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*1* Un sens au sens *

 

Chaque signe a un sens, peut-être pas celui que l’on pense. Chaque signe s’interprète de la façon dont on le désire.
Et le temps dans tout cela ?… Il s’écoule, il s’oublie, il se perd… Rien à faire… Rien à attendre…
Et pourtant le temps est un signe, lui aussi… identique et différent, tout le temps… rien ne se crée, rien ne se perd… et pourtant…

 

Dans ma poche, vit un souvenir… un présent, autrement… Dans ma poche, vit un désir… un passé, imprudent… dans ma poche, vit un plaisir… dépassé, innocent… il est là comme absent…

C’est un petit bois, un petit toit, une fois… C’est un bout de pin, un bout de rien, une faim… C’est de l’inconnu, du jamais vu, l’imprévu…

C’est une femme, deux flammes et quelques états d’âmes…

 

Chaque signe a un sens… plus ou moins grand, plus ou moins petit… Il est fait d’innocence, il est fait de confiance. Il est aussi grand que ce que l’on désire. Il n’a pour avenir que l’envie de le voir grandir. Il n’a pour passé que ce que l’on souhaite garder… rien ne se crée, rien ne se perd… et pourtant…

Dans ma poche vit un souvenir… assurément un autre présent… Dans ma poche vit un plaisir… un passé, autrement… Dans ma poche vit un amour… je le sais, follement… Il est là, différent…

Chaque signe a un sens… qui s’oublie, qui s’enfuit. Chaque signe est plus grand… dans nos yeux d’enfant. Je le sais, à présent, il y a des mondes où le rêve est permis.

C’est un signe autrement… autrement plus grand que le sens que l’on donne à nos sens.

 

Rien ne saurait être plus grand que lorsque l’on se rêve vraiment…


 
 
 
 
 
 
 

*2* A présent *

 

Chut ! la lune est silencieuse,

Elle se reflète dans tes yeux.

 

Là, au bord du lac noir,

Se perd le temps de l'amour.

 

Vois dans cette lumière douce

Le présent et sa source.

 

Crois dans la nuit sans voile

Que chacun de nos mots est sûr.

 

Sens au bout de tes doigts lents

Que notre esprit est vivant.

 

Vis ce paradis inscrit

Dans le temps et dans nos vies.

 

Sais, à présent, que cet instant

Nous relie à l'éternité.


 
 
 

 


 
 
 

*3* Vent debout *

 

Tu m'as écrit la pluie,

Un instant dans un poème,

Sans me dire ce « je t'aime ».

 

Alors il a plu des mots.

Alors il a plu plus que de raison.

 

Tu étais là, sensible.

Tu étais là, fragile,

Le regard dans le ciel

Bleu amoureux.

 

Un sourire m'a ensoleillé,

Un sourire volé à la lumière

Ou offert à la montagne.

 

Le vent a fait vivre ce monde.

Il t'a tenu dans sa main,

Il a couru dans tes pensées,

Il a enfanté dans ton cœur.

 

Tu m'as écrit la pluie

Et tu me l'as dit.


 
 
 
 
 
 
 

*4* Distance *

 

La distance entre nos mains

N'est que celle de l'amour.

Tu ne le sais pas encore :

Demain sera vrai... toujours...

 

Ma main, posée sur tes jours,

Raconte une unique histoire.

Présente dans ta mémoire,

Elle brille tel un astre

Perdu après le désastre,

Rêvant sans bruit... d'un encore...


 
 
 
 
 
 
 

 

 

 

*5* L'amour est folie *

 

Et le jour se balance

Au fil des temps latents

Et je laisse à la chance

La quête du présent

 

Ce jour en silence

D'un seul battement

Connait la distance

Des êtres s'aimant

 

L'étoile en l'absence

Sait exactement

Ce qu'est l'évidence

De ces gens amants

 

Et le jour se balance

Dans les secrets latents

En offrant à la chance

La folie d'un présent

 

 

Poème dédié à la sagesse


 
 
 
 
 
 
 

 

*6* Esquisse d'un amour *

 

Et peut-être que le ciel

me plonge dans le rêve

une seconde une vie

peut-être

l'esquisse

 

un trait dans le vent

un cheveu s'envolant

un désert ondulant

peut-être

l'esquisse

 

un parfum floral

un pétale sous la pluie

une branche qui casse

peut-être

l'esquisse

impalpable

sensation du grain

insondable

silence soudain

véritable

mystère intérieur

une étoile luit

dans la nuit

 

une transparence

une goutte d'eau

une poussière

peut-être

l'esquisse

 

un nuage

une page

blanche

peut-être

l'esquisse

d'un sourire


 
 
 
 
 
 
 

 

 

*7* Oui *

 

Oui

Un petit mot sur les marches

Où ton sourire m'attend

Personne ne regarde

Personne ne voit

Personne ne sait

Et pourtant

Oui

Tu es là

Au pied de la grande église

Où ton cœur m'attend

Personne n'écoute

Personne n'entend

Personne ne sait

Et pourtant

Oui

Tu es là

Devant cette montagne

Où ton âme m'attend

Personne ne respire

Personne ne sent

Personne ne sait

Et pourtant

Oui

Tu es là

Oui

Simplement oui

Sans aucune raison


 
 
 
 
 
 

 

*8* Ce que je ne savais pas *

 

15 novembre 2013.

Je regarde par la fenêtre.

Le jour se lève.

Il pense à moi.

 

Je ne savais pas que c'était si facile.

Je ne sa vais pas que c'était si heureux.

Je ne savais pas que c'était si doux.

Je ne savais pas que c'était si calme.

 

A cet instant, j'ai aimé le temps

Immobile planté sur ma montagne.

J'ai vu le reflet du ciel

Dans la vitre souriant.

J'ai senti le bonheur

De la lumière s'élevant.

J'ai inspiré une nouvelle fois

Pour vivre cette foi.

 

Je ne savais pas qu'il pouvait en être ainsi.

Je ne savais pas qu'il pouvait être ici.

Je ne savais pas qu'il pouvait être aussi.

Je ne savais pas qu'il pouvait naître ainsi.

J'aime ce jour pourtant loin.

J'aime ce jour et ce qui est autour.
j’aime ce jour sans jour.

J'aime ce jour d'amour.

 

J'en ai besoin.

 

« Pour être heureuse. Pour être bien. Pour vivre. »


 
 
 
 
 
 
 

 

*9* L'oiseau bleu *

 

Et le jour s'abandonne

A la pluie, à la nuit,

Et l'envie qui résonne

Sans bruit, elle s'enfuit...

Je vois toujours tes yeux

Arriver de bonheur,

Ils m'amènent les cieux

Les gravant dans mon cœur.

Et ce jour qui se donne

A la nuit, à l'envie,

Et ce bruit qui raisonne

Sous la pluie, c'est la vie...


 
 
 
 
 
 
 

 

 

 

*10* Merci *

 

Mon cœur est rempli

Mon âme est remplie

Tu le sais chérie

Tu le sais Amour

Au bord de tes bras

Au sein de tes lèvres

Je remplis de joie

Je remplis de toi
Chacun des silences
Je remplis encore

Mon corps de ta sève

Mon cœur de tes heures

Mes jours de tes mots

Mes nuits de ta pluie

Tu ne comprends pas

Au bout de mes doigts

S'éveillent les notes

Des instants perdus

Et de ceux rêvés

Mon cœur est rempli

Mon âme est remplie

D'amour sans merci


 
 
 
 
 
 
 

 

*11* Nuage sauvage *

 

Ce n'est que notre temps qui passe...

Ce n'est qu'un instant sur la place,

La main dans la main en chemin,

Rêvant d'un autre lendemain.

Ce n'est que le temps d'un « je t'aime... »

Ce n'est que celui d'un poème.

Le monde continue sans bruit

Attendant la pluie et la nuit.

Ce n'est qu'un simple paysage.

Ce n'est qu'un nuage sauvage

Pris à la montagne du temps

De cette tendresse autrement.

Ce n'est que l'oubli du courage.

Ce n'est que ce mot de passage

Qui, à l'ancien monde, se donne

Lorsque notre amour s'abandonne.

Ce n'est que la beauté des jours

Qui dans le ciel se crée toujours.


 
 
 
 
 
 
 

 

*12* Amour parfait *

 

Dans le ciel une image

La lune embrasse le soleil

Sur ses lèvres pourpres

Se pose une lumière étincelante

 

Et moi

Je ferme les yeux

Pour mieux te voir

Quand tu m'embrasses


 
 
 
 
 
 
 

*13* Une femme de valeur *

 

Le silence est froid

Et la tête la première

Tu te tais

Tu pourrais ne plus penser

Tu pourrais juste oublier

Te cacher peut-être

Là, juste toi

Derrière cette porte

Le silence est froid

Et tu poses tes doigts

Sur quelques n'importe quoi

Tu pourrais te soustraire

Tu pourrais fermer les yeux

Être quelqu'un d'autre

Peut-être dans un ailleurs

Là, juste toi

Derrière cette porte

Le grand amour tu y penses

Le grand amour tu y crois

Mais est-il pour toi ?

Tu te baisses un peu plus bas

Tu te baisses toujours un peu plus

Jusqu'à ne plus voir le ciel

Jusqu'à oublier la pluie

Tu sais ce que vivre peut être

Et peut-être la valeur d'aimer

Et tu regardes ton corps

Et tu te regardes encore

Là, juste toi

Derrière cette porte

L’as-tu vraiment ouverte

Pour connaître ta valeur ?


 
 
 
 
 
 
 

 

*14* Ce qu'est l'amour *

 

Allongée dans le petit jour

S'élève en toi une voix

Tu ne sais comment

Tu ne sais pourquoi

Ce n'est pas un choix

Dans ce jour tremblant

Tu ressens ses bras

Tu envies ces pas

Au bout du désert

Tu sais, tu espères

Tu sais et tu te perds

Allongée dans le petit jour

Pas un mot, uniquement

Un silence d'argent

Où ton corps vibre encore

Et ton cœur, ce trésor

Qui bat hors de toi

Ce n'est pas un choix

Ce n'est que toi


 
 
 
 
 
 
 

*15* Quinze battements par seconde    *

 

Une flamme, un feu

Un nouvel être

 

J'écoute ton cœur battre

Je le sens, ma tête sur ta poitrine

Est-ce vrai ?

J'écoute ton cœur battre

Pour le croire

 

Vraiment à chaque instant

Le temps s'ajoute dans mon âme

A chaque battement

Mon sang s'écoule plus fort

Je le sens à l'intérieur

 

J'écoute ton cœur battre

Je le sens, ma tête sur ta poitrine

Est-ce vrai ?

J'écoute ton cœur battre

Pour le croire

Il y a dans mes bras

L'instant qui s'étend

A chaque battement

Le temps s'écoule plus lentement

Je te sens à l'intérieur

 

Et le temps s'éparpille

Et le temps s'éparpille

 

J'écoute ton cœur battre

Je le sens, ma tête sur ta poitrine

Est-ce vrai ?

J'écoute ton cœur battre

Pour le croire

 

Il y a dans mon cœur

L'instant qui s'égare

A chaque battement

La folie s'imprègne

Je ressens ton intérieur

J'écoute ton cœur battre

Je le sens, ma tête sur ta poitrine

Est-ce vrai ?

J'écoute ton cœur battre

Pour le croire

 

Il y a dans mes yeux ton corps

A chaque instant encore

A chaque battement

La folie se pleure doucement

Je te suis à l'intérieur

 

J'écoute ton cœur battre

Tu le sens, ma tête sur ta poitrine

Est-ce vrai ?

J'écoute ton cœur battre

Pour te croire

 

Seule la mort m'aidera

A oublier vraiment

A chaque battement

La vérité je crois

Tu es là à l'intérieur

 

J'écoute ton cœur battre

Vraiment  

 


 
 
 
 
 
 
 

*16* Au bout du jour l'amour *

 

Assise en tailleur

Au cœur des fleurs

Tu plonges dans mes yeux

Attendant le meilleur

Tu ne sais pas encore

Que l'amour et la peur

Ne deviennent que douleurs

Si on les marie sans raison

Assise en tailleur

En rêvant d'ailleurs

Tu m'offres des yeux

Toujours plus songeurs

Je ne sais pas encore

Que l'amour et la mort

Deviennent plus forts

Si on les marie à la raison

 

Mais là

Je m'assieds derrière toi

Et sans un mot et sans un bruit

Je te raconte tout bas

Ce que le bout du jour a pour raison


 
 
 
 
 
 
 

 

*17* étoile *

 

La terre est aride

Le ciel est vide

 

Dans la musique du temps

Disparait notre temps

Dans ta gorge sèche

Chaque mot se retient

Pas un de plus haut que l'autre

Si ce n'est le silence

Pourtant dans tes yeux

Le ciel parle autrement

Il s'évade à la fenêtre

Pour rejoindre le vent

Pour se joindre au temps

Dans un espace autrement

 

La terre est aride

Le ciel est vide

Excepté dans tes yeux

Où survit une étoile


 
 
 
 
 
 
 

*18* Maman *

 

Tu ne me ressembles pas

Je te ressemble tant

Dans ces portes ouvertes

Dans ces portes fermées

Dans celle qui t'emporte

Dans celle que je transporte

Tu m'as manqué tant

Tant et tant de temps

A vouloir te haïr

Pour que tu puisses m'aimer

A vouloir être toi

Pour pouvoir te ressembler

A le vouloir plus encore

Pour être différente

Mais je sais que le temps

Nous emportera maman

Mais je sais que le temps

M'abandonnera sûrement

Qui suis-je vraiment ?

Suis-je ton enfant ?

Je voudrais te faire confiance

Je voudrais me faire confiance

Puis-je être autrement ?

Puis-je être autre simplement

Maman ?

 

      Je t'aime

 


 
 
 
 
 
 
 

 

 

*19* À la recherche de soi-même *

 

Lucie

Entre les jours se cache

Un amour au petit jour

Peut-être

Ferme les yeux

L'amour n'est pas

Un choix

Entre les jours se cache

Lucie


 
 
 
 
 
 
 

 

*20* 40 jours, 40 nuits *

 

Sur les déserts de l'amour

S'effondrent 40 nuits et 40 jours

Et dans le ciel et dans le sable

Rien ne se compte

Face à la terre et face à la montagne

Seule la peur peut nous perdre

Nulle raison, nulle folie
On ne choisit pas d’aimer
Ni sa raison de vivre ou d’être
40 jours et 40 nuits
Quand on atteint le ciel

Reste l'essentiel de nos vies

Reste l’essentiel de nous

Nul déluge, nul naufrage

Rien que la mer qui tangue

Recherchant le cap dans le brouillard

Les yeux et le cœur fermés

40 jours et 40 nuits

A compter et décompter

Les vérités et les outrages

A oublier les affres de l’âge

Et les différentes vraisemblances

Et sous tes pas et sous mes doigts

Se tourne chaque page
Qui nous éloigne de nous-même

40 jours et 40 nuits

Brillent pourtant

Comme si un seul battement

Pouvait renverser le temps

Et du sommet jusqu’au fond

Rien de nous permet

De nous dire

Que nous nous sommes mentis

40 jours et 40 nuits s’éparpillent

Sur les déserts de l'amour

 

Il ne reste qu’un grain de sable

Brillant comme une étoile

Au creux d’une main douce


 
 
 
 
 
 
 

*21* Fanny *

 

      Je sais que tu es là pour moi.

Je le sais après toutes ces années.

Il n'y a entre nous que l'espace de notre présence.

      Je sais que tu es là pour moi.

Tu es la grande, je suis la petite.

Et je te regarde, et je te ressemble.

      Je sais que tu es là pour moi.

Le temps n'a pas su nous séparer.

La vie n'a pas su nous égarer.

      Je sais que tu es là pour moi.

Dans mon ombre, tu lis la tienne.

Dans ton ombre, je lie la mienne.

      Je sais que tu es là pour moi.

Peu importe les mots, les regards...

Peu importe le ciel et les orages,

      Je sais que tu es là pour moi.

Peu importe les hommes,

Peu importe les autres,

      Je sais que tu es là pour moi.

Et si un jour, ma route te quitte,

Tu sauras où venir me chercher :

      Je sais que tu es là pour moi.

Et si une nuit, l'amour s'en va,

Je sais que tu me retiendras.

      Je sais que tu es là pour moi.

Sans regards, sans rien dire,

Sans un geste, sans rien...

      Je sais que tu es là pour moi

Tout le temps comme moi aussi

J'espère que je le suis.

      Je sais que tu es là pour moi,

Je sais que tu as mon cœur,

Je sais que tu es ma sœur,

      Fanny.

 


 
 
 
 
 
 
 

 

 
 

*22* Chanson d'amour *

 

                Il l'aime et elle l'aime.

                Aucun problème.

                Il l'aime et elle l'aime,

                Lui aussi.

 

La vérité n'a pas de sens,

Elle n'a aucune innocence.

Et pourtant il sait dans ses bras

Qu'elle ne lui mentira pas.

 

L'amour n'est fait que de toujours

Remis en question chaque jour.

Et pourtant il sait qu'allongé

Contre elle, il vit l'éternité.

 

Chaque nuit sous la lune,

Il voit à la fenêtre

Ce que l'autre peut être.

Il sait qu'elle n'est qu'une.

 

Et puis chaque jour dans ses yeux,

Il se perd ou s'égare au mieux.

Il le sait si elle s'en va,

Il ne la retrouvera pas.

Alors il se tait un peu plus.

Alors il a peur toujours plus,

Le sait-elle ? Il ne le sait pas.

Le voit-elle ? Il ne le veut pas.

 

Et chacun d'un côté du mur

Espère être un jour enfin sûr

Qu'il la regardera sans doute,

Qu'elle l'emmènera en route.

 

L'amour n'a qu’une vérité ;

Il ne faut jamais le rêver.

Je l'ai regardée dans les yeux :

On ne dit pas adieu à dieu.

 


 
 
 
 
 
 
 

*23* La cour des miracles *

 

Depuis que tu es entrée en moi,

Je ne vois que la beauté de la cour.

Et sur ce bitume triste et sombre

Poussent des fleurs de soleil et de pluie.

Mes yeux ont grandi avec le temps.

Ils embrassent chaque jour, chaque nuit,

Laissant jouer de petites mains.

Je profite de leur danse sans fin

Pour attraper les lendemains, pour

Retenir à chaque instant ces présents.

Dans cette cour des miracles, pourquoi

La beauté s'est-elle enfuie dans l'ombre ?


 
 
 
 
 
 
 

 

*24* Ce que je ne savais pas du temps *

 

C'est un 14 novembre 2013

Le jour se pose sur la forêt

Le temps s'arrête

Est-il possible de croire

Que la vie sait se suspendre ainsi ?

Je le crois

 

Il est là

Face à moi

Me tendant un sourire

Qui me pénètre

Comme ça

 

Que sait-il de ce temps ?

Que sait-il de moi ?

 

Il est là

Immobile

M'offrant ses bras

Comme s'il faisait froid

J'aime ça

 

Qu'attend-il de ce temps ?

Que sent-il de moi ?

 

Il est là

Comme un chemin

 

Impertinent dans la montagne

Se faufilant entre mes falaises

Comme ça

 

Je le sais pourtant

Je le veux autant

 

Le jour se pose sur la forêt

Et je ferme les yeux pour ouvrir le temps


 
 
 
 
 
 
 


 

*25* ATLAS *

 

A toi qui tiens le ciel

Toi figé dans la pierre

La lumière n'a pas de prix

Aucun amour ne nous laisse

                                                               Seul

 

A toi qui restes éternel

Toi glacé par cette eau

La lumière n'est que ce tronc

Aucun amour ici aussi

                                                               Rêve

 


 
 
 
 
 
 
 

*26* Un petit pas *

 

Je suis allé dans le ciel

A midi pile un jeudi.

Dans des rayons de soleil,

S'évanouissait la pluie.

 

Je suis allé dans le ciel

Jusqu'à oublier les gens,

Jusqu'à voler le soleil

Dans les caresses du vent.

 

A midi pile un jeudi,

L'instant ne fut que présent,

L'instant fut ce paradis

Où j'ai embrassé le temps.

 

Je me souviens aujourd'hui

De ce présent de soleil :

Je suis allé dans le ciel

A midi pile un jeudi.


 
 
 
 
 
 
 


 

*27* Lucie *

 

courir au petit jour

pour attraper le temps

entre les ruisseaux et les chemins

comme un serpent

le soleil malheureux

chante déjà le jour

entre le rêve et la nuit

il quitte son lit

une étoile s'éteint

 

 

bleu

bleu comme le ciel

après la pluie

le temps frissonne impatient

le silence semble

large et profond

parfois doux

parfois ombrageux

parfois tendre

parfois insouciant

il accueille le temps

dans l'automne qui s'endort

 

encore

encore un peu

un peu plus loin

le paysage se détend

sous ses pas l'écrivant

le jour s'éveille merveilleux

et la rencontre

sans rien lui dire

Lucie oublie


 
 
 
 
 
 
 

 

*28* Pierres *

 

Une pierre autour du cou

Tant de pierres pour me lester

Une pierre comme un bijou

Tant de pierres à porter

 

Une pierre dans le passé

Tant de pierres pour me murer

Une pierre dans le cœur

Tant de pierres à oublier

Une pierre et des larmes fières

 


 
 
 
 
 
 
 


 

*29* Dans l'immensité de la rivière *

 

Rien

A peine une onde qui remonte

Le long de ton corps

 

Et sur les galets

Ce flot lent et lancinant

Du temps qui nous quitte

 

Rien

Pas même un mot

Pas même un chant

Rien que le temps

Ravissant

 

Et au milieu

Dans l'immensité de la rivière

L'urgence

 

Le frétillement impatient de la vie

Ce désir turbulent d'êtres différents

Cette précipitation rappelant la pluie

 

Et sans le moindre mouvement

Sans la moindre esquisse d'un son

Sans même que l'évidence naisse

S'écoule le désir

Infini de la vie

Dans nos yeux


 
 
 
 
 
 
 

*30* L'amour s'en va *

 

L'amour s'en va

Et tu restes là

Je ne sais plus où

Peut-être quelque part

Dans ma mémoire

 

L'amour s'en va

En vérités

Comme une caresse

Qui sait s'effacer

Au fil des automnes

 

L'amour s'en va

Et ne se réveille

Que dans une forme

De dessins gribouillées

Par la boue du temps

 

L'amour s'en va

Et je reste là


 
 
 
 
 
 
 

*31* De l'autre côté de la porte *

 

Viens entre

Les jours et les nuits

Les pluies et les feux

La sagesse et la folie

Tu sais comment s'enroulent

Les mots et les chemins

Vérités et mensonges

Couleurs noirs et blancs

Viens entre

Les pensées et les idées

La beauté et la laideur

La vie et la mort

Tu sais comment défilent

Les nuages et les vents

Saisons et secondes

Amour et lancinants silences

Il suffit d'un instant court

Pour que change la face du monde

Que le temps arrête de tourner

Que tu sois quelqu'un d'autre

Il suffit de si peu

Pour que vivre soit être

Que se taisent les peut-être

Viens entre


 
 
 
 
 
 
 

 


 

*32* Un passé et trois questions *

 

En quoi le passé

Est-il différent ?

A-t-il eu raison de partir ?

Les mots sont parfois durs

Le temps violent

Il faut être parfaitement sûr

Qu'il ne peut être autrement

Dans les yeux et dans le cœur

Bien ancrée profondément

La vérité n'a aucun sens

Que celui que l'on veut

Lui accorder

Maints et maints silences

Ne font pas de l'oubli

Une vérité

Que seul le temps sait

Accorder

A-t-elle eu raison de rester ?


 
 
 
 
 
 
 

 

*33* L'amour mourra en dernier *

 

Laisse-moi retenir les flammes

Leur danse folle sur les bougies

Ce sourire qu'elles éclairent

Dans la pièce sombre et froide

Laisse-moi retenir les flammes

Leurs volutes de fumée

Lorsque notre souffle

A effacé leur volonté d'être

Laisse-moi retenir les flammes

Jusqu'au bout des soleils

Pour que l'éternité ne retienne

Que leur désir de vivre

Laisse-moi retenir les flammes

Pour que jamais ne se consume l'amour


 
 
 
 
 
 
 

 

*34* Le lien *

 

Ce n'est pas seulement un mot

Ce n'est pas seulement un livre

Ici se cache le temps

Et peut-être aussi le vent

La pluie continue à couler

Le long des montagnes fragiles

Et dans les ombres d'un bel été

Tu trouveras la tienne

Qui continue à sourire

 

Ce n'est pas seulement l'amour

Ce n'est pas seulement la vie

Ici se terrent les nuages

Et peut-être d'autres amis

La pluie continue à bercer

Les arbres des plaines dociles

Et dans les étangs du printemps

Tu verras briller ton image

Qui continue à courir

 

Ce n'est pas seulement une âme

Ce n'est pas seulement une foi

Ici s'envole le passé

Et peut-être aussi un bout de nous

La pluie a cessé de paraître

Sur les tendres crêtes enneigées

Et dans chaque flocon blanc

 

Tu liras ce message

Qui continue à danser

 

Il y a toujours une route

Il y a toujours un chemin

 

Il y a toujours une question

Et une réponse qui parle de bien

 

Viens, donne-moi la main

L'automne revient


 
 
 
 
 
 
 

 

    
 
 
 
 
 
 
 

*35* Tant d'automnes *

 

Chaque soir, chaque matin,

Quand la lumière est libre,

D'un espoir,

D'un regard,

Elle attrape le temps.

 

Une fois, une autre fois,

Quand la lumière a froid,

Du bout des lèvres,

Du bout des cils,

Elle garde l'instant.

 

Une saison, tant de saisons,

Quand la lumière n'est plus,

Au fond du cœur,

Au fond de l'âme,

Elle oublie le temps.

 

Il est facile de disparaître :

Il suffit d'oublier l'être.


 
 
 
 
 
 
 

 

*36* Regarde mes yeux *

 

Papa, tu es là

Papa, tiens-moi dans tes bras

Papa, sèche mes larmes

Papa, serre-moi fort

Papa, regarde-moi

Papa, regarde-moi encore

Papa, dis-moi pourquoi

Papa, rouvre cette porte

Papa, ne pleure pas

Papa, ne pense pas

Papa, regarde dans mes yeux

Papa, regarde cette pluie

Papa, écoute mes pleurs

Papa, ne me laisse pas

Papa, ne me laisse pas dans la colère

Papa, retiens-moi

Papa, retiens-moi plus fort

Papa, je ne vois que le mur

Papa, je ne vois que le noir

Papa, je ne sens que la douleur

Papa, j'ai peur

Papa, j'ai froid

Papa, pourquoi n'est-elle pas là ?

Papa, es-tu là ?

 

Je t'aime !


 
 
 
 
 
 
 

 

*37* Du bout des doigts *

 

Le temps est bref, la vie est courte...

Ne soufflons pas trop vite sur les bougies.

Le temps est beau, le temps est lent,

Saurons-nous l'apprivoiser autrement ?

Le temps est doux, il est d'ailleurs.

Peut-être un jour le retrouverons-nous ?

Assis ici et sans un bruit,

A ce moment-là, il nous embrassera.


 
 
 
 
 
 
 

*38* Lumière *

 

Quand je rêve le soir d'une étoile

Quand je regarde la mer sans voile

Quand je vogue au fil du vent et du temps

Je ressens cette lumière

                                                               autrement

 

 

                Elle est là

                               N'est-ce pas ?

                                                               Sûrement !
 
 
 
 
 
 
 

 

*39* Artifice *

 

Le temps a tout le temps

il suffit d'attendre pour comprendre

                             alors j'attends au coin de la rue

 

                          Le ciel

            est limpide et transparent

à croire qu'il a la vie devant lui

            je le vois qui sourit

 

                     Un nuage

            blanc et léger

est suspendu dans le vide

            heureux

                     Il attend lui aussi il attend

                                                                 la pluie

                               ces gouttes d'or tombant lentement du ciel

 

                                                 Il sait ce qu'est l'amour


 
 
 
 
 
 
 

 

    
 
 
 
 
 
 
 

*40* Premier baiser *

 

Les yeux fermés sur le trottoir,

Le présent est ce que l'on aime !

Si ce jour n'aura aucun soir,

Il sera à vie un poème.

Des quarante années écoulées

Restera cet instant à rêver

De vivre ce dernier baiser

Comme un premier d'éternité…

 

 

xx

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