Lorsque l'amour est stérile ?
Qu'est-ce que l'honnêteté ?
Hommage en quelques bouts rimés Ã
« Femmes damnées (Delphine et Hippolyte) »
de Charles Baudelaire
Petits et légers
comme le vol d'un papillon
La délicatesse de ces roses
Inspire un sentiment fort et pur.
D'un léger violet, à peine écloses,
Elles transcendent le charme azur.
La douceur de l'air donne des ailes
Aux petites pensées éternelles :
Le ciel a un sourire enchanté
Quand, délicatement, il se pose.
La vie ne serait pas autre chose,
Qu'une caresse de volupté !
Hommage en bouts rimés Ã
« Le papillon » d'Alphonse de Lamartine
La porte close
La porte se clôt terriblement
Là , derrière toi, s'entend : "maman..."
Je ne sais si le bonheur existe.
Mais, Ã ce moment, la vie est triste.
Il n'y aura un autre matin ;
Celui-là fuira dans le lointain.
Il faudra vivre vaille que vaille...
Et j'oublie le temps pour qu'il travaille.
Hommage en bouts rimés à « La porte » de Guillaume Apollinaire
Hiver
Dans l'immense ciel bleu, s'en va un vieux bonhomme
Seul, là , sur le trottoir, dans le froid de l'hiver.
Il erre, abandonné, comme une bête en somme.
Partant sur son chemin, il ne sait que se taire.
Il ne rêve qu'amour... et infidélité.
Et il ne sent que son cœur qu'ici elle brise.
L'hiver a fait mourir l'automne et l'été...
Dans l'immense ciel bleu, s'en va une âme grise.
Hommage à « Automne » de Guillaume Apollinaire
Automne
A l'instant où se désire le délire,
Je m'imprègne de ton sourire.
Le plaisir est serti de charmes amis.
Au cœur des arbres endormis,
Se décrit l'amour comme ces douces palmes
Du bonheur au gré des eaux calmes.
Tout ce bleu irradie de verts
Le chant de la nature. En ces quelques vers,
Le soleil plonge son corps tendre
Dans ce silence sans entendre
La beauté de ce temps béni :
Nait l'instant d'automne infini.
Hommage en bouts rimés à « Printemps » de Victor Hugo.
Délit de fuite
Et de suite, te voilà absente !
J'ignore tout de toi à présent…
Et le passé de ma vie présente,
Tout le temps n'est que le temps absent.
Ensuite, je ressens ce que sent
Tout ce temps hors du temps, hors de moi,
Si longtemps en fuite sans émoi.
Impossible sans être passible
De ne plus être, juste être soi...
Ou n'est-ce que toi ? Est-ce possible ?
Hommage en bouts rimés Ã
« En toi je vis, où que tu sois absente » de Maurice SCÈVE
Alcool
Je m'enivre de ta couleur ancolie
Au profond des secrets de notre jardin.
Mon cœur inspire un parfum mélancolie :
Aujourd'hui et demain ne sont que dédain.
L'alcool d'hier verse et déverse tes ombres
Qu'aucune bouteille ne dissipera.
Tes saveurs brûlent mon corps, âcres et sombres ;
Jamais ta blessure ne disparaîtra.
Alors, quand je vibre de tes forces vives,
Que mon être s'accroche à quelques cheveux,
Amour, j'attends qu'au sommet tu me poursuives.
Là , dans l'ivresse, diras-tu « je le veux ! » ?
Hommage en bouts rimés à « Clotilde » de Guillaume Apollinaire
A l'instant amour
A l'instant où s'efface la chambre,
A l'instant où s'efface la mort,
Vole dans l'espace le violet.
Amour, tu tiens en main un trésor !
A l'instant où se construit ton ambre.
A l'instant où se construit l'amour,
Vole dans l'espace qui te plaît…
Amour, aime-le au petit jour !
A l'instant où disparaît septembre,
A l'instant où disparaît la mer,
Vole dans notre espace complet.
Amour, il n'est pas fait que de chair !

Hommage en bouts rimés à « Hiéroglyphe » de Charles Cros
A Dieu
Ô mon Dieu, comment as-tu pu croire
Qu'un jour ton sang serait aussi mien ?
Dans quelle vie se perd la mémoire,
Que mon cœur ne serait plus le tien ?
Alors, quand s'écrivent toutes choses,
Que chaque mot s'appelle autrefois,
Qu'en silence sont apothéoses
Tous les fins espaces de ta voix,
Je ressens les douceurs de nos âmes
Qui se glissaient dans le jour impur,
Je ressens la beauté de ces flammes
Qui embrasaient la terre et l'azur.
Ô mon dieu, d'un simple baiser chaste,
J'ai rendu nos deux mondes jaloux.
Ce n'était ni pareil, ni néfaste,
Ce chemin hors des bras des Époux !
Hommage en quelques bouts rimés à « Adieu » de Paul Verlaine
L'infini d'une étoile
L'infini a la couleur d'une rose,
Son aréole a le grain du satin.
Alors, quand mon cœur, un baiser dépose,
C'est mon âme qui le prend par la main.
Inspiré par « L'étoile a pleuré rose » d'Arthur Rimbaud
Extase
Il est dans notre vie des lieux
Ignorant les raisons du monde,
Des moments où, à la seconde,
Notre âme pénètre les Cieux.
Pris dans le bonheur de tes yeux,
Ma vie est devenue cette onde :
Cette illusion douce et profonde,
D'étreindre un amour victorieux.
La foudre enterra mon souci,
Laissant à l'envie, jusqu’ici
Perdue, le beau de tout le reste.
Et, ainsi, mon cœur emporté,
J'embrassai la Divinité
De ton aventure céleste.
Hommage en bouts rimés à « Extase » de Théodore Agrippa d’Aubigné
Rêve d'automne
Automne, j'ai rêvé sous l'intense ciel rose
Aux tendres reflets bleus
Que c'est notre vie qui, tendrement, se repose
Sur ce chemin moelleux.
Et je passe ma main sur l'espace de glace
En attendant les soirs
Où tous deux, cœur à cœur, laissant la populace,
Effacerons les noirs.
Alors, nous gouterons l'amour égratigné,
La caresse espérée, éloignant l'araignée
D'un baiser dans le cou.
Nous nous envolerons d'un simple tête à tête
Au cœur de la forêt, avec l'air un peu bête,
D'un mot disant beaucoup.
Hommage en bouts rimés à « Rêvé pour l'hiver » d’Arthur Rimbaud
Regarde
Regarde comme sont beaux
Les chemins, les animaux…
Regarde comme ils voient naître
Notre amour à ta fenêtre.
Délicats dans les fougères
Sous le regard des étoiles,
Se marient terre et lumière
Dans quelques horizons pâles.
Au loin passe un chevreuil
Dans le jour qui s'enfuit déjà ,
Il ne voit de toi et moi
Que notre ombre dans les feuilles.
C'est le temps qui nous regarde
Enflammer un amour doux.
Nos cœurs ne cessent de battre,
Nos âmes sont à genoux.
Sous les perles de décembre,
Nous touchons le merveilleux
De nos fous esprits en feu.
La montagne est notre chambre.
Hommage en bouts rimés à « le givre » de Maurice Carême
Prière
Le matin, ta douce aura
Eveille ma cervelle ;
Ce ne sont que les mots gras
D'une poésie nouvelle
Posant mes mots que leur son
Atteigne tes oreilles
En fuyant ton abandon
Pour lui porter des merveilles.
Mon amour, je voudrais tant
Que nos cœurs soient des lames
S'arrachant de notre flanc
Pour faire vibrer les flammes,
Retrouver l'âme d'enfant
Et cet air un peu bête
Trouvé dans le fol instant
Où le temps n'était pas traitre.
Puis que, sur ce sol rocheux,
Le ciel devienne Sphère.
Assis, j'espère que Dieu
Écoutera ma prière.
Hommage en bouts rimés à « la honte » d'Arthur Rimbaud
Lumière fauve
La lumière arrive intense et folle
Sortant de ce transparent brouillard.
Dans l'air, soudain, les parfums s'envolent.
La lumière arrive intense et folle.
Lentement, c'est le temps qui s'affole.
Perdue entre grésil et blizzard,
La lumière arrive, intense et folle,
Sortant de ce transparent brouillard.
Sur l'azur léger qui s'irradie,
Quelque rayon intense transperce
L'infinité de ce paradis.
Sur l'azur léger qui s'irradie,
S'oublie le cœur fragile et maudit
Qui s'enfuit en une simple averse.
Sur l'azur léger qui s'irradie,
Quelque rayon intense transperce.
Le ciel, sans un bruit le jour, retient
Un peu de la bonté du fauve
En douce pluie. La terre soutient
Le ciel sans un bruit. Le jour retient
La nuit dans son charmant va et vient
Et s'efface dans ses tons de mauve.
Le ciel sans un bruit, le jour retient
Un peu de la bonté du fauve.
Vers empruntés à « Orgie parisienne » d'Arthur Rimbaud
Peinture
Ce ne sont que des papillons blancs
S'imaginant posés sur mes gants
Voletant dans le ciel, un peu gauches.
Ils s'accrochent à quelques sacoches
Lorsqu'au loin tous les horizons sont
Sensibles, timides et profonds.
Ils espèrent en cette douce ouate
Des nuages, blanche et délicate
Pour toucher à cet amour impur
En tendres touches de clair-obscur.
Hommage en bouts rimés à « état de siège d'Arthur Rimbaud
(parodie d'un dizain de François Coppée)
L'azur en questions
L'azur muet est l'espace insondable.
Sa soif d'amour, tu viendras l'apaiser
Au cœur de ces étoiles innombrables.
L'azur muet est l'espace insondable
Aux chaudes étincelles improbables
Éclairant de nos vies l'extrémité.
L'azur muet est l'espace insondable :
Sa soif d'amour, tu viendras l'apaiser.
L'amour infini dans un infini
Frémissement d'un immense baiser
Espère en un horizon défini.
L'amour infini dans un infini
Instant attend l'instant de l'instant qui
Attend de nos âmes l'éternité :
L'amour infini dans un infini
Frémissement d'un immense baiser.
La pensée est-elle plus qu'un rêve ?
L'amour brulant à la terre ravie
Aspire à la caresse de la trêve.
La pensée est-elle plus qu'un rêve
Quand le commencement déjà s'achève
En un instant faisant du paradis
La pensée ? Est-elle plus qu'un rêve
D'amour brulant où la terre est ravie ?
Vers empruntés à « Soleil et chair » d'Arthur Rimbaud
Simple
Un jour, Ã l'ombre de Dieu,
S'allongeait sous le mélèze,
Un petit coin de ciel bleu
À la douce odeur de fraise.
Tendre comme un enfant sage,
Charmant, je l'ai aperçu
Dans le doux matin et, plus
Tard, au clair de ton visage.
Dans cet horizon à l'aise,
Lorsque me regarde Dieu,
La caresse du mélèze,
Calme, prend un reflet bleu.
Hommage en bouts rimés à « Comme tout est simple » de Maurice Carême
Beauté d'âmes
C'est dans la beauté d'un matin pâle
Que la caresse éloigne le mal,
Dompte le sentiment animal,
Jouissent la femelle et le mâle !
Là , dans cette saveur de leurs râles,
Se cache le bonheur matinal.
Le désir en devient le signal ;
Du plaisir égaré dans les châles !…
Le ciel surprend la terre ici-bas
En quelques indicibles combats,
Qui, puissants, ébranlent la montagne.
Quand le silence se fait subtil,
Et que le temps, le vent accompagne,
De leurs deux âmes, que reste-t-il ?
Hommage en bouts rimés à « Beauté de femmes… » de Paul Verlaine
Signes
Folles, les idées courent en Automne
Recherchant leur cœur dans les cieux des fleurs
Et s'étonnant que l'amour ne se donne
Lorsque les bonheurs ne sont que douleurs.
Reçues, les idées, sans force mentale ;
Elles sont ces fleurs effleurant le sol
Ne voulant pas que l'issue soit fatale,
Un signe troublant l'essence du vol.
Hommage en bouts rimés à « Signe » de Guillaume Apollinaire
Sous le ciel
Sous le ciel d'un matin, nait l'espérance
D'un éclat bleuté doux et consolé.
Peut-on imaginer cette souffrance,
Abandonné du ciel, d'être exilé ?
Perdu sur le chemin, la destinée,
Se faufile en douce et s’éclaircit ;
L'orée de la forêt n'est que bornée,
La pente se devine et s’adoucit.
Mais, la promenade n'est qu'incertaine :
A l'oubli, il faudrait se résigner.
Las, pouvons-nous rêver, l'envie sereine,
De pouvoir grandir et l'amour gagner ?
Hommage en bouts rimés à « Une femme est l’amour » de Gérard de Nerval
Révélation
« Je crois que je n'ai jamais été sûre de moi, j'ai toujours eu des doutes.
Là , je n'en ai pas. Je suis sûre. J'en suis sûre. »
J'ai toujours rêvée de te connaître,
Même avant de te voir, sans mentir.
N'étais-tu là que pour me voir naître,
Me découvrir avant de mourir ?
Alors, comment pourrais-tu comprendre,
Ce que tu représentes pour moi ?
Il suffirait juste de me prendre
Et de simplement avoir la foi.
Dans tous nos instants de tête à tête,
Notre vie a confiné aux cieux ;
Non, ce n'était pas qu'une conquête,
Ces douces étoiles dans nos yeux.
Elles touchaient notre intelligence,
Nous donnaient l'amour pour ambition,
Eclairaient à tous deux l'existence
Et avaient la tendresse pour nom.
Au moment de rencontrer la terre
A l'intérieur de mon corps, mon cœur
Eprouva du monde la misère
Et la diversité du bonheur.
Vois, lorsque l'automne nous admire,
La chaleur qui émane de nous,
Le simple plaisir de se sourire
A califourchon sur tes genoux.
Quand nous touchons du doigt le suprême,
Que nos âmes s'étalent en grand,
« Je t'aime » ne devient plus le même
C'est une explosion en nous voyant.
Tendre, le ciel se fond dans la terre
En recherchant sa Divinité,
Espérant la voir devenir père
Dans un doux d'un instant de bonté.
Le noir s'efface de la lumière,
Disparaissent tous les temps hideux,
En ces quelques mots d'une prière,
S'enfuient les souvenirs malheureux.
Le bonheur est un rayon céleste
Scellé entre nous d'un simple accord :
Jamais nous ne connaîtrons la peste,
Jamais nous ne connaîtrons la mort !
Non, aucun besoin de se soumettre,
Juste celui d'un amour rempli,
De savoir que l'on peut se permettre
D'espérer en l'autre à l'infini.
L'envie est bien cette créature
Offrant le bonheur de s'approcher,
Au plus profond de notre nature
Sans jamais rien chercher à cacher.
Nos âmes recherchent la puissance,
Une façon d'oublier les coups,
En fuyant des autres l'ignorance
Pour partager quelques instants doux.
Que Dieu saisisse notre prière
Et que dans toute sa majesté,
Il ne nous laisse pas solitaires,
Egarés dans cette immensité.
Ces pensées peuvent être mortelles.
Si nous ne savons pas parvenir
A les rendre à jamais éternelles,
Nous serons pour toujours à gémir.
Mais notre émotion est si profonde
Qu'elle a pour base la création :
La terre et le ciel d'un nouveau monde,
Où chaque geste n'est que le bon !
Jamais je ne serais épuisée
Tant que tu resteras dans mes yeux
Et dans chaque perle de rosée,
Je verrais en toi s'ouvrir les cieux.
Alors, quand s'offriront les louanges,
Que se partagera notre amour,
Que nous deviendrons enfin des anges,
Nous retrouverons notre séjour,
Nous toucherons au bonheur suprême,
Et l'amour entonnera ses chants.
Puis s'éloignera tout le blasphème,
Tu diras simplement « Elle m'aime ! »
Tant cela semblera évident...
Hommage en bouts rimés à « L'espoir en dieu » d'Alfred de Musset
Ritournelle
Un petit cœur d'or
Ta jolie frimousse
Qui soudain en douce
M'offre un réconfort
Deux petits cœurs d'or
En chœur se trémoussent
Glissent dans la mousse
S'enlaçant encor
Deux jolis cœurs d'or
Que le temps repousse
Quand l'amour en douce
Sous les arbres dort
Hommage à « Villanelle » d'Alain Debroise