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à suivre
 

plus tard...

Que poseras-tu ?
 

Et sur ma tombe, que poseras-tu?

Un petit ours blanc en référence ?
Un de tes mots doux s’envolant dans le vent ?

Un tee-shirt bleu déformé et perdu avec le temps ?

Une mèche de caresses délicatement coupée ?

Une petite pierre sertie sur ton cœur ?

Cette robe blanche peut-être enfilée ?

Quelques gouttes de cette eau qui a coulé sous le pont ?

Ce tendre regard sous un réverbère ?

Un dernier baiser pour ne pas oublier ?

Un léger sourire avant de t'enfuir ?
Ta petite main en ultime adieu ?
 

Probablement pas !

Juste un silence de mort !

 

Chienne de poésie
 

Ma poésie est comme ce chien

Qui pisse sur un réverbère

Pour marquer son chemin.

Les passants n'en voient que les effluves,

En attrapent le goût amer

Sans comprendre le sens.

 

Comme cet alcoolique qui cuve,

Ma poésie perd ses repères

Vomissant mon essence.

Elle n'est ni le mal, ni le bien,

Ce ne sont que des mots qui errent

Au rythme de mes mains.

 

Et ma poésie est cette chienne

Qui va, reniflant l'air pervers,

A son pied le chercher.

Elle fait de ses phrases les miennes

Retournant ma vie à l'envers

Dans l'espoir de l'aimer.

 

Mille ans
 

Neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf,

Le diable s'est retourné.

Dans ses yeux, j'ai regardé

La fable de cet an neuf.

 

J’ai cherché à retenir

Les mots fuyant ma détresse

Comme avaient fui ses caresses

Si loin de nos avenirs.

 

Dans mes prochains souvenirs,

J’aimerais la retrouver,

L’enlacer dans la beauté

Et partir dans son sourire.

 

Mille ans se sont écoulés,

Il ne reste des paresses

Que leurs ombres qui paraissent

Sombrer dans l'éternité.

 

Prières
 

Paradis et enfer

Nous accompagnent sur terre.

Nous voguons entre ces sphères

En rêvant dans nos prières.

 

Paradis et enfer

Font des instants éphémères

Où chacun pleure et espère

Que sera notre prière.

 

Paradis et enfer,

Tout doucement nous enserrent

Et dans nos cœurs, ils enterrent

Notre dernière prière.

 

Paradis ou enfer

Là, que saurons-nous en faire

Quand nous quitterons la terre ?

Quelles seront vos prières ?

Un caillou dans ta chaussure
 

A la lueur d'un petit chemin,

Tu avançais le cœur dans la main.

Tu ne le vis doucement entrer

Dans l'ouverture de ton soulier.

 

Il était au milieu des autres.

- Pourquoi celui-là plutôt qu'un autre ?-

Il se perdit dans cette aventure

Dans les méandres de ta chaussure.

 

Mais tu l'acceptas avec plaisir.

Le mal était-il un des désirs ?

Voulais-tu juste tester ton cœur ?

 

Puis, tu ne notas que ta douleur.

Tu le lanças tout au fond d'un puits

Et ne sus jamais toutes ses peurs...

Cache-cache
 

Cache-cache... Où est ta trace ?

Où sont passés les mots perdus ?

Je regarde et ne trouve plus

Où est ton chemin qui s'efface.

 

Cache-cache... Où sont tes yeux ?

Que sont devenues leurs caresses ?

Je cherche si elles paraissent

Flotter dans le bleu de tes cieux.

 

Cache-cache... Et ton sourire ?

Est-il encore désarmant ?

Je ressens et, toujours, entends

Ce doux chant de tes sentiments.

 

Cache-cache... Vais-je trouver

Où est l'âme de ton trésor ?

Je suis cet aveugle qui, hors

De ta vue, ne sait plus aimer.

Tes mots
 

Tes mots se posent dans des recoins

De mon corps

Que je ne connaissais pas, ou plus ;

Une sensation si étrange, au moins

Dans mon corps,

Une onde douce et calme, un reflux.

C'est très agréable, tous mes sens,

Et mon corps,

Et mon cœur, éveillés tous ensemble.

Je ressens dans mon âme l'essence

De mon corps,

Ce transport qui, tous deux, nous assemble.

 

Je voudrais

Te parler des sentiments très forts

Que je ressens pour toi, de mon corps

Qui vibre sous tes mots sans arrêt.

Je voudrais

Te dire toutes les sensations,

Ce flux de toutes mes émotions

Qu'à transcrire je ne parviendrai.

 

Je voudrais

Que tes mots

A jamais

Soient mes mots.

 

[Et j’ai gardé tes mots pour les faire miens…]

Un rayon de soleil
 

Un jour est apparu

Un rayon de soleil.

 

Le chemin était gris.

Noyé dans la clarté,

Un bout de paradis

S'éclaira de beauté,

 

Tes cheveux dans le vent

S'envolaient dans le ciel

Et déchiraient le temps

Dans des parfums de miel.

 

Allongée sur ce banc,

Tu m'as illuminée.

J'étais ce frêle enfant

Serrant une poupée,

 

Cet astre rose et blanc

Que la tendre lumière

Bleutait, m'étourdissant

Au cœur de la clairière.

 

Tu étais ce soleil

Qui, un jour, disparut.

Deux sièges
 

Deux sièges derrière assez troublants,

Derrière nos humeurs passagères,

Deux sièges troublants nous regardant

Regardant nos deux âmes légères.

 

Deux âmes devant se regardant

Devant quelques envies étrangères,

Deux âmes regardant en s'aimant

Aimant devant deux sièges derrière.

 

Deux sièges qui s'oublient en s'aimant,

Oublis d'aventures passagères

D'âmes s'aimant raisonnablement.

Deux sièges derrière ont eu raison.

Revery (i)
 

Le temps s'étend longtemps dans nos bras,

Mille sentiments, mille caresses,

Et, empli de nuées de tendresse,

Nos corps s'évaporent sous ce drap.

 

Sans nuage, un autre âge confond

L'amour délicat des hirondelles

Et l'innocence des tourterelles ;

S'éclaire le ciel d'un bleu profond.

 

Puis, quand nous embrasse la nature,

En cachette, nous sommes allumettes ;

Nos sensations deviennent muettes,

Nos âmes rêvent d'amours futures.

 

En un instant
 

En un instant, le temps s'est arrêté.

Notre aiguille a cessé de tourner,

En un instant. La vie a basculé

D'un simple mot : tout fut retourné.

 

Un court moment, en toi, j'ai espéré ;

Les mots volés restaient à danser.

Un court moment, les mots ont volé.

Pas pour longtemps : ils se sont posés.

 

Et à présent, ils ne sont qu'absents.

Depuis longtemps, ils ont fui dans le vent.

Et à présent, il reste le temps

Des mots d'avant mourant en s'effaçant.

Beauté légère

 

La beauté du monde est là, devant moi.

Tout petit, déjà, ils ont fait mes joies.

Les premiers instants de tous mes désirs,

Ils sont là au fond de mes souvenirs.

 

Comme des plaisirs enfouis dans mes yeux,

Désirs à chercher, désirs à aimer,

Ce fut le bonheur de rencontrer dieu

Au bord d'un chemin aux saints adorés.

 

Dans la lumière, le ciel découvert,

Un cadeau offert, les yeux grands ouverts,

J'ai posé la main sur ton doux satin

M'envolant soudain vers d'autres destins.

 

Du blanc et du rose où mes lèvres osent

L'instant de magie d'un léger baiser.

Alors s'auréole au cœur de la pose

La douce aréole, un amour si léger.

Orbite
 

L'amour est un rêve

Sans aucune trêve.

Au bord de tes lèvres

Se glissent mes lèvres,

 

Et nait notre accord,

S'éveillent nos corps,

S'envolent nos songes,

Sans aucun mensonge.

 

Tes doigts sont mes doigts.

Au cœur des émois,

Explose la flamme.

 

C'est ainsi qu'en somme,

Quand tu es La femme,

Je deviens un homme.

Et...
 

Et sa musique suspendue

Au-dessus de nos flots perdus

Se joue lorsque la vague écume.

Chaque note part dans sa brume.

 

Et cette mélodie s'étire

Au-dessus des vagues soupirs

En une litanie de gouttes

Partant dans le brouillard des doutes.

 

Et l'air s'évapore de son corps

Au-dessus des flots des encore.

Doucement s'efface la plage

Dans ces derniers sons de passage.

 

Et assis dans le creux du sable,

Au-dessous de ces cieux instables,

Il crie en silence sa vie

Quand meurt le rêve inassouvi.

Dans ton coeur
 

Dans ton cœur, tout restait à faire.

L'amour craquait dans la colère :

Nous avions franchi la frontière.

Notre monde resta derrière.

 

Goutte à goutte, le réverbère

Se noya dans cette eau légère.

De nos deux voix, à la lisière,

S'estompa toute la clairière.

 

Puis tu refermas la portière

A ta façon, à ta manière.

Le mystère devint misère.

 

Et tu nettoyas la poussière,

Rangeas le pot sur l'étagère :

Tu avais éteint la lumière...

 

[Ainsi se terminaient les sphères,

Entre éphémères et sincères,

A l'amertume singulière

D'un dieu perdu dans ses prières.]

J'ai découvert une fleur de lumière
 

J'ai découvert une fleur de lumière

Cachée un jour sous un voile de couleurs.

Tout tendrement, elle a offert son cœur

A mon regard, au creux de la clairière.

 

Ma main glissa sur l'attirant calice

A la douceur feutrée du bonheur.

Si doucement, son parfum de candeur

M'invita à plonger dans ce délice.

 

Je l'ai saisie oubliant les frontières.

Dans son désir serti des innocences,

Mon plaisir fut d'être sa jouissance.

J'ai découvert une fleur de lumière.

Le ciel est suspendu
 

Le ciel est suspendu au cœur du temps

Dans des bras éperdus au fil du vent

La lointaine montagne est effacée

Les nuages ont fui par le passé

 

Lentement dans le froid il s'est éteint

Déchargeant ses émois en des chagrins

Les larmes envolées en une nuit

Se sont dispersées au fond de la pluie

 

Puis le brouillard a investi le vide

Noyant la vie dans tant de mots absents

Le dirigeant vers un amour morbide

 

De toutes les couleurs reste le gris

Quand toutes les valeurs oublient l'esprit

Le ciel est suspendu au cœur du temps

Bien mal
 

Je suis le bien.

Lorsque tu reviens, en ce va-et-vient

Entre folie douce et douce tendresse,

On entre ensemble en ces justes caresses.

Serpente le chemin, main dans la main,

En d'heureux lendemains aux yeux malins.

Bon bain ! Je t'aime...

 

Dernier poème.

Et le silence, le silence sourd

Plombe cette absence de jour en jour.

Dans le noir, rampe l'immonde cafard :

Le rejet total dans le trou blafard.

Au final, je ne suis qu'un animal.

Je suis le mal.

Je ne connaîtrai pas
 

Je ne connaîtrai pas ce lieu,

La douce chaleur de ses bras

Quand la blancheur de tes draps

Vient se perdre au fond de tes yeux.

 

Je ne connaîtrai pas cet être

Que, parfois, le soir, tu enlaces,

Que, dans tes rêves, tu embrasses,

Lorsque certains doutes pénètrent.

 

Je ne connaîtrai pas le doux

De ton corps palpitant encore

Quand il s'éveille et qu'il s'endort

Ma tête posée sans tabou.

 

Je ne connaîtrai pas l'instant

Où l'amour devient autre chose

Et que soudain le ciel explose

En mille poussières de temps.

Feu
 

Une étincelle a suffi

Pour que naissent les caresses,

Qu'apparaisse la tendresse

Sans aucun conflit.

 

Dans la douceur de ton âme

Est né ce feu dévorant,

Un enchantement créant

Ta flamme de femme,

 

Des tisons ardents brûlant

Jusqu'au plus fort de ton cœur

S'arrachant de ta vigueur

Délicatement.

 

Touchant du doigt notre ciel,

Tu atteignis sur la terre,

L'essence de l'éphémère

Baignant dans le miel.

 

Quand la puissance parla,

D'un mot jaillit la colère.

La tempête d'un éclair

Soudain le brisa.

 

L'orage couvrit de pleurs

Le beau temps jusqu'à l'étendre.

Recouverte par les cendres

Mourut cette fleur.

 

[Il ne sert à rien de feindre

Souvent l'amour s'affaiblit.

Chaque feu que l'on oublie

Finit par s'éteindre.]

Plus bas que terre
 

Basse terre,

Le ciel t'encercle de colère

En te plongeant dans les enfers.

 

Basse terre,

Le vide devient cette guerre

Sur fond de parfums adultères.

 

Basse terre,

Et sous la mer, le ciel t'enterre

En son absence délétère.

 

Basse terre,

Où la larme du temps se perd.

Le soleil
 

Le soleil n'est pas encore levé.

Le vide de l'air est oppressant.

Je n'entends aucun bruit, aucun chant.

Le monde semble comme arrêté.

 

Les arbres sont de marbre, figés.

Leurs silhouettes dans la pénombre

Se sont allongées. Ils sont des ombres

Attendant le doux rayon, plantés.

 

Rien ne se passe, sinon l'absence.

La terre a perdu son innocence

Et le temps a fauché Dieu : Je crois.

 

Sans couleurs, le ciel a disparu.

Définitivement, il fait froid.

Le soleil ne se lèvera plus.

Sombre
 

Sombre est la nuit

Sombre est le jour

Sombre toujours

Sombre, tu fuis

 

Sombre matin

Sombre est ton choix

Sombre et sournois

Sombre chagrin

 

Sombre le monde

Sombre la vie

Sombre et finie

Sombre et immonde

 

Sombre est ton ombre

Lorsque je sombre

Au revoir
 

Comme une princesse de l'air,

la feuille est posée sur sa branche….

mais elle sent que vient l'hiver.

Elle s'accroche et se déhanche,

elle entend le long souffle froid.

Elle a envie de s'envoler,

elle veut fuir ce monde étroit,

elle désire virevolter.

Puis, brusquement, c'est le départ.

Prenant ses couleurs dans le soir,

"enfin, se dit-elle, je pars,

je meurs, je suis libre... au revoir !"

 

 

Hommage à « Bonjour Â» de Paul Géraldy

Image
 

A chaque fois que je la vois

Voilà mon cœur qui sursaute.

Et, pourtant, ce n'est pas toi !

Pourquoi est-ce qu'il tressaute ?

 

C'est curieux comment l'absence

Offre comme fausse image,

Ce sentiment de présence

Qui se perd dans un autre âge.

 

A chaque fois que je la vois,

J'espère que tu es là.

Mais, non ! Ce n'est jamais toi

 

C'est une vieille pensée

Qui ne fait que traverser.

Et ton image s'en va...

Sortie
 

Sortie du placard pour plaire

La douce étoffe de soie,

Un instant pour me distraire.

Pourquoi ?

 

Sortie du placard pour moi

Juste avec l'idée de me plaire,

Un instant imaginaire.

Pourquoi ?

 

Sortie du placard pour faire

Que tu scintilles en moi,

Une fleur dans le désert.

Pourquoi ?

 

Sortie du placard, la joie

De m'offrir la vue stellaire

De ce bonheur éphémère

Pour moi...

Mes mots
 

Mes mots se couchent, mes mots se posent

Loin de ton regard... Tu les refuses.

Mes mots se meurent, mes mots n'osent

Trouver ta voix dans le temps qui s'use.

 

Ils sont déposés là, à tous vents,

Cherchant un semblant de réconfort.

Ils sont posés comme des enfants

Qui tendent leurs bras vers tes yeux morts.

 

Les voilà offerts à des passants,

Mais, dans le brouillard, mes mots s'échappent

Ne saisissant pas les sentiments.

Les voilà couverts, le temps les nappe...

 

Psyché
 

Je sens le blanc

Des sentiments :

Lumière

De mousseline

Qui me dessine

Pure et claire.

 

Dans le matin,

Tes douces mains

Qui m'enrobent

Glisse mon cœur

Au temps voleur

Qui dérobe

 

Mon corps velours

Sur fond d'amour ;

Un poème.

Dans le miroir,

J'ai cet espoir

Que je t'aime.

 

 

Hommage à « Psyché Â» de Berthe Morisot

Délicatement
 

Délicatement, on s'éveille

Dans les rayons d'un poème.

 

Le chemin descend doucement

Dans le calme de l'automne.

Le ciel est là tout simplement :

Tendrement, il nous pardonne.

 

Et tu descends en souriant :

Tes yeux sont doux et chantonnent.

Tes cheveux légers s'envolant

Dessinent l'amour, crayonnent,

 

Dans nos cœurs, ces blancs sentiments

Qui, gentiment, papillonnent,

Les yeux dans les yeux, regardant

Comment nos âmes frissonnent.

 

Tu te retournes lentement,

Je t'embrasse et on fusionne.

En un instant, sous le Mont Blanc,

Dans mes bras, tu t'abandonnes.

 

Délicatement, à l'oreille,

Je te susurre : "je t'aime".

 

Tes mains
 

Tes mains glissent

Et se glissent

Sur ma peau.

Lentement,

Je ressens

Tout le beau.

 

Tes yeux plongent

Et replongent

Dans mes yeux.

Le feu entre

Depuis l'antre

De tes dieux.

 

Tes mains montent

Et remontent

Tout du long

Et mon corps

S'évapore

En frissons.

 

Ton cœur bat

Et rebat

De tendresse,

Se sublime

Dans l'ultime

Des caresses.

 

Tes mains dansent

Et redansent

A l'envie

Et pénètre

Tout mon être

Et ma vie.

 

Puis tu poses

Et déposes

Un baiser.

Lentement

Tu te sens

Juste oser.

 

Un jeu ?
 

N'était-ce qu'un jeu,

Un jeu amoureux,

L'autre étant l'objet,

Un vulgaire objet ?

 

Etais-tu ce chat,

Magnifique chat,

Se jouant de moi

Avec nos émois ?

 

Etais-tu La femme

Ou juste une femme

Qui passait par là,

Faisant un faux pas ?

 

Et le grand Amour ?

Etais-ce l'amour

Ou la simple envie

De tromper l'ennui ?

 

Le mal du silence
 

Il est de ces silences bruyants,

Des non-mots assourdissants,

Que de fous hurlements dans la nuit,

Une rage de cœur sans un bruit.

 

Il est de ces silences mortels

Qui plongent les mots dans l'éternelle

Absence de tous les sentiments,

Le vide, définitivement.

 

Il est de ces silences trompeurs,

Ceux qui annulent l'ardeur des cœurs

Et de tout amour sont l'antithèse.

 

Il est de ces paroles fatales,

Celles qui a tout jamais se taisent :

Personne ne m'a fait aussi mal...

Ecoute
 

Écoute le chant du vent dans les mots d'antan

Écoute la pluie qui s'enfuit dans les larmes de la nuit

Écoute le temps qui déchante dans les tourments des sentiments

Écoute septembre qui s'ambre dans les cendres de novembre

Écoute l'ombre de nos ombres quand s'effondre la pénombre

Écoute la terre que tu enterres dans une sphère d'enfer

Écoute le sang coulant dans les champs d'un vieux printemps

Écoute le chemin qui prend fin dans les confins de tes parfums

Écoute la voix d'autrefois qui s'aperçoit dans le froid

Écoute l'amour qui sans détours court toujours

Écoute ton âme de femme qui me damne et s'enflamme

Écoute l'ardeur d'un cœur chercheur de bonheur

Écoute le silence dont la présence danse l'absence

Écoute encore une fois ton corps avant ma mort

 

Écoute ma prière

Dans la trêve de tes rêves
 

Dans la trêve de tes rêves,

Je vois le jour qui s'achève.

Lentement, tu m'abandonnes,

Plus aucun mot ne résonne.

 

Dans la trêve de tes rêves,

L'ombre de l'amour crève

Dans l'oubli du temps passé,

Las de ces mots ressassés.

 

Je vois le jour qui s'achève.

Notre amour est sur la grève.

Entre tous ces grains de sable,

Tout ce silence l'accable.

 

Lentement, tu m'abandonnes.

Dans les maux, tu te pardonnes.

Tu remises les faiblesses

Et, les vieux rêves, délaisses.

 

Plus aucun mot ne résonne,

Juste ce son qui bourdonne,

Le reste de cet encore

Qui s'évapore de ton corps.

 

Dans la trêve de tes rêves,

Je vois le jour qui s'achève.

Lentement, tu m'abandonnes,

Plus aucun mot ne résonne.

 

Merveilleuse fraise
 

Une perle de rosée

Délicatement cachée,

La délicieuse fraise

Apparait telle une braise.

 

Hors son carcan déposé,

Là, sur son écrin nacré,

Elle trône, merveilleuse,

Appelant la main heureuse.

 

Mais je n'ose la toucher

De peur de la déflorer ;

Je l'effleure du regard

Troublé par cette œuvre d'art.

 

L'illumine un doux rayon,

Mon cœur s'envole en flocons,

Des idées folles m'affolent

Lorsqu'un parfum me cajole

 

D'un mot. Signe du destin,

Je rêve un instant câlin :

La croquant du bout des lèvres,

Je ressens sa douce fièvre.

 

Lentement, les sentiments

M'envahissent et mon sang

Se trouble quand elle emmène

Mon âme et toutes ses peines.

 

Ce n'était qu'un petit fruit

Qui, sous le soleil, a lui,

Une larme d'innocence

Juste au sein de l'existence. 

 

Etrange poésie
 

La poésie est un être étrange

Qui oscille entre démon et ange.

Les mots sont les reflets des images

Qui, elles-mêmes, sont des passages.

 

Il nous semble parfois saisir

Le sens de ses mots, leurs désirs.

Son essence même n'est pas

Ce que nous croyons ici-bas.

 

Le créateur est ce pervers

Qui utilise dans les vers

Des mots à l'envers pour créer

Son univers imaginé.

 

Le lecteur tombe dans le piège

De ces simples mots qui l'assiègent

Et ne retient que la façade

De ces phrases en embuscade.

 

Quand s'envole la tourterelle,

Il ne voit pas la demoiselle

Qui de son doux regard malin

S'enfuit emportant le chagrin.

 

Etrange est cette poésie

Où ange et démon sont assis

A la table de tous nos maux

Ciselant ensemble les mots.

 

Je cours
 

Et je cours,

Toujours

Fou de toi...

Sans détours,

Amour,

Aime-moi !

 

Passionnel,

Ton ciel

Est ma porte,

L'essentiel

Pluriel

Qui m'emporte.

 

Sans faiblesse,

Je laisse

Le sommeil

Et, sans cesse,

Caresse

Le soleil.

 

Ma poésie
 

Ma poésie est l'univers

Qui nait de la plume et du sang.

Dans cette sphère est l'atmosphère

Des mots offerts à l'être absent.

 

En ce bel écrin de cristal

Qui enveloppe chaque phrase

Se terre le vers, animal

Bancal entre mort et extase.

 

La beauté de cette coquille

Est le reflet d'un ciel de fille

Prisonnier de sa chrysalide.

 

Mais à l'intérieur, nul poussin

Ne se trouvent que des mots vides

Abandonnés dans ton lointain.

 

Guerre
 

Quand le feu ronge vos entrailles

A en briser chaînes et failles,

Fou est celui qui croit connaître

Ce qu'est l'amour entre deux êtres.

 

Chacun posé à sa fenêtre

Dans les douceurs de son bien-être

Ne peut certes pas ressentir

Les maux de certains des soupirs.

 

Et quand votre âme se déchire,

Que l'avenir devient délire,

Ce n'est qu'au cœur de la bataille

Que se mesurent les murailles.

Où es-tu ?
 

Où es-tu mon amie

Partie au petit jour ?

 

Où es-tu mon amie ?

Vers d'autres paradis,

Tu es mer pour toujours

Sans aucun des détours.

En fin, tu as choisi,

Etait-ce par amour ?

 

Dans quelle vie, quel jour ?

Quel tour ou quelle envie ?

Où es-tu mon amour,

Hirondelle de vie

Partie au petit jour ?

Il est de ces matins
 

Il est de ces matins, quand le vent nous caresse

Où le temps se passe sur ces infimes traces.

Alors vient le soleil qui cueille notre cœur

Comme une unique fleur naissant dans le bonheur.

Il suffit d'un regard si le ciel nous embrasse

Attrapant le hasard dans ta douce tendresse.

 

J'attends sur le chemin les flots de ta tendresse

Qui chantent en ce jour le beau de tes caresses.

Sous les feuilles rousses que cet automne embrasse,

Se trouve la mousse où s'écrivent toutes traces.

Il flotte dans les airs un parfum de bonheur,

Un vent d'insouciance qui accroche nos cœurs.

 

Se pose sur un banc, le bleu de notre cœur

Elégamment assis dans tes yeux de tendresse.

Une phrase folle surprend notre bonheur

S'enchaînent les rires que tous nos mots caressent,

Un moment de plaisir dont on garde les traces

Quand le passant s'efface et que les fous s'embrassent.

 

Un délicat sourire et soudain je t'embrasse

En surprenant le temps, en surprenant ton cœur.

En un éclair brillant s'imprime cette trace

De ce moment d'argent, monument de tendresse.

Dans le bleu de tes yeux se plonge la caresse

Du bonheur de l'instant, de l'instant de bonheur.

 

En enfin s'envole frivole le bonheur

Ton corps se libère et, d'un coup, je l'embrasse.

Il succombe alangui à la douce caresse :

Ma main sur ton ventre fait danser nos deux cœurs.

Tout ton être s'allonge, enchanté de tendresse,

Et ta main suit ma main qui invente des traces.

 

Dans le ciel, des oiseaux sont, dessinant nos traces,

Comme ces nuages porteurs de nos bonheurs.

Et tu t'abandonnes aux désirs de tendresse

Au cœur de la forêt que la nature embrasse.

La passion nous emporte en ce cœur de nos cœurs

Marquant nos deux âmes des traces des caresses.

 

Les traces de ce temps qui soudain nous embrassent,

Ces bonheurs délicieux où s'envolent nos cœurs,

Portent la tendresse de toutes nos caresses.

Je dis
 

Je dis blanc, je fais noir,

Du matin jusqu'au soir.

Je t'aime et je te brûle.

 

De toutes mes promesses,

Quand m'envahit la peur,

Ne reste que l'odeur

D'une vieille tendresse.

 

De tous mes mots écrits,

Quand s'impose mon choix,

Ne reste que la croix

Barrant tous ceux bannis.

 

De toutes mes pensées,

Quand s'éteint la lumière,

Ne reste que le Fier

Emportant nos journées.

 

De toutes nos histoires,

Quand tu m'as suppliée,

Je ne veux rien garder,

Je ne veux plus savoir.

 

Je dis noir, je fais blanc,

Du vrai en faux-semblant.

Je t'aime et je t'annule.

Le signe des cieux
 

 

Porteur de ma tristesse

Caché dans la tendresse

 

Perdue dans la montagne

Qui encor m'accompagne

 

C'est un nuage blanc

Au fil de notre temps

 

Enfoui dans le soleil

En la nuit qui s'éveille

 

Enfermé dans tes yeux

Au plus profond des cieux

 

Enfermé dans tes yeux

Au fil de notre temps

C'est un nuage blanc

Au plus profond des cieux

 

Le signe est ce menteur

Il n’est que ce leurre

 

Quelle est la vérité

De chaque mot lâché

 

J'ai cru en ce bonheur

Avoir trouvé ton cœur

 

Quel est notre mystère

Qui doucement s'enterre

 

J'ai cru en ce mensonge

Emporté par un songe

 

Quel est notre mystère

De chaque mot lâché

Il n’est que ce leurre

Le signe est ce menteur

Friche
 

Sous le porche est le lent hasard

Il fait de l'amour la danse

Loin des enfants, loin des regards

Se trouve l'instant de chance

 

Il fait de l'amour la danse

Transforme la vie en art

Plongeant la toile en indécence

Au bord de ce boulevard

 

Loin des enfants, loin des regards

Nous ressentons l'incandescence

Quand dans nos yeux sont les retards

Que chaque mur est connivence

 

Se trouve l'instant de chance

L'intimité est sans rempart

Dans cette insolente innocence

Sous le porche est le lent hasard

Cours
 

Cours, cours, cours, mon amour

De l'aube au petit jour

Cherche le chemin de satin

Dans le soleil du matin

Cueille la rosée

A peine déposée

Dans le creux de ta main

Entre baiser et câlin

Je suis dans ces cœurs

Perles de bonheur

 

Dors, dors, dors, mon trésor

Tendrement quitte l'or

Pour attraper la douce étoile

Rêve que tu te dévoiles

Que tu t'abandonnes

A la lune polissonne

Et suis-moi dans le ciel

Sous notre lune de miel

Rêve mon amour

Rêve que tu cours

Sortie de la lumière

Lorsque la douce aube s'étale,

En chemin, la lumière est belle.

Elle va, offrant ses pétales,

Cueillir cette fleur sensuelle.

En quelques pas doux et habiles,

Elle est un poème facile.

Le bleu de ses yeux s'auréole

Des couleurs de l'automne. Folle,

Elle s'irise en une bulle

Et, dans le grand ciel bleu, s'envole

L'inaccessible libellule.

La pierre et l'eau
 

Sérieux,

Mais comment est-il possible

De marier la pierre et l'eau,

Savoir où sont vrai et faux

Et de dire l'indicible ?

 

Radieux

Quand la pierre trouva l'eau

Dans la douceur automnale,

Devint le chant pastoral.

S'envolèrent les oiseaux.

 

Curieux,

Quand l'eau a touché la pierre

En ces quelques mots troublants,

Se glissa un sentiment

Pour l'éternité entière.

 

Envieux,

Le temps devint paradis.

Quand l'eau surprit la chapelle,

Dieu que la pierre était belle

Malgré les nuages gris.

 

Furieux,

L'océan devint tempête.

L'eau se changea en poussière,

De marbre resta la pierre

En espérant être honnête.

 

Vicieux,

Naquit l'éternel fardeau

Du vieux temps indivisible.

Mais comment fut-il possible

De marier la pierre et l'eau ?

Le papillon
 

Dans le ciel, vole un papillon

De fleur en fleur et d'aile en aile,

Il ressemble à un doux flocon.

Dans le ciel, vole un papillon.

En lui s'envole ma passion

Des yeux aux yeux et d'elle à elle.

Dans le ciel, vole un papillon

De fleur en fleur et d'aile en aile.

Pourquoi lui ?
 

Il est là planté dans le décor.

Ressemblant à un vieil arbre mort.

Son corps est ce tronc bientôt obèse

Qui laisse deviner le malaise.

 

Est-ce dans le regard de l'automne

Que lentement blanchit et s'atone

Ce feuillage qui jadis luisait

Ou le poids de ce temps imparfait ?

 

Plus beaucoup de branches, plus de rêves,

Lorsque le crépuscule l'achève,

Il s'effondre au sol avant la nuit.

 

Tu l'as choisi, serré dans tes bras,

Dessiné une croix tout en bas

Avant de le couper. Pourquoi lui ?

Etreinte
 

Un moment léger du passé

En cet automne désirable,

Tu m'emportes dans ton sourire,

Ton corps serré contre le mien :

Un simple rayon de soleil.

 

Danse la lueur en éveil

Quand la douce caresse vient.

Aucun besoin de nous le dire,

Rester et vivre l'admirable

Etreinte des cœurs enlacés.

Vol oblique
 

Ce poème, ce n'est qu'un vol :

   De notre amour partant au vent,

   De lasure sur du bois laid,

   De ces nombreux oiseaux d'hier,    

   De l'eau dans les yeux de ce gars,

   D'un cÅ“ur à n'importe quelle heure,

   De la jeunesse vers l'autre âge,

   De la poésie sans se taire.

Séparés, les mots perdent sens,

Tout comme les hommes dans l'absence.

Au final, l'amour n'est qu'un vol.

[La poésie ne serait-elle qu’un jeu de mot oblique ?]

Les mots fondus
 

Selon les personnes

Plein de temps à le choisir

L'écrire ou le dire

 

Lueur du regard

Vacillement de la voix

Est-ce plus facile

 

Interlocuteur

Changer mille fois la phrase

Résultat final

 

Si on se dévoile

Qui s'exprime et qui perçoit

Choix sensé ou pas

 

Mots déshabilleurs

Je me sens toute bizarre

Je crois que j'ai peur

 

Juste pour l'exemple

Pensé à prendre le pain

Tu vois c'est sérieux

 

Maîtrise l'impact

C'était prévu, j'en suis là

On parle des mots

Haïr aimer
 

Te haïr serait le plus simple

Oublier tous les désirs

Oublier tous les plaisirs

Me nier a été si simple

 

Te maudire serait le mieux

Rejeter toutes les caresses

Rejeter toutes les tendresses

Me lâcher a été le mieux

 

Te détester serait le bon

Supprimer chacun des lundis

Supprimer chacun des jeudis

M'effacer enfin pour de bon

 

Mais t'aimer est encore mon choix

Ne pas oublier, ni jeter

Ne pas supprimer, juste aimer

Même si je suis loin de toi

Bruisse la boîte
 

Craque malle

Gémis coffret

Siffle étui

Grince carton

 

As-tu
lu ? Si !

 

 

Pensé comme

Réfléchi quand

Posé lorsque

Ecrit puisque

 

 

Est-ce toi ?

 

Si flotte

Do mine

Ré glisse

Mi dit

 

 

[Chicago...]

Tu me tiens
 

Tu me tiens dans tes bras

Toujours de haut en bas.

La douleur est extrême.

Serait-ce que je t'aime ?

 

L'électricité brûle

Mon corps en majuscules.

Elle arrache à mon être

Les restes de bien-être.

 

Alors mes membres tremblent

Quand le passé rassemble

L'ensemble des pensées

Maintenant dépassées.

 

Et notre histoire se meurt

Sans tes mots, dans mes peurs.

Tes pleurs sont asséchés.

Mon âme est desséchée.

 

La porte est refermée.

Mon cœur s'est enfermé

A l'étroit, tout en bas,

Tu me tiens dans tes bras.

Bleu-vert
 

Passe dans cette journée de ciel

Passe comme un doux nuage bleu

Très tendrement survole la terre

Que son vert se mélange à son bleu

Que se créent les couleurs arc-en-ciel

 

Glisse la main sous le voile bleu

Glisse en ce ciel le feu de la terre

Tout doucement s'envole le ciel

Qui se fond en plongeant dans la terre

Qui invente un nouveau ton de bleu

 

Danse le ciel par-dessus la terre

Danse le nuage dans le ciel

Si calmement du vert vers le bleu

Que le vert s'enterre dans le ciel

Que le bleu s'immerge dans la terre

Le poète maudit
 

Il est celui dont nous ne saurons

Jamais quel pourrait être le nom.

Ses mots pas encore sur le papier

Sont déjà perdus, comme oubliés.

 

Ce n'est ni Rimbaud, ni Baudelaire,

Ni Verlaine, ni Apollinaire,

A peine un poseur de mots, de phrases…

Nul ne retiendra ses quelques phases !

 

Pourtant il a cherché son regard,

Mis en page les mots sans retard ;

Mais ceux-ci se sont évanouis.

 

Sa page semble blanche, vierge.

Aucune lumière et aucun cierge

Ne viennent réveiller ses écrits.

 

[Il est ce poète maudit

Sans aucun mot, ni paradis.

Sa poésie n'a pas de ciel.

Dans la poussière meurt son miel.]

Manteau de pluie
 

Le ciel tient son manteau de pluie

Qui goutte après goutte m'embrasse

Lentement s'est voilée la nuit

En un tendre bleu qui s'efface

 

Dans le calme arrive l'ennui

De ces secondes qui s'entassent

Le ciel tient son manteau de pluie

Qui goutte après goutte m'embrasse

 

Le noir a éteint tous les bruits

De gris est devenu l'espace

Le jour finit dans cette impasse

Chaque mot s'est enfin enfui

Le ciel tient son manteau de pluie

Ne pas oublier
 

Ne pas oublier

Regarder en moi

Regarder en toi

Et tout conserver

 

Conserver le temps

Du chemin perdu

Des regards vaincus

De tes mots absents

 

Conserver ton cœur

Dans l'ombre du mien

Sans ce va-et-vient

De notre bonheur

 

Je regarderai

Le ciel se nourrir

Des vieux souvenirs

Que je garderai

 

Puis je plongerai

Dans le feu des mots

En pleurant le beau

Espérant le vrai

 

Je m'enfoncerai

Dans la poésie

Pour tromper la vie

Sans aucun attrait

 

Je raconterai

Chacun des instants

Chacun des avants

Chacun des après

 

Ces regards troublant

Ces caresses vaines

Les joies et les peines

De tendres amants

 

Là je rêverai

De cette autre terre

Où sans un mystère

L'amour renaîtrait

 

Ne pas oublier

Garder cette envie

Retenir la vie

Rester éveillé

 

Les yeux grands ouverts

Attendre le ciel

En saisir le miel

Refleurir la terre
 

Enfin s'envoler

D'un dernier soupir

L'ultime plaisir

Du noir étoilé

 

Et se délier

De la vieille peau

Dans la mort des maux

Ne pas oublier

Terre innée
 

Je voulais te dessiner

Et décrire tous tes gestes

Quand tu brilles dans le ciel

 

Retracer tes yeux de ciel

En me rêvant dessiner

Et ne faisant pas de gestes

 

Ne restera de ces gestes

Que les nuages de ciel

Que tu as su dessiner

Le corps de cette femme
 

Dans le corps de cette femme

C'est mon chagrin qui meurt

Un vulgaire vague à l'âme

Qui se perd dans ses pleurs

 

Dans le corps de cette femme

C'est mon amour qui part

Le plaisir en un drame

S'enfuit dans son regard

 

Je ne veux plus pleurer

Je ne veux pas mourir

Juste la contempler

Dans un dernier sourire

 

Dans le corps de cette femme

Se dissout tout le miel

Sans un mot dans les larmes

Va s'éteindre le ciel

Comptine en chemin
 

Deux fleurs, tes yeux

Je m'envole dans les cieux

 

Le vent, ton corps

Je vois deux beaux soleils d'or

 

Des champs, ta voix

Je m'évade dans les bois

 

Un fruit, ta bouche

On s'embrasse et on se couche

 

Le ciel, tes ailes

Tu es la belle hirondelle

 

Ton cœur, je t'aime

Tu t'envoles en poèmes

 

Demain, ta main

Retrouvera le chemin

 

L’amour, la chance
Et encore on recommence

Terra arrêt
 

Etait-ce sous ce ciel adoré

Qu'un jour la vieille terre s'éroda ?

Ne l'avait-il pas trop adulé

Pour, qu'une nuit, elle l'éluda ?

 

Sur l'océan, naviguant au trot,

Il n'avait vu l'écueil de son tort :

Le frêle navire entrant au port.

Etait-ce le voyage de trop ?

 

Car, au moment de se relever,

Il ne l'avait vue se révéler

Il ne l'avait vue monter en selle.

 

Et, pour lui, voir la mer s'écarter

Lui fit oublier que c'était elles

Qui avaient son passé retracé.

Ce ne sont que des mots
 

L'amour, toujours, encore...

On change le décor

Et on change de corps :

C'est de plus en plus fort !

 

La vie, l'envie, ici.

Je t'aime encore... Aussi !

Maintenant et ici...

Je suis ailleurs, aussi !

 

Je te donne. Et te donne...

Et alors t'abandonne !

Certain, tu n'es qu'un homme !

 

Les mots restent des mots

Et les hommes des hommes.

Les mots deviennent maux !

Beauté
 

Où se cache ta beauté ?

Est-elle dans tes caresses

Ou dans un certain doigté ?

Je ne sais pas ou bien est-ce

 

Ce charme si tendre et fou

Rendant les hommes jaloux ?

Tes yeux de petite fille

Doucement nous déshabillent,

 

Nous mènent sur le chemin

De la beauté sensuelle

De ces amours éternelles.

 

Ta beauté est ce demain
A  la forme d'une flamme

En ton cœur charmant de femme.

Sainte Catherine
(ou la croix renversée)

 

Au soleil s'est renversé

Le temps de l'intimité.

La montagne était si belle

En nous prenant dans ses ailes.

 

En me prenant dans tes ailes,

La bergerie parut belle

Et mon cœur s'est renversé

En l'instant d'intimité.

 

Un instant d'intimité

Où ton corps s'est renversé,

Quand tu replias tes ailes,

La terre devenait belle.

 

Les amours devenaient Belle

M'enveloppant de ses ailes,

La croix de l'intimité

A mon être renversé.

Pertes et profits
 

L'amour est une loterie :

Je t'aime et je t'oublie.

 

N'était-ce qu'un méchant calcul ?

Je te prends et je t'annule.

 

Tu as eu tort d'être amoureux,

C'était un triste jeu.

 

Je te manque, ce n'est pas grave,

Peu importe l'entrave...

 

Je balaie toutes mes pensées

Et tu es effacé.

 

Que ton âme soit dans le noir,

Je ne veux pas savoir.

 

Maintenant je me protège :

Que tourne le manège.

 

C'est ainsi la vie :

Pertes et profits...

L'escale
 

Drôle de moment bancal

Arriva au port le navire

Dans un moment de désir

Venant faire une escale

 

Alors, à quoi pensait-il

En se posant sur ces terres

Voulait-il capturer l'air

Recherchait-il juste une île

 

Les eaux passées de l'alcool

Etaient noyées par Eole

Perturbateur des futurs

 

Puis, dans un parfum duel

Sur cette mer irréelle

Se dessina l'aventure.

Deux soeurs
(Lumière et liberté)

 

Lumière du matin que voici

Facettes de ce monde infini

Façonnez-vous la douce harmonie

Lumineuse comme une éclaircie

 

Fabulette avec ironie

Lunaire et sans aucun raccourci

Luit dans cette nuit qui s'obscurcit

Face-à-face avec le temps banni

 

Lucarne d'une vie sans soucis

Fascine en une cérémonie

Falbalas reluisant de génie

Lucidité du vent du messie

Le pot de l'ours
 

Vouloir vivre avec un ours, c'est une drôle d'idée.

 

Quand un petit pot de miel cherche les caresses,

Il choisit certains chemins pour se dénuder.

 

Alors rencontrer un ours pour de la tendresse

Peut paraître très étrange à chaque animal

Et prendre la tournure d'un conte fatal.

 

Se promenant en forêt au chant de l'automne,

Il rencontra la bête et s'ouvrit en plein ciel.

Entre sa carrure et sa nature gloutonne,

Le petit pot hésita mais offrit son miel.

 

L'aventure commença dans les feuilles mortes.

Chacun se déshabilla en des mots d'amour.

Les deux offrirent leurs cœurs en ouvrant les portes.

Ils firent la promesse d'être là toujours.

Une belle poésie... Quelques mots en sorte...

Le vieux et l'épeire
 

Lequel des deux attrapa l'autre, c'est difficile à dire.

Il était las, tranquillement, quand il se prit dans la toile.

Bien sûr, elle hésita avant de faire le premier pas.

Il la recueillit dans sa main, elle bougeait dans tous les sens.

Elle dessinait en se déplaçant des lignes magnifiques.

Elle tournoyait élégamment passant dessus, passant dessous.

Impossible de saisir l'essence de sa volonté.

C'était un étrange ballet qui se déroulait souvent

Au creux de sa main. Il la regardait les yeux dévorés

Par l'intensité des sensations de la charmante danse.

Le temps s'écoula, lentement, longtemps, des siècles durant.

Il la regardait tant et tant, il la regardait toujours.

Etait-ce possible, était-ce à ce curieux endroit l'amour ?

 

Il crut l'avoir apprivoisée, elle le mordit et s'enfuit.

Elle retourna vivement se blottir au cœur de sa toile.

Depuis il la suit de loin sans avoir compris ce mystère.

Alors il pleure doucement en regardant son diadème...

Coule l'amour
 

Coule torrent, coule un instant

Laisse l'eau porter les amants

Dans le courant des sentiments

Comme les flots coulent d'amour

 

Chante le vent, Chante souvent

Laisse l'air aller caressant

Dans le bleu du chardon ardent

Laisse-le souffler sur l'amour

 

Danse le temps, danse longtemps

Laisse le soleil s'envolant

Comme une étoile au firmament

Ne laisse jamais notre amour

Antécrime
 

Lucie en cette nuit

Lutte seule et s'enfuit.

Jean, au loin, ne sait pas.

Gentil, il l'attend là...

 

Son sort se joue là-bas !

Sombre, il ne verra pas

L'ouragan frapper fort,

Lourdement, sans effort.

 

Le vent soufflera ainsi

Levant chacun des soucis

Sans percevoir la peur.

 

Perdu loin de la cime,

Personne ne voit le crime.

Sans le savoir, il meurt.

La disparition
 

Un jour apparut Lucie.

C'était un rêve en plein jour.

Dans l'immensité du ciel,

Naissait la petite bulle.

C'était dans l'infime espace

Entre le noir et le blanc.

 

Dans la lumière d'un blanc

Si pur, s'éveillait Lucie.

Elle pénétrait l'espace

En dessinant une bulle

Immense comme le ciel.

 

Alors se fondirent ciel

Et terre écrivant en blanc

Chaque couleur de Lucie

Sur le bleu ciel de l'espace.

 

Soudain explosa l'espace

Obscurcissant le ciel

En ouragan pour Lucie.

 

Deux étoiles dans l'espace

Me séparaient de Lucie.

 

Ainsi disparut Lucie.

Février 2014
© 2014 LJB

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Sur le chemin de  Lucie


Lettres envolées entre 
ciel et terres

 

Quelques mots de poésie
pour raconter une tranche de vie,
rien de plus que quelques instants
perdus dans le fil du temps,

quelques moments en
équilibre instable
sur le fil d'un chemin,
des mots posés ici
après la disparition d'une bulle,
des mots posés ici
pour qu'ils continuent à vivre,
des mots posés ici
pour que ce petit chemin
ne disparaisse pas.

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