Le givre
Le givre se pose sur les feuilles.
Le matin s'éveille sans soleil,
A peine un léger rayon vermeil
Offre à la nature un tendre éveil.
Comme la douce main de la nuit,
Le givre se pose sur les feuilles.
Sous le rayon, tendrement, il luit,
Délaissant la lune qui s'enfuit.
L'étrange marchand de sable blanc
Décore de froid nos sentiments ;
Le givre se pose sur les feuilles
En rassemblant les cristaux de temps.
Puis, lentement, quand le vent s'essouffle,
Le noir s'éteint dans un dernier souffle.
Dans le brouillard, l'amour se camouffle :
Le givre se pose sur les feuilles.
Entre plus tard et bientôt
Chaque mot a sa poésie
Et il nous faut l'entendre ainsi.
Quand je t'écoute et je te lis,
Chacun de tes mots a sa vie.
Je ne sais pas ce que tu penses.
Je ne sais pas quelle est ta danse.
Je ne sais pas si l'innocence
N'est que le reste de l'absence.
Chaque poésie a ses mots,
Elle se perd dans quelques lettres,
Quelques sentiments à omettre.
Je ne sais pas si tu attends.
Je ne sais pas où est le temps :
C'est entre plus tard et bientôt.
Mot
Je ne suis qu'un petit mot,
Rien qu'un mot tombant d'en haut.
Je peux briller dans les yeux,
Je peux embrasser les cieux.
Je ne suis qu'un petit mot,
Un petit mot toujours beau,
Celui que l'on souhaite dire,
Le plus joli à écrire.
Je ne suis qu'un petit mot,
Qui ne se dit pas trop tôt,
Un petit mot d'innocence.
Je ne suis qu'un mot divin.
Pourtant, seul dans le silence,
Je ne suis qu'un écrit vain.
Temps
Je n'ai pas le temps.
Pourtant, tout le temps,
Je cours après toi.
Serait-ce que je manque de foi ?
Depuis si longtemps,
Alors que j'attends
Ce temps avec toi,
Je me dérobe invoquant la loi.
J'ai peur de ce temps
Où, éperdument,
J'ai envie de toi
Sur tous les chemins, sous tous les toits.
Alors, prudemment,
En me retranchant,
Je pars loin de toi.
Le temps est le reflet de mes choix.
Les étoiles le permettent
Face à la lumière du jour,
J'attends la fin de son silence,
Que s'éteigne l'indifférence.
Je retrouverai son velours
Où les étoiles le permettent.
Je ne sais ce qu'est son amour,
Je ne connais que sa sentence
Mais je crois en son indulgence
Pour qu'un jour rime avec toujours
Quand les étoiles le permettent.
Attendant l'aube d'un détour,
D'un léger rayon la présence,
J'imagine que l'innocence
Trouve, du chemin, le retour
Si les étoiles le permettent.
Regardant l'étrange parcours,
Dans le bleu recherchant la chance,
Je garde en moi cette espérance
En cette fine lueur pour
Que les étoiles le permettent.
Le feu
Le feu brûle encore, brutal,
Tel un brasier tribal.
Son sang tape toujours puissant
En arrachant ce cœur ardent.
Laissant passer le temps, longtemps,
D'un hiver à l'autre, glacial,
Il ressent chaque instant crucial
Comme autant de malheurs, brûlant.
Un léger rougeoiement dément
Dévoile son présent bancal.
Pour le tison, tout est banal
Quand la flamme le rend absent.
Tordu sous ses cendres, couvant,
Il accepte son sort pourtant,
Comme un vieux sentiment trivial,
Le feu brûle encore, bestial...
Douce perle de rosée
Douce perle de rosée
Délicatement posée
Sur ton léger écrin blanc,
Est-ce que tu m'attends ?
Quand d'un geste osé,
Le voile j'ai déposé
D'un simple geste indécent,
N'était-ce pas troublant ?
Un instant indisposé,
Sur le chemin exposé,
Une main te caressant,
N'était-ce pas troublant ?
Douce perle de rosée
Délicatement posée
Au sommet de ce sein blanc,
Qu'est-ce que je t'attends !
Ciel gris
Sous un grand ciel gris,
Je marchais, courbé,
Le cœur fatigué,
Usé, de mépris.
Il faisait partie
Un peu de moi-même,
Tel un vieux « je t'aime »
Fuyant de ma vie,
Poussière d’un sol
Aussi désolé
Que ce ciel passé
Par un autre col.
Je suis condamné
Sur ma terre morte,
Derrière la porte,
A désespérer.
C'était sa sentence
Qui, sur moi, surpris
Soudain s'abattit :
Son indifférence.
Sur les bois, sous le ciel
Sur les bois, sous le ciel,
L'instant providentiel
D'un amour essentiel,
La caresse du ciel.
Un chemin espacé
A genoux, accolés,
Dévêtus, détachés
S'embrassant enlacés.
Dans le charme du bois,
Lové au creux de toi,
L'instant ivre de toi
Sous le ciel, sur les bois.
Chemin
Ce n'était qu'un chemin
Qui s'ouvrait dans tes yeux,
L'aube d'un lendemain
Aux soleils délicieux.
Il serpentait du sol
En regardant les cieux
Et prenait son envol
Au fond du bleu des dieux.
Ce n'était qu'un chemin
Où l'amour se perdait
S'endormant le matin.
Sans aucune atmosphère,
Il ne retrouverait
Ni le ciel, ni la terre.
Je l'aime
Se perdre dans ses yeux
Au bleu d'une romance
Rechercher sa présence
Au plus profond des cieux
Et pénétrer son âme
Pour entrer dans son cœur
Ressentir sa douleur
En embrassant sa flamme
Plonger sans s'arrêter
Accepter la brûlure
De cette drogue dure
En se laissant aller
Glisser dans l'interstice
De ce qu'est son amour
S'oublier comme sourd
Sans peur du précipice
Fable d'automne
Douceur et délicatesse
Au charme d'une caresse...
Mes yeux plongent dans tes yeux
Comme deux soleils radieux ;
D'un sourire, le désir
De rencontrer le plaisir.
Ma main glisse sur ta peau
Pour en surprendre le chaud.
Ma main glisse lentement
Tout doucement sous le vent.
Elle se glisse sans cesse
Recherchant cette tendresse,
Cette nature un peu folle
Qui, en quelques mots, s'envole.
Douceur et délicatesse
Au charme d'une caresse...
Sous mes doigts, elle s'étend
Et, tendrement, se détend.
Gentiment, ma main embrasse
Tout ton corps qui se délace.
Et le ciel se laisse aller
Dans le rouge et le bleuté.
Sous les arbres, une table
Crée une nouvelle fable.
Douceur et délicatesse
Au charme d'une caresse...
4 octobre
Un regard,
Un simple regard,
De mon monde, tu t'empares.
Un éclair
D'un simple bleu clair
Et un monde sort de terre.
Un calcul
Sans aucun recul
Et se rencontrent deux bulles.
Un sourire,
Un simple sourire,
Pour le meilleur et le pire.
Un départ,
Un simple regard,
La lumière nous égare.
Un mot sobre
Sans aucun opprobre
Pour décrire un 4 octobre.
La lumière
La lumière est diffuse,
Ne reste que le froid
Des secondes d'émoi :
Jamais le temps ne s'use.
La lumière s'envole
Oubliant tous ces temps
De tant de faux-semblants
Quand l'amour se désole.
La lumière est injuste
Lorsque le temps s'est tu
Et qu'elle l'a perdu
Le blessant d'un mot juste.
Le rideau
Le rideau s'est tiré
Sur l'arbre coloré
Il va se dépouiller
Dans le gris embrouillé
Puis tomberont ses feuilles
Ses souvenirs en deuil
Pour nourrir cette terre
D'absolus éphémères
Lentement le brouillard
Se glissera, blafard
Achevant pour toujours
Au creux de cet hiver
Ce qu'était cet amour
Sous le rideau d'hier.
Je ressens...
Je ressens dans ma poitrine le vide,
La place de ton espace, livide,
Comme un tourbillon de tes sentiments,
La trace de ton infini béant.
Ce trou, ce vide à côté de mon cœur,
Représente la violente douleur
De cette espérance et de la confiance
Abandonnés à des temps de souffrance.
Ce sont les restes d'une inaccessible
Etoile, super nova invisible,
Ces quelques restes de pensées divines.
Et toi, que ressens-tu dans ta poitrine ?
L'amour pacotille
L'amour pacotille
Sur quelques brindilles
Toujours se fendille
L'amour cotillon
Est cette ascension
De nos déflexions
L'amour pacotille
Nait de l'illusion
De tout ce qui brille
D'amour cotillon
Perclus d'émotions
Dans tes sensations
D'amour cotillon
Dans tes yeux ma fille
Le temps se grésille
D'amour pacotille
La bulle
Du simple bout du doigt,
J'ai touché l'illusion,
L'étrange sensation
D'être proche de toi.
La bulle de savon
Aux liens pourtant puissants
Echappe aux sentiments,
Explose à la raison.
L'amour n'est qu'illusoire,
Les mots sont sa mémoire
Lorsqu'il meurt de peur.
Vois-tu, l'indifférence
Est ma sombre souffrance.
La bulle a-t-elle un cœur ?
Dans le silence
Dans le silence, tu t'abandonnes.
Le brouillard recouvre tendrement
Tous les baisers de nos sentiments
Sous le ciel rougeoyant de l'automne.
Dans le silence, tu tourbillonnes.
Ton regard plonge en moi souriant
Quand mes mains se glissent sur l'avant.
Tes lèvres chuchotent et fredonnent,
Lorsque nos deux âmes se chiffonnent,
Quelques mots délicats et touchants.
Epris dans nos corps s'enchevêtrant,
Ce n'est que l'amour qui déraisonne.
Puis, tristement, mon cœur emprisonne,
Après tant de plaisir, descendant,
Ta silhouette, au loin, s'en allant
Quand au silence, tu m'abandonnes.
Qu'était-ce ?
N'était-ce que doux et délicat ?
N'était-ce qu'une fine tendresse ?
Ou encor l'amoureuse caresse ?
Ô N'était-ce vraiment que cela ?
N'étais-je qu'un beau corps perdu ?
N'étais-je qu'une petite flamme ?
Ou encor l'étoile d'une femme ?
Ô Ne l'ai-je que soudain déçu ?
N'était-ce qu'un autre monde faux ?
N'était-ce qu'une sombre bêtise ?
Ou encor du gâteau la cerise ?
Ô N'était-ce pas ce qui est beau ?
Mais ce n'est plus qu'un vieux souvenir
Egaré dans le ciel d'un soupir.
Dans une boite, je l'ai rangé,
Enterré au fond de mes pensées.
Des milliards
Des milliards de points
Des milliards au loin
Tous inaccessibles
Tous si insensibles
Des milliards de phares
Des milliards de tiares
Tous aussi brillants
Tous aussi changeants
Des milliards d'histoires
Milliards de grimoires
Comme autant d'amours
Comme des toujours
Des milliards de toits
Des milliards parfois
Aussi poétique
Mais tu es unique
La vie n'est pas dans les poèmes
(dans un sens)
La vie n'est pas dans les poèmes
Elle est cachée dans les baisers
Dans ceux qui sont à nos cœurs chers
Se délivrant en perles rares
Le coquillage est seulement
Cette nature qui nous porte
Quand nos serments sont sertis
D'une caresse sur ta joue
Mais j'attendrais cette saison
Où les mots reviendront enfin
Et je me livre à ton hasard
Je laisse parler les poèmes
Pour qu'ils s'envolent en baisers
Et te retrouvent à toute hâte
[L’un n’existe pas sans l’autre…]
Feuilles
Une feuille verte
Qui court à sa perte
Quand l'amour déserte
Une feuille jaune
Doucement entonne
Le chant de l'automne
Une feuille rouge
Qui se glisse en douce
Caresse la mousse
Une feuille blonde
Que l'amour inonde
Invente mon monde
Une feuille verte
Une feuille jaune
Une feuille rouge
Une feuille blonde
Sous un arbre noir
Aux branches d'espoir
Un rayon de lumière
Un rayon frôle les sapins.
Doux, il caresse la montagne :
Il voudrait que cette compagne
Se réveille sur son chemin,
Que pénètre sa lumière.
Il se faufile lentement
Entre chaque couleur d'automne,
Chauffant les feuilles qui frissonnent
Sur les branches en attendant
Que pénètre sa lumière.
Survolant son corps en douceur,
Il voit son âme qui s'envole.
Pour que son charme ne s'étiole,
Il lui offre un temps de bonheur
Que pénètre sa lumière.
Tes bras
L'eau s'écoule devant moi,
Elle fuit sous la paroi
Oubliant tous nos émois :
Offre-moi tes bras !
Pourtant semblait naître un pont
Entre nos effrois et soupçons
Dans nos vies à reculons :
Ouvre-moi tes bras !
Pourtant semblait naître un pont
Entre nos effrois et soupçons
Dans nos vies à reculons :
S'éloignent tes bras !
La danse des boiteux
Quelle est cette danse
Où l'amour se dépense
Où tu prends ma main
La lâchant en chemin
Quelle est cette farce
Où les envies éparses
Où les beaux regards
Ne sont que des fuyards
Quelle est cet amour
Où en fin les toujours
Où notre confiance
Boitent dans le silence
Une perle de rosée
Ce point brillant dans le vert
Est mon pays de lumière,
Un million de souvenirs
Qui a tant de mots à dire.
Juste un rayon de soleil,
Et le matin s'émerveille
Comme ce tendre regard
Dont la flamme se déclare.
Cette lueur m'accapare
Et m'étreint dans ses hasards
Pendant que mes sens s'éveillent
Jusqu'au soir et son sommeil.
Alors quand l'amour expire
Tombant en quelques soupirs,
Que se perdent les repères,
La lumière devient vers.
Tant de tombereaux
Tant de tombereaux de « je t'aime »
Recouverts de ton anathème
Ont sillonné ce vieux chemin
Depuis que tu lâchas ma main
Toutes ces anciennes charrettes
Se déchargeant de l'amourette
Rapportent la réprobation
La négation des émotions
Il ne reste que des ornières
Gravées au creux de chaque pierre
Ce n'est que la marque du fer
De tous ces mots qui ont souffert
Dans le bois tomba le silence
Qui scella de l'amour l'absence
Dans tes yeux ce chemin de foi
Ce n'est plus qu'un chemin de croix
Le bruit des yeux
Tes yeux font beaucoup de bruit :
Ils parlent de ton amour
Dans le feu de chaque jour
Et de ton âme la nuit.
Tes yeux font beaucoup de bruit :
Ils éclatent de soleil
A en tuer le sommeil,
A en capturer le fruit.
Tes yeux font beaucoup de bruit :
Chaque atome me construit
Transformant toutes ces choses.
Mais pourtant, en un instant,
Tes paupières se sont closes
Dans un silence violent.
Je rêve de son regard
Je rêve de son regard
Il n'y a aucun hasard
Il n'y a aucun rempart
Juste un sentiment d'espoir
Je rêve de son regard
Comme rêve le clochard
Oubliant qu'il est froussard
A l'aube d'un nouveau soir
Je rêve de son regard
D'une goutte de nectar
Au milieu du cauchemar
Ma lumière dans le noir
Je rêve de son regard
Qui se perd dans le brouillard
Comme un ultime poignard
Sensation d'un désespoir
Le voyage
Ce doux chemin m'emmène en voyage.
Dans mes yeux glisse le paysage,
Alors qu'au loin s'éloigne le port,
Que quelques rêves naissent encor.
Ma barque, sur la vague, cabrée,
S'élançant au gré de la marée
S'avance sur les flots gris et lourds.
Maintenant, la danse de l'écume
M'emporte plus loin telle une plume.
J’abandonne ce port pour toujours !
Au commencement de ce voyage,
Je regarde le soleil du soir
Qui se reflète sur ce miroir
Au passage d'un nuage sage
Retournant vers un prochain rivage.
Le temps, lentement, devient absent,
L'eau se nappant d'un reflet ardent
Sous le ciel à la couleur sauvage.
Et je regarde au loin, je regarde
Ce silence, cet espace doux,
Ce que cette langueur fait de vous
Lorsque, sur la mer, on se hasarde,
Ce sentiment de n'être qu'humain,
Qu'une brindille loin de la terre
Qui cherche, de la vie, le mystère
A en oublier de revenir,
A en oublier le lendemain,
A en oublier son avenir.
Puissant, sur cet unique chemin,
Un vent, la grande voile, accapare :
Je navigue cherchant mon destin,
Le besoin d'une nouvelle amarre.
Sur la vague, mon esprit s'enfuit
Emmené par la vaste voilure.
Puis, quand la lune luit dans la nuit,
Je sens revivre ma vraie nature.
J’aperçois dans le noir des eaux claires
Tout le calme des glaces polaires.
Ce paysage de somnolence
M'envahit de son tendre silence.
Là , j'écoute chaque étoile rouge.
Plus aucun son et rien qui ne bouge,
Je me sens à la nature uni :
Le ciel et la mer sont l’infini.
Ainsi se continue ce lent voyage.
En cherchant un autre paysage,
Un autre chemin, un autre port
Et en rêvant toujours et encor…
Ma barque, sur la vague, cabrée,
S'élançant au gré de la marée
*
Voyager en poésie
N'est pas toujours facile
Aucun mot n'est docile
Aucun mot n'est copie
La porte s'est refermée
La porte s'est refermée,
Mais qu'y a-t-il derrière ?
Je ne peux regarder
Sans revenir en arrière.
La porte s'est refermée,
Sont closes mes paupières
Sur un passé aimé ;
Hier a été oublié.
La porte s'est refermée
Sur une terre entière,
Le ciel s'est effacé
En en tuant la matière.
C'est moi qui aie décidé.
Mais je suis un peu fière,
Je ne peux plus l'aimer :
La porte, j'ai refermée !
Entre hier et aujourd'hui
(le ciel varie)
Hier, le ciel était rempli de vies.
La vérité avait deux visages,
Peut-être perdue entre deux âges.
De je t'aime à je ne t'aime pas,
Les mots n'étaient que de l'embarras.
Lorsque les nuages dérivaient
En s'attachant à tous les sommets,
Le ciel pouvait être noir ou blanc
Selon les sentiments de l'instant.
Soit ensoleillé, soit orageux,
Le ciel savait paraître ombrageux.
Comment définir tous ses désirs
Ou envisager des avenirs ?
Aujourd'hui, le ciel est plat et gris.
Plaisir
Plaisir de s'offrir
Un pull qui s'envole
D'un radieux sourire
Deux cœurs qui s'affolent
Plaisir de toucher
Dans le froid naissant
Douce intimité
Devant les passants
Plaisir d'un baiser
Au creux du brouillard
Perdus dans les phares
Tendres sensations
Fortes émotions
Plaisir de souffrir
La vie n'est pas dans les poèmes
(ou dans l'autre)
Alors je t'écris des poèmes
Des mots qui ne sont que baisers
J'imagine tous ces mots chers
Pour revivre les instants rares
Ce qu'offre l'amour seulement
Quand la vie est ce chant qui porte
Le doux des souvenirs sertis
J'attends que chacun des mots joue
Pour retrouver cette saison
De nos mots qui dansent enfin
Se retrouvant dans le hasard
En quelques vers ou en poèmes
Pour transformer tous les baisers
Que l'amour ne soit qu'une hâte
[L’un n’existe pas sans l’autre…]
La lame
Enfonce la lame
Au plus profond de mon corps
Enfonce-là encore et encore
Enfonce la lame
Au plus profond de mon cœur
Enfonce-là avec tant d'ardeur
Enfonce la lame
Au plus profond de mon âme
Je n'ai jamais voulu te blesser
Je n'ai songé qu'à t'aimer
Enfonce la lame
Sans nul état d'âme
Perception
Je ne ressens pas le vent,
Ni les baisers de la pluie.
Je ne vois rien dans la nuit
Hormis la fuite du temps.
Je n'entends plus aucun chant
Dans tous les mots qui s'enfuient.
Je n'ai plus goût qu'à l'ennui :
La passé tue le présent.
Je vois ce qu'était ce coin
Où, un jour, tu m'as rejoint
Et qui ne sera plus tien.
Je reste assis sans besoin.
Pourquoi ne perçoit-on rien
De l'autre quand il est loin ?
Le corbeau sur la branche
Le corbeau sur la branche morte
Regarde ma vie qu'il emporte
Dans le noir, il détient mon cœur
Que sa serre enserre en douleur
Le corbeau sur la branche sombre
Ecoute un murmure dans l'ombre
Au soleil couchant, il entend
Quelques mots fuyant dans le vent
Le corbeau sur la branche haute
Expie dans les regrets ma faute
Regardant des terres l'enfer
Il pleure tant il a souffert
Le corbeau sur la branche vole
Perd mon âme qui se désole
Le crépuscule aidant, il fuit
En m'abandonnant à la nuit
L'automne
L'automne est belle, l'automne est triste
Quand, tout en couleur, l'amour se meurt ;
Je ne saurais quel aquarelliste
A mélangé toutes tes humeurs.
L'automne est triste, l'automne est belle...
Un arbre s'enflamme de bonheur
Et, dans ton cœur, attend l'hirondelle.
L'automne est triste, l'automne est belle...
Dans tes yeux, mon amour est en pleurs
Et, se diluant sur l'aquarelle,
Rouge et jaune deviendront malheurs.
Puis, dans le froid, de son blanc simpliste,
Viendra l'hiver qui noiera ta peur.
L'automne est belle, l'automne est triste...
[L’automne est cette femme
Que tout mon cœur réclame.
Elle attrape mon âme
Et, lentement, l’enflamme…]
Dans le creux de ta main
Dans le creux de ta main se glisse mon cœur
Offert à ta confiance et loin de nos peurs.
Dans le creux de ta main, tu tiens mon bonheur.
Donne-moi ta main.
Dans le creux de ta main, accueille en douceur
Sa douce chaleur et sa tendre candeur.
Dans le creux de ta main reçois ses valeurs.
Offre-moi demain.
Dans le creux de ta main est une lueur,
Une lumière devenant une fleur.
Dans le creux de ta main s'éveille mon cœur.
Aujourd'hui
Vient l'automne
Qui frissonne,
Tu deviens fière
Dans la lumière.
Je vois dans le jour
Notre vieil amour.
Pour annoncer sa mort,
L'arbre se pare d'or.
Le froid s'empare de moi
Quand ton silence me broie.
S'éloignent tes sentiments :
Tes mains ne sont que froides.
Pris dans la nuit roide,
Je sens le vent
Qui s'éteint...
Que sera demain ?
Le naufragé
Sous les regards et les cris,
Il est tombé dans la nuit.
Pas de main pour le tenir,
Aucun regard à venir...
Le bateau s'en est allé.
Non, personne n'a plongé !
Dans le vent, il est parti,
En silence, vers l'oubli.
Les vagues le soulevant,
Il est resté, espérant,
S'accrochant au paradis,
Regardant vers le ciel gris,
Attendant un sentiment...
Mais, définitivement,
C'est la mort de sa caresse
Qui l'engloutit de détresse.
Les valeurs de l'amour
De quelles valeurs, l'amour est-il l'essence ?
Quels sont les malheurs que l'on devrait subir ?
La voie est-elle entre rester et partir ?
De tes choix, l'amour est-il à la naissance ?
Danse avec lui
Sens, sens ses muscles te porter,
Sens, sens ses sabots se poser,
A droite, Ã gauche, droite, gauche...
Vois-là , vois que tu sais le faire,
Voilà , vois-le pour toi le faire,
A droite, Ã gauche, droite, gauche...
Sans fléchir, faites-vous confiance,
Sans réfléchir et sans méfiance,
LÃ , maintenant, dansez, dansez...
Tendrement, prends-le dans tes bras,
Serre, serre-le dans tes bras,
LÃ , maintenant, dansez, dansez...
Il faut jouir de chaque chose
Avant que n'arrive la pause,
N'aie pas peur, peur de sa caresse...
Avec lui, ne fais pas semblant,
Donne, donne-lui de ton temps,
N'aie pas peur, peur de sa caresse...
Ce n'est jamais le but qui compte,
C'est le chemin que l'homme conte :
Ils vivent... Aime, aime-les...
Même si les chevaux sont comme,
De toutes manières, chaque homme :
Ils meurent... Aime, aime-les…
D’après « Danse avec lui » de Valérie Guignabodet
Brûle
Brûle, brûle-moi jusqu'en bas.
Ôte-moi ce reste de vie,
Ôte-moi ce reste d'envie.
Emmène-moi jusqu'au trépas.
Je n'ai pas vu, je n'ai pas cru,
Je n'ai pas su comment le faire,
Je n'ai pas pu être la terre !
Je suis fourbu, je suis perdu...
Mais quand le feu brûlait en toi,
J'ai oublié toutes tes peines,
J'ai découpé toutes tes veines
Dans la fournaise d'un non-choix.
Alors, fou, j'ai tourné autour
De ce feu, attendant qu'il vienne,
Attendant que le jour revienne,
Jusqu'à en brûler notre amour...
Brûle, brûle-moi jusqu'en bas.
Ôte-moi ce reste de vie,
Ôte-moi ce reste d'envie.
Emmène-moi jusqu'au trépas.
"Ce qui vient de la Terre est de la plus grande valeur"
Confiance
Je ne sais pas quelle est ta vraie nature
Je ne sais pas si tu es vraiment sûre
Mais je te crois et j'ai confiance en toi
Surprends tes cheveux et détache-les
Laisse-toi aller loin des barbelés
Car tu me crois, tu as confiance en moi
Quand je lis en toi, que je me rassure
Je ressens ton cœur et sa couverture
Mais je te crois et j'ai confiance en toi
Suspends tous les temps, puis éloigne-les
Offrons nos âmes à ce grand brasier
Car tu me crois, tu as confiance en moi
Dans la déchéance et dans la souffrance
Dans l'oubli du temps et de notre enfance
J'ai confiance en toi, aie confiance en moi
Nuits myrtille
Comment dites-vous adieu à celui
Que vous ne pouvez imaginer vivre
Sans ? Comment ne pas en devenir ivre
Rien qu'en le voyant partir dans la nuit ?
Et même si vous avez de sa porte
La clé, même si sa porte est ouverte,
Vous savez vraiment que son cœur inerte
N'est pas à blâmer, sa raison l'emporte...
Dans un dernier bar, essuyant des larmes,
La dernière part de ses quelques charmes,
De ses quelques fruits, la vie éparpille.
Quand tu es parti, des derniers soupirs,
Tout ce qui reste est dans nos souvenirs,
Ressens les saveurs de ces nuits myrtille.
D’après « My Blueberry Nights » de Wong Kar Wai
Ainsi
Alors que l'automne s'éteint,
Le froid entonne son refrain.
En une lente mort frivole,
Chaque feuille s'envole.
Ne m'oublie pas, ne m'oublie pas
Ne m'oublie pas ainsi...
Se glisse l'effroi dans mon corps
Alors que la terre s'endort,
Ton regard, dans le vent, trépasse
Dans ce noir qui s'entasse.
Ne m'oublie pas, ne m'oublie pas
Ne m'oublie pas ainsi...
En silence, s'enfuit le temps
Dans cette nuit des sentiments.
Ne reste que de la poussière
Là , sur la terre entière.
Thé ou café
Ce n'est qu'un petit peu d'eau
Dans une tasse embrumée,
Comme une larme versée
Un matin d'automne, tôt,
Un délicat excitant
Entre la feuille et la graine
Pour que la vie nous entraîne
Du noir au transparent.
Dans ton regard, ce départ,
Le matin quand tu hésites
Que tournent deux satellites,
Thé ou café ? Tu repars...
Quel mystère qu’une fille,
T'es perdu dans ce parfum
Qu'a fait un instant divin...
Café noir ou thé vanille ?
Juste ailleurs
Juste ailleurs, un peu plus loin,
La lune serait un point.
Ne sentir que le meilleur
Au plus profond des senteurs,
Ne penser qu'à ce désir
D'un espace de plaisir
Dans le temps de s'embrasser
Entre avenir et passé.
Puis, attendre cet instant,
Celui d'un nouveau présent.
Se cacher pour se surprendre,
Espérer, la vie, suspendre.
Nul besoin d'autres bonheurs,
Juste être des cœurs ailleurs !
Froid
Froid, si froid, mais que reste-t-il
De la douce chaleur d'antan ?
Le ciel n'est plus que transparent,
Le beau se perd dans le subtil.
Froid, si froid, s'écartent tes bras.
Sûrement, ta main s'est ouverte
En me conduisant à ma perte :
Elle ne me retiendra pas !
Froid, si froid, ton regard m'efface,
Me repoussant vers la descente ;
Le paradis n'est plus qu'en pente :
Tu m'abandonnes dans la glace...
Un arbre jaune
Comme ce monde est laid
Au loin un arbre jaune
Dans le temps se complet
Oubliant le cyclone
En ce monde imparfait
L'amour n'est qu'une zone
D'horizon incomplet
Comme ce monde est laid
Au loin un arbre jaune
Tendre, perd son attrait
Lorsque la mort déjeune
Je vois que disparait
Au loin un arbre jeune
Appel
Qui c'est maman ?
Pourquoi tu pleures
Depuis tout à l'heure ?
Pourquoi maman ?
C'est un appel,
Un étranger
A oublier
Avec naturel.
Ce sont des maux
A ne pas entendre
Sans les comprendre.
Oublie ces mots !
Meurt le téléphone.
Ma belle enfant,
Ma douce enfant,
Ce n'est personne !
Au bord
Au bord du chemin, sous les arbres jaunes,
Dorment des rondins de pins ou bien d'aulnes
Dans ce coin de forêt.
Au bord du chemin quand l'automne fane,
Se voit dans nos cœurs la douce cabane
Tel un havre de paix.
Au bord d'une table est ce doux parfum
Sortant du brouillard en fin de matin,
De ton charme l'ivresse.
Au bord d'une table est le délicat
Et tendre moment d'être dans tes bras
Pour de douces caresses.
Au bord de mon cœur se glisse ton cœur,
Se glisse mon cœur entre tes valeurs
Dans ta main qui frissonne.
Au bord de nos cœurs nait tout ce bonheur,
Nait l'intensité, nait toute l'ardeur
De ton ciel bleu d'automne.
Au bord du chemin,
Tu me tiens la main...
Chercher
Il est un temps doux
Sans aucune averse,
Un temps délicat
Où, soudain, se cherche
Où est le vrai, le
Beau ou l'aimé.
Sans penser à ça,
Où est le message ?
Trouver
Je ne suis que Jean :
Un être pas cher
Et pourtant cherchant
Ce qui serait bon.
C'est ce que je fis !
Ce n'est pas fini :
Je crois que le tout
Est dans chaque jour,
Chaque jour qui part
Vers un autre trou...
Que vas-tu trouver ?
Dernier tourbillon
Ressentir le tourbillon
A en perdre la raison
Offre-moi de la tendresse
A peine des illusions
S'enfoncer dans le brouillard
A confondre tôt et tard
Juste la délicatesse
Qui s'enfuit dans le blizzard
Regarder glisser ta main
A en voir mourir demain
D'une dernière caresse
J'espère un nouveau matin
L'étang dans le ciel
Le ciel n'est qu'un étang d'arbres morts
Plantés là comme de mauvais sorts
Tout de blanc sanglants de désespoir
Semblant perdus en se laissant choir
Succède au bleu profond tout ce noir
Cerclant le cœur tel un vieux bougeoir
Le ciel n'est qu'un étang d'arbres morts
Plantés là comme de mauvais sorts
Nul ne saurait comment concevoir
Ces instants où l'on ne peut savoir
Comment de la lune sont les ors
Le ciel n'est qu'un étang d'arbres morts
Chute
Ce matin
j'ai peint
des mots
transparents
dans le ciel
Je ne veux pas
qu'elle sache
ce que la terre cache
Demain
je continuerai
sans un bruit
Elle
elle continuera
en silence
à fermer
les yeux
Belle journée
Une belle journée de soleil
Il est à peine voilé
Il se promène heureux
Aucun nuage ne s'est levé
Sur la montagne, il est calme et doux
Dans tout ce bleu, le silence
Fait que l'on oublie d'être jaloux
Le temps semble toujours en vacance
Une belle journée de soleil
Qui ressemble à cette femme
Qui tient le jour toujours en éveil
Aucun nuage au bleu du ciel
Rien qu'un lointain rayon essentiel
Pourtant il pleut dans mon âme
X
Une croix versée
A peine embrassée
Une seule lettre
Pour unir deux êtres
Une croix versée
En quelques peut-être
Un temps embrasée
En quelques bien-être
Un croix versée
Que l'amour pénètre
Au cœur de deux êtres
Soudain renversée
N
Verser des mots est inutile.
Poser des mots est si futile.
On croit toujours en nos amours
En comprendre tous les contours.
Hors de ses yeux, les mots se perdent.
Hors de ses bras ne sont que merdes.
La poésie n'est que la mort
D'un vieil amour, de ses remords.
Et je déteste tous les mots
Relatant si mal tous nos maux.
Ma poésie n'est que mal être
Et mon amour n'a plus de vie
Qu'une seule petite lettre
Qui reste de ma poésie :
M
Lecteur
Cette poésie n'est pas pour toi
Elle est pour celle qui ne lit pas
Pour celle qui jamais ne viendra
Pour celle qui n'aura plus de foi
Lecteur, jamais tu ne comprendras
Cette poésie est loin de toi
Cette poésie n'est pas pour toi
Elle est pour celle qui ne lit pas
Elle sera à jamais sans voix
Dans le silence elle restera
Dans son cœur, ces mots n'existent pas
Cette poésie n'est pas pour toi
Jeu ?
Et si tout cela n’était qu’un jeu ?
Comme l’un de ces jeux malheureux
Où il n’y aurait que des perdants,
Où se mourraient tous les sentiments.
Et si ce n’était qu’un jeu odieux ?
Comme l’un de ces jeux où les dieux
S’amusent riant de nos destins
En faisant de nos cœurs un festin.
Et si ce n’était qu’un jeu mauvais ?
Comme un jeu où l’amour se défait,
Comme un terrible jeu capricieux.
Pourquoi ne l’ai-je vu dans ses yeux ?
Noire lumière
Trouver où est la lumière
Chercher tout au fond du trou
Dans le désespoir jaloux
En oubliant qu'elle est fière
Dégager chaque nuage
Chercher encore et toujours
Se dire que son amour
Dans le ciel n'a aucun âge
Et creuser jusqu'en enfer
Notre paradis sur terre
Quand s'enfuit la vague amère
Sombre bouteille à la mer
[De l'inutilité d'un message
Lorsque se ferment tous les passages...]
Maux
Amour
ingrate
ressasser
désolée
bêtise
définitivement
replonge
Ce ne sont que quelques mots
Perdus dans tant d'autres mots
Pourtant ceux-là sont douleurs
Pourtant ceux-là sont malheurs
Ils ne sont pas poésie
Ils ne sont plus qu'hérésie
Ils ne sont que des griffures
Sur mon âme des brûlures
Ils ne sont que maux lancés
Qui oublient de regarder
Qui ne veulent pas savoir
Comment s'effondre le noir
Issue
A l'issue d'une envie passionnante,
Se situait ta bouche désirante.
Est-ce que tu pouvais être aimante
A rendre notre vie bourdonnante ?
Mais, Ã l'instant de l'ultime alarme,
Ton âme se coucha sur la mousse
Lorsque, tendrement, se glissa en douce,
Sur ton corps, une dernière larme...
Plonger
Plonger au fond de ton cœur
Dans tous les méandres
Des sentiments tendres
A en oublier la peur
Plonger au fond de ton âme
Par tous les chemins
En croisant nos mains
A en oublier la femme
Plonger au fond de l'oubli
En brulant les ailes
D'amours éternelles
A en oublier l'oubli
Quand
Quand les mots disparaissent,
Qu'ils en perdent leur sens
Mourant dans la paresse
Jusqu'Ã nos contresens,
Quand s'envolent les phrases
Au milieu des espoirs,
Que les signes s'écrasent
En éteignant les soirs,
Quand s'efface la strophe,
Que l'amour devient sourd,
Le silence l'apostrophe
Et le ciel n'est que lourd,
Quand la femme s'enfuit
Qu'elle enferme le drame
Tout au fond de la nuit,
Ne reste qu'une flamme
Mon trésor
Dans la malle est le trésor.
Peu importe le nombre de pièces,
l'important est la valeur de chacune.
Et chacune de ces pièces, je souhaite l'offrir
à cette passante pour que ses yeux brillent.
J'espère qu'elle en fera bon usage.
Ce serait dommage
qu'elle gaspille,
qu'elle ne comprenne pas l'importance
de chacune de ces pièces...
Mais c'est ainsi.
Ce trésor,
Je lui ai offert...
Il sera dommage qu'il se perde,
que le coffre finisse enterré
au fin fond de l'éternité.
Tant qu'il y a des pièces,
tant qu'il y a de la magie,
tant qu'il y a des mots,
leur liberté n'a pas de prix.
Je souhaite qu'elle reste
la femme qui,
quand le soleil se lève,
quand une feuille s'envole,
quand une aile se glisse,
quand un grain de poussière brille,
quand un grain de sable se dépose dans sa main,
quand un regard,
quand une main se posent,
voit le monde des mots s'agiter
et une nouvelle pièce d'or
se dessiner dans son âme.
Est-ce que tu voulais ?
Je suis mal
Je ne souris pas
Je ne sais qui je suis
Je ne sais ce que j'aime
Je ne rêve plus
Je pose des mots sans aucun sens
Je ne suis plus rien
Je ne construis plus rien
J'ai dépassé la peur
Je ne suis même plus élève
Je mens en souriant
Je n'ai plus d'idées
Je n'ai plus de dessins
Je n'ai plus de chemin
Je reste sur place
Je sens cette terre stérile
J'ai envie de la vomir
Je suis redevenu sourd
Je suis redevenu froid
Je suis redevenu insensible
Je ne suis que vide
Je ne suis que glace
Je ne suis que sombre
Je ne suis que poussière
Je suis sans horizon
Je suis sans âme
Je suis sans regard
Je suis sans envie
Je suis sans courage
Je tremble
Je vibre
Comme tu le voulais
Croire
Croire en un espoir
Croire en un amour
Croire en chaque soir
Croire en un toujours
Croire en une trace
Croire en l'éphémère
Croire en un espace
Croire en une terre
Croire en chaque ligne
Croire en chaque signe
Croire à tout jamais
Car je crois en toi
Je crois que tu es
Vraie et je te crois
La table
Allongé sur le sol
Les assiettes posées
Parfument notre envol
D'odeurs chocolatées
Tout délicatement
Tu dévores assise
Ce léger sentiment
De notre gourmandise
Allongé sur le bois
Le ventre se caresse
Des doigts dans ces émois
D'amour et de tendresse
Je perçois ton désir
Dans ton sourire affable
Je ressens mon plaisir
Celui d'être ta table
Donne et reçois
Donne-moi tes mains
Une ultime fois
Un ultime choix
Juste des pensées
Perles de rosée
Aux petits matins
Offre-moi l'instant
De cette caresse
De cette tendresse
Comme une promesse
De ta gentillesse
Au soleil couchant
Je sens les raisons
La fin des Chemins
Au Creux de tes mains
Pour l'éternité
Je veux déposer
Ces deux papillons
Sur le chemin du temps
Au début du chemin est l'amour.
A la fin n'est que la mort.
Ainsi est le chemin du temps.