top of page

Arbre de vie
 

Dans la grande attente de la vie,
J'ai grandi, veillant, aveugle et sourd
Attendant une rencontre, un jour,
Enraciné dans ma tétanie.

Dans le froid de ma mélancolie,
S'insinue une étrange présence
Au troublant parfum de la confiance.
Mon écorce aperçoit son envie.

Me trouble l'instant artificiel
Où, tout en douceur, ce bucheron
Glisse une caresse sur mon tronc ;
Ma tête s'évade dans le ciel...

D'un coup, se ressent une morsure,
Remonte la violente brûlure,
Apparait une tâche de sève,

Puis une autre s'épand sur le sol...
Mon cœur et mon âme se désolent
Pendant que s'abattent tous mes rêves.

Deux cheveux
 

Les deux cheveux s'enroulent,
Ils plongent dans les flots des temps nouveaux,
Ils abandonnent la lumière,
Cherchant une nouvelle donne
Au sortir du siphon, ils sombrent.

Moiteur ensoleillée de la rosée
Dans l'enchevêtrement de leurs pensées,
Ils s'enlacent sans bruit
Lorsque la nuit s'enfuit
Tout en oubliant les questions osées,
Perles envenimées d'un dernier baiser.

Les deux cheveux s'écoulent
Dans cette puanteur du caniveau,
Mourant dans la folle rivière
De ces amours qui s'abandonnent
Et s'évanouissent dans l'ombre.

L'an passé
 

Le temps
Le temps s'attend
Le temps comme un patient
Le temps inévitablement

Jamais ne peut se mesurer
Sa durée
Immuable

Dévorant absent ou latent
Indécent présent nonobstant
Du sang s'écoulant lentement
En nous broyant innocemment

Désirable
Son passé
Jamais ne peut se censurer

Le temps inexorablement
Le temps en nous fauchant
Le temps s'étend
Longtemps

Vil espoir
     
Vis l'espoir

 

Tu es là dans ma main, je te tiens

    Juste blotti contre ton sein, viens

Jamais je ne voudrais te blesser

    Ose m'attendre pour te caresser
Dans un espoir, une douce ardeur

    Désire voir arracher ton cÅ“ur

Tu m'invites, j'habite ton corps

    Respire d'envies jusqu'à la mort

 

Tu es partie, si loin, tu es bien

    Non, plus rien ne te retiens, reviens

Les mots dans le lointain envolé

    Laisse-les sur le sable voilé

Trace(nt) dans ce lent ciel noir l'espoir

    Dévore-les dans le tendre soir

Dans le vide, tu habites mon corps

    Aime tous ces mots jusqu'à la mort

Marin
 

Je suis tel un marin sur la mer

Qui recherche cette lumière.

Errant voguant sur l'onde fière,

Perdu sans courant, il désespère.

 

Je suis tel un marin en enfer

Flottant sur la vague soupière

En cette eau inhospitalière.

Sans aucun amour, la mer l'enterre.

 

Je suis tel un marin en retard

Loin du puissant rayon de ce phare

Qui sent sa vie couler vers la mort,

Se rattachant à la moindre des algues

Pour sortir du creux de cette vague,

Dans l'espoir de ce port, de ce corps. 
 

Dis-toi
 

Dis-toi 

Que je vais bien

 

Dis-toi

Que je m'en vais

 

Dis-toi

Que je ne fuis

 

Dis-toi

Que c'est pas nous

 

Dis-toi

Qu'il est jaloux

 

Dis-toi

Que je suis morte

 

Dis-toi

Que je me planque

 

Dis-toi

Que c'est fini

 

Dis-toi

Que c'est la nuit


 


Je dis

Je n'en sais rien

 

Je dis

Que je le sais

 

Je dis

Que je te suis

 

Je dis

Que c'est si fou

 

Je dis

Que je m'en fous

 

Je dis

Que je te porte

 

Je dis

Que tu me manques

 

Je dis

Que je t'envie

 

Je dis
Qu'elle m'ennuie

La neige est belle
 

La neige est belle

Créant des univers glacés

Enrobant celle

Que j'ai tant espéré aimer

 

Le ciel est blanc

Les étoiles se sont envolées

En nous laissant

Mille points blancs pour les remplacer

 

L'astre de nuit

Tout tranquillement s'est refermé

Il n'a pas fuit

Il a laissé l'aurore bleutée

 

Comme un géant

Le sapin s'étend restant planté

En attendant

Des doux rayons un premier baiser

 

La neige est belle

Créant des univers givrés

Dérobant celle

Qui sur le banc nous a embrassé
 

Ombre
 

Je suis amoureux d'une ombre

Du silence à la pénombre

Elle m'a choisi ici

Hors de ce temps ennemi

 

Je me glisse dans son lit

Dans la douceur de la vie

A la faveur de ses doigts

Qui maintiennent son émoi

 

Mais le vent ressent parfois

En la paresse des bois

Que l'étoile se dévoile

Uniquement sur la toile

 

Lentement le ciel se voile

Dans le soir s'éteint l'étoile

Je suis amoureux d'une ombre

Que le temps soudain encombre

 

Ici
 

Je suis partout,  je suis ailleurs, 

Je suis là, je suis nulle part...

Et je m'en vais, et je repars,

Besoin d'ici, besoin d'ailleurs...

 

Alors j'attends, me précipite,

Sans regarder le vent, le temps.

En un instant, je redescends

En m'arrêtant à la limite...

 

Et je dépasse aussi les bornes

Quand se déplace ainsi la flamme.

Je perds les mots, et cours, et rame

Sous la rivière au soleil morne.

 

Ici et là sont mélangés,

Chaque repère est si troublant

Que notre enfer en parait blanc.

Ici est là, je t'ai manquée...

 

Manque
 

Je voudrais te dire

Tout ce que je sais

Je voudrais te dire

Tout ce que tu es

 

Je voudrais t'écrire

Déposer les armes

Je voudrais t'écrire

Reposer les larmes

 

Je voudrais décrire

Ta simplicité

Je voudrais décrire

Toute ta beauté

 

Tout ce que je peux dire 

C'est manque, manque, manque

 

Je voudrais partir

Pour te révéler

Je voudrais partir

Et te retrouver 

Un voix
 

Une voix me pénètre

Et ce n'est pas ta voix

Mais quel est donc cet être

S'exprimant comme toi

 

Et le plaisir me porte

Il me parle de toi

Il m'ouvre cette porte

Qui s'est refermée sur moi

 

Tous mes mots s'enchevêtrent

Dans le temps, ils m'emportent

Entrouvrant la fenêtre

Au ciel qui me transporte

Brouillard

Le matin est épais et opaque.
Le blanc grisaille le paysage
L'abandonnant au temps sans visage,
Enfermant les gens dans ce cloaque.

Ces infranchissables gouttelettes
Effacent toutes aspérités,
Noient au fond de leurs infinités
Le monde dans ses douleurs muettes.

La caresse de ce vent absent
Oppresse en étouffant, angoissant,
Opprimant chacun de mes repères.

Dans cet enfer, mon regard se perd
Puis se focalise sur un point :
J'aperçois une lumière au loin.

La pierre
 

Lisse et grise, dans la mélasse,
Le froid l'enrobe en ce matin.
La glace joue du temps défunt
Laissant la mort sur sa carcasse.

A l'intérieur, mille diamants,
Cachés au fond d'un coeur de pierre,
Dorment rêvant d'une rivière,
D'une lumière et de l'avant.

Perdue seule au milieu des autres,
Cherchant le ciel, elle se vautre
En espérant un mot divin.

Et quand s'éteint la terre entière,
Je lui ressemble, à cette pierre,
Qui est jetée sur le chemin.

Je suis
 

Je suis sans connexion
Sans lien
Je suis sans relation
Sans rien
Je suis détruit, je suis parti

Je suis sans ton image
Si vide
Je suis sans ton rivage
Livide
Je suis la nuit, je suis sans vie

Je suis sans ton amour
Sans foi
Je suis sans toi toujours
Sans toit
Je suis honni, je suis maudit

Je suis sans ton chemin
Ton choix
Je suis avec tes mains
En moi
Je suis béni, je suis ici...
 

Prisonnier
 

A peine évadé à la mi-journée,
Le voilà scotché en pleine lumière.
Sur la paroi noire, il est toujours fier,
Lui qui était au ciel une beauté.

Son doux corps doré miroite au soleil :
Il est le reflet d'un temps adoré.
Il s'illumine dans l'intimité
Etant le sommet d'un jour de réveil.

Il est rattrapé par son envoutante
Coloration aux teintes si charmantes        
Et piégé par sa luminosité.

A peine le temps d'une exposition
Qu'il est recueilli puis mis en prison.
C'est dans le blanc qu'il est enveloppé.


[Il est des souvenirs brillants
Que l'on conserve sous un banc.
On les chérit aussi longtemps
Que le permet un cheveu blanc.]

21 janvier
 

Maintenant, ici
Donne-moi ta main
Oublions demain
Laissons les soucis

Prends-moi dans tes bras
Délicatement
Serre-moi vraiment
Fais-le comme ça

Là sur mon visage
Laisse tes cheveux
Jouer de nous deux
Oublie les nuages

Fais-moi de gentils
Bisous dans le cou
Des bisous si doux
Ceux du paradis

Fais glisser souvent
Tes doigts sur mon cou
Tes doigts sur ma joue
Amoureusement

Laisse la paresse
Caresse mon dos
Caresse ma peau
Sois délicatesse

Plonge dans mes yeux
Laisse-toi aller
A chaque pensée
Des instants heureux

Dis-moi des mots doux
Juste à mon oreille
Des mots sans pareils
Des mots que pour nous

Et regarde-moi
Avec ta tendresse
Ta délicatesse
Enveloppe-moi

Colle-toi à moi
Serre-moi très fort
Que je rêve encore
Je suis contre toi

Embrasse mes mains
Pense à moi, amour
Que ce soit toujours
Journée des câlins

L'arbre
 

Il est planté là au cœur du décor.
Ses bras retombent sous le poids des ans,
Son ombre noire tranchant sur le blanc.
Ses yeux sont éteints, est-ce qu'il est mort ?

Nul cri, aucun bruit, c'est le grand silence.
Son corps est vide sur la terre blanche,
Son être est au loin. Sa sève s'épanche,
Il est l'oublié de la grande danse.

Il tend ses branches pour toucher le ciel
En attendant du soleil l'essentiel.
Dans cette lumière, il a espéré...
Il s'est dépouillé de ses attributs,
Il n'est plus qu'un squelette, un vieux roi déchu,
Planté là, dans son champ, abandonné.

(Com)Passion
 

Chaque mot attire la passion
Si tu lui prêtes ton attention.
Dans chaque mot est une émotion.
L'amour, la peur sont des sensations.

Un instant prenant d'affectation
Peut ouvrir la voie de l'affection.
N'est-ce qu'un chemin des illusions
Ou la montée vers la perfection ?

Nous n'avons résolu l'équation
Qu'en omettant toutes prévisions
Cédant à nos douces intuitions
Dans l'étroitesse de la fusion.

Eperdus dans nos contradictions,
Perdus dans toutes nos contritions,
Nous en oublions nos conditions
Mélangeant valeurs et convictions.

Alors la mort devient l'expression,
De s'ouvrir à l'autre est la question,
De fermer l'autre, la tentation.
Mais n'oublie jamais la compassion.

Flot
 

Dans le flot de l'amour
Coule toujours la peur
La peur de se reperdre
A chacun de nos jours

Comme une vague à l'âme
S'écoule avec ardeur
L'ardeur de nos mystères
Fourbue dans tous nos drames

Au fil du temps infâme
S'écroulent en douleurs
Les douleurs familières
Que l'amour nous réclame

Dans le flot de l'amour
Coule notre malheur
Le malheur de s'éperdre
A jamais pour toujours.

Souvenirs
 

Mes vieux souvenirs s'en vont dans le vent.
Je respire encore un parfum d'antan,
Glissant sous le toit, résonne ta voix,
Charmant sur ton corps le bout de mes doigts.

Le jour est là, le jour, toujours,
Viens dans mes bras, viens mon amour.

Nous nous caressons pour l'éternité
Laissant s'envoler nos rêves brisés,
Nous nous chuchotons entre deux idées
Que, pour vivre heureux, nous vivrons cachés.

Le jour, tout bas, le jour, tout haut,
Un mot gentil, un mot si beau.

Nous nous embarquons sur un tapis blanc
Puis nous envolons avec des géants
En nous murmurant notre intimité
Et croisant nos jeux dans l'immensité.

Le jour, c'est moi, le jour, c'est toi.
Tu es en moi, je suis en toi.

Et puis un midi, sur un trottoir,
Apparait le noir, disparait l'espoir,
Naissent les mots durs qui, tout, dénaturent
En tuant l'œuf, l'idée de futur.

Le jour est fou, le jour, jaloux,
Tu es partie, tu es partout !

Comme abandonné au fond d'un passé
Détruit et nié, j'erre délaissé.
Alors notre temps devient l'inconnu,
L'inaccessible du ciel disparu.

Le jour s'en va, le jour s'égare,
On est perdus, il est trop tard !

Je suis une porte
 

Je suis une porte
Ouverte par erreur,
Ouverte par bonheur.

Je suis une porte
Ouverte sur un pays
Imaginaire et maudit,
Ouverte sur des envies,
La recherche de nos vies.

Je suis une porte
Ouverte sur cette montagne
A l'instant où le plaisir gagne,
Ouverte sous ce toit, posée
Au milieu de notre chaussée,
Ouverte en plein coeur de ce bois,
A la recherche de la foi.

Je suis une porte
Ouverte vers toute liberté
Qui dénonce chaque vérité,
Ouverte vers le ciel, son soleil
Est cette lumière existentielle,
Ouverte sur la noirceur des êtres
Quand se ferment toutes leurs fenêtres,
Ouverte par erreur, par malheur,
Défoncée par toutes ces douleurs.

Je suis une porte
Condamnée.
Fermée,
Morte...

 

 



[Cette porte n'était qu'un passage
Pour que tu prouves ta différence.
Cette porte était d'un autre âge,
Elle mérite ta négligence.]

.

.

Le soleil se lève
(en terre inconnue)

 

Le soleil entre en moi

Soudain le ciel s'éclaire

Un instant tout sur terre

Est porté par sa voix

 

Je reçois son appel

Comme un cadeau divin

Comme est tendue la main

En ce monde réel

 

Je plonge en ce présent

Dans le temps inconnu

Dans l'ailleurs imprévu

Dans le champ des absents

Il est là
 

Il est là, au-dessus de la montagne

Si brillant qu'un tendre plaisir me gagne

Il est là lentement ses rayons entrent

Doucement il s'insinue dans mon antre

 

Un nuage avait noyé le ciel gris

Sombre et noir masquant l'ombre de l'espoir

Un nuage avait la nuit entrepris

De pouvoir tuer le jour dans le noir

Un nuage avait perdu tout esprit

En un soir et créé le désespoir

 

Il est là brillant comme auparavant

Sur la terre effaçant toute douleur

Il est là juste pour moi scintillant

En enfer pour relever mon ardeur 

 

Rapport
 

Je suis l'élève,

Tu es le maître...

 

Que j'aime ce rapport de force

Je ressens la sécurité

Dans toute ton autorité

Quand tu marques en moi ta force

 

Pour cela je dois m'effacer

En oublier une partie

De mon être et laisser ici

L'amour propre de mes pensées

 

C'est à toi de tout décider

Sans un mot, tu as la raison

Qui régit toute la maison

Tu peux toutes nous écraser

 

Cela doit être ta façon

De nous prouver que tu nous aimes

Je peux te prouver que je t'aime

En te donnant toujours raison

 

La tendresse nous attendra

Elle a glissé entre mes doigts

Je peux en sourire parfois

Enfermée seule dans tes draps

 

Mais je m'élève

Par la fenêtre...

 

 

[La soumission n'est pas l'échange

Cette définition étrange

Permet à toutes les valeurs

Que les dérobent les voleurs]

 

Close the door

(And be happy)
 

Il était là à la porte

Chantant, riant de la sorte

Il repensait à présent

A tous ses rêves latents

 

Il levait les bras, radieux

Levant les yeux vers les cieux

Bercé par cette musique

Au cœur de son âme unique

 

Il espérait maintenant

En un univers si blanc

Qu'à chaque instant de sa vie

 

Son cœur brillerait ici.

Elle était là à la porte

Chantant, riant de la sorte

Sourire
 

Délicieuse brise en chaque instant

Qui me traverse de part en part

Chaque sonorité se sépare

Créant le plaisant de ce moment

 

Comme une douceur pour les oreilles

Un temps partagé tant désiré

Tu me confies ta sincérité

Lumière d'un rayon de soleil

 

Et mon âme danse dans le son

Au tempo délicat et profond

Voguant dans le plaisir du désir 

 

Alors je profite du bonheur

Ici et ailleurs, de ta candeur

Et m'évanouis dans ton sourire

Apesanteur
 

Langage de la patience

De ton cœur aux évidences

 

Le sang en apesanteur

Dans l'ombre de la lueur

Sombre sans ardeur au vent

Du souffle des mots d'avant

 

Le silence des pensées

Crée l'absence des idées

Et enfonce dans les songes

Tout ce vide qui me ronge

 

De mon corps fuit la lumière

Quand closes sont tes paupières

Lueur
 

La bête est présente, en attente.

Son ombre a créé la longueur

Pesante en toute sa langueur.

Son odeur m'imprègne, patiente.

 

Sans voir, elle rode et érode,

Seconde après seconde, l'air,

S'insinuant dans ce désert

Pour d'un dernier souffle l'exode.

 

Sa griffe entaille chaque faille

Saignant le temps sur mon poitrail,

L'offrant à ses dents carnassières.

 

Plongeant dans ce gouffre sournois,

Mes yeux souffrent et j'aperçois

Qu'il reste un soupçon de lumière.
 

Signe
 

Au bord de l'onde pure est posé un étrange

Animal aux plumes blanches montrant son grand âge.

Sa démarche pataude influe sur ses voyages.

Au sol, il n'est que las. Au ciel, il devient ange.

 

Claudiquant, engoncé dans ce corps engraissé,

Il patauge dans l'herbe et semble déplacé.

Son cou s'étire, s'étire en vain vers le bleuté.

N'est-il pas trop lourd pour pouvoir s'envoler ?

 

Le regard plongeant vers l'inaccessible étoile,

Il investit la terre et déchire le voile.

Il pénètre le ciel avec toute son ardeur.

 

Ses ailes déployées, il chevauche l'azur.

Il aspire l'air pur. Convaincu, il est sûr.

Quand, tout à coup, l'atteint une balle en plein cœur.

 

 

La puissance du silence
 

La puissance du silence

Eternise ton absence

L'invraisemblance du temps

Fait que chaque instant se tend

D'avant reste la présence

De la perte de confiance

Des mots qui se sont enfouis

Dans le désert inouï

Tués par la jalousie

La fin de ces temps transis

Au fil de nos mots vaincus

Dont tu sembles convaincue

Parmi tous ceux insensibles

Se cache un sens invisible

Parfois la beauté masquant

Parfois la peur dévoilant

 

 

Il neige
 

Il neige - Quel sortilège, on s'aime.

Lentement s'écoulent les flocons

Comme des grains d'amour que l'on sème

Devant les vitres de la maison.

 

Il neige. Le vent est délicat.

Sans un bruit, il glisse sur la soie

Tout en m'enveloppant dans ses bras

Se mêlant doucement à ta voix.

 

Quel sortilège : il neige. Je sens

La caresse de ces papillons

Qui se posent dans le froid aimant

Sur ta joue en un beau tourbillon.

 

On s'aime. Parmi ces douces fleurs 

Qui serpentent comme des adieux,

Tendrement, tu as posé nos cœurs :

On dirait qu'il neige dans tes yeux.

 

(Hommage à "Il pleut" de Francis CARCO)

Vingt-deux étoiles
 

Vingt-deux étoiles brûlent

L'imaginaire espace surréel

 

La première atmosphère surpeuplée

Aux transparences bleutées

A la douceur lointaine de l'éclair

La suivante se repère

A sa triste grisaille torturée

Où meurt sa paroi souillée

Suit une autre troublante et verdoyante

A la pudeur hésitante

Quand dans le silence se perd la trace

En vacance dans l'espace

Survient l'astre à la beauté insouciante

D'une nature confiante

Où se dévoilent son âme et son ventre

Puis se trouvent Dieu et son antre

Au pied de la fureur de la montagne

Quand soudain le plaisir gagne

Arrive un petit temps de paradis

Comme une bulle d'envie

Chassant au loin tous les nuages gris

Puis, c'est dans nos yeux surpris

Que se découvre devant nous ce toit

Un nouveau monde de bois

Et ses douces lueurs nous illuminent

Comme une fête divine

La suivante est étrange et fort collante

Si plaisante et souriante

Que nous aimerions toujours savourer

Ensuite est une enneigée

Dévoilant des charmes coquins, mutins,

Dans son espace restreint

Une autre se dessine toute douce

Comme un léger temps de mousse

Un tendre chuchotement 

Apparaissent deux petits éléments

Malheureusement bien froids

Qui rendent au temps son aspect étroit

Après un long temps d'absence

Voici une scintillante présence

Torse nu dans sa beauté

Avançant vers la latente montée

D'une étoile de plaisir

A peine voilée par tout le désir

Une tranquille vient clore

Cet espace dans le besoin d'encore

Ou l'attente d'un enfant

Les deux suivantes vacantes et sombres

Nous plongent un peu dans l'ombre

Les différents mondes se mélangeant

Puis c'est un retour au blanc

Comme une fenêtre dans cet espace

Qui laisse très peu de place

Une autre très sensible aux vibrations

S'accroche à nos attentions

En nous offrant le choix d'un certain sens

L'ultime touche à l'essence

Elle définit ce que sont les êtres

Et leur infini bien-être

 

Vingt-deux étoiles brûlent

Encore dans l'univers immatériel

La peur de l'attente
 

Dans le calme feutré de la maison,

J'attends, impassible, son indulgence.

Je persiste à croire en cette constance,

Immobile et serein. Ai-je raison ?

 

A l'affût de tout bruit, l'angoisse monte :

La perspective d'un futur silence

S'insinue en tuant toute espérance,

En niant tout espoir. A-t-elle honte ?

 

Puis cette inquiétude épouvantable

Evolue doucement du détestable

Vers le misérable. Quelle est sa crainte ?

 

Le spectre de la nuit, d'un goutte à goutte,

Amplifie la frayeur, l'effroi du doute,

L'angoissante terreur. Quelle est sa plainte ?

Février 2014
© 2014 LJB

Liens
  • Wix Facebook page

Sur le chemin de  Lucie


Lettres envolées entre 
ciel et terres

 

Quelques mots de poésie
pour raconter une tranche de vie,
rien de plus que quelques instants
perdus dans le fil du temps,

quelques moments en
équilibre instable
sur le fil d'un chemin,
des mots posés ici
après la disparition d'une bulle,
des mots posés ici
pour qu'ils continuent à vivre,
des mots posés ici
pour que ce petit chemin
ne disparaisse pas.

bottom of page