
Parfois je sens que mes mots n'ont aucun poids
Et pourtant ils me pèsent infiniment
Là
Là où j’étais n’est plus là.
Rime de base
« Tu es un gentil »
Tu me le disais
Un de ces jours longs
Lorsqu'on était près
Alors j'écoutais
Comme si ma vie
Vraiment dépendait
De l'instant d'envie
De l’instant d’après
Je me croyais bon
Et puis je montais
Mais j'étais gentil
Amie
C'est une amie
Une amie imaginaire
J'entends ses mots
Tout le temps
Comme un refrain l'hiver
Aux cris des souvenirs
Se joignent les flocons du temps
S'engouffre le vent
Dans les trous béants de ma mémoire
Ai-je une raison de vivre
Sans la peur de mourir ?
Je sens déjà le froid
Qui m'éloigne de ses bras
C'est une amie
Une amie éphémère
Je ne sais la faire terre
Elle n'est que lumière
Je la vois qui part sans moi
Une nouvelle fois
Là
Là, dans les rides des nuages
Se perdent les marécages
D’un passé dépassé
Je cherche en vain
Dans tout ce blanc
L’illusion d’avant
Là, où je voudrais retrouver
Les couleurs, les baisers
Je ne vois que le papier
Mâché par le temps
Usé par l’absence
De sentiments
Là, ce que tu crois maintenant
N’est qu’un rêve falsifié
Qui donne à la raison
La sensation que le bon
Ne peut se dessiner
Que dans la perversion
De la possession
Et tout ça me rend las
Chemins du matin
Dans les courbes des chemins
Je cherchais la source de tes reins
Et les contours de tes seins
Tu ne pouvais voir courir mes doigts
Dans la source folle du petit ruisseau
Dans le souffle du matin
Je cherchais ces petits riens
Qui filtraient de ta lumière
Tu ne pouvais voir courir mon âme
Sur les branches du soleil levant
Non, tu ne pouvais voir
Ce que tu ne pouvais croire
À la lumière
Mon regard se fonce
La lumière s’éteint
Mais d’un petit rien
Je trace un chemin
Un chemin de terre
Un chemin de pierre
Où chaque caillou
Me blesse un peu plus
Mon regard se fronce
La lumière m’étreint
Et même d’aussi loin
M’enlève le chemin
À temps
Le temps s’épuise
Le jour s’allonge
De tant de secondes
Fantomatiques
Le temps reprend
Ce qu’il offrait tant
Que l’on croit
Ce qu’il n’est pas
Le temps se perd
À l’évidence
Quand on se trompe
Dans les pas de danse
Le temps n’est pas
Ce que je pensais
Il ment tellement
Que je disparais
Appel
Dans les reflets du miroir
Danse la peur de l'instant
Les mots, ses mots, envahissent
L'espace et anéantissent
L'espoir ce soir
Dans les reflets du miroir
Apparaît la réalité de la nuit
Qui lie l'infiniment petit
À une idée de l'éternité
Du temps absent
Je ne sais pas à cet instant
Ce qu'est la vérité vraiment
Je ne sais pas à cet instant
Ce que sont les gens présents
Dans les reflets du miroir
Pervertie
S'appelle la nuit
Dans les phares qui partent
S'allongent les ombres
Qui sombrent et disparaissent
Les étoiles sans nombre
S'engluent dans la brume perverse
Se referme ma boîte
Et son lourd couvercle
J'inspire et j'expire
Ces parfums mortels
Sous ce ciel décrépi
Qui me noie d'averses
Je pleure et je crie
Seul à l'intérieur
Sans que jamais ne cesse
Cet orage atroce
Le temps m'ensorcelle
Et me brise de mots
D'un flot continu
Qui n'a rien de beau
Je rêve soleils
Je rêve d'un éveil
Mais je ne rêve pas
La nuit est présente
Et tu n'es pas là
Vie de chien
« Petit chien savant »*
Ignorant du monde
Sensible et naïf
Une lueur dans les yeux
Parfois il voit
Un peu de pluie là-bas
Et il est aux abois
Attendant la gadoue
Parfois il croit
Que son maître reviendra
C’est ce qu’il croit
Parfois il pleure
En attendant des heures
Juste une caresse
Un rien de tendresse
Parfois il passe
Et lui il le suit
Espérant que s’enfuient
Ses peurs de petits chiens
Mais il n’en est rien
Il ne l’aime pas
Juste un peu parfois
Quand il a du chagrin
* Citation d’Alicia GALLIENNE
Belle personne
Elle a trouvé un jouet
Tout neuf et brillant
Alors celui d'avant
Elle peut le briser
En tant de petits morceaux
Que cela peut encore l'amuser
A-t-elle ce désir ?
Prend-elle du plaisir ?
Elle a trouvé un jouet
Qui la fait rire
Qui la fait jouir
Elle peut le tenir
C’est une belle personne
En somme que l’on ne peut qu’aimer
Le trou au plafond
C’est un trou dans le plafond
Un trou par lequel je suis tombé
Je me suis écrasé en bas
À priori sans rien me casser
Je m’étais déjà cogné la tête
Le ciel était si bas
Que j’en ai perdu de vue
L’endroit où ne pas mettre mes pas
C’est un trou béant
Dans le néant de ma construction
Peut-être un jour sera-t-il bouché ?
Mais de quel côté serais-je ?
Assis dans le chant du temps
Au loin
Assis à côté de Lupin
Qui attrape le vent
Qui attrape le temps
À travers champ
J'essaie de mon côté
D'attraper l'instant
D'attraper un regard
Au loin
Incohérence
Comment être soi-même
Quand notre cœur est soumis
À un désordre plus fort que la mort
À un amour sans le moindre sens ?
Comment continuer à vivre
Quand notre cœur bat dans ce décor
Qu’il respire un air vicié
Qu’il s’inspire d’un amour mort-né ?
Comment savoir revenir
Quand notre cœur ne sait retenir
Ce qui a pu paraître
Ce qui n’a su être ?
Alors on accepte à la fin
Que rien n’est vraiment divin
Que l’on ne peut croire en rien
Comment être soi-même
Quand on accepte de ne plus être ?
Point de repère
Il ne faut pas retenir les mots
Nous pourrions les croire vrais
Il faut savoir que les faux
Sonnent comme les autres
Quand on les prend inconsciemment
Ils nous donnent l’illusion
Qu’ils résonnent en nous vraiment
Alors qu’ils ne vont qu’en nous trompant
Si l’on s’accroche à eux
Comme à un point de repère
C’est ainsi que l’on se perd
C’est ainsi que l’on devient faux
« Je ne t’ai pas menti »*
Loin des vieux repères
Loin de tous ses hiers
L’hiver revient pourtant
L’automne naissant
Les mots tournoient
Dans ma tête
Comme les flocons dans le vent
Et ils s’écrivent soulevant
D’amers sentiments
Le retournement des jours
Illumine certains
D’une autre lumière
* LB
Là
Rime de base
« Tu es un gentil »
Tu me le disais
Un de ces jours longs
Lorsqu'on était près
Alors j'écoutais
Comme si ma vie
Vraiment dépendait
De l'instant d'envie
De l’instant d’après
Je me croyais bon
Et puis je montais
Mais j'étais gentil
Amie
C'est une amie
Une amie imaginaire
J'entends ses mots
Tout le temps
Comme un refrain l'hiver
Aux cris des souvenirs
Se joignent les flocons du temps
S'engouffrent le vent
Dans les trous béants de ma mémoire
Ai-je une raison de vivre
Sans la peur de mourir ?
Je sens déjà le froid
Qui m'éloigne de ses bras
C'est une amie
Une amie éphémère
Je ne sais la faire terre
Elle n'est que lumière
Je la vois qui part sans moi
Une nouvelle fois
Ailleurs
Ailleurs n’a pas de sens.
Au jardin
Dehors
Quelques teintes de couleurs
Quelques plantes incohérentes
Viennent se parsemer dans le décor
Est-ce bien nécessaire ?
Est-ce bien raisonnable ?
Chacune attrape l'air
Chacune retient le ciel
Comme je n'ai jamais su le faire
Pourtant
D'un simple coup de vent
Le rêve se brise sur le sol
Suis-je encore debout ?
Le silence
Le silence est là
C'est une forêt sombre
Où s'entassent mes idées
En un seul grand nombre
Même le vent s'est tu
Assoupi dans les branches
Le silence est là
C'est une prairie vide
Où se couche l'herbe verte
Éloignée de tout regard
Même le temps a disparu
Évadé dans le ciel
Bain
C’est un soir de mousse
Où la lune douce
Ment plus que de raison
C’est soir câlin
Où la main avide
Ment sur chaque courbe
C’est un soir si fou
Où même l’eau chaude
Ment plus que les sentiments
Dans tes yeux un rayon illumine le ciel
Et la lumière frauduleuse
Ment complètement
Laurier
Une touche de rose
Un parfum peut-être
À venir
Comme le serait le souvenir
De ce temps que nous n’avons pas vécu
Ton sourire se serait dessiné
De la fragilité des pétales froissés
Ton regard se serait fixé
Sur cette ligne imaginaire de l’été
Tes cheveux se seraient oubliés
Dans la fraîcheur surannée
Ma joue n’aurait conservé
Que cette caresse idolâtrée
Une touche de rose
Son parfum semble être
Sans avenir
Hélas je t’aime
Comme une phrase volée
Au bout de toi
Insensible au silence des mots
Comme une ligne brisée
Au bout de moi
Insensible aux sens de la vie
Comme une fenêtre ouverte
Au bout de nous
Insensibles aux vents du temps
Comme une limite au ciel
Au bout d’un rien
Insensible à toute pensée
Ton regard s’enfonce
En tant de bouts
Hélas je t’aime
À quel bout ?
On peut aller au bout de son plaisir
Jamais au bout de son amour
Ne voulais-tu que le premier
En oubliant le second ?
Crois-tu que seul ce premier
Sublime ce second ?
Ou as-tu juste perdu
Le sens même du plaisir
Le sens même de l’amour ?
Nuit blanche
Seul
J'attends que la nuit me happe
Mais elle ne le désire pas
Seul
Je tourne en rond sans cesse
Dans l'espace qui me confine
Seul
Je regarde le ciel dans les yeux
Et ne vois que la sombre vérité
L'ombre du temps est passée
La perception de la lumière
Offre des caractères
Que je n'avais pas soupçonnés
Le chemin était garni d'épines
Pieds nus je l'ai suivi
Sans même percevoir
La perversion de sa pierre
À force de se lacer
À force de se resserrer
Il a fini par m'étouffer
Jusqu'à ce que je me nie
La beauté a le privilège
De masquer l'intérieur
De priver l'accès
À ce qui touche au cœur
Seul
Je me suis perdu dans la fausseté
De tous mes anciens repères
D’un trait
La nuit seule
Connait le sens du jour
À enlever les meubles
Pour en perdre les contours
Les bruits du temps qui passe
S’accrochent aux vieux murs
Et même le vide n’efface
Rien de toutes ses traces
Repliée derrière les rideaux
La lumière a faibli
Il n’en reste que les ombres
Sur les clairs-obscurs du plancher
L’image d’une ancienne lampe de chevet
Traine dans l’air l’illusion d’un après
Qui s’échappe sans cesse loin
Si loin de ce que l’on espérait
J’écoute la vie se délier
Se déliter dans les grains
De poussière d’un dernier
Rai de lumière
Aucune saison
Dehors, les fleurs anciennes
Perdent leur charme
Je repense à tes lèvres
Et ce lent regard qui se perd
Dans le vide austère
Des néants du jour
Dehors, le froid, petit à petit
Engonce déjà les herbes lasses
J’écoute tes mots
Et l’immensité de chaque silence
Qui, lentement, s’élancent
Dans le froid de l’hiver né hier
Aucune saison
Ne comprend la raison
À l’instant
Et l’instant revient
Comme un sourire
Comme un désir
Comme un rêve
Que je ne saurais assouvir
Il se glisse en moi
Il s’insinue au fond
Il m’enlace et me serre
Se diffusant dans mon corps
Me brûlant de plus en plus fort
Remontant et descendant
Transcendant chaque pore
Jusqu’à me priver de toute capacité
De réagir
De ne pas subir
Je le laisse faire
Je le laisse me dominer
Je le laisse m’assouvir
Jusqu’à ne plus savoir être
Mais parfois je te crois encore
« Et l’instant s’endort
Ton souffle suffit à la pluie »*
* Citation d’Alicia GALLIENNE
L’étranger
Je ne peux pas rester là
Ton ombre me hantera
Je ne peux pas aller ailleurs
J’y trouverai toutes mes peurs
Je ne peux aller nulle part
Il n’y a pas d’autres départs
Je me suis laissé happer
Devenant un étranger
Là, ailleurs, nulle part
J’ai perdu ton regard
Petit
Il reste un petit enfant
À côté de l’homme sans regard
Il est caché derrière une porte
Attendant le hasard
Il est tapi dans le noir
Sans vraiment savoir
Si un jour la porte s’ouvrira
Si le ciel sourira
Il reste un petit enfant
À côté du néant
Il est là sage en attendant
Que s’ouvrent les bras aimants
Lézard
Peut-on croire au hasard ?
Il n’y a pas de lézard !
Ou peut-être que si ?
Si l’on regarde bien
Caché en pleine lumière
Accroché dans le ciel
Peut-on voir les histoires
D’un œil différent
Quand on lit les lignes de la vie
Sur un grand rideau blanc
Il n’y a pas de lézard !
C’est ce que je pouvais croire
Incohérence cardiaque
« Mon cœur prend l’eau »*
Et je me noie infiniment
Se perdent mes mots
Dans le néant des siens
Rien de promis
Uniquement le vent
Aucune pluie
Qu’une envie vitale
Battement après battement
Le venin coule dans mon sang
Une vieille morsure loin
Dans un autre temps
Mon être respire toujours
Ses parfums oubliés
Qui se diffusent encore
Comme une petite mort
Il bat vraiment
Se perdant tout le temps
Dans les eaux troublées
De tout ce qui s’est passé
Il bat vraiment
Enfin je le crois
Temps mort
Le temps se recroqueville
Tout semble figé.
La lumière est éteinte
Le ciel est sombre
La vieille machine tourne
Tant de linge sale à laver
Mais elle est totalement sourde
Le temps est à tuer
Nulle part
Nulle part n’a pas de place.
Bleu
Le premier et le dernier
Chemin à dériver
Celui d’une chanson
Celui d’une montagne
Il n’y a rien à garder
Tout est à jeter
Il suffit d’ouvrir la main
Et de ne rien vouloir retenir
Il suffit de fermer les yeux
Et de laisser le diable revenir
Il me prend par la main
Et m’écrase sans regarder
« Maman, c’est quoi la virgule au milieu ? »*
Il ne faut pas grand-chose
Pour être peu de choses
Peut-être un regard
Qui soudain s’égare ?
Peut-être un seul mot
Que l’on ne dit plus ?
Peut-être un silence
Qui grandit en absence ?
Même quand on est visible
Comme le nez au milieu de la figure
Il ne faut pas grand-chose
Pour ne plus apparaître
Ou ne devenir qu’une virgule
Dans une vie qui bascule
Il ne faut pas grand-chose
Pour que jamais plus on ose
* LP
Demain comme hier
J’ai déjà refusé ma mort
J’ai déjà combattu
J’ai déjà attendu
J’ai déjà souffert
J’ai déjà perdu
J’ai déjà oublié
J’ai déjà écrit
J’ai déjà salé
J’ai déjà pardonné
J’ai déjà rêvé
J’ai déjà prié
J’ai déjà trahi
J’ai déjà maudit
J’ai déjà mérité
J’ai déjà pleuré
Je suis déjà mort
Mais je recommencerai
Autant de fois qu’il faudra
Mallèses
Là-bas
Comme un fossé
Accroché à la montagne
Un abîme qui me gagne
Je ne connais là-bas
Que par le petit côté
Par la porte entrouverte
Par l’air du temps qui ne s’invite pas
Par celui qui m’oubliera
Pourtant là-bas
Est une petite lumière
Faible et intermittente
Douce et parfois absente
Vraie et fausse à la fois
Et malgré tout cela
Je rêve d’une place
Là-Bas
Sale amour
L’amour a sa vérité propre
Et mille et une raisons de mentir
Tes gestes me font plaisir
Quand tes mots sont douleurs
Il n’y a rien de pire
Que de se déchirer de l’intérieur
Tu m’arraches chaque page
En gribouillant chaque mot
De tâches d’oubli
De ratures de mépris
L’amour a sa vérité propre
Qui parfois nous salit
Maux
Brin d'ortie
Aux longs cils fragiles
Je sens que je m'égare
Au hasard des mots
Je voudrais bien construire
Sur cette pierre hostile
Mais le ciel est troublant
Troublant à défoncer mon âme
Ma main s'éloigne déjà
La brûlure s'enfonce en moi
En attendant la nuit
Le temps se tourne et se retourne
Infiniment sur l'humble divan
Mon corps se tord et se retord
Embrassant tant de torts
À tort et à travers
Je ne sais plus si à l'intérieur
Un cœur bat encore
Peut-être était-il déjà mort
Lorsque je croyais qu'il battait
Si fort ?
Entre rêves et cauchemars
Ma nuit est faite d'arrêts
Où je perds mon étoile
Des millions de fois
Baiser
Passe le jour
Toujours plus long
Passe le temps
Toujours plus lent
Le ciel à l'arrêt
Encore se tait
Les yeux grands ouverts
Les yeux bien fermés
Rien n'est sur terre
Plus froid que ce baiser
Passe la nuit
Toujours sans bruit
Passe la vie
Comme l'envie
Le ciel orageux
N'a plus de bleu
Le cœur grand ouvert
Le cœur bien fermé
Rien n'est sur terre
Plus froid que ce baiser
D'oubli
De haut en bas
Mon âme se disperse
Dans mon corps engourdi
Les mots pleuvent et s'enfuient
Dans le souffle du vent
Aucune larme ne vient
Elles sont cachées
Derrière ce mur intérieur
Construit par le passé
La porte est fermée à clef
Et tu viens de la jeter
Infiniment loin
Une nouvelle fois
À travers ciel
À l'aube de l'automne
Quelques jours s'entassent
Effaçant le temps qui passe
L'automne déjà grimace
Tant de mots plus à leur place
Que s'est-il passé ?
Que dois-je oublier ?
Aux petits bonheurs l’inexistence
Je ne t’entends plus
Qui es-tu ?
Je ne te vois plus
Que crois-tu ?
Je cherche dans le silence
Les divers sens de ton être
Je creuse chaque mot
Qui s’est écrit en faux
Je me perds dans tes revers
Comme si tu m’avais perdu
Je ne t’entends plus
Comme tu l’as voulu
Urtica
Un dernier baiser
Au-dessus des nuages
Perdus dans les airs
D'une journée d'automne
Qui pourrait rêver
D'une autre vérité ?
Les orties cachent sous le verre
Les mystères de la douleur
« Voici que tu vis en moi,
donnant à mon sang le venin de l’indifférence »*
Nul ne sait la brûlure
Nul ne connaît la souillure
L’erreur est impardonnable
Et transcende toutes les peurs
Même si le temps meurt
Rien n’insensibilise la douleur
Pas à pas dans mon corps
S’exprime l’ambivalence
D’un esprit noir et blanc
Nul ne sait la brûlure
Nul ne sait la souillure
De la perte de confiance
En tout ce que l’on croyait
En tout ce que l’on a fait
Même si l’amour meurt
Rien n’insensibilise le cœur
De son regard trompeur
* D’après Alicia GALLIENNE
Sans commune mesure
J'aime en toi cette simplicité
Ce sourire léger d'un retour d'été
J'aime en toi cette insouciance
Qui te fait sautiller déshabillée
J'aime en toi ce grain de folie
Qui parfume le jour de mille surprises
J'aime en toi la frivolité
Ce brin de malice au bord de tes yeux
J'aime en toi cet imprévu
Qui s'esquisse nu au coin d'un chemin
J'aime en toi tous ces petits riens
Qui rendent chaque instant différent
Et c'est ainsi incomparablement
Vrai depuis si longtemps
Dernier vol
Assis sur une pierre, du bleu dans les yeux
Je regarde un nuage posé dans le vide
Il est à l'arrêt dans les parfums d'automne
Au bout de mes pieds, un petit plant d'ortie
Ses piquants acérés prêts à nous caresser
Assis sur la pierre, une tête sur l'épaule
Je croirais l'air frais si le vent le portait
Il est à l'arrêt si près de ma joue
Que quelques cheveux tutoient
Comme une dernière fois
Assis sur une pierre, un sentiment fou
Je retiens mon souffle de peur de savoir
Ce que la vie m'a autrefois dit
Il est ce que je ne suis pas
Il est ce que je ne sais pas
Assis sur une pierre, le temps se resserre
Je ferme les yeux pour tout retenir
Le vide et le froid, l'instant et le temps
Et au bout, la glace s'imprime en moi
En peu de mots : je l'ai posé
Tu n’avais rien promis : je t’ai juste fait confiance.
Après la mort
L'instant a soulevé
Les restes de mon être
Et probablement dénudé
Ce que je pouvais paraître
Même les bouches fermées
On peut se reconnaître
Et simplement décider
De ce que nous saurons être
Comment réussir à se perdre ?
Ta tête posée sur mon épaule
Ta tête qui se repose
Ta tête qui me touche
Chaque battement de cœur
Retient les sentiments de peur
Chaque battement de cœur
En perd toutes ses valeurs
Chaque battement de cœur
Sent qu’il est peut-être le dernier
Ta tête posée sur mon épaule
Doucement s’envole
Me laissant plaqué au sol