
Indispensable et définitive
Avant
Vie
La vie a ceci de particulier
Que jamais on n'en connait le chemin.
Hier, j'étais là.
Aujourd'hui, je suis ailleurs.
Demain, je ne sais pas.
Je crois que je décide.
Je crois que mon destin est dans mes mains.
Je crois à l'absolu.
Et pourtant j'oscille.
J'oscille tout le temps.
Entre la vie
et la mort.
Entre le jour
et la nuit.
Entre l'amour
et l'amour.
Je fais des choix
dans lesquels je crois.
Et puis j'oublie et c'est fini.
C'est ce que je dis.
Alors, j'ai peur
et je m'enfuis
de portes en portes,
de murs en murs
que je construis,
que je défonce...
Et je me cache,
petite fille
parmi les grands,
et je me cache
jusqu'à me perdre moi-même
et je me cache
dans ma propre tête
pour ne pas voir,
ne pas savoir,
pour ne rien dire,
ne pas contrevenir.
Et plus j'avance,
plus j'y pense,
et plus j'avance,
plus j'oublie,
plus je m'oublie.
J'ai tellement peur
que je ne veux
que l'absolu,
le noir,
le blanc,
sans nuances.
Ainsi je vis...
Mon choix
Quel est le choix
quand un seul est possible ?
Quel est le choix
quand elles sont dans mes bras ?
Quel est le choix
quand j'entends leurs voix ?
Quel est le choix
quand sourient les fruits de mes entrailles ?
Quel est le choix
quand il me dit cela ?
Quel est le choix
quand j'ai honte de moi ?
Quel est le choix
quand je pleure tout bas ?
Quel est le choix
quand je n'ai pas le choix ?
Alors je fais ce choix,
je crie ce choix,
je hurle ce choix
jusqu'à croire
que c'est mon choix.
Et toi, crois-tu encore en moi ?
Un sourire
Un sourire sur une photo lointaine.
Déjà une pierre à ton cou.
Etait-ce avant ? Etait-ce après ?
Le saurais-je un jour ?
Un sourire certain,
Un sourire de petite fille,
Le beau destin d'un jour
A la porte de la vie.
Et des pierres
Posées comme autant d'instants précieux,
Accrochées à ton cou pour montrer leurs valeurs.
Et d'autres différentes,
Juste présentes pour accueillir les mots.
Un sourire sur une photo lointaine.
Quel bonheur rêvais-tu alors ?
Un désir, une unité, certaine
Que chaque porte s'ouvrirait toujours.
Un sourire certain
Que l'amour était au cœur d'une pierre...
Décisions
Si tu crois un jour que tu m'aimes
Ne laisse pas les mots
Souffrir sous le couteau
S'il te reste un brin de mémoire
Tout au fond du chaos
Si le mot aimer
Conserve une valeur
S'il n'est pas oublié
Au fond de ton cœur
Pense à moi
S'il pleut encore
Dans un vieux poème
Si le soleil
Vit toujours même la nuit
Si l'automne
A une petite sœur
Si tes yeux
Ont plus que des souvenirs
Tu as le choix
Choix
Le choix de se taire
Le choix du silence
Se cache dans la joie
Un bout du mystère
Le choix de rester
Le choix d'une porte
Se ferme l'émoi
Dans tes yeux fermés
Le choix d'un choix
Le choix d'une vie
Voilà que se broie
L'amour sans ta voix
Trois
Froid
Le chemin entre toi et moi
Un ruisseau gelé
Un nuage déchiré
Et le temps sans compter
L'hiver n'existe pas
Ce n'est qu'une façon de penser
Et la pluie ne viendra pas
Elle n'est que de glace
Froid
De pas en pas
Au milieu de nulle part
Tout tourne et se retourne
Sans que cela ne prenne sens
Le vent ruisselle de mots interdits
Et le sol n'est plus jonché que de ceux maudits
Plus rien ne se dit d'autre que le silence
Son vol au ras du sol efface les traces
Du passé
Froid
De ligne en ligne
Se perd le signe dans les étoiles
Crépuscule et aurore ne font qu'un
Le ciel s'est figé en moi
Qu'est-ce que tu crois ?
Grand ours
Invisible
Perdu dans les étoiles
Transparentes
Il observe le ciel
Muet
Insensible
Il regarde sa mort
Au fond de ses yeux
Il pleure sur son sort
Dieu a fait son choix
Le serpent
Lové sur le chemin il attend
Il attend de savoir
Il attend un espoir
Il est là le serpent
Là au bout de ton cœur
Là embrassant tes peurs
Là décidément
Il attend
Les mots menteurs
she loves you
elle a choisi
dans l'immense juke-box
la musique de ce moment
elle a choisi
dans son incrédulité
les voix de John et de Paul
elle a choisi
et tu souris
la lumière scintille
au fond de ton regard
ravie de voir ce
qu'elle a choisi
tu souris
et te dit
ça va aller
Une note de bleu
Le silence
Posé sur tes lèvres souriantes
Se glisse dans tes yeux.
Ils se ferment.
Ton visage se détend
Nappé de la lumière claire
Du ciel et de sa pureté.
Je prends le temps
De respirer pleinement
Le bonheur de cet instant.
Tes cheveux
Fraîchement coupés
Ont conservé cette volonté
De s'étendre.
Tu sembles
Presque endormie
Comme si je rêvais
Ce moment d'irréalité.
Te regarder
Des heures durant
Est si simple.
Le temps a décidé
De s'arrêter
Uniquement pour moi.
Et puis revient le plaisir d'une note de bleu.
Ecart
Un chemin juste à côté.
Un chemin de traverse.
Tu n'osais l'emprunter, tu n'osais le suivre.
Tu n'osais l'embrasser, tu n'osais l'aimer.
Et pourtant, oser t'a transformée.
L'amour est simple. Il n'a pas de question. Il n'a pas d'idée. Il n'est qu'une vérité.
Tu choisis la poésie pour découvrir tes mots.
Tu sautas le ruisseau d'un pas calme et assuré.
Tu foulas la terre jusqu'à la rendre malléable.
Tu te roulas dans la gadoue d'un soulier gouailleur.
Tu saisis le plaisir simplement par les deux bouts.
D'un seul sourire, l'instant devenait réceptif.
Aucun choix dans cet écart, uniquement un désir.
Aucune erreur jusqu'à ce que la distance devînt infime.
Le seul important écart est celui qui sépare nos regards.
Duel
Matin d'hiver, les yeux fermés, j'écoute le vent qui s'engouffre depuis si longtemps. Il est présent dans les décombres des catacombes tels les restes de nos vieilles pénombres. J'écoute ce feu ardent dévorer les silences et l'impuissance du temps. Le vent est là, toujours présent, le vent est là, encore brûlant.
Je ne sais ce que tu peux entendre. Je ne veux pas le savoir. J'ai brisé le vent il y a si longtemps. Derrière ce mur des absences, j'ai oublié ce qu'était ce temps, j'ai remisé dans le trépas le jardin fleuri. J'écoute la vie et je fuis le vent, je fuis le temps les yeux fermés... Matin d'hiver...
Dernier croissant de la vieille lune
Infatigable douleur
Dans la lenteur du temps
Je ne ressens que le froid
Sous cette lumière diffuse
La lune n'a plus de nom
Plus de couleurs
Plus de valeurs
Elle se perd dans l'univers
En mille éclats distants
Elle n'est plus la même
C'est certain maintenant
Ses quelques rayons m'envoient
Tout le poids de ce choix
Infatigable douleur
Dans la lenteur du temps
Je ne vois que la mort
De ce qui reste de toi
Irrécupérable
Tu as lancé la pierre
Je l'ai ramassée
Tu as jeté les mots
Je les ai attrapés
Tu as perdu l'occasion
Je l'ai retrouvée
Tu as laissé passer le temps
Je l'ai arrêté
Et maintenant ?
N'y avait-il qu'un seul choix ?
Pourquoi l'impatience ?
Pourquoi la violence ?
Faut-il à chaque instant que le choix ne soit que noir ou blanc ?
J'écoute le temps qui passe, j'entends tout ce silence, le ciel n'est plus qu'absence.
Pourquoi la fuite ?
Pourquoi la peur ?
Faut-il que le monde ne soit qu'une terre immonde ?
Tu fermes les yeux, tu te tais, se perd la terre.
Pourquoi tant de questions ?
Pourquoi si peu de réponses ?
Faut-il que la vérité se rapproche de plus en plus du mensonge ?
Il ne reste rien, à peine quelques grains de poussière noyés dans un rai de lumière mourant.
Pourquoi décider ?
Pourquoi choisir ?
Faut-il que la seule issue soit la mort ?
L'une pour l'autre
Intelligente douceur de ces deux ombres qui se déplacent sur le chemin, le soleil a-t-il une âme ?
Il les promène au fil des heures tout autour de ces arbres plantés au milieu de nulle part. Elles, elles ne sont que ce désir indéfinissable et mystérieux, cette volonté de se suivre l'une, l'autre, dans cette danse improbable. De toutes les nuances de gris se ressentent les esprits des couleurs, se dessine de blanc sur le noir une montagne d'espoirs, s'enroule la vie tourbillonnante à en oublier les nuages.
Ce petit chemin est merveilleux à travers leurs yeux. Mais que sera-t-il l'une pour l'autre quand la nuit les atteindra ?
Indispensable et définitive
Indispensable et définitive
La raison a raison
Et dans l'obscur de l'amour
Le silence est une solution
Achever ainsi de mots tranchants
La douceur des sentiments
Et découper à la faux la beauté d'avant
Pourquoi ?
Serrer le cou au passé
Et embrasser du baiser de la mort
Espérant qu'aucun mot ne reviendra
Pourquoi ?
Fermer les yeux
Tant et tant
Jusqu'à oublier
L'idée même de ce qu'étaient ces instants
Pourquoi ?
Indispensable et définitive
Comment laisser partir son cœur
A la dérive ?
L'amour n'est pas un choix
Il ne se décide pas
Indispensable et définitive
Est la vérité que l'on a en soit
Ensemble
Ensemble est mort !
Que craindre maintenant ?
Je ne ressens plus
Tes yeux, tes mains, tes mots.
Le temps m'envahit
Maintenant.
Je ne fais rien
Pour le contraindre.
Quelle importance ?
A peine la peine embrasse
Les secondes qui s'entassent.
J'écoute le silence
Pour en attraper l'évidence.
Ensemble est mort !
Et c'est un choix
Que je te laisse,
Je reste là !
Oscillations
Des espérances
Les yeux grands ouverts
Sur sa surface profonde
Je glisse sur l'être sombre
Ses lèvres messagères
Se taisent sur mes lèvres
Et ses larmes passagères
Se noient dans son cœur
Enfermé
Grain de sable
Après
Grain de sable
Les grains de sel
Brûlent ses joues
Et dans l'orage
Et sur la mer
Le chant des vagues
Continue
Inlassable
Au loin le soleil se lève
Fin rouge
Le temps
Coule et s'écoule
Dans mes veines, rouge sang.
Il ne porte
Que ce silence transparent
Du passé brûlant.
Le froid
De ce jour de janvier
A gelé les restes de l'automne.
En du noir,
En du blanc,
Il givre
Définitivement.
Et pourtant,
Inlassablement,
Alors que la vie s'échappe,
Bat ce cœur présent
Jusqu'à la fin.
Oscillations
Au fond de la vie
Ce sentiment d'amertume
Au regard de ces volets fermés
Le temps
Est horizontal
Et semble n'avoir aucune fin
Des sensations passées
Ne restent que les oscillations
Le ciel se déverse
En mots et en mots
Qui retiennent dans le vague
La solitude de l'espace
Blanc
Le jour n'est plus
Que semblable à la nuit
Alternant avec les noirs infinis
Le rêve est peut-être
De ce monde
Mais il se noie dans les larmes
D'une pluie infernale
D'un mot à un autre
Les fréquences du silence tuent
Pendu
Silence
Ta voix est en sommeil
Elle se cache dans le matin
Elle se terre dans le noir
Emmurant les espoirs
Ta voix est un soleil
Elle meurt quand elle s'éteint
Elle se perd en oscillant
A chaque instant de noir et blanc
Comme un esprit que l'on emporte
Lorsque se ferme la porte
Ta voix est ce bijou
Qui me pend à ton cou
Ma mort
Se taire
Dans ton silence
Pauvre poème
Sa musique se perd parmi ses vers
Qui recèlent de silences
Dans la profondeur de ses mots
S'évanouissent
Quelques parfums d'avant
Ses rimes ont disparu
Il ne reste plus que les squelettes
Décharnés de vieilles lettres
Avec le temps l'écriture
Gravée sur le mur
N'a plus de structure
Son amour s'est déchiqueté
Sa décrépitude lui a ôté
Toute certitude
Il ne reste même pas
Les pas
De celle
Pour laquelle
Ces mots-là
Etaient là
Mon scorpion
Mon dard
Mon dard est acéré
Son venin
Est fait de mots
Tirés de mes ténèbres
Ma violence
S'imprègne de mes peurs
Je sais garder le silence
Être immobile dans la douleur
Masquer mes pleurs
Cacher mes faiblesses
Et te tuer s'il le faut
Mon venin
Et mon amour
Coulent dans tes veines
Ils te submergeront
De mes peines
De mes doutes
Et de mes vérités
Je te laisserai
Gisant dans le froid
Mais tu le sais
Tu me connais
Aux sources
Aux sources du mal, le chemin n'existait pas. Il s'entrevoyait déjà. La pluie était différente, froide et acide. Elle coulait sur ta peau arrachant quelques lambeaux de bonheur à chacune de tes peurs. Tu croyais que le temps te rendrait imperméable, tu te trompais. Tu cherchais sans le savoir un exutoire.
Aux sources du bien, un an se passa. Le ciel se cherchait. Le ciel se trouva. Entre raison d'être et raison de vivre, le mal-être pouvait-il changer d'être ? S'enroulant, se déroulant, sur le chemin de pierres, tu croyais tenir l'étoile mystérieuse, celle que tu voulais, celle qui anéantissait tes craintes. Tu croyais que le temps était radieux. Entre deux pluies, la lumière s'écoulait en toi. Peut-être ne le vis-tu pas ?
Au delta du fleuve, le chemin fut pris par les eaux. L'orage fit remonter la pluie vers le ciel. La raison changea de sens. Bien et mal devinrent égaux. Plus besoin de chercher, il devenait possible de se reposer sur une simple et unique vérité.
Aux sources du temps, tu n'oublias qu'une unique petite chose : la poussière existe et t'entoure. Fine et invisible, insoupçonnable, un air de musique silencieuse. Regarde dans le miroir tout au fond de ton regard, elle est là où tu ne le voudrais pas.
Comme une présence
I
Là derrière moi
Dans le noir
Un sourire
Une main
Ce petit rien
Que je ne vois pas
Cette chaleur
Comme autrefois
Ce désir
Imperceptible
Irréfléchi
Ce besoin d'être là
Ce petit je ne sais quoi
Qui rend fou
Qui rend heureux
Je le sens
Là derrière moi
II
Là derrière toi
Dans le noir
Un instant
Au présent
Un rayon de lumière
Pris à la poussière
Le courage
La folie
L'inexprimable envie
Un baiser dans le cou
Une caresse
Un peu floue
La présence
Dans l'absence
Un instant
Au présent
Qui se glisse
Qui efface
Le manque
Là derrière toi
Divergente convergence
La vie est étroite.
Elle est mon ennemie.
Dans ce temps pensif,
J'oublie les désirs
Du son de ta voix.
A mon cou, se pend
Ton amour blessant.
Mes doigts impatients
Rêvaient du printemps,
De cette jeunesse
Inconnue de notre temps
Et de nos faiblesses.
N’avons-nous jamais été
Autre chose qu'une révolte ?
Maintenant la mort se récolte
Dans les braises du temps passé
Où est notre folie ?
Dans l'attente d'une seconde
Là
Allongé au bord de la soie, les yeux perdus dans le bleu, je cherche la seconde sublime.
Je cherche en toi la délicatesse de ta faiblesse, ce point imperceptible qui te fait vivre.
Je descends irrémédiablement vers tes songes, je regarde chaque instant comme celui d'un autre monde.
Je prends le temps de savourer tes mouvements, tes palpitations lentes et fragiles.
Tu respires cette chaleur dans la fraîcheur ambiante, tu respires comme ce vent avant l'orage.
Tu laisses au temps le soin de se parfaire, t'abandonnant en te détendant doucement.
Tu acceptes les yeux fermés que le rêve vienne rencontrer la réalité et te soustraire au présent.
Allongée à côté de moi, un sourire dans le vague, tu attends la seconde sublime,
Là.
Ce bleu en toi
Comme une douleur à l'intérieur, une souffrance de l'enfance,
Ton cœur bat.
Il bat si bas que personne ne l'entend. Il bat si fort que tu le crois mort. Il bat tant et tant que tu t'enfuis en courant, souvent.
Et il t'emporte de portes en portes. Tu es cette feuille morte errante dans ta propre histoire. Tu flottes et virevoltes à chacun de ses mouvements, brisant le temps, brisant le vent de peur de toucher le sol.
Et il t'emporte, feuille morte, en zigzagant de faux semblants en faux semblants inévitablement.
Et tu te raccroches aux douleurs passées, à cette souffrance qui claque,
Ton cœur bat.
Il bat si fort, encore et encore, que tu claques chaque porte pour être plus forte. Il bat si bas que tu effaces tes pas, pas à pas, dans l'espoir qu'on t'oubliera, ainsi.
Et il t'enfonce toujours plus profond. Tu es ce songe qui te ronge jusqu'au fin fond de ton âme. Tu es ce drame d'une femme qui s'enflamme et se brûle, son corps vibrant dans le temps, son corps s'étouffant dans le vent.
Et il t'enfonce dans les ronces de ta vie ne te laissant que les blessures des aventures.
Et tu t'accroches aux valeurs présentes, à cette vérité qui claque,
Ton cœur bat
Comme une douleur à l'intérieur, une souffrance de l'enfance.
Ce bleu se lit dans tes yeux...
Lenteur de l'amour
Un petit pas, un petit pas, une danse lente, celle d'une feuille d'automne qui s'agrippe au vent, se laissant voguer en cadence emportée dans le ciel jusqu'à frôler le sol.
Un petit pas dans un autre pas, une danse lente, celle d'une autre feuille s'accrochant aux branches de l'innocence, s'accrochant au temps de plus en plus doucement, s'accrochant à chaque poussière jusqu'à flirter avec le ciel et s'assoupir sur la terre.
Un petit pas attendant le pas suivant, une danse lente, celle de tes doigts virevoltant dans le silence de mes bras, imaginant ces pas qui n'existent pas, rêvant dans un faible rayon de lumière ce que peut être le ciel lorsqu'il se couche sur la terre.
Un petit pas venant à petit pas, une danse lente, celle qui fait que l'amour est là.
A la lisière de l'amour
Tes mots ont oscillé dans la fureur
Du temps. Leurs vibrations mélangeaient
Vérités et désirs, plaisirs et peurs.
Je suis resté à l'écoute des ondes
Cherchant dans l'espace à les deviner.
Tes mots endormis maintenant ont perdu
Leurs couleurs. Leurs sonorités se noient
Derrière ces murs brumeux.
J'attends à la lisière de ces instants
Le passé invraisemblable, comme avant.
Être un choix
Raison d'être
Raison de vivre
Chacun a ses raisons
Chacun fait son choix
C'est sans raison
Que la raison
L'emporte souvent
Emporte l'avant
Être est une question
Vivre est une passion
Qu'importe le choix
Qu'importe la raison
La confiance est là
C'est le respect de soi
C'est le respect de l'être
C'est vivre avec soi
En secret
Dans cette cachette
L'amour est secret
L'amour est discret
L'amour en vedette
Lentement se plait
A être complet
C'est une émotion
Dansant dans nos têtes
La forme de fêtes
Loin d'une illusion
C'est une tension
De douceurs parfaites
D'amours satisfaites
Sans oscillation
Absolu
Dans l'absolu
Parfait
Un monde parfait
Fait de noir et de blanc
Évident
Un seul sentiment
Intégral
Idéal
Une seule idée
Évidente
Et pourtant
Dans ce temps entier
Sans nuances
L'évidence
La perfection
N'est qu'une profondeur
Sa valeur
Absolue
A pour caractère
La Peur
L'enfer
Est autoritaire
Sa sécurité
Est une porte fermée
Celle de la pensée atrophiée
Parfaite
Dans l'absolu
Je lui préfère la folie
De l'amour
(J'ai testé l'absolu
dans la vérité et le mensonge...
C'est décevant)
Narcissisme absolu
j'
aime
mon amour
de cet amour
absolu
je le sens en moi
et il m'étreint
c'est si fou
c'est une si grande lumière
elle me traverse
de part en part follement
et je l'embrasse complètement
j'
aime ressentir sa puissance
qui s'éveille dans ce miroir
[0.1.3435.438579088]
Transi de désamour
Le chemin est noir comme un silence dense. Même ton souffle s'est éteint ne devenant qu'un rien profond.
L'insouciance a fait place à l'absence. Tous les mouvements semblent lents comme si le temps avait décidé de se quitter.
La lune cruelle est plongée dans un brouillard éternel. Elle n'est plus la même, absolument différente de la tienne. Sa face cachée n'a plus de mystères. Chacun de nous est retombé sur terre.
Le soleil d'hiver est plus froid. Il est resté à hier dans ce jour qui ne reviendra pas.
La terre s'endort avec un ciel mort pour décor. L'espoir d'un rayon de lumière s'éclipse dans les ténèbres.
Nier pour ne pas comprendre
Taire, cacher, enfouir au plus profond de soi, atteindre la dernière étincelle pour souffler dessus de désespoir. Le temps n'a pas d'autres maux que lui-même. Le mur n'a de défauts que ceux qu'on lui concède.
Jusqu'où est-il possible de se nier ?
Se soumettre, s'abandonner, trahir sa propre pensée, s'astreindre à une vérité pour tout justifier. Le temps n'a pas de raison autre que de se tuer. Le mur n'a de force que celle d'enfermer.
Jusqu'où est-il possible de ne pas comprendre ?
Déserrance (ou mépris latent)
La nuit est ancienne...
Le regard perdu
Dans ton absolu
Noire vérité,
Las, j'attends que vienne
Un autre passé.
Le chagrin aidant
La pluie et la neige
De ce sortilège,
Je serai patient.
Mais pris maintenant
Dans ce triste piège,
Errer sur ce siège,
Tu sais, je l'attends…
Bleu corail
Dans le silence, le mépris.
La bouche cousue, le mensonge.
Les yeux clos, la certitude.
Nul ne peut être exilé
Aussi loin en enfer
Quels que soient les raisons de la mer.
Nul ne peut être nié
Aussi loin du ciel
Quelles que soient les vérités de la nuit.
Dans le silence, l'attente.
La bouche cousue, l'écriture.
Les yeux ouverts, la solitude.
L'absolu de l'enfer
Se heurte à la beauté
Du paradis.
La magie du ciel
Se retrouve dans la mer
Bleu corail.
Invitation
Amour,
Je t'appelle au petit jour, ce moment indécent où se réveille le ciel le regard dans le rêve, ce moment délicat où les parfums de la nuit embrase encore le corps, ce moment unique où la seule fuite est le souvenir.
Amour,
Le temps n'a de sens que dans la transparence des sentiments. Ce sont tes yeux qui connaissent le chemin, ta bouche qui sait les mots, ton corps qui se remémore le vertige et tes bras qui entretiennent le feu.
Amour,
A la lueur du jour, ce fin rayon traversant les persiennes détient ce simple message, ses couleurs et ses valeurs, il n'est que poésie et désir, sensation et tendresse, folie et sagesse, ce fin rayon ne vise que ton cœur.
Amour,
C'est une invitation à vivre…
Le sang du temps
La douleur est un supplice lancinant
Invisible aux regards des passants.
Le temps n'a pour sens que d'intensifier
Sa présence véhémente. Tu ne sais pas.
La douleur se niche au cœur de l'absence
Insensible dans le silence des passants.
Le temps n'existe que pour cumuler
Les morts du passé. Tu ne sais pas.
La douleur s'attache à chaque sévice
Immobile aux passages des passants.
Le temps n'est à présent que ce vent
Qui m'éloigne tant. Voulais-tu ça ?
La perversité de la nuit
Tant d'étoiles, tant d'étoiles et aucune qui ne convient.
Aucune n'a su retenir ton attention.
Elles sont là, pourtant si nombreuses.
J'ai cru un instant que l'une d'elles était différente.
Sa lumière vacillante provoquait des sentiments inconnus. Son blanc ardent tranchait sur le noir d'une violence indéfinissable. Elle oscillait dans les bleus, dans les rouges et les verts, montait et descendait sur l'horizon dans une danse folle et hypnotique. Elle était là, à portée de ma main, jusqu'à ce que son feu me submerge dans la nuit.
Tant d'étoiles, tant d'étoiles et celle que tu m'as offerte était filante.
Que la nuit est perverse !
Et la lune me regarde moqueuse.
L'issue absolue
Silence,
La lumière s'endort et s'efface
Alors que le temps passe
Rien
Que le silence
Pour absorber l'ancienne présence
Rien
D'autre que l'absence
Pour justifier la valeur de ces valeurs
Rien
Plus rien que le vide
Pour que le noir se substitue au blanc
Rien
Sauf cette folle
Assurance que se cacher est la solution
Comment peux-tu croire
Que le silence suffit à tuer ?
à l’envers
dans le désordre absolu
mon monde ne touche plus terre
il s'écrase dans le ciel
en une chute éternelle
les bras tendus vers la lumière
espérant me retenir à un rayon
je sens que la nuit m'absorbe
définitivement
aucun souffle de vent
aucun nuage même lointain
rien qu'un vide silencieux
froid et sordide
qu'y a-t-il de pire
que de tomber à l'envers
dans un espace inexistant
où ne règne que l'absence
Même
Même si le temps clairsème
les graines au milieu
de l'espace vide,
il reste leurs germes.
Même si le temps efface
les traces au cœur
du chemin perdu,
il reste le même.
Même si le temps éteint
une à une les lumières
dans le ciel noir,
il reste cette étoile.
Même si le temps brouille
de sa brume insensible
le parcours de la pluie,
Il reste en mémoire.
Même si le temps gomme
toutes les lettres écrites
et leur dessein évanoui,
il reste sa valeur.
Même si le temps oublie
finalement la présence
et l'absence,
il reste ton regard.
Comprendre
Comprendre, souffrir, savoir, déchirer, ne garder du sens que le fond jusqu'à ce que l'espoir se confonde avec le désespoir.
Courir, partir, se cacher, détruire, ne laisser au sens qu'un fond de lie jusqu'à ce que la vérité se confonde avec le mensonge.
La parole n'est qu'une onde qui se glisse entre les portes, qui se cherche, qui se trouve parfois dans l'instant attentif.
Le silence n'est qu'un mur qui se fige, qui s'endure, qui s'érige souvent pour cacher ses blessures.
Il reste le temps, le temps présent, le temps absent, ce temps qui passe, celui qui dure, celui qui s'enfuit ou qui reste...
Le temps d'un regard, le temps d'une caresse, celui d'un amour, celui d'une détresse ou de la sagesse...
La vie ne s'arrête pas, elle n'attend pas, elle est impatiente et continue sans cesse. Peu importe les amours et leurs morts, peu importe les vies et leurs envies, elle avance, elle avance oubliant au passage les présents et les absents, ceux qui sont là, ceux qui n'y sont plus, elle avance imperturbable nous laissant sur ce sable qui s'écoule grain après grain.
La mort n'est plus qu'un mot, un mot dur, un mot tendre, un que l'on attend, un qui nous fait peur plus ou moins selon les heures, elle est là comme une suite à la vie, comme une évidence, peut-être celle d'un amour éternel.
Et toi, quels sont tes mots ? Quelles sont tes souffrances ? Tes envies, tes désirs, tes vérités et tes mensonges ? Dis-moi pourquoi te caches-tu alors que la vie est si courte ? Dis-moi que ressens-tu quand elle s'enfuit et que le froid t'enveloppe la nuit ? Dis-moi pourquoi tu n'es plus là ?
Echange muet
Sur tes lèvres
Mes mots se dessinent
Muets
A l'encre rouge
Tes yeux clos
Dansent encore
Au cœur des miens
Cette danse lente
Aux parfums d'automne
Dans ton silence
Se devine
La puissance
De tes sentiments
Sur mes lèvres
Tes mots se composent
Aux couleurs du ciel
dernier baiser
le temps vient vient ta bouche
les secondes traînent traînent tes lèvres
l'instant s'accroche s'accroche un baiser
la vie s'arrête s'arrête mon cœur
le chemin cesse cesse ton amour
vérité absolue absolue folie
Après
Eclaircies
Tu ne sais pas.
Non, tu ne sais pas.
Toi, là-bas, au loin. Si loin de l'orage. Tu ne sais pas la valeur de l'éclaircie. Tu ne peux deviner la beauté transperçant le noir. Tu ne peux voir dans la faiblesse de la lueur l'espoir chassant toute peur.
Pourtant, au plus profond du tumulte, alors que les ténèbres enveloppent ce qu'il reste de poussière, le léger indice d'un regard bleu prend une valeur inouïe, indéfinissable.
Qui accorderait la moindre signification à ce point, à ce qui n'a même pas la faiblesse d'une étoile, qui accorderait un sens à ce rien sans importance ?
Tu ne sais pas.
Non, tu ne sauras jamais
ce qu'est la puissance
d'une éclaircie.
Un mot se couche
Un mot se couche sur ta bouche
Ce mot si simple pourtant
Il brillait tant dans tes yeux
Un mot se couche sur ta bouche
Ce mot enivrant pourtant
Il transportait tes caresses
Un mot se couche sur ta bouche
Ce mot léger pourtant
Il s'envolait dans tes cheveux
Un mot se couche sur ta bouche
Ce mot tendre pourtant
Il se posait sur tes lèvres
Un mot se couche sur ta bouche
Ce mot fragile pourtant
Il resonnait dans ton cœur
Un mot se couche sur ta bouche
Je t'aime
Pourtant…
L'amour n'a d'absolu et de définitif que sa vérité…
Mon choix
L'amour n'a pas de choix
C'est impossible
Quels que soient les raisons
Quels que soient les bras
L'amour n'a pas de choix
C'est irréel
Quels que soient les voix
Quels que soient les fruits
L'amour n'a pas de choix
C'est une folie
Quels que soient les cris
Quels que soient les mots
L'amour n'est pas sagesse
C'est être présent
Que l'on soit près
Que l'on soit loin
L'amour n'est qu'un don
C'est un être toujours
Dans lequel on s'abandonne
Quel que soit ce que l'on fait