
Ce géant dans ma main
Dans ma main le vide
Il me semblait qu'un baiser s'y était déposé
Sur les lignes de cette vie
Sur ma peau déserte
Sur ses vagues sèches
Ne reste même plus sa trace
Emportée par le vent du temps
Se sont mélangés les traits parmi les traits
Au rythme du silence
La chaleur de tes lèvres
A brûlé à l'intérieur
Et brûle encore
Personne ne voit cette cicatrice toujours chaude
Ce feu indélébile qui persiste
Même sous les pluies les plus violentes
Même sous ce silence
Les chemins de ma main
Emmêlés dans les rides du temps
Laissent s'échapper sur la page blanche
Les mots un à un d'une encre de sang
De celle du silence
Et parfois quand le ciel se lève
Par erreur ou inadvertance la morsure de ses lèvres
Intensifie celle de leur silence
Dans ma main croît un géant
