Pluie
- bulledesterres
- 13 août 2018
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Il pleut encore sur ma mémoire.
Il pleut sur mes souvenirs radieux.
C'est une de ces fines pluies noires ;
Noires au point d'absorber les cieux.
Il pleut sur cette vie de chimère.
Il pleut à oublier la vertu.
Ce n'est qu'une fine pluie austère ;
Austère en ce monde qui s'est tu.
Il pleut à ne plus savoir que dire.
Il pleut au plus profond de nos yeux.
C'est une pluie fine à se maudire ;
Se maudire jusqu'au bout des cieux.
Il pleut toujours sur la sombre ville.
Il pleut ainsi tant et tant en vain.
C'est une pluie puissante et fragile ;
Fragile comme l'est le destin.
Il pleut à verse sur notre monde.
Il pleut sur les derniers jours d'été.
C'est une pluie muette et profonde ;
Profonde à toucher ta volupté.
Il pleut sur tous nos amours fugaces.
Il pleut à ne plus savoir penser.
C'est une pluie, une pluie qui passe,
Qui passe sans savoir s'arrêter.
Il pleut encore, tu es si belle !
Il pleut comme il a plu dans le temps.
Ce n'est qu'une douce pluie cruelle,
Cruelle pour toujours à présent.
Il pleut sans que tu ne le désires.
Il pleut dans chacun des jours plus vieux.
C'est une lente pluie, pas la pire.
Le pire serait de se dire : « Adieu ! »
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