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Le givre
 

Le givre se pose sur les feuilles.

Le matin s'éveille sans soleil,

A peine un léger rayon vermeil

Offre à la nature un tendre éveil.

 

Comme la douce main de la nuit,

Le givre se pose sur les feuilles.

Sous le rayon, tendrement, il luit,

Délaissant la lune qui s'enfuit.

 

L'étrange marchand de sable blanc

Décore de froid nos sentiments ;

Le givre se pose sur les feuilles

En rassemblant les cristaux de temps.

 

Puis, lentement, quand le vent s'essouffle,

Le noir s'éteint dans un dernier souffle.

Dans le brouillard, l'amour se camouffle :

Le givre se pose sur les feuilles.

Entre plus tard et bientôt
 

Chaque mot a sa poésie
Et il nous faut l'entendre ainsi.
Quand je t'écoute et je te lis,
Chacun de tes mots a sa vie.
 

Je ne sais pas ce que tu penses.
Je ne sais pas quelle est ta danse.
Je ne sais pas si l'innocence
N'est que le reste de l'absence.
 

Chaque poésie a ses mots,
Elle se perd dans quelques lettres,
Quelques sentiments à omettre.
 

Je ne sais pas si tu attends.
Je ne sais pas où est le temps :
C'est entre plus tard et bientôt.
 

Mot
 

Je ne suis qu'un petit mot,

Rien qu'un mot tombant d'en haut.

Je peux briller dans les yeux,

Je peux embrasser les cieux.

 

Je ne suis qu'un petit mot,

Un petit mot toujours beau,

Celui que l'on souhaite dire,

Le plus joli à écrire.

 

Je ne suis qu'un petit mot,

Qui ne se dit pas trop tôt,

Un petit mot d'innocence.

 

Je ne suis qu'un mot divin.

Pourtant, seul dans le silence,

Je ne suis qu'un écrit vain.
 

Temps
 

Je n'ai pas le temps.

Pourtant, tout le temps,

Je cours après toi.

Serait-ce que je manque de foi ?

 

Depuis si longtemps,

Alors que j'attends

Ce temps avec toi,

Je me dérobe invoquant la loi.

 

J'ai peur de ce temps

Où, éperdument,

J'ai envie de toi

Sur tous les chemins, sous tous les toits.

 

Alors, prudemment,

En me retranchant,

Je pars loin de toi.

Le temps est le reflet de mes choix.

Les étoiles le permettent
 

Face à la lumière du jour,

J'attends la fin de son silence,

Que s'éteigne l'indifférence.

Je retrouverai son velours

Où les étoiles le permettent.

 

Je ne sais ce qu'est son amour,

Je ne connais que sa sentence

Mais je crois en son indulgence

Pour qu'un jour rime avec toujours

Quand les étoiles le permettent.

 

Attendant l'aube d'un détour,

D'un léger rayon la présence,

J'imagine que l'innocence

Trouve, du chemin, le retour

Si les étoiles le permettent.

 

Regardant l'étrange parcours,

Dans le bleu recherchant la chance,

Je garde en moi cette espérance

En cette fine lueur pour

Que les étoiles le permettent.

 

Le feu
 

Le feu brûle encore, brutal,

Tel un brasier tribal.

Son sang tape toujours puissant

En arrachant ce cœur ardent.

 

Laissant passer le temps, longtemps,

D'un hiver à l'autre, glacial,

Il ressent chaque instant crucial

Comme autant de malheurs, brûlant.

 

Un léger rougeoiement dément

Dévoile son présent bancal.

Pour le tison, tout est banal

Quand la flamme le rend absent.

 

Tordu sous ses cendres, couvant,

Il accepte son sort pourtant,

Comme un vieux sentiment trivial,

Le feu brûle encore, bestial...

Douce perle de rosée
 

Douce perle de rosée

Délicatement posée

Sur ton léger écrin blanc,

Est-ce que tu m'attends ?

 

Quand d'un geste osé,

Le voile j'ai déposé

D'un simple geste indécent,

N'était-ce pas troublant ?

 

Un instant indisposé,

Sur le chemin exposé,

Une main te caressant,

N'était-ce pas troublant ?

 

Douce perle de rosée

Délicatement posée

Au sommet de ce sein blanc,

Qu'est-ce que je t'attends !

Ciel gris
 

Sous un grand ciel gris,

Je marchais, courbé,

Le cœur fatigué,

Usé, de mépris.

 

Il faisait partie

Un peu de moi-même,

Tel un vieux « je t'aime Â»

Fuyant de ma vie,

 

Poussière d’un sol

Aussi désolé

Que ce ciel passé

Par un autre col.

 

Je suis condamné

Sur ma terre morte,

Derrière la porte,

A désespérer.

 

C'était sa sentence

Qui, sur moi, surpris

Soudain s'abattit :

Son indifférence.

Sur les bois, sous le ciel
 

Sur les bois, sous le ciel,

L'instant providentiel

D'un amour essentiel,

La caresse du ciel.

 

Un chemin espacé

A genoux, accolés,

Dévêtus, détachés

S'embrassant enlacés.

 

Dans le charme du bois,

Lové au creux de toi,

L'instant ivre de toi

Sous le ciel, sur les bois.

Chemin
 

Ce n'était qu'un chemin

Qui s'ouvrait dans tes yeux,

L'aube d'un lendemain

Aux soleils délicieux.

 

Il serpentait du sol

En regardant les cieux

Et prenait son envol

Au fond du bleu des dieux.

 

Ce n'était qu'un chemin

Où l'amour se perdait

S'endormant le matin.

 

Sans aucune atmosphère,

Il ne retrouverait

Ni le ciel, ni la terre.

Je l'aime
 

Se perdre dans ses yeux

Au bleu d'une romance

Rechercher sa présence

Au plus profond des cieux

 

Et pénétrer son âme

Pour entrer dans son cœur

Ressentir sa douleur

En embrassant sa flamme

 

Plonger sans s'arrêter

Accepter la brûlure

De cette drogue dure

En se laissant aller

 

Glisser dans l'interstice

De ce qu'est son amour

S'oublier comme sourd

Sans peur du précipice

Fable d'automne
 

Douceur et délicatesse

Au charme d'une caresse...

 

Mes yeux plongent dans tes yeux

Comme deux soleils radieux ;

D'un sourire, le désir

De rencontrer le plaisir.

 

Ma main glisse sur ta peau

Pour en surprendre le chaud.

Ma main glisse lentement

Tout doucement sous le vent.

 

Elle se glisse sans cesse

Recherchant cette tendresse,

Cette nature un peu folle

Qui, en quelques mots, s'envole.

 

Douceur et délicatesse

Au charme d'une caresse...

 

Sous mes doigts, elle s'étend

Et, tendrement, se détend.

Gentiment, ma main embrasse

Tout ton corps qui se délace.

 

Et le ciel se laisse aller

Dans le rouge et le bleuté.

Sous les arbres, une table

Crée une nouvelle fable.

 

Douceur et délicatesse

Au charme d'une caresse...

4 octobre
 

Un regard,

Un simple regard,

De mon monde, tu t'empares.

 

Un éclair

D'un simple bleu clair

Et un monde sort de terre.

 

Un calcul

Sans aucun recul

Et se rencontrent deux bulles.

 

Un sourire,

Un simple sourire,

Pour le meilleur et le pire.

 

Un départ,

Un simple regard,

La lumière nous égare.

 

Un mot sobre

Sans aucun opprobre

Pour décrire un 4 octobre.

La lumière
 

La lumière est diffuse,

Ne reste que le froid

Des secondes d'émoi :

Jamais le temps ne s'use.

 

La lumière s'envole

Oubliant tous ces temps

De tant de faux-semblants

Quand l'amour se désole.

 

La lumière est injuste

Lorsque le temps s'est tu

Et qu'elle l'a perdu

Le blessant d'un mot juste.

 

Le rideau
 

Le rideau s'est tiré

Sur l'arbre coloré

Il va se dépouiller

Dans le gris embrouillé

 

Puis tomberont ses feuilles

Ses souvenirs en deuil

Pour nourrir cette terre

D'absolus éphémères

 

Lentement le brouillard

Se glissera, blafard

Achevant pour toujours

 

Au creux de cet hiver

Ce qu'était cet amour

Sous le rideau d'hier.

 

Je ressens...
 

Je ressens dans ma poitrine le vide,

La place de ton espace, livide,

Comme un tourbillon de tes sentiments,

La trace de ton infini béant.

 

Ce trou, ce vide à côté de mon cœur,

Représente la violente douleur

De cette espérance et de la confiance

Abandonnés à des temps de souffrance.

 

Ce sont les restes d'une inaccessible

Etoile, super nova invisible,

Ces quelques restes de pensées divines.

Et toi, que ressens-tu dans ta poitrine ?

 

L'amour pacotille
 

L'amour pacotille

Sur quelques brindilles

Toujours se fendille

 

L'amour cotillon

Est cette ascension

De nos déflexions

 

L'amour pacotille

Nait de l'illusion

De tout ce qui brille

D'amour cotillon

 

Perclus d'émotions

Dans tes sensations

D'amour cotillon

 

Dans tes yeux ma fille

Le temps se grésille

D'amour pacotille

 

La bulle
 

Du simple bout du doigt,

J'ai touché l'illusion,

L'étrange sensation

D'être proche de toi.

 

La bulle de savon

Aux liens pourtant puissants

Echappe aux sentiments,

Explose à la raison.

 

L'amour n'est qu'illusoire,

Les mots sont sa mémoire

Lorsqu'il meurt de peur.

 

Vois-tu, l'indifférence

Est ma sombre souffrance.

La bulle a-t-elle un cœur ?

 

Dans le silence
 

Dans le silence, tu t'abandonnes.

Le brouillard recouvre tendrement

Tous les baisers de nos sentiments

Sous le ciel rougeoyant de l'automne.

 

Dans le silence, tu tourbillonnes.

Ton regard plonge en moi souriant

Quand mes mains se glissent sur l'avant.

Tes lèvres chuchotent et fredonnent,

 

Lorsque nos deux âmes se chiffonnent,

Quelques mots délicats et touchants.

Epris dans nos corps s'enchevêtrant,

Ce n'est que l'amour qui déraisonne.

 

Puis, tristement, mon cœur emprisonne,

Après tant de plaisir, descendant,

Ta silhouette, au loin, s'en allant

Quand au silence, tu m'abandonnes.

Qu'était-ce ?
 

N'était-ce que doux et délicat ?

N'était-ce qu'une fine tendresse ?

Ou encor l'amoureuse caresse ?

Ô N'était-ce vraiment que cela ?

 

N'étais-je qu'un beau corps perdu ?

N'étais-je qu'une petite flamme ?

Ou encor l'étoile d'une femme ?

Ô Ne l'ai-je que soudain déçu ?

 

N'était-ce qu'un autre monde faux ?

N'était-ce qu'une sombre bêtise ?

Ou encor du gâteau la cerise ?

Ô N'était-ce pas ce qui est beau ?

 

Mais ce n'est plus qu'un vieux souvenir

Egaré dans le ciel d'un soupir.

Dans une boite, je l'ai rangé,

Enterré au fond de mes pensées.

Des milliards
 

Des milliards de points

Des milliards au loin

Tous inaccessibles

Tous si insensibles

 

Des milliards de phares

Des milliards de tiares

Tous aussi brillants

Tous aussi changeants

 

Des milliards d'histoires

Milliards de grimoires

Comme autant d'amours

Comme des toujours

 

Des milliards de toits

Des milliards parfois

Aussi poétique

Mais tu es unique

 

La vie n'est pas dans les poèmes
(dans un sens)

 

La vie n'est pas dans les poèmes

Elle est cachée dans les baisers

Dans ceux qui sont à nos cœurs chers

Se délivrant en perles rares

 

Le coquillage est seulement

Cette nature qui nous porte

Quand nos serments sont sertis

D'une caresse sur ta joue

 

Mais j'attendrais cette saison

Où les mots reviendront enfin

Et je me livre à ton hasard

 

Je laisse parler les poèmes

Pour qu'ils s'envolent en baisers

Et te retrouvent à toute hâte

 

[L’un n’existe pas sans l’autre…]

Feuilles
 

Une feuille verte

Qui court à sa perte

Quand l'amour déserte

 

Une feuille jaune

Doucement entonne

Le chant de l'automne

 

Une feuille rouge

Qui se glisse en douce

Caresse la mousse

 

Une feuille blonde

Que l'amour inonde

Invente mon monde

 

Une feuille verte

Une feuille jaune

Une feuille rouge

Une feuille blonde

Sous un arbre noir

Aux branches d'espoir

Un rayon de lumière
 

Un rayon frôle les sapins.

Doux, il caresse la montagne :

Il voudrait que cette compagne

Se réveille sur son chemin,

Que pénètre sa lumière.

 

Il se faufile lentement

Entre chaque couleur d'automne,

Chauffant les feuilles qui frissonnent

Sur les branches en attendant

Que pénètre sa lumière.

 

Survolant son corps en douceur,

Il voit son âme qui s'envole.

Pour que son charme ne s'étiole,

Il lui offre un temps de bonheur

Que pénètre sa lumière.

Tes bras
 

L'eau s'écoule devant moi,

Elle fuit sous la paroi

Oubliant tous nos émois :

Offre-moi tes bras !

 

Pourtant semblait naître un pont

Entre nos effrois et soupçons

Dans nos vies à reculons :

Ouvre-moi tes bras !

 

Pourtant semblait naître un pont

Entre nos effrois et soupçons

Dans nos vies à reculons :

S'éloignent tes bras !

La danse des boiteux
 

Quelle est cette danse

Où l'amour se dépense

Où tu prends ma main

La lâchant en chemin

 

Quelle est cette farce

Où les envies éparses

Où les beaux regards

Ne sont que des fuyards

 

Quelle est cet amour

Où en fin les toujours

Où notre confiance

Boitent dans le silence

 

Une perle de rosée
 

Ce point brillant dans le vert

Est mon pays de lumière,

Un million de souvenirs

Qui a tant de mots à dire.

 

Juste un rayon de soleil,

Et le matin s'émerveille

Comme ce tendre regard

Dont la flamme se déclare.

 

Cette lueur m'accapare

Et m'étreint dans ses hasards

Pendant que mes sens s'éveillent

Jusqu'au soir et son sommeil.

 

Alors quand l'amour expire

Tombant en quelques soupirs,

Que se perdent les repères,

La lumière devient vers.

Tant de tombereaux
 

Tant de tombereaux de « je t'aime Â»

Recouverts de ton anathème

Ont sillonné ce vieux chemin

Depuis que tu lâchas ma main

 

Toutes ces anciennes charrettes

Se déchargeant de l'amourette

Rapportent la réprobation

La négation des émotions

 

Il ne reste que des ornières

Gravées au creux de chaque pierre

Ce n'est que la marque du fer

De tous ces mots qui ont souffert

 

Dans le bois tomba le silence

Qui scella de l'amour l'absence

Dans tes yeux ce chemin de foi

Ce n'est plus qu'un chemin de croix

 

Le bruit des yeux
 

Tes yeux font beaucoup de bruit :

Ils parlent de ton amour

Dans le feu de chaque jour

Et de ton âme la nuit.

 

Tes yeux font beaucoup de bruit :

Ils éclatent de soleil

A en tuer le sommeil,

A en capturer le fruit.

 

Tes yeux font beaucoup de bruit :

Chaque atome me construit

Transformant toutes ces choses.

 

Mais pourtant, en un instant,

Tes paupières se sont closes

Dans un silence violent.

 

Je rêve de son regard
 

Je rêve de son regard

Il n'y a aucun hasard

Il n'y a aucun rempart

Juste un sentiment d'espoir

 

Je rêve de son regard

Comme rêve le clochard

Oubliant qu'il est froussard

A l'aube d'un nouveau soir

 

Je rêve de son regard

D'une goutte de nectar

Au milieu du cauchemar

Ma lumière dans le noir

 

Je rêve de son regard

Qui se perd dans le brouillard

Comme un ultime poignard

Sensation d'un désespoir

 

Le voyage
 

Ce doux chemin m'emmène en voyage.

 

Dans mes yeux glisse le paysage,

Alors qu'au loin s'éloigne le port,

Que quelques rêves naissent encor.

 

Ma barque, sur la vague, cabrée,

S'élançant au gré de la marée

S'avance sur les flots gris et lourds.

Maintenant, la danse de l'écume

M'emporte plus loin telle une plume.

J’abandonne ce port pour toujours !

 

Au commencement de ce voyage,

Je regarde le soleil du soir

Qui se reflète sur ce miroir

Au passage d'un nuage sage

Retournant vers un prochain rivage.

Le temps, lentement, devient absent,

L'eau se nappant d'un reflet ardent

Sous le ciel à la couleur sauvage.

 

Et je regarde au loin, je regarde

Ce silence, cet espace doux,

Ce que cette langueur fait de vous

Lorsque, sur la mer, on se hasarde,

Ce sentiment de n'être qu'humain,

Qu'une brindille loin de la terre

Qui cherche, de la vie, le mystère

A en oublier de revenir,

A en oublier le lendemain,

A en oublier son avenir.

 

Puissant, sur cet unique chemin,

Un vent, la grande voile, accapare :

Je navigue cherchant mon destin,

Le besoin d'une nouvelle amarre.

Sur la vague, mon esprit s'enfuit

Emmené par la vaste voilure.

Puis, quand la lune luit dans la nuit,

Je sens revivre ma vraie nature.

 

J’aperçois dans le noir des eaux claires

Tout le calme des glaces polaires.

Ce paysage de somnolence

M'envahit de son tendre silence.

Là, j'écoute chaque étoile rouge.

Plus aucun son et rien qui ne bouge,

Je me sens à la nature uni :

Le ciel et la mer sont l’infini.

 

Ainsi se continue ce lent voyage.

En cherchant un autre  paysage,

Un autre chemin, un autre port

Et en rêvant toujours et encor…

 

Ma barque, sur la vague, cabrée,

S'élançant au gré de la marée

*

 

Voyager en poésie

N'est pas toujours facile

Aucun mot n'est docile

Aucun mot n'est copie

 

La porte s'est refermée
 

La porte s'est refermée,

Mais qu'y a-t-il derrière ?

Je ne peux regarder

Sans revenir en arrière.

 

La porte s'est refermée,

Sont closes mes paupières

Sur un passé aimé ;

Hier a été oublié.

 

La porte s'est refermée

Sur une terre entière,

Le ciel s'est effacé

En en tuant la matière.

 

C'est moi qui aie décidé.

Mais je suis un peu fière,

Je ne peux plus l'aimer :

La porte, j'ai refermée !

Entre hier et aujourd'hui
(le ciel varie)

 

Hier, le ciel était rempli de vies.

 

La vérité avait deux visages,

Peut-être perdue entre deux âges.

De je t'aime à je ne t'aime pas,

Les mots n'étaient que de l'embarras.

 

Lorsque les nuages dérivaient

En s'attachant à tous les sommets,

Le ciel pouvait être noir ou blanc

Selon les sentiments de l'instant.

 

Soit ensoleillé, soit orageux,

Le ciel savait paraître ombrageux.

Comment définir tous ses désirs

Ou envisager des avenirs ?

 

Aujourd'hui, le ciel est plat et gris.

Plaisir
 

Plaisir de s'offrir

Un pull qui s'envole

D'un radieux sourire

Deux cœurs qui s'affolent

 

Plaisir de toucher

Dans le froid naissant

Douce intimité

Devant les passants

 

Plaisir d'un baiser

Au creux du brouillard

Perdus dans les phares

 

Tendres sensations

Fortes émotions

Plaisir de souffrir 

 

La vie n'est pas dans les poèmes

(ou dans l'autre)

 

Alors je t'écris des poèmes

Des mots qui ne sont que baisers

J'imagine tous ces mots chers

Pour revivre les instants rares

 

Ce qu'offre l'amour seulement

Quand la vie est ce chant qui porte

Le doux des souvenirs sertis

J'attends que chacun des mots joue

 

Pour retrouver cette saison

De nos mots qui dansent enfin

Se retrouvant dans le hasard

 

En quelques vers ou en poèmes

Pour transformer tous les baisers

Que l'amour ne soit qu'une hâte

 

[L’un n’existe pas sans l’autre…]

 

La lame
 

Enfonce la lame

Au plus profond de mon corps

Enfonce-là encore et encore

 

Enfonce la lame

Au plus profond de mon cœur

Enfonce-là avec tant d'ardeur

 

Enfonce la lame

Au plus profond de mon âme

Je n'ai jamais voulu te blesser

Je n'ai songé qu'à t'aimer

 

Enfonce la lame

Sans nul état d'âme

 

Perception
 

Je ne ressens pas le vent,

Ni les baisers de la pluie.

Je ne vois rien dans la nuit

Hormis la fuite du temps.

 

Je n'entends plus aucun chant

Dans tous les mots qui s'enfuient.

Je n'ai plus goût qu'à l'ennui :

La passé tue le présent.

 

Je vois ce qu'était ce coin

Où, un jour, tu m'as rejoint

Et qui ne sera plus tien.

 

Je reste assis sans besoin.

Pourquoi ne perçoit-on rien

De l'autre quand il est loin ?

Le corbeau sur la branche
 

Le corbeau sur la branche morte

  Regarde ma vie qu'il emporte

Dans le noir, il détient mon cœur

Que sa serre enserre en douleur

 

Le corbeau sur la branche sombre

  Ecoute un murmure dans l'ombre

Au soleil couchant, il entend

Quelques mots fuyant dans le vent

 

Le corbeau sur la branche haute

  Expie dans les regrets ma faute

Regardant des terres l'enfer

Il pleure tant il a souffert

 

Le corbeau sur la branche vole

  Perd mon âme qui se désole

Le crépuscule aidant, il fuit

En m'abandonnant à la nuit

L'automne
 

L'automne est belle, l'automne est triste

Quand, tout en couleur, l'amour se meurt ;

Je ne saurais quel aquarelliste

A mélangé toutes tes humeurs.

 

L'automne est triste, l'automne est belle...

Un arbre s'enflamme de bonheur

Et, dans ton cœur, attend l'hirondelle.

 

L'automne est triste, l'automne est belle...

Dans tes yeux, mon amour est en pleurs

Et, se diluant sur l'aquarelle,

Rouge et jaune deviendront malheurs.

 

Puis, dans le froid, de son blanc simpliste,

Viendra l'hiver qui noiera ta peur.

L'automne est belle, l'automne est triste...

 

[L’automne est cette femme

Que tout mon cœur réclame.

Elle attrape mon âme

Et, lentement, l’enflamme…]

Dans le creux de ta main
 

Dans le creux de ta main se glisse mon cœur

Offert à ta confiance et loin de nos peurs.

Dans le creux de ta main, tu tiens mon bonheur.

 

Donne-moi ta main.

 

Dans le creux de ta main, accueille en douceur

Sa douce chaleur et sa tendre candeur.

Dans le creux de ta main reçois ses valeurs.

 

Offre-moi demain.

 

Dans le creux de ta main est une lueur,

Une lumière devenant une fleur.

Dans le creux de ta main s'éveille mon cœur.

Aujourd'hui
 

Vient l'automne

Qui frissonne,

 

Tu deviens fière

Dans la lumière.

 

Je vois dans le jour

Notre vieil amour.

 

Pour annoncer sa mort,

L'arbre se pare d'or.

 

Le froid s'empare de moi

Quand ton silence me broie.

 

S'éloignent tes sentiments :

Tes mains ne sont que froides.

Pris dans la nuit roide,

Je sens le vent

Qui s'éteint...

 

Que sera demain ?

Le naufragé
 

Sous les regards et les cris,

Il est tombé dans la nuit.

Pas de main pour le tenir,

Aucun regard à venir...

 

Le bateau s'en est allé.

Non, personne n'a plongé !

Dans le vent, il est parti,

En silence, vers l'oubli.

 

Les vagues le soulevant,

Il est resté, espérant,

S'accrochant au paradis,

Regardant vers le ciel gris,

 

Attendant un sentiment...

Mais, définitivement,

C'est la mort de sa caresse

Qui l'engloutit de détresse.

Les valeurs de l'amour
 

De quelles valeurs, l'amour est-il l'essence ?

Quels sont les malheurs que l'on devrait subir ?

La voie est-elle entre rester et partir ?

De tes choix, l'amour est-il à la naissance ?

Danse avec lui
 

Sens, sens ses muscles te porter,

Sens, sens ses sabots se poser,

A droite, à gauche, droite, gauche...

Vois-là, vois que tu sais le faire,

Voilà, vois-le pour toi le faire,

A droite, à gauche, droite, gauche...

 

Sans fléchir, faites-vous confiance,

Sans réfléchir et sans méfiance,

Là, maintenant, dansez, dansez...

Tendrement, prends-le dans tes bras,

Serre, serre-le dans tes bras,

Là, maintenant, dansez, dansez...

 

Il faut jouir de chaque chose

Avant que n'arrive la pause,

N'aie pas peur, peur de sa caresse...

Avec lui, ne fais pas semblant,

Donne, donne-lui de ton temps,

N'aie pas peur, peur de sa caresse...

 

Ce n'est jamais le but qui compte,

C'est le chemin que l'homme conte :

Ils vivent... Aime, aime-les...

Même si les chevaux sont comme,

De toutes manières, chaque homme :

Ils meurent... Aime, aime-les…

 

D’après « Danse avec lui Â» de Valérie Guignabodet

Brûle
 

Brûle, brûle-moi jusqu'en bas.

Ôte-moi ce reste de vie,

Ôte-moi ce reste d'envie.

Emmène-moi jusqu'au trépas.

 

Je n'ai pas vu, je n'ai pas cru,

Je n'ai pas su comment le faire,

Je n'ai pas pu être la terre !

Je suis fourbu, je suis perdu...

 

Mais quand le feu brûlait en toi,

J'ai oublié toutes tes peines,

J'ai découpé toutes tes veines

Dans la fournaise d'un non-choix.

 

Alors, fou, j'ai tourné autour

De ce feu, attendant qu'il vienne,

Attendant que le jour revienne,

Jusqu'à en brûler notre amour...

 

Brûle, brûle-moi jusqu'en bas.

Ôte-moi ce reste de vie,

Ôte-moi ce reste d'envie.

Emmène-moi jusqu'au trépas.

 

"Ce qui vient de la Terre est de la plus grande valeur"

Confiance
 

Je ne sais pas quelle est ta vraie nature

Je ne sais pas si tu es vraiment sûre

Mais je te crois et j'ai confiance en toi

 

Surprends tes cheveux et détache-les

Laisse-toi aller loin des barbelés

Car tu me crois, tu as confiance en moi

 

Quand je lis en toi, que je me rassure

Je ressens ton cœur et sa couverture

Mais je te crois et j'ai confiance en toi

 

Suspends tous les temps, puis éloigne-les

Offrons nos âmes à ce grand brasier

Car tu me crois, tu as confiance en moi

 

Dans la déchéance et dans la souffrance

Dans l'oubli du temps et de notre enfance

J'ai confiance en toi, aie confiance en moi

Nuits myrtille
 

Comment dites-vous adieu à celui

Que vous ne pouvez imaginer vivre

Sans ? Comment ne pas en devenir ivre

Rien qu'en le voyant partir dans la nuit ?

 

Et même si vous avez de sa porte

La clé, même si sa porte est ouverte,

Vous savez vraiment que son cœur inerte

N'est pas à blâmer, sa raison l'emporte...

 

Dans un dernier bar, essuyant des larmes,

La dernière part de ses quelques charmes,

De ses quelques fruits, la vie éparpille.

 

Quand tu es parti, des derniers soupirs,

Tout ce qui reste est dans nos souvenirs,

Ressens les saveurs de ces nuits myrtille.

 

D’après « My Blueberry Nights » de Wong Kar Wai

Ainsi
 

Alors que l'automne s'éteint,

Le froid entonne son refrain.

En une lente mort frivole,

Chaque feuille s'envole.

 

Ne m'oublie pas, ne m'oublie pas

Ne m'oublie pas ainsi...

 

Se glisse l'effroi dans mon corps

Alors que la terre s'endort,

Ton regard, dans le vent, trépasse

Dans ce noir qui s'entasse.

 

Ne m'oublie pas, ne m'oublie pas

Ne m'oublie pas ainsi...

 

En silence, s'enfuit le temps

Dans cette nuit des sentiments.

Ne reste que de la poussière

Là, sur la terre entière.

Thé ou café
 

Ce n'est qu'un petit peu d'eau

Dans une tasse embrumée,

Comme une larme versée

Un matin d'automne, tôt,

 

Un délicat excitant

Entre la feuille et la graine

Pour que la vie nous entraîne

Du noir au transparent.

 

Dans ton regard, ce départ,

Le matin quand tu hésites

Que tournent deux satellites,

Thé ou café ? Tu repars...

 

Quel mystère qu’une fille,     

T'es perdu dans ce parfum

Qu'a fait un instant divin...

Café noir ou thé vanille ?

Juste ailleurs
 

Juste ailleurs, un peu plus loin,

La lune serait un point.

Ne sentir que le meilleur

Au plus profond des senteurs,

Ne penser qu'à ce désir

D'un espace de plaisir

Dans le temps de s'embrasser

Entre avenir et passé.

Puis, attendre cet instant,

Celui d'un nouveau présent.

Se cacher pour se surprendre,

Espérer, la vie, suspendre.

Nul besoin d'autres bonheurs,

Juste être des cœurs ailleurs !

 

Froid
 

Froid, si froid, mais que reste-t-il
De la douce chaleur d'antan ?
Le ciel n'est plus que transparent,
Le beau se perd dans le subtil.

 

Froid, si froid, s'écartent tes bras.
Sûrement, ta main s'est ouverte
En me conduisant à ma perte :
Elle ne me retiendra pas !

 

Froid, si froid, ton regard m'efface,
Me repoussant vers la descente ;
Le paradis n'est plus qu'en pente :
Tu m'abandonnes dans la glace...
 

Un arbre jaune
 

Comme ce monde est laid

Au loin un arbre jaune

Dans le temps se complet

Oubliant le cyclone

 

En ce monde imparfait

L'amour n'est qu'une zone

D'horizon incomplet

Comme ce monde est laid

Au loin un arbre jaune

 

Tendre, perd son attrait

Lorsque la mort déjeune

Je vois que disparait

Au loin un arbre jeune

Appel
 

Qui c'est maman ?

Pourquoi tu pleures

Depuis tout à l'heure ?

Pourquoi maman ?

 

C'est un appel,

Un étranger

A oublier

Avec naturel.

 

Ce sont des maux

A ne pas entendre

Sans les comprendre.

Oublie ces mots !

 

Meurt le téléphone.

Ma belle enfant,

Ma douce enfant,

Ce n'est personne !

Au bord
 

Au bord du chemin, sous les arbres jaunes,

Dorment des rondins de pins ou bien d'aulnes

Dans ce coin de forêt.

Au bord du chemin quand l'automne fane,

Se voit dans nos cœurs la douce cabane

Tel un havre de paix.

 

Au bord d'une table est ce doux parfum

Sortant du brouillard en fin de matin,

De ton charme l'ivresse.

Au bord d'une table est le délicat

Et tendre moment d'être dans tes bras

Pour de douces caresses.

 

Au bord de mon cœur se glisse ton cœur,

Se glisse mon cœur entre tes valeurs

Dans ta main qui frissonne.

Au bord de nos cœurs nait tout ce bonheur,

Nait l'intensité, nait toute l'ardeur

De ton ciel bleu d'automne.

 

Au bord du chemin,

Tu me tiens la main...

Chercher
 

Il est un temps doux

Sans aucune averse,

Un temps délicat

Où, soudain, se cherche

Où est le vrai, le

Beau ou l'aimé.

Sans penser à ça,

Où est le message ?

 

 

Trouver
 

Je ne suis que Jean :

Un être pas cher

Et pourtant cherchant

Ce qui serait bon.

C'est ce que je fis !

Ce n'est pas fini :

Je crois que le tout

Est dans chaque jour,

Chaque jour qui part

Vers un autre trou...

Que vas-tu trouver ?

Dernier tourbillon
 

Ressentir le tourbillon

A en perdre la raison

Offre-moi de la tendresse

A peine des illusions

 

S'enfoncer dans le brouillard

A confondre tôt et tard

Juste la délicatesse

Qui s'enfuit dans le blizzard

 

Regarder glisser ta main

A en voir mourir demain

D'une dernière caresse

J'espère un nouveau matin

L'étang dans le ciel
 

Le ciel n'est qu'un étang d'arbres morts

Plantés là comme de mauvais sorts

Tout de blanc sanglants de désespoir

Semblant perdus en se laissant choir

 

Succède au bleu profond tout ce noir

Cerclant le cœur tel un vieux bougeoir

Le ciel n'est qu'un étang d'arbres morts

Plantés là comme de mauvais sorts

 

Nul ne saurait comment concevoir

Ces instants où l'on ne peut savoir

Comment de la lune sont les ors

Le ciel n'est qu'un étang d'arbres morts

Chute
 

Ce matin

j'ai peint

des mots

transparents

dans le ciel

 

Je ne veux pas

qu'elle sache

ce que la terre cache

 

Demain

je continuerai

sans un bruit

 

Elle

elle continuera

en silence

à fermer

les yeux

Belle journée
 

Une belle journée de soleil

Il est à peine voilé

Il se promène heureux

Aucun nuage ne s'est levé

 

Sur la montagne, il est calme et doux

Dans tout ce bleu, le silence

Fait que l'on oublie d'être jaloux

Le temps semble toujours en vacance

 

Une belle journée de soleil

Qui ressemble à cette femme

Qui tient le jour toujours en éveil

 

Aucun  nuage au bleu du ciel

Rien qu'un lointain rayon essentiel

Pourtant il pleut dans mon âme

X
 

Une croix versée

A peine embrassée

Une seule lettre

Pour unir deux êtres

 

Une croix versée

En quelques peut-être

Un temps embrasée

En quelques bien-être

 

Un croix versée

Que l'amour pénètre

Au cœur de deux êtres

Soudain renversée

N
 

Verser des mots est inutile.

Poser des mots est si futile.

On croit toujours en nos amours

En comprendre tous les contours.

 

Hors de ses yeux, les mots se perdent.

Hors de ses bras ne sont que merdes.

La poésie n'est que la mort

D'un vieil amour, de ses remords.

 

Et je déteste tous les mots

Relatant si mal tous nos maux.

Ma poésie n'est que mal être

 

Et mon amour n'a plus de vie

Qu'une seule petite lettre

Qui reste de ma poésie :

 

M

Lecteur
 

Cette poésie n'est pas pour toi

Elle est pour celle qui ne lit pas

Pour celle qui jamais ne viendra

Pour celle qui n'aura plus de foi

 

Lecteur, jamais tu ne comprendras

Cette poésie est loin de toi

Cette poésie n'est pas pour toi

Elle est pour celle qui ne lit pas

 

Elle sera à jamais sans voix

Dans le silence elle restera

Dans son cœur, ces mots n'existent pas

Cette poésie n'est pas pour toi

Jeu ?
 

Et si tout cela n’était qu’un jeu ?

Comme l’un de ces jeux malheureux

Où il n’y aurait que des perdants,

Où se mourraient tous les sentiments.

 

Et si ce n’était qu’un jeu odieux ?

Comme l’un de ces jeux où les dieux

S’amusent riant de nos destins

En faisant de nos cœurs un festin.

 

Et si ce n’était qu’un jeu mauvais ?

Comme un jeu où l’amour se défait,

Comme un terrible jeu capricieux.

Pourquoi ne l’ai-je vu dans ses yeux ?

Noire lumière
 

Trouver où est la lumière

Chercher tout au fond du trou

Dans le désespoir jaloux

En oubliant qu'elle est fière

 

Dégager chaque nuage

Chercher encore et toujours

Se dire que son amour

Dans le ciel n'a aucun âge

 

Et creuser jusqu'en enfer

Notre paradis sur terre

Quand s'enfuit la vague amère

Sombre bouteille à la mer

 

[De l'inutilité d'un message

Lorsque se ferment tous les passages...]

Maux
 

Amour

ingrate

ressasser

désolée

bêtise

définitivement

 

replonge

 

Ce ne sont que quelques mots

Perdus dans tant d'autres mots

Pourtant ceux-là sont douleurs

Pourtant ceux-là sont malheurs

 

Ils ne sont pas poésie

Ils ne sont plus qu'hérésie

Ils ne sont que des griffures

Sur mon âme des brûlures

 

Ils ne sont que maux lancés

Qui oublient de regarder

Qui ne veulent pas savoir

Comment s'effondre le noir

Issue
 

A l'issue d'une envie passionnante,

Se situait ta bouche désirante.

Est-ce que tu pouvais être aimante

A rendre notre vie bourdonnante ?

 

Mais, à l'instant de l'ultime alarme,

Ton âme se coucha sur la mousse

Lorsque, tendrement, se glissa en douce,

Sur ton corps, une dernière larme...

Plonger
 

Plonger au fond de ton cœur

Dans tous les méandres

Des sentiments tendres

A en oublier la peur

 

Plonger au fond de ton âme

Par tous les chemins

En croisant nos mains

A en oublier la femme

 

Plonger au fond de l'oubli

En brulant les ailes

D'amours éternelles

A en oublier l'oubli

Quand
 

Quand les mots disparaissent,

Qu'ils en perdent leur sens

Mourant dans la paresse

Jusqu'à nos contresens,

 

Quand s'envolent les phrases

Au milieu des espoirs,

Que les signes s'écrasent

En éteignant les soirs,

 

Quand s'efface la strophe,

Que l'amour devient sourd,

Le silence l'apostrophe

Et le ciel n'est que lourd,

 

Quand la femme s'enfuit

Qu'elle enferme le drame

Tout au fond de la nuit,

Ne reste qu'une flamme

Mon trésor
 

Dans la malle est le trésor.

 

Peu importe le nombre de pièces,

l'important est la valeur de chacune.

 

Et chacune de ces pièces, je souhaite l'offrir

à cette passante pour que ses yeux brillent.

J'espère qu'elle en fera bon usage.

 

Ce serait dommage

qu'elle gaspille,

qu'elle ne comprenne pas l'importance

de chacune de ces pièces...

Mais c'est ainsi.

Ce trésor,

Je lui ai offert...

 

Il sera dommage qu'il se perde,

que le coffre finisse enterré

au fin fond de l'éternité.

 

Tant qu'il y a des pièces,

tant qu'il y a de la magie,

tant qu'il y a des mots,

leur liberté n'a pas de prix.

 

Je souhaite qu'elle reste

la femme qui,

quand le soleil se lève,

quand une feuille s'envole,

quand une aile se glisse,

quand un grain de poussière brille,

quand un grain de sable se dépose dans sa main,

quand un regard,

quand une main se posent,

voit le monde des mots s'agiter

et une nouvelle pièce d'or

se dessiner dans son âme.

Est-ce que tu voulais ?
 

Je suis mal

Je ne souris pas

Je ne sais qui je suis

Je ne sais ce que j'aime

Je ne rêve plus

Je pose des mots sans aucun sens

Je ne suis plus rien

Je ne construis plus rien

J'ai dépassé la peur

Je ne suis même plus élève

Je mens en souriant

Je n'ai plus d'idées

Je n'ai plus de dessins

Je n'ai plus de chemin

Je reste sur place

Je sens cette terre stérile

J'ai envie de la vomir

Je suis redevenu sourd

Je suis redevenu froid

Je suis redevenu insensible

Je ne suis que vide

Je ne suis que glace

Je ne suis que sombre

Je ne suis que poussière

Je suis sans horizon

Je suis sans âme

Je suis sans regard

Je suis sans envie

Je suis sans courage

Je tremble

Je vibre

Comme tu le voulais

Croire
 

Croire en un espoir

Croire en un amour

Croire en chaque soir

Croire en un toujours

 

Croire en une trace

Croire en l'éphémère

Croire en un espace

Croire en une terre

 

Croire en chaque ligne

Croire en chaque signe

Croire à tout jamais

 

Car je crois en toi

Je crois que tu es

Vraie et je te crois

La table
 

Allongé sur le sol

Les assiettes posées

Parfument notre envol

D'odeurs chocolatées

 

Tout délicatement

Tu dévores assise

Ce léger sentiment

De notre gourmandise

 

Allongé sur le bois

Le ventre se caresse

Des doigts dans ces émois

D'amour et de tendresse

 

Je perçois ton désir

Dans ton sourire affable

Je ressens mon plaisir

Celui d'être ta table

Donne et reçois
 

Donne-moi tes mains

Une ultime fois

Un ultime choix

 

Juste des pensées

Perles de rosée

Aux petits matins

 

Offre-moi l'instant

De cette caresse

De cette tendresse

 

Comme une promesse

De ta gentillesse

Au soleil couchant

 

Je sens les raisons

La fin des Chemins

Au Creux de tes mains

 

Pour l'éternité

Je veux déposer

Ces deux papillons

Sur le chemin du temps
 

Au début du chemin est l'amour.

A la fin n'est que la mort.

Ainsi est le chemin du temps.

Février 2014
© 2014 LJB

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Sur le chemin de  Lucie


Lettres envolées entre 
ciel et terres

 

Quelques mots de poésie
pour raconter une tranche de vie,
rien de plus que quelques instants
perdus dans le fil du temps,

quelques moments en
équilibre instable
sur le fil d'un chemin,
des mots posés ici
après la disparition d'une bulle,
des mots posés ici
pour qu'ils continuent à vivre,
des mots posés ici
pour que ce petit chemin
ne disparaisse pas.

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